Hello hello tout le monde ! J'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, on est lundi 7 Novembre, soit le premier lundi du mois. C'est donc aujourd'hui que je commence ce mois Spécial Under The Dome. Oh si vous saviez à quel point je l'attendais celui-là ! En fait, je l'attendais pour plusieurs raisons. Tout d'abord, parce que Novembre est un mois que j'aime beaucoup. Celleux qui suivent mont rantbook savent que c'est le mois du nano et que j'adore ce challenge ! D'ailleurs petite (longue) update aujourd'hui à ce sujet si j'ai le temps.
Enfin bref, au delà du nano, il s'agit du seul mois qui sera composé d'une seule et même histoire, et c'est tellement satisfaisant, vous savez pas à quel point. Et en plus, c'est UNDER THE DOME, aka la série de ma vie. Et quoi de mieux que célébrer un mois aussi important avec une série aussi importante à mes yeux ? Quoi de mieux, tout simplement, que de rendre ce mois spécial, encore un peu plus spécial ?
En tous cas, je sais que ce n'est pas une série connue ou aimée de toustes, mais si vous pouviez quand même lire cette petite histoire, ça me toucherait énormément. C'est en effet une histoire très différente de tout ce que j'ai pu vous faire jusqu'à présent. Elle se passe sur une seule journée. Elle est écrite au présent. C'est une histoire qui sort vraiment du plus profond de mon coeur. D'ailleurs, celleux qui me connaissent le mieux remarqueront peut-être quelques petits détails différents, ou inhabituels, comme par exemple le fait que je m'éloigne du canon sans justifications réelles. Avant cette histoire, quand je m'éloignais du canon il y avait toujours une raison : un ship qui devait voir le jour, un moment clé qui incluait un personnage qui était mort dans le canon, ou tout autre raison. Là, j'ai changé le canon pour une seule et unique raison : j'avais envie.
Et c'est depuis cette fanfic que je me permets plus de choses. C'est un peu mon bébé, ce projet, parce qu'il m'a libéré-e de pas mal de choses. Sur cette trop longue introduction, il me reste plus qu'à vous souhaiter une très très bonne lecture. Love you.
PS : Vous m'excuserez hein, mais j'ai merdé je crois parce que le site me prend pas la mise en page. Donc pas de gras ou pas d'italique.
- C'est la première fois que je te vois t'asseoir sans bouger, annonce Sam en s'approchant de la professeure de science, qui était assise sur les escaliers principaux du lycée.
- Comment va Mélanie, lui demande-t-elle sans réagir à sa remarque, en levant les yeux vers lui.
- Son état a empiré une nouvelle fois, l'informe l'ancien ambulancier, et Rebecca tourne le regard.
- Je ne comprends pas, Sam.
- Pourquoi la transfusion n'a pas marché ?
- Pourquoi elle s'est rétablie, pourquoi elle a replongé, commence la métisse sans regarder son interlocuteur. Et surtout, qui elle est vraiment, poursuit-elle en regardant à nouveau Sam. Le fait qu'elle revienne après toutes ces années, ça contredit toutes les lois de la physique, de la biologie. C'est tout ce en quoi j'avais toujours cru.
Ses derniers mots sonnent défaitistes, comme si la professeure est perdue. Et on peut dire qu'elle l'est, d'une certaine façon.
- La science n'a pas toujours toutes les réponses.
Rebecca soupire et essuie la larme qui a coulé sur son visage, agacée d'entendre ce genre de choses encore et encore. D'abord il y a eu Julia, puis Mélanie, et maintenant Sam s'y met. Que les deux femmes réagissent ainsi, Rebecca peut encore l'accepter. Après tout, aucune d'elle n'est scientifique. Mais que Sam, un ancien ambulancier, quelqu'un avec des connaissances scientifiques, réagisse de cette façon... C'est trop pour la métisse, qui n'a jamais voulu abandonner. D'ailleurs, c'est ce qu'elle explique au frère de Pauline.
- Je peux pas renoncer comme toi et Julia.
- Ce n'est pas renoncer. C'est lâcher prise. Il y a une différence, argumente Sam.
- Laquelle ?
