Disclamer :

Les personnages et l'univers si particulier d'Harry Potter appartiennent à J.K Rowling.

Je vous rappelle que cette histoire de m'appartient pas. Il s'agit de la traduction d'une fic anglaise : Darkness, écrite par Fambrena.

Par respect pour l'auteur, j'avais l'intention de ne pas publier le troisième et dernier chapitre de cette histoire, voire même de la supprimer carrément puisque je n'ai pas obtenu une seule review après un mois et demi de mise en ligne (une pour le chapitre 2 depuis, l'honneur est sauf !).

Et puis je me suis dit qu'avec un peu de chance, Fambrena passerait dans le coin pour voir ce que pensaient les français de sa fic. Puisqu'ils n'en pensent rien, c'est aussi bien que la façon dont on considère les auteurs étrangers en France fasse le tour de cette belle île qu'est l'Angleterre où nous n'avons déjà pas très bonne réputation.

C'est donc avec un petit sourire en coin que je vous jette en pâture cet ultime chapitre dont vous saurez vous bâfrer, j'en suis sûre…

Réponse à mon unique reviewveuse :

CyCy-Lupin, et moi donc ! Cela dit, c'est vrai que l'histoire peut paraître banale -encore que les nombreux détails et la richesse du style la fassent, à mon sens, sortir de l'ordinaire-, mais l'émotion qu'un auteur de seulement 14 ans a su faire passer dans son texte ma littéralement scotchée sur place et c'est en partie pour ça que j'ai tenu à la traduire. Ensuite, contrairement à toi, je dirai « heureusement que l'histoire ne comporte que 3 chapitres ! » car franchement, je me serai arraché les cheveux d'avoir bossé deux mois dessus pour rien. Mais t'inquiète, je sens que moi aussi je vais devenir parcimonieuse dans les reviews que j'adressais aux autres jusqu'à présent, y a pas d'raison. lol. En tout cas, merci pour tes compliments, je t'offre ce dernier chapitre en exclusivité (bien obligée, hein ?), mais c'est avec plaisir…

Chapitre 3 - Encore plus de culpabilité

Note de l'auteur :

Bien, voici la troisième et dernière partie. Nous revenons au temps présent alors que le chapitre 2 se déroulait juste après la mort de James et Lily. En fait, nous sommes à l'époque où Harry était sur le point d'entamer sa 3ème année scolaire. Remus a fini son petit retour en arrière et nous le retrouvons comme au début du chapitre 1, reclus dans son petit appartement, malheureux, à l'époque où il envisageait d'en finir avec la vie.

Mais je m'arrêterai là. Pas parce que l'histoire se termine, non, c'est allé beaucoup plus loin et ce fut de pire en pire, mais parce que maintenant vous connaissez la raison pour laquelle je suis sur le point de faire ce que je m'apprête à faire.

Depuis tout ce temps, j'ai vainement tenté de donner un sens à ce que j'avais fait. J'ai fini par accepter le fait que mon acte insensé était l'œuvre d'une créature idiote, pardonnable par son manque d'intelligence, ce qui était pourtant complètement déraisonnable. Je m'effrayais juste à l'idée que cela puisse se reproduire, bien qu'il n'y ait pas de raison puisqu'aujourd'hui, je pouvais prendre une potion. Et ainsi, j'essayais de me trouver une excuse pour tout ce que j'avais fait, le bon comme le mauvais. Je me moque de savoir si vous me croyez ou pas, mais c'est ma philosophie.

Je suis profondément désolé de paraître si froid et cruel en disant cela. Je vous dois des excuses. Il n'est pas dans ma nature d'être abject, du moins je ne pense pas. Je ne suis plus sûr de rien. Mais je le suppose puisque j'ai fini par sortir de ce terrible hôpital sans subir de sanction, puis j'ai assisté au triple enterrement organisé à la hâte et rassemblant tous ceux qui avaient connu mes amis, et que le lendemain, j'ai ensuite découvert avec horreur les titres des journaux m'apprenant que je n'étais pas le seul à avoir été frappé par un destin non mérité.

Ce que disaient les titres ? Je me souviens très bien des titres, pas vous ?

Vous devriez. Ils prenaient à eux seuls la moitié de la première page, les caractères étaient énormes au-dessus de la photo de Sirius :

BLACK, L'ESPION SOMBRE ET MEURTRIER !

COMPLICE DE CELUI-DONT-ON-NE-DOIT-PAS-PRONONCER-LE-NOM
A ÉTÉ IMMÉDIATEMENT ARRÊTÉ ET CONDAMNÉ !

