La page est enfin tournée
Auteur : Garouf
Disclaimer : Tout est évidemment à J.K. Rowling qui hurlerait sûrement si elle voyait ce que je fais de ses chefs d'oeuvre. Mais si ça peut la rassurer, je ne gagne rien à écrire cette fic, si ce n'est me faire plaisir et vous faire plaisir vous aussi, évidemment.
Rating : Je pense que je me contenterai d'un PG-13 pour cette histoire. Si jamais j'écris des passages moins soft, je vous préviendrai au préalable et au pire, n'hésitez pas à me le faire savoir ! Je suis ouverte à tout commentaire.
Résumé : (slash SS/HP) Il a fallu trois ans pour que notre célèbre héros se reconstruise après la grande victoire et se décide à revenir parmis les siens. Il ose enfin, pensant qu'il est prêt, que ses démons ne le hanteront plus, que la page est définitivement tournée.. Mais le sera-t-elle vraiment un jour ?
Note de l'auteur : Voici enfin le sixième chapitre tant attendu... – court se cacher derrière un rocher qui traînait par là pour échapper aux lecteurs frustrés d'avoir tant patienté – je sais, je suis vraiment désolée du délai, plus d'un mois c'est vraiment inacceptable... Mais comme j'ai une deuxième fic en cours et que j'ai posté un OS avant Noël, je suis pardonnée hein ? Non ? Bon ok, j'avoue, j'avais le syndrome de la page blanche... Mais ça arrive à tout le monde... En plus avec mes exams qui approchent, je vais vraiment pas avoir beaucoup de temps pour écrire. Après ya les vacances au ski... Mais bon, je promets d'essayer de tenir mes horraires :) En tout cas, je compte finir toutes mes fics, c'est une promesse ! Alors j'arrête de raconter ma vie fort passionnante et j'espère que vous apprécierez ce chapitre. (et que vous ne me massacrerez pas à cause de la fin à peine sadique, mouahahaha)
RAR :
mnemesysfr : Et oui, Ambre est un personnage important pour la fic parce qu'elle est un peu le symbole de l'espoir après la guerre, la nouvelle génération qui ne devrait normalement jamais connaître toutes les horreurs que ses parents ont vécu. Elle a aussi le don de rapprocher les gens de toute génération et encore mieux, de toucher ce cher Severus et de le ramollir un peu ;) Encore ici, tu vas voir qu'elle fait des siennes, j'espère qu'elle ne te décevra pas ! En tout cas, merci de continuer à me lire, ça me fait vraiment plaisir. J'ai d'ailleurs hâte de lire la suite de tes traductions alors je te souhaite bon courage et j'espère à bientôt !
Mifibou : Hihihi, oui je vais effectivement ressortir les histoires d'alcool mais je pense que c'est pas exactement ce que tu crois :) Mais je ne m'attarde pas trop la dessus puisque la question revient encore sur le tapis dans ce chapitre... Quant aux remarques blessantes de Severus, j'adore son côté froid et sarcastique alors ya pas de doutes que je vais continuer à le faire réagir à sa façon très amicale. En tout cas, la personne qu'Harry attend débarque aussi dans ce chapitre donc encore une fois, je n'en dis pas plus. En espérant que tu ne sauteras toujours pas de ligne, mdr, je t'envoie quelques bisous et je te soutiens à fond dans ta résistance envers et contre tout ! Biz
Lunenoire : Désolée de te faire pleurer, pourras-tu un jour me pardonner ? - lui tend un mouchoir – Oui, oui je fournis en effet les mouchoirs pour mes lecteurs les plus sensibles... Ils sont à volonté, alors n'hésite pas ! En tout cas, non je n'ai pas honte :D mais si ça peut te rassurer, ce chapitre est sur un ton beaucoup plus joyeux, ya même pas à comparer ! Mais ça, je l'avais prévenu qu'à partir de maintenant ça serait moins sombre. Bien que tout n'est pas encore résolu, malheureusement pour ce pauvre Ryry. Pour le Servus qui signifie esclave en latin... MDRRR ! Là par contre j'ai super honte parce que je n'y ai même pas pensé ! Je trouvais juste que ça sonnait bien et je voyais bien un gamin avoir du mal à prononcer Severus, surtout à 4 ans... Enfin bref, je te remercie de me l'avoir fait remarquer, j'étais toute fière de la coïncidence, mdr. Bisous, en espérant que la suite te plaira.
Vif d'or : C'est fou ça, je fais donc pleurer tout le monde avec cette fic ? Mdr, j'aurai du la placer dans drama :P Mais ce chapitre là n'a absolument rien de dramatique – j'espère même qu'il vous fera sourire, voire rire mais j'ai des doutes sur mon sens de l'humour très particulier – alors je ne change rien. Mais c'est vrai que j'écris surtout cette histoire pour le côté psychologique des personnages donc comme dans la vie, ya des jours heureux et d'autres beaucoup moins. Et ça va donc continuer comme ça dans la fic même si les pires passages sont presque tous passés. J'espère que tu prendras toujours autant de plaisir à me lire, je suis d'ailleurs contente de te voir encore là, lol. Bisous
Miss Voldemorette : Je suis vraiment contente qu'Ambre plaise autant parce que c'est un perso qui me tient vraiment à coeur et qui est très symbolique à mes yeux. Comme j'ai la flemme de me réexpliquer, je te renvoie à la RAR de mnemesysfr :) En tout cas, je te rassure, la chose va encore taquiner ce cher Severus, le faire réagir face aux enfants me fait vraiment marrer – s'amuse toute seule mais bon, on fait comme on peut – comme tu vas le voir dans ce chapitre. Merci beaucoup pour tes compliments et j'espère que la suite te plaira toujours autant (et ça sera moins triste que les deux derniers chapitres, je te rassure) Bisous à toi aussi !
