Chapitre V Kira ?!

Haldir------------------------

Je faisais ma ronde autour de la cité mais le cœur n'y était pas malgré moi. J'étais préoccupé. Un flot de questions tournait dans ma tête. Les événements de ce soir étaient étranges. L'échange silencieux entre la Dame et cette étrangère ne m'avait pas échappé. Il était rare de lire une telle surprise sur le visage de Galadrielle, elle si clairvoyante. Un secret entourait cette Kira et celui-ci était assez important pour que la Dame lui accorde un entretient dans son jardin privé. Nul n'y était jamais entré, sauf le Seigneur et moi-même leur bras droit. Cette jeune femme était un mystère. Qui était elle vraiment ? Où avait elle apprit à se mouvoir si adroitement ? Cette femme était une guerrière, je le sentis à la seconde où sa lame se pressa contre ma jugulaire. C'était un mouvement calculé, précis que moi-même je n'avais ni vu ni anticipé. Et pourtant, malgré cela, quelque chose me disait que cette femme n'était pas un danger. Je débattais seul avec mes pensées quand celles-ci furent interrompues par la voix de Dame Galadrielle. Je l'entendis dans mon esprit. Elle me demandait de venir dans son jardin privé. Je m'exécutai et prit le chemin vers celui-ci. Je la rejoignis et m'inclinai devant elle. Elle se leva de sa chaise et me fis face.

« Haldir, veuillez raccompagner Kira auprès de la communauté et... » Elle s'arrêta brièvement avant de poursuivre un sourire amusé aux lèvres

« Elle s'est endormi. Ne la réveillez pas mon ami, ces derniers jours l'ont grandement éprouvé. »

Elle me remercia et se retira. Je la regardai partir avant de me tourner vers Kira. La jeune femme était endormie sur une chaise, le menton sur la poitrine. Je m'approchai d'elle, passai un bras sous ses jambes, l'autre sous son dos et je la soulevai. Elle était légère comme une plume. Je la calai dans mes bras tandis qu'inconsciemment, elle se pelotonna contre ma poitrine et y enfoui son visage. Je sursautai à ce contact puis baissai les yeux sur son visage. Quelle étrange jeune femme. Elle semblait si fragile ainsi blottit contre moi. Et pourtant, je savais qu'elle était aussi flamboyante que le feu. Ce fameux jour où elle m'avait menacé de son épée me l'avait démontré. A certains égards, elle ressemblait à Galadrielle. Elle pouvait être aussi douce et prévenante qu'une mère comme aussi dangereuse qu'un fauve en colère.

Je descendis un escalier, pris au détour d'un tronc un petit chemin pavé et parvint au campement de la communauté. Celle-ci était déjà endormie. Je m'approchai de la couche vide préparée à l'effet de Kira et l'y déposai délicatement. Elle grimaça lors que je l'arrachai à la chaleur de mon corps. Je tirai le drap sur elle et remis une mèche de ses cheveux d'ébène derrière son oreille alors que celle-ci lui était tombée sur le visage. Je me relevai et m'en allai, regagnant mon talan.

Le lendemain, je me levai à l'aube. Le temps du séjour de la communauté dans nos bois, le seigneur Celeborn m'avait affecté à la surveillance des frontières de la cité. Mes frères Rùmil et Orophin assuraient celles du royaume. Les rayons d'or du soleil levant perçaient le feuillage des arbres. La vie commençait à fourmiller dans la ville. Je passai mes armes autour de mon ceinturon et mon arc sur mon dos, je m'en allai remplir mes devoirs. Je fis le tour de la cité et à la mi-matinée, je descendis m'assurer qu'il n'y avait rien à signaler près de la communauté. Deux femmes elfes chargées de vêtements descendirent les marches et atteignirent le petit groupe.

« Le Seigneur et la Dame vous font parvenir vêtures propres et vous invitent à prendre un bain si vous le souhaitez. »

« Merci mesdames et je pense parler au nom de toute la communauté en acceptant avec reconnaissance. » dit Boromir.

« Dans ce cas suivez moi. » dis la première.

La seconde se dirigea vers Kira et l'invita à la suivre. Je m'assis dans un arbre en attendant leur retour car je devais m'entretenir avec Aragorn et le prince sur l'Etat de la situation. Le Mordor étendait sa menace. A présent, des troupes d'Uruk-haïs atteignaient nos frontières. La guerre avait commencé et les armées de l'ennemi s'armaient. J'étais plongé dans mes pensées et un certain temps semblait s'être écoulé car Aragorn et compagnie revenaient. J'entrepris de descendre de mon arbre et les rejoignis.