Il apparaissait tel un mort-vivant pris sous le flash éclatant d'un photographe. Le dernier de mes amis, le dernier de mes espoirs : un tueur condamné. Ironique, n'est-ce pas ? C'était tous une bande de charognes, non ?

Il m'est encore difficile d'y croire. Sirius Black, mon ami, ce garçon intelligent et un peu rebelle aussi, avec ses cheveux décoiffés et son sourire enjôleur était un meurtrier. Le journal indiquait qu'il avait tué treize personnes. Peter, rondelet, continuellement nerveux le petit Peter, l'un de mes trois camarades, était parmi eux.

Je commençais à voir le tableau. D'abord, j'avais perdu James à cause de ma propre négligence ; puis Sirius, mis hors d'état de nuire par les autorités et condamné à un destin il n'a pas mérité ; et pour finir, Peter, pris au piège dans un engrenage de circonstances terribles. Tous ceux que j'affectionnais s'en étaient allés. Hors course ou morts, cela revenait au même. Et dans quasiment tout les cas, c'était à cause de mes erreurs. J'étais maintenant, officiellement -dans la mesure où j'en assumais toute la responsabilité-, seul au monde.

Voyez comme le sort s'acharnait, les journaux ont largement couvert l'évènement de l'arrestation de Sirius mais, naturellement, ils n'ont prêté aucune attention au simple crime d'un fou, d'un loup-garou affaibli. Noyée au milieu d'un immense scandale, la mort de Mari est passée pratiquement inaperçue dans le monde de la magie. Résultat, la moitié de la population ignorait que Sirius n'était pas le seul meurtrier et que plus de quinze vies ont été perdues cette nuit-là. A part Dumbledore peut-être -et certains membres des autorités-, j'étais plaint ou complètement ignoré. Personne ne reconnaissait ma culpabilité. Non, ils étaient tous trop occupés à se soucier de ce qu'annonçaient les titres le lendemain :

ENCORE UNE SOMBRE ÉPREUVE POUR BLACK !

SENTENCE : INCARCÉRÉ À VIE À LA PRISON D'AZKABAN
SANS MÊME AVOIR ÉTÉ ENTENDU !

Comme vous pouvez le voir, à les entendre Sirius n'obtenait que ce qu'il avait mérité à la différence de moi, bien qu'il n'ait rien fait. J'attends toujours que justice soit faite, j'aurais mieux fait d'aller à Azkaban à sa place. Je pense que je le méritais davantage et, bien que j'arriverais à rééquilibrer la balance de la justice en programmant ma propre mort, je ne crois pas que le suicide soit un substitut suffisant comparé à la torture que Sirius a dû endurer. Cela m'est insupportable rien que d'en parler. Mais je fais ce que je pense être le mieux, et peut-être que cela suffirait.

J'ai soupiré profondément et refermé silencieusement la porte de mon petit studio derrière moi. Le bois décomposé grinçait sur ses charnières rouillées, luttant contre le vent froid qui avait entassé la neige contre la charpente instable. D'un geste ample, j'ai jeté mon sac sur mon épaule -bien que je pouvais tout aussi bien le tenir à la main-, et me suis lancé d'un pas vif à travers la neige et dans les bois, me repérant au bruit lointain de ce que je savais être une route moldue encore imprécise à mon champ de vision.

Quand je m'étais installé pour la première fois dans ma petite maison délabrée perdue au milieu des bois, je n'avais aucune idée de l'existence d'une route à proximité. Et pourtant, elle s'avérait être une providence à mes intentions aujourd'hui ; la vie près de ceux du monde moldu m'offrait une solide protection, comme une barrière efficace qui m'épargnait les préjugés si cruellement ressentis à mon égard par l'esprit étroit des sorcières et sorciers qui s'enfermaient dans leurs convictions et détestaient les loups-garous. Cet isolement me maintenait loin des regards indiscrets. Il m'évitait d'être montré du doigt comme un criminel. Et plus particulièrement, il m'éloignait de ces gens envers qui je me sentais trop coupable pour les affronter. La famille de Mari, par exemple. Sans parler de ça, j'ajoutais dans un frisson glacé, que la route pourtant proche m'avait toujours prémuni des accidents…

A mon insu, la proximité de cette route avait aujourd'hui un certain avantage : elle me fournissait l'occasion rêvée d'accomplir ce à quoi j'aspirais depuis longtemps, très longtemps. Quelque chose que je voulais mais n'avais jamais eu le cran ni la volonté de faire.