Ash of Mine : Beuuuuh, faut pas pleurer miss – console Ash – Je te promets que je vais essayer de moins le faire souffrir ce cher Ryry... D'ailleurs, je suis sûre que ce chapitre va te remonter le moral :) Surtout qu'un perso que tu attendais avec impatience va enfin faire son apparition ! Mais je ne t'en dis pas plus, sinon ya plus aucun intérêt de lire la suite, mdr. Bisous et merci de continuer à me lire !
Oxaline : J'ai adoré ta review, elle m'a bien fait rigoler, mdr. Surtout que les passages qui t'ont plu sont aussi mes préférés alors je me suis mise à rigoler toute seule... Hum... Sans commentaire... Vi, Snape avec des enfants, ça m'éclate aussi :) Je le vois trop être super raide et coincé, ne voulant pas se faire prendre à s'attendrir devant les gosses donc gardant son air sévère alors qu'il est super mal à l'aise, mdr. Les points de vue d'Harry sont en effet généralement plus remplis au niveau informations importantes pour la suite de l'histoire alors que ceux de Severus sont là pour soulager l'atmosphère et normalement – si mon humeur est pas trop merdique, ce dont je doute – à faire un peu rire... J'espère donc que ce chapitre te plaira autant et je t'envoie quelques bisous !
Hator Barton : Je suis bien contente que tu apprécies cette fic pour le fait que j'installe tout assez lentement. J'ai un peu de mal à me dire que Harry se réveille un beau matin en se disant : « Je suis triste à cause de la mort de Sirius mais comme Severus me fait bander (ce qui implique étrangement qu'il est amoureux de lui parce que c'est bien connu, dès qu'on est attiré par quelqu'un, on l'aime, lol) alors tout va bien dans le meilleur des mondes et j'ai plus qu'à lui sauter dessus ! Mdr, je lis moi aussi ce genre de fics mais j'avais envie de donner un côté plus réaliste. Ce qui n'empêche pas qu'ils vont bien se sauter dessus à un moment ou à un autre ! Faut pas exagérer non plus ! Quant à Draco Malfoy... Mouarf, je ne dis rien sinon ça va ôter tout suspense :) Mais tu auras déjà une partie de la réponse ici, même si ça oriente plutôt le lecteur dans une mauvaise direction – rire sadique – et pour Ambre, j'ai pensé à tout mais encore une fois, je ne dis rien ! Ya pas énormément de suspense dans cette fic alors si je dis tout avant, lol. En espérant que la suite te conviendra, je te dis à bientôt ! Bises (ah oui et moi non plus j'ai rien contre Ron, d'ailleurs il est pas un boulet dans mon autre fic, mais j'avais besoin de le faire mourir pour l'évolution de l'histoire)
Sahada : Houla ! Chef d'oeuvre de la littérature ? Et ben, si je m'attendais à ça, lol. Mais ça me fait plaisir qu'au moins une personne sur cette Terre pense ça, ça me touche beaucoup :) En tout cas, trêve de plaisanterie, je te remercie pour tes gentils compliments qui m'ont vraiment mis du beaume au coeur et j'espère que ce chapitre ne me descendra pas dans ton estime !
Youpala : J'accoure à ton secours ! En plus ça rime, lol. Enfin bref, tout ça pour dire que voilà le nouveau chapitre et tu as de la chance, il arrive peu après que tu aies découvert ma fic :) Tu dois donc être la seule à pas avoir attendu plus d'un mois, mdr. Tout ça pour dire : Merciiiii ! Comment ça fait plaisir de se lever un beau matin et de voir cinq review de la même personne qui semble apprécier ce que tu écris ! Surtout une co-internée d'O&F, ça renforce le plaisir ! Après grâce à toi, j'étais de super bonne humeur toute la journée :) Donc en fait, les remerciements doivent aussi être de la part de tout mon entourage... Bisous et j'espère que tu seras toujours aussi enthousiaste après ce chapitre !
Manehou, Onarluca, jenni944, pioupiou : Merci beaucoup pour vos reviews qui m'ont vraiment fait plaisir ! Je suis contente de voir que certains n'abandonnent pas ma fic en cours de route, ça rassure beaucoup, lol. Alors gros bisous à vous et j'espère que la suite vous plaira toujours autant !
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Chapitre 6 : A cause de l'alcool
« Vous êtes fou à lier, Potter. »
« Vous n'avez pas idée, professeur. »
Oui, fou il l'était et cela depuis bien longtemps. En de nombreuses occasions par le passé, il en avait eu la confirmation et ça s'était même parfois montré extrêmement douloureux. Autant pour lui que pour son entourage d'ailleurs... La dernière preuve en date était sûrement les pensées inconvenantes qui lui avaient traversé l'esprit quelques instants plus tôt quand il s'était pris à fantasmer sur l'homme face à lui. Il était vraiment bon à interner pour trouver Severus Snape attirant ! Quoique s'il en jugeait par certains regards approbateurs posés sur son ancien professeur, Ste Mangouste allait bientôt accueillir d'autres nouveaux patients dans l'aile psychiatrique. Les chambres d'Ombre & Folie, comme on appelait ce service, étant heureusement illimitées.
Un sourire désabusé étira ses lèvres à cette découverte et Harry s'empressa de se retourner pour se servir un verre de jus de fruit afin de le dissimuler. Mais le plus amusant était sûrement de constater que le serpentard n'avait absolument pas conscience de l'attraction qu'il exerçait sur son entourage. Bien sûr, il aurait été beaucoup moins amusé s'il avait su que les même réflexions traversaient l'esprit dudit serpentard à son sujet. Car si Severus avait un charme ténébreux qui le rendait séduisant, que dire d'Harry... Mais le jeune homme fut bientôt coupé court dans ses réflexions quasi existentielles par la voix qu'il avait tant espéré entendre depuis qu'il avait fini de saluer ses invités.
