Publié le 15/11/2022.
Un chapitre qui aurait du sortir le 10 novembre mais j'ai eu un peu de mal à l'écrire. Désolé ^^'. Bonne lecture !
Chapitre 15 : Le Retour d'Inspecteur Malfoy
Si les chuchotements sur son passage étaient quelque chose auquel il s'était habitué lors de ses deux vies, entendre continuellement le titre "chasseur de troll" était plus qu'agaçant pour Harry. "Survivant" ou "Celui-qui-à-survécu" sont déjà bien assez.
- Pourquoi et comment s'est-il retrouvé dans la grande salle ?! Et comment est-ce possible qu'aucun des professeurs ne l'aient remarqué sur le chemin ?! Il empeste la goule crevée et chacun de ses pas faisait trembler les tableaux ! S'énervait Harry dans son dortoir, à l'abri sous un puissant sort d'intimité.
Dumbledore était maintenant plus que méfiant si le brun en jugeait par son regard appuyé lors de chaque repas depuis maintenant trois jours. L'un des professeurs avait dû lui rapporter sa légère… perte de sang-froid et ses compétences plus que supérieur aux autres premières années.
- Je ne sais pas… je ne l'ai même pas senti passer les barrières du château. Même si elles sont affaiblies pendant Samain, les trolls des montagnes sont loin d'être discrets… Fit Poudlard en regardant le plafond. Allez… soyons positif : les Serpentard te disent « bonjour » quand ils te croisent maintenant. Enfin, la plupart… Les autres semblent t'éviter encore plus qu'avant.
- Ouais… Drago dit que beaucoup de Serpentard me respecte parce que j'ai réussi à nous éviter un retrait de 50 points... Ah ! Et pour leur avoir sauvé la vie, aussi… D'autres ont peur de moi maintenant.
- Bof, au moins, il ne te rejette pas ouvertement comme avait pu le faire Gryffondor.
Harry grogna, Gryffondor n'avait pas vraiment été toujours là pour lui, c'est vrai, mais ce n'est pas une maison horrible non plus. Les Gryffondors s'étaient battus à ses côtés pendant la bataille de Poudlard. Même si, tout comme lui, ils étaient tous dans le mauvais camp…
Quoi que maintenant qu'il y pensait, il n'y avait que des mauvais camps !
- Les cours de ce soir seront sur les fêtes traditionnels ou l'Occlumancie ? Fit Harry en relevant les yeux. Poudlard ? Demanda-t-il au vide lorsqu'il se rendit compte qu'elle avait disparu.
Mais. Qu'elle. Feignasse !
Harry regarda un instant le livre sur les anciens rites et fêtes sorcières. Il pouvait très bien le lire seul de toute façon. S'installant correctement dans son lit, il l'ouvrit à la première page… Pour finalement le claquer d'un coup sec après avoir terminé l'avant-propos. Il pouvait bien se reposer lui aussi.
Par Merlin, la paresse était-elle contagieuse ?
...
- Potter. Appela Nerys, le lendemain matin, à l'instant même où Harry quitta son dortoir pour entrer dans la salle commune.
Comme à son élégante habitude, l'actuel prince de Serpentard était installé dans le fauteuil le plus snob et confortable de la salle avec un livre d'arithmancie avancé qu'il tenait d'une main.
Un bref instant Harry imagina un chat blanc au regard grincheux sur ses genoux et un cigare dans l'autre main du septième année.
Devrait-il lui baiser la main ?
- Je ne t'ai pas manqué de respect, j'espère ? Dit le brun avec un sourire.
Mais il fut le seul à comprendre la référence lorsque Nerys fronça les sourcils avec un simple "non" septique.
Tant pis. Même si l'entendre lui répondre avec un accent italien aurait été incroyable.
Les sorciers n'avaient vraiment aucune culture.
- Laissez-nous. Dit finalement Nerys.
Et comme si la salle commune lui appartenait, tous les Serpentard s'éclipsèrent. Soit vers leur dortoir afin de finir de se préparer pour cette journée de cours, soit vers la grande salle pour le petit-déjeuner.