C'était la pleine lune cette nuit. Elle était accrochée dans les cieux, aussi pâle et froide qu'elle l'avait été depuis toutes ces années, si semblable au triste jour où je n'avais pas perdu que mon seul amour, mais une partie de moi aussi. Ce soir, le disque lumineux brillait dans un ciel sans nuages, obscurcissant le rideau noir que les étoiles innombrables drapaient distinctement derrière elles. Sa vision me remplit d'une angoisse réfléchie mais inutile. Je changerai le cours des choses ce soir, oui, mais cette fois ce serait pour le meilleur.

Puisqu'il n'y avait aucun nuage, et parce que j'avais pris la potion, ma transformation serait exceptionnellement calme cette nuit. Elle serait juste une petite bénédiction dans l'océan de mes malédictions mais, d'une façon ou d'une autre, je lui en étais reconnaissant. Pour ça et le fait que, grâce à la potion, je resterais lucide durant tout le processus. J'étais réconforté de savoir que je ne pourrais nuire à personne.

Le breuvage me permit également d'écarter les pans de mon vieux manteau râpé. D'une manière plus essentielle, il me permit aussi de remettre le petit collier sur lequel le bel anneau de Mari était toujours accroché, en dépit de tout. J'avais causé sa mort tout en le portant et il me semblait convenable de mourir de la même manière.

Je parcourais les bois d'un rythme plus rapide à présent, me déplaçant avec l'agilité que seuls les loups possèdent. Mon manteau retombait mollement sur mon corps. Il était si usé qu'on pouvait presque voir à travers, tandis que l'anneau de Mari frappait péniblement contre ma poitrine, comme un rappel de la raison qui m'avait poussé à venir ici.

Puis, j'atteignis la route. C'était une strie désolée de bitume, cernée par les bois tachetés de petits monticules de neige où s'engouffrait l'odeur fétide de l'asphalte et dont les bords étaient souillés d'un amas de neige sale, éclairés seulement par la lumière lointaine des étoiles silencieuses. La route brillait d'une lueur humide, lisse, reflétant le visage de la lune par-dessus le marquage qui pointillait sa surface.

Il n'y avait aucun effluve de pot d'échappement, ni aucun véhicule en vue. Même le brouillard enfumé de résidus qui s'attarde habituellement au-dessus de telles routes s'était doucement dispersé, évanouit à mon nez sensible de loup.

Mais la lune était encore haute et la nuit serait longue avant l'aube. Je pourrais attendre.

J'enjambais la neige polluée pour traverser la route. Mes griffes cliquetaient sur la chaussée humide, faisant écho au cœur de la nuit dans une résonance fantomatique. C'était le seul bruit perceptible. La pleine lune éclairait mon ombre canine comme un projecteur, moulant ses contours fugitifs en travers de la route. On aurait dit qu'elle me poursuivait et que le claquement sec de mes talons n'était que la complainte d'esprits enragés.

- J'ai vraiment choisi une manière hors du commun de me tuer, ai-je pensé en détaillant les environs.

Mais c'était mieux comme ça. En m'isolant ici, il n'y aurait personne pour pleurer sur mon corps. Je n'affligerai aucun parent ; en effet, il était probable que je ne sois jamais identifié par un être accablé de chagrin qui trouverait ma dépouille et donc, il n'y aurait aucun enterrement. Je ne recevrais la pitié de personne. Les loups-garous n'ont pas besoin de pitié.

J'atteignis l'autre côté de la route. Je me retournais une dernière fois, juste pour voir. Puis, après avoir observé les ténèbres de la nuit qui se lovaient autour de moi comme un rideau sinistre, je réprimais un tremblement et m'enfonçais entre les troncs alignés des bois pour me mettre à l'affût. Je me suis raccroché à mon anneau pour me réconforter, et j'ai attendu.

Je n'ai pas eu longtemps à attendre. Avant que deux heures se soient écoulées, mon ouie sensible de loup avait repéré des crissements. Une automobile. Elle était encore loin mais s'approchait plus près de ma position à chaque seconde. J'estimais sa distance et le sens dans lequel elle allait arriver en inclinant la tête. Puis, je bondis pour me placer en conséquence et m'élançais de l'autre côté de la chaussée. En baissant les yeux pour me diriger, je voyais pour la dernière fois mes longues jambes s'agiter pour me faire parcourir la distance de cette moitié de la route. J'ai écarté mon manteau et levé mon anneau juste devant mon nez, où je pourrais le voir jusqu'à ma dernière seconde.

Environ une minute plus tard, je fus ébloui par des phares venant vers moi et j'ai su qu'il était temps.

