Bonjours à tous et à toutes ! Me revoilà pour un nouveau chapitre, un peu plus long que le précédent.

Je voulais vous remercier pour l'accueil réservé au chapitre précédent, j'ai eu un boom dans les vues et dans le nombre de followers et c'est très motivant. Je ne vous retiens pas plus longtemps, bonne lecture, j'espère que ce chapitre vous plaira !


Chapitre 7 - Un parfum de jalousie :

Cet après-midi-là, elle avait beau avoir des milliers de choses à faire, le visage de l'ancien Serpentard n'arrêtait pas de s'immiscer dans sa tête. Il l'avait appelé par son prénom et dans la bouche de son ancien amant, son prénom avait une saveur particulière. Pour Hermione, c'était également la fin d'un tabou, une barrière qui se brisait entre eux. Elle avait adoré discuter avec lui, se rendant à l'évidence : elle n'avait jamais vraiment connu Drago Malefoy. En tout cas, pas le Drago passionné et curieux.

Hermione était encore dans sa rêverie quand Peter fit interruption dans son bureau, une pile de parchemin dans les mains.

« Salut Herm', je suis passé vers 13h mais tu n'étais pas là ! Je t'apporte les comptes-rendus germaniques sur la question de la protection des créatures magiques. »

Le surnom la fit tiquer. Son ancien petit ami l'appelait comme cela depuis plusieurs années et cette appellation - qui avait fait longtemps gonfler le cœur d'Hermione -, semblait sonner creux désormais. Même cette manière qu'il avait de la regarder quand elle travaillait, d'un œil fasciné et attendri, n'avait plus beaucoup d'effet sur elle.

A vrai dire, elle trouvait ça agaçant. Certes ils travaillaient ensemble en harmonie comme autrefois, mais il semblait parfois oublié qu'ils n'étaient plus un couple. Il n'avait pas tenté de gestes intimes, mais il n'hésitait pas à s'approcher d'elle plus que de raison. Hermione n'était pas dupe, mais elle se rappelait aussi l'égoïsme de ce dernier à la fin de leur relation.

Pourquoi devrait-elle compromettre ses ambitions pour quelqu'un qui n'avait aucune envie de faire le même sacrifice ? L'intransigeance de son ancien petit ami avait payé, aux vues de son début de carrière fulgurant à la Confédération.

« J'étais sortie déjeuner avec… un ami » répondit-elle d'un ton distrait.

Drago était-il en train de devenir son ami ? Elle n'en avait aucune idée, même si cela semblait bien parti, mais elle n'allait tout de même pas expliquer à son ex qu'elle avait déjeuné avec la brute de son adolescence avec qui elle avait couché et qui s'était immiscé dans la vie de son entourage depuis son départ pour ses études.

« Ah » répondit-t-il sans cacher son étonnement.

« Il y a un problème ? » demanda Hermione en relevant la tête.

« C'est juste que te connaissant, une pause longue à midi est quelque chose d'assez rare, c'est tout. » répondit Peter sur la défensive.

« C'est rare mais pas inédit, maintenant si tu veux bien, j'ai du travail. » répondit-elle, agacé en désignant la porte d'un coup d'œil avant de se replonger dans les parchemins que son ancien petit-ami venait de lui apporter.

Elle reporta toute son attention sur les rapports que Peter venait de lui transmettre. Elle ne remarqua pas le regard insistant de ce dernier qui, malgré le ton sans appel d'Hermione, resta sur le pas de la porte.


Depuis son déjeuner avec Hermione, le jeune alchimiste était sur un petit nuage. Même les remarques graveleuses de Blaise ne lui faisaient pas d'effet. Il avait adoré pouvoir découvrir un peu d'elle, discuter de leurs passions. Elle n'avait pas l'air de se forcer à l'écouter lorsqu'il se lançait dans une tirade sur l'art des potions. Elle lui avait offert son toute son attention pendant près de deux heures. Il avait hâte de la revoir, même s'il savait qu'avec le sommet qui approchait, elle n'aurait pas de temps à lui consacrer.

Lorsqu'il reçut un hibou du bureau des Aurors, lui demandant son aide dans l'analyse d'un philtre apaisant trafiqué qui se vendait au marché noir, il sauta sur l'occasion d'aller au Ministère avec une bonne excuse. L'idée d'aller la voir lui avait déjà traversé l'esprit, mais débarquer sans aucune raison lui paraissant un peu trop envahissant.

