La page est enfin tournée

Auteur : Garouf

Disclaimer : Tout est évidemment à J.K. Rowling qui hurlerait sûrement si elle voyait ce que je fais de ses chefs d'oeuvre. Mais si ça peut la rassurer, je ne gagne rien à écrire cette fic, si ce n'est me faire plaisir et vous faire plaisir vous aussi, évidemment.

Rating : Je rêve de faire un R et même un NC-17 mais je pense que je me contenterai d'un PG-13 pour cette histoire. Si jamais j'écris des passages moins soft, je vous préviendrai au préalable et au pire, n'hésitez pas à me le faire savoir ! Je suis ouverte à tout commentaire.

Résumé : (slash SS/HP) Il a fallu trois ans pour que notre célèbre héros se reconstruise après la grande victoire et se décide à revenir parmis les siens. Il ose enfin, pensant qu'il est prêt, que ses démons ne le hanteront plus, que la page est définitivement tournée.. Mais le sera-t-elle vraiment un jour ?

Note de l'auteur :

Merci pour toutes les gentilles reviews que j'ai reçu, ça me touche vraiment et m'encourage à écrire cette histoire à un rythme plus rapide que ce que j'aurai cru. Par contre, j'ai eu un peu de mal à poster ce chapitre parce que je ne savais pas très bien où couper l'action. J'ai failli le couper un peu avant que Severus n'arrive mais comme je vous avais promis leur rencontre dans celui-ci, je ne voulais pas m'attirer les foudres de mes lecteurs.. Je ferai peut-être preuve de sadisme plus tard, lol. Du coup, il est un peu plus long que les précédents :) Et il y a un passage que je voulais inclure avant la soirée organisée mais ça attendra les jours suivants.. Je sais, vous n'avez aucune de ce à quoi je fais allusion mais le principal c'est que je me comprenne non ? Bon.. Puisque je commence à raconter n'importe quoi, place aux RAR et j'attend votre avis sur la suite !

RAR :

Onarluca : Et bien voilà le chapitre tant attendu ! Sev arrive enfin et j'espère que tu ne seras pas déçue. Merci encore de continuer à me lire :) Biz

Elehyn : Vi, c'était pas très joyeux, je l'avoue ! J'essaie de garder un ton assez léger mais le décor n'est pas très glorieux alors quand je me laisse emporter dans les sentiments des personnages, ça fiche un ti coup de cafard. J'espère que ce chapitre te remontera un peu le moral, même si ya encore quelques passages un peu tristounets. Mais je pense que l'ensemble est quand même moins mélodramatique. En tout cas, je l'espère sinon je vais culpabiliser en sachant que ça te déprime :P Kissouilles tout plein (on met un s à plein ?)

Aqualine d'Aquarius : La grande confrontation avec les journalistes, elle arrive dans le prochain chapitre :) Mais tu as déjà un apperçu des réactions qui l'attendent et je t'assure que le pauvre va désespérer.. En attendant, j'espère que ce chapitre te plaira ! Bisous !

Nienna-lo : Vla la suite ! Et ravie de savoir que c'était pas trop lourd, mdr ! Le retour dans la communauté magique se fera petit à petit paske le pauvre Harry flippe un peu à cette idée mais t'as déjà les premiers pas dans ce chapitre. Et il le sent passer.. Biz

Mirug : Merci beaucoup, ça me fait vraiment plaisir :) J'espère que je ne t'ai pas trop fait patienter et que tu aimeras la suite ! Biz

m4r13 : Arf, je voulais te le dire la dernière fois mais il est dur à écrire ton pseudo, lol. Si j'aime me flageller ? Mdrrrr ! Bah nan mais c'était un trip d'un copain de dire toujours ça et apparemment, il est contagieux.. Ca fait peur maintenant que tu m'en fais prendre conscience. Quant à la famille Weasley, je t'assure qu'ils sont pas tous morts ! Mais j'en dis pas plus, tu verras ça bientôt. Si je dévoile tout avant, yaura plus aucun suspense. En attendant, j'espère que ce chapitre te plaira toujours :D Bizouilles (heu.. c'est quoi des saute moutons ? Ça me titille, lol)

Princesse Magique : Merci beaucoup ! Voici la suite qui j'espère ne te décevra pas. A bientôt, biz

mirabella : Oui la petite Ambre a un sacré caractère et Harry remarque parfois qu'elle a hérité de pas mal de traits de ses parents. Pour la tarte à la mélasse, bien sûr qu'ils exagèrent ! Lol, c'était pour plaisanter, heureusement. Biz

Lakmi : Sincèrement, ça me rassure trop, j'arrive jamais à être satisfaite et j'ai toujours la trouille que l'intérêt de mon histoire se perde un peu. Alors ravie de savoir que ça te plait toujours et j'espère vraiment que ça continuera ! Bisous et merci :)

Oxaline : lol, moi aussi j'étais toute émue en écrivant ce passage ! D'ailleurs, je m'identifie parfois tellement à mes personnages pour bien savoir comment ils réagiraient à telle ou telle situation que je me surprend à pleurer toute seule quand ils sont malheureux – oui j'ai un peu honte mais c'est comme ça, je suis une sensible – surtout que les personnages de cette histoire sont tous un peu hantés par leur passé alors imagine XD mdr ! Pour les touches d'humour, j'avoue que j'essaie d'en mettre le plus possible (sans que ça tombe non plus ds le n'importe quoi) pour alléger un peu la tristesse des persos. Alors j'espère que ce chapitre sera à la hauteur de tes espoirs. Kissouilles

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Chapitre 2 : Une réaction mémorrable

