Chapitre XII

La fin du secret

Legolas--------------------

Kira gisait inconsciente dans mes bras, son visage fatigué et maculé de sang. Autour de moi s'était rassemblé elfes et hommes. Tous regardaient Kira avec admiration et crainte. Moi-même, j'avais du mal à me remettre de ce dont je venais d'être témoin. Kira était une atlante.

Ce peuple était légende, un mythe que tous croyaient relever des contes pour enfants. Mais cette nuit, le mythe était devenu réalité. Sous nos yeux, la puissance du peuple ailé avait été révélée.

Mais l'heure n'était pas aux palabres. Pour le moment, Kira était faible et il y avait des centaines d'hommes à secourir et à soigner.

Je pris Kira dans mes bras et l'amenai dans la grande salle qui avait été institué infirmerie pour la circonstance. Lorsque je franchi les grandes portes, toutes les têtes valides se tournèrent sur nous. Des murmures s'élevèrent alors. Je décidai de les ignorer et trouvai une couche de fortune pour y étendre la jeune femme.

Gimli qui m'avait suivi plaça un vêtement sous sa tête et écarta les mèches de cheveux collées sur son visage. Je m'emparai d'une écuelle de cuivre rempli d'eau et y trempai un linge pour lui laver la figure du sang qui la maculait. Je lui essuyais le visage quand je sentis une main se poser sur mon épaule. Je levai les yeux et vis Gandalf accompagné d'Aragorn.

« Comment va-t-elle ? » me demanda le magicien

« Elle est inconsciente mais son pouls est régulier. »

« Je savais que cette aventure m'amènerait à voir beaucoup de choses mais jamais je n'aurais cru rencontrer une atlante. » dit Gimli en la regardant

« Ce monde est rempli de mystères mes amis.» Gandalf fixa Kira un long moment puis me dit « Prenez soin d'elle Legolas et quand elle se réveillera, amenez la dans la salle du trône. »

J'acquiesçai et Gandalf se retira. Aragorn déposa un chaste baiser sur son front et suivi le magicien. Gimli partit avec eux. Je restai donc seul avec Kira. Je fis demander nos affaires et un jeune écuyer couru nous les chercher. Quand il revint, je sortis du sac la cape de la Lorien de Kira et l'enroulai autour de ses épaules. La jeune femme n'avait plus son manteau. Un elfe soigneur qui était venu avec les galadhrims m'avait rapporté qu'elle s'en était servie pour panser la plaie béante du capitaine de la garde.

Quand il m'avait dit cela, je m'étais rendu au chevet d'Haldir. Celui-ci était gravement blessé mais par chance, l'épée de l'uruk ne lui avait transpercé aucun organe vital. Cependant, la blessure lui avait fait perdre beaucoup de sang. Le guérisseur m'assura que sa vie n'était pas en danger mais qu'il s'en était fallut de peu. Il se réveillerait sûrement en fin d'après midi car Haldir était solide et jouissait de la capacité de régénération des elfes.

Je veillai alors Kira toute la journée. A ma grande surprise, plusieurs hommes et elfes étaient venus la saluer malgré son inconscience. Beaucoup tenaient à venir remercier l'ange du ciel qui les avait fait triompher envers et contre tout. « L'ange de la victoire ». C'est ainsi que les hommes l'avaient surnommé. Je souris à cela. Que dirait elle si elle entendait ça ? Je lui passai affectueusement la main sur le visage. Kira...

C'est lorsque le soleil se coucha que Kira ouvrit les yeux. Elle s'assit lentement sur sa couche tandis que je m'étais agenouillé près d'elle pour l'aider.

« Legolas ? » appela t elle encore étourdie

« Oui, je suis là Kira. » Ses pupilles firent le point et lorsqu'elle me vit clairement, elle s'agrippa à mon cou

« Oh Legolas ! Vous êtes vivant ! Comme je suis heureuse ! Je n'aurais pas supporté de vous perdre vous aussi... Où est Gimli ? Comment va Aragorn ?» demanda t elle précipitamment.

« Calmez vous Kira, ils vont bien. Ils vous attendent dans la salle du trône. »

Je l'aidai à se lever et lui offrant le bras, je la menai au roi et à la compagnie. Sur le chemin, je sentis sa main se crisper. Je baissai les yeux sur elle et je lu sur son visage l'appréhension. Je comprenais son inquiétude. La Kira que nous connaissions se révélait être une atlante aux terribles pouvoirs tout aussi intimidante que Galadrielle lorsqu'elle dévoilait l'étendue des siens.

Durant la bataille, lorsque je l'avais vu s'élever dans les airs tel l'ange de la mort pour déclancher la colère du ciel, je fus un moment paralysé de stupeur. Kira, ma Kira, était cette apparition céleste de fureur et de flammes. Mais quand je la regardais à présent, je ne voyais que la jeune femme radieuse et pleine de vie qu'elle avait toujours été. Peu m'importait qu'elle soit humaine ou atlante, elle restait Kira, celle dont j'étais tombé amoureux. Je posai ma main sur la sienne. Elle me regarda et se détendit.