Après s'être entretenu avec les Aurors, il prit la direction du département de la Justice magique. En se dirigeant vers son bureau, il sentait une boule d'excitation se former dans son estomac. Elle lui avait manqué pendant ces quelques jours et Drago se gifla mentalement d'être aussi émotif. Une petite plaque sur une porte ouverte indiquait « Hermione Granger, stagiaire auprès de la Directrice du département de la Justice Magique ». En passant sa tête à travers l'entrebâillement, ce qu'il vit lui fit l'effet d'un coup de massue.

Elle était là, assise à son bureau, grattant sur son parchemin, ses sourcils légèrement froncés traduisaient sa concentration. Juste derrière sa chaise, un grand jeune homme brun était penché sur elle. Il avait les yeux fixés sur ce qu'elle écrivait, mais Drago ne vit que leur proximité. Son visage effleurait les boucles brunes d'Hermione et l'une des mains du jeune homme reposait sur le bureau, à quelques centimètres à peine de la jeune femme.

Il sentit sa mâchoire se contracter et le sang commencer à bouillir dans ses veines. Concentrés sur ce qu'ils faisaient, ils n'avaient pas remarqué sa présence. Il n'aimait pas l'idée que ses collègues soient aussi attirants et qu'ils se permettent de l'approcher d'aussi près.

Il reprit contenance et fit connaître sa présence d'un raclement de gorge. Hermione releva la tête et son visage s'éclaira d'un sourire surpris qui se décomposa vite lorsqu'elle se rendit compte qu'il arborait à nouveau ce masque d'indifférence hautaine qu'elle avait tant haï à Poudlard.

« Salut. » commença-t-elle prudemment. « Qu'est-ce que tu fais là ? »

« J'avais un rendez-vous au bureau des Aurors. » répondit Drago d'un ton froid, son regard passant d'elle à la troisième personne présente dans la pièce, qui les observait patiemment.

« Ah, oui pardon… Peter, je te présente Drago Malefoy, nous étions dans la même promotion à Poudlard. Drago, je te présente Peter Weimar. Nous étions dans la même université et il est désormais le délégué de la Confédération internationale sur le projet européen. »

À la mention du nom, Drago s'était visiblement raidit, incapable malgré toute sa volonté de rester impassible. Des images, d'Hermione nue avec cet homme défilaient dans sa tête alors que le fameux Peter s'avançait vers lui, le sourire aux lèvres et la main tendue.

Il chercha dans son regard une trace de reconnaissance, une lueur qui pouvait l'amener à penser qu'Hermione avait déjà parlé de lui, en vain. Il serra alors la main de Peter en y mettant toute sa force, espérant secrètement lui broyer les phalanges, puis reposa des yeux glaciaux sur Granger.

« Enchanté ! » lui dit le Germain, en lui adressant un sourire qu'il remarqua à peine.

« Tu es occupée, je vais y aller. » répondit Drago d'un ton aussi glacial que ses yeux, sans même adresser un regard à Peter.

Il fit volte-face et quitta la pièce sans attendre une réponse. Il avait envie de frapper quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Il avait espéré qu'Hermione le retienne, qu'elle fasse un mouvement pour le rattraper mais seul le silence du couloir lui répondit.

La jalousie s'infiltrait dans ses veines comme un poison, il pouvait désormais mettre un visage sur un nom qu'il haïssait déjà depuis longtemps. Il se rappelait avoir senti son cœur se fendre lorsque Ginny lui avait appris l'existence d'un bellâtre germanique dans la vie de son ancienne homologue. Il n'était pas surpris de ne pas être le seul obsédé par cette femme, mais l'entendre avait été dur. Il avait beau savoir qu'ils n'étaient plus ensemble depuis un certain temps, cela ne l'empêchait d'avoir envie de lui en coller une. Il avait eu le droit de l'aimer, il avait eu le courage de l'aimer, lui.

Il n'eut pas de nouvelles de la jeune femme dans les jours qui suivirent mais lorsqu'il ouvrit le journal, il comprit qui tenait l'ancienne Gryffondor si occupée. En première page, la Une titrait « Rencontre au sommet entre les délégations européennes », accompagnée de plusieurs photos de groupe. La légende d'une d'elle indiquait « les membres des départements de la Justice magique française et britannique accompagnés des délégués de la Confédération Internationale des mages et sorciers ».

A gauche, Hermione se tenait aux côtés de la directrice de son département et de Peter. La rencontre avec les gouvernements européens avait visiblement commencé. Bien qu'il n'y ait aucune trace d'affection sur ce cliché, il ne pouvait s'empêcher d'être jaloux. Il avait vraiment envie de mettre son poing dans la tronche de ce petit bureaucrate.

