Chapitre II La rencontre d'une vie

Kira--------------------------

Ces gens m'apparurent très vite fort sympathique. Et je fus réjoui de voir que ma singularité ne les empêchait pas d'être amicaux. A un moment, lorsqu'il m'avait regardé de cet air figé, je m'étais sérieusement demandé si j'avais bien fait de me dévoiler de la sorte. Je savais que les dons que j'avais révélés pour le combat les avaient choqué. Dans ce monde, quelles qu'elles soient, les femmes ne portaient pas l'épée et la maniaient encore moins. Elles étaient initiées aux arts domestiques et d'autres peut être mais celui du combat ne leur était pas réservé. Et j'étais de loin beaucoup plus habile avec une arme qu'avec une poêle. Mais lorsque je vis ces hobbits que je pris alors pour des enfants, je ne pu me résoudre à les laisser ainsi, apeurés, leur sort entre les mains de ces hommes dont je ne connaissais pas l'habileté au combat. Mais à présent, je ne regrettais pas mon acte. Mon sens moral m'avait valu de nouveaux compagnons.

« Alors Kira, comment une jeune femme telle que vous s'est retrouvée ici ? » demanda Pipin

« Et bien, je vivais dans un petit village appelé Asmiron dans les terres du Sud. J'y grandi paisiblement mais j'avais toujours été avide de découvrir le monde. Alors dés que j'en eu l'âge, je quittai mon village pour partir à l'aventure. Je voulais voir tous ce que les livres de mon enfance m'avaient laissé imaginer. Les elfes et leur civilisation, les nains et leurs coutumes, le Rohan et bien d'autres royaumes encore. »

« Et bien, en voila un vaste programme ! » plaisanta Gandalf avec un mystérieux sourire aux lèvres

« Et vous dites moi, que font quatre hommes, quatre hobbits et un nain sur la route des monts brumeux. » A cela Legolas leva le sourcil

« Quatre hommes ? Il y a erreur, je ne suis pas un homme. Je suis un elfe. » Je sursautai. Ce n'était que maintenant que je remarquais ses oreilles. Pointues !

« Oh mon dieu, vous êtes un elfe! J'ai lu tant de choses merveilleuses sur vous ! »

Je le fixai avec attention. Un visage fin, des traits délicats mais masculins... Je le dévisageai presque. Ce n'est que lorsque je m'attardai sur ses yeux que je me rendis compte de ce que faisait. Le rouge me monta aux joues et je détournai prestement le regard. Legolas sourit. « Et vous, d'où venez vous ? » demandai je aux autres, dissipant ma gêne.

« Moi je viens du nord » répondit Aragorn

« Et moi du Gondor » suivit Boromir

« Ah, la cité blanche ! Comme j'aimerais la voir un jour ! » rêvai je tout haut

« Et vous y serez la bienvenue Kira. » ajouta boromir. Je lui souris

« Pour ma part, mon royaume est celui de la forêt noire. » continua Legolas

« Oui, j'ai lu sur votre pays...hum... » je fouillai ma mémoire « Thandruil ! Le roi Elfe des bois ! »

« Nous, nous venons de la comté. Et c'est un bien joli pays ! » dit Sam

« M'en parlerez vous ? J'adore les histoires du lointain. »

« Bien sûr ! »

Nous continuâmes à bavarder gaiement quand Aragorn suggéra d'aller se coucher, invoquant la longue route qui les attendrait le lendemain. Chacun alla se trouver un petit coin où s'allonger. De mon coté, je me préparai un lit de fortune quand Aragorn s'approcha de moi.

« Dite moi Kira, où vos pas vous menaient ils avant que nous nous rencontrions ? » demanda t il

« J'avais en tête de découvrir la civilisation des nains dans la Moria. Pourquoi ? »

« Le hasard a voulu que nous nous rencontrions et il a voulu que nos chemins soient les mêmes. Voudriez vous vous joindre à notre course le temps de notre route commune ? »

Je lui adressai un magnifique sourire. Le but de mon voyage était de découvrir le monde, rencontrer des gens... Et voila que mes espoirs étaient déjà comblés en me retrouvant en compagnie de quatre races de ce monde qui m'offrait la leur. Je m'empressai d'accepter avec joie et c'est ainsi que sur cette pensée, je m'endormis.

Je courais dans la forêt en riant. Amal tentait de m'attraper mais il n'y parvenait pas. J'arrivais toujours à me jouer de lui au détour d'un arbre. Le soleil perçait leur feuillage de ses rayons. Les gazouillements des oiseaux formaient une douce symphonie avec les sifflements du vent dans les hautes cimes. L'allégresse flottait dans l'air. Amal s'évapora et je me retrouvai seule à marcher dans la forêt au gré du hasard. Je me sentais bien, une délicate chaleur réchauffait mon corps. Bientôt, je débouchais sur une clairière ensoleillée, mes pieds nus foulant l'herbe grasse. Tout était parfait. Puis, une silhouette se dessina au loin. Une femme. Je ne voyais pas son visage mais je sentais qu'elle ne me voulait aucun mal. J'avançais à sa rencontre. Elle en fit de même. Je tentai de distinguer son visage mais à mesure que je me rapprochais, tout devenait flou autour de moi. Les arbres, le ciel. Le monde qui m'entourait s'effaçait. Seule une voix s'éleva dans le lointain. Une voix qui appelait mon nom. Kira...Kira...doucement d'abord puis plus fort... puis plus fort

« Kira... » j'ouvris les yeux sur Aragorn « Il est l'heure. Nous allons bientôt lever le camp »

Quel rêve étrange. Toujours le même. Cela faisait plusieurs semaines maintenant que je le faisais. Qui était cette femme ? Je n'arrivais jamais à voir son visage. La seule chose que j'apercevais clairement d'elle était une bague à son doigt. Scintillante et finement travaillée. Que pouvait bien signifier ce rêve... Je me levai et saluai mes camarades. Je m'étirai et entrepris une rapide toilette. Je rejoignis les autres pour un petit déjeuné frugal et une fois terminé, nous nous mîmes en route.