« Adieu à tous, me suis-je dit. Chacun à votre façon, vous avez été merveilleux avec moi. Votre attention et votre amour sans conditions m'ont énormément aidé à supporter cette vie qu'il m'est intolérable aujourd'hui de poursuivre. Pourtant je n'ai su que rembourser ma dette par la trahison et la mort. Je n'ai pas mérité votre amitié, celle d'aucun de vous, mais vous me manquerez. »

« Au revoir, cher Dumbledore. Vous m'avez accepté quand tant d'autres m'ont rejeté. Vous m'avez donné un futur et un but que j'ai stupidement brisé. Je vous remercie pour ce que vous avez fait pour moi, et espère que vous ne me détesterez pas trop quand vous découvrirez ce que j'ai fait de vos efforts. »

« Au revoir, Peter. Je m'ennuierai de ton rire et de ta compagnie. Tu seras toujours pour moi cet étudiant soigneux et silencieux. Tu as su me mettre en garde contre moi-même dans les moments difficiles et c'était une joie de t'avoir à mes côtés pendant mes transformations. Tu n'as pas mérité la mort qui a été la tienne, qu'elle soit de la faute de Sirius ou non, je ne jugerai pas. Je sais seulement que je m'ennuierai de toi, mon ami sincère. »

« Au revoir, Sirius. Toi, tu étais l'opportuniste, celui qui savait me protéger des choses terribles comme celle que je suis sur le point d'accomplir maintenant. Je songe fébrilement que je devrais être à ta place ; un homme de ta bonté ne mérite pas d'être enfermé à Azkaban. J'espère que ton naturel optimiste et ton esprit solide apporteront un peu de lumière à cet endroit sinistre. Bonne chance Patmol, mon vieil ami. »

« Au revoir, Lily et James. Vous étiez tous les deux mes meilleurs amis, comme un frère et une sœur pour moi dans votre infinie indulgence. Vous avez toujours été là pour me venir en aide, me fournir une épaule sur laquelle m'appuyer. Vous étiez le couple le plus merveilleux que j'ai jamais rencontré et j'espère, où que vous soyez, que vous continuerez à être heureux en dépit de tout ce que je vous ai fait. Je mesure toute la chance que j'ai eue de vous avoir à mes côtés pendant toutes ces années et, si j'avais décidé de continuer à vivre, j'aurais aimé voir votre jeune fils grandir. Mais non. J'ai brisé son avenir également, et je ne veux pas le décevoir en lui laissant croire que je peux encore garder la tête haute. Je suis si désolé. »

Je pouvais voir la voiture toute proche à présent. Ses phares projetaient des barres de lumière en travers de la route et dans mes yeux, m'aveuglant littéralement. Elle devait rouler au moins à 100 km/heure.

- Sans doute un jeune imprudent, me suis-je dit avec la sinistre satisfaction de savoir qu'il lui serait impossible de m'éviter.

Et ma dernière pensée fut :

« Au revoir, Mari. Je ne sais pas si tu penses à moi, là haut, dans le ciel (au moins, tu fais partie des anges à présent). Mais je prie pour qu'un jour tu me pardonnes ce que je t'ai fait. Je ne suis pas sûr qu'il puisse y avoir de la haine en toi, mais si tu choisis de me détester, je ne t'en voudrais pas. Ce serait parfaitement justifié. Mais sache ceci : aussi longtemps que tu me détesteras, que ce soit pour l'éternité ou pas, je t'aimerai toujours. C'est une chose dont je suis sûr. Au revoir, Mari. Je souhaite te rejoindre dans la mort de tout mon cœur. Adieu, mon amour et ma vie. Je m'ennuierai de toi surtout... »

Le bruit de la voiture grondait plus fort à chaque seconde. Cinquante mètres. Puis trente. Puis dix. Je perçus le crissement des pneus tandis que le conducteur m'apercevait enfin, prenant conscience de son erreur. Mais il était trop tard. J'ai souri intérieurement. Une fois de plus. Pour finir, après toutes ces années, j'allais avoir la paix.

J'ai fermé les yeux et attendu que l'impact se produise.

Minerva McGonagall fit un écart et s'arrêta brusquement. Elle lâcha un juron. La roue de son vieux pick-up Ford venait de heurter quelque chose et elle tendit le cou pour regarder en arrière. La lune était étrangement brillante en cette nuit froide de décembre, éclairant parfaitement la forme immobile étendue derrière elle sur la route. La forme animale qui, il y a quelques minutes, vivait et respirait, gisait maintenant au milieu d'une marre de sang qui s'étalait peu à peu.