« Première prise de température pour la Ligue :

Aujourd'hui s'est ouvert le premier sommet de la Ligue Magique à Londres. Les représentants des différents pays impliqués dans le projet se sont réunis dans la capitale britannique afin de marquer leur engagement dans cette entreprise à l'échelle du continent.

Au cœur des discussions cette semaine, on retrouve la légendaire inimitié entre la République magique française et le Ministère de la Magie britannique. Bien que chaque gouvernement affiche publiquement sa volonté de s'investir dans l'entreprise, des sources proches du gouvernement français nous ont fait savoir que l'actuelle présidente de la République française est toujours réticente à l'idée d'une alliance plus importante.

Mme de Saint-Simon étant entrée en fonction pendant la période du règne de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, elle semble penser qu'un revirement autoritaire du Ministère britannique est une possibilité encore importante. Pour pallier cette méfiance, la Confédération internationale des mages et sorciers a envoyé des afin de faciliter la communication.

Dans le cas de la Grande-Bretagne, c'est M. Peter Weimar qui a été choisi. Relativement jeune pour un rôle aussi important - le jeune homme n'a que 26 ans -, il a cependant commencé à pratiquer la diplomatie très jeune. Fils de deux diplomates de la République fédéral germanique, son excellent cursus scolaire est marqué par de nombreux changements et une capacité d'adaptation indéniable. Sorti major de sa promotion en Droit International Magique à l'Institut Magique de Bordeaux il y a deux ans à peine, il a commencé à travailler pour la Confédération dès son diplôme en poche … »

Un air dégouté sur le visage, Drago referma violement le journal avant d'y mettre le feu d'un claquement de doigt. Son humeur ne s'améliora pas durant la journée et Blaise, lassé par le comportement de son meilleur ami, finit par le trainer dans un bar du Chemin de Traverse pour lui changer les idées. Drago, bien que grognon, finit par se laisser convaincre.

Alors qu'il dardait un regard sur la salle qu'il trouvait bien bondé pour un soir de semaine, son cœur rata un battement lorsqu'il aperçut une crinière de boucles brunes vers le fond du bar. Blaise suivit son regard, quand il remarqua la présence d'Hermione – car c'était bien elle -, il sourit à son ami et sans demander son reste, avança en direction de leur ancien camarade de classe.

Avant même que Drago ait pu l'arrêter pour protester, ils étaient déjà à la hauteur de la jeune femme. Cette dernière n'était pas seule, elle était accompagnée d'une femme que Drago n'avait jamais vu. Blaise, en éternel charmeur, prit les choses en main :

« Mes yeux doivent me jouer des tours, Hermione Granger dans un bar un soir de semaine. As-tu subi un sortilège de confusion ou es-tu là contre ton gré ? Cligne deux fois des yeux si je dois appeler la Police Magique ! » lança-t-il, l'air faussement sidéré.

« Blaise Zabini, une vision en vert et argent. Je ne te savais pas si romanesque ! » répondit la jeune lionne dans un sourire. Elle posa son regard sur Malefoy et lui lança un regard de défi avant de reprendre. « Où sont passé mes manières ?! Sarah Montespan, je te présente Blaise Zabini, clown de son état et Drago Malefoy. Nous étions dans la même année à Poudlard. Sarah une très bonne amie, nous étions à l'université ensemble et elle est en ville pour le projet européen. »

« Enchanté ! » fit cette dernière en tendant sa main aux nouveaux arrivants. Blaise se fendit d'un baisemain pendant que Drago se contenta de lui serrer la main. La jeune femme avait de longs cheveux raides d'un noir qui rappelait ceux de Potter et ses yeux avaient une couleur bleu azur. Drago aurait pu la trouver jolie s'il n'était pas trop occupé à déchiffrer l'expression de Granger. « Hermione m'avait caché qu'elle avait des amis aussi gentleman ! Joignez-vous à nous, je vous en prie. » ajouta-t-elle.

Pendant que Blaise se lançait dans une conversation avec Sarah, Malefoy prit place à côté d'Hermione. Il réfléchissait à la bonne manière de démarrer la conversation, compte tenu de son comportement lors de leur dernier échange, mais Hermione lui coupa l'herbe sous le pied :

« Alors, tu as décidé d'arrêter de bouder ?! » lui demanda-t-elle, goguenarde. « Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi tu as pris tes jambes à ton cou la semaine dernière ? »

« Je ne voulais pas te déranger, tu avais l'air … occupée. » répondit-il en levant enfin les yeux vers elle.

