Chapitre 4: Le testament
Malicia se retourna et, bouche bée, fixa son grand frère.
-Severus? Qu'est-ce que tu fais ici?
-Eh bien, il semble bien que ton cher fiancé m'a légué une de ses cochonneries...
Malicia fronça les sourcils. Harry serra les points, comme il en avait l'habitude avec Rogue.
-Tu n'as pas changé, toujours profiteur de mauvaises situations, déclara Malicia. Contente de t'avoir revu, mon frère.
Elle prit le plateau et se dirigea vers le groupe de sorciers qui s'animait devant l'arrivée de Dumbledore. Rogue la regarda partir soudain moins sur de lui et plus malheureux. C'est alors qu'il remarqua la présence d'Harry. Soudain, son regard devint plus méprisant.
-Alors, Potter, toujours en train de traîner dans des endroits à espionner?
-C'est, en quelque sorte, chez moi ici.
-Petit arrogant, décréta Rogue.
-Je crois qu'elle aurait voulu faire la paix avec vous...dit Harry sans vraiment penser à ce qu'il disait.
Rogue semblait vouloir le frapper. Mais au même moment:
-Severus, Harry! Ne soyez pas distants. Nous allons commencer la lecture, déclara Dumbledore.
Rogue cessa de fixer Harry avec du dédain et il s'avança vers le groupe suivit par Harry.
-Bonjour Harry! dit Dumbledore avec un sourire. Si tu veux bien t'asseoir, nous allons commencer.
Harry s'assit avec les autres autour de la table qui avait été élargie par un sortilège.
-Alors, reprit Dumbledore, est-ce que quelqu'un a des questions?
-Pourquoi personne ne m'a averti de...de cette lecture?
-Oh, je crois être le responsable de ce problème, dit lentement Lupin. Je voulais te l'envoyer hier, mais euh...
Il jeta un regard apeuré vers le groupe.
-Disons que j'ai été occupé, hier soir...finit-il.
Harry acquiesça comprenant et se souvenant que la nuit dernière avait été éclairée par la pleine lune. Rogue laissa tomber un soupir d'agacement, mais la plupart l'ignora.
-J'espère que notre venu ne te dérange pas, Harry?
-Non! Au contraire, merci d'avoir penser à moi, dit Harry.
-C'est Sirius qu'il faut remercier, remarqua Malicia.
Un silence lourd habita alors la petite cuisine du 4 Privet Drive.
-Ce n'est pas que je ne m'amuse pas, mais j'ai d'autres choses à faire! affirma Rogue.
Malicia lui lança un regard noir.
-Alors, commençons, ajouta Annietta Colombe qui semblait exaspérée de l'attitude de Rogue.
Dumbledore fit apparaître un parchemin qu'il déposa au milieu de la table. Il était vierge.
-Peu de temps avant sa mort, Sirius m'a demandé d'être en quelque sorte son notaire. Alors, c'est pour cela que je vous ai réuni tous ici aujourd'hui. Sirius voulait tous vous dire aurevoir et vous léguer quelque chose avant que vous l'oublier. Ce sont ses propres termes, conta Dumbledore.
-Ça ne m'étonne pas, ajouta Remus.
-Comme si on pouvait l'oublier! lâcha Galagouille.
Dumbledore tapota le parchemin de sa baguette magique. Le papier s'anima et de la lumière en sorti comme des projecteurs. Dans le faisceau de lumières, apparut le haut du corps de Sirius.
-C'est un système que nous avons mis au point lui et moi, déclara Dumbledore devant les regards ahuris. Il ne vous voit pas, il ne fera que parler.
Un long cillement sortit du parchemin et Sirius se mit à parler de sa voix basse.
-Alors, si vous voyez ce drôle de message, c'est que je suis mort, malheureusement, exposa Sirius avec un sourire charmeur.
Harry sentit son coeur se serrer.
-Alors, j'espère que vous êtes tous là...et que vous avez du plaisir. Euh...eh bien je vais commencer par Mrs. Colombe, si elle est encore vivante, ajouta Sirius.
Les larmes aux yeux, Mrs. Colombe soupira bruyamment.
-Mrs. Colombe, maman, je sais bien que ce que je possède ne vous intéresse pas vraiment, vous m'avez souvent dit que j'avais trop de choses inutiles... Alors, je vous laisse mon portrait encadré que vous aimiez tant...