C'était un peu angoissant si Harry devait l'avouer.
- Je voudrais parler de ce qu'il s'est passé à Samain. Continua immédiatement le prince à l'instant où le dernier Serpentard non désiré quitta la pièce.
- Euh… oui ? Dit maladroitement le survivant.
De quoi voulait-il discuter ? Surtout qu'en tant que bon serpent, son visage était tout à fait illisible. Harry n'avait aucune idée d'à quelle sauce il allait être mangé.
- Tu es décidément quelque chose, Potter. Soupira finalement Nerys après un instant.
- Évidement, je suis le survivant. Ne put s'empêcher de répondre Harry. Il s'amusait peut-être un peu trop avec cette phrase depuis son "retour".
Le Serpentard le contempla un instant avant d'afficher un léger sourire.
- Effectivement... Tu as combattu un troll des montagnes à toi tout seul en quelques minutes, avec des sorts de premières années, et même quelques informulés. Tu as repoussé Julian et Meredith pour les protéger d'un simple mouvement de baguette et tu as sauvé Gemma. Impressionnant.
Harry se demanda un instant qui pouvait bien être Julian et Meredith.
- J'ai dû tenir une réunion de cour en urgence pour savoir quoi faire de toi. La plus animée de ses dernières années, d'ailleurs.
« Une réunion de cour ? »
- Une espèce de conseil avec les différents élus de Serpentard. Un mini magenmagot en quelque sorte. Lui dit Poudlard alors qu'elle était assise sur le canapé non loin de Nerys depuis à peu près la moitié de son discours.
- N'aurais-je pas dû être là pour me défendre ? Demanda Harry en s'installant sur l'un des fauteuils qui faisait face au Serpentard plus âgé.
- Les Serpentard sont sournois, je ne t'apprends rien. Répondit-il avec un regard entendu.
Cela fit sourire Harry.
- Qu'en est-il alors ?
- Tu es trop jeune pour apprécier le suspense, je vois. Soupira le prince. Il a été décidé que tu serais le nouveau baron.
- Le baron ? Demanda Harry après un léger blanc.
- Pour tout te dire, la plupart des Serpentard ne t'apprécient pas ou se méfient de ta simple présence ici. Beaucoup d'entre eux ont perdu des proches pendant la guerre et il avait peur de toi et de ce que tu représentais.
- Qu'est-ce que je représentais ?
- Un gentil héros lumineux à vomir qui détesterait tout ce que Serpentard était et qui n'hésiterait pas à nous pourrir la vie sous prétexte de purger le mal.
Harry grimaça intérieurement en réalisant qu'une telle description fut vraie dans une autre réalité.
- Mais l'histoire du troll a prouvé à certains que tu pouvais vraiment être autre chose que toute l'image qui a été conçue pour toi depuis presque 10 ans. Ils auront sûrement encore un peu de mal à t'accorder leur confiance, particulièrement les années supérieur, mais un Serpentard n'oublie pas une dette comme celle-ci. Donc, tu obtiens dès aujourd'hui le titre de Baron.
- Et qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
- Oh, tu es trop jeune pour ça ! Rit-il. Toute cette partie de notre histoire n'est expliquée qu'aux cinquièmes années. Donc ne te prends pas la tête… ou cherche par toi-même.
Et il disparut à travers la porte dans un tourbillon de cape à la Snape, ses cheveux cendrés ébouriffés par le léger courant d'air des cachots.
Un vrai prince charmant.
Et presque comme un signal invisible, tous les Serpentard réintégrèrent la salle commune comme si rien ne s'était passé.
- Whoa… Même moi, je trouve qu'il a la classe. Soupira Poudlard en regardant l'entré de la salle commune qu'avait emprunté le septième année.
Harry fronçait les sourcils.
- Mais comment il a fait ça ? On dirait un héros de comics qui… Murmura-t-il.
« Attends, le courant d'air pour donner un effet dramatique… c'était toi, n'est-ce pas ? » Pensa-t-il en se tournant discrètement vers Poudlard.
- Je suis tellement géniale. Dit-elle simplement. C'était une sortie magistrale.