En tailleur sur l'épais tapis du salon, Harry jouait tranquillement avec Ambre qui était confortablement installée entre ses jambes. En fait, il se contentait d'observer d'un oeil attendri les petits doigts encore malhabiles placer les cubes magiques à la mauvaise place une fois sur deux. Bercé par la voix de la fillette qui ne cessait de lui parler, le jeune homme se sentait presque détendu, ce qui ne lui était pas arrivé depuis fort longtemps. Le parfum fruité et subtilement lacté qui se dégageait du corps de sa filleule l'apaisait et il ne pouvait s'empêcher de déposer régulièrement des petits baisers sur sa nuque fragile. Chatouilleuse comme pas deux, ça se terminait à chaque fois en mini-bagarre que la jeune Weasley remportait la plupart du temps à son plus grand plaisir. Il faut dire que le sorcier aimait lire cet air victorieux sur ses adorables traits potelés qui lui rappelait sa mère, actuellement occupée dans la cuisine. Il n'essayait donc même pas de gagner et s'empressait de recommencer ses taquineries dès que sa filleule relâchait sa garde.

Quand on frappa à la porte d'entrée, Harry n'esquissa pas le moindre mouvement pour aller ouvrir. Pas parce qu'il n'était pas chez lui ou qu'il préférait rester dans l'ombre pour l'instant mais simplement parce qu'il savait déjà qui était sur le seuil. Il l'avait senti approcher, aucune aura magique ne pouvait se mesurer à celle-ci, sauf la sienne peut-être.. Quoiqu'il en soit, il entendait déjà Hermione courir vers la porte.

" Pro - Professeur Dumbledore ? Quelle agréable.. surprise. "

D'après ce qu'il entendait, la voix de la jeune femme était un peu nerveuse, ce qui fit naître un sourire amusé sur ses lèvres. Il se doutait bien du pourquoi de cette soudaine hésitation. Elle avait peur que quelqu'un ne découvre sa présence ici alors qu'il lui avait dit qu'il souhaitait rester cacher encore quelques temps. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que son ancien directeur était le seul avec qui il avait continué à correspondre ces quelques années. Avec elle bien sûr..

" Bonjour Miss Granger, puis-je entrer ? "

Un long silence composa l'unique réponse de la jeune femme qu'Harry devinait en proie à un véritable dilemme. Il était particulièrement amusant d'imaginer son amie incapable de répondre à une si simple question. Peut-être que si le vieil homme lui avait demandé la composition d'un philtre de Mycolis en seconde phase lunaire plutôt qu'une invitation à entrer.. Enfin bref. En tout cas, l'ancien gryffondor pouvait parfaitement deviner l'air malicieux et compréhensif que son mentor devait afficher à l'égard de son ancienne élève.

" Ne vous inquiétez pas pour Harry, Hermione. Il m'a lui même demandé de venir. "

La voix douce et emplie de sagesse de Dumbledore l'emporta dans un flot de souvenirs qu'il préférait repousser au fin fond de son esprit pour l'instant. Ce n'était absolument pas le moment et il s'était préparé psychologiquement à cette rencontre, oui il était prêt. Prêt à ne rien montrer à son vieil ami de toute l'étendue des dégâts que la guerre avait eue sur lui et tout ce qu'il n'avait toujours pas réussi à totalement surmonter. Et comme il savait combien le directeur de Poudlard était plus qu'intuitif et à quel point il savait lire en lui, il devait se ressaisir tout de suite.

Sûrement rassurée d'apprendre qu'il était venu à la demande d'Harry, Hermione le laissa finalement entrer et le vieil homme la suivit docilement jusqu'au salon. Alors qu'Ambre s'élançait joyeusement vers le nouveau venu, le survivant laissa son regard se poser sur son ancien modèle devenu un ami au fil du temps. Mais il ne s'attendait pas à le découvrir ainsi et il se sentit même tressaillir en proie à un véritable choc. Il avait bien changé, il avait.. vieilli.. Les rides s'étaients creusées, des cernes s'étiraient maintenant derrière ses lunettes mais surtout il semblait considérablement fatigué, comme si son age semblait enfin avoir de l'effet sur lui. L'idée que c'était la guerre et sûrement lui-même qui étaient la cause de l'état du sorcier lui laissa un goût plutôt amère au fond de la gorge.

Pourtant, à la vue du jeune homme, le regard fut bientôt illuminé de cette étincelle d'éternelle jeunesse qui lui donnait ce côté immortel, intouchable, invincible.. Des yeux qui reflétaient la puissance de cette âme qui l'avait toujours rassuré et apaisé dans les moments les plus durs. Mais maintenant, il y avait cette ombre au fond de cette mer autrefois si vive et si calme à la fois.. Jamais Harry n'aurait pu imaginer lire cette lueur sombre dans le regard de cet homme. Il avait l'impression de regarder ses propres démons et un sentiment de profond malaise s'installa entre les deux sorciers qui étaient restés telles des statues de cire.

Même Hermione retenait son souffle et tous les trois furent sauvés par une fillette excitée qui ne comprenait rien à ce qui se passait sous ses yeux.

" Pépé Dumby ! "

La tension s'évanouit aussi vite qu'elle était apparue quand Ambre sauta gaiement dans les bras d'un Dumbledore qui ne laissait déjà plus rien voir de son trouble. Alors que Harry esquissait une discrète moue moqueuse au diminutif, il ne fut guère étonné de voir que 'pépé Dumby' sortait un poignée de bonbons au citron à l'intention de la fillette qui affichait un air positivement ravi. Il fut encore moins surpris quand il le vit partager les friandises en deux parts égales. Le directeur était généreux avec les enfants mais il ne fallait rien exagérer ! Il s'en gardait pour lui aussi..