« Alors Potter, on ne salue pas ses ennemis ? »
Cette voix... Si chaude, si sensuelle et si froide, si sarcastique à la fois... Une voix qui l'avait tant fait vibrer autrefois et qui encore aujourd'hui lui provoquait quelques frissons tout le long de l'échine. Il faut dire que le propriétaire de cette voix était si proche de son oreille qu'il pouvait sentir son souffle tiède caresser sa peau sensible. Tant de délicieux souvenirs lui revenaient à l'esprit à cette simple sensation qu'il hésitait presque à se retourner. Pourtant, il mourrait d'envie de le serrer dans ses bras et ne se fit pas attendre plus longtemps.
L'homme qui se tenait face à lui aux côtés du Maître de Potions était tout simplement à couper le souffle. Il avait toujours été beau mais le revoir après tant d'années avait un petit côté surréaliste qui le laissait pantois. Plongeant alors ses yeux dans les eaux glacées qui le fixaient avec suffisance et une certaine malice à peine dissimulée, Harry éclata de rire et enveloppa son dernier invité dans une chaleureuse étreinte.
« Toujours aussi beau, vil serpent ! »
« Je sais Potter, ce n'est pas une grande nouvelle. Mais tu m'étrangles, là... »
Avec un sourire éblouissant, Harry desserra quelque peu son étreinte et ébouriffa affectueusement les cheveux du blond qui afficha aussitôt un air faussement outré. Ce que c'était bon de revoir Draco Malfoy, son ancien rival devenu son premier amant pendant leur septième année. Ca avait pratiquement duré deux ans et ils s'étaient séparés en très bons termes mais n'étaient pas pour autant les meilleurs amis du monde. Il y aurait toujours une sincère affection entre eux mais ils seraient également à jamais en constante opposition. Même leur relation avait été le théâtre de leurs éternels affrontements, notamment aux moments les plus intimes... Oui, cette bombe sexuelle ne serait jamais son meilleur ami mais resterait son meilleur ennemi et c'était tout aussi important pour lui.
« Je vois que la modestie ne fait toujours pas partie de ta si parfaite personnalité. »
« Que veux-tu, je suis un Malfoy et je ne vais certainement pas nier l'évidence... »
« Oui et en tant que Malfoy, tu t'es arrangé pour te faire désirer en arrivant en retard ! »
Un sourire en coin vint éclairer les traits aristocratiques de l'ancien serpentard qui ne chercha même pas à nier. Au contraire, Draco attira de nouveau Harry contre lui et porta aussitôt ses lèvres à l'oreille du brun qui prit une jolie teinte rosée en entendant les mots chuchotés. Rougissement qui s'accentua nettement quand il se souvint que Snape était toujours à leurs côtés et qu'il n'appréciait peut-être pas particulièrement de tenir la chandelle... Il se dégagea donc en bafouillant quelques remerciements gênés, lança un regard noir vers le blond qui le fixait d'un air ouvertement moqueur et adressa un sourire intimidé à l'intention d'un Snape toujours aussi impassible. Cependant, les mots de Draco résonnaient encore et encore dans son esprit et il avait beaucoup de mal à reprendre une couleur moins prononcée.
Tu es encore plus canon qu'avant Petit Lion, oui incroyablement sexy...
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Pourquoi avait-il soudain l'impression d'être de trop ? Et pourquoi diable avait-il une envie furieuse d'étrangler son filleul qui était pourtant la personne à laquelle il tenait le plus au monde ? En fait, pour être tout à fait honnête, Draco était la seule personne à laquelle il tenait. En effet, on ne gagnait pas l'affection de Severus Snape en claquant des doigts. Il fallait la mériter ! Ce privilégié devait tout d'abord réussir l'exploit d'obtenir son respect – ce qui n'était vraiment pas gagné d'avance – puis sa confiance – quasiment impossible – et après, peut-être qu'il y avait une infime chance – hautement improbable – d'atteindre la minuscule – voire inexistante – parcelle sentimentale de l'être snapien.
Enfin ça, c'était ce qu'il se plaisait à penser et ce dont la quasi-totalité des gens qui le connaissaient – au moins de réputation – était persuadée. Après tout, ne faisait-il pas déjà confiance à au moins... Houla... Trois personnes ? Tant que ça... Draco Malfoy bien sûr mais ce n'était pas comme s'il avait vraiment eu le choix puisqu'il représentait sa seule 'famille' et qu'il supportait le gamin depuis bien trop longtemps pour y rester totalement insensible. Il y avait aussi Albus Dumbledore d'une certaine et étrange façon mais il devait admettre que ce vieux cinglé avait tout de même de bons côtés, comme par exemple son influence sur le monde magique qui lui avait permis d'éviter tout procès malgré son passé de mangemort. Un profiteur lui ? Non, juste un serpentard.
Vous vous demandez sans doute qui est la troisième personne ? Lui même évidemment ! Et encore... Vu le nombres d'erreurs absolument débiles qu'il avait pu commettre par le passé, il se méfiait maintenant de sa propre personne. Mais ça, il ne l'admettrait jamais, pas même sous Veritaserum. Sinon, il y avait bien cette vieille chouette de Minerva mais vu le nombre de coups bas qu'elle lui avait fait depuis le début des vacances, il avait relégué sa collègue au fin fond de son esprit. Oui, ils menaient comme chaque été une guerre sans merci, un combat impitoyable que l'animagus menait de 12 à 10 jusqu'ici. Mais il n'était pas un Snape pour rien ! Il n'abandonnerait pas si facilement ! L'année précédente, il l'avait écrasée avec 23 à 18, mouahahaha ! Bah quoi ? On s'occupe comme on peut quand on n'a plus cours...