Harry soupira. Il allait devoir étudier la fameuse hiérarchie de Serpentard et il se demandait s'il allait vraiment pouvoir compter sur l'âme.
- Mais oui. Lui répondit-elle quand bien même il n'ait posé aucune question. Je te promets d'être là à dix-sept heure pour tout t'expliquer. Ce ne sera pas vraiment long de toute façon.
Elle eut seulement trente-neuf minutes de retard et haussa les épaules devant le regard courroucé du survivant à cette constatation.
- Bien… Commença-t-elle en se raclant inutilement la gorge. Il y a, en tout, six titres différents au sein de la maison Serpentard. Cette hiérarchie existe depuis les fondateurs. C'était à la base un jeu de rôle que Salazar appréciait lors des cours de politique et il s'est étendu au fil des ans pour avoir une place très importante dans toute la maison malgré l'abandon du cours.
- Il y avait un cours de politique dans un collège ?
- Il n'était disponible qu'à partir de la cinquième année, donc on peut considérer que c'est un cours pour les lycéens. Enfin, bon. Nous avons donc, telle une chaîne alimentaire, un ordre précis pour ces titres.
- J'imagine que « Prince » est en haut.
- Tu es extraordinaire. Ce dortoir s'illumine devant ta logique et ton intelligence.
- Ouais, ouais. Fit Harry en roulant des yeux. Continue.
- Le baron est le niveau le plus bas. Être baron te donne une petite importance dans les choix lors d'une réunion de cour.
- Ah ? Les décisions ne sont pas prises à la majorité ?
- Tu pensais sérieusement que les Serpentard travaillaient comme le ferait une démocratie ? Non, le prince a toujours le dernier mot. Simplement, toi baron, tu as le droit à la parole.
Harry hocha la tête. Jusqu'à présent, ça n'avait rien de compliqué.
- Ensuite, nous avons le Vicomte, puis le Comte, le Marquis, le Duc et comme tu l'a si incroyablement deviné tout à l'heure : le Prince.
- À quoi ça sert d'être Baron ? À part avoir le droit de parler pendant les… réunion de cour ?
- Les Serpentard de première année et deuxième année sont obligés de t'obéir.
- … Tu plaisantes ?
- Pas le moins du monde. Bien sûr, si tu donnes un ordre inconvenant, les autres Serpentard dont les titres sont supérieurs au tien, autrement dit tous, peuvent de donner un blâme ou même te bannir de la cour et tu perdras ton titre.
Poudlard continua ses explications sur les différents devoirs d'un tenant de titre, mais globalement, peu de chose incombait aux barons. Ils n'avaient que peu de pouvoir. Il apprit cependant qu'il existait plus d'un Serpentard par titre. Il n'y avait qu'un seul prince bien sûr, mais deux Duc. Le reste des titres étaient au nombre de trois. Du moins, jusqu'à maintenant. Il y avait à présent quatre Baron. Les trois autres étaient des étudiants de cinquièmes années.
D'ailleurs, chacun portait une broche spécifique au Baron avec leurs armoiries familiale dessus. Nerys devrait sans doute s'occuper de celle d'Harry dans les prochains jours. Probablement.
- Comment fait-on pour grimper les échelons ?
- Tu te moquais de ça il y a peu et maintenant, tu veux savoir comment devenir Prince ? S'amusa Poudlard.
- C'est simplement pour ma culture. Répliqua Harry en croisant les bras pour tenter de la convaincre avec une posture confiante.
Elle ne fut pas convaincue.
- Les duels entre deux tenants de titre permettent les échanges. Si tu bats un Marquis, tu deviens un Marquis et il descendra au niveau de Baron : c'est le droit de conquête. Comme c'est une version un peu enfantine du monde réel, non seulement le perdant ne meurt pas, mais il garde un titre quand même, bien qu'inférieur.
- Le droit de conquête existe vraiment ? Demanda Harry.
