Chapitre III Du rêve au cauchemar
Legolas-----------------------
Je marchais à travers les arbres, m'assurant que les alentours étaient sûrs pour la nuit. Visiblement, aucune menace ne s'annonçait. Je retournai sur mes pas pour regagner le campement. Soudain, sur le chemin de retour, j'entendis un bruit étrange. Je tendis l'oreille et perçu un bruissement suspect non loin de là. Aussitôt je portai la main à l'une de mes dagues et suivis furtivement la source du bruit. J'approchai de mon but et me glissai silencieusement derrière un arbre, ma main toujours serrée autour du pommeau de mon arme. Un son d'eau. Discrètement, je me risquai à regarder et ce que je vis me figea. Kira était nue au clair de lune en train de se laver. Sur le coup, je ne réagis pas, trop choqué par ce que je voyais mais aussi, et malgré moi, trop captivé. La vision sur laquelle je venais de poser les yeux m'avait comme ensorcelé. Mon honneur me hurlait de détourner le regard mais quelque chose en moi m'empêchait de le faire. Jamais je n'avais vu de femme aussi belle. Sa peau mate et lisse paraissait aussi douce que la soie. Sa poitrine ronde et ferme, la courbure sensuelle de ses hanches et le galbe de ses longues jambes formait le tableau le plus érotique que mes yeux aient jamais contemplé. Ses cheveux mouillés collaient à sa peau brune tout le long de son buste. Ma respiration s'accéléra, les pointes de mes oreilles se colorèrent et c'est là que je réussis à me ressaisir. Je fis un pas en arrière puis deux et enfin je fis demi tour en direction du campement.
J'avais honte de ce que je venais de faire. Un instant, je n'avais pas été maître de moi et m'était laissé dominer par mes émotions. Quel genre d'Elfe étais je pour surprendre ainsi l'intimité d'une femme à son insu et n'en pas détourner le regard ?! Je respirai profondément et me raisonnai. C'était un accident, un moment de faiblesse. Et cela ne se reproduira pas. Mon calme restauré, je regagnai le campement comme si de rien était et choisi de taire cet incident.
« Alors, rien à signaler ? » demanda Boromir
« Non rien mon ami. Les alentours semblent sûrs pour la nuit. » A cet instant, Aragorn revint un sanglier à l'épaule
« La chasse a été fructueuse je vois ? » Sam s'avança « Une fois dépecé, laisser moi le cuisinez voulez vous et vous m'en direz des nouvelles ! »
Je souris. Ce bon maitre hobbit était un bon vivant et je rendais grâce à sa cuisine. Les bons repas de cette quête étaient si rares ! Aragorn fis le tour de la compagnie et s'aperçu qu'il manquait quelqu'un.
« Lady Kira n'est pas là ? »
« Non, elle est à l'étang. Elle se baigne. » répondit Boromir
Aragorn acquiesça et se retira dans un coin pour dépouiller la bête. Peu après, Kira revint les cheveux humides et ses vêtements fraîchement lavés à la main. Elle les étendit sur une pierre à proximité du feu pour la nuit. Elle se retira à l'écart et sortit de son sac un petit peigne d'ivoire à l'aide duquel elle entreprit de coiffer ses cheveux. Kira les noua en une longue tresse puis vint s'asseoir auprès du feu qui faisait maintenant doucement griller le quartier de sanglier.
« AAAAh ! Quoi de plus pour être heureux ?! Un bon bain, un bon repas, une bonne compagnie. » s'écria joyeusement Kira
« Je suis bien d'accord avec vous ma chère ! » suivit Gimli, prit par les sentiments « Il ne manque plus qu'un ménestrel pour égailler un peu l'ambiance ! » conclut le nain en riant.
« Oh mais ça peut toujours s'arranger maitre nain !!! » s'était levé Pippin en entraînant Merry
Et c'est alors que les deux hobbits se lancèrent dans un chant des plus dynamique, dansant autour du feu. Tout le monde riait et frappait des mains au rythme du refrain des chanteurs. Moi-même je me laissais emporter par la bonne humeur de Merry et Pippin. Kira se leva pour servir les gamelles de chacun mais entre deux assiettes, les deux joyeux hobbits saisirent ses mains et l'entraînèrent avec eux dans leurs cabrioles. Et au plus grand amusement de chacun, Kira s'y prêta de bon cœur, suscitant le redoublement de rires et d'applaudissements de l'assemblée. La soirée fut animée et il fut bientôt l'heure de se reposer. Chacun s'installa et très vite, le sommeil gagna la compagnie.
Je fus réveillé par les premiers rayons du soleil ou par les ronflements sonores de Gimli, je n'aurais su le dire. Je m'assis, faisant le point de ma vue puis me levais. J'étais le premier debout. Je jetai un coup d'œil sur mes compagnons pour m'assurer que tout allait bien. Je commençai à ranger nos affaires et Aragorn se réveillai au bruit. Rapidement, tous furent réveillé et prêt à partir. Nous marchâmes toute la journée et à la tombée de la nuit, nous atteignîmes les mines de la Moria. Le flanc de la montagne se dressait fièrement devant nous. Nulle entrée n'était visible. Gandalf s'approcha de la roche
« De l'ithildin, cela ne reflète que la lumière des étoiles et la lumière de la lune. » j'étais fasciné par la magie de ces portes, « Il est écrit, les portes de Durin, Seigneur de la Moria. Parlez, ami, et entrez. »
« Et vous comprenez ça que cela veut dire ? » souffla Merry
« C'est très simple. Si vous êtes un ami, vous donnez le mot de passe et les portes s'ouvriront. » répondit Gandalf
Il recula de quelques pas et leva les bras en psalmodiant une incantation. Tous retinrent nos souffles mais rien ne se passa. Gandalf s'essaya de nouveau sans plus de succès. Le magicien s'acharna un moment avant de renoncer de dépit, lâchant sa canne et s'asseyant sur la roche aux cotés de Frodon. Nous restâmes un moment là, attendant que Gandalf trouve une solution. Gimli s'était adossé à la pierre pour fumer tandis que pippin pour s'occuper, lançait des cailloux dans le lac qui se trouvait devant la montagne. Moi, je ne savais pourquoi mais une sensation de malaise me hantait, quelque chose n'allait pas avec ce lac. Je sentais un danger grandir dans mon esprit. Aragorn sembla le pressentir aussi car il stoppa le bras de Pippin en lui disant d'arrêter avec ces pierres. Mon attention fut soudain détournée par la voix du porteur de l'anneau.
