Auteur : Nicole Pavlovna
E-mail : deneb_0@hotmail.com
Disclaimer : rien de tout ça n'est à moi (et non, malheureusement, un petit rigolo nommé Patrick O'Brian à eu l'idée avant moi... Dommage, j'aimerais bien que Peter Calamy soit à moi...), sauf les nouveaux lieutenants, le général Lee, l'intrigue, Providence, Jones, Thomson, Danaway et sa famille (ça commence à faire un paquet... Je crois que j'abrègerais au prochain chapitre).
Classement : PG-13
Note de l'auteur : Je vais simplifier : il y a un revenant dans cette fic. Je le répète encore : allez lire mon slash 'Reflets', prologue de cette fic ! C'est essentiel pour comprendre tout ce qui va se passer dans ce chapitre !
Chapitre VII
Providence
Ils franchirent les portes du port de la ville inconnue le lendemain matin. L'étrange ville était entièrement construite d'une pierre qu'aucun des marins n'avait encore vu, ce qui mettait le docteur Maturin dans un état second –réaction que Mary trouvait presque pitoyable. A ce détail près, la cité ressemblait à n'importe quel ville anglaise, bâtie de petites maisons d'aspects fort disparates, de toutes les tailles, au bords de routes plus ou moins droites et mal pavées. Personne ne semblait vraiment étonné à leur vue. Arrivé à quai, le capitaine Aubrey sauta immédiatement à terre. Il lui arrivait rarement de remettre les pieds sur terre avant un laps de temps aussi court, à savoir à peine deux semaines. Un homme s'approcha aussitôt. Son uniforme montrait son importance dans ce port et il scruta les nouveaux arrivants et le 'Surprise' d'un air un peu contrarié avant de fendre son visage d'un sourire totalement hypocrite et de dire d'un ton doucereux, qui sonnait totalement faux :
« Vous êtes ?
-Capitaine Jack Aubrey, de la Royal Navy. Puis-je laisser ma frégate à quai ?
-Cela n'est pas gratuit, capitaine Aubrey... »
Avec un sourire torve, l'homme tendit une main rapace. Aubrey échangea un regard avec le Lieutenant Pulling. Cet homme ne leur disait vraiment rien. Mais avant qu'ils ne payent ou répondent à l'homme, une voix coupa court à cette situation.
« Laissez, Mr Jones. Je m'occupe de ces personnes. »
Le nouvel arrivant semblait plus élevé en grade, et aussi plus aimable que son prédécesseur. Celui-ci s'effaça sans tarder.
« Je sais qui vous êtes et d'où vous venez, repris l'homme avec un chaleureux sourire. Nous nous occuperons des frais. Je suis Mr Thomson, suivez-moi, je vais vous mener à un endroit où je pourrais vous expliquer ce qui vous arrive. »
L'équipage suivit Thomson jusqu'à une taverne, juste en face des quais. Peter remarqua alors que Danaway semblait vouloir se faire toute petite –remarque, ce n'était pas très dur vu sa taille. Elle s'était recroquevillée, la tête dans les épaules, derrière un marin dont la carrure faisait facilement trois fois la sienne. Il s'approcha d'elle et lui souffla doucement :
« Vous le trouvez donc si effrayant que vous éprouvez donc le besoin de vous cacher ? »
Elle lui lança un regard furieux.
« Bouclez-la, Calamy.
-Pas avant que vous m'expliquiez pourquoi vous avez l'air de vouloir disparaître à six pieds sous terre. »
Elle lui fit encore une fois signe de se taire.
« Je veux une explication. »
Après un dernier regard vers le ciel, elle soupira :
« D'accord, mais pas tout de suite et en attendant ne me faites pas repérer ! »
Peter eut un petit sourire de triomphe. Pour une fois qu'il avait le dessus...
'Danaway avait raison', pensa Maturin. Ses explications et celles de Thomson se recoupaient. Cette ville, du nom de Providence, avait été entièrement créé par une petite communauté de fervents croyants anglicans. Elle servait de base à une étonnante –et effrayante- chasse aux sorcières et l'on voyait sur la Grande Place un gibet où quelques pendus se balançaient encore. Cependant, Danaway n'avait pas l'air pressée de faire valoir ses connaissances sur l'endroit elle s'était planquée dans un coin sombre entre deux armoires à glace et sirotait une des bières que l'on avait apportées dès leur arrivée. Aubrey semblait l'avoir également remarqué, c'est pourquoi il décida de ne pas trop attirer l'attention sur elle, en attendant de savoir ce qui la poussait à se dissimuler de la sorte. Thomson semblait être un homme de conviction. Il expliqua donc avec ferveur et passion la politique anti-sorcière menée dans la cité depuis près d'une décennie. Les familles vivant à Providence étaient toutes constituées intégralement d'espions et de soldats. Ils traquaient et dénichaient sans relâche tous ce qui ressemblait de près ou de loin à des sorciers sur tout le territoire anglais. Une fois repérés, ces païens étaient capturés et emprisonnés dans les prisons de la cité avant d'être jugé et exécutés.