Tout ça pour dire qu'il devait vraiment combattre ses pulsions meurtrières à l'égard du blond ou sa liste ne contiendrait plus qu'un nom à l'exception du sien. Et quand on assistait tous les jours aux crises de folie furieuse de la dernière personne en question, on pouvait même dire que la liste ne comporterait bientôt plus que son propre nom. Une fiole de poison pouvait être vidée si vite dans une théïère parfumée au citron...
Mais pour l'instant, ce n'était pas son directeur sénile qui l'irritait, enfin pas plus que d'habitude en tout cas, mais bel et bien Draco Malfoy. Pourquoi fallait-il que ce maudit gosse soit si... beau ? Et encore le terme était bien fade tant celui-ci transpirait la sensualité. Si Severus n'était pas Severus et encore moins le parrain de ce gamin, il aurait sûrement bavé devant cet appel à la luxure. Mais quand on avait passé des heures à changer les couches maladorantes d'un gnome de deux mois braillant tellement fort qu'il avait failli lui écraser sa mignonne petite tête contre un mur, on ne pouvait décemment pas ressentir le moindre désir sexuel pour la version à peine plus âgée.
Donc non, définitivement non, ce n'était pas parce que Draco était à tomber qu'il avait envie de l'étrangler mais parce que Severus savait très bien que son filleul lui faisait plus que de l'ombre. Pas qu'il cherchait vraiment à apparaître sous son meilleur jour devant Potter, absolument pas, mais quand même... D'ailleurs, ledit Potter était vraiment attirant lui aussi mais pas de la même manière. Le jeune Malfoy était d'une beauté pure, parfaite, unanime alors que le survivant était plein de petits défauts qui lui donnaient un charme fou.
C'était d'ailleurs amusant de les voir côte à côte – si on exceptait le fait qu'ils avaient l'air extrêmement complices, que Severus ne voulait surtout pas se poser la question de savoir en quoi ça le génait, et que ce n'était définitivement pas de la jalousie – tant ils formaient un contraste étonnant. Tout dans le physique du blond était lumineux et pâle alors que celui du brun était sombre, presque ténébreux même si ça n'avait encore rien à voir avec Severus.
Quoiqu'il en soit, le pauvre Maître de Potion avait la désagréable impression d'être à un pitoyable corbeau aux côtés d'une blanche colombe et d'un majestueux aigle noir. Et oui, Severus était un grand poête méconnu qui avait un véritable don pour les métaphores explicites. Perdu dans ce pathétique auto-appitoiement grandement influencé par l'alcool, il réagit néanmoins quand un coup de poing frappa soudain son bras gauche, celui qui tenait justement son verre préalablement plein. Et qui s'était maintenant à moitié vidé sur les pans de sa robe.
« Draco... Lucius... Malfoy... »
Ce grondement empli de menaces ne faisait évidemment plus aucun effet sur l'interpellé depuis bien longtemps et celui-ci le prouva aussitôt en lui adressant un immense sourire goguenard. Azkaban pouvait déjà ouvrir grand ses portes, Severus n'allait pas tarder à y faire un saut... Fulminant intérieurement tout en envoyant un regard assassin à son cher filleul, il tenta d'arranger les dégâts mais le tissu était devenu tout collant à cause du sucre contenu dans le cocktail. Fantastique...
« Désolé cher parrain, mais ça faisait au moins deux minutes qu'Harry et moi tentions d'avoir ton attention. Bonjour, au fait. »
Un grognement très explicite fit office de réponse. Au moins, le blond pouvait être fier de son coup : l'esprit de Severus tout entier était maintenant focalisé sur lui. Ou plutôt sur la vengeance la plus cruelle qu'il pourrait lui infliger en guise de représailles. Dans le seul but de parfaire son éducation, bien sûr ! Histoire qu'il n'ait plus jamais l'envie de recommencer... N'était-ce pas le rôle de tout parrain qui se respecte ? Un ricanement étouffé parvenant à ses oreilles, le professeur se tourna très vite vers les deux jeunes sorciers, ses yeux ne formant plus que deux fentes des plus meurtrières. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas, en plus du fait d'être ignoré, c'était bien qu'on se moque de lui. Et Draco riait visiblement sous cape tandis que Potter tentait maladroitement de dissimuler un sourire derrière son verre.
« Veuillez m'excuser »
Sans se retourner ou ajouter un mot de plus, Severus les planta là mi-vexé, mi-énervé. Non seulement son filleul s'accaparait Sexy-Potter alors qu'il discutait presque aimablement avec lui – et encore une fois, ce n'était pas de la jalousie, il n'aimait simplement pas faire la potiche – mais en plus il le ridiculisait complètement. Pourtant, ce n'était pas si grave que ça, d'avoir renversé la moitié de son verre sur lui et en temps normal, il aurait seulement râlé pour la forme. Mais là, il s'était minablement emporté pour un rien, de manière tout à fait puérile pour cacher son trouble face à la complicité des deux jeunes hommes. Oui, il n'avait tout simplement pas supporté de les voir flirter ainsi devant lui et avait bien l'intention de les éviter tant qu'ils étaient ensemble. Seulement parce qu'il n'aimait pas tenir la chandelle, évidemment.
Il en profita donc pour prendre la direction des toilettes où il pourrait rincer le liquide collant qui souillait sa robe. Au moins, il serait tranquille quelques instants...