«C'est une énigme... Parlez, ami, et entrez. » Il réfléchit un instant. « Quel est le mot elfique pour ami ? » « Mellon. » traduisit Gandalf haut et clair
Il y eu un grondement et les portes de la Moria s'ouvrirent lentement. La compagnie se leva d'un bond et rassembla ses affaires.
« Bientôt maitre elfe, vous allez pouvoir apprécier l'hospitalité légendaire des nains ! » parla fièrement Gimli alors que nous entrions dans les mines, « Un bon feu, une bière brassée, une belle pièce de viande... car ceci mon ami est la demeure de mon cousin Balin. » le nain ricana « Et Il appelle ça une mine ! Une MINE ! »
Il faisait sombre et il flottait dans l'air un parfum de mort. Ni torche ni bruit. Cela ne me disait rien qui vaille. Mes craintes furent confirmées.
« Ce n'est pas une mine, c'est un TOMBEAU ! » constata Boromir avec effroi. Je m'emparai d'un morceau de flèche qui gisait sur le sol
« Des gobelins ! » j'empoignai mon arc et mes flèches
« Allons vers la trouée du Rohan. Nous n'aurions pas dû venir ici. Allons, partons vite d'ici! Allez, sortons ! » s'exclama t il d'un ton de plus en plus pressant
Je m'empressai de reculer pour regagner la sortie. Les semi-hommes qui n'avaient franchi les portes que de quelques pas se recroquevillèrent les uns contre les autres, apeurés. Aragorn, Boromir, Gandalf et moi faisions face aux ténèbres, à l'affût d'un ennemi. Soudain un cri perçant retentit derrière nous.
« GRAND PAS !!! » hurla Sam paniqué
Nous nous retournâmes pour découvrir un flot de tentacules géantes voler vers nous. Aragorn se lança à l'aide de Frodon qui venait de se faire emprisonner la cheville par l'une d'elles. Les hobbits assénèrent des coups d'épée aux bras de la créature mais sans grand effet puisque Frodon se fit happer. Il fut ballotté dans les airs et le monstre marin sorti de l'eau, dévoilant une gueule béante aux dents acérées. Boromir et Aragorn se jetèrent au milieu de l'entrelacs de tentacules pour tenter de libérer Frodon. Moi, je tirais une rafale de flèches pour les couvrir. Soudain, je vis l'ouverture dont j'avais besoin. Je décochai ma flèche et elle alla s'enfoncer dans la tête de l'animal qui gémit. Celui-ci lâcha prise sur frodon qui fut attrapé dans sa chute par le Gondorien.
« Dans les miiiiiiiiiiines ! » hurla Gandalf
Nous nous précipitâmes dans les caves et un éboulement scella l'entrée. Nous étions piégés. Nous n'avions plus le choix à présent, nous devions affronter les ténèbres de la Moria. Ainsi commença notre traversée de la montagne. Personne ne disait mots. Gimli, lui, était accablé par le chagrin, les hobbits inquiets, Gandalf anxieux, Aragorn et Boromir nerveux et Kira déboussolée. Je ralentis jusqu'à ce qu'elle arrive à ma hauteur. Elle était pensive.
« Nous vous en faite pas Kira, tout se passera bien. » je tentais de la rassurer. Elle me fit un faible sourire
« C'est gentil Legolas mais je le sens au fond de mon cœur. Le pire dans ces mines est à venir. » Elle regarda chagrinée par-dessus son épaule « Pauvre Gimli, quelle peine ce doit être pour lui. » son regard revint à moi et elle me sourit « Ne vous inquiétez pas mon ami, je vais bien »
Elle posa sa main sur mon bras un instant, me faisant un beau sourire, puis rejoignit Gimli. Elle ne dit rien. Elle posa juste sa main sur son épaule, lui apportant un réconfort silencieux. Nous marchâmes pendant deux jours dans le silence et l'obscurité, ne voulant en aucun cas révéler notre présence. Au bout du troisième, nous atteignîmes ce qui semblait être la salle principale. A notre gauche, une percée dans le mur laissait passer la lumière du jour. Je n'eu pas le temps de comprendre sur quoi elle donnait que dans une lamente rauque, Gimli s'élança vers ce qui ressemblait à un tombeau. Nous le suivîmes et là, il s'effondra à genou en lamente.
« Ici gît Balin, fils de Fundin, seigneur de la Moria » lu tristement Gandalf. Celui-ci saisit lentement un Grimoire emprisonné par les mains d'un squelette, l'ouvrit et lu « Ils ont pris le pont et la deuxième salle, nous avons barricadé les portes mais cela ne les retiendra pas très longtemps. Le sol tremble. Les tambours viennent des profondeurs Nous ne pouvons plus sortirent. Une ombre s'avance dans le noir. Nous ne pouvons plus sortir... Ils arrivent. »
Un silence de mort plana dans la pièce mais celui-ci fut brisé par un bruit métallique retentissant. Pippin venait par sa curiosité de nous faire découvrir. En touchant un squelette en armure assit sur le rebord d'un puit sans fond, il l'avait fait basculer et tomber. Le fracas de l'armure contre la roche retentit en échos dans tout le royaume souterrain. S'en suivit le son lointain de tambours. Sinistres et inquiétants. Dés lors, tout se passa très vite. Des grognements, des cris, des barricades et malgré nos efforts, les portes explosèrent pour laisser entrer une armée de gobelins et un troll des cavernes.