- Bien sûr. Si tu tues l'héritier d'une noble et ancienne famille et que celui-ci n'a aucun autre héritier, ni aucune famille ne pouvant reprendre la succession alors, afin de ne pas perdre cet héritage, il t'est légué par droit de conquête. Le ministère a, évidemment, mis de nombreuses lois là-dessus afin que personne ne tue sont voisin parce qu'il est riche et sans enfants, mais c'est toujours d'actualité. Si tu étais parvenu à tuer Voldemort la dernière fois, tu serais devenue le nouveau seigneur de Serpentard par conquête.
Harry en était sans voix.
- Il est même déjà arrivé que de vieux seigneurs sur leur lit de mort demandent à un domestique de confiance de les tuer afin que le droit de conquête puisse fonctionner. C'était un moyen détourné de garder un héritage puisqu'il n'est pas toujours possible de léguer son titre à n'importe qui.
- Et si quelqu'un me tue ?
- Petunia Dursley, anciennement Evans, deviendra la nouvelle Lady Potter grâce au sang qu'elle partage avec ta mère.
Harry s'étouffa.
- Je plaisante ! Dit-elle rapidement en le voyant proche de vomir. Les moldus et crakmol ne peuvent pas accéder à un héritage magique.
Mais cette blague ne fut pas appréciée à sa juste valeur et Harry s'évanouit de peur.
- Un tel fragile… Fit Poudlard en s'accroupissant près de son corps inconscient.
Au moins, il était déjà dans son lit. Dommage, elle qui se sentait pourtant suffisamment motivée pour commencer les cours d'Occlumancie.
Tant pis pour lui. Elle le laissa là et disparu.
…
Ce n'était que début du mois de novembre et les problèmes s'enchainaient. Drago arriva au dortoir, un après-midi de libre, avec un visage aussi pâle que la mort.
- Qu'est-ce qui se passe ? Osa demander Harry après quelques secondes.
Et lorsque le blond avoua qu'il pensait que Serverus Snape, son parrain, était impliqué dans l'histoire du vol de Gringotts -qui, rappelons-le, n'en est pas vraiment un- le survivant tomba de son lit sur lequel il était perché.
- Mais comment… Harry respira profondément. Comment en es-tu arrivé à une telle… supposition ?
Drago expliqua qu'il souhaitait simplement aller le voir pour des questions sur le cours de potions. Son parrain adorait lorsqu'il s'intéressait à sa matière et il tenait à maintenir un niveau de potion supérieur à celui d'Hermione Granger. Il mourrait de honte si jamais elle venait à le battre. Harry n'osa pas lui dire que Serverus faisait preuve de tellement de favoritisme que ça ne risquait pas d'arriver.
- Et quand je suis entré dans sa salle de classe, il était avec Rusard qui soignait sa jambe ! Tu aurais vu ça ! Ce ne pouvait être qu'une morsure ! Et elle était immense ! Toute sa jambe était pleine de sang et de bleus avec de grandes traces de dents.
Cela n'aurait pas été si évident de faire le lien entre la blessure et la pierre philosophale… si seulement Harry ne lui avait pas parlé de son escapade nocturne avec Neville et de leur rencontre non prévu -sauf par Dumbledore- avec un Cerbère immense !
- Il a, peut-être, été blessé par… Harry réfléchis à un mensonge plausible… complètement autre chose ?
Aucun mensonge plausible ne lui était venu à l'esprit.
- Il a dit que la créature qui l'avait blessé était une sale bestiole dont on ne pouvait pas surveiller les trois têtes à la fois !
Harry pinça les lèvres. Bon, il ne pouvait pas argumenter avec un discours pareil. Snape était vraiment un idiot. Pourquoi n'a-t-il pas fermé sa salle de classe à clé au juste ? Qu'aurait pensé n'importe quel autre élève ou même professeur en voyant une blessure comme celle-ci ? Pour un espion, il était loin d'être discret.
Ou peut-être était-ce un coup monté avec Dumbledore ?
Il devenait paranoïaque.
- Et il m'a chassé de sa salle de classe ! Tu te rends compte ?! Chassé comme un vulgaire Gryffondor ! Moi !
Le survivant hocha la tête, affichant un faux air affligé pour soutenir le blond.