Empêchant alors sa fille de partir dans une fort intéressante et longue discussion avec son grand-père d'adoption, Hermione entraina Ambre en lui disant qu'elles allaient préparer une collation pour leurs deux amis. La petite suivit donc sa mère sans se faire prier vers la cuisine et Harry remercia intérieurement cette dernière de toujours tout comprendre sans qu'il n'ait besoin de le lui demander. Car il avait besoin de parler avec le vieil homme avant de pouvoir partir sur des sujets de conversation plus légers. Se tournant vers lui, il se leva et lui fit face avec un léger sourire qu'il tentait joyeux mais qui ne pouvait tromper Dumbledore, il le savait.

" On peut dire que vous avez été rapide.. J'ai envoyé Cocquecidrue il y a à peine trois heures et il n'a même pas eu le temps de revenir. "

Un sourire malicieux lui répondit aussitôt. Il y avait sûrement une anecdote amusante derrière cette réaction, Harry en aurait mis sa main à couper..

" J'avoue que Severus n'a pas du être ravi quand je l'ai abandonné dans mon bureau en plein... Disons 'débat' avec un parent d'élève plutôt virulent. J'espère simplement qu'il ne lui lancera pas un mauvais sort et qu'il saura faire preuve de sa patience légendaire. "

Un court silence s'installa après cette dernière remarque et les deux hommes échangèrent un regard pétillant, retenant difficilement leur fou rire. Harry imaginait très bien la scène : son ancien maître de Potions incrédule en voyant disparaître le directeur. Mais surtout sa fureur en comprenant qu'il allait devoir se débarasser civilement de l'homme parce que Dumbledore l'avait lâchement abandonné. Il ne put s'empêcher de grimacer en se souvenant combien le professeur était rancunier. Mais Albus était sûrement la seule personne (le seul fou ?) à oser le tourner en bourrique, parvenant toujours à atténuer les envies de meurtre de son collègue à son égard. Quoiqu'il ne les ait jamais réellement effacées pour autant.. Harry avait toujours pensé que le directeur prenait en fait un certain plaisir à taquiner Severus Snape. Plaisir non partagé à son avis.. A cette idée, le jeune homme leva ses grands yeux émeraudes et ils échangèrent un regard chargé d'une intense complicité et d'une profonde affection. Un instant plus tard, ils s'étreignaient avec émotion.

" Tu as l'air en meilleure forme Harry.. "

Harry ne pouvait malheureusement pas en dire autant du vieillard qui se tenait devant lui même s'il gardait une certaine prestance et évita donc les formules de politesse du style « vous aussi ». Mais avant qu'il ne puisse répondre, Dumbledore lui lançait un regard compréhensif. Comme d'habitude, il devinait toujours tout ce que les gens pensaient et Harry ne dérogeait pas à la règle, tout parfait occlumens qu'il était devenu. Il se contenta donc de poursuivre la conversation comme si de rien n'était.

" C'est le cas Albus. Je vous remercie d'être venu si vite. "

" Tu n'as pas à me remercier. Vraiment pas. "

Un silence beaucoup plus pesant s'installa entre les deux sorciers tandis qu'ils s'asseyaient sur le canapé sans se quitter des yeux. Le regard de Dumbledore s'était assombri derrière les lunettes demi-lune et Harry savait très bien pourquoi. Il se sentait coupable.. Coupable de n'avoir pu protéger tous les innocents morts à la guerre. Morts parce qu'ils avaient eu foi en lui, véritable symbole de la résistance contre Lord Voldemort. Les gens s'étaient levés en armées parce qu'ils se rangeaient du côté du nom si sécurisant de 'Dumbledore' aux côtés du nom de 'Harry Potter'. Tous ces gens qu'il connaissait pour la plupart car ils avaient été ses élèves, ses amis, ses collègues.. Bien sûr, personne n'en voulait à Albus et même au contraire ! Il était toujours ce héros, cette sagesse incarnée pour tous, cet homme inspirant le respect qui avait encore largement contribué à la victoire sur les ténèbres. Mais celui-ci culpabilisait chaque jour. Ce qui expliquait que ses forces s'affaiblissaient petit à petit, même si sa puissance magique n'avait en rien perdu de son intensité.

Mais la personne pour qui il culpabilisait le plus était certainement Harry, sans aucun doute. Et le jeune homme le savait. Ils n'avaient eu cette conversation à coeur ouvert qu'une seule fois peu avant que Remus ne soit enterré mais elle resterait gravée à jamais dans le coeur du survivant.. Et celui-ci avait eu beau certifier combien il était au contraire reconnaissant envers lui, le vieillard était tourmenté.

Il avait protégé cet enfant mais toujours dans l'intention d'en faire une arme comme le prédisait la prophétie. Il avait d'ailleurs parfaitement réussi ! Trop peut-être.. Et même s'il avait essayé de lui rendre son existence un tant soit peu agréable, il avait par contre échoué lamentablement. Il l'avait vu se détruire peu à peu, sombrer dans la souffrance, dépérir sans se battre, il avait vu le Sauveur du monde sorcier perdre peu à peu toute joie de vivre, tout espoir, et même toute vie. C'était sa plus grande défaite et peut-être la défaite de la bataille qui lui avait tenu le plus à coeur. Et hanté par cet horrible sentiment d'avoir échoué à convaincre Harry qu'il n'était pas seulement destiné à être une arme destructrice mais qu'il avait le droit à un avenir, il se sentait lui même sans envie de continuer. Car c'était là la plus grande blessure de son élève, persuadé qu'il aurait dû mourir lui aussi et qu'il n'avait plus besoin de vivre puisque son rôle avait été joué, au prix de trop grands sacrifices qui plus est. Et son mentor devait s'avouer qu'il n'avait jamais pensé que le jeune homme face à lui survivrait à tout ça. A chaque fois qu'il avait prié pour lui, c'était simplement pour formuler ces quelques souhaits :

Qu'il survive encore un peu.. Que Voldemort lui laisse encore un répit.. Qu'il finisse l'année.. Qu'il obtienne au moins ses Buses.. Qu'il obtiennent au moins ses Aspics.. Qu'il devienne fort.. Qu'il tienne le coup.. Qu'il survive encore un peu..