- Bravo. Toutes mes félicitations, Minerva, maugréa t'elle. Pour ta première sortie depuis que tu as obtenu ton permis de conduire moldu, tu trouves le moyen d'écraser quelque chose. Merveilleux !

Derrière elle, dans le clair de lune, elle pouvait voir les traces de pneus de son véhicule incrustées en longues brûlures noirâtres sur la chaussée humide. Elles dégageaient une légère brume dans la nuit fraîche, résultat d'un freinage improvisé d'une grande violence.

Se garant sur le bas-côté, Minerva se rua hors de sa voiture.

- Peut-être que je ne l'ai pas tué ? se dit-elle. La chose est seulement blessée ?

Dans ce cas, elle exigerait les soins d'un vétérinaire immédiatement. Avec impatience, elle avança en tentant d'identifier le corps. C'était un animal de grande taille, elle en était certaine à présent. Pendant qu'elle s'approchait encore, elle en détailla plus minutieusement les caractéristiques : un long museau, des pattes capitonnées, des dents pointues cachées sous des babines légèrement retroussées, une queue touffue.

- Un loup. C'est un loup, conclut Minerva en grimaçant.

Un halo de sang entourait déjà le corps canin. Les chances pour que la faible créature ait survécu étaient plutôt minces, presque aussi minces que le loup lui-même. Mais elle vérifierait de toute façon. S'agenouillant, elle posa une main à la base de son cou pour y déceler la moindre impulsion. Au début, il n'y avait rien, et son cœur semblait-il avait cessé de battre. Puis, faiblement, elle sentit une palpitation sous ses doigts. Elle laissa échapper un soupir de soulagement. L'animal était encore vivant… pour l'instant.

Qu'est-ce qu'un loup pouvait bien faire au milieu de la route ? songea t'elle. Il avait l'air plutôt sain, pourquoi s'était-il aventuré ici ? Mais… Attendez un moment, qu'est-ce que c'est que ça ?

Son esprit s'emballa tandis qu'elle repérait quelque chose de luisant sous son pouce, tout près du museau du loup. C'était un objet minuscule fait d'or et de vert. Intriguée, elle se pencha d'avantage et s'en saisit. Elle distingua… un anneau.

Elle nageait maintenant dans une confusion totale. C'était une bague sertie d'une émeraude verte qui se balançait doucement au bout d'une chaînette en métal accrochée autour du cou de l'animal. L'anneau, bien que couvert de sang, scintillait admirablement dans le clair de lune, réfléchissant des ombres couleur de jade sur le visage et les vêtements de Minerva. Elle retourna le bijou dans sa main, tentant de comprendre pourquoi un loup portait un tel trésor.

A moins que...

Non, ça ne pouvait pas être lui. C'était impossible. Comment pourrait-ce être lui ? Il n'aurait jamais fait une chose pareille ! Pas lui !

- Il était désespéré après ce qui est arrivé à cette pauvre fille, se dit-elle pour elle-même. Cela l'a détruit, anéanti de culpabilité... Mais il n'aurait jamais eu recours à une telle extrémité. C'est tout simplement impensable. Il ne pouvait pas avoir pris une telle décision !

Pourtant l'anneau...

La pensée devint morbide et Minerva essaya de se reprendre en secouant la tête. Mais déjà, elle se tournait vers le regard toujours fixe du loup. Elle inspecta le corps dans son ensemble en notant maintenant des détails qu'elle n'avait pas perçus sur le moment : le museau était légèrement plus large que celui d'un loup normal, les yeux étaient plus grands, les pattes beaucoup plus longues. Tout montrait effectivement qu'il ne s'agissait pas d'un loup ordinaire, tout était nettement plus expressif, tout était étrangement… humain

Minerva soupira tristement, submergée de compassion. Elle était certaine qu'il s'agissait bien de lui maintenant, sans aucun doute possible :

" Remus… "

FIN

- Note de l'Auteur :

Il n'est pas mort ! Yeh ! Je ne voulais pas qu'il en soit ainsi, c'est un personnage trop génial bien que nous ne sachions pas grand-chose de lui, ni comment il a pu obtenir un emploi à Poudlard dans la véritable histoire. Ce qui n'aide pas beaucoup à développer l'imagination…

Quoi qu'il en soit, s'il devait y avoir une suite à cette fic : Minerva aurait conduit Remus à l'infirmerie de Poudlard où il suivrait un traitement médical et se verrait proposer un poste au collège (celui du tome 3), et bla bla, et bla bla. Vous voyez le tableau !