Chapitre
2: Malicia Rogue
Harry
regarda horrifié la sorcière qui se trouvait devant
lui. Il était ahuri tant par le nom de cette femme que par sa
tante.
-Tu...tu
la connais?
-Bien
sûr, c'est une autre des amis de ma charmante soeur,
répondit-elle sur un ton dégoûté.
-Excusez-moi,
mais pourrions-nous rentrer à l'intérieur?
La
pluie continuait à marteler Rogue malgré le petit
auvent au-dessus d'elle.
-Il
n'en est pas question! s'exclama Pétunia. Sors de chez
moi, espèce de sauvage!
-En
fait, déclara la chassée, je crois que vous n'avez
pas le choix. Les autres arriveront.
-Qui?
demandèrent Harry et sa tante sur un ton différent.
-Des
vieux amis, des membres de l'Ordre; des proches de
Sirius...répondit-elle faiblement.
Elle
entra dans le couloir sous les protestations de la tante Pétunia.
-Tu...vous
n'avez pas le droit! Je vais appeler la police!
-C'est
quoi ça? questionna l'autre.
Elle
enleva son manteau.
-Pourquoi
tout ces gens viennent? demanda Harry, intéressé et
rassuré.
Les
yeux noirs de Rogue devinrent lourds et sans force. Elle regarda
Harry toujours avec son regard triste.
-Pour
le testament...On ne t'en a pas parlé?
Harry
fit non de la tête. La femme déposa son manteau crasseux
sur un fauteuil et s'assit sur la chaise en cuir de l'oncle
Vernon. Horrifiée, la tante Pétunia s'empara du
manteau du bout des doigts et le lança à Rogue qui le
reçut en pleine face.
-Va-t-en
de chez moi! Déjà qu'on a pris ce garnement! Personne
ne viendra ici! J'en ai plus qu'assez de toutes ces choses...
Vous êtes tous comme des...des sales rats qu'il faut se
débarrasser! Tous comme ma soeur! Regardez ce qui lui ai
arrivé! Vous...
Elle
n'eut pas le temps de finir sa phrase que Rogue s'était
levée et lui avait lancé un sort de pétrification.
Harry se rendit compte que lui aussi tenait sa baguette serrée.
La
tante Pétunia gisait, debout, la bouche grande ouverte et les
traits déformés par la colère.
Harry
l'examina quelques moments.
-Alors,
comme ça, tu es un petit garnement, dit Rogue qui s'était
rassit sur le fauteuil.
Elle
le dévisagea avec des yeux moqueurs, mais Harry aperçut
de l'amertume cachée.
-Eh
bien, pour eux oui, répondit Harry en désignant une
photo de la famille Dursley. C'est quoi cette histoire de
testament? C'est...c'est Sirius?
-Oui.
Harry
voulait qu'elle développe ses réponses. Il ne voulait
pas parler parce qu'il savait que sa voix se briserait.
-Et...et
pourquoi devez-vous venir ici?
-Pour
que tu restes en sécurité, Harry.
Harry
vint s'asseoir en face d'elle sur le canapé.
-Qui
êtes-vous?
Cette
fois-ci, elle n'osa pas le regarder. Elle répondit en fixant
le feu du foyer qu'elle ranimait à l'aide de sa baguette
magique.
-Je
suis ta marraine, Harry. Je suis celle que tes parents ont désigné
comme étant celle qui te servirait de deuxième mère
et qui te protègerait... Avoue que je n'ai pas beaucoup été
présente...
Harry
était encore sous le choc.
-Où
étiez-vous? demanda-t-il.
-J'étais
en France, à Marseille. Je m'y suis enfuie le soir où
j'ai appris la mort de tes parents et que c'était Sirius
qui les avait dénoncé à Tu-Sais-Qui...
-Mais
ce n'est pas lui! s'emporta Harry.
Sa
marraine se retourna vers lui et lui lança un regard noir et
grave.
-Je
sais, Harry, je sais. Je le sais que trop. Mais à cette
époque, toutes les preuves étaient contre lui. Comment
aurais-tu réagi, Harry, si tu apprenais la mort de tes
meilleurs amis et qu'en plus tu savais que c'est ton amoureux qui
les a tué?
Harry
comprit toute la misère qu'elle avait subie.
-Vous...vous
étiez la femme de Sirius? Vous devez alors être âgé...
-J'ai
un an de moins de Sirius. J'étais sa fiancée même
si plusieurs n'étaient pas d'accord sur cette union. On
devait se marier pas longtemps après le drame. Mais ça
n'est jamais arrivé. Sirius a été arrêté,
il n'y a pas eu de procès et il a été envoyé
à Azkaban. James, Lily et Peter étaient morts, en fait
pas Peter, Remus s'est fait discret, plus que d'habitude, et moi
je suis partie chez ma cousine en France. Dumbledore m'a assuré
que tu étais en sécurité. J'ai souvent pris de
tes nouvelles. Je sais tout ce que tu as fait surtout à
Poudlard. J'ai adoré l'histoire de la grand-mère
gonflée!