Et jamais qu'il vive tout simplement ! Il en avait conscience maintenant mais il parlait toujours de survie et non de vie. Il ne lui avait même jamais souhaité de rencontrer une femme avec qui il pourrait fonder une famille et s'installer. Tout simplement parce qu'il était persuadé que la guerre se terminerait soit par la mort du garçon, synonyme de chute de leur monde, soit par la mort des deux adversaires. Mais le destin avait été encore bien plus cruel peut-être. Ayant assisté au dépérissement et à la souffrance de l'ancien gryffondor, il s'était souvent dit qu'il aurait mieux fait de mourir avec ses parents quand il n'avait qu'un an. Et pour tout ça, il ne pouvait que culpabiliser, lui qui entre tous n'avait toujours cherché qu'à le protéger mais n'était jamais parvenu à lui donner la moindre lueur d'espoir.

Voyant combien Dumbledore se faisait du mal à ressasser tout ça, Harry se râcla la gorge et parvint à retrouver un tant soit peu son attention. Le directeur de Poudlard fixa alors son jeune ami et sentit une certaine sérénité reprendre possession de lui, ce qu'il n'avait pas ressenti depuis le début de la descente aux enfers du garçon. Finalement, bien qu'il voyait que ses blessures n'étaient pas totalement cicatrisées, il semblait avoir retrouvé une certaine envie de vivre et peut-être même un espoir en l'avenir. C'était tout bonnement incroyable qu'il parvienne encore à sourire après tout ça. Le vieil homme portait une profonde admiration à son égard, peu étaient capables de se redresser comme il l'avait fait. Mais Harry avait toujours été surprenant, si fort malgré tout.. C'est pourquoi il oublia momentanément ses propres inquiétudes pour esquisser un sourire amical en réponse à celui intimidé qui lui était adressé.

" Alors.. Vous.. Vous êtes d'accord pour m'accompagner ? Vous n'êtes pas obligé d'accepter bien sûr, c'est juste que je ne voyais pas vraiment à qui demander d'autre.. Je vous avouerai que si ça ne tenait qu'à moi, je m'abstiendrai de cette visite alors y aller tout seul.. Mais, je suis sûr que vous êtes très occupé, surtout avec la rentrée qui.. Albus ? "

Sous le regard incrédule du jeune sorcier, Dumbledore s'amusait à terminer le puzzle magique d'Ambre et ne semblait pas prêter la moindre attention à ce qu'il pouvait bien lui raconter. Il le faisait exprès évidemment.. C'était sa façon à lui de lui faire comprendre qu'il ferait mieux de se taire plutôt que de dire des idioties. Tout en subtilité comme toujours.. Il osa même sursauter comme pris en faute quand il vit l'air accusateur de son ancien élève mais n'alla pas jusqu'à prendre un air contrit. Avec un grand sourire malicieux qui rappella aussitôt à Harry le directeur loufoque qu'il avait toujours connu et qui était un repère pour lui depuis ses 11 ans, il répondit d'un ton tout à fait léger et enjoué.

" Voyons Harry.. Je ne manquerai ça pour rien au monde. Notre cher ministre nous réserve sûrement une réaction tout à fait mémorrable. "

Une grimace explicite de Harry lui servit de réponse mais elle se transforma rapidement en sourire rieur face au spectacle qui se dessinait devant lui. Les yeux pétillants, Dumbledore se redressait en effet tout fier d'avoir placé correctement la dernière pièce d'un puzzle destiné aux enfants de 5 ans. Il s'était même retourné vers son compagnon comme s'il espérait recevoir des félicitations mais ne récolta finalement qu'un soupir faussement désespéré mais clairement amusé de sa part. A cet instant, Harry ne put s'empêcher de se sentir rassuré. Car malgré les ombres dans le regard bleuté et le coup de vieux qu'avait pris cet homme, il n'a pas tant changé et il possédait toujours ce charisme rassurant. De plus, il était toujours aussi désespérant.. Poursuivant comme s'il ne prêtait aucune importance à la scène à laquelle il venait d'assister, il reprit la parole sur un ton beaucoup plus détendu.

" Et avec un potion de métamorphose, je ne pourrai pas envoyer quelqu'un d'autre à ma place qui se ferait passer pour moi ? "

" Hors de question jeune homme ! Tu ne comptes tout de même pas user de méthodes dignes d'un serpentard ! "

Ca c'était Hermione qui était revenue, déposant un plateau rempli de collations sur la table basse, et qui affichait son air qui parviendrait même à faire culpabiliser Mère Thérésa. Les mains sur les hanches et le regard accusateur, elle avait un petit air rappellant Molly Weasley. Sentant qu'il avait définitivement besoin d'aide s'il voulait détourner la conversation, Harry en chercha évidemment du côté de l'homme en qui il avait le plus confiance : Albus Dumbledore, 1er ordre de Merlin, directeur de Poudlard, à la tête du tribunal sorcier et sûrement le plus respecté des magiciens de cette époque – mise à part Harry lui-même, peut être. Mais celui-ci avait soudain l'air totalement subjugué par sa bataille de pouces avec une fillette de quatre ans et demi et il évitait clairement le regard de son ancien élève. Harry soupira donc d'un air résigné et marmonna un truc incompréhensible d'où on reconnaissait nettement quelques mots comme « faux frère » et « vengeance » avant de se tourner vers son effrayante hôtesse et de lui dire avec désespoir :