- Reconnaitre qu'il y a des choses qu'on ne sait pas et l'accepter.
Rebecca observe Sam, son regard empli d'incertitude, de doutes. Le voyant, son ami essaie de la rassurer, ou de moins de montrer qu'il est là.
- Que dirais-tu si toi et moi, on affrontait cette incertitude ensemble ?
La professeure de science prend la main qui lui est tendue et se lève, avant de répondre.
- Je suppose que c'est une réponse que je vais devoir accepter, pas vrai ?
L'ancien ambulancier n'a pas le temps de répondre qu'au même moment, Big Jim et sa femme franchissent la porte. L'homme demande où est Mélanie sans perdre une seule seconde. Sam et Rebecca s'approchent des nouveaux arrivants, qui continuent d'avancer eux aussi.
- Pourquoi, demande Sam.
- J'ai peint une vision qui nous montre peut-être comment la sauver, explique la blonde.
- Et t'es dans le coup, questionne la scientifique.
- Tout ce qui compte c'est de croire ma femme, répond sèchement le conseiller municipal. Si on sauve Mélanie on peut sauver cette ville.
Derrière Sam apparait alors Julia, qui semble pressée, malgré sa difficulté à marcher. Elle vient interrompre leur conversation.
- On ferait mieux de se dépêcher dans ce cas, le dôme recommence à se contracter, et cette fois encore plus vite.
Ce que la Monarque ne précise pas, et ce qu'elle ne semble pas avoir compris, c'est que la contraction accélérée du dôme est sa faute. En effet, si elle n'avait pas demandé au dôme de la sacrifier, cela ne se serait probablement pas produit.
Non loin de Julia et les autres, les portes battantes s'ouvrent, laissant apparaître le trio, marchant rapidement en direction des adultes.
- Donc il s'est pas montré au lac avec l'œuf, demande Hunter.
- Non, mais Pauline pense qu'il y a un moyen de guérir Mélanie, enchaîne l'autre garçon.
- Sans que Don n'ait à ramener l'œuf, interroge la jeune rousse, surprise.
- Pauline nous veut tous ensemble : les mains du passé et du présent.
- J'peux venir, questionne à nouveau le geek.
- Maintenant qu't'es là, répond Joe en haussant les épaules.
Dans l'allée principale, là où le petit groupe a commencé à se ressembler, Sam prépare ses affaires tout en discutant avec la métisse. Julia s'approche d'eux et leur demande s'ils sont prêts à partir.
- Ouais, dis-nous juste quand.
- Tu viens aussi, adressa la journaliste à Rebecca, qui hoche la tête pour toute réponse. J'étais pas sûre que quelque chose d'aussi peu scientifique t'intéresserait.
- Oh, si c'est le moyen de guérir Mélanie, je veux voir. Peut-être qu'on a toutes les deux raison Julia, réplique la brune.
La Monarque ne montre rien, mais elle est contente, bien que surprise, par les propos de la métisse. Cette dernière quitte le hall, très vite suivie de Julia et Sam. Ils rejoignent les trois jeunes, qui attendent près de la salle où est Mélanie.
Mais il manque encore une partie du groupe. En effet, à l'intérieur de cette même pièce, Barbie s'affaire autour de sa demi-sœur, dépliant une civière pendant que James et sa mère sont dans le coin à observer la scène.
- C'est vrai ? Que le dôme se contracte plus vite maintenant, demande la malade avec difficulté.
- C'est exactement pour ça qu'on doit se dépêcher.
- Donc notre père n'a pas tenu sa promesse, déclare Mélanie, sa voix mêlant tristesse, fatigue et déception.
Barbie s'appuie sur l'objet qu'il vient de déplier. Il soupire. La déception que ressent sa sœur est familière à l'ancien militaire. Il comprend ce qu'elle ressent envers leur père. Parce qu'à vrai dire, lui aussi, il est déçu. Leur père lui avait promis de venir, mais il n'en a rien fait. Une fois de plus, Don n'a pas aidé sa famille. Malgré tout, l'ancien militaire cherche à la rassurer.
- Tout ce qui compte, c'est que moi je t'ai promis. On va te guérir, d'accord ?
