Another Place, another lifes

Disclaimer : C'est ma première fanfic sur l'univers de Harry Potter. Je tiens à préciser que j'utiliserai les noms et les termes originaux, aussi ne vous étonnez pas si vous lisez muggles au lieu de moldus. Je dépeindrai une Amérique sorcière fictive mais je resterai fidèle aux descriptions d'Ilvermorny et de la société telle qu'elle est décrite dans les livres.
Enfin les maraudeurs et autres personnages sont la propriété de JK Rowling et ne m'appartiennent pas. Sur ce, bonne lecture !
Un grand merci aussi à ma béta readeuse!

Comme souvent en été, ce n'était pas la première fois qu'un orage se préparait à éclater dans les environs de Leicester.
Il n'était pas encore dix heures, mais le ciel était bas et lourd d'un gris sombre.
Personne n'aurait osé s'aventurer dehors, sauf les hiboux postaux. D'ailleurs, une chouette tachetée se posa sur le rebord de la fenêtre d'un cottage de campagne.
L'oiseau se mit à donner de légers coups de bec pour prévenir de sa présence, ainsi que l'importance des courriers qu'elle tenait dans son bec.
« -Ca suffit, arrête un peu ce vacarme Rumeur ! Entre, marmonna une fille de onze ans aux cheveux noirs emmêlés et aux yeux encore bouffis de sommeil.
La chouette s'engouffra dans la chambre avant de se poser sur le bureau et d'y laisser tomber deux lourdes lettres en parchemin. Elle posa son regard noir sur la fillette qui ne s'était même pas ruée sur sa correspondance.
Non, la gamine s'était contentée de chausser ses pantoufles, puis elle regarda avec mépris les deux enveloppes pendant un bon moment avant de les saisir d'un geste sec. Elle tendit ensuite son autre bras à la chouette, qui s'y percha avec un hululement de satisfaction.


Une agréable odeur de pancakes et de bacon grillé embaumait la petite cuisine. La pièce offrait une vue agréable sur la forêt qui était à un demi mile de la maison.
Un bol et une assiette avaient été posés à son attention. Sa tante occupée retourna des pancakes, tandis qu' un garçon de son âge reposait son mug de thé pour la saluer.

- Bonjour, Calliope.
- Bonjour Walker, répondit elle en essayant de contenir son agacement à cause des lettres.
En dépit du fait qu'il soit son cousin, Walker lui ressemblait physiquement : Il avait comme elle, cette peau légèrement hâlée sans être mate. Ses cheveux un peu bouclés, étaient noirs comme ceux de Calliope. Seuls ses yeux étaient différents : bruns dorés, tandis ce que ceux de sa cousine étaient d'un bleu sombre. La dépassant, de cinq centimètres, il était aussi plus mince qu'elle.
Calliope avança et prit place à table en prenant quelques pancakes et en se servant un chocolat chaud.
- Vous avez enfin reçu vos lettres ? demanda aunt Madison avec un sourire. La jeune femme portait une chemise blanche et un jean, des cheveux auburn coupés court et avait l'air bienveillante.
Pour toute réponse, sa nièce posa les courriers sur la table avec mauvaise humeur. Tout en prenant soin de dissimuler sous un pot de confiture, le sceau et l'adresse écrite à l'encre verte de l'expéditeur.
- Bien sûr. Comment aurait il pu en être autrement ? Après tous les hiboux échangés au ministère de la magie, avec cette grande et prestigieuse école de sorcellerie ? Dois-je vraiment me réjouir de cette nouvelle, demanda Calliope avec agacement.
- Je suis d'accord avec toi cousine. Qui laisserait des enfants ne pas bénéficier du meilleur enseignement ? Quitte à ce que les adultes choisissent ce qui est bon pour nous, ajouta Walker qui avait arrêté de sourire.
- Les enfants, voyons ! leur dit Madison en reposant sa tasse de café sur la table.
- Devrais -je être folle de joie ? Ironisa sa nièce qui attaquait son dernier pancake avec précipitation.
Tu sembles oublier, mais moi, je ne l'oublie pas : que ce n'est pas ce que j'espérais, le choix ne m'appartient pas.
- Comme à nous tous ici, Calliope Darkholme, répondit fermement sa tante. Et une école en vaut bien une autre, à ce que je sache.
- Sauf qu'à Hogwarts, je ne connaîtrai personne, il n'y aura pas mes amis… C'est Ilvermorny l'école où j'ai toujours rêvé d'aller, de faire mes études… Et ce rêve est parti en cendres, acheva- elle avec amertume.
- Sur un point, je suis d'accord avec toi, intervînt Walker. Ce dernier avait terminé son petit déjeuner, et caressait doucement Rumeur, à présent perchée sur son épaule.
Nos rêves sont partis en cendres, nous devons nous contenter de ce que nous avons. Mais Hogwarts est plus ancien qu'Ilvermony et sans doute plus intéressant.
- Ça ne change rien ! Ce n'est qu'une injustice de plus à assumer ! répondit durement sa cousine. Merci pour le petit déjeuner auntie, acheva- elle avant de quitter la cuisine d'un pas courroucé.
Madison leva les yeux au ciel, elle ne serait pas à prendre avec des pincettes. Mais elle préféra s'abstenir de toute remarque.
Sa nièce avait raison et il y avait huit mois de cela, ils habitaient encore dans un petit village à quelques miles de Rockford dans l'Illinois…
A présent, ils avaient déménagé bon gré mal gré en Angleterre. Ils étaient dans un pays qu'ils ne connaissaient absolument pas… et pour ses deux nièces, c'était bien plus dur qu'eux, puisque elles étaient privées de la présence de leurs parents.


