Chapitre X I

BAS LES MASQUES

Kira ----------------------

Je courais au travers de la forteresse, aussi loin de Legolas que possible. Que venais je de faire ?! Lorsque l'elfe avait explosé dans l'armurerie, ses mots m'avaient ébranlé. Je me tenais à coté d'Aragorn et regardais ces hommes fatigués et sans espoir. Un enfant se vit confier un bouclier et une épée. Il ne devait pas avoir plus de huit ans. Mon cœur saignait dans ma poitrine...mon dieu, protégez le. C'est alors que Legolas prit la parole. Il dit tout haut ce que tous pensaient tout bas. Je ne compris pas ce ses mots mais mon cœur lui les comprit.

Je tentai de me contenir mais à mesure que l'elfe parlait, mes défenses tombaient. Je partis. Il avait raison, cette nuit serait probablement la dernière et toutes mes émotions étaient à fleur de peau. Je courais quelques minutes quand je sentis une main me saisir le bras. Legolas m'avait rattrapé. Je me retournai lentement, essayant de maîtriser ce cri du cœur qui me poussait vers lui. Ses yeux imploraient.

Je le regardai et un flot d'émotion me sumergea. Peut être que je ne le reverrai jamais, peut être était ce la dernière fois que je lui parlais. Je ne voulais pas que ça se finisse comme ça, sans qu'il sache. Ma dernière once de raison m'abandonna et dans un moment de faiblesse, j'emprisonnai son visage de mes mains et capturai ses lèvres des miennes. Si tendres... Je mis fin à ce baiser volé et m'en allai à toute vitesse. La réalité de ce que je venais de faire me frappa. Je l'avais embrassé ! Je partis m'isoler sur le plus haut sommet de la forteresse, les yeux levés vers les cieux. Pitié aidez nous...

Je restai là longtemps et je priai pour que ces hommes, ces enfants puissent voir le soleil se lever encore une fois. Comment en étions nous arrivés là ? Comment des enfants si jeunes s'étaient retrouvés avec des armes dans les mains, attendant sans aucune chance de victoire l'arrivée de leurs bourreaux. Je versai une larme pour eux.

Soudain, un son retentit dans la nuit. Un cor. De là où je me trouvais, je vis une armée d'hommes encapés marcher vers les portes de Forlecor, bannières au vents, arcs au dos. Arcs ? Des elfes !!! Je bondis sur mes pieds et aperçu que les bannières portaient l'emblème de la Lorien ! Sans plus réfléchir, je fonçai aux portes de la cité. Je dévalai les escaliers quatre à quatre et arrivé en bas, je vis Haldir, vêtu d'une magnifique armure aux armes de la Lorien. Sans plus de cérémonie et ne me souciant guerre des apparences, je me jetai sur lui, le serrant de toute la force de mes bras.

« Haldir !!! Les cieux m'ont entendu ! » éclatai je de joie en l'étreignant avec ferveur.

Il fus surprit par ma réaction aussi spontanée mais me retourna mon étreinte avant de me repousser gentiment.

« Un peu de tenue milady. Je ne voudrais pas perdre mon crédit auprès de mes elfes. » me dit il doucement, sourire aux lèvres

« Désolé. » m'excusai je un peu gênée mais nullement navrée.

Haldir retourna son attention sur le roi et Aragorn puis dissipa ses hommes pour s'entretenir avec les leaders. Théoden, ses chefs de guerre, Aragorn, Legolas, Gimli et Haldir se retirèrent dans la salle de conseil. Moi je m'en allai sur le premier rempart, choisissant d'avance ma position. Je ne voulais pas croiser un de ces généraux qui m'aurait placé en retrait. Etant une femme, je rencontrais des réticences mais comme j'étais un membre de la communauté, personne ne me posait trop de questions.

Ainsi, personne ne contestait de voir une femme au combat. Et de toute façon, je n'avais pas l'intention de rester caché dans les caves alors que je savais me battre...Tout ce que nous pouvons faire, c'est sourire à la mort... J'irai au devant de mon destin et cela même si cela signifiait la mort. Je serais en première ligne pour défendre non pas la cité mais ces enfants qui n'auraient jamais dû être là où ils en étaient aujourd'hui. Et je fis le serment qu'aucun Uruk-haï ne passerait sur mon chemin sans y trouver le trépas tant qu'il me resterait un souffle de vie ! Au bout d'une heure, les hommes sortirent de la tente et chacun se dirigea vers son corps d'armée pour y ordonner.