« Bonjour seigneur Haldir » me salua le rôdeur. Legolas porta sa main sur son cœur en inclinant la tête.

« Salut à vous prince Legolas, Aragorn. Je souhaiterais discuter avec vous de la situation hors de nos frontières. Quelles nouvelles de l'Est... »

« Ah, Lady Kira ! » s'écria un des hobbits derrière nous.

Nous nous retournâmes pour accueillir la demoiselle et ce que je vis me coupa le souffle. La jeune femme qui se tenait devant nous était d'une beauté saisissante. J'avais du mal à croire que c'était cette amazone que nous avions sous les yeux. Elle avait quitté sa vêture d'homme pour porter une longue robe de nacre ornée de perles scintillantes. Le tissu elfique drapé près du corps à hauteur du buste mettait en avant, par un décolleté avantageux, ses atouts féminins jusqu'alors dissimulés sous sa tunique de route. Ses épaules dénudées laissaient voir une peau sensiblement ambrée et satinée. La servante elfe avait relevé ses cheveux dans un entrelacs de tresses d'où quelques mèches bouclées tombaient ici et là, accentuant la courbe sensuelle de son cou et son regard d'émeraude. Je vis que je ne fus pas le seul subjugué par cette vision céleste. Mon confrère elfe et l'homme du nom de Boromir l'admiraient avec délice. Elle se sentit gênée sous nos regards comme si elle doutait de quelque chose.

« Qu'est ce qu'il y a. Ca ne me va pas c'est ça ? » dit elle craintivement ne sachant plus où se mettre.

Je me ressaisi. Elle avait mal interprété nos réactions. Ne pas lui aller ?! Quelle folie de penser une chose pareille ! Elle était l'une des plus divines créatures qui m'avait été donné de voir dans ma longue vie d'Elfe. Bien qu'humaine, elle surpassait de loin beaucoup de mes congénères femmes réputées splendides. J'allais la complimenter sobrement pour la rassurer mais Legolas fut plus rapide que moi

« Vous êtes absolument ravissante Kira. » dit Legolas en s'approchant d'elle et courbant l'échine en guise de salutation. Elle sembla se détendre et se mit à rire

« Vous me rassurez ! Un instant, j'ai cru que vous alliez crier à l'orc. »

Je ré arborai mon air de neutralité et repris le cours de la conversation avec Aragorn. Legolas semblait à présent davantage captivé par la nouvelle arrivante que par nos soucis immédiats. Mais je devais admettre que personne ne pouvait lui reprocher cette attention car malgré mon sens des convenances, j'aurais été tout prêt à la lui accorder moi-même.

Legolas--------------------

Nous étions revenus de nos bains et je me sentais merveilleusement bien. Frais, propre. Aujourd'hui allait être une magnifique journée. Un moment de répit dans la tourmente de la quête. Mon ami Haldir vint nous trouver au campement pour avoir des nouvelles de l'extérieur et nous échangeâmes quelques mots quand la voix excitée de Pippin attira mon attention. Kira venait d'arriver. En gentlemen que nous étions, Aragorn, Haldir et moi nous retournâmes pour la saluer. A la seconde où mes yeux se posèrent sur elle, je sentis un étau se resserrer avec force autour de mon cœur. Je fus foudroyé sur place. Kira, se tenait là, plus belle et plus merveilleuse que jamais. Et avant que je réalise ce que je faisais, je m'inclinai devant elle et lui offrit mon bras. Elle me sourit et le prit.

« Dites moi, maître elfe. Puisque vous avez été prompt à courtoisement me saluer, seriez vous disposez à vous joindre à moi dans la découverte de cette cité. » proposa t elle gaiement

« Avec plaisir milady » répondis je. Elle rit puis se tourna vers Aragorn et Haldir

« Oh ! Mais quel gentle-elfe ! » lança t elle. Puis nous partîmes

Ainsi, nous nous promenâmes à travers les ruelles en discutant. Un étrange bien être m'habitait. J'appréciais sa présence et sa discussion. Elle avait de l'esprit et beaucoup d'humour. Sur notre chemin, je surprenais nombres d'elfes lui jeter des regards approbateurs que Kira ne semblait pas remarquer. Cela aussi me plaisait chez elle. Elle n'était pas comme toutes ces courtisanes elfes de mon royaume uniquement préoccupées par leur apparence et mon titre. Kira était un esprit libre, indomptable. Elle avait soif de la vie, de ses trésors. Nous conversâmes et déambulâmes dans la Lorien jusqu'à l'heure du déjeuné. Nous regagnâmes le campement où un repas avait été servit.