-Ah! s'exclama Mrs. Colombe en se mouchant dans un mouchoir qu'elle venait de sortir.
-Remus, mon frère, je voudrais d'abord te remercier d'avoir toujours été là, même dans tes pires moments. Comme tu as toujours envié la grosse bibliothèque de mon père, je te la donne même si pour la plupart des ouvrages sont interdits par le ministère. Te connaissant, tu ne les garderas pas...
Lupin sourit à l'illusion de son ami. Harry aurait pu croire que Lupin allait pleurer, il regarda ailleurs.
-Galagouille! s'exclama Sirius. Tu dois te demander ce que tu fais dans mon testament, non? À vrai dire, je n'ai rien à te donner...peut-être plus quelque chose à t'avouer. Tu te souviens du jour où tu nous a dénoncé Malicia et moi parce que nous étions sortis un peu tard...
Sirius rougit sur l'image et Malicia resta perplexe face à ce message.
-On avait eu une belle retenue! reprit Sirius avec un petit sourire.
Malicia ouvrit la bouche incapable de parler. Tout le monde se jeta un regard amusé.
-Eh bien! Maintenant, je peux t'annoncer que j'étais assez mécontent... C'est pour ça que je suis allée voir Junia Loiselle, la fille la plus moche de Poudlard, et je lui ai dit que tu l'aimais, même si c'était faux. À l'époque, j'avais bien ris, surtout lorsque je la voyais qui te regardait avec de beaux yeux. Ce n'est que plus tard que j'ai appris que tu l'avais marié! Alors, voilà, c'était mon cadeau!
Galagouille ria à ce souvenir. Sirius s'arrêta et sembla penser à ses souvenirs.
-J'étais en quelque sorte le cupidon qui lui échouait de son côté...
Tous les regards se posèrent sur Malicia. Elle regardait sobrement l'image de Sirius.
-Malicia, mon amour, je...j'espère te revoir avant que tu vois ce message. J'espère que tu regardes ce message avec nos enfants, dans notre vieille maison et qu'Harry est avec toi. J'espère que nous l'avons adopté et qu'il n'a plus ces tourments que je lui connais.
Harry sentit ses yeux lui brûler. Il voulait que Sirius se taise, qu'il arrête d'espérer toutes ses choses qui n'arriveront jamais.
-Ma Malicia, je te lègue tous nos souvenirs que j'ai gardé et, qui j'espère, sont dans notre grenier...
Malicia baissa la tête, mais Harry pu voir une larme tombée sur la table.
-À la famille Weasley, je lègue le contenu de mon coffre à la banque de Gringotts. C'est peu, mais je voulais vous remercier pour toutes ces distractions qu'ont causé les enfants. Ils ont réussi à me faire sourire dans des moments graves. Et ça c'est précieux.
Mr. Weasley effaça, de son index, une larme qui coulait de son oeil gauche.
-Fol Oeil, mon ami, je te lègue la collection d'armes et d'instruments de tortures de mon père. Fais attention à toi, vieux grincheux!
-Charmant, dit Fol Oeil en cachant maladroitement ses larmes.
Tout le monde, à l'exception de Rogue, rit faiblement jusqu'à ce que Sirius reprenne d'une voix joyeuse:
-Harry, mon fils, je te donne la maison de mes parents. Puisse-t-elle t'apporter plus de chance qu'à moi! Je sais, c'est une vieille maison qui tombe en ruines, mais elle est magique. Et je crois que tu serais heureux d'avoir ta maison et ne plus avoir à vivre chez ta tante... si tu y vis encore. Et si j'étais toi, j'irais regarder dans la chambre de ma mère, derrière la grosse commode...
Les lumières du parchemin commençaient à faiblir... Tout le monde se tourna vers Rogue qui n'avait pas été mentionné alors que le parchemin semblait s'éteindre. Puis soudainement, les lumières reprirent leur force.
-Ah oui, j'oubliais, s'excusa Sirius. Je lègue tout le contenu de la cachette de Kreattur à Severus Rogue, mon vieil ami d'enfance. Ce n'est pas un miroir que tu trouveras là-dedans, c'est toute la crasse que cette vermine ramasse depuis des années! se moqua-t-il.