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Harry observa longuement Snape s'éloigner, tout sourire ayant disparu de ses lèvres dès qu'il avait croisé le regard indéchiffrable mais peu amical du professeur. Il savait que l'homme n'aimait pas du tout qu'on se moque de lui mais il avait toujours eu plus tendance à agresser le suicidaire qui osait un tel outrage qu'à abandonner sans même lancer quelques sarcasmes bien sentis. Il ne s'était définitivement pas attendu à une telle réaction et sans trop savoir pourquoi, ça le laissait profondément perplexe. Non, en fait c'était un euphémisme puisque ça le dérangeait vraiment. Il se sentait presque coupable et mal à l'aise...
« Ce type restera à jamais un mystère pour moi. »
« Tu n'as vraiment pas changé, Potter, toujours aussi aveugle. »
Snape ayant quitté son champ de vision, Harry se retourna vers Draco qui affichait un sourire en coin made-in-Malfoy. Ses yeux pétillaient à la Dumbledore comme s'il savait quelque chose d'évident que le commun des mortels ignorerait jusqu'à ce qu'il daigne enfin partager son infini savoir. Pour faire plus court, une lueur étrange brillait dans les prunelles gris acier et c'en devenait presque inquiétant. Le regard émeraude fixa alors plusieurs minutes son rival, attendant patiemment que le blond se décide à poursuivre. Il finit cependant par capituler puisque le serpentard était apparemment décidé à jouer l'innocent jusqu'à épuisement.
« Ok, t'as gagné. Qu'est-ce que j'aurai du remarquer ou comprendre qui était pourtant si évident, Monsieur perspicacité ? »
« Potter, Potter, Potter... »
Ce qu'il pouvait détester quand son ancien amant prenait ce ton condescendant et hautain avec lui ! Et Draco le savait parfaitement, son sourire triomphant s'élargissant d'ailleurs à mesure que la mâchoire d'Harry se crispait. Ce n'était vraiment pas un serpentard pour rien, un vrai sadique dans l'âme qui appréciait par dessus tout agacer les pauvres gryffondors innocents et sans défense.
« Si tu n'as pas compris, ce n'est certainement pas à moi de te le dire. Tu n'as qu'à demander à Severus pourquoi il nous a planté là comme ça quand il reviendra... »
Et sur ces bonnes paroles, il lui adressa un clin d'oeil moqueur, lui prit la main avec un sourire charmeur et entraîna un Harry boudeur vers les autres invités.
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Bien. Au moins, il avait l'air un peu plus présentable. Bon d'accord, c'était vraiment une excuse minable puisque le principal intérêt du noir était qu'on pouvait renverser dessus autant de jus sucré qu'on le voulait, ça ne se voyait absolument pas. Ce qui ne l'avait evidemment pas empêché de savourer et de prolonger ces quelques délicieuses minutes où il avait pu s'isoler loin de cette tribu de dégénérés. Avec un peu de chance, il pourrait reprendre ses bonnes vieilles habitudes festives, à savoir : rester tout seul dans un coin où personne ne viendrait le déranger.
C'est avec cette perspective presque satisfaisante que Severus refit son apparition dans le jardin où régnait une horrible agitation. Par Salazar, mais comment si peu de gens pouvaient-ils faire autant de bruit ? C'est dans ces moments là qu'il prenait réellement conscience de la chance qu'il avait de vivre isolé dans ses cachots. Aucun voisin, le paradis... Presque de bonne humeur – bon il s'agit quand même de Severus Snape alors disons plutôt presque pas de mauvaise humeur – le professeur traversa silencieusement la terrasse, remplit à nouveau son verre, prit la direction du fond du jardin où il n'y avait absolument personne, jeta un coup d'oeil critique vers le groupe le plus bruyant et faillit s'étouffer dans son punch à la vision d'un Draco Malfoy main dans la main avec un Sexy-Potter.
Donc comme nous le disions : D'humeur exécrable, Severus se dirigea vers le fond du jardin en veillant à ne surtout pas poser les yeux sur un brun à lunettes qui n'avait absolument aucun effet sur lui, si ce n'est celui de l'agacer par sa simple présence. Enfin, ça c'était ce qui était prévu jusqu'à ce qu'il entende un...
CRRRAC
Pratiquement mêlé à un...
Splllchhh
Peu ragoûtant, bientôt suivi d'un...
« Mamaaaaaan ! Servus, il a tué Billy ! »
Et merde... La chose était de retour. Pire que ça, la chose venait de s'accrocher à la jambe coupable de ce crime atroce et pleurait toutes les larmes de son petit corps. Severus tenta vainement de se dégager mais Ambre était fermement accrochée et quand il se résigna à baisser les yeux vers elle, il reçut un regard empli de souffrance et de trahison. Génial... Il ne manquait plus que ça. Il venait de faire de la peine à la seule personne qui le considérait comme un ami dans cette pathétique réception. Avec un soupir agacé, il releva lentement son pied pour découvrir sa victime qui était en fait...
Un escargot.
La chose le regardait comme si elle avait à faire au pire des assassins parce qu'il avait écrasé un stupide escargot ? Mais où va le monde... Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Euh... En exceptant bien sûr quelques faits comme ceux qu'il était un ancien mangemort, un adepte de la magie noire, qu'il martyrisait ses élèves, qu'il avait des tendances sadiques et qu'il n'avait pratiquement aucune valeur morale... Mais à part ça, il était quand même quelqu'un de bien non ? Ou tout du moins, il n'avait pas à subir ça, si ?
Se pinçant l'arête du nez en sentant un début de migraine faire son apparition, Severus s'empêcha de poussa un soupir désespéré et prit au contraire une longue inspiration. La mission d'aujourd'hui était : faire taire la chose avant qu'il ne se retrouve au centre de l'attention. Déterminé, l'homme saisit sa baguette d'un geste énervé et la pointa vers sa chaussure et le gazon où feu Billy gisait pitoyablement comme tout escargot digne de ce nom. Les pleurs de la chose n'avaient toujours pas cessé mais sa minuscule poigne s'était quelque peu desserrée sur son pantalon, attendant sûrement la suite des évènements. En tout cas, si la chose attendait des excuses, elle pouvait toujours courir !