" Très bien... Alors c'est parti pour la visite au ministère.............. "

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Deux heures plus tard, Harry Potter et Albus Dumbledore, les deux sorciers les plus puissants et célèbres d'Angleterre voire plus, apparaissaient dans le hall du ministère de la magie où ils avaient directement transplané. Le fier héros, qui lançait maintenant des regards de gibier traqué à son compagnon, avait pourtant mené un combat acharné avec Hermione pour essayer de repousser ce moment honnis mais fatidique. Et cela au plus grand amusement de Dumbledore bien sûr.. Mais Hermione avait réussi à le convaincre comme toujours. De toute façon, il n'avait jamais réussi à avoir le dernier mot avec elle.. Mais ses arguments étaient solides, elle lui avait bien fait comprendre que plus vite il expédirait cette corvée, plus vite il serait peinard.

Par contre, elle n'avait rien pu faire pour obliger Harry à faire un minimum d'efforts vestimentaires. Il était donc au beau milieu de tous ces gens, simplement vêtu d'un blouson en cuir usé, d'un tee-shirt blanc et d'un vieux jean délavé. Le Sauveur du monde magique était là en simple moldu pour le moment pourtant si important de son retour officiel.. Cependant, même sans chercher à se mettre en valeur, il en imposait carrément.. Difficile de détourner son regard d'un tel homme.

Il ne ressemblait en rien au petit garçon que les sorciers avaient admiré pendant des années et encore moins à l'homme sombre et éteint qu'il était devenu par la suite alors qu'il tombait en dépression. Non, il avait désormais un véritable charisme, il respirait la puissance et la sagesse, il inspirait le respect. Sûrement l'image que devait donner Dumbledore à son age. Et sans être véritablement beau, il était plus qu'agréable à regarder. Des cheveux bruns mi-longs qui lui donnaient un air un peu sauvage, un teint légèrement hâlé qui faisait ressortir d'immenses yeux d'un vert hypnotique, des traits fins mais virils, des lèvres pleines.. Il n'était ni particulièrement grand ni spécialement carré mais il n'en avait pas vraiment besoin, il semblait naturellement dominer tous les gens autour de lui. Sauf Albus peut-être qui dégageait un tel charisme qu'il semblait impossible à dominer. Et les deux hommes, quand ils étaient côte à côte, dégageaient une aura tout bonnement époustoufflante. Il fallait vraiment être très proches d'eux comme l'était Hermione pour ne pas en faire grand cas. Ou être aussi innocent qu'une enfant de quatre ans..

Quoiqu'il en soit, à peine étaient-ils apparus qu'un soudain et complet silence s'était installé dans le hall. Tous les regards s'étaient fixés sur les deux hommes et plus précisément sur le pauvre Harry qui tentait désespérément d'afficher un air décontracté alors qu'il était plus que mal à l'aise. Mais il jouait parfaitement le jeu, ayant décidé de tenter de prendre tout ça à la rigolade, et personne ne s'en apperçut sauf ce cher Dumbledore qui lui adressa un sourire faussement compréhensif et visiblement amusé.

Pas un bruit, pas un murmure ne s'éleva pendant leur tranquille progression vers les aurors chargés de la sécurité. Difficile de dire si c'était par respect ou simplement parce qu'ils étaient tous en état de choc.. Tétanisés, ces derniers tremblaient et les laissèrent passer presque les larmes aux yeux. Par peur ou par émotion d'avoir approché de si près leur héros qu'ils commençaient à croire mort ? Les deux visiteurs ne cherchèrent même pas à savoir et continuèrent leur marche sans s'en préoccuper. Quand Harry, qui était profondément agacé de ce cirque et qui avait décidé de leur faire la totale, adressa un sourire charmeur à une jeune femme qui le fixait d'un air larmoyant, celle-ci se mit aussitôt à glousser. Puis elle prit une jolie teinte écrevisse et se retourna brusquement vers ses collègues pour être sûre qu'ils avaient bien vu qui lui avait souri. Désespéré, il fusilla du regard un Dumbledore qui se mordait violemment la joue pour ne pas pouffer de rire et s'attirer les foudres de son comparse.

Sans un mot, ils se dirigèrent donc vers l'ascenceur censé les emmener à l'étage du bureau du ministre. Ascenceur dont les portes s'ouvrirent justement sur Fudge qui en les reconnaissant resta tétanisé, blanc, hagard, et tous les adjectifs qui pourraient décrire l'état de choc dans lequel il se trouvait.. Sa tête valait assurément son pesant d'or. Dumbledore, qui était plus que satisfait de cette réaction et qui jubilait intérieurement, ne se priva d'ailleurs pas pour en profiter perfidement et pour enfoncer joyeusement le pauvre ministre. Avec évidemment la toute naturelle complicité d' un Harry Potter qui affichait un sourire bien trop innocent pour être rassurant.

" Mon cher Cornelius ! Vous tombez décidément à pique, regardez donc qui vient faire vous rendre une petite visite ! Vous remarquerez que j'ai gentiment accepté de l'accompagner. Pour assurer sa sécurité bien sûr.. "

Comme si Harry avait besoin de gardes du corps, lui qui entre tous était l'homme à éviter d'avoir pour adversaire.. Mais Dumbledore adorait tout simplement faire tourner Fudge en bourrique. Il faut dire qu'après tout ce que cet homme lui avait fait et combien il avait essayé de briser sa réputation, il n'aurait manqué cette scène de retrouvailles pour rien au monde. Le sourire candide du vieil homme et le pétillement de ses yeux était d'autant plus impayables. Aussi fallut-il tout le self control de Harry pour qu'il garde son sérieux et poursuive innocemment leur petit jeu. C'est donc d'un ton grave qu'il réussit à rendre important qu'il tendit la main à l'homme à la tête de l'Angleterre sorcière.