Un tel point de vue, défendu avec tant d'aplomb, était parfaitement compréhensible. En effet, lorsque le docteur Maturin fit remarquer qu'un tel système n'était peut-être pas une si bonne chose, Thomson devint soudain blême. Et devant un auditoire stupéfié, il raconta les crimes barbares commis par les quelques communautés sorcières.
Les païens, expliqua-t-il, ne ressemblaient pas vraiment aux figures des vieux Contes de Fées que l'on raconte aux enfants. Ils étaient bien pire. Bien plus terrible. Au cours des deux derniers siècles, on avait recensé des milliers de crimes abjectes commis par ces adorateurs du diable. Les sacrifices humains, surtout, étaient extrêmement courant dans ces communautés. Les vols d'enfants étaient innombrable. Sans compter les viols, les agressions, mutilations... Pour leurs pratiques magiques, les sorciers avaient besoin d'ingrédients macabres et répugnants, qu'ils n'hésitaient pas à prélever directement sur d'innocentes personnes. Après un tel discours, les marins ne pouvaient bien sur que s'indigner et penser qu'effectivement, ces païens méritaient la mort, et même pire.
Après plusieurs heures passées sur ce sujet de discussion, le petit Boyle demanda avec timidité :
« Y a-t-il un moyen infaillible de repérer les sorciers ? »
Thomson se pencha alors sur le jeune garçon et dit dans un murmure audible de toute la tablée :
« A coup sûr ? Aucun. Mais parfois, l'on peut se rendre compte de ce qu'ils sont grâce à leur comportement ils sont capables de toutes les perversités condamnables par les Hommes et par Dieu... Si vous rencontrez un jour des personnes connues pour leur mœurs immondes et débridées, ces personnes faisant des choses innommables indifféremment avec des hommes et des femmes ou s'adonnant à des lectures ou des loisirs bien loin de ce qu'on pourrait attendre d'une personne normale, alors méfiez-vous, mon jeune monsieur, méfiez-vous, s'en sont peut-être... »
Boyle était incapable de dire un mot. Il se contenta alors d'acquiescer. Ces paroles firent un grand effet sur les plus jeunes de l'équipage, y compris sur Will, qui fut certainement le seul à remarquer que les joues de Peter et de Mary étaient soudainement passées au cramoisi...
L'horloge sonnait déjà trois heures. Mais Peter était toujours éveillé. Le mal de terre, sans doute il n'avait plus l'habitude de dormir dans un endroit qui ne tanguait pas. Ou bien peut-être était-ce autre chose... Tant de souvenir lui revenaient en mémoire, des choses qui n'auraient jamais dû arriver... Il se leva. Il ne pourrait pas dormir, de toute manière. Il remit son uniforme et décida d'aller se dégourdir les jambes. Il sortit dans le couloir en essayant de faire le moins de bruit possible. Il eut la surprise de constater que la lumière brillait toujours dans une des chambres. Mais pas un bruit à l'intérieur. Quand soudain, un bruit de chute, et un juron incompréhensible, lancé d'une voix aiguë. Danaway, bien sûr. Qui d'autre ? Il frappa.
« Qui est-ce ?
-Calamy.
-Entrez. »
Peter poussa doucement la porte. La jeune fille était assise à une petite table, une plume à la main.
« Vous ne dormez donc jamais ? lança-t-il avec un sourire espiègle.
-Jamais. » répondit-elle sur le même ton.
Il s'assit près d'elle, alors qu'elle se remettait à écrire.
« Vous n'aviez pas quelque chose à me dire ? »
Elle ne s'arrêta pas d'écrire, mais cependant, son sourire s'effaça.
« De quoi parlez-vous ?
-De votre comportement de cet après-midi. Pourquoi vous cachiez- vous ?
-Je ne vois pas en quoi cela vous regarde.
-Vous aviez dit que vous m'expliqueriez. »
Mary pinça les lèvres et reposa sa plume.
« En fait, je connais Johnson. Il ne nous aime pas, ma famille et moi. On est trop intellectuel pour lui et ses comparses.