- D'accord.
A l'autre bout de la pièce, la mère et son fils regardent la scène, légèrement anxieux. Le jeune homme demande à Pauline si elle est sûre que cela va guérir son amie. La blonde regarde son fils dans les yeux et explique que la seule chose dont elle est certaine, c'est qu'ils doivent à tout prix essayer. Les deux s'échangent quelques mots pendant que derrière eux, Barbie s'occupe à déplacer la couverture, puis la malade.
Soudain, le père de James ouvre la porte et interrompt sa femme et son fils, leur demandant s'ils vont bien, avant de préciser qu'il va être l'heure de partir. 'Et encore une fois, c'est lui qui donne les ordres alors qu'il est même pas concerné' se lamente Junior avant d'entendre sa mère lui demander d'essayer de pardonner Jim.
Dans l'allée principale, Lyle attend, seul, tapant du pied tout en étant adossé contre un mur. Il s'est bien habillé. Le petit groupe arrive alors, presque comme un cortège dans le hall principal du lycée. Julia et Rebecca sont en tête et elles échangent rapidement quelques mots. Les tensions qu'il y avait quand elles se sont rencontrées sont depuis dissipées. D'autant plus que la scientifique a fait un pas vers la Monarque, qui apprécie et sait le montrer. Hunter et Pauline suivent, l'un essayant de rassurer l'autre comme il peut. Junior et Barbie sont à peine plus loin et tiennent l'avant du brancard. L'arrière est tenu par Sam et son beau-frère. Soudain, James voit l'ami de sa mère, qu'il ne porte pas dans son cœur, et s'emballe.
- Qu'est-ce qu'il fout là ?
- Tu sais qu'il est l'un des quatre originaux, répond la blonde calmement.
- C'est un beau jour pour faire quelque chose de fabuleux, lance le barbier, sans se préoccuper de ceux qui ne veulent pas le voir.
- Reste loin de ma famille, menace Jim.
Chumley regarde passer le groupe avant de se joindre à eux, en dernier, Norrie et Joe attendant dehors depuis déjà quelques minutes. Ils étaient partis entre temps, ayant besoin d'un petit moment rien que tous les deux.
Une fois le petit groupe au complet, ils prennent la route. N'ayant pas de véhicule assez grand sous la main, les élus du dôme, Jim, Rebecca et Hunter marchent jusqu'au centre du dôme. Le trajet paraît interminable pour tous.
Pauline ne sait pas si sa vision va fonctionner et cela l'angoisse. Son mari se montre exceptionnellement compréhensif et la soutient. Lyle déblatère des tas d'insanités, auxquelles personne ne semble prêter attention. L'artiste y aurait peut-être prêté attention si elle n'avait pas été aussi stressée.
Julia est aux côtes de Barbie, qui tient toujours le petit lit sur lequel repose Mélanie, lui assurant un soutien immuable. L'ancien militaire, lui, est pris d'une insidieuse angoisse. Il ne peut pas perdre sa sœur. Pas alors qu'il vient à peine de la retrouver. Pas alors qu'il a encore tant de choses à apprendre d'elle. Barbie lance un regard à la rouquine et celle-ci pose délicatement sa main sur son épaule. Elle sera là pour lui, quoiqu'il advienne. Cela rassure un peu l'ancien militaire.
De leur côté, Joe et Norrie discutent entre eux. Ils ne sont pas prêts à perdre quelqu'un d'autre. Il y a eu tant de pertes déjà, dont Madame Moore – que Norrie n'avait pas connue –, Rose, Alice, Linda ou encore Angie. De plus, malgré les rapports plus que tendus au départ, le petit groupe a su trouver un bon équilibre.
Mélanie, quant à elle, est allongée sur la civière que tient toujours son petit-ami, bien qu'il aimerait être à ses côtés. Elle est presque inconsciente, de toute façon. Il est inquiet à l'idée de la perdre. Rebecca et Sam discutent eux aussi. Tous deux craignent de perdre la jeune malade.
