Chapitre IV L'ange aux yeux d'émeraude
Kira-------------
Ce rêve, je le faisais, encore. La forêt, la silhouette, la bague... Mais cette nuit, l'intensité de mon rêve était anormale, perturbée. Je pressentais une menace. Je m'approchais de la femme mystérieuse mais cette fois je lutterais et verrais son visage. Plus je m'approchais d'elle et elle de moi et plus le flou tentait de me barrer la route. Non, pas cette fois ! Je forçais mon passage dans le brouillard qui s'épaississait comme de la mélasse. Il y avait quelqu'un derrière tout ça, ou quelque chose qui voulait m'empêcher d'avancer. Subitement, l'univers de mon rêve se dégrada, l'air s'alourdit et je sentis alors une ombre se dresser contre moi, me repousser. Mais je résistai. Je ne la laisserais pas l'emporter, je ne m'inclinerais pas, dusse je employer la force ! Dés lors, ma respiration s'accéléra, se saccada. Autour de moi, une flammette étincela, puis deux et bientôt, des flammes rougeoyantes commencèrent à se former. Elles flamboyaient autour de moi alors que mes ailes, les ailes des atlantes, jaillirent de mon dos. Mais à l'instant où elles se déployèrent de toute leur envergure, une explosion de lumière survint et je me réveillai en sursaut.
J'étais essoufflée, mon cœur battait vite. Mais que c'était il passé ? Je me redressai pour m'asseoir à l'aide de mes mains quand je sentis quelque chose sous l'une d'elles. Une plume, une des miennes ! Discrètement, je la glissai dans mon vêtement en m'assurant que personne ne l'avait vu. Ce rêve était trop réel et récurrent pour n'être qu'un songe anodin. Et cette forêt... je la balayai du regard, trop familière. Je secouai la tête pour chasser toutes ces pensées et bu un peu d'eau. Le soleil pointait déjà à l'horizon, le petit matin s'annonçait. Il serait bientôt l'heure de repartir. Je souris. Aujourd'hui, j'étais debout la première, ce qui était bien la première fois depuis que nous étions tous ensemble. Et pour une fois, c'est moi qui allais réveiller les autres. Je me levai doucement et me dirigeai vers les hobbits. Je m'agenouillai à coté de chacun et leur fis de gentilles caresses sur le visage en leur murmurant qu'il était temps de se lever. Leur réveil fut celui que j'escomptais : doux, agréable. Je doutais qu'aucun de la compagnie n'en eu connu depuis longtemps avec tout ce qu'ils avaient traversé. Alors, je pouvais bien leur offrir cela. Je me dirigeai ensuite vers Boromir. Quelques mèches de ses cheveux lui tombaient sur le visage. Je les écartais en lui câlinant gentiment le front. Ses yeux s'ouvrirent lentement, encore ensommeillé. Je lui caressai la joue maternellement du revers de mes doigts.
« Debout petit garçon » murmurais je avec taquinerie alors qu'il sortait de sa torpeur.
Je me levai de nouveau et vis qu'Aragorn et Legolas étaient déjà debout. Tant pis pour eux ! m'amusai je à penser. Je me rendis alors auprès du dernier membre de la communauté encore endormi : Gimli. Quand je lui infligeai le même traitement qu'aux autres, il ronronna comme un matou avant de se réveiller complètement. Aragorn et Legolas qui rassemblaient nos effets non loin de là se mirent à rire tandis que je vis un léger sourire se dessiner sur le visage d'ordinaire impassible du capitaine Haldir.