« Pas à moi ! Je te rappelle que je suis la sorcière la plus brillante de notre génération !» répliqua la jeune femme d'un ton fier, malgré le petit sourire en coin qui apparaissait sur son visage. Merlin qu'il aimait ce sourire. « Je sais que Ginny t'a parlé de Peter. Nous avons été ensemble pendant près d'un an. Il voulait que je suive ses traces à la Confédération, j'ai dit non, nous nous sommes séparés, fin de l'histoire. Il a été nommé pour aider le Ministère de la magie dans les négociations, nous travaillons donc ensemble. »

Drago se contenta de l'écouter en hochant vaguement la tête. Il s'en fichait du CV de cet abruti, en plus il le savait déjà.

« Ce que je ne comprends pas, c'est ta réaction face à lui » reprit Hermione. « Pendant un instant, tu es redevenu le petit imbécile condescendant que j'ai connu à Poudlard et puis, tu t'es enfui. »

Face à son air déçu, Drago détourna le regard. Comment pouvait-elle deviner que l'idée même qu'elle puisse en aimer un autre le rendait dingue ? Elle semblait vraiment attristée d'avoir entre-aperçu celui qu'il avait été, ce garçon arrogant et hautain.

« Je suis désolé », lâcha-t-il les dents serrées.

Hermione fit les yeux ronds. Elle semblait désarçonnée par l'attitude du blond, une excuse de la part d'un Malefoy n'était pas monnaie courante. Drago reprit contenance du mieux qu'il put, il n'avait aucune excuse pour sa froideur. En tout cas, aucune qu'il voulait énoncer à haute voix.

« Quand est-ce que tu es devenu un être humain équilibré, Malefoy ?! » lança Hermione, d'un air faussement choqué avant de lui sourire. « Très bien, j'accepte tes excuses, mais si tu recommences, je t'envoie de nouveau mon poing dans la figure, comme en troisième année. »

Drago finit par répondre à son sourire. Il avait eu de la chance cette fois-ci. Hermione finit par reporter son attention sur Blaise et Sarah, qui ne leur en prêtaient aucune. Cette dernière avait un port altier et des manières travaillées que Drago reconnut comme le fruit d'une éducation similaire à la sienne.

Lorsque Drago rapporta son attention sur ce que disait cette dernière, elle s'attelait à décrire les aventures de son arrière-arrière-grand-mère.

Hermione lui expliqua discrètement que Sarah était issue d'une famille de sorcières singulières, dont l'histoire était mêlée de près à la politique française. Sa lignée descendait d'une des maîtresses de Louis XVI, qui avait partagé sa vie pendant près de dix ans.

Sarah était donc la lointaine descendante des amours adultérins de Madame de Montespan, sorcière de son état et du Roi Soleil. Et il n'avait pas été le seul homme d'influence à succomber au charme d'une Montespan. Sarah comptait parmi ses ancêtres de grands noms de l'histoire de France comme Napoléon Bonaparte ou Georges Clémenceau, et certaines légendes familiales mentionnaient des aventures avec des personnages comme le marquis de Lafayette, Danton ou le roi d'Angleterre déchu, Edward VIII.

Hermione lui expliquait cette généalogie qu'il comprenait à peine, compte tenu du peu de connaissances qu'il avait sur l'histoire moldue. Blaise en revanche, semblait fasciné. Il reconnut dans les yeux de son ami cette flamme qui apparaissait lorsqu'il était passionné par ce qu'il voyait et ce constat lui arracha un sourire.

« Si Sarah te rabâche trop ses oreilles avec son arbre généalogique, dis-lui Zabini, parce qu'elle ne s'arrêtera pas » alerta Hermione.

« Hermione, tu sais très bien que mes talents de chroniqueuse familiale sont exceptionnelles ! » rétorqua la Française en levant le nez d'un air digne. « Mais si tu veux je peux les interroger sur tes années collège ! » ajouta-t-elle, un sourire mutin se dessinant sur son visage.

Hermione blêmit et secoua la tête. Sarah était évidemment au fait de son amitié avec Harry Potter et elle savait qu'ils avaient fait les quatre cents coups pendant leurs études, mais elle n'avait jamais parlé du reste. Avant qu'elle n'ait pu protester vocalement, Sarah s'était tournée vers les deux anciens Serpentard.