Sam l'a déjà perdue une fois, s'en voulant depuis ce jour. La scientifique, elle, s'est attachée à cette jeune fille si fragile et si spéciale. Et pour finir, il y a Hunter, qui semble être le plus neutre. Il faut dire que l'hacker est là simplement pour suivre ses nouveaux amis et Pauline. Bien-sûr qu'il espère voir les autres sauver Mélanie, mais il parvient à garder une apparence neutre.
Lorsqu'ils arrivent au cratère, l'ordre a changé. Joe et Norrie sont maintenant en tête et se mettent sur la gauche, tandis que Julia s'éloigne vers la droite, boitant toujours à cause de sa blessure. Suivent ensuite Hunter et Rebecca, l'un rejoint les deux jeunes, l'autre rejoint la journaliste, laissant ainsi passer la civière. Junior et Barbie sont devant, Sam et Jim à l'arrière. Pauline et Lyle ferment la marche.
- Quand je suis revenue à Chester's Mill, j'ai fait un rêve où je voyais Mélanie au centre. Mettez-la là, explique la blonde.
Les hommes posent la civière au sol. Junior et son père s'écartent, pendant que Sam et Barbie soulèvent Mélanie. Son petit-ami actuel commence à déboutonner sa chemise, demandant aux deux hommes d'attendre. Il continue de retirer le haut, laissant apparaitre un tee-shirt blanc. Il met le vêtement en boule au sol. "Posez sa tête ici.". Les deux hommes s'exécutent. Autour, tous ont les yeux rivés sur ce qu'il se passe. Sam et Barbie se redressent et s'éloignent légèrement, Junior se penche et s'approche de la jeune fille.
- Hey, hey, ça va aller.
Il embrasse tendrement celle qu'il aime. Barbie et Pauline sont les plus proches de Mélanie. Ils observent la scène. L'angoisse du trentenaire se lit aisément sur son visage.
- On fait quoi maintenant ?
- Je suis pas tout à fait sûre, la peinture était plutôt symbolique... Barbie interrompt Pauline.
- Elle respire à peine !
- Barbie, laisse-la faire, intervient Big Jim.
- Toutes les mains autour d'elle, lance la blonde. Tout le monde à genoux.
Les mains du passé et du présent s'exécutent tout de suite. D'un côté il y a les mains du présent : Joe, Norrie et Junior. En face, il y a les mains du passé : Pauline, Sam et Lyle. Barbie s'éloigne un peu, s'arrêtant à côté de sa chérie, qui immédiatement lui prend la main. Ainsi, il laisse la place nécessaire aux Mains.
- Junior, commence la sœur de Sam en montrant son fils du doigt, tu attrapes sa main. Les autres, soyez prêts à mettre votre main sur elle.
James attrape la main gauche de la malade et la serre dans les siennes. Joe approche sa main de sa hanche, et Norrie près de sa cuisse. En face, Pauline a sa main tout près de la hanche droite de sa meilleure amie. La main de Lyle est près de son genoux. Seul Sam ne place pas sa main tout de suite, attendant les futures instructions de sa sœur. "Ok, maintenant." Pauline prononce ces deux petits mots et ferme les yeux afin de rester parfaitement concentrée. Tout le monde pose sa main sur le corps de la jeune fille. Rien ne semble se passer, et Junior est le premier à le faire remarquer.
- Y a rien qui se passe. Est-ce qu'on fait mal quelque chose ?
- Jim a sans probablement raison. On n'a pas assez de mains sans Angie.
- On doit la guérir, s'exclame le jeune homme.
- Je suis désolée. J'essaie, lâcha sa mère.
La peintre est sincère. Tous sentent qu'elle fait tout ce qu'elle peut afin de sauver sa meilleure amie. Malheureusement, certains se disent que peut-être ils n'arriveront à rien sans Angie. La colère de James s'accentue alors qu'il pose les yeux sur son oncle. Si Mélanie meurt parce qu'il a tué Angie, Junior ne donne pas cher de Sam. D'abord Angie, puis Mélanie ! Non, il en est hors de question, il ne veut pas vivre ça. Soudain, le corps de Mélanie s'agite, sortant Junior de ses réflexions. Ne comprenant pas ce qu'il se passe, il demande des explications et l'ancien ambulancier explique qu'elle convulse.