Bientôt, je fus rejoint par une division d'archers elfes et la communauté. Evidemment, les plus téméraires en premières lignes ! Je ris dans ma barbe.

« Pourquoi ce rire Kira ? » me demanda Aragorn qui était venu se placer à ma gauche.

« Toujours fidèle à vous-même ! Les plus aventureux vont au casse pipe les premiers. Le leadership coule dans vos veines ! » je ris

Aragorn me sourit et bientôt tout le monde se mis en place. J'étais à coté de Gimli qui lui-même se tenait près de Legolas. Je me sentais mal à l'aise par rapport à lui. Mais l'heure n'était pas aux minauderies et je ne laisserais pas mon cœur se troubler pour de stupides gênes de jeune fille. Je mis cela de coté pour n'agir qu'en soldat car c'est ce que j'étais devenue à l'instant où j'avais décidé de me battre.

Tout autour de moi étaient posté des archers elfes. Un lourd silence planait sur la forteresse. La peur était palpable autant chez les hommes que chez les elfes. Tous avaient les yeux rivés sur l'horizon, à l'affût des hordes du magicien déchu. Ils n'eurent pas à attendre longtemps car au loin apparurent des lumières, des centaines de points lumineux... des torches.

La terre se mit à trembler, vibrant au rythme des pas bestiaux mais néanmoins ordonnés de l'armée de Saruman. La peur me pris à la gorge, ils étaient des milliers, des dizaines de milliers ! Je sentis alors quelquechose d'humide tomber sur ma joue. Il commençait à pleuvoir. Le ciel gris pleurait déjà, assombrissant un peu plus les cœurs déjà tourmentés de la forteresse.

Les armées d'Uruk-haïs marchaient implacablement vers nous, leurs grognements retentissant dans la nuit. Leur chef poussa un hurlement et son armée s'arrêta à quelques mètres de la forteresse. Chacun des deux camps considérait l'autre. Les Uruks tapèrent des lances sur le sol, générant un brouhaha qui se voulait intimidant et les premières lignes avancèrent. La bataille commençait. A présent nous ne pouvions plus faire demi tour. Le point de non retour avait été franchi.

Je ravalai ma peur et resserrai ma poigne sur le manche de mes dagues. Aragorn lança le commandement de la première volée de flèches, Théoden suivit le mouvement. Une cinquantaine d'orcs tombèrent mais les lignes suivantes avançaient sans relâche, amenant de gigantesques échelles afin de gravir la muraille.

Très vite, les premiers Uruks atteignirent le haut du rempart et aussitôt, je saisis mes épées et ôtait toute vie ennemie qui se présentait à moi. Gimli en fit autant. Je ne fis preuve d'aucune pitié. J'égorgeais, embrochais, estropiais, décapitais tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un Uruk. J'entendis qu'à coté de moi, Gimli semblait follement s'amuser en comptant ses victimes.

« Legolas ! Et de deux ! » s'exclama le nain

« Moi j'en suis à dix-sept... dix-huit... » renchérit Legolas.

« Ah ! Je ne laisserais pas d'oreilles pointues me dépasser ! » tonna joyeusement Gimli. Autant prendre tout ceci comme un jeu, cela dédramatisait la situation !

« Je peux jouer moi aussi ?!!! » lançais à l'intention de mes compères alors que j'embrochai un Uruk

« Bien sur l'amie, mais ne comptez pas sur ma clémence sous prétexte que vous êtes une femme ! » criai Gimli

« Alors que le match commence ! »

Et sur ce, je me lançai dans la mêlée, épées en mains. Il en arrivait des milliers mais j'arrivais à défaire mes assaillants. Le sang jaillissait, les hurlements de mort naissaient partout et dans les deux camps. Elfes, hommes et uruk-haïs tombaient comme des mouches. Je faisais volte face pour contrer un ennemi quand une énorme explosion souffla littéralement le mur d'enceinte, ouvrant ainsi une brèche dans la forteresse. Je fus projeté à terre, assommée.