« C'est le plus agréable réveil que j'ai eu depuis notre départ de Foncombe, ça pour sûr ! » dit Sam avec un sourire
« Je suis bien de votre avis maître hobbit. » renchérit Boromir en m'adressant un chaleureux sourire. Je le leur rendis
« Enfin, ne soyez pas si exclusifs mes amis, » dis je d'un ton moqueur, « Aragorn est d'une douceur maternelle ! »
Tous s'esclaffèrent à l'insolite de l'image tandis que j'arrachai un sourire amusé au rôdeur. Après un petit déjeuné au Lembas, nous reprîmes la route pour la dernière journée. Au soir, nous arrivâmes au cœur de la cité des Galadhrims. Nous gravîmes un escalier en colimaçon qui montait haut dans les arbres et à son sommet se trouvait une plateforme au pied d'un arche de bois sculté. La lumière de la lune donnait à l'endroit un aspect irréel, une sérénité presque sainte. Le chant lointain de voix cristallines semblait vibrer à l'unisson avec la nature. Cet endroit était presque imaginaire. Nous nous tenions là, telle une assemblée attendant une audience quand ils apparurent. Deux majestueux elfes auréolés de lumière descendirent lentement les marches. Un Seigneur escortant sa Dame. On aurait dit une apparition de grâce et de beauté à la fois troublante et apaisante. Mais ce que attira tout de suite mon attention fut la Dame. Bien que je ne l'eu jamais rencontré, je ressentis une sorte de bien être me gagner dés l'instant ou mes yeux se posèrent sur elle, comme si, au fond de mon cœur, je la connaissais. Mais d'où, comment ? Je ne pouvais le dire. Mais ce sentiment grandissait à me mesure que j'en cherchai la réponse. Elle parlait d'une voix sereine, empli de sagesse. Elle s'adressa à chacun de la compagnie mais je ne prêtai pas attention à ses paroles. Mon esprit était concentré sur elle, son souvenir... Et puis, elle se tourna vers moi pour me parler comme à chaque membre présent. C'est là que je la vis. Dans son mouvement, sa main alors dissimulée par un pli de sa robe, apparu dans la clarté de la lune, révélant une bague...LA bague. Je poussai un petit cri de surprise. Quant à elle, ses yeux s'écarquillèrent lorsque qu'elle croisa mon regard.
« Vous... » bredouillai je « ... C'est vous ?! » Tous se tournèrent vers moi
« L'ange... » souffla t elle comme si elle venait d'avoir l'illumination « ...l'ange aux yeux d'émeraude... »
Je reculai d'un pas. C'était elle, la femme de mon rêve... C'était sa bague... Nous restâmes un moment à nous contempler mutuellement. Les personnes autour de nous s'interrogeaient. Puis, Galadrielle, Dame de Lorien, recouvrit son impénétrabilité et prit congé de la communauté. Je me dirigeai vers l'escalier à la suite d'Aragorn qui fermait la marche quand je sentis une main retenir mon bras.
« La Dame souhaite vous parler. » m'informa mystérieusement Haldir.
Aragorn nous porta un rapide regard mais continua son chemin. Il ne discuta pas et je n'objectai pas non plus. A vrai dire, moi aussi je voulais lui parler. Je suivi alors le capitaine dans les dédales de la cité des bois en silence. Je ne voyais de lui que son dos. Il était grand et impressionnant. Je n'arrivais pas à le cerner et son mutisme me laissa penser qu'il me tenait rigueur de mon agression d'il y a plusieurs jours. Je me rapprochai de lui et d'une voix timide, je tentai
« Au fait, je suis désolé pour l'autre jour... Je... » il tourna la tête vers moi et à mon étonnement, il me sourit
« Ne le soyez pas, vous n'avez fait que vous défendre. Mais je dois rendre hommage à votre habileté. Vous êtes extrêmement agile et j'étais plus froissé de m'être laissé surprendre de la sorte que par votre intervention elle-même. »
J'hochai la tête et nous continuâmes en silence. Nous arrivâmes bientôt devant un petit jardin. Galadrielle se tenait debout en son milieu, face à nous. Elle m'attendait. Haldir s'inclina et se retira, nous laissant seules.
« Approchez mon enfant » je m'exécutai. Elle m'observa un moment puis continua « Mes rêves ont été étranges ces derniers temps et je ne pouvais voir le mystère qui s'y cachait. Mais à présent tout est clair.» Elle abaissa les yeux sur sa bague. « Voici Nenya, l'anneau de diamant et j'en suis la gardienne. »
« C'est donc bien vous que je voyais dans mes rêves ? » Elle me sourit « Qu'est ce que tout cela signifie ? »
« Je suis clairvoyante mon enfant mais aujourd'hui, je ne puis vous répondre. Tout ce que je sais c'est qu'à présent, votre secret n'en est plus un. » Je paniquai un instant mais mon cœur me dit que je ne craignais rien, que je pouvais avoir confiance. Elle se leva « ...s'il vous plait. »
Je compris tout de suite ce qu'elle me demandait. J'hésitai un instant. Personne ne les avait jamais vu et je ne savais pas si je devais. Mais au fond de moi, quelque chose me poussai à le faire. Je ne la quittai pas des yeux. Je retirai lentement ma veste pour me retrouver en corset de cuir qui révélait le haut de mon dos. Et mon regard droit fixé sur son visage, je fis sortir mes ailes de mon dos. La lumière de la lune semblait attirée par elles alors qu'elles se déployèrent de toute leurs longueurs. L'admiration se lisait sur son visage.