Le combat faisait rage. Aragorn et Boromir luttaient contre le troll tandis que Gimli assouvissait sa vengeance sur les gobelins, épaulé par Kira. Les hobbits combattaient également sous la protection de Gandalf. Mais la bataille sépara Frodon du reste du groupe et cela lui fut fatal. Le troll venait de l'embrocher de sa lance. Cela nous prit quelques minutes pour venir à bout de la dernière vague d'orcs. Quand le dernier tomba, je me précipitai vers Frodon, imité de toute la communauté et de Kira. Je le cru mort un instant mais par la grâce du ciel, il avait été épargné. Il portait sur lui la cote de maille en mithril de son oncle Bilbon. Je poussai un soupir de soulagement. La ruine était passée près. Mais des couinements nous ramenèrent à la réalité. Le danger n'était pas écarté. Nous devions fuir.
« Au pont de Khazad-Dûm ! » commanda le magicien
Et sans plus attendre, nous courions du plus vite qu'il nous était possible vers la sortie. Nous passions les colonnes de pierres d'où sortaient à flot des gobelins, orcs et autres créatures. Nous tentions de leur échapper mais ils étaient trop nombreux et les mines infestées, et bientôt nous fûmes cernés. Je croyais ma dernière heure arrivée quand tout se figea. Les répugnantes créatures qui la seconde d'avant étaient sur le point de nous charger, se mirent à paniquer. Elles se bousculèrent pour s'enfuir, nous laissant incrédule. Je n'aimais pas cela, pas cela du tout. Les couinements s'évanouirent et firent place à une espèce de vrombissement. Je me retournais lentement, craignant ce que j'allais découvrir.
« Qu'est donc ce nouveau maléfice. » murmura Boromir. Gandalf inspira, je sentais la peur émaner de lui
« Un Balrog. Un démon de l'ancien monde. Cet ennemi est plus fort que vous, fuyez !!! » s'écria til
Un Balrog ?! Que les Valars nous protègent ! Je sentis derrière moi Kira frissonner comme si elle ne savait que trop bien ce qui nous attendait.
Kira-----------------------
Un Balrog ! L'ombre et la flamme. Ce démon de l'ancien monde. Dans les mémoires de mes ancêtres, ils en étaient fait mention. C'était des créatures immondes d'une puissance redoutable. Le feu sombre de la destruction était déjà l'ennemi des atlantes dans les temps jadis. Nous devions fuir. J'empoignai les deux personnes près de moi, Legolas et Boromir, et les tirai en arrière pour les inciter à courir. En même temps, Gandalf nous poussa à la retraite. Nous courûmes le long du grand hall de pierre jusqu'à un escalier descendant. Hélas, celui-ci était sectionné. D'un bond agile, Legolas atteint l'autre parcelle de l'escalier. Il réceptionna ensuite Gandalf puis Boromir qui portait à bout de bras Frodon et Pippin. Aragorn saisit Sam et le lança avec force de l'autre coté. Boromir l'attrapa, le déposa à terre et se tourna de nouveau en direction du rôdeur dans l'attente du prochain. Je pris un peu d'élan et me jetai dans les bras de Boromir qui m'attrapa fermement. Il me confia sans attendre à Legolas pour aussitôt attraper le suivant.
« Non ! Personne ne lancera un nain ! » s'écria Gimli
Il tenta un bond mais ses jambes trop courtes ne lui donnèrent pas l'impulsion suffisante pour sauter assez loin. Il parvint à atteindre l'autre coté mais de justesse. Gimli atterrit au rebord de l'escalier sans équilibre et menaça de tomber. D'un mouvement rapide, Legolas le retint mais au seul prix de sa barbe.
« Pas la barbe !!! » gémit le nain
Malgré le critique de la situation, je ne pu m'empêcher de sourire. Gimli fut alors suivit par Aragorn et Merry qui après l'oscillation de l'escalier avaient sauté vers nous. Tous réuni, nous filâmes à grandes enjambées vers la sortie qui à présent était en vue. Nous nous précipitâmes sur le pont de Khazad-Dûm, le Balrog aux trousses. J'entendais derrière moi le crépitement lugubre du monstre de feu se rapprocher. Il nous rattrapait. Nous devions le faire, la sortie était à portée de vue. Mais alors que le dernier de nous franchit le pont, je vis que Gandalf était resté en arrière, barrant la route au Balrog sur le pont.
« Gandalf non !!! » criai je
« Vous ne passerez pas ! Je suis un serviteur du feu secret, détenteur de la flamme d'Anor. Le feu sombre ne vous servir à rien flamme d'Udûn. » Gandalf irradiait de puissance. Il brandit son bâton d'où une lumière jaillissait « Retournez dans l'ombre ! Vous- ne– passerez- pas ! »
Gandalf frappa de son bâton le sol qui se brisa sous le Balrog. Le magicien avait triomphé de l'ombre et la flamme ! Mais alors que Gandalf exténué s'en retournait, le fouet du Balrog s'enroula en un claquement autour de sa cheville, le faisant tombé de la corniche. Un vent d'horreur souffla sur notre groupe et l'inévitable de produisit. Gandalf lâcha prise et sombra dans le néant. Je sentis mon cœur se fendre. Bien que je ne l'eu connu que depuis quelques semaines, je m'étais attachée à Gandalf. J'entendis autour de moi les cris de désespoir des hobbits. Je souffrais pour eux car je savais que cette perte leur pesait sur le cœur davantage qu'à moi. Malgré les larmes qui inondèrent mon visage, je saisis le bras d'Aragorn qui ne bougeait pas et l'entraînai vers la sortie.
Lorsque nous l'atteignîmes, le spectacle qui s'offrit à moi me désola. Gimli se débattait pour retourner dans les mines, retenu par Boromir. Legolas semblait inerte tandis que les hobbits étaient effondré de chagrin. Je tournai la tête vers Aragorn et vis son visage se fermer. Il s'éloigna, rengaina son épée et ordonna aux hobbits de se relever. Bien que sa peine soit profonde, il s'efforçait de la contenir, en grand leader qu'il était. Je séchai mes larmes et me dirigeai vers Sam. Je m'agenouillai devant lui et comme une mère, je le serrai contre mon sein un instant. Je lui pris le visage entre les mains et lui séchai les larmes de mes pouces. Je le remis doucement debout et rejoignit Legolas qui tentait sans conviction, de relever Merry et Pippin. Je posai une main réconfortante sur celle de l'elfe puis m'accroupi pour encourager les hobbits à se reprendre. Cela fait, nous reprîmes la route tout le jour pour atteindre les bois de la Lorien, là où nous serions en sécurité selon Aragorn. Durant le trajet, chacun se remettait de sa peine et en fin d'après midi, tous semblaient s'être reprit bien que je su que ce fut une blessure qui ne guérirait jamais.