" Monsieur le ministre, ravi de vous revoir. "

" Ravi est sûrement en dessous de la réalité Harry, n'est-ce pas ? "

Dumbledore n'avait pu s'empêcher d'en rajouter une couche au plus grand plaisir de son partenaire. Le jeune homme ne supportait plus le politicien depuis la fin de sa quatrième année à Poudlard, quand il l'avait traité de menteur et avait cherché à le faire passer pour fou. A cause de lui, ils avaient perdu un tant précieux et nombres d'innocents périrent l'année qui avait suivi.. Dont Sirius et ça, jamais il ne le lui pardonnerait. En fait, il n'avait jamais compris comment ce type avait pu garder son 'trône' même s'il savait combien il était doué dans son rôle hypocrite d'homme sur qui on pouvait compter. C'est donc avec un plaisir presque malsain qu'il poursuivit le jeu.

" Vous avez raison Albus, je m'exprime mal, excusez-moi. Je voulais dire extatique bien sûr ! J'en rêvais depuis si longtemps.. "

" C'est bien compréhensible, si je me souviens bien, ce cher Cornelius vous avait fait une offre et une promesse à vie un peu avant que.. Cher ami, vous vous sentez bien ? "

Le ministre était passé par toute une monstrueuse gamme de couleurs durant ce dialogue et avait maintenant atteint une belle teinte verdâtre qui jurait affreusement avec la couleur prune de sa robe. Il n'avait par contre toujours pas bougé et fixait simplement Harry d'un air ahuri, n'ayant même pas remarqué la main qu'il lui tendait. Celui-ci se demandait même s'il parvenait encore à respirer. Devant cette scène incroyable, aucun de leurs nombreux spectateurs n'osaient prononcer le moindre mot, profitant au maximum de la scène pour pouvoir dire plus tard : 'J'y étais !' Et bien sûr s'empresser de colporter la nouvelle aussi sec.

" Je suis bien déçu monsieur le Ministre.. Je pensais que ma visite vous ferait plaisir, je n'aurai peut-être pas dû me déplacer en personne pour venir vous voir.. Que vont croire les gens en.. "

Fudge réagit aussitôt et coupa le jeune homme avant qu'il n'ait pu finir sa phrase. Il était si prévisible que c'en était risible. Dès qu'on parlait des médias ou de sa popularité, vous pouviez être sûr qu'il revenait sur terre en moins de deux. Ce n'était pas un politicien pour rien.. Et Harry l'avait suffisament cotoyé vers la fin pour le savoir.

" Non non non ! Pas du tout ! Mon cher Harry, c'est vraiment un plaisir et un honneur et une immense joie de t.. vous revoir ! "

Tout en parlant, Fudge avait attrapé la main du survivant et la secouait un peu trop pour que ça paraisse sincère. Pareil pour le sourire. Cet homme était hypocrite jusqu'au bout des ongles. Il avait même soudainement vouvoyé Harry pour faire celui qui était en total respect et admiration de leur grand Sauveur alors que jusqu'ici il l'avait toujours tutoyé. Il faut dire que le jeune homme était impressionnant et en imposait tellement.. Il semblait être bien loin, l'adolescent mal dans sa peau qu'il avait rencontré la première fois. Voyant que tout le monde les regardait et buvait leurs paroles, Fudge les entraina vers son bureau pour leur offrir un verre et parler plus au calme. Bien sûr, Dumbledore et Harry ne se firent pas priés, le premier avide de continuer la plaisanterie et le deuxième fatigué des regards curieux sur lui.

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Ils étaient tous les deux bien fiers d'eux quand ils quittèrent le ministère pour transplaner dans le salon d'Hermione. Ils n'avaient pas cessé de chercher le pauvre ministre qui ne s'était guère défendu, bien trop soucieux d'être dans les bonnes grâces du héros du monde sorcier. Les médias avaient bien entendu été prévenus et les deux sorciers ne savaient pas trop comment ils étaient parvenus à s'en sortir sans répondre à une seule de leurs questions. Harry avait réussi à convaincre Fudge – plutôt facilement en fait – de répondre aux journalistes à sa place avec le peu d'informations qu'il lui avait fourni quant à sa disparition. Celui-ci s'était d'ailleurs empressé d'accepter, trop ravi de pouvoir faire la Une de la gazette le lendemain.

" A voir vos airs radieux, ça a l'air de s'être plutôt bien passé.. "

Intérieurement hilare, Dumbledore répondit simplement qu'il laissait le jeune homme décrire à Hermione leur merveilleuse après-midi. Il devait en effet retourner à Poudlard pour calmer un irritable professeur de potions qui, étrangement, devait être furieux depuis plusieurs heures. Heures qu'il avait sûrement passées à imaginer toutes sortes de vengeances les unes plus douloureuses que les autres à l'encontre de son supérieur. Et, bizarrement, celui-ci n'avait pas spécialement envie de se faire étrangler dans son sommeil ou – plus probable – être empoisonné au court du dîner. Il n'avait donc que trop tardé.. Après avoir dit au revoir à ses deux anciens élèves, il les laissa enfin tous les deux.

