Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à J.K. Rowling, le reste à moi et Merlin merci, je ne touche rien sur mes conneries.

Autrice : Mary J. Anna, l'enfant terrible de ce site, l'abreuvant de ses conneries depuis 2009, alcoolique et génie notoire.

So what ? Je pensais revenir avec la suite de ma dernière fanfiction longue mais mon imagination en a décidé autrement. Bien avant la Covid et ses restrictions, j'ai écumé les meilleurs bars de Paris. J'ai dansé sur des tables, embrassé des tas d'inconnus et passé de long moment près de la rue Quicampoix a espéré attirer l'attention d'un taxi à 4h du matin. C'est de cette période aussi glorieuse que pathétique que s'inspire ma dernière création. Toute ressemblance avec des bars de Paris seront volontaires. Je ne peux le nier, je suis parisienne, j'y ai travaillé et ai passé les plus belles nuits de ma vie dans ses rues. Aujourd'hui, je m'inspire de ces nuits pour vous offrir une nouvelle histoire qui je l'espère vous distraira. Et n'oubliez pas, l'alcool, le tabac et les drogues, c'est de la merde, croyez-en celle qui les a testé et est devenue accro aux deux premiers. Ca coûte cher et ça nique la vie, rien de plus. Rendez-moi fière, soyez meilleurs que moi et détournez vous de ces merdes. D'ailleurs j'ai participé à un podcast où je parle de mon alcoolisme, n'hésitez pas à me demander le lien si ça vous intéresse d'entendre la voix derrière ces 70 histoires.

70 ?! Eh oui, je suis surprise moi même. Ceci est ma 70ème histoire publiée ici en plus de 10 ans. La plupart achevées même si certaines je le crains resteront en hiatus perpétuel. Celle-ci ne devrait pas faire partie du lot, espérons. L'engouement autour de ma dernière fanfiction longue m'a énormément touché et j'espère que celle-ci vous plaira aussi. Le registre est totalement différent, si "C'est ton nom que je crains" revenait sur ma plus longue histoire d'amour, celle-ci s'inspire des nombreuses années où j'ai écumé les bars parisiens. Parce que geek et fêtarde, rime dans mon monde. Ne laissez jamais quelqu'un vous dicter qui vous devriez être. Parce que comme le chanterait Lady Gaga : I'm beautiful in my way cause God made no mistake.

WE'RE BORN THIS WAY, BABE !

Bonne lecture !


Wizard's Hunt

Chapitre un

Saturday night


Je ne sais pas pourquoi je continue à venir ici. Je m'interroge pour la énième fois alors que le serveur du Wizard's Hunt, s'éloigne avec ma commande. Les cocktails sont passables, la musique trop forte et la faune locale trop jeune à mon goût.

Pourtant, ce samedi, je me retrouve encore une fois assis dans une banquette à l'écart de la foule, dans l'attente d'un énième cuba libre. Pas par goût, ceci dit. C'est juste le seul et unique cocktail que les barmans réussissent à peu près.

Je ne viens pas non plus pour la compagnie. La bande - Ron, Hermione, Neville et Luna- ne sont jamais revenus depuis l'ouverture du bar il y a six mois, décrétant que l'ambiance n'était pas vraiment à leur goût. Résultat, je viens seul.

Je ne peux pas vraiment leur reprocher, je ne suis pas fan non plus des gamines montrant leur poitrines en s'exerçant sur la barre de pole dance dans des chorégraphies aussi maladroites que dangereuses pour la foule.

Le serveur dépose ma commande avec expertise avant de se fondre dans la foule dense. La soirée bat son plein, il est minuit et l'effervescence a atteint son paroxysme. Je ne viens jamais plus tôt. J'ai fait l'erreur une fois, je me suis ennuyé ferme.

Depuis, j'ai pris l'habitude d'aller dîner avec la bande avant de venir. Ça évite aussi d'avoir à répondre à leurs questions. Ils pensent tous que je vais simplement me coucher après le repas comme eux tous.

Mais je viens ici, chaque samedi soir depuis six mois et je ne saurais dire pourquoi. Je crois que je hais ce bar, au fond. L'ambiance semi-tamisée qui ne trompe personne, les couples exhib' qui baisent pratiquement sur la piste et la communication pseudo féministe sur les barres de pole dance.

« Venez vous amusez et vous exercez en toute sécurité » proclame les affiches, en réalité chaque samedi plusieurs connards se font expulser pour avoir voulu tâter la marchandise et la direction les laisse revenir la semaine suivante. Ce n'est que de la poudre aux yeux.

Je reviens pourtant chaque samedi. Éclusant suffisamment de cuba libre pour financer la révolution cubaine à moi tout seul et devant me glisser dans le magicobus le plus puant et déprimant de la capitale le dimanche matin pour rentrer chez moi.

Seul point positif, la clientèle étant orientée VIP, je peux siroter mes cocktails tout juste passable sans être emmerdé. Contrairement aux tripoteurs en série, l'exclusion des chasseurs d'autographes est définitive et sans appel.