« N'ayez crainte, vous serez toujours Kira à nos yeux. »

Elle appuya davantage son étreinte sur mon bras et bientôt, nous atteignîmes les portes de la salle du trône. Elles s'ouvrirent et nous entrâmes. Le roi et ses généraux alors affairés sur des cartes stoppèrent leurs activités.

« Euh... Salut ! hum... » dit elle mal à l'aise. Moi, je souris à sa désinvolture

Le roi se redressa et s'avança vers nous. Kira tripotait nerveusement ma manche. Théoden s'immobilisa devant elle et la fixa droit dans les yeux. Et lentement, il saisit sa main pour la porta à ses lèvres. Kira semblait tomber des nus. Le roi du Rohan inclina la tête et tous ses sujets présents dans la pièce l'imitèrent, portant leur main à leur cœur. Les yeux de mon amie s'arrondirent et pour la première fois depuis que je la connaissais, elle perdit son latin tandis que ses joues s'empourprèrent.

« Le Rohan vous est à jamais redevable de ce que vous avez fait. Au nom de mon peuple, je vous remercie Kira Lantys. » déclara Théoden

Kira me jeta un petit regard implorant, me demandant ce qu'elle devait faire ou dire. Je ne pu me retenir de rire.

« Euh... Je... » bafouilla t elle. Toute l'assemblée sourit gentiment de sa gêne. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'un roi s'inclinait devant vous « Je vous en prie roi Théoden, je ne mérite pas plus d'honneur que chaque homme ou elfe qui s'est battu à vos cotés. »

Le roi leva un sourcil, étonné par tant d'humilité. Je remarquai cependant que la tristesse assombrit soudain ses traits.

« Ne soyez pas si modeste milady, beaucoup vous doivent la vie... »

« Et je vous dois la mienne madame. » continua une voix provenant du fond de la salle.

La respiration de Kira se bloqua, ses pupilles se dilatèrent. Chancelante, elle porta son regard au-dessus de l'épaule du roi et lorsqu'elle vit celui à qui appartenait la voix, elle fondit en larmes.

« HALDIR !!! » hurla t elle de joie

Elle s'élança vers lui, plantant là sans cérémonie le roi du Rohan. Celui-ci n'en prit pas offense. C'était bien elle ça. Laisser en plan un roi pour rejoindre un ami. Elle s'apprêtait à se jeter sur Haldir mais au dernier moment, elle s'arrêta. Visiblement, elle se souvint qu'il avait été gravement blessé et que lui tomber dessus ne serait pas une brillante idée. Elle lui empoigna néanmoins les mains et trépigna sur place, les larmes couvrant son visage.

« Je croyais que vous étiez mort ! Au mon dieu vous êtes vivant... » Haldir sourit maladroitement, peu habitué à de telles démonstrations d'affection.

« Et ceci je vous le dois. Si vous n'aviez pas tué cet uruk derrière moi et si vous n'aviez pas stoppé l'hémorragie en bandant ma plaie, je ne serais pas devant vous aujourd'hui. » Il porta la main à son cœur « ...Et je ne pourrais contempler votre doux sourire. » ajouta t il en elfique.

Immédiatement, je sursautai. Etait ce une déclaration ?! Qu'avait il voulut dire ? Je sentis aussitôt la pointe de mes oreilles s'empourprer. Kira, elle, ne comprit pas ses derniers mots. Elle exprima une fois encore sa joie de le revoir avant de se diriger vers Aragorn et Gimli pour les accoler. Le nain rougit jusqu'aux oreilles, ce qui me fis un peu oublier ma jalousie au profit de l'hilarité.

L'état de siège fut levé et les femmes s'occupèrent de rassembler les affaires et des vivres pour regagner Edoras. Kira s'en allait avec eux. Aragorn, Gimli, Gandalf et moi, accompagné de Théoden et quelques de ses hommes, nous rendîmes en Isenguard pour rejoindre l'Ent Silvebarbe qui s'était rendu maître de ces lieux selon le magicien. Nous partîmes dans l'après midi et quelques heures plus tard, nous aperçûmes les remparts d'Isenguard. Alors que nous débouchâmes au pied de la tour par la forêt de Fangorn, deux silhouettes sur un gros rocher nous accueillirent.

« Mes seigneurs, bienvenue en Isenguard ! » déclama Merry d'une désinvolture déconcertante

« Oh jeunes coquins ! Une belle chasse dans laquelle vous nous avez entraîné !!! Et on vous retrouve à festoyez et... et... et à fumer !!! » s'excita Gimli derrière moi. Aragorn et moi rîmes.