« Alors ce n'est pas une légende. Le peuple aillé existe.»
« Je suis l'une des dernières de mon peuple. Seul deux d'entre eux survécurent à la destruction de l'ancien monde et engendrèrent une descendance. » je me tu un instant avant de reprendre « Qui est ce ? » Elle parut comprendre de quoi je parlais
« Ne le savez vous pas, votre cœur ne vous avertit il pas ? » me répondit elle rhétoriquement
Son nom sortit tout seul de ma bouche « ...Sauron »
« Il sait à présent qu'un membre du peuple de Babel habite ce monde et il craint cela. Il redoute de voir la puissance de la tour de Babel s'élever contre la sienne. » Je fus surprise
« Comment connaissez vous l'existence de la tour ? »
« Je sais beaucoup de chose mon enfant et malheureusement Sauron aussi. Vous n'êtes désormais plus en sécurité. Il s'emploiera à vous retrouver comme à retrouver son anneau. Il ne prendra pas le risque le laisser ce qu'il croit être la dernière des atlantes s'allier au porteur de l'anneau. »
Il y eu un grand silence. En un instant, ma vie venait de basculer. Une seconde avait suffit pour que ma liberté s'envole, me laissant piégée, traquée et sans moyen de fuir. Si le mal triomphait, il s'en prendrait à eux, eux qui me sont lié par le sang. Tout ce qui comptait pour moi, ce monde, ma famille, mes amis, tout était à présent au bord de la destruction. Le destin était il si cruel de destiner les miens à la ruine ? Il me semblait que l'Histoire était vouée à se répéter, quelle ironie ! A cause de moi, ceux que j'aimais étaient en danger. Et moi... ma vie ne résidait plus que dans un seul et simple choix : me battre ou mourir, voir ceux que j'aimais mourir. Je regardai dans le vide puis levai les yeux vers le ciel.
« Ma mère m'a dit un jour que la mort nous sourit à tous. Tout ce que nous pouvons faire c'est sourire à la mort. » Je retournai mon regard sur l'enchanteresse elfe, celui-ci retrouvant subitement sa flamme. «Si c'est le trépas qui me guète alors soit, mais je n'attendrais pas là tranquillement que Sauron vienne me faucher moi et tout ce qui m'est cher en ce monde. »
« Ici est alors scellé ton destin, enfant des atlantes. »
Malgré la gravité de la situation, je ne pu m'empêcher de faire de l'humour « L'heure est venue de botter des fesses, même si Sauron ne semble pas en avoir ! »
Galadrielle haussa les sourcils avant de laisser échapper un petit rire. Sourire à l'adversité et faire face, toujours. Je rétractai mes ailes, retrouvant ainsi mon apparence humaine. Nous nous asseyâmes sous un pœcile et discutâmes un moment, partageant nos cultures. Mais la journée avait été éprouvante et la fatigue se fit cruellement sentir. Contre tous mes efforts, je décrochai peu à peu de la conversation.
« Vous êtes épuisée mon enfant. » constata t elle d'un ton presque maternel, « Haldir va vous raccompagner. Reposez vous et dormez en paix car ce soir, je veillerais sur vous. »
Je la remerciai comme je pu car le harassement de ces derniers jours m'assaillit d'un coup. Je n'avais que peu dormi depuis. Le chagrin de perdre Gandalf, le tourment de mes rêves qui écourtait mes nuits et la tension nerveuse étaient venus à bout de moi. Mes paupières devenaient lourdes, très lourdes et je luttais pour les maintenir levés. Un bruit de pas derrière. Haldir venait d'arriver. Lady Galadrielle se leva et se tourna quelques instants pour lui parler mais ce court laps de temps me suffit à sombrer dans un demi-sommeil. Je n'entendais pas tout ce qu'ils se disaient mais je sentis soudain des bras passer autour de moi et me soulever de terre. J'étais trop éreintée pour protester et puis, ce torse chaud sur lequel ma joue reposait me rappelait celui d'Amal. Fraternel, protecteur. Je me laissai aller dans les bras de celui que je présumais être le capitaine de la garde, bercée par son doux parfum.