Mrs. Colombe et Malicia levèrent les yeux au ciel tandis que Ron, Harry et Galagouille pouffèrent de rires. Le parchemin s'éteignit définitivement.
Tout rouge, Rogue se leva.
-Alors, c'est tout?
-Oui, répondit calmement Dumbledore.
-J'ai vraiment perdu mon temps, ici...
Et il quitta la pièce sans un mot.
-Il a toujours été pareille cet enfant, dit Mrs. Colombe en séchant les larmes sur ses joues. Alors, je vais y aller. Je fus très contente de vous revoir et venez me voir!
Elle embrassa tout le monde et transplanna. Maugrey Fol Oeil se leva difficilement.
-On se revoit pour la prochaine réunion de l'Ordre et dites-moi où elle sera, dit-il en jetant un bref coup d'oeil à Harry.
Il transpplanna à son tour suivit de Galagouille.
-Je fus heureux de vous revoir!
Harry se tourna vers Dumbledore qui était resté là.
-L'Ordre a changé de quartier général? demanda-t-il pour éviter de parler de Sirius.
-Cela dépend Harry, commença Dumbledore. Maintenant que tu es le propriétaire de cette maison, c'est à toi de décider. Voudrais-tu garder un groupe de sorciers qui essayent de sauver le monde sous ton toit? Soit à l'aise, Harry. Il y a bien d'autres endroits où nous pouvons aller.
Harry pensa quelques instants. Bien sûr, qu'il aimerait que l'Ordre du Phénix s'établisse dans sa maison...mais il avait une autre idée.
-Je veux brûler la maison.
Tout le monde sursauta à cette révélation.
-Elle a gardé Sirius emprisonné dans les derniers moments de sa vie. Elle le tuait quand il était jeune. Ça le tuait de vivre là.
-Voyons, Harry, tu ne penses pas que c'est un peu trop? demanda faiblement Mr. Weasley.
-Harry, ça ne servira à rien, renchérit Lupin.
Ils ne comprenaient pas. Ils ne pouvaient pas savoir, pensa Harry. Mais doucement, une main froide se posa sur la sienne.
-Harry, dit Malicia doucement. Peut-être que cette maison a été un cruel lieu pour Sirius, mais aujourd'hui, tu as la chance de la convertir en quartier général pour un groupe d'individus qui sont là pour rendre la paix... C'est tout le contraire! Tout comme Sirius l'a fait... murmura-t-elle.
Harry en avait assez. Il savait que cette femme avait raison. Mais penser à Sirius lui faisait picoter les yeux. Il aurait voulu être seul. Et puis, il se souvint de la nuit où Diggory était mort. Mrs. Weasley l'avait pris dans ses bras et, malgré la banalité de son geste, Harry avait réussi à oublier ses malheurs... À ce moment, c'était la main de Malicia qui tenait fermement la sienne comme pour se convaincre elle-même de ce qu'elle disait.
-Je veux bien la garder, marmonna Harry. Et vous pourrez toujours vous en servir comme quartier général.
-Merci, Harry, dit Dumbledore. C'est très généreux de ta part.
-Mais je veux y aller ce soir. Je ne veux pas rester ici, compléta Harry.
Dumbledore sembla hésiter quelques secondes.
-Si cela peut vous rassurer, Professeur, je pourrez aller vivre avec lui quelques jours...Si ça ne dérange pas Harry...rassura Lupin.
-De toute manière, je ne serai jamais vraiment seul; il y aura des membres de l'Ordre.
Dumbledore regarda Harry.
-Alors, qu'est-ce que tu attends, va faire tes bagages!
Harry sourit de toutes ses dents.
-Merci, Professeur!
Alors qu'il allait monter les marches pour se rendre dans sa chambre, Dumbledore fit remarquer.
-Peut-être devrais-tu demander à ta tante la permission avant de partir... Bien sûr, il faudrait la sortir du garde-robe et la dépétrifier, dit Dumbledore d'un ton sévère, mais les yeux pétillants de moquerie.
Harry et Ron allèrent sortir la tante Pétunia et Malicia la dépétrifia. Pétunia sembla horrifiée et troublée en voyant toutes ces personnes qu'elle avait déjà aperçu à la gare.