-Cela a un rapport avec tous les livres que vous trimballez avec vous ? »
Elle hocha la tête.
« Oui. Savoir que chez nous, on laisse les enfants se bâtir une opinion négative sur la chasse aux sorciers, s'intéresser à l'ésotérisme et à la magie, lire et écrire des Contes par dizaines, ou penser tout simplement... Autant de choses qu'il ne supporte pas. Je ne suis pas une exception parmi les miens. Tous les membres de la famille Danaway sont étiquetés 'dangereux' par les espions de Providence. C'est pour ça que je ne voulais pas qu'il me voit. Les conséquences n'auraient pas été bénéfiques. Néanmoins je ne suis pas sûre qu'il m'aurait vraiment reconnue... »
Elle marqua une pause et s'adossa à sa chaise.
« Vous non plus ne sembliez pas très à l'aise à la fin du dîner, tout à l'heure... »
En un instant, Mary avait réussi à renverser la situation à son avantage. Peter était à nouveau rouge vif, et c'était lui qui était embarrassé.
« Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?
-Disons pour simplifier que vous êtes devenu aussi rouge que vous l'êtes maintenant. »
Le jeune homme ne savait plus où se mettre. Que dire ? Expliquer ce qui le troublait à la jeune fille aurait été complètement stupide. Suicidaire, même.
« Si vous vous êtes sentit visé par ce que Johnson a pu dire, n'ayez crainte. Il voit le mal partout. »
Elle le fixait d'un regard donnant l'impression de savoir. De tout savoir. Peter baissa les yeux.
« Rien de ce qu'il a put dire n'était tout à fait fondé. Ne vous souciez pas de ça. Vous n'êtes ni un monstre ni un tueur assoiffé de sang, n'est-ce pas ? »
Il releva la tête. Non, bien sûr.
« Vous devriez aller vous coucher. Il est tard. »
Le jeune homme acquiesça. Il dirigea ses pas vers le couloir. Avant de pousser la porte, il se retourna.
« Bonne nuit, miss.
-Bonne nuit à vous aussi. »
Il resta un instant à la porte, regardant Mary, penchée sur ses feuilles couvertes de notes, de fines mèches brune lui tombant gracieusement dans le cou. Sans sa veste, elle semblait tellement gracile, tellement frêle... Ses allures de petite peste semblaient être restée sur le navire. Là, tout de suite, on aurait dit une princesse. De Conte de Fée, bien sûr... Il referma la porte. Ses yeux se fermèrent dès que sa tête toucha l'oreiller.
Et voilà ! Et pour ceux qui n'ont pas compris, mon petit one-shot 'Reflets' éclairera bien des choses ! Merci de laisser des petites reviews ! Je vous adore, vous, mes lecteurs !
Réponse aux reviews : Marine : Merci pour ta review ! C'est vraiment gentil ! Et oui, elle cache encore plein choses... Ah ah ah... Gros bisous !
Tarahiriel : Merci d'être toujours là ! Hé hé... M'arrêter là où ça devient intéressant, c'est le moyen de vous garder ! Je t'embrasse ! PS : Tu as lu 'Reflets', au fait ? Oui, je sais, je dois être soûlante, mais c'est pour ton bien (la fille qui ne s'y croit pas du tout)... Si, si, tu risque de perdre le fil, après...
Idril Elanessë : Salut, toi ! Et non, normalement, les hostilités ne devraient pas reprendre, surtout qu'à partir du chapitre prochain (je crois), tu-sais-qui va prendre le relais... Je me marre d'avance ! Grosses bises !
E-mail : deneb_0@hotmail.com
Disclaimer : rien de tout ça n'est à moi (et non, malheureusement, un petit rigolo nommé Patrick O'Brian à eu l'idée avant moi... Dommage, j'aimerais bien que Peter Calamy soit à moi...), sauf les nouveaux lieutenants, le général Lee, l'intrigue, Providence, Jones, Thomson, Danaway et sa famille (ça commence à faire un paquet... Je crois que j'abrègerais au prochain chapitre).
Classement : PG-13
Note de l'auteur : Je vais simplifier : il y a un revenant dans cette fic. Je le répète encore : allez lire mon slash 'Reflets', prologue de cette fic ! C'est essentiel pour comprendre tout ce qui va se passer dans ce chapitre !