« Racontez-moi ! J'ai toujours été fasciné par Poudlard, ça a l'air tellement … rustique. Mais j'étais trop jeune pour le Tournoi des Trois Sorciers et j'ai dû rester à Beauxbâtons. »

« Poudlard n'est pas rustique voyons, c'est intemporel ! » répondit Blaise en bombant le torse. « Nous sommes répartis en quatre maisons. Drago et moi étions chez les ambitieux et rusés Serpentard, pendant que Miss-Je-Sais-Tout ici présente était chez les impulsifs et courageux Gryffondor. »

« Miss-Je-Sais-Tout ?! » s'étonna Sarah. « C'est comme ça qu'on t'appelait, Hermione ?! »

« Oh, c'était le surnom le plus gentil parmi tous ceux qu'on lui donnait. Vois-tu, les Serpentard et les Gryffondor se vouent une inimitié qui a commencé à l'époque des Fondateurs. Godric Gryffondor et Salazar Serpentard avait des visions différentes concernant l'éducation des jeunes sorciers, ou plutôt de quel type d'élève devrait être admis dans l'école. A cette rivalité s'ajoute le fait que Granger était copain comme cochon avec Potter, que Drago et moi ne supportions pas et aussi... »

Il s'arrêta en plein milieu de sa phrase et jeta un coup d'œil à Hermione assis face à lui, qui malgré ses protestations, ne paraissait pas perturbée par le récit de Blaise. Elle acquiesça pour lui faire comprendre qu'il pouvait en parler.

« Et aussi, il y avait le fait qu'elle était Née-Moldue. Les Serpentard ont longtemps eu une vision … disons... conservatrice concernant les questions de sang. »

« Pour le dire autrement, nous étions des petits cons racistes et imbus de nous-mêmes. » intervint Drago, la mine sombre.

« C'est ça, nous sommes toujours imbus de nous-même, surtout Drago ici présent qui a une obsession autour de sa coiffure. » ajouta Blaise, ce qui lui valut un regard noir de la part de l'intéressé et un rire de la part des jeunes femmes. « Mais nous avons appris de nos erreurs concernant la partie « suprématie des Sangs-Purs ». Bref, tout ça pour dire que Granger était vue comme une insupportable Miss-Je-Sais-Tout, coincée et qui ne s'amusait que si elle avait une pile de bouquins devant les yeux. »

Sarah eu l'air un peu choquée. Drago n'aurait su dire si c'était à cause des révélations sur les anciennes croyances des deux jeunes hommes ou si quelque chose d'autre la chiffonnait. Mais il eut bien vite sa réponse :

« Hermione, coincée ?! Non mais vous vous foutez de moi ?! »

Les deux jeunes hommes se regardèrent, interloqués.

« Il faut dire que je n'avais pas vraiment l'occasion le cachot des Serpentard pendant mes moments de détente. » intervint Hermione. « Et quand bien même je l'aurais fait, j'ai passé une majorité de ma scolarité à empêcher Harry de mourir tué par un chien à trois têtes, une plante carnivore, un loup-garou ou par l'un des plus grands mages noirs de tous les temps, je n'avais pas spécialement le temps pour m'amuser. »

Sarah éclata d'un rire sonore et communicatif.

« Vous me dites que vous n'avez jamais vu Hermione en mode groupie ?! » Le dernier mot fit recracher sa gorgée de Whisky Pur Feu à Drago. « Apparemment non » fit Sarah avant de se pencher vers eux et de prendre un air de conspirateur. « Eh bien sachez que si vous emmenez une Hermione Granger sauvage dans un concert d'un groupe ou d'un artiste qu'elle apprécie particulièrement, elle ne répond plus de rien. Une vraie furie ! »

Les joues d'Hermione prirent une teinte écarlate alors que ses anciens camarades la regardaient d'un air intrigué.

« C'est pas vrai ! » tenta vainement de se défendre Hermione. « Bon OK peut-être un peu... »

« Un peu ?! » rétorqua Sarah. « Dois-je te rappeler la fois où j'ai dû lancer un sortilège de confusion à toute la fosse au concert de Lady Gaga parce que tu étais tellement excitée que tu as fait apparaître une centaine de roses noires sur le bord de la scène ? »

Hermione, dont les joues devenaient encore plus rouges, si cela était possible tout en baissant le regard.

« Je ne l'ai pas fait exprès, j'avais un peu bu et j'étais dans l'ambiance et puis... », marmonna Hermione. Sans crier gare, elle releva soudainement le menton, un air canaille se dessinant sur son visage.