-Ma chère, commença Dumbledore, Harry vient d'hériter d'une maison, donc si cela ne vous dérange pas, il ira vivre dans sa nouvelle maison. Mais ne vous en faites pas, il sera surveiller. Remus Lupin, ici présent, se porte volontaire pour vivre quelques temps avec lui. Et Mlle Malicia Rogue, que vous devez connaître, habitera avec lui, n'est-ce pas? demanda-t-il à Malicia.
-Euh...Pour un certain temps, dit-elle à Harry, prise au dépourvu.
-Harry, continua Dumbledore. Monte faire tes valises, nous partons bientôt.
La tante Pétunia restait de marbre, même lorsque Mr. Weasley lui tendit la main.
-Bonjour, vous vous souvenez de moi? demanda-t-il avec un grand sourire. Euh...Vous avez une très jolie maison... Ron aide à Harry!
Les deux adolescents montèrent au deuxième étage. Harry sortit sa grosse valise et commença à déposer des objets à l'intérieur.
-Voudrais-tu enfermer Hedwige dans sa cage, s'il te plaît? demanda Harry à Ron.
Ron s'exécuta.
-J'imagine, que maintenant tu ne voudras plus venir au Terrier? hasarda Ron tout en ouvrant la cage.
-Eh bien, j'avais pensé que peut-être tu voudrais venir chez mon nouveau chez Harry.
Ron se retourna en souriant.
-Pour vrai?
-Oui. Et on invitera aussi Hermione. Je suis sûre qu'elle aimerait ça...
Le sourire de Ron s'élargit. Ils continuèrent de ramasser tout en parlant de cet été qu'il allait être passionnante.
-Alors, Malicia est en quelque sorte ta maraine? questionna Ron.
Harry lui expliqua tout ce qu'elle lui avait dit.
-Et tu voudrais qu'elle vive avec toi? s'informa Ron.
-Je ne sais pas, répondit Harry. Elle est super gentille...
-Pas seulement gentille, commenta Ron.
-Ah la ferme Ron! Tu parles de ma marraine, là!
-Désolé.
-J'avoue que tu as raison, admit Harry avec un sourire.
Ron ri et manqua d'échapper une pile de livres.
-Mais, je ne suis pas sûr, continua Harry. C'est sûr, elle sera comme une mère peut-être...Je la connais à peine...
-Eh bien voilà une chance de connaître des choses sur elle et sur tes parents! dit Ron.
Harry haussa les épaules. Ils avaient fini avec les affaires à Harry. Ils descendirent le tout et Ron demanda à son père s'il pouvait aller vivre avec Harry le reste de l'été. Mr. Weasley accepta, mais Ron arriverait seulement quelques jours plus tard.
Mr. Weasley et Ron les quittèrent.
Dumbledore se retourna vers Harry.
-Je dois partir à mon tour. Je te laisse entre les mains de Remus et Malicia. Cependant, tu dois me promettre, Harry, que tu ne te mêleras pas à aucun évènement qui pourrait te coûter la vie. Pas maintenant... Lorsque l'on voit tout ce qui peut arriver dans une vie, que ce soit tragique ou amusant, on se rend compte que la vie est précieuse.
Dumbledore avait toujours eut ce côté exceptionnel, mais comment pouvait-il dire que la vie était précieuse, avec tous les derniers évènements?
Après avoir parler un peu en retrait avec Malicia, Dumbledore transplanna.
La tante Pétunia poussa un cri strident.
-Allez, viens Harry, dit Malicia. On a plus rien à faire ici.
Remus et elle prirent quelques bagages à Harry et sortirent par la porte du salon. Malicia avait remis son vieux manteau. Elle fit un signe de main à la tante Pétunia qui ne lui répondit pas.
Ils sortirent sous la pluie et se rendirent au coin de Magnolia Crescent.
-On va attendre un magicobus, déclara Lupin.
La pluie s'intensifia et Harry eut du mal à se couvrir sous son imperméable trop grand pour lui; un ancien vêtement de Dudley.
D'un mouvement discret, Malicia fit apparaître un grand parapluie sous son manteau. Elle l'ouvrit au-dessus de Lupin, Harry et elle.
-Tu as toujours ce vieux manteau? dit Lupin avec un sourire.
-C'est un de mes souvenirs de Sirius, répondit Malicia, sans le regarder.
-C'était à Sirius?
-Oui. Il aimait ce manteau surtout parce que ses parents n'étaient pas capable de concevoir que Sirius porte des vêtements de 'pauvres', ria Lupin.