Affalée contre son lit, Calliope avait sorti d'un de ses tiroirs de bureau le dernier cadeau de ses parents : un étui à baguette.
Elle souleva lentement le couvercle avant d'effleurer du bout des doigts SA baguette.
Bois de sycomore et plume d'oiseau tonnerre, 31,5 centimètres, agréable à tenir en main efficace pour les sorts.
Avant, elle et ses parents allaient souvent au club de Rockford. Elle aimait cet endroit, où les enfants pouvaient apprendre à se servir de leurs baguettes sous la surveillance des parents ou des moniteurs.
C'était bien connu, sur le sol américain: tout sorcier avait le droit de se servir de sa baguette et pouvait l'utiliser même contre les non majs, car le droit de se défendre faisait partie de la constitution sorcière.
Elle n'avait appris là- bas que des sorts de défense, tels que Petrificus Totalus ou Expelliarmus, des sorts inoffensifs comme le Wingardium Leviosa… Elle adorait ces moments précieux . Où elle pouvait encore faire enrager Erato sa petite sœur, puisqu'elle n'avait pas encore de baguette en raison de son jeune âge.
Tout comme le plaisir de lui parler dans ses lettres de son arrivée à Ilvermony de sa répartition en espérant ardemment se retrouver dans la maison du Serpent Cornu.
Mais il n'était plus question de pratiques de sortilèges avec ses parents, plus question non plus d'étudier à Ilvermorny…
La fillette de onze ans ne se sentait pas heureuse dans cet endroit.
Ce n'était pas aussi grand ni boisé que là où elle habitait autrefois. Elle et sa sœur avaient dû apprendre à vivre avec leur oncle, leur tante, ainsi que leur cousin, à accepter de vivre loin de leurs parents, contre leur gré à tous. D'être dans un endroit qu'elle découvrait à peine et une maison qui était totalement différente de son ancienne demeure.
L'endroit qui lui manquait le plus était le vieil érable en lisière de la forêt qu'occupait un fantôme. Le fantôme de la Forêt, un esprit malin prisonnier de cet arbre depuis deux siècles qui connaissait bien des anecdotes sur ces lieux.
Et voilà qu'à présent, elle devait continuer à se plier à des exigences révoltantes: aller à Hogwarts ! Suivre une scolarité là-bas parce que ce n'était pas possible de repartir ! Faire partie d'une maison qu'elle ne connaissait pas ni les lieux. Qu'y avait- il de si excitant à aller étudier dans une « école de substitution » ?

A cet instant, des coups à la porte la tirèrent de ses réflexions.
- Qui est- ce ? Grommela t- elle, en vérifiant que la porte était toujours fermée à clé.
- Ta petite sœur préférée ! Répondit une voix claire et enjouée. On joue à la bataille explosive ? Ça te changera les idées !
Calliope entrouvrit la porte, et observa, les bras croisés sa sœur qui avait déjà revêtu une jolie robe rouge.
- C'est gentil mais je préfère être seule, Erato. Essaie donc avec Walker, je suis certaine qu'il ne te dira pas non.
- C'est avec TOI que je veux jouer, répliqua Erato en rejetant ses cheveux auburn. Et puis tu sais, tu n'es pas toute seule à trouver ça injuste !
Moi aussi, poursuivit- elle, j'aurai bien aimé rester à la maison, continuer à aller acheter des cookies des muffins ou à faire des feux de camps…
Mais au moins on est ensemble et toi tu as de la chance : tu n'y vas pas toute seule alors que moi, si.
- C'est vrai que ce sera moins amusant pour toi quand ton tour viendra, reconnût sa grande sœur sans sourire alors qu'un éclair zébrait le ciel.
- Exact alors ne boude pas pour ça, c'est stupide, nota Erato qui avait mis dans sa poche son jeux de cartes.
- Ne boude pas, sois contente, fais ce qu'on te dit, Hogwarts sera bien… Qu'en savez- vous, vous tous ? Y avez- vous déjà mis les pieds ?! demanda t- elle cette fois énervée.
Dites- moi donc ce que vous y avez vu de si fantastique, quel professeur est si fascinant ? ! Tu ne réponds pas à ce que vois !
Bien sûr ! Personne ne me répondra puisque personne n'y est allé ! Mais moi, si et je veux savoir comment je m'y prendrai pour être heureuse. Pour m'y plaire pendant sept longues années !
Sur cet accès de colère, Calliope saisit l' enveloppe que sa tante avait ramenée dans sa chambre et la froissa en boule avant de la jeter dans un coin de sa chambre.
- Laisse - moi tranquille s'il te plait, murmura- t-elle exaspérée à sa sœur sans lui accorder le moindre regard.