- Il est forcément impliqué ! Termina Drago en s'asseyant brutalement sur son lit. Probablement pour empêcher Dumbledore ou Hagrid de voler quoi que garde ce chien des enfers.
Harry se frappe le front, maudit, il était maudit. Le troll et maintenant ça ? Le sort s'acharnait sur lui. C'était une punition céleste pour vouloir changer le futur, il commençait vraiment à le croire.
Maintenant, Drago voulait encore plus enquêter pour innocenter son parrain. Et il avait du mal à trouver des arguments pour l'arrêter. Il avait aussi peur de ce qui pourrait arriver au blond s'il le laissait se débrouiller tout seul.
- Il… il ne volerait pas les gobelins… C'est mon parrain et… Tenta de faire comprendre Drago.
- Je te crois. Je suis sûr qu'il est innocent. Le rassura Harry.
En fait, il savait qu'il était innocent parce qu'il savait que c'était en réalité Quirrel. Sans quoi, nul doute qu'une fois encore, il serait certain de la culpabilité de Snape. Il avait, après tout, la tête de l'emploi.
- Comment peux-tu être aussi magnanime ? Il est tellement infect avec toi que même moi, je commence à en être affligé. Et pourtant, tu ne fais rien pour le mettre en colère, et même maintenant, tu le défends...
Harry eut un sourire crispé. Il ne défendait PAS ce connard. Il savait simplement la vérité. Et il n'était pas magnanime non plus. Un jour ou l'autre, il ferait regretter au maître des potions toutes ses injures et erreurs. Il ne lui pardonnerait pas, qu'importe qu'il fut en réalité de son côté, il ne pouvait pas tout oublier et faire table rase du passé ! Surtout quand cela se déroulait encore aujourd'hui !
Drago passa les sept jours suivant entourés de différents brouillons et avait même prit un tableau en liège d'une ancienne salle de classe pour le mettre dans le dortoir et continué d'enquêter. Des morceaux de feuilles volantes, des fils rouges magiques reliant des photos mouvantes, articules de journaux ou notes se baladaient partout sur ledit tableau.
Lorsque Theodore et Blaise entrèrent dans le dortoir, ils lancèrent un regard interrogateur à Harry alors que Drago continuait de noircir des morceaux de parchemin et de les accrocher au mur. Le survivant leur fit un simple signe de tête les invitant à ne pas chercher à comprendre.
Et c'est ce qu'ils firent. La maladie mentale de Potter était contagieuse, ils en avaient maintenant la certitude.
Drago, faisant totalement abstraction de ce qui l'entourait, décida de concentrer ses efforts sur la chose volée par Hagrid sous les ordres de Dumbledore. S'il savait ce que c'était, il aurait une piste pour innocenter son parrain.
- Je m'inquiète pour lui, Harry. Dit Poudlard assise sur le lit du survivant juste à côté de lui alors qu'ils observaient tous les deux Drago arracher un article de journal de son tableau en liège pour murmurer : « Je dois me concentrer sur ça. »
- Moi aussi…
- Tu as dit quelque chose ? Demanda le blond en se tournant vers lui.
- Non. Je me parlais à moi-même.
La semaine suivante est rythmée par les « progrès » de l'enquête de Drago, mais aussi et enfin, par les cours d'Occlumancie de Harry.
- Le directeur commence vraiment à te surveiller de très près, j'ai peur qu'il décide de fouiller ta tête et au vu de tes capacités médiocre d'Occlumancie, il y trouvera tout ce qu'il voudra et toi et moi seront fini.
Harry grogna que ses capacités se seraient améliorées il y a plusieurs semaines si elle n'était pas la reine de la procrastination. Poudlard ne répondit rien.
...
La saison favorite du survivant pointa enfin le bout de son nez quelques jours plus tard. Il ne parlait pas de l'hiver, mais bien de la saison de Quidditch et le premier match se tiendrait prochainement. Match auquel Harry ne participera pas. Il le regrette quelque peu. Il aimait sincèrement le Quidditch et la sensation de voler sur un balai lors d'un match avec toute l'adrénaline que cela incluait était inimitable.