« Vous verrez gente dame, vous serez émerveillée par mes cousins des mines ! » s'écria fièrement Gimli « Notre hospitalité est légendaire... » a cela Legolas qui marchait devant étouffa un ricanement. Gimli fronça du sourcil mais revint a moi « Vous pourrez admirer la cité de Cavenain et je ne suis pas peu fier de dire que celle-ci est un bijou d'architecture. »

« Oui, l'art des nains dans ce domaine est réputé ! »

« Mais dite moi demoiselle, vous semblez bien instruite. D'où tirez vous tout ce savoir ? » s'enquérit Boromir

« Mon père était un homme assoiffé de connaissance. Il me transmit sa passion des livres. » Boromir sourit

« Et quel genre de littérature était ce ? » demanda Legolas. Je savais que les elfes affectionnaient l'art des mots

« Tout ce qui me tombait sous la main. Romans, contes et légendes du monde... »

« Vous apprécieriez mon oncle Bilbon » dit Frodon. « Lui aussi est curieux du monde. Il a fait nombres de voyages dans sa jeunesse. Son dernier l'a mené à Foncombe d'ailleurs, là ou il vit à présent. » Je voyais que parler de son oncle le réjouissait.

« Parlez moi de lui voulez vous ? »

Frodon me sourit et se lança dans un long récit qui dura plusieurs heures. Il parla des aventures dans lesquelles sont cher oncle avait été emporté. La quête du grand trésor des nains, son périple dans les monts brumeux et d'autres encore. De tant à autres, Gandalf qui avait participé à ces aventures prenait la parole. Frodon raconta aussi leur vie dans la Comté en n'oubliant pas de mentionner le coté facétieux de son oncle. Merry et Pippin se joignirent à la conversation quand celle-ci engagea la Comté. Les hobbits aimaient vraiment leur pays. Et eux aussi me firent part de leurs péripéties comme la fois où il avait semé la pagaille à la fête d'anniversaire de Bilbon en faisant exploser une fusée. Je riais à la friponnerie dont ils semblaient faire preuve.

« Ca me rappelle la fois où Amal m'avait jeté dans l'étang près duquel nous nous amusions alors que je portais ma jolie tunique toute neuve. Je me suis vengée en lui teignant les cheveux en bleu pendant son sommeil ! » je ricanais « Il dû souffrir cette couleur pendant une semaine ! Vous auriez dû voir sa tête quand le lendemain il débarqua sur la place du village en hurlant à ma mort au moment où il me trouverait ! » J'éclatai d'un fou rire au souvenir. Les hobbits me suivirent.

« Et bien mon ami » dit Pippin à Merry, « je crois que nous venons de trouver plus espiègle que nous ! »

« Je suis flattée de votre estime. Vraiment » je ris de nouveau

« Votre pauvre frère doit jouir de vous avoir pour sœur ! » rit Boromir.

« Oh mais Amal n'est pas mon frère. » corrigeai je « c'est mon ami d'enfance. »

Les jours qui suivirent se passèrent similairement. Chacun parla de son pays, partageant ses beautés, ses particularités. Occasionnellement, certains contaient des épisodes de leur vie. Boromir et son frère, Merry et Pippin dans leurs complots. Gimli aussi se trouvait être attachant à écouter quant à Legolas, il me défit de l'image du sérieux imperturbable que j'avais des elfes. A ses heures aussi, il apparaissait qu'il eu été malicieux. Aragorn se contentait d'écouter la plupart du temps. Sûrement son coté rôdeur ! Ces moments étaient agréables et faisaient momentanément oublier la fatigue du voyage.

Le soir du huitième jour tomba. Nous n'étions plus qu'à deux journées de marche de la Moria. Nous établîmes notre campement à l'entrée d'une petite forêt, entre quelques arbres. Aragorn partit pour trouver quelque chose à manger et moi, je me proposais de chercher un point d'eau ou nous pourrions remplir nos gourdes. Je n'eu aucune difficulté à en trouver un car l'eau étant mon amie, je pouvais sentir sa présence. Je revins peu après, les bras chargé de gourdes pleines et les rendis à leur propriétaire. Ceci fait, je saisis mon sac et en sorti un petit pochon de cuir souple et une fiole. Je me tournai vers le groupe

« Vous m'excuserez messieurs mais je vais prendre congé de vous un moment. Je serais à l'étang car l'hygiène m'appelle. »

« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée » dit Boromir « nous ne savons pas qui ou quoi rodent dans ces bois. »

« J'en conviens seigneur Boromir et je vous remercie de votre bienveillance. Mais lors d'un voyage tel que celui-ci, les occasions de se laver pleinement sont trop rares, aussi, lorsque l'une d'elle se présente, je la saisis. » Je lui souris « Ne vous inquiétez donc pas ! Je serais à portée de voix et si problème il y a, vous l'entendrez. »

Et sur ce, je partis.

fin de chapitre