Nous pénétrâmes dans les bois et à la seconde où mon pied en foula le sol, une étrange sensation s'empara de moi. Une sensation de déjà vu bien que je ne fus jamais venu si loin. Un grand pouvoir était à l'œuvre ici, je le sentais. Je n'étais pas rassuré et cela ajouté à ma tristesse m'irrita. Ce qui n'était pas une bonne chose car la colère me rendait impulsive. Nous avancions entre les arbres quand mon sixième sens m'alerta. Danger ! Aussitôt, des elfes sortirent de tout cotés en pointant des flèches sur nous.
« Le nain respire si fort que nous aurions pu le tuer dans le noir ! » dit un elfe en s'avançant vers nous.
Immédiatement, je réagis d'instinct et de colère, focalisant mon action sur l'elfe qui venait de s'avancer et qui apparemment était le chef. Le plus vite qu'il m'était possible, je m'élançai vers lui et je pivotai sur mes pieds de façon à me retrouver dos contre son torse. D'une main j'avais emprisonné sa nuque pour l'empêcher de fuir et de l'autre je pressai ma dague sur sa gorge. Il n'avait pas eu le temps de réagir. Ainsi positionnée, aucun archer ne pouvait me tirer et mon prisonnier ne pouvait bouger sous peine de se voir ouvrir la gorge. L'elfe que j'avais fait otage se figea de stupeur.
« Ordonnez à vos elfes de baisser leurs armes... maintenant » sommai je d'un voix lente, froide.
« Kira non! » s'écria immédiatement Aragorn « lâchez le, c'est un ami ! » s'empressa t il d'ajouter.
Je levai un sourcil. Oups ! Toute colère s'envola aussitôt. Je lâchai prise et reculai en rangeant mon arme. La tension était toutefois palpable. Celui que j'avais menacé à la gorge me regarda d'un regard où se mêlait fureur et stupéfaction. Je tentai un sourire
« Désolé mais je ne pouvais pas savoir ! Moi je voyais une embuscade alors... »
Legolas dit ce qui ressemblait à son nom en elfique puis échangea quelques mots avec le capitaine. Après quelques regards à la compagnie et sur moi, le chef elfe ordonna en sa langue et les archers abaissèrent leurs arcs. Il se tourna vers nous et dit
« Je suis Haldir, capitaine de la garde du royaume de Lothlorien. Et vous ne pouvez allez plus avant car vous apportez un grand danger avec vous » Il fixa Frodon. Pourquoi ? Quel danger pouvait bien représenter un hobbit ?
Aragorn et Haldir s'éloignèrent et commencèrent à parler ou du moins débattre car Aragorn semblait s'acharner à convaincre l'elfe de quelque chose. Leur conversation dura plus d'une heure et l'obscurité du soir était déjà tombée. Chacun de nous s'était assis en attendant. Je constatai sur le visage de mes amis l'épuisement physique et moral. Moi je restai là, silencieuse, à songer sous les regards curieux des elfes de la garde. Mais je n'en avais cure. Ce qui me préoccupait était la remarque de cet Haldir. De quel mal parlait il ? Qu'est ce que Frodon avait à voir avec ça ? Et d'autres questions assaillirent mon esprit au fur et à mesure que je réfléchissais. Maintenant que j'y pensais, je me rendais compte que je ne connaissais pas la destination de ceux qui avaient partagé ma route. Je savais d'où ils venaient mais pas où ils allaient. Et maintenant, des choses auxquelles je n'avais pas fait attention m'interpellaient. L'animosité entre nains et elfes était bien connue et visiblement Gimli et Legolas n'étaient pas les meilleurs amis du monde. Alors comment et surtout pourquoi s'étaient ils retrouvés à voyager ensemble ? De plus, il était étrange de voir quatre races de ce monde si éloignées les unes des autres autant géographiquement que relationnellement, ensemble. Sans compter qu'un puissant magicien les accompagnaient et que la plupart était fort habile au combat. Tout cela était bizarre. Et à présent, le doute envahissait mon esprit. Mais mes réflexions furent interrompues par la voix d'Haldir
« Suivez moi. »
Je me levai et m'exécutai. Nous marchâmes à travers les bois toute la journée durant avant de nous arrêter pour la nuit. Je vis là l'opportunité d'avoir les réponses à toutes mes questions. Un feu avait été fait, un tour de garde par les soldats, instauré. Alors qu'Aragorn était assit seul près du feu, je vins m'asseoir à ses cotés. Il leva la tête et nous nous regardâmes droit dans les yeux.
« Aragorn, à présent, je veux connaître la vérité. Que m'avez-vous caché ? » Il soutint mon regard un moment puis le retourna vers le feu
« Il y a très longtemps, Sauron le ténébreux forgea plusieurs anneaux de pouvoirs qu'il offrit aux différents peuples de ce monde. Ceux-ci les acceptèrent sans savoir qu'ils étaient maudits et gouvernés par un maître anneau : l'anneau unique. »
« Oui, je connais cette histoire. L'anneau unique, le fléau d'Isildur. »
« L'anneau, après 3000 ans de secret, fut retrouvé en la possession des hobbits : Bilbon et Frodon Sacquet. » je tressaillis « Le mal a de nouveau envahit le monde et seul la destruction de l'anneau unique pourra le sauver. C'est le but de notre compagnie : détruire l'anneau »
Je restai silencieuse un moment, digérant le poids de la révélation. Aragorn continua son histoire : Foncombe, la communauté de l'anneau, le Mordor... Je ne trouvai pas facilement le sommeil cette nuit là. La vérité était bien trop troublante. Et quand enfin il vint à moi, ce ne fut que tard dans la nuit.