« Nous sommes assis sur le champ de la victoire et savourons quelques réconforts bien gagnés. Le porc salé est particulièrement savoureux. » dis Pippin d'une décontraction hilarante

« ...Le porc salé ?... » répéta envieusement le nain

« Ah ! Les hobbits... » désespéra Gandalf

« Nous sommes sous les ordres de Silvebarbe qui vient tout juste de reprendre les rennes de l'Isenguard »

Décidemment, ces hobbits ne cesseront jamais de me surprendre. Je fus néanmoins soulagé et heureux de les retrouver en vie et, pour le moins que l'on puisse dire, en bonne santé. Pippin monta derrière Aragorn et Merry avec un rohirm tandis que Gandalf s'entretenait avec l'arbre gardien. Soudain, la voix d'Aragorn attira mon attention jusqu'alors portée sur Saruman en haut de sa tour. Pippin avait mis pied à terre et s'était dirigé vers une source de lumière sous marine à quelques mètres de là.

Il sortit de l'eau une boule de cristal noir. Un apalantir, une pierre de visions perdues ! Gandalf le somma immédiatement de lui remettre la pierre et Pippin s'exécuta non sans une étrange réticence. Après cet incident, nous reprîmes la route de Rohan en direction d'Edoras. Nous chevauchâmes tout le jour et à la nuit tombée, nous atteignîmes le château d'or de Médusel.

Dés le retour du roi dans son palais, de grandes tables furent dressées dans la salle du trône pour le baquet de la victoire. J'avais eu le temps de me laver et de me changer avec les vêtements de mon paquetage. Je n'avais pas vu Kira depuis mon retour et je me languissais de la voir. J'entrai dans la grande salle et pris ma place aux cotés d'Aragorn. Tous réunit, le roi prit la parole.

« Ce soir, souvenons nous de ceux qui ont donné leur sang pour défendre ce pays. Saluons les morts victorieux. » Il leva son verre

« Gloire ! » cria l'assemblée en hissant en triomphe les coupes de vin qu'elle but ensuite.

Et bientôt, la fête commença. Les hommes buvaient et festoyaient de bon cœur, chacun remerciant le ciel d'être encore en vie. Merry et Pippin montèrent sur une table cernée de rohirims. Ils se mirent à danser et à chanter à tu-tête un hymne à la bière de la Comté. Je les regardais se déhancher sous les acclamations bruyantes de leur auditoire quand une main tapota sur mon épaule. Je me retournai pour regarder dans les prunelles pistache de Kira.

« Salut ! » dit elle enjouée

« Salut à vous Kira. » je lui souris

Nous restâmes là à discuter un moment. Pendant qu'elle me parlait, je l'observais. Si belle, si... désirable. Ses lèvres si rouges et appétissantes qui remuaient innocemment alors qu'elle parlait, sans rien savoir du désir qu'elles pouvaient susciter en moi. Le creux de son cou qu'elle dévoilait quand elle remettait une mèche importune derrière son oreille. Je sentais mes sens me jouer des tours. Mes doigts sentaient presque la chaleur de sa peau, mes lèvres, le goût de sa chair.

Je secouai la tête pour chasser ces impures pensées. Plus le temps passait et plus je sentais grandir en moi ce feu de passion qui consumait mon corps et mon cœur. Chaque jour, cet amour que j'entretenais secrètement pour Kira me dévorait un peu plus que la veille. Combien de temps encore allais je pouvoir me contenir ? Je voulais la sentir près de moi, la toucher... Tant de choses que je voulais faire et que je ne pouvais faire car hélas, Kira... ne m'appartenait pas. Son cœur était déjà pris, je le savais.

Lorsqu'elle parlait de LUI, ses yeux brillaient, je le voyais bien. Cet Amal avait de la chance. Je le jalousais et j'en venais à le haïr parfois. Son ami d'enfance était devenu un homme et elle, une splendide jeune femme. Il était normal que l'amitié enfantine se soit lentement transformée en romance. Mon cœur se serra. Je ne pouvais l'importuner de mes sentiments non partagés et la mettre mal à l'aise. Si je ne pouvais l'avoir comme amante, au moins je serais son ami... le plus fidèle.

Certes, une once d'espoir avait germé en moi au gouffre lorsqu'elle avait déposé un baiser sur mes lèvres mais à quoi bon m'illusionner. Elle avait peur et elle ne savait pas ce qu'elle faisait. Elle regrettait sûrement son geste à présent et d'ailleurs, elle n'en avait pas reparlé. Les choses resteraient telles qu'elles étaient... c'était mieux ainsi.

La soirée s'acheva et bientôt, tout le château fut bercé par le sommeil. Kira avait tenu à être traité comme nous autres de la communauté. Elle ne voulait pas de traitement de faveur. Aussi dormait elle en compagnie de la communauté dans une des pièces du palais. Personnellement, je ne dormais pas. Je faisais le guet sur le perron du château, plongé dans mes réflexions. Aragorn, qui ne dormait pas non plus, me rejoignit. La nuit était calme mais je sentais dans l'air une menace grandissante. L'œil de l'ennemi avançait et la crainte s'emparait de moi. Et soudain, je le sentis...

« Il est ici ! » m'alarmai je tandis que la peur se lu dans les yeux du rôdeur

fin de chapitre

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