C'est qu'ils ont le sens des priorités dans ce bouge. Choyer les VIP et endormir ces connasses de femem hystéro. Si elles veulent pas se faire tripoter elles ont qu'à pas se balader à moitié à poil en baisant des barres de métal, hein ?

Ok, je hais définitivement ce bar. Je reviens pourtant chaque semaine avec la régularité d'un métronome. C'est comme un appel, je quitte mes amis sobre, la panse pleine après un énième dîner tout ce qu'il y a de plus agréable et la seconde suivante je suis devant ce foutu bar.

Je jurerais que mon corps transplane sans mon accord. Piètre défense, je vous l'accorde. Mais ce lieu exerce sur moi une fascination que je ne m'explique pas. C'est ainsi. J'y reviens toujours malgré les nombreuses promesses que je professe chaque dimanche au dessus de la cuvette de mes toilettes.

Je termine d'une longue gorgée mon premier cuba libre de la soirée alors que des éclats de voix me font tourner la tête vers l'entrée du bar. Sans quitter des yeux les nouveaux arrivants, je fais signe au barman de me resservir.

Au nombre de trois, ils arrivent à eux seuls à capter toute l'attention du bar. S'avançant en premier, une robe scandaleusement courte et coûteuse moulant son corps, un fume-cigarette en nacre entre ses lèvres carmins : la seule et unique Pansy Parkinson.

A sa suite vient Blaise Zabini. Sa chemise exubérante ouverte jusqu'à son nombril laissant entrevoir sa plastique parfaite, plusieurs femmes se pâment déjà d'admiration alors qu'il s'avance un bras négligemment passé autour de la taille de Miss Parkinson.

En dernier apparaît une silhouette élégante, costume noir et chemise blanche, cheveux blond platine savamment plaqués en arrière et attitude hautaine de rigueur. Draco Malfoy toise la foule de son regard argenté que les flashs des quelques photographes encore présent s'empressent de capturer.

La foule entière retient son souffle alors que le trio se dirige vers leur table attitrée au milieu de la salle. Immédiatement une bouteille de Dom Pérignon est déposée avec révérence ainsi que trois flûtes en cristal.

Les anciens Serpentards trinquent avec gravité sous les regards curieux. Ils vident la première coupe dans une chorégraphie parfaitement synchronisée. Le trio des Serpentards est l'attraction principale du Wizard's Hunt.

Depuis six mois, ça n'a pas manqué, chaque samedi ils font invariablement acte de présence à l'approche de la mi-nuit. En témoigne la table pourtant stratégique qui est restée vide jusqu'à leur arrivée. Les dirigeants du bouge ont rapidement compris le filon que représentait le trio pour eux.

Trois anciens Mangemorts repentis, riches et célèbres. Un parfum de scandale et d'interdit les suit où qu'ils aillent, pile ce qu'il faut pour la promotion d'un bar se voulant scandaleusement chic. Les trois personnages fascinent la foule chacun à leur manière.

Tout d'abord Pansy, récemment célibataire après un 4ème divorce ultra médiatisé où elle a encore une fois étalé son cœur brisé en une des magazines, se plaignant de la frivolité de son mari dont les nombreuses aventures ont fait la joie des journaux peoples.

La demoiselle clame qu'on ne la reprendra plus à croire aux mensonges des beaux parleurs et que son prochain mariage sera le dernier. Ce qu'elle tait avec art ce sont les millions de livres que ces infidélités répétées lui ont rapportés.

Cocue magnifique, Pansy a su faire de mauvaise fortune, fortune tout court, caracolant en tête des classements des femmes les plus riches de Londres. Lignes de parfums et de vêtements, ainsi qu'un blog de conseil pour les trentenaires londoniennes en quête du bonheur avec un grand B.

Pansy est l'influenceuse star de Londres, faisant le beau temps sur ce qui est in ou out chez ses consœurs. La robe agrémentée de sequins dorés qu'elle porte actuellement sera sold out dès demain chez son créateur mais aussi sa copie low-cost sur Fashion Witches qui ne tardera pas à suivre.

Tout comme les clichés des nombreux hommes qu'elle embrassera cette nuit pour se consoler. Qu'importe qu'elle reparte seule le matin venu, l'important c'est que les autres y croient. Comme à la transformation subite de son nez passant de crochu à joliment retroussé.

« Depuis qu'Hermione Granger me l'avait cassé en 4ème année, je ne pouvais plus respirer correctement. » s'est-elle lamentée en une du Sorcière Hebdo pour justifier les sorts cosmétiques dont elle a abusé et omettant de dire que c'est Malfoy qui fit les frais de la colère d'Hermione cette année là.

Blaise lui s'illustre par sa roublardise. Avocat star de tous ses amis de Serpentards, il s'est battu pour établir qu'ils avaient été manipulés par leurs parents mais n'adhéraient pas à la mentalité raciste et rétrograde de Voldemort.

Nott, Greengrass, Parkinson, et bien entendu Malfoy, on ne compte plus le nombre de Serpentard à qui il a permis de repartir de la case départ sans passer par la case prison. Avocat respecté, Maître Zabini fait trembler tous les tribunaux de Londres en n'ayant encore perdu aucun procès.