fin de chapitre
Legolas-----------------------
Je marchais à travers les arbres, m'assurant que les alentours étaient sûrs pour la nuit. Visiblement, aucune menace ne s'annonçait. Je retournai sur mes pas pour regagner le campement. Soudain, sur le chemin de retour, j'entendis un bruit étrange. Je tendis l'oreille et perçu un bruissement suspect non loin de là. Aussitôt je portai la main à l'une de mes dagues et suivis furtivement la source du bruit. J'approchai de mon but et me glissai silencieusement derrière un arbre, ma main toujours serrée autour du pommeau de mon arme. Un son d'eau. Discrètement, je me risquai à regarder et ce que je vis me figea. Kira était nue au clair de lune en train de se laver. Sur le coup, je ne réagis pas, trop choqué par ce que je voyais mais aussi, et malgré moi, trop captivé. La vision sur laquelle je venais de poser les yeux m'avait comme ensorcelé. Mon honneur me hurlait de détourner le regard mais quelque chose en moi m'empêchait de le faire. Jamais je n'avais vu de femme aussi belle. Sa peau mate et lisse paraissait aussi douce que la soie. Sa poitrine ronde et ferme, la courbure sensuelle de ses hanches et le galbe de ses longues jambes formait le tableau le plus érotique que mes yeux aient jamais contemplé. Ses cheveux mouillés collaient à sa peau brune tout le long de son buste. Ma respiration s'accéléra, les pointes de mes oreilles se colorèrent et c'est là que je réussis à me ressaisir. Je fis un pas en arrière puis deux et enfin je fis demi tour en direction du campement.
J'avais honte de ce que je venais de faire. Un instant, je n'avais pas été maître de moi et m'était laissé dominer par mes émotions. Quel genre d'Elfe étais je pour surprendre ainsi l'intimité d'une femme à son insu et n'en pas détourner le regard ?! Je respirai profondément et me raisonnai. C'était un accident, un moment de faiblesse. Et cela ne se reproduira pas. Mon calme restauré, je regagnai le campement comme si de rien était et choisi de taire cet incident.
« Alors, rien à signaler ? » demanda Boromir
« Non rien mon ami. Les alentours semblent sûrs pour la nuit. » A cet instant, Aragorn revint un sanglier à l'épaule
« La chasse a été fructueuse je vois ? » Sam s'avança « Une fois dépecé, laisser moi le cuisinez voulez vous et vous m'en direz des nouvelles ! »
Je souris. Ce bon maitre hobbit était un bon vivant et je rendais grâce à sa cuisine. Les bons repas de cette quête étaient si rares ! Aragorn fis le tour de la compagnie et s'aperçu qu'il manquait quelqu'un.
« Lady Kira n'est pas là ? »
« Non, elle est à l'étang. Elle se baigne. » répondit Boromir
Aragorn acquiesça et se retira dans un coin pour dépouiller la bête. Peu après, Kira revint les cheveux humides et ses vêtements fraîchement lavés à la main. Elle les étendit sur une pierre à proximité du feu pour la nuit. Elle se retira à l'écart et sortit de son sac un petit peigne d'ivoire à l'aide duquel elle entreprit de coiffer ses cheveux. Kira les noua en une longue tresse puis vint s'asseoir auprès du feu qui faisait maintenant doucement griller le quartier de sanglier.
« AAAAh ! Quoi de plus pour être heureux ?! Un bon bain, un bon repas, une bonne compagnie. » s'écria joyeusement Kira
« Je suis bien d'accord avec vous ma chère ! » suivit Gimli, prit par les sentiments « Il ne manque plus qu'un ménestrel pour égailler un peu l'ambiance ! » conclut le nain en riant.
« Oh mais ça peut toujours s'arranger maitre nain !!! » s'était levé Pippin en entraînant Merry
Et c'est alors que les deux hobbits se lancèrent dans un chant des plus dynamique, dansant autour du feu. Tout le monde riait et frappait des mains au rythme du refrain des chanteurs. Moi-même je me laissais emporter par la bonne humeur de Merry et Pippin. Kira se leva pour servir les gamelles de chacun mais entre deux assiettes, les deux joyeux hobbits saisirent ses mains et l'entraînèrent avec eux dans leurs cabrioles. Et au plus grand amusement de chacun, Kira s'y prêta de bon cœur, suscitant le redoublement de rires et d'applaudissements de l'assemblée. La soirée fut animée et il fut bientôt l'heure de se reposer. Chacun s'installa et très vite, le sommeil gagna la compagnie.
Je fus réveillé par les premiers rayons du soleil ou par les ronflements sonores de Gimli, je n'aurais su le dire. Je m'assis, faisant le point de ma vue puis me levais. J'étais le premier debout. Je jetai un coup d'œil sur mes compagnons pour m'assurer que tout allait bien. Je commençai à ranger nos affaires et Aragorn se réveillai au bruit. Rapidement, tous furent réveillé et prêt à partir. Nous marchâmes toute la journée et à la tombée de la nuit, nous atteignîmes les mines de la Moria. Le flanc de la montagne se dressait fièrement devant nous. Nulle entrée n'était visible. Gandalf s'approcha de la roche
« De l'ithildin, cela ne reflète que la lumière des étoiles et la lumière de la lune. » j'étais fasciné par la magie de ces portes, « Il est écrit, les portes de Durin, Seigneur de la Moria. Parlez, ami, et entrez. »
« Et vous comprenez ça que cela veut dire ? » souffla Merry
« C'est très simple. Si vous êtes un ami, vous donnez le mot de passe et les portes s'ouvriront. » répondit Gandalf
Il recula de quelques pas et leva les bras en psalmodiant une incantation. Tous retinrent nos souffles mais rien ne se passa. Gandalf s'essaya de nouveau sans plus de succès. Le magicien s'acharna un moment avant de renoncer de dépit, lâchant sa canne et s'asseyant sur la roche aux cotés de Frodon. Nous restâmes un moment là, attendant que Gandalf trouve une solution. Gimli s'était adossé à la pierre pour fumer tandis que pippin pour s'occuper, lançait des cailloux dans le lac qui se trouvait devant la montagne. Moi, je ne savais pourquoi mais une sensation de malaise me hantait, quelque chose n'allait pas avec ce lac. Je sentais un danger grandir dans mon esprit. Aragorn sembla le pressentir aussi car il stoppa le bras de Pippin en lui disant d'arrêter avec ces pierres. Mon attention fut soudain détournée par la voix du porteur de l'anneau.