- On peut rien faire sans les huit mains. On n'en a que sept, déclara Pauline, inquiète.
Un peu en retrait, Julia, Barbie et Rebecca observent. Hunter est resté à l'écart des deux groupes, sachant pertinemment qu'il n'était là que pour accompagner ses nouveaux amis. La scientifique interrompt soudain les Mains pour proposer quelque chose. Barbie la regarde, espérant que sa proposition soit une réussite.
- Attendez. On a bien huit mains. Lyle lui jette un regard incrédule. Mélanie compte pour deux mains, la fille qu'elle était dans le passé, et la fille qu'elle est maintenant.
- Quoi ? Elle remplace Angie, ose Barbie. Joe lève la tête vers lui l'air de dire qu'il est fou. Elle ne peut pas être deux personnes à la fois.
- Non. Pas deux personnes, la même personne dans deux époques différentes : le passé et le présent, explique hâtivement la métisse.
Le regard de Julia essaie de capter celui de la professeure de science. Elle pense avoir compris où veut en venir la métisse. Bien qu'elle soit souvent en désaccord avec Rebecca, la journaliste est persuadée que cette fois-ci, elle a raison. Et si elles ont toutes les deux la même idée, c'est forcément vrai, non ? A côté, Barbie observe sa demi-sœur et Rebecca reprend.
- La physique quantique dit qu'un objet... La journaliste l'interrompt.
- ... un objet, la brune s'arrête et Julia poursuit seule... peut être à deux endroits à la fois.
- Exactement. Donc si Mélanie est le pont entre le passé et le présent, la septième et la huitième main, commence la scientifique.
- ... quelqu'un prend sa deuxième main, termine Julia, enfin sur la même longueur d'onde que la métisse.
Malgré leurs avis souvent divergents, Rebecca et Julia se prouvent en cet instant qu'elles peuvent avoir toutes les deux raisons, comme l'a dit la professeure avant de partir, et qu'au lieu de chercher à infirmer les idées de l'autre, peut-être devraient-elles plutôt s'écouter, et travailler ensemble. Un petit sourire prend place sur leur visage. Pauline, quant à elle, voit là un nouvel espoir et donne ses nouvelles instructions.
- James, tu es la main du présent. Sam, tu étais son petit-ami y a 25 ans, prend son autre main. Les autres, remettez votre main sur elle.
Tous suivent l'ordre sans réfléchir. Le corps de Mélanie arrête de bouger et une lumière violette se forme sur celui-ci.
- Est-ce que ça marche, demande Junior.
- Sa crise s'est arrêtée, répond simplement son oncle.
- Ne lâchez surtout pas.
Lyle se redresse, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Les autres aussi, peu à peu se redressent, tous dans l'incompréhension. Malgré tout, personne ne lâche. Sur tous les visages se lit de la panique, une crainte sourde liée à ce sentiment d'incompréhension général.
- Hey, hey, il se passe quoi là ?
- Reste tranquille Lyle, tout va bien, tout va bien, le rassure la blonde, gardant ses yeux fermés.
La lumière disparait et Mélanie se réveille, ce que signale tout de suite sa meilleure amie. Tous retirent leur main d'elle et son petit-ami l'aide à se relever.
- Mélanie tu vas bien, ladite se lève, sans répondre.
- Elle a l'air d'aller mieux que bien là, répond son oncle.
La respiration de la jeune fille est saccadée, mais elle a effectivement l'air d'aller vraiment bien.
- Pauline, c'est si beau.
Sur le visage des deux amies, un sourire magnifique et d'une sincérité telle qu'il pourrait illuminer tous les cœurs, puis Mélanie commence à être aspirée par le sol. Big Jim appelle sa femme. Lyle lâche un 'hé' et la fille de Don commence à paniquer, se sentant inéluctablement aspirée. Elle hurle et tend la main gauche. Junior l'attrape, essayant de la ramener.
- Mélanie ! Non, crie son frère.
- Mélanie. Attrape ma main, attrape ma main, répète James.
- Tiens-là, exige Sam en s'approchant avec Barbie.
- J'essaie.