« Et Berlin ? On en parle de Berlin ? » lança-t-elle à Sarah dont les joues prirent à leur tour une teinte rosée.

« Non, s'il te plait, tu avais promis ! » supplia Sarah d'une petite voix enfantine.

Hermione éclata de rire en voyant l'expression de son amie mais lorsque ses yeux se posèrent sur la montre à son poignet, son sourire se figea pour se transformer en une grimace alarmée :

« Par le caleçon de Merlin, il est déjà si tard ?! Je dois y aller, j'ai rendez-vous avec Kingsley à 8h demain matin ! »

Elle se mit à rassembler frénétiquement ses affaires sous les protestations de Sarah mais aussi de Blaise, qui voulait savoir ce qu'il s'était passé à Berlin. Hermione lui dit qu'elle lui raconterait peut-être une prochaine fois, s'il était sage. Elle salua le petit groupe avant de quitter le bar. Alors qu'elle s'avançait dans la ruelle qui menait à l'aire de transplanage, elle entendit des bruits de pas et fit volte-face.

« Je peux savoir ce que tu fais, Malefoy ? »

« Ça ne se voit pas ? Je te raccompagne. Le coin n'est pas sûr la nuit » répondit l'intéressé d'un air faussement innocent.

Hermione pouffa et le laissa arriver à sa hauteur.

« Même si je vais le payer au réveil, j'ai passé une très bonne soirée ! »

« Ton amie est un sacré phénomène. »

« Et encore, le mot est faible ! Là vous l'avez vu relativement sobre »

Elle avait toujours le sourire aux lèvres lorsqu'elle arriva au niveau de l'aire de transplanage. Elle ne regardait pas dans la direction de Drago, qui en avait profité pour se rapprocher d'elle, effleurant sa main.

« Mais j'aimerais bien découvrir la Hermione en furie, elle a l'air fascinante. » dit Drago, d'une voix suave.

Lorsqu'elle tourna la tête, ils se retrouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre. Drago prit le peu de courage qu'il avait à deux mains et s'empara de celle d'Hermione, tentant d'évaluer si elle était réceptive. Elle ne fit rien pour l'arrêter lorsqu'ils entremêlèrent leurs doigts et Drago combla la distance entre leurs visages.

Il posa délicatement ses lèvres sur celles d'Hermione et le temps s'arrêta. Il avait l'impression d'avoir été en apnée toutes ces années et de pouvoir enfin respirer à nouveau. Ses lèvres étaient toujours aussi douces, son parfum était toujours aussi entêtant.

Il enfoui alors sa main libre dans la crinière d'Hermione. Cette dernière lâcha la main de Drago pour le serrer contre elle. D'abord timide, leur étreinte devint rapidement plus empressée. Les mains d'Hermione s'accrochaient à lui comme à une bouée de sauvetage. Rapidement à bout de souffle, il se détacha d'elle alors qu'elle émettait un grognement frustré. Lorsque leurs regards se rencontrèrent à nouveau, ses entrailles se tordirent à la vue des prunelles noisette. La lueur qu'il y voyait était gravée dans son esprit depuis des années, il avait longtemps eu peur de ne plus jamais la revoir. Cet éclat couleur miel qui traduisait le désir chez elle.

Il dut fournir un effort surhumain pour se détacher d'elle et lui souhaiter une bonne nuit. Lorsqu'elle disparut dans le pop caractéristique du transplanage, il ne put retenir un petit cri de victoire.


Mouhaha enfin un peu d'action ! J'espère que la pétillante mais bavarde Sarah vous plait, perso j'adore faire joujou avec l'histoire française et le monde de la magie. J'imagine très bien une genre de famille de Casanova, dans l'ombre de l'histoire de France, envoûtant les politiciens héhé. Nous découvrons un peu des années d'études d'Hermione. Il me paraît naturel qu'après la guerre, elle ait eu envie de s'amuser un peu, sans jamais mettre en danger ses études évidemment.

Et j'adore Blaise, j'adore écrire Blaise, on a tellement peu d'infos sur lui qu'on peut se faire plaisir. Il me sert un peu de comic relief en l'absence de Ron, avec qui j'ai beaucoup plus de mal. L'idée même que dans le canon, lui et Hermione se marient me paraît ridicule, parce qu'il n'arriverait jamais à suivre son rythme et ils finiraient probablement frustrés et aigris.

J'espère que ce chapitre vous a plu !