Vénérant à cet instant dramatique sa nature de sorcier, Severus agita sèchement sa baguette et les morceaux de coquille ainsi que la masse gluante qui faisait office de... corps à cet invertébré disparurent à jamais dans les méandres de la magie. Tout aussi sévèrement et rapidement, il pointa un petit caillou, marmonna quelques mots et un nouveau Billy tout beau tout neuf apparut non loin de la scène du crime. Voilà qui était réglé. Maintenant, si la chose pouvait être assez aimable pour le lâcher... Surtout qu'il sentait à présent tous les regards peser sur lui et qu'il avait horreur de ça.
« Bon le revoilà ton Billy. Tu vois que ce n'était pas la peine de pleurer. »
« Mais, snif, c'est pas Billy ça, snif, il a pas, snif, l'étoile sur sa tête, snif ! »
Depuis quand les escargots avaient-ils des étoiles sur la tête ? Et ça a une tête un escargot ? Par Merlin, mais qu'elle arrête de chialer cette sale gosse ! Et pourquoi diable personne ne venait l'aider et que signifiaient ces sourires moqueurs... attendris ? Comment ça attendris ? Mais ils n'avaient pas le droit ! Grommelant dans sa barbe inexistante, Severus fit apparaître une étoile dorée entre les antennes de l'escargot et comme par hazard, tout sanglot disparut aussitôt. Baissant les yeux vers la chose, il reçut aussitôt de plein fouet un sourire rayonnant tout à fait adorable. Pourquoi avait-il la détestable impression qu'il avait été totalement manipulé par une gamine de quatre ans ?
« Ouaaaaaaah ! Merchi Servuuuus ! T'as remis Billy vivant, et pis avec une étoile en plus et pis c'est cool une étoile pour Billy hein et pis chuis sûre que Billy adore les étoiles et pis t'es le plus génial de mes namis, hein ? Hein c'est vrai ? Et même que Billy aussi c'est mon nami ! »
« Ami, pas nami. »
« Diiiis ? Tu te baisses pour que je te fasse un bisou remerciateur ? »
« Je n'aime pas les bisous. »
Houla... Le moulin à parole n'allait quand même pas se remettre à pleurer pour ça ? Si ? Bon, ok... C'est parti pour le bisou... Comme s'il avait le choix de toute façon. Les traits crispés comme s'il allait se faire embrasser par un bouledogue atteint par la rage, Severus consentit donc à se baisser et présenta une joue à la chose. Celle-ci s'empressa alors de glousser d'un air ravi, d'empoigner son visage de ses mains crasseuses et de plaquer des lèvres baveuses sur sa peau pâle. Beurk. Mais mignon. Argh, c'est pour ça qu'il n'aimait pas les gosses, ils parvenaient toujours à l'attendrir alors qu'il n'en avait aucune envie ! Observant la chose s'éloigner en sautillant avec le faux Billy dans une main, les lèvres de Severus esquissèrent contre son gré un semblant de sourire.
« Vous devriez sourire plus souvent, ça vous va bien. »
Comment effacer un sourire snapien en un dixième de seconde par Sexy-Potter... Et hop ! Le masque impassible avait refait son apparition en moins de temps qu'il en fallait pour dire 'Endoloris'. Par contre, le regard qu'il adressa au jeune homme n'avait absolument rien d'impassible. Severus ne savait pas bien pourquoi – ou plutôt ne voulait surtout pas le savoir – mais il sentait une sourde colère l'envahir à la vision de ce corps destiné apparemment à son filleul. Sans un mot, il tourna donc le dos à un gryffondor mi-amusé, mi-inquiet et s'isola dans le fond du jardin, installé dos contre un arbre, à l'abris des regards.
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Il avait encore fui. C'était vraiment bizarre et absolument contraire au comportement habituel de Snape. D'une certaine façon, c'était assez amusant de l'avoir vu avec Ambre, Harry avait découvert une nouvelle facette de cet homme qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Une facette qui lui plaisait. Comme quoi il se cachait bien un coeur derrière cette carapace glaciale, le méchant serpentard avait même la faculté de ressentir des sentiments positifs à l'égard d'autres êtres vivants. Il était persuadé qu'il ferait un merveilleux père. D'un genre grognon mais attentionné et peut-être même complètement gaga ou papa poule. Et définitivement manipulé s'il en jugeait par la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux.
Par contre, il ne comprenait vraiment pas pourquoi son ancien professeur avait soudain décidé de l'éviter. Car il s'agissait bien de cela, dès qu'il s'était approché, il avait récolté un regard meurtrier qu'il ne pensait pourtant pas avoir mérité. De plus, Snape n'avait même pas prononcé un mot mais l'avait au contraire totalement ignoré. C'était assez vexant. Maintenant, cet homme intrigant avait disparu derrière le grand cèdre et Harry ne savait pas trop s'il devait le suivre pour lui demander des explications ou au contraire, laisser tomber.
« Si tu as un instant à m'accorder Harry, j'aimerai te parler. »
« Bien sûr Albus. »
Bon, le dilemme était momentanément repoussé. Pour l'instant, il allait simplement laisser tomber et écouter ce que Dumbledore avait à lui dire. Il verrait plus tard comment résoudre le cas 'Snape'. Se rendant compte qu'il observait toujours le cèdre derrière lequel s'était éclipsé son ancien professeur, Harry se gifla mentalement pour se réveiller. Il se retourna alors vers son vieil ami avec un sourire chaleureux et se laissa paisiblement guider vers la maison en essayant d'ignorer le sourire entendu de son mentor. Pourquoi avait-il l'étrange et assez désagréable impression que tout le monde savait quelque chose qui le concernait mais dont il n'avait pas connaissance ? Perdu dans ses pensées, il ne posa cependant aucune question et suivit docilement le vieillard. Apparemment, la conversation serait assez sérieuse pour qu'elle se déroule dans le calme du salon.