Des morceaux de roche et de la poussière retombèrent. Il me fallut quelques secondes pour m'en remettre et dés que je levai la tête, je vis une faction d'elfes sortir ses épées et charger, Aragorn en tête, à l'endroit de la faille. Ils tentèrent de repousser les uruks mais ils étaient trop peu nombreux. Les uruks gagnaient petit à petit la forteresse, nous étions en train de perdre. Legolas et Gimli rejoignirent le rôdeur tandis que je restai sur le rempart aux cotés d'Haldir. Nous étions assaillit de toutes parts. Je me défendais avec force mais bientôt, nous serions dépassés.

« Au bastion ! Haldir, au bastion ! » cria Aragorn du bas de la muraille.

Nous battions en retraite. Haldir acquiesça mais cette seconde d'inattention lui coûta cher. Un uruk, surgissant de nullepart, l'embrocha.

« HALDIRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR ! » hurlai je de terreur.

Haldir tua son agresseur mais un autre derrière lui levait déjà son glaive pour l'achever. Je saisi un des coutelets de ma ceinture et le lançai par la lame droit dans la gorge du monstre. Il fut terrassé sur le coup. Comme dans un film au ralenti, je me vis courir vers Haldir qui était tombé à terre. Les larmes noyaient mon visage alors que je le pris dans mes bras et lui hurlai

« Haldir répond moi ! » je le tutoyais, à cette seconde je m'en moquais « Haldir réveille toi, tu peux pas me faire ça !!! » je sentais mon cœur se déchirer

« Ki... Kira... » articula t il difficilement. Il perdait beaucoup de sang. J'ôtai en vitesse ma tunique et en déchirai le pant pour le bander.

« Tu vas t'en sortir, tu vas voir ! » criai je en pleur « T'as pas le droit de mourir t'entends ! » Il me regarda dans les yeux et me sourit

« J'ai été content... de te connaître Kira... » il porta sa main ensanglantée à ma joue « Et si un jour, dans une autre vie, nous nous rencontrons... » il déglutit, luttant contre les ténèbres « ... puissions nous devenir plus... que des amis. » et ses yeux se fermèrent, un léger sourire sur ses lèvres.

« Haldir... Haldir » murmurai je, la voix brisée par la peur et le chagrin. Je le secouais mais il ne réagissait pas. « ...Hal...dir... »

C'est alors que le monde autour de moi s'arrêta, mes yeux embués de larmes se voilèrent. Cette fois, ils étaient allés trop loin. D'abord Boromir puis ces centaines d'innocents et maintenant Haldir. C'était plus que ce que je ne pouvais en supporter. A présent, l'heure de la vengeance avait sonné. Je m'étais refuser à utiliser mes pouvoirs jusqu'ici mais là, mes limites venaient de voler en éclats. Qu'ils meurent... qu'ils meurent tous !

Mon sang se mit à bouillir, la haine réveillant chaque parcelle atlante de mon être. Le feu... Je lâchai doucement Haldir et me levai lentement, les yeux rivés vers l'étendue de ses assassins en contrebas, au pied du gouffre. La bataille faisait rage. Un uruk haï qui se trouvait sur la muraille se tourna vers moi et leva son épée. Je ne le regardai même pas, il serait le premier à subir les foudres des atlantes. L'uruk se figea et prit brutalement feu par la seule volonté de mon esprit... Esprit qui n'était plus que colère et vengeance. Les autres bêtes qui avaient assisté à la scène reculèrent d'un pas tandis que elfes et hommes qui m'entouraient s'immobilisèrent, les yeux rivés sur le corps littéralement carbonisé de l'uruk. Je montai sur le rebord du rempart, aux vues de tous et lâchai mes armes.

Je ne quittai pas des yeux cette armée du mal, focalisant ma colère sur eux. Et lentement, mes ailes sortirent de mon dos pour se déployer dans un éclat de lumière. Tout les uruk-haïs au pied du gouffre levèrent les yeux sur moi. Bien, regardez moi et contemplez votre propre mort... pensais je. Mes grandes ailes fendirent l'air une fois, puis deux. Et lentement, je m'élevai dans les airs sous les regards médusés de tous. J'entendis vaguement des cris de stupeurs ou quelques « Regardez, un ange ! Un ange du peuple disparu ! ». Mais je n'y prêtai pas attention. Seul la destruction de mon ennemi consumait mon esprit. Je me stabilisai dans les airs, embrassant du regard le champ de bataille.