-En
fait, c'était la soeur de mon oncle...
Rogue
s'esclaffa de rires. Harry pensa quelques secondes avant de
demander:
-As-tu
un lien de parenté avec un Severus Rogue?
-Je
suis sa soeur, Malicia, répondit-elle simplement. J'ai
appris qu'entre toi et lui ce n'était pas le grand
amour...
Harry
la considéra. C'était une très belle femme,
aucun doute là-dessus. Comment un être aussi dégoûtant
que Rogue pouvait avoir une soeur aussi charmante et intelligente
comme Malicia.
-Je
crois qu'il n'aimait pas beaucoup mon père...décréta
Harry.
Malicia
sourit et sembla se plonger dans ses souvenirs. Le jeune homme la
regarda et crut que, depuis le début de l'été,
c'était la première fois qu'il était
heureux.
Il
y eut un gros bruit sonore dans la cuisine. Harry se précipita
suivit par Malicia.
Remus
Lupin se trouvait au milieu de la pièce. Pâle et cerné.
Il semblait se demander où il était.
-Remus?
s'exclama Malicia.
Remus
reçut difficilement Malicia dans ses bras. Il passa de grands
bras rassurants autour de Malicia. Il fit un sourire à Harry
qui lui répondit en inclinant la tête et en souriant à
son tour.
-Ma...Malicia!
Je ne pensais pas que tu viendrais...
Elle
s'écarta de son vieil ami et lui adressa un sourire.
-Je
suis ici!
-Et
tu es venue à pieds! Tu es toute trempée. Tu n'as pas
changé!
-Toi
non plus, Remus. Toujours aussi paternel.
Tandis
qu'ils riaient, quelqu'un cogna à la porte. Harry s'excusa
et alla ouvrir. Mr. Weasley et Ron se tenaient tout les deux sous un
vieux parapluie troué.
-Ah
Harry! Je suis vraiment content de te revoir! On peut entrer?
-Bien
sur, s'exclama Harry, heureux de revoir pleins de visages
familiers.
-Salut
vieux! dit Ron en lui donnant une tape dans le dos.
Mr.
Weasley entra dans le salon et se retourna vers Harry.
-Les
autres ne sont pas arrivés?
-Malicia
et Remus sont dans la cuisine, répondit Harry en pointant la
porte vitrée de vitraux.
-Ah,
d'accord! Remus et Mal...Malicia Rogue? s'enquit Mr. Weasley.
-Oui,
affirma Harry avec un sourire.
-Bien,
dit Mr. Weasley, un peu nerveusement.
Il
quitta la pièce et se dirigea vers la cuisine.
-C'est
qui elle? demanda Ron. La mère de Rogue?
-Non,
c'est sa soeur, sourit Harry.
-Sa
soeur? Elle doit ressembler à un espèce de vautour
crasseux.
Harry
ri en lui-même.
-Et
c'est quoi son rapport avec le testament avec Sirius? questionna
Ron lentement.
-Tu
savais qu'il y avait une lecture ici?
-Oui,
assura Ron moins sur de lui.
Harry
sembla furieux. Tout le monde savait que Sirius avait fait un
testament, sauf lui, son propre neveu! Ron, voyant l'air de son
ami, voulu changer de sujet.
-C'est
toute la famille qui a été appelée, mais je ne
crois pas que ton oncle et ta tante auraient été
contents de tous nous voir débarquer!
Il
regarda la tante Pétunia qui bloquait le passage.
-On
devrait peut-être la déplacer...
Alors,
qu'ils prenaient Pétunia par les pieds et la traînaient
jusqu'au placard en dessous de l'escalier, Ron continua son
récit.
-J'ai
insisté pour venir et mon père a accepté, après
tout tu es mon meilleur ami! Peut-être que mon père
réussira à convaincre Dumbledore de te laisser venir
chez nous. Qu'est-ce que t'en pense? demanda Ron inquiet.
L'idée
plaisait beaucoup à Harry, mais il y avait aussi Voldemort. Si
Voldemort s'amenait chez les Weasley et commençait à
leur faire du mal juste parce que Harry était là, il ne
se le pardonnerait jamais.
-J'en
serais ravi, déclara Harry, mais son ton n'était pas
du tout optimiste comme il l'aurait espéré.
Ron
sembla le remarquer, mais ne dit rien. En refermant difficilement la
porte du placard, il proposa:
-Bon,
si on allait voir le vautour crasseux?
Harry
ri en pensant à la belle Malicia.