«C'est une énigme... Parlez, ami, et entrez. » Il réfléchit un instant. « Quel est le mot elfique pour ami ? » « Mellon. » traduisit Gandalf haut et clair
Il y eu un grondement et les portes de la Moria s'ouvrirent lentement. La compagnie se leva d'un bond et rassembla ses affaires.
« Bientôt maitre elfe, vous allez pouvoir apprécier l'hospitalité légendaire des nains ! » parla fièrement Gimli alors que nous entrions dans les mines, « Un bon feu, une bière brassée, une belle pièce de viande... car ceci mon ami est la demeure de mon cousin Balin. » le nain ricana « Et Il appelle ça une mine ! Une MINE ! »
Il faisait sombre et il flottait dans l'air un parfum de mort. Ni torche ni bruit. Cela ne me disait rien qui vaille. Mes craintes furent confirmées.
« Ce n'est pas une mine, c'est un TOMBEAU ! » constata Boromir avec effroi. Je m'emparai d'un morceau de flèche qui gisait sur le sol
« Des gobelins ! » j'empoignai mon arc et mes flèches
« Allons vers la trouée du Rohan. Nous n'aurions pas dû venir ici. Allons, partons vite d'ici! Allez, sortons ! » s'exclama t il d'un ton de plus en plus pressant
Je m'empressai de reculer pour regagner la sortie. Les semi-hommes qui n'avaient franchi les portes que de quelques pas se recroquevillèrent les uns contre les autres, apeurés. Aragorn, Boromir, Gandalf et moi faisions face aux ténèbres, à l'affût d'un ennemi. Soudain un cri perçant retentit derrière nous.
« GRAND PAS !!! » hurla Sam paniqué
Nous nous retournâmes pour découvrir un flot de tentacules géantes voler vers nous. Aragorn se lança à l'aide de Frodon qui venait de se faire emprisonner la cheville par l'une d'elles. Les hobbits assénèrent des coups d'épée aux bras de la créature mais sans grand effet puisque Frodon se fit happer. Il fut ballotté dans les airs et le monstre marin sorti de l'eau, dévoilant une gueule béante aux dents acérées. Boromir et Aragorn se jetèrent au milieu de l'entrelacs de tentacules pour tenter de libérer Frodon. Moi, je tirais une rafale de flèches pour les couvrir. Soudain, je vis l'ouverture dont j'avais besoin. Je décochai ma flèche et elle alla s'enfoncer dans la tête de l'animal qui gémit. Celui-ci lâcha prise sur frodon qui fut attrapé dans sa chute par le Gondorien.
« Dans les miiiiiiiiiiines ! » hurla Gandalf
Nous nous précipitâmes dans les caves et un éboulement scella l'entrée. Nous étions piégés. Nous n'avions plus le choix à présent, nous devions affronter les ténèbres de la Moria. Ainsi commença notre traversée de la montagne. Personne ne disait mots. Gimli, lui, était accablé par le chagrin, les hobbits inquiets, Gandalf anxieux, Aragorn et Boromir nerveux et Kira déboussolée. Je ralentis jusqu'à ce qu'elle arrive à ma hauteur. Elle était pensive.
« Nous vous en faite pas Kira, tout se passera bien. » je tentais de la rassurer. Elle me fit un faible sourire
« C'est gentil Legolas mais je le sens au fond de mon cœur. Le pire dans ces mines est à venir. » Elle regarda chagrinée par-dessus son épaule « Pauvre Gimli, quelle peine ce doit être pour lui. » son regard revint à moi et elle me sourit « Ne vous inquiétez pas mon ami, je vais bien »
Elle posa sa main sur mon bras un instant, me faisant un beau sourire, puis rejoignit Gimli. Elle ne dit rien. Elle posa juste sa main sur son épaule, lui apportant un réconfort silencieux. Nous marchâmes pendant deux jours dans le silence et l'obscurité, ne voulant en aucun cas révéler notre présence. Au bout du troisième, nous atteignîmes ce qui semblait être la salle principale. A notre gauche, une percée dans le mur laissait passer la lumière du jour. Je n'eu pas le temps de comprendre sur quoi elle donnait que dans une lamente rauque, Gimli s'élança vers ce qui ressemblait à un tombeau. Nous le suivîmes et là, il s'effondra à genou en lamente.
« Ici gît Balin, fils de Fundin, seigneur de la Moria » lu tristement Gandalf. Celui-ci saisit lentement un Grimoire emprisonné par les mains d'un squelette, l'ouvrit et lu « Ils ont pris le pont et la deuxième salle, nous avons barricadé les portes mais cela ne les retiendra pas très longtemps. Le sol tremble. Les tambours viennent des profondeurs Nous ne pouvons plus sortirent. Une ombre s'avance dans le noir. Nous ne pouvons plus sortir... Ils arrivent. »
Un silence de mort plana dans la pièce mais celui-ci fut brisé par un bruit métallique retentissant. Pippin venait par sa curiosité de nous faire découvrir. En touchant un squelette en armure assit sur le rebord d'un puit sans fond, il l'avait fait basculer et tomber. Le fracas de l'armure contre la roche retentit en échos dans tout le royaume souterrain. S'en suivit le son lointain de tambours. Sinistres et inquiétants. Dés lors, tout se passa très vite. Des grognements, des cris, des barricades et malgré nos efforts, les portes explosèrent pour laisser entrer une armée de gobelins et un troll des cavernes.