Au moment de passer les portes-fenêtres, Harry se tourna néanmoins une dernière fois pour avoir une vue d'ensemble de ses invités surprise. Un voile mélancolique traversa furtivement son regard couleur poison tandis qu'un vague sourire nostalgique s'installait sur ses lèvres. Tout ce qui lui restait de son passé était là, sous ses yeux. C'était assez étrange pour lui de les voir tous réunis ici alors qu'il avait crû ne jamais leur refaire face. Une bouffée d'affection l'envahissait à mesure qu'il observait ces gens qui avaient tant compté par le passé. Ils avaient tous répondu présent, ils étaient tous là et mieux que tout, ils lui avaient tous pardonné sa faiblesse et son égoïsme malgré sa pathétique fugue qui avait tout de même duré plusieurs années.
La seule ombre au tableau était encore et toujours Snape mais le jeune homme se promit de résoudre la situation avant la fin de la 'réunion'. Pas qu'il espérait sincèrement se lier d'amitié avec le professeur, il avait depuis longtemps abandonné cette idée grotesque, mais au moins revenir à un statut neutre comme ça avait été le cas depuis qu'il l'avait revu à la soirée du ministère. Avec un léger soupir, il tourna les yeux vers le groupe qu'il venait tout juste de quitter. La vision d'un Draco Malfoy taquinant une Hermione Granger au milieu d'un groupe d'anciens gryffondors riant à gorge déployée lui mit du beaume au coeur et il se dit qu'il n'y avait aucun doute : Son monde était bien là parmi ces gens, malgré toute la souffrance qui pouvait en résulter.
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Ca faisait maintenant plus d'une heure qu'il était assis là, les yeux dans le vague, écoutant d'une oreille absente les rires ou bribes de conversations qui lui parvenaient étouffés. C'était pathétique... Mais il ne pouvait rien faire contre ça, il se sentait extrêmement las et n'avait qu'une envie : s'enfuir loin de cette ambiance joyeuse qui lui donnait envie de vomir. A moins que ce soit l'alcool... Quoique, son verre étant vide depuis longtemps et n'ayant pas le courage d'aller le remplir, il n'avait pas suffisament bu pour se rendre malade. Juste assez pour le faire flotter dans une atmosphère brumeuse et lui faire adopter cette attitude pitoyable.
« J'ai pensé que vous auriez peut-être soif depuis tout ce temps. »
Super... Potter l'avait finalement rejoins et se tenait maintenant debout devant lui avec un saladier à moitié rempli de punch. Quand Severus daigna lever les yeux vers son visage, il cilla légèrement en voyant que le jeune homme lui souriait chaleureusement mais avec une pointe de nervosité comme s'il ne savait pas trop ce qu'il fichait là avec son ancien professeur de potion. Amusé par cette arrivée impromptue qu'il aurait pourtant préféré éviter, il garda un air totalement impassible, se contentant d'hausser un sourcil sarcastique tout en lui tendant son verre.
Prenant ce geste pour une invitation, Potter esquissa un sourire soulagé et servit une bonne rasade d'alcool à l'ex mangemort qui continuait de l'observer en silence. Puis le jeune homme s'assit près de lui et posa nerveusement le saladier entre eux, les yeux fixés au loin comme s'il cherchait ses mots, visiblement mal à l'aise. De plus en plus amusé par son comportement, Severus retint un sourire ironique et se contenta de siroter son verre. Jusqu'à ce qu'il remarque qu'encore une fois, Potter ne buvait pas.
« Vous ne voulez pas trinquer à ces merveilleuses retrouvailles, Mr Potter ? »
« Je ne préfère pas, je ne tiens pas l'alcool... »
« Vraiment... Il me semblait pourtant avoir assisté à certaines soirées où vous ne disiez pas non à quelques verres de Fire Whiskey. Quoiqu'il en soit, je vous assure que je ne profiterai pas de vous si vous perdiez vos facultés intellectuelles, si vous en possédez évidemment. »
Amusant. Voilà que Potter semblait de plus en plus nerveux et ses joues avaient même pris une teinte assez rosée. Difficile par contre de savoir si c'était le sous-entendu explicite de Severus ou la mention à l'alcool qui le gênait vraiment... En tout cas, c'était assez mignon et très satisfaisant de parvenir à perturber aussi facilement ce gosse. Il était d'ailleurs étonnant de voir comme le jeune homme respirait l'assurance et la force quand il était en société mais semblait timide voire fragile dans l'intimité. Oui, vraiment mignon. Mais si il y avait quelque chose que Severus voulait à tout prix éviter, c'était bien de trouver Saint-Potter mignon ! Ou quique ce soit d'autre en fait ! Non, non... Il était un Snape... Le terme 'mignon' ne faisait définitivement pas partie de son vocabulaire.
« A votre santé alors ! »
Quoi ? Oh. Apparemment, pendant que Severus combattait ses inacceptables facultés émotionnelles, Potter était revenu sur sa décision et s'était allègrement servi du même breuvage. Il ne s'était absolument pas attendu à ça. Surprenant. Bizarre. Fronçant légèrement les sourcils en se demandant si ses soupçons étaient finalement infondés, il trinqua son gobelet en plastique avec celui de son compagnon et lui adressa un imperceptible sourire en coin. On verrait plus tard pour les questions concernant la sobriété de super Potter...