- Tu agis vraiment comme une imbécile.
- N'ai-je plus le droit d'agir comme j'en ai envie, Walker ? Demanda Calliope en écoutant la pluie tomber.
Tous les deux s'étaient installés sur le canapé près de la fenêtre et ils étaient seuls dans la pièce.
- Fais comme bon te semble, répondit- il en sortant doucement de sa poche une petite pierre de jais.
Moi au moins, je suis content et soulagé de savoir… que même si je suis très loin de chez moi je pourrai faire mon apprentissage dans une grande école de magie.
Et si j'ai beaucoup à apprendre, je peux enseigner des choses aux autres : sur notre société dans l'Illinois, les différences de baguettes magiques, de fêtes….
- Ouais… Tout ça n'empêche pas qu'en septembre, je ne pourrais pas partager des secrets et des aventures avec Allanon. Que je ne pourrai pas non plus voir mes parents et leur raconter comment ça se passe.
-Que ferait-on sans hiboux ou portoloins ?
Ecoute, dit-il avec plus de sérieux : ce qui est fait ne pourra être défait, c'est dur pour nous tous, mais on est ensemble. C'est mieux que si Erato et toi, vous aviez été mises dans une famille d'accueil que vous ne connaissez pas, en Californie ou dans le Nebraska ou autre part…
Comme si on avait été refusés sur les listes d'Hogwarts et d'Ilvermony.
- Tu as raison, admit Calliope.
Il lui restait plus de choses qu'elle ne le croyait : ce qui restait de sa famille, sa baguette, ses photos, ses souvenirs, sa magie. D'autres n'avaient pas eu cette chance, elle ne devait pas l'oublier.
Et même si elle devait se contenter de ce qu'il y avait, elle étudierait énormément pour devenir une excellente sorcière. Un jour, elle reviendrait chez elle avec ce qu'elle avait appris.
Pour le moment, elle ferait tout pour que ses parents et le reste de sa famille soient fiers d'elle.
Elle s'en fit la promesse.
-Tu n'as pas encore ouvert ta lettre ? l' interrogea-elle un peu plus détendue.
-Non. Ça me fait un peu peur, répondit son cousin. Si on les ouvrait ensemble ?
-Bonne idée, dit Calliope. Elle se leva pour aller chercher sa lettre.

Le dîner fût plutôt animé. L'orage du matin avait laissé place à une chaleur sèche et intense qui avait perduré pendant la soirée.
Ils avaient organisé une Barbecue Party pour célébrer la double entrée à Hogwarts et le début du week end. Mais les côtes de porc, saucisses, poulet mariné, épis de maïs, salade de pomme de terre, i ne parvenaient pas à distraire Calliope qui était plongée dans une grande discussion sur le premier jour de rentrée avec son oncle : Deneb Darkholme, le frère de son père.
De son côté Erato s'empiffrait de brochettes tout en parlant de quidditch avec son cousin et sa tante. Tous trois semblaient bien s'amuser.
Au moment de servir le dessert , un gigantesque Carrot Cake maison, Deneb se rapprocha de sa nièce.
- Tu es toujours triste et en colère ?
- Oui, mais n'est-ce pas normal ? Mom and Dad me manquent affreusement, tout comme ma maison, mes amis. Et dans peu de temps je ferai ma rentrée dans un endroit que je ne connais absolument pas.
- Ecris nous aussi souvent que tu en auras besoin. Et n'oublie pas que vous reviendrez pour les vacances de Noël, de Pâques.
Madison et moi, ferons tout pour que ça aille mieux.
Et pour vous changer les idées, que penses- tu d'aller demain tous ensemble faire les courses sur le Diagon Alley.
-Ce sera chouette sans doute, soupira elle en passant une main dans ses longs cheveux noirs.
Thanks a lot unca Deneb.
LeDiagon Alley, au moins un endroit où elle serait contente d'aller avant de partir dans un mois pour Hogwarts.

A suivre