Au moins, il y avait un avantage à ne pas être sur le terrain. Il pouvait apprécier tous les commentaires aussi utiles que drôle de Lee Jordan. Harry comprit très vite pourquoi il était un des amis les plus proches des jumeaux Weasley.
- JORDAN ! S'exclama le professeur McGonagall après un commentaire sur la beauté d'Angelina Johnson, une poursuiveuse de Gryffondor.
- Désolé, professeur.
D'accord, Harry pouvait l'admettre, les commentaires de Lee n'étaient pas TOUJOURS utiles. En revanche, il commentait vraiment comme un professionnel. Harry n'avait même pas besoin de regarder le match pour savoir exactement ce qu'il s'y passait. Sauf peut-être pour une chose.
- Adrian Pucey se précipite vers les buts, mais il est arrêté par un Cognard envoyé par Fred ou George Weasley, impossible d'être plus précis. Continuait de commenter Lee sans s'arrêter un instant. Le match était plutôt intense.
Mais le cognard venait en fait de George. Harry en était plus que certain. Ce dont il était un peu moins certain, c'était de comment il était capable de le savoir.
C'était un beau match.
Sauf bien sûr lorsque Serpentard, comme à son habitude, ne pouvait s'empêcher de tricher et de faire des fautes volontaires. Harry grimaçait au contraire du reste des Serpentard qui acclamait leur équipe quoi qu'il puisse arriver. Harry, lui, n'était pas vraiment satisfait de cette habitude de sa maison. Et il n'était pas le seul.
- Donc, après cette odieuse tricherie…
- Jordan… Menaça le professeur de métamorphose. Mais après tout, elle aussi trouvait cet acte d'antijeu odieux.
- Je voulais dire cette faute scandaleuse.
- Jordan, c'est assez. Dit la vieille femme un peu plus fermement.
- Désolé, désolé…
Il n'était pas désolé.
Elle non plus cela dit.
Surtout lorsque ce fut finalement Terrence Higgs qui parvint à s'emparer du vif d'or. Mais les excellentes performances des jumeaux Weasley et d'Olivier Dubois avait donné beaucoup de fil à retordre aux Serpentard laissant les spectateurs très investis du début à la fin. C'était vraiment un match passionnant.
Et, alors qu'Harry prenait son temps pour quitter les gradins au contraire de Drago qui devait se dépêcher d'aller à son cours de soutien de botanique, il croisa l'équipe de Gryffondor.
Avant qu'il n'ait pu s'en empêcher, il fit ce qu'il faisait souvent après un match lorsqu'il était dans l'équipe des rouge et or: il félicita ceux qui l'avaient marqué.
- Super coup contre Flint, George, j'ai vraiment cru que le cognard que tu lui avais envoyé briserait son balai en deux. Dit-il sans s'arrêter de marcher vers le château alors que les joueurs se dirigeaient vers les vestiaires.
L'équipe de Gryffondor grommela contre lui, certain qu'il s'agissait d'une moquerie et tous continuèrent leur chemin sans s'en soucier davantage.
Tous sauf Fred et George Weasley qui était simplement planté sur le gazon tels des Sims à qui ont aurait supprimé l'action.
- Vient-il… ?
- Je crois bien… Mais comment ?
- Qui sait ? Un sort ?
- Un enchantement ?
- Une malédiction ? Terminèrent-ils ensemble en se lançant un regard curieux.
Mais ils ne pouvaient en être sûrs. Ce qu'ils savaient c'est qu'Harry Potter venait de les différencier aussi simplement que s'ils n'étaient pas des frères jumeaux identiques alors que même leur propre mère n'y parvenait pas toujours. Ils ne savaient pas quoi en penser. En être heureux ou méfiant ?
Ils furent sortis de leur pensé par Angélina qui les appelait depuis la porte des vestiaires, leur demandant ce qu'ils étaient en train de faire. Aucun des deux n'en parla à qui que ce soit. Décidant de se pencher sur la question plus tard.