fin de chapitre
Kira-------------
Ce rêve, je le faisais, encore. La forêt, la silhouette, la bague... Mais cette nuit, l'intensité de mon rêve était anormale, perturbée. Je pressentais une menace. Je m'approchais de la femme mystérieuse mais cette fois je lutterais et verrais son visage. Plus je m'approchais d'elle et elle de moi et plus le flou tentait de me barrer la route. Non, pas cette fois ! Je forçais mon passage dans le brouillard qui s'épaississait comme de la mélasse. Il y avait quelqu'un derrière tout ça, ou quelque chose qui voulait m'empêcher d'avancer. Subitement, l'univers de mon rêve se dégrada, l'air s'alourdit et je sentis alors une ombre se dresser contre moi, me repousser. Mais je résistai. Je ne la laisserais pas l'emporter, je ne m'inclinerais pas, dusse je employer la force ! Dés lors, ma respiration s'accéléra, se saccada. Autour de moi, une flammette étincela, puis deux et bientôt, des flammes rougeoyantes commencèrent à se former. Elles flamboyaient autour de moi alors que mes ailes, les ailes des atlantes, jaillirent de mon dos. Mais à l'instant où elles se déployèrent de toute leur envergure, une explosion de lumière survint et je me réveillai en sursaut.
J'étais essoufflée, mon cœur battait vite. Mais que c'était il passé ? Je me redressai pour m'asseoir à l'aide de mes mains quand je sentis quelque chose sous l'une d'elles. Une plume, une des miennes ! Discrètement, je la glissai dans mon vêtement en m'assurant que personne ne l'avait vu. Ce rêve était trop réel et récurrent pour n'être qu'un songe anodin. Et cette forêt... je la balayai du regard, trop familière. Je secouai la tête pour chasser toutes ces pensées et bu un peu d'eau. Le soleil pointait déjà à l'horizon, le petit matin s'annonçait. Il serait bientôt l'heure de repartir. Je souris. Aujourd'hui, j'étais debout la première, ce qui était bien la première fois depuis que nous étions tous ensemble. Et pour une fois, c'est moi qui allais réveiller les autres. Je me levai doucement et me dirigeai vers les hobbits. Je m'agenouillai à coté de chacun et leur fis de gentilles caresses sur le visage en leur murmurant qu'il était temps de se lever. Leur réveil fut celui que j'escomptais : doux, agréable. Je doutais qu'aucun de la compagnie n'en eu connu depuis longtemps avec tout ce qu'ils avaient traversé. Alors, je pouvais bien leur offrir cela. Je me dirigeai ensuite vers Boromir. Quelques mèches de ses cheveux lui tombaient sur le visage. Je les écartais en lui câlinant gentiment le front. Ses yeux s'ouvrirent lentement, encore ensommeillé. Je lui caressai la joue maternellement du revers de mes doigts.
« Debout petit garçon » murmurais je avec taquinerie alors qu'il sortait de sa torpeur.
Je me levai de nouveau et vis qu'Aragorn et Legolas étaient déjà debout. Tant pis pour eux ! m'amusai je à penser. Je me rendis alors auprès du dernier membre de la communauté encore endormi : Gimli. Quand je lui infligeai le même traitement qu'aux autres, il ronronna comme un matou avant de se réveiller complètement. Aragorn et Legolas qui rassemblaient nos effets non loin de là se mirent à rire tandis que je vis un léger sourire se dessiner sur le visage d'ordinaire impassible du capitaine Haldir.