Je me mis à psalmodier une incantation et un manteau de gros nuages noirs parcourus d'éclairs recouvrit le ciel. Ils se mirent à tournoyer dangereusement au dessus du gouffre et formèrent un énorme tourbillon d'où naquit des flammes. Dés lors, la vision devint apocalyptique. Les cieux se déchirèrent avec fracas, couvrant l'horizon de ténèbres flamboyantes. Le maelström menaçant grandissait et grandissait encore... La rivière de flammes teintait le gouffre de couleurs ocres, n'attendant q'un geste de ma part pour fondre sur mes ennemis. La peur envahissait la masse d'uruks sous mes pieds. Je portai un dernier regard sur eux et d'une voix emplie de colère je criai.

« Tremblez créatures de l'enfer ! » ma voix retentit dans le gouffre « Vous allez payer au centuple les souffrances que vous avez causé ! » Je levai les bras en croix et ma sentence tomba « Que les flammes d'Atlantis vous consument !!! »

Et un torrent de flammes vengeresses venues du ciel s'abattit sur les armées de Saruman. Des grognements stridents de douleurs s'élevèrent dans le gouffre. Les Uruks périssaient par centaines dans un théâtre de cendres. De gigantesques jets de flammes d'une violence inouïe ravageaient les lignes ennemies qui se brisaient sous la panique. Chacun tentait de fuir mais d'un mouvement de la main, le feu m'obéit et alla former un cercle autour de l'armée d'uruks, les piégeant dans un enfer de feu.

Malheureusement, tandis que je terrassais l'ennemi, je sentais mes forces me quitter peu à peu. Déclancher mes pouvoirs à cette échelle me demandait beaucoup d'énergie. Je le sentais et jamais par le passé les avais je sollicité à ce point. Mon corps ne le supporterait plus très longtemps.

Je commençai à manquer de souffle, ma respiration devenait difficile. Mais je ne pouvais abandonner maintenant, il restait encore quelques centaines d'uruk-haïs à abattre. La fin était proche mais je devais tenir bon. Je luttai pour chasser le flou de ma vue quand brusquement, celle-ci fut éblouit par l'émergence du soleil à l'Est. L'aube... C'est alors que dans le tumulte du déclin des armées de Saruman, une lumière éblouissante jaillit de l'entrée du gouffre. Des centaines de cavaliers en armes se tenaient là et à leur tête, un homme tout de blanc vêtu. Gandalf ! Gandalf était de retour avec les rohirims !

Je pleurai de soulagement, en paix à présent car je pouvais passer sans crainte le relais au magicien. Mes ailes ne me soutinrent plus. J'eu juste assez de force pour regagner le sol et je m'effondrai lourdement sur la pierre. Mes ailes s'évaporèrent en une nuée de plumes et mon corps s'engourdit. J'entendis au loin la voix de Théoden crier victoire et un sourire se dessina sur mes lèvres. Nous avions gagné... Je pouvais à présent me reposer.

Mes paupières s'alourdirent et étaient sur le point de se fermer quand des mains m'empoignèrent fermement et me secouèrent. Je forçai mes yeux à se rouvrirent et je vis Legolas penché sur moi, Gimli à ses côtés. J'aperçu vaguement que des elfes et des hommes me regardaient par-dessus leurs épaules.

« Kira... Kira... » j'entendais l'inquiétude dans la voix de Legolas

« Je... je crois que j'ai gagné mes amis... » soufflai je doucement d'un sourire narquois « c'est moi... qui en ai... tué... le plus... »

Et sur ce, je ne tins plus davantage et sombrais dans l'inconscience.

fin de chapitre

Alors ?! Ca vous a plut ? Des REVIEEEEEEEEEEEEEEEEWS, Pleaaaaaaaaaaaaaase !!!

PS: j'ai davantage espacé les textes pour que ce soit plus facile a lire et moins lourd. C'est mieux? Vous préferez?