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Voilà, ça faisait plus d'une heure qu'ils étaient là, parlant peu et buvant beaucoup. Ils entendaient toujours les autres convives à quelques mètres derrière eux mais l'alcool faisant son effet, ils avaient presque l'impression d'y être totalement étrangers, d'appartenir à un autre univers et c'était diablement agréable. Un silence reposant s'était installé entre les deux hommes, un de ceux qui ne donnait aucune envie de le briser. Ils agissaient quasiment comme deux amis intimes qui n'avaient pas besoin de parler et ne faisaient que savourer la présence de l'autre. Jusqu'à ce qu'Harry se souvienne qu'il était venu à la base pour lui poser LA question.
« Pourquoi vous m'évitiez tout à l'heure ? »
Un ricanement très serpentard – et très ivrogne – se fit entendre du côté du professeur et le jeune homme tenta vainement de faire une mise au point pour rendre sa vision un peu moins trouble. Un sentiment de fierté l'envahit quand il parvint enfin à rétablir à peu près sa vue et à apercevoir les traits sévères se transformer en sourire ironique lorsque Snape consentit à répondre.
« Vous n'êtes pas le centre du monde, Potter. Toujours aussi arrogant à ce que je vois. »
Snape marqua une légère pause pour reremplir son verre, vidant ainsi le saladier de façon plutôt maladroite si Harry en jugeait par la quantité de punch qui finit dans le gazon. Mais l'homme ne sembla absolument pas le remarquer puisqu'il poursuivit bientôt sur son sujet favori à savoir : critiquer le fils de son ancienne Nemésis.
« Il me semble bien que j'évitais tout le monde et pas seulement vous, stupide gryffondor. »
« Si vous le dîtes... Pourtant, vous ne m'évitiez pas au début. Enfin pas jusqu'à ce que Draco... n'arrive... »
Et là, Snape se tendit de manière très visible. Et là, Harry se demanda si la réaction de l'homme n'avait peut-être pas un quelconque rapport avec son fïlleul. Et là, ils perdirent tous deux leurs capacités de réflexion : Harry gloussant sans trop savoir pourquoi et Snape posant un regard vraiment bizarre sur lui. Peut-être l'alcool. Mais là, Harry perdit toute envie de rire. Parce que les gouffres sombres dans lesquels il se sentait inexorablement plonger n'avaient plus rien de glacés mais semblaient au contraire brûler la moindre parcelle de son corps. A moins que ce soit l'alcool. Quoiqu'il en soit, les derniers neurones du jeune homme se mirent en stand-by, ce dernier se sentant étrangement troublé par le regard indéchiffrable du professeur. C'était définitivement l'alcool.
Puis les prunelles couleur charbon se rapprochèrent lentement des siennes, très lentement, trop lentement. Le temps s'était comme arrêté, Harry n'entendait même plus les échos de la réception non loin d'eux, comme hypnotisé par les fascinantes lueurs qu'il lisait dans les yeux qui le fixaient sans ciller. Ils étaient maintenant si proches qu'il pouvait sentir le souffle chaud de l'homme s'échouer sur ses lèvres entrouvertes, prêtes à accueillir cette bouche qu'il désespérait de découvrir. Et ça, ce n'était absolument pas l'effet de l'alcool.
« Parraaaaaaain ! Ya maman qui m'a demandé de venir te dire que Papy Albus s'en va et que tu devais lui dire au revoir et qu'en plus il est pas le seul et donc que tu dois venir parce que sinon ils pourront pas partir alors il faut que tu viennes. »
Harry n'avait même pas eu le temps d'interpréter le flot de paroles qui venait de lui parvenir qu'il reçut une tornade rousse dans les bras. Tornade qui lui administra aussitôt un énorme bisou et décida de s'installer contre son parrain sans comprendre qu'elle venait de briser un véritable moment magique qui ne risquait malheureusement pas de se reproduire avant un bon bout de temps. Avec un léger soupir, le jeune homme se leva avec Ambre lovée dans ses bras et adressa un regard gêné à Snape. Celui-ci ne semblait pas aussi déçu que lui mais comment savoir avec cet homme qui se cachait toujours derrière un masque distant et froid. En effet le professeur resta parfaitement impassible sous le regard de son ancien élève et toujours aussi indéchiffrable, il haussa simplement un sourcil de pure indifférence en détournant les yeux pour continuer à siroter son dernier verre.
Etait-ce vraiment l'alcool à lui seul qui avait influencé l'attitude de son compagnon ou y avait-il plus que ça ? Avec un léger pincement au coeur qu'Harry préféra ignorer, il participa d'un air absent à la conversation passionnante de la fillette et partit rejoindre ses invités.
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Hihihi ! Et non, ils se sont pas embrassés ! C'est pas pour aujourd'hui ! Niark niark niark ! C'aurait pas été drôle si ça allait aussi vite, non ? Mais ne vous en faites pas, le baiser viendra... Un jour... Peut-être... He ! On ne tue pas l'auteur même s'il est un peu sadique ! Sinon, il viendra jamais le bisou !
Enfin bref, cessons cette crise de folie passagère... Si vous souhaitez savoir pourquoi Dumby a pris Harry à l'écart et de quoi il voulait lui parler, si vous voulez voir ce que va devenir Harry quand Hermione l'aura mis à la rue à cause la rentrée à Poudlard, si vous voulez comprendre comment elle va se débrouiller avec sa fille pour donner ses cours, si vous vous demandez comment va se passer la prochaine rencontre Ryry/Servus et si vous voulez assister au premier bisou, alors attendez le prochain chapitre ! Voire même ceux d'après en fait...
Ah et pis spéciale dédicace à mes compagnons d'O&F à qui j'ai d'ailleurs fais un superbe clin d'oeil !