" Si tu avais vu la tête de Fudge en me reconnaissant, Mione ! J'aurai dû prendre un appareil photo ! "

Elle sourit aussitôt, imaginant parfaitement la scène. Elle non plus n'aimait pas trop le ministre, à se demander si quelqu'un l'appréciait vraiment. Harry lui raconta alors en riant tout ce qui s'était passé avec Fudge et en grimaçant tout ce qui concernait les réactions diverses qu'il avait rencontré à son arrivée. La mention aux aurors tétanisés et à la femme rougissante provoque un sourire goguenard de la part d'Hermione. Mais celle-ci l'écouta sans rien dire, se contentant simplement à la fin de faire la conclusion pour lui : En gros la visite l'avait profondément agacé mais rien que pour les altercations avec le ministre, ça valait le coup de l'avoir faite.

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Le lendemain matin, alors qu'ils étaient tous les trois installés pour la petit-déjeuner dans l'image parfaite d'une famille unie, ils reçurent la seule, l'unique : Gazette du Sorcier. Et évidemment à la Une : Le grand retour de Harry Potter notre Sauveur. Une photo de Fudge qui annonçait avec fierté comment il avait accueilli ledit Sauveur (sans préciser les premières minutes plutôt laborieuses de cet accueil) et comme il avait toujours sû que ce jour viendrait puisque rien ni personne n'aurait pu éloigner leur héros de leur monde et encore moins le tuer, etc, etc, etc occupait bien sûr toute la page, et celle d'après, et celle d'après et encore celle d'après, et... Oui, tout le journal ne mentionnait que cette visite surprenante, cet événement tant attendu et espéré depuis plus de trois longues années.

Alors que les deux adultes commençaient à lire l'article, Ambre s'empiffrant royablement pendant ce temps à l'image même de son regretté père, des bruits attirèrent leur attention à l'extérieur. Deux journalistes étaient devant la maison et souhaitaient parler à la jeune femme. Ils ne savaient évidemment pas que Harry était là – il se garda d'ailleurs bien de se faire remarquer – mais espéraient demander à Hermione si elle avait été au courant de son retour et l'endroit où son ami était en ce moment. Et bien sûr, si elle pouvait leur dire enfin où il était pendant ces trois ans, elle serait généreusement récompensée ! Profondément agacée, celle-ci se contenta de soupirer et leur demanda fort aimablement de déguerpir si ils ne souhaitaient pas recevoir un mauvais sort. Et venant de la célèbre veuve Weasley, puissante sorcière aux connaissances illimitées et héroïne de la grande guerre, ils n'insistèrent même pas et s'empressèrent de lui obéir..

L'incident clos, aucun autre paparazzi ne vint les géner, sûrement peu avides de se retrouver changés en escargots – ou pire – vu ce que leurs collègues leur avaient raconté après leur visite. Quelques heures plus tard, Hermione décida d'aller faire quelques emplettes pendant que Harry préfèrait rester à s'occuper d'Ambre pour éviter de se faire repérer. Autant laisser le temps aux gens de se faire à l'idée de son retour pour ne pas être 'trop' ennuyé quand il réapparaitrait vraiment. La jeune femme revint une heure plus tard en racontant sur un ton amusé que tout le monde ne parlait que de ça et sur un ton un peu plus géné qu'on n'avait pas arrêté de la harceler à ce sujet.

" Désolé, j'aurai dû me douter qu'ils allaient t'embêter avec tout ça, toi aussi. "

" Que veux-tu.. C'est ça d'être la meilleure amie du grand héros de notre génération "

La jeune femme avait intentionnellement forcé l'ironie de son ton qu'elle avait accompagné d'un geste théâtral. La réaction ne se fit d'ailleurs pas attendre puisqu'elle avait touché là le point sensible à son plus grand plaisir. Harry la fusillait donc du regard, sachant pertinemment qu'elle savait qu'il détestait qu'on le considère comme un ange bienfaiteur qui sauvait toutes les âmes en détresse, et la prévint d'un ton faussement menaçant :

" Mione.. "

Menaces qu'elle ignora bien sûr totalement et elle osa même lui répondre par un immense sourire innocent qu'il finit par lui rendre. Elle le connaissait trop depuis bien trop longtemps pour savoir qu'elle aurait forcément le dessus sur lui dans ce genre de joutes verbales et qu'il ne chercherait de toute façon pas spécialement à gagner. Ils se taquinaient toujours ainsi, c'était leur façon à eux de communiquer, de montrer toute leur complicité.

" En tout cas, l'absence de déclaration officielle de ta part et de photos de toi, ça attise encore plus les rumeurs. S'ils découvrent que tu vis ici tout seul avec Ambre et moi, j'imagine déjà les films qu'ils vont se faire ! "

" Ils savent pourtant que je suis gay ! Je me souviens encore de l'article qui avait fait la Une à ce sujet.. "

" LES articles qui avaient faits LES Unes tu veux dire.. Et puis, les bisexuels, ça existe Harry.. Sans compter que franchement, après tout ce qui a bien pu courir à ton sujet, un virement de bord ça passerait comme un hibou dans une volière ! "

Harry se contenta de grogner à ce commentaire puis, semblant changer d'idée, adressa un sourire malicieux à Hermione et lui prit tendrement la main. D'un ton de velours, il lui déclara alors d'un air tout à fait sérieux et éperdument amoureux :

" Oh oui mon Amour ! Vivons notre passion au grand jour ! Je te ferai découvrir des expériences charnelles comme tu n'en aurais jamais imaginé.. "

Après environ deux secondes de réflexion qui lui permirent d'intégrer le fait qu'il se fichait totalement d'elle, Hermione éclata de rire et lui donna un grand coup de coussin sur la tête.