Le combat faisait rage. Aragorn et Boromir luttaient contre le troll tandis que Gimli assouvissait sa vengeance sur les gobelins, épaulé par Kira. Les hobbits combattaient également sous la protection de Gandalf. Mais la bataille sépara Frodon du reste du groupe et cela lui fut fatal. Le troll venait de l'embrocher de sa lance. Cela nous prit quelques minutes pour venir à bout de la dernière vague d'orcs. Quand le dernier tomba, je me précipitai vers Frodon, imité de toute la communauté et de Kira. Je le cru mort un instant mais par la grâce du ciel, il avait été épargné. Il portait sur lui la cote de maille en mithril de son oncle Bilbon. Je poussai un soupir de soulagement. La ruine était passée près. Mais des couinements nous ramenèrent à la réalité. Le danger n'était pas écarté. Nous devions fuir.
« Au pont de Khazad-Dûm ! » commanda le magicien
Et sans plus attendre, nous courions du plus vite qu'il nous était possible vers la sortie. Nous passions les colonnes de pierres d'où sortaient à flot des gobelins, orcs et autres créatures. Nous tentions de leur échapper mais ils étaient trop nombreux et les mines infestées, et bientôt nous fûmes cernés. Je croyais ma dernière heure arrivée quand tout se figea. Les répugnantes créatures qui la seconde d'avant étaient sur le point de nous charger, se mirent à paniquer. Elles se bousculèrent pour s'enfuir, nous laissant incrédule. Je n'aimais pas cela, pas cela du tout. Les couinements s'évanouirent et firent place à une espèce de vrombissement. Je me retournais lentement, craignant ce que j'allais découvrir.
« Qu'est donc ce nouveau maléfice. » murmura Boromir. Gandalf inspira, je sentais la peur émaner de lui
« Un Balrog. Un démon de l'ancien monde. Cet ennemi est plus fort que vous, fuyez !!! » s'écria til
Un Balrog ?! Que les Valars nous protègent ! Je sentis derrière moi Kira frissonner comme si elle ne savait que trop bien ce qui nous attendait.
Kira-----------------------
Un Balrog ! L'ombre et la flamme. Ce démon de l'ancien monde. Dans les mémoires de mes ancêtres, ils en étaient fait mention. C'était des créatures immondes d'une puissance redoutable. Le feu sombre de la destruction était déjà l'ennemi des atlantes dans les temps jadis. Nous devions fuir. J'empoignai les deux personnes près de moi, Legolas et Boromir, et les tirai en arrière pour les inciter à courir. En même temps, Gandalf nous poussa à la retraite. Nous courûmes le long du grand hall de pierre jusqu'à un escalier descendant. Hélas, celui-ci était sectionné. D'un bond agile, Legolas atteint l'autre parcelle de l'escalier. Il réceptionna ensuite Gandalf puis Boromir qui portait à bout de bras Frodon et Pippin. Aragorn saisit Sam et le lança avec force de l'autre coté. Boromir l'attrapa, le déposa à terre et se tourna de nouveau en direction du rôdeur dans l'attente du prochain. Je pris un peu d'élan et me jetai dans les bras de Boromir qui m'attrapa fermement. Il me confia sans attendre à Legolas pour aussitôt attraper le suivant.
« Non ! Personne ne lancera un nain ! » s'écria Gimli
Il tenta un bond mais ses jambes trop courtes ne lui donnèrent pas l'impulsion suffisante pour sauter assez loin. Il parvint à atteindre l'autre coté mais de justesse. Gimli atterrit au rebord de l'escalier sans équilibre et menaça de tomber. D'un mouvement rapide, Legolas le retint mais au seul prix de sa barbe.
« Pas la barbe !!! » gémit le nain
Malgré le critique de la situation, je ne pu m'empêcher de sourire. Gimli fut alors suivit par Aragorn et Merry qui après l'oscillation de l'escalier avaient sauté vers nous. Tous réuni, nous filâmes à grandes enjambées vers la sortie qui à présent était en vue. Nous nous précipitâmes sur le pont de Khazad-Dûm, le Balrog aux trousses. J'entendais derrière moi le crépitement lugubre du monstre de feu se rapprocher. Il nous rattrapait. Nous devions le faire, la sortie était à portée de vue. Mais alors que le dernier de nous franchit le pont, je vis que Gandalf était resté en arrière, barrant la route au Balrog sur le pont.
« Gandalf non !!! » criai je
« Vous ne passerez pas ! Je suis un serviteur du feu secret, détenteur de la flamme d'Anor. Le feu sombre ne vous servir à rien flamme d'Udûn. » Gandalf irradiait de puissance. Il brandit son bâton d'où une lumière jaillissait « Retournez dans l'ombre ! Vous- ne– passerez- pas ! »
Gandalf frappa de son bâton le sol qui se brisa sous le Balrog. Le magicien avait triomphé de l'ombre et la flamme ! Mais alors que Gandalf exténué s'en retournait, le fouet du Balrog s'enroula en un claquement autour de sa cheville, le faisant tombé de la corniche. Un vent d'horreur souffla sur notre groupe et l'inévitable de produisit. Gandalf lâcha prise et sombra dans le néant. Je sentis mon cœur se fendre. Bien que je ne l'eu connu que depuis quelques semaines, je m'étais attachée à Gandalf. J'entendis autour de moi les cris de désespoir des hobbits. Je souffrais pour eux car je savais que cette perte leur pesait sur le cœur davantage qu'à moi. Malgré les larmes qui inondèrent mon visage, je saisis le bras d'Aragorn qui ne bougeait pas et l'entraînai vers la sortie.
Lorsque nous l'atteignîmes, le spectacle qui s'offrit à moi me désola. Gimli se débattait pour retourner dans les mines, retenu par Boromir. Legolas semblait inerte tandis que les hobbits étaient effondré de chagrin. Je tournai la tête vers Aragorn et vis son visage se fermer. Il s'éloigna, rengaina son épée et ordonna aux hobbits de se relever. Bien que sa peine soit profonde, il s'efforçait de la contenir, en grand leader qu'il était. Je séchai mes larmes et me dirigeai vers Sam. Je m'agenouillai devant lui et comme une mère, je le serrai contre mon sein un instant. Je lui pris le visage entre les mains et lui séchai les larmes de mes pouces. Je le remis doucement debout et rejoignit Legolas qui tentait sans conviction, de relever Merry et Pippin. Je posai une main réconfortante sur celle de l'elfe puis m'accroupi pour encourager les hobbits à se reprendre. Cela fait, nous reprîmes la route tout le jour pour atteindre les bois de la Lorien, là où nous serions en sécurité selon Aragorn. Durant le trajet, chacun se remettait de sa peine et en fin d'après midi, tous semblaient s'être reprit bien que je su que ce fut une blessure qui ne guérirait jamais.