A trois, ils essaient de remonter l'adolescente. Sam et Barbie aident Junior, en vain. Julia appelle son homme, et le frère de Pauline répète de ne pas la lâcher. Vainement. Mélanie est complètement aspirée par ce trou. Julia et Rebecca se tiennent l'une à l'autre. La métisse met sa main devant sa bouche, et les garçons hurlent après la disparue, sans réponse. Tout le monde est affolé. Norrie demande où elle est partie.
- Je n'sais pas, lui répond la scientifique.
- On doit aller la chercher, hurle Junior, pendant que son oncle l'éloigne du trou.
- Non, non. Hey, on ne sait même pas où ça va, réplique Barbie, bien que lui aussi voudrait y aller.
- T'as sauté sans même savoir. Vous l'avez tous les deux faits, s'énerve Junior.
- Ouais, puis Phill a sauté et il est mort immédiatement. Ça pourrait être la même chose ici, s'énerve également l'ancien miliaire.
- Il a raison, Junior, on doit faire ça correctement, intervient Sam.
Joe, de son côté, tourne la tête vers la prophétesse et demanda si c'était comme ça qu'elle avait peint sa vision. Son ton est plus interrogatif qu'accusateur, et Pauline répond qu'elle croyait avoir vu la guérison de son amie, avant de s'enfuir sous la culpabilité et les regards qu'elle pense accusateurs des autres hommes. Son mari et Lyle la suivent. Les autres observent le trou qui vient de se créer, espérant y retrouver une Mélanie vivante et en pleine santé.
Une fois éloignés, Pauline et Jim ont une discussion, à la suite de laquelle ils se réconcilient et s'embrassent. Lyle, qui les espionnaient jusque-là part discrètement, refusant de voir ça plus longtemps. Devant le cratère, les autres sont tous restés.
Barbie et Julia sont accroupis, le regard dans le vide. La jeune femme caresse distraitement le bras de sa moitié. L'ancien militaire est sur le point de craquer, mais se retient. La journaliste aussi est triste. C'est elle, qui a indirectement ramené Mélanie à la vie. C'est elle aussi, qui l'a sauvée, avec l'aide de Sam. C'est elle qui l'a défendue envers et contre tous, même l'homme de sa vie. Mélanie et Julia ont tissé un lien très fort en quelques jours seulement.
A côté d'eux se trouvent Rebecca et Sam, debout tous les deux. Eux aussi fixent vaguement le sol, ne voulant pas croire ce à quoi ils viennent d'assister. Dans la tête de Sam, les souvenirs d'avant défilent. Il se souvient de la relation qu'ils avaient avant qu'elle ne meure vingt-cinq ans plus tôt. Il se souvient du moment où il l'a revue lorsque Julia l'a sauvée. Il se souvient de son incompréhension. Il se souvient du fait que c'est grâce à son retour qu'il est désormais ami avec Julia. Il se souvient de tout, même si Sam aimerait oublier certains de ses souvenirs.
Un peu plus près du cratère se trouve Junior, observant le trou comme s'il était prêt à sauter. Et, on peut dire qu'il l'est, prêt à sauter. Le fils de Pauline ne peut pas accepter la disparition de Mélanie. Il l'aime sincèrement, peut-être même plus qu'il n'a aimé Angie lorsqu'elle était vivante.
Norrie, elle, est dans les bras de Joe, pleurant sur son épaule. Malgré les débuts chaotiques, les deux jeunes filles avaient fini par s'apprécier. L'adolescent reste fort pour sa chérie, mais il s'est attachée à cette autre fille, et il se sent triste. Il aurait aimé pouvoir l'aider. Le frère d'Angie se dit que c'est la même chose que la chute de Barbie : un plan du dôme. Il n'a aucune idée de ce dont il pourrait s'agir, ni du but, mais il veut y croire. Il a besoin d'y croire, surtout.
Hunter, lui, fixe le trou avec béatitude. Il ne comprend pas, et il ne s'attendait pas à tout ça lorsqu'il a rejoint Chester's Mill.
Julia relève la tête, sans cesser les caresses sur le bras de son amant. Tous partagent la même peine, la même douleur. Mais tous, gardent un infime espoir sur le destin de Mélanie Cross.