" Idiot ! "

" Plus sérieusement, tu accepterais d'être ma cavalière ? "

" De quoi tu parles ? "

" Je viens de recevoir un parchemin signé de notre très cher ministre en personne qui m'annonçait fièrement qu'une réception allait être donnée en mon honneur demain soir. "

En voyant l'air désespéré de son ami, la sorcière dût se mordre fortement la joue pour ne pas éclater de rire. Il avait les yeux fixés sur elle en une muette supplication, la suppliant de l'aider, peut-être même espérant qu'elle lui trouverait un moyen d'y échapper.. Il fallait avouer que son regard de chien battu faillit la faire fondre. Mais elle ne put se contenir plus longtemps et partit en fou rire tant l'attitude de Harry respirait l'enthousiasme. Puis avec un sourire compatissant et sincère pour une fois, elle refusa son invitation en prenant un ton le plus doux possible pour le convaincre de son soutien.

" Désolée, mais j'avais prévu de sortir avec une amie et sa fille qui a l'age d'Ambre. Tu sais qu'il me reste peu de temps avant de partir pour Poudlard alors je veux en profiter. Sans compter que je n'aime pas trop les soirées de ce style, comme tu le sais.. "

" Et moi donc.. "

" Oui mais toi tu n'as pas le choix ! "

" Merci de remuer le couteau dans la plaie, c'est sympa. Enfin.. J'imagine que je survivrai.. "

" Après tout, tu es le survivant.. "

Il la fusilla à nouveau du regard devant ce très mauvais jeu de mots mais elle se contenta de sourire d'un air innocent comme à son habitude et changea très vite et très subtilement de sujet de conversation.

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La soirée, la nuit et la journée qui suivirent avaient passé bien trop vite au goût de notre pauvre héros. Hermione avait essayé de l'entrainer dans les boutiques pour qu'il trouve une tenue élégante pour la soirée qui l'attendait mais il avait catégoriquement refusé de se ballader sur le chemin de Traverse. Ils avaient donc choisi de passer l'après-midi dans les quartiers moldus de Londres qu'Ambre avait beaucoup appréciés. Dans la boutique d'un grand styliste français, Harry avait finalement trouvé son bonheur et son amie devait s'avouer que c'était plutôt pas mal. En fait, il était totalement irrésistible dans ces vêtements et elle regrettait presque de ne pas être présente au moment où les femmes se rueraient sur lui.

Maintenant qu'il s'apprêtait à passer les portes de la salle des fêtes, le jeune homme songeait sérieusement à s'enfuir en courant. Il était un peu en retard et tous les invités étaient déjà à l'intérieur. D'un côté, c'était tant mieux.. Il n'avait croisé que les aurors chargés de la sécurité et avait donc pu éviter toute conversation pour l'instant même si les regards ne l'avaient pas quitté. Mais d'un autre côté, c'était encore pire.. Ils seraient tous là au moment où il entrerait et il se sentait déjà très mal à l'aise. Prenant soudain une profonde inspiration pour se donner du courage, il finit par tendre la main vers la poignée de l'immense porte.

" Merlin, venez moi en aide.. "

" De là où il est, Merlin ne vous sera sûrement d'aucune aide Potter. "

Cette voix. Il la reconnaitrait entre mille. Glaciale, dure, emplie d'une dose de sarcasme rare.. Une voix qui avait hanté ses cauchemars avant que celle de Voldemort ne prenne le relais. Donc finalement, on pouvait dire que la voix n'avait pas perturbé son sommeil si longtemps que ça. Par contre l'homme à qui appartenait cette voix.. Abandonnant la poignée pour se retourner vers son interlocuteur, le jeune homme ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en plongeant ses émeraudes dans les yeux d'encre qui le fixaient.

" Snape. "

Les lèvres pâles de l'homme tressaillirent un instant à cette appellation et Harry jubila intérieurement. Il ne devait pas apprécier qu'il lui montre si peu de respect mais ne pouvait rien dire. Le jeune sorcier n'était plus son élève après tout et tant que son ancien maitre de Potions se contenterait d'utiliser son patronyme en s'adressant à lui, il en ferait autant. Pas têtu pour deux gallions celui-là.. Le problème était sûrement qu'ils étaient tous les deux aussi entêtés l'un que l'autre.

Observant le visage impassible de son ancien professeur, l'ancien gryffondor découvrit avec surprise que ça lui faisait sincèrement plaisir de le voir ici. Enfin c'était tout relatif bien sûr.. Seulement, il n'était pas sûr de connaître grand monde là dedans et savait pertinemment que cet homme-ci ne se comporterait jamais de manière hypocrite avec lui. Ca avait quelque chose d'étrangement rassurant, il avait presque l'impression de retrouver un pilier important et immuable de sa vie. Sans compter qu'il n'avait plus peur de lui depuis bien longtemps..

" Potter, vous comptez vous enraciner devant l'entrée ? Alors que tout ce beau monde n'attend plus que vous.. Notre chère célébrité.. Notre.. Sauveur.. "

Un sourire sarcastique s'empara des lèvres de l'ancien mangemort mais Harry resta parfaitement impassible. Il ne comptait pas entamer les hostilités avec lui ce soir.. En fait, il devait s'avouer que ça ne l'avait pas touché comme il se serait attendu venant de Snape et il se contenta donc d'hausser les épaules avec indifférence. En se demandant s'il pouvait engager le sombre sorcier pour éloigner ses assaillants avec son air revêche, l'invité d'honneur pouffa de rire et finit par adresser un sourire éblouissant à son interlocuteur tout en poussant enfin les battants de la porte.

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C'est un peu plus long que le chapitre d'avant et j'avoue que j'ai eu du mal à m'arrêter ici. D'ailleurs, je pense que je vais déjà commencer à écrire la suite. En tout cas, j'espère que ça vous a plu et que ce chapitre était à la hauteur de vos attentes. A bientôt pour la suite ! (je sais que vous vous demandez comment sont habillés nos deux protagonistes mais ça sera décrit dans la suite)