Harry n'avait aucune idée de ce qu'il avait déclenché. Il était déjà de retour au château avec une lettre à peine écrite qui venait d'Hagrid. Une nouvelle invitation pour fêter la victoire de Serpentard. Mais il savait parfaitement que s'il y allait sans Drago, le blond ne lui pardonnerait pas facilement de se mettre entre lui et son enquête, alors il donna un horaire au demi-géant où ils étaient tous deux disponibles.
Et Drago était, cette fois, plutôt heureux d'être invité à prendre de l'eau chaude avec des orties accompagné de gâteaux secs immangeables qu'il devrait probablement donné au chien baveux.
Cela allait faire avancer son enquête, il en était certain.
Et il ne fut pas déçu.
- Touffu ? Demanda le blond avec un regard septique.
- Il est à moi. Je l'ai acheté à un ami grec que j'ai rencontré l'année dernière.
- Mais pourquoi l'enfermé… ici ?
- Je l'ai prêté à Dumbledore pour garder la-
Drago n'avait fait aucun bruit dans l'espoir qu'Hagrid continue son explication comme l'idiot de voleur qu'il était aux yeux du blond mais malheureusement, il s'arrêta avant d'en dire trop. Ou plutôt, car il en avait trop dit depuis bien longtemps.
- Garder quoi ? Demanda innocemment Drago en voyant qu'il ne continuerait pas de lui-même.
- Ça suffit. Plus de question. Vous vous mêlez de chose dangereuse qui ne vous regarde pas. C'est une affaire entre Dumbledore et Nicolas Flamel.
Drago s'était un peu rétracter lorsque Hagrid dit qu'il se mêlait de chose dangereuse mais reprit confiance en voyant Harry à ses côtés et surtout en entendant une nouvelle information qu'il utilisa avec plaisir pour narguer un peu Hagrid sans pouvoir s'en empêcher.
- Nicolas Flamel, hein ?
Hagrid eut l'air furieux contre lui-même avant de murmurer de manière inquiétante. Ils furent de nouveau mis à la porte rapidement.
- Si tu continues, il ne nous invitera plus jamais. Soupira le brun.
- Son thé est immonde et ses gâteaux ne sont pas mieux, on ne rate pas grand-chose. Répliqua Drago immédiatement en marchant vers le château.
Harry soupira simplement avant de le suivre.
- J'imagine que tu veux qu'on fasse des recherches sur Nicolas Flamel ? Demanda Harry alors qu'ils entraient dans leur dortoir.
- Pourquoi faire ? Tout le monde sait qui est Nicolas Flamel. Devant le regard étonné de Harry il précisa. Tous les sang-purs savent qui est Nicolas Flamel.
« Tous les sang-purs sauf Ron une fois de plus alors… » Se dit Harry.
Et en quelques secondes, Drago lui apprit tout ce que Hermione avait passé des mois à chercher à la bibliothèque.
- Donc, il ne fait aucun doute que ce qu'a volé Dumbledore est la pierre philosophale de Nicolas Flamel. Termina Drago en s'approchant de son tableau de liège d'enquêteur pour le mettre à jour.
Mais il avoua ne pas comprendre l'intérêt de la cacher à Poudlard, ni même pourquoi la cacher du tout. Elle existe depuis près de six siècles. Alors pourquoi maintenant ?
Il avait besoin d'un deuxième tableau en liège. Les feuilles et les notes se superposaient trop pour qu'il puisse les relire correctement.
Harry était presque étonné. En fait, il ne savait plus quoi penser de l'enquête du blond. Soit Drago était vraiment un très mauvais enquêteur, soit c'était sincèrement un génie incompris.
- Pourquoi Dumbledore voudrait la pierre ? La jeunesse éternelle ? Peut-être. En tout cas, maintenant je sais que mon parrain n'a rien à voir avec ça. La pierre n'est utile à aucune potion. Mélanger l'alchimie et les potions n'est voué qu'au chaos... Et oncle Sev' n'a aucun autre intérêt dans la vie que les potions.
- Dit comme ça, c'est juste triste. Souligna Harry.
Drago haussa les épaules.