« Ah vous voilà enfin, » s'écria Merry « Nous désespérions de vous voir arriver. A présent, nous pouvons passer à table ! »

Ces hobbits ! Jamais ils ne pensaient à autre chose qu'à manger. Nous prîmes place et commencèrent le repas. Nous n'en avions pas eu un digne de ce nom depuis le début de la quête. Aussi, je fis honneur aux cuisines de la Lorien. Pendant le repas, Aragorn écoutait comme à son habitude tandis que Boromir et Kira faisait la conversation, les hobbits bien trop occupés à manger.

« Il parait que Mina tirith possède une magnifique bibliothèque où d'innombrables ouvrages sont répertoriés. » investigua Kira

« C'est vrai mon amie et votre soif d'histoires saurait être apaisée. » Les yeux de la jeune femme brillaient

« Croyez vous qu'il ont une bibliothèque en ces lieux ? Pensez vous qu'il aurait des livres écrit en langue commune ici ? » Elle palpitait

« Vous pourriez demander à ce capitaine Haldir. Il devrait pouvoir vous aider. » dit Aragorn.

« Je ne manquerais pas de le faire aussitôt le déjeuné terminé. »

« Et quels sont vos centres d'intérêt hormis les livres. » demanda Aragorn

« Et bien, je suis très peu conventionnelle vous savez. Je ne suis pas l'une de ces femmes qui cuisinent et tiennent un foyer. Loin de là même ! » dit elle d'un rire « Je pourrais intoxiquer un orc avec ma cuisine, c'est pour vous dire ! Non, moi j'aime lire, danser, batailler. Ma mère m'a toujours dit qu'a cause de mon caractère rebelle, je ne me marierais jamais. »

« N'en croyez rien madame. Seul un sot ne saurait voir quelle merveilleuse personne vous êtes. Une femme intelligente, d'une grande beauté et d'un tempérament de feu. » renchérit Boromir d'un regard empli de tendresse

Kira rosit légèrement « Me... merci Boromir. »

Le déjeuné toucha à sa fin et Kira, comme elle l'avait dit, partit à la recherche d'Haldir. Je décidai pour ma part de me rendre au champ de tir à l'arc pour me dégourdir un peu les membres. Nombres d'elfes qui s'entraînaient me saluèrent à mon passage. Mon habileté à l'arc semblait avoir dépassé les frontières de Sylvestre. Je m'exerçai à l'arc une bonne partie de l'après midi. Mes flèches atteignaient toujours la cible et ce même si j'élargissais la distance entre elle et moi. Je portai la main à mon carquois et en sortit une nouvelle flèche. Je la positionnai sur la corde, bandai mon arc et m'apprêtai à tirer quand une flèche fila vers la cible, passant à quelques centimètres de mon oreille. Celle-ci alla la frapper en son centre. Je me retournai et découvris Haldir arc en main, un sourire aux lèvres.

« Je vois que les louanges sur votre adresse à l'arc ne sont pas exagérées. » il me rejoignit « Cela vous tenterait il de jouter un peu avec moi ? »

« Mais avec plaisir mon ami. » Je lui emboîtai le pas tandis qu'une petite foule d'elfe s'attroupa autour de nous.

Haldir commença le premier, deux flèches en même temps. Comme je m'y attendais, celles-ci fusèrent droit vers leur but. Je l'imitai. Des applaudissements retentirent. Les cibles furent reculées de cent mètres. Ni la précision de l'un ni de l'autre ne faillit. Haldir était vraiment un adversaire de taille et un maître d'arme de renom. Nous continuâmes jusqu'à ce que nous fussions départagés. Je gagnai de peu et les applaudissements retentirent, saluant l'adresse de chacun de nous.

« Vous êtes le tireur le plus remarquable qu'il m'ait été donné de rencontrer prince. » me complimenta t il

« Et vous de même. J'espère que nous aurons l'occasion de nous mesurer à nouveau. Peut être dans d'autres domaines que l'arc. Cela m'a beaucoup diverti. »

« Je suis de votre avis. Maintenant si vous voulez m'excuser, je dois m'acquitter de mes devoirs de Capitaine. »

« Faite mon ami. Mais avant que vous ne partiez, avez-vous vu Kira cet après midi ? »

« Oui, elle est venue me demander s'il aurait une bibliothèque où elle pourrait s'attarder. Alors je l'y ai mené. »

« Où cela se trouve t il ? »

« Dans le quartier sud du centre ville. »

« Merci Haldir. »

fin de chapitre