« C'est le plus agréable réveil que j'ai eu depuis notre départ de Foncombe, ça pour sûr ! » dit Sam avec un sourire
« Je suis bien de votre avis maître hobbit. » renchérit Boromir en m'adressant un chaleureux sourire. Je le leur rendis
« Enfin, ne soyez pas si exclusifs mes amis, » dis je d'un ton moqueur, « Aragorn est d'une douceur maternelle ! »
Tous s'esclaffèrent à l'insolite de l'image tandis que j'arrachai un sourire amusé au rôdeur. Après un petit déjeuné au Lembas, nous reprîmes la route pour la dernière journée. Au soir, nous arrivâmes au cœur de la cité des Galadhrims. Nous gravîmes un escalier en colimaçon qui montait haut dans les arbres et à son sommet se trouvait une plateforme au pied d'un arche de bois sculté. La lumière de la lune donnait à l'endroit un aspect irréel, une sérénité presque sainte. Le chant lointain de voix cristallines semblait vibrer à l'unisson avec la nature. Cet endroit était presque imaginaire. Nous nous tenions là, telle une assemblée attendant une audience quand ils apparurent. Deux majestueux elfes auréolés de lumière descendirent lentement les marches. Un Seigneur escortant sa Dame. On aurait dit une apparition de grâce et de beauté à la fois troublante et apaisante. Mais ce que attira tout de suite mon attention fut la Dame. Bien que je ne l'eu jamais rencontré, je ressentis une sorte de bien être me gagner dés l'instant ou mes yeux se posèrent sur elle, comme si, au fond de mon cœur, je la connaissais. Mais d'où, comment ? Je ne pouvais le dire. Mais ce sentiment grandissait à me mesure que j'en cherchai la réponse. Elle parlait d'une voix sereine, empli de sagesse. Elle s'adressa à chacun de la compagnie mais je ne prêtai pas attention à ses paroles. Mon esprit était concentré sur elle, son souvenir... Et puis, elle se tourna vers moi pour me parler comme à chaque membre présent. C'est là que je la vis. Dans son mouvement, sa main alors dissimulée par un pli de sa robe, apparu dans la clarté de la lune, révélant une bague...LA bague. Je poussai un petit cri de surprise. Quant à elle, ses yeux s'écarquillèrent lorsque qu'elle croisa mon regard.
« Vous... » bredouillai je « ... C'est vous ?! » Tous se tournèrent vers moi
« L'ange... » souffla t elle comme si elle venait d'avoir l'illumination « ...l'ange aux yeux d'émeraude... »
Je reculai d'un pas. C'était elle, la femme de mon rêve... C'était sa bague... Nous restâmes un moment à nous contempler mutuellement. Les personnes autour de nous s'interrogeaient. Puis, Galadrielle, Dame de Lorien, recouvrit son impénétrabilité et prit congé de la communauté. Je me dirigeai vers l'escalier à la suite d'Aragorn qui fermait la marche quand je sentis une main retenir mon bras.
« La Dame souhaite vous parler. » m'informa mystérieusement Haldir.
Aragorn nous porta un rapide regard mais continua son chemin. Il ne discuta pas et je n'objectai pas non plus. A vrai dire, moi aussi je voulais lui parler. Je suivi alors le capitaine dans les dédales de la cité des bois en silence. Je ne voyais de lui que son dos. Il était grand et impressionnant. Je n'arrivais pas à le cerner et son mutisme me laissa penser qu'il me tenait rigueur de mon agression d'il y a plusieurs jours. Je me rapprochai de lui et d'une voix timide, je tentai
« Au fait, je suis désolé pour l'autre jour... Je... » il tourna la tête vers moi et à mon étonnement, il me sourit
« Ne le soyez pas, vous n'avez fait que vous défendre. Mais je dois rendre hommage à votre habileté. Vous êtes extrêmement agile et j'étais plus froissé de m'être laissé surprendre de la sorte que par votre intervention elle-même. »
J'hochai la tête et nous continuâmes en silence. Nous arrivâmes bientôt devant un petit jardin. Galadrielle se tenait debout en son milieu, face à nous. Elle m'attendait. Haldir s'inclina et se retira, nous laissant seules.
« Approchez mon enfant » je m'exécutai. Elle m'observa un moment puis continua « Mes rêves ont été étranges ces derniers temps et je ne pouvais voir le mystère qui s'y cachait. Mais à présent tout est clair.» Elle abaissa les yeux sur sa bague. « Voici Nenya, l'anneau de diamant et j'en suis la gardienne. »
« C'est donc bien vous que je voyais dans mes rêves ? » Elle me sourit « Qu'est ce que tout cela signifie ? »
« Je suis clairvoyante mon enfant mais aujourd'hui, je ne puis vous répondre. Tout ce que je sais c'est qu'à présent, votre secret n'en est plus un. » Je paniquai un instant mais mon cœur me dit que je ne craignais rien, que je pouvais avoir confiance. Elle se leva « ...s'il vous plait. »
Je compris tout de suite ce qu'elle me demandait. J'hésitai un instant. Personne ne les avait jamais vu et je ne savais pas si je devais. Mais au fond de moi, quelque chose me poussai à le faire. Je ne la quittai pas des yeux. Je retirai lentement ma veste pour me retrouver en corset de cuir qui révélait le haut de mon dos. Et mon regard droit fixé sur son visage, je fis sortir mes ailes de mon dos. La lumière de la lune semblait attirée par elles alors qu'elles se déployèrent de toute leurs longueurs. L'admiration se lisait sur son visage.