Sa vie amoureuse intrigue tout autant mais le jeune magistrat ne laisse rien rejaillir dans la presse, menaçant de procès tout ceux ayant obtenu des photos compromettantes. Les photos disparaissent comme par magie dès que Maître Zabini affirme leur inexistence.

Façonnant la réalité à son gré, il règne sur la justice sorcière comme il régna sur les réunions de Slughorn du temps de Poudlard. Figurant parmi les listes des sorciers les plus influents de moins de trente ans, Blaise a su rebondir intelligemment.

Si ces deux protagonistes sont illustres, ce n'est pourtant pas eux qui retiennent mon attention. Celui dont je ne peux détourner le regard c'est Malfoy. Le plus discret de ses camarades, Nott à sa communication et Zabini couvrant la partie juridique, rien n'est publié sans son accord.

Une rupture cordiale et polie avec Astoria Greengrass, les dons aux associations pour les sorciers nés-moldus et les cracmols médiatisés. La famille Malfoy s'est refait une virginité grâce à son dernier membre.

L'entreprise familiale n'a jamais été aussi florissante qu'avec Draco à sa tête. Entre actions caritatives et avancées médico-magiques innovantes, la dynastie Malfoy s'est imposée à l'avant-garde du buisness social.

Si juste après la guerre ce nom évoquait la honte du monde magique, l'entre-soi et la promotion sociale d'un monde magique en déclin, se raccrochant à la gloire d'un sang gangrené par l'inceste. Désormais il évoque l'ouverture sur le monde et une avancée magique sans précédent.

Les premiers couples homosexuels découvrant les joies de la parentalité, les bourses attribués aux nés moldus avec la fondation Hermione Granger et l'école Rusard et son réseau permettant aux Cracmols du monde entier de trouver leur place dans le monde sorcier.

Sans parler du vaccin Malfoy qui a pratiquement éradiqué le cancer chez les Moldus. Plus personne n'éprouve de honte à s'associer au nom des Malfoy grâce à l'implication de Draco qui a su mêler son sens inné des codes sociaux et sa passion pour l'art des potions pour le meilleur.

Je le regarde au centre du bar, riant aux éclats pour la énième fois de la soirée. Ses cheveux blonds sont en désordres et sa chemise est sortie de son pantalon. Disparue l'élégance du début de soirée, alors que je sirote mon quatrième cuba libre et que les serveurs évacuent leur troisième bouteille de champagne.

Blaise fût le premier à quitter la table, dansant avec une jolie blonde ayant eu le courage de s'avancer jusqu'à leur table. Suivi Pansy, se consolant dans les bras du jeune magistrat pressenti pour devenir le futur ministre de la magie.

J'observe leurs silhouettes se contorsionnant sur la musique générique omniprésente dans cet espace confiné. Malfoy est toujours le dernier a enfin se lâcher. Femme ou homme, le jeune héritier Malfoy, ne fait pas de discrimination de genre, tant que celui l'accostant répond à ses critères internes.

J'ai beau l'observer chaque samedi, je ne sais toujours pas ce qui distingue le refus du sésame pour une soirée auprès de l'ex-Prince des Serpentards. Ce soir, pourtant nul n'ose s'avancer alors que je vide mon cinquième verre.

Pris d'une impulsion alcoolisée, je me vois m'approcher de la table désertée des Serpentards. Je m'assoie sur la chaise naguère occupée par Zabini, me servant une coupe de champagne pour me donner une contenance.

« Bonsoir Malfoy. »

Son regard surpris me fait esquisser un sourire. Si leur trio est devenu le point de mire du bar au cours des derniers mois, ma présence est restée confidentielle. Je remplis son verre avec plus d'assurance que je n'en ressens.

« Potter, que fais-tu ici ?

- Je m'amuse comme toi. Est-ce interdit ? »

Il secoue la tête, acceptant la coupe que je lui tends. Nous trinquons maladroitement, nos paroles se perdant dans la musique trop forte du bar. Oui, je ne sais ce qui fait que je reviens chaque samedi ici. Si ce n'est que tu y es aussi, Malfoy.

A suivre ...


Posté le 24 Octobre 2021 à pas loin de 3h30.

Je n'ai jamais été un exemple à suivre et je ne le prétendrais jamais. J'ai conscience que ma force de caractère a sauvé ma famille de l'influence néfaste de ma mère perverse narcissique mais j'en ai payé le prix. J'ai été haï, mise plus bas que terre et considérée comme un monstre par beaucoup la majorité de ma vie. Mais dans les bars je n'avais pas à me justifier. Ils ont été mon échappatoire et ma salvation pendant une bonne partie de ma vie et il est temps de leur rendre hommage. En espérant que ça vous a plu.

Merci et à la prochaine.

Mary J. Anna.

'"Nous sommes les seuls à pouvoir décoder notre histoire, à pouvoir retrouver la source de nos propres bugs et corriger nos erreurs." Night Shift.