Nous pénétrâmes dans les bois et à la seconde où mon pied en foula le sol, une étrange sensation s'empara de moi. Une sensation de déjà vu bien que je ne fus jamais venu si loin. Un grand pouvoir était à l'œuvre ici, je le sentais. Je n'étais pas rassuré et cela ajouté à ma tristesse m'irrita. Ce qui n'était pas une bonne chose car la colère me rendait impulsive. Nous avancions entre les arbres quand mon sixième sens m'alerta. Danger ! Aussitôt, des elfes sortirent de tout cotés en pointant des flèches sur nous.
« Le nain respire si fort que nous aurions pu le tuer dans le noir ! » dit un elfe en s'avançant vers nous.
Immédiatement, je réagis d'instinct et de colère, focalisant mon action sur l'elfe qui venait de s'avancer et qui apparemment était le chef. Le plus vite qu'il m'était possible, je m'élançai vers lui et je pivotai sur mes pieds de façon à me retrouver dos contre son torse. D'une main j'avais emprisonné sa nuque pour l'empêcher de fuir et de l'autre je pressai ma dague sur sa gorge. Il n'avait pas eu le temps de réagir. Ainsi positionnée, aucun archer ne pouvait me tirer et mon prisonnier ne pouvait bouger sous peine de se voir ouvrir la gorge. L'elfe que j'avais fait otage se figea de stupeur.
« Ordonnez à vos elfes de baisser leurs armes... maintenant » sommai je d'un voix lente, froide.
« Kira non! » s'écria immédiatement Aragorn « lâchez le, c'est un ami ! » s'empressa t il d'ajouter.
Je levai un sourcil. Oups ! Toute colère s'envola aussitôt. Je lâchai prise et reculai en rangeant mon arme. La tension était toutefois palpable. Celui que j'avais menacé à la gorge me regarda d'un regard où se mêlait fureur et stupéfaction. Je tentai un sourire
« Désolé mais je ne pouvais pas savoir ! Moi je voyais une embuscade alors... »
Legolas dit ce qui ressemblait à son nom en elfique puis échangea quelques mots avec le capitaine. Après quelques regards à la compagnie et sur moi, le chef elfe ordonna en sa langue et les archers abaissèrent leurs arcs. Il se tourna vers nous et dit
« Je suis Haldir, capitaine de la garde du royaume de Lothlorien. Et vous ne pouvez allez plus avant car vous apportez un grand danger avec vous » Il fixa Frodon. Pourquoi ? Quel danger pouvait bien représenter un hobbit ?
Aragorn et Haldir s'éloignèrent et commencèrent à parler ou du moins débattre car Aragorn semblait s'acharner à convaincre l'elfe de quelque chose. Leur conversation dura plus d'une heure et l'obscurité du soir était déjà tombée. Chacun de nous s'était assis en attendant. Je constatai sur le visage de mes amis l'épuisement physique et moral. Moi je restai là, silencieuse, à songer sous les regards curieux des elfes de la garde. Mais je n'en avais cure. Ce qui me préoccupait était la remarque de cet Haldir. De quel mal parlait il ? Qu'est ce que Frodon avait à voir avec ça ? Et d'autres questions assaillirent mon esprit au fur et à mesure que je réfléchissais. Maintenant que j'y pensais, je me rendais compte que je ne connaissais pas la destination de ceux qui avaient partagé ma route. Je savais d'où ils venaient mais pas où ils allaient. Et maintenant, des choses auxquelles je n'avais pas fait attention m'interpellaient. L'animosité entre nains et elfes était bien connue et visiblement Gimli et Legolas n'étaient pas les meilleurs amis du monde. Alors comment et surtout pourquoi s'étaient ils retrouvés à voyager ensemble ? De plus, il était étrange de voir quatre races de ce monde si éloignées les unes des autres autant géographiquement que relationnellement, ensemble. Sans compter qu'un puissant magicien les accompagnaient et que la plupart était fort habile au combat. Tout cela était bizarre. Et à présent, le doute envahissait mon esprit. Mais mes réflexions furent interrompues par la voix d'Haldir
« Suivez moi. »
Je me levai et m'exécutai. Nous marchâmes à travers les bois toute la journée durant avant de nous arrêter pour la nuit. Je vis là l'opportunité d'avoir les réponses à toutes mes questions. Un feu avait été fait, un tour de garde par les soldats, instauré. Alors qu'Aragorn était assit seul près du feu, je vins m'asseoir à ses cotés. Il leva la tête et nous nous regardâmes droit dans les yeux.
« Aragorn, à présent, je veux connaître la vérité. Que m'avez-vous caché ? » Il soutint mon regard un moment puis le retourna vers le feu
« Il y a très longtemps, Sauron le ténébreux forgea plusieurs anneaux de pouvoirs qu'il offrit aux différents peuples de ce monde. Ceux-ci les acceptèrent sans savoir qu'ils étaient maudits et gouvernés par un maître anneau : l'anneau unique. »
« Oui, je connais cette histoire. L'anneau unique, le fléau d'Isildur. »
« L'anneau, après 3000 ans de secret, fut retrouvé en la possession des hobbits : Bilbon et Frodon Sacquet. » je tressaillis « Le mal a de nouveau envahit le monde et seul la destruction de l'anneau unique pourra le sauver. C'est le but de notre compagnie : détruire l'anneau »
Je restai silencieuse un moment, digérant le poids de la révélation. Aragorn continua son histoire : Foncombe, la communauté de l'anneau, le Mordor... Je ne trouvai pas facilement le sommeil cette nuit là. La vérité était bien trop troublante. Et quand enfin il vint à moi, ce ne fut que tard dans la nuit.
fin de chapitre