« Alors ce n'est pas une légende. Le peuple aillé existe.»
« Je suis l'une des dernières de mon peuple. Seul deux d'entre eux survécurent à la destruction de l'ancien monde et engendrèrent une descendance. » je me tu un instant avant de reprendre « Qui est ce ? » Elle parut comprendre de quoi je parlais
« Ne le savez vous pas, votre cœur ne vous avertit il pas ? » me répondit elle rhétoriquement
Son nom sortit tout seul de ma bouche « ...Sauron »
« Il sait à présent qu'un membre du peuple de Babel habite ce monde et il craint cela. Il redoute de voir la puissance de la tour de Babel s'élever contre la sienne. » Je fus surprise
« Comment connaissez vous l'existence de la tour ? »
« Je sais beaucoup de chose mon enfant et malheureusement Sauron aussi. Vous n'êtes désormais plus en sécurité. Il s'emploiera à vous retrouver comme à retrouver son anneau. Il ne prendra pas le risque le laisser ce qu'il croit être la dernière des atlantes s'allier au porteur de l'anneau. »
Il y eu un grand silence. En un instant, ma vie venait de basculer. Une seconde avait suffit pour que ma liberté s'envole, me laissant piégée, traquée et sans moyen de fuir. Si le mal triomphait, il s'en prendrait à eux, eux qui me sont lié par le sang. Tout ce qui comptait pour moi, ce monde, ma famille, mes amis, tout était à présent au bord de la destruction. Le destin était il si cruel de destiner les miens à la ruine ? Il me semblait que l'Histoire était vouée à se répéter, quelle ironie ! A cause de moi, ceux que j'aimais étaient en danger. Et moi... ma vie ne résidait plus que dans un seul et simple choix : me battre ou mourir, voir ceux que j'aimais mourir. Je regardai dans le vide puis levai les yeux vers le ciel.
« Ma mère m'a dit un jour que la mort nous sourit à tous. Tout ce que nous pouvons faire c'est sourire à la mort. » Je retournai mon regard sur l'enchanteresse elfe, celui-ci retrouvant subitement sa flamme. «Si c'est le trépas qui me guète alors soit, mais je n'attendrais pas là tranquillement que Sauron vienne me faucher moi et tout ce qui m'est cher en ce monde. »
« Ici est alors scellé ton destin, enfant des atlantes. »
Malgré la gravité de la situation, je ne pu m'empêcher de faire de l'humour « L'heure est venue de botter des fesses, même si Sauron ne semble pas en avoir ! »
Galadrielle haussa les sourcils avant de laisser échapper un petit rire. Sourire à l'adversité et faire face, toujours. Je rétractai mes ailes, retrouvant ainsi mon apparence humaine. Nous nous asseyâmes sous un pœcile et discutâmes un moment, partageant nos cultures. Mais la journée avait été éprouvante et la fatigue se fit cruellement sentir. Contre tous mes efforts, je décrochai peu à peu de la conversation.
« Vous êtes épuisée mon enfant. » constata t elle d'un ton presque maternel, « Haldir va vous raccompagner. Reposez vous et dormez en paix car ce soir, je veillerais sur vous. »
Je la remerciai comme je pu car le harassement de ces derniers jours m'assaillit d'un coup. Je n'avais que peu dormi depuis. Le chagrin de perdre Gandalf, le tourment de mes rêves qui écourtait mes nuits et la tension nerveuse étaient venus à bout de moi. Mes paupières devenaient lourdes, très lourdes et je luttais pour les maintenir levés. Un bruit de pas derrière. Haldir venait d'arriver. Lady Galadrielle se leva et se tourna quelques instants pour lui parler mais ce court laps de temps me suffit à sombrer dans un demi-sommeil. Je n'entendais pas tout ce qu'ils se disaient mais je sentis soudain des bras passer autour de moi et me soulever de terre. J'étais trop éreintée pour protester et puis, ce torse chaud sur lequel ma joue reposait me rappelait celui d'Amal. Fraternel, protecteur. Je me laissai aller dans les bras de celui que je présumais être le capitaine de la garde, bercée par son doux parfum.
fin de chapitre