Chapitre VII
Providence
Ils franchirent les portes du port de la ville inconnue le lendemain matin. L'étrange ville était entièrement construite d'une pierre qu'aucun des marins n'avait encore vu, ce qui mettait le docteur Maturin dans un état second –réaction que Mary trouvait presque pitoyable. A ce détail près, la cité ressemblait à n'importe quel ville anglaise, bâtie de petites maisons d'aspects fort disparates, de toutes les tailles, au bords de routes plus ou moins droites et mal pavées. Personne ne semblait vraiment étonné à leur vue. Arrivé à quai, le capitaine Aubrey sauta immédiatement à terre. Il lui arrivait rarement de remettre les pieds sur terre avant un laps de temps aussi court, à savoir à peine deux semaines. Un homme s'approcha aussitôt. Son uniforme montrait son importance dans ce port et il scruta les nouveaux arrivants et le 'Surprise' d'un air un peu contrarié avant de fendre son visage d'un sourire totalement hypocrite et de dire d'un ton doucereux, qui sonnait totalement faux :
« Vous êtes ?
-Capitaine Jack Aubrey, de la Royal Navy. Puis-je laisser ma frégate à quai ?
-Cela n'est pas gratuit, capitaine Aubrey... »
Avec un sourire torve, l'homme tendit une main rapace. Aubrey échangea un regard avec le Lieutenant Pulling. Cet homme ne leur disait vraiment rien. Mais avant qu'ils ne payent ou répondent à l'homme, une voix coupa court à cette situation.
« Laissez, Mr Jones. Je m'occupe de ces personnes. »
Le nouvel arrivant semblait plus élevé en grade, et aussi plus aimable que son prédécesseur. Celui-ci s'effaça sans tarder.
« Je sais qui vous êtes et d'où vous venez, repris l'homme avec un chaleureux sourire. Nous nous occuperons des frais. Je suis Mr Thomson, suivez-moi, je vais vous mener à un endroit où je pourrais vous expliquer ce qui vous arrive. »
L'équipage suivit Thomson jusqu'à une taverne, juste en face des quais. Peter remarqua alors que Danaway semblait vouloir se faire toute petite –remarque, ce n'était pas très dur vu sa taille. Elle s'était recroquevillée, la tête dans les épaules, derrière un marin dont la carrure faisait facilement trois fois la sienne. Il s'approcha d'elle et lui souffla doucement :
« Vous le trouvez donc si effrayant que vous éprouvez donc le besoin de vous cacher ? »
Elle lui lança un regard furieux.
« Bouclez-la, Calamy.
-Pas avant que vous m'expliquiez pourquoi vous avez l'air de vouloir disparaître à six pieds sous terre. »
Elle lui fit encore une fois signe de se taire.
« Je veux une explication. »
Après un dernier regard vers le ciel, elle soupira :
« D'accord, mais pas tout de suite et en attendant ne me faites pas repérer ! »
Peter eut un petit sourire de triomphe. Pour une fois qu'il avait le dessus...
'Danaway avait raison', pensa Maturin. Ses explications et celles de Thomson se recoupaient. Cette ville, du nom de Providence, avait été entièrement créé par une petite communauté de fervents croyants anglicans. Elle servait de base à une étonnante –et effrayante- chasse aux sorcières et l'on voyait sur la Grande Place un gibet où quelques pendus se balançaient encore. Cependant, Danaway n'avait pas l'air pressée de faire valoir ses connaissances sur l'endroit elle s'était planquée dans un coin sombre entre deux armoires à glace et sirotait une des bières que l'on avait apportées dès leur arrivée. Aubrey semblait l'avoir également remarqué, c'est pourquoi il décida de ne pas trop attirer l'attention sur elle, en attendant de savoir ce qui la poussait à se dissimuler de la sorte. Thomson semblait être un homme de conviction. Il expliqua donc avec ferveur et passion la politique anti-sorcière menée dans la cité depuis près d'une décennie. Les familles vivant à Providence étaient toutes constituées intégralement d'espions et de soldats. Ils traquaient et dénichaient sans relâche tous ce qui ressemblait de près ou de loin à des sorciers sur tout le territoire anglais. Une fois repérés, ces païens étaient capturés et emprisonnés dans les prisons de la cité avant d'être jugé et exécutés.
Un tel point de vue, défendu avec tant d'aplomb, était parfaitement compréhensible. En effet, lorsque le docteur Maturin fit remarquer qu'un tel système n'était peut-être pas une si bonne chose, Thomson devint soudain blême. Et devant un auditoire stupéfié, il raconta les crimes barbares commis par les quelques communautés sorcières.
Les païens, expliqua-t-il, ne ressemblaient pas vraiment aux figures des vieux Contes de Fées que l'on raconte aux enfants. Ils étaient bien pire. Bien plus terrible. Au cours des deux derniers siècles, on avait recensé des milliers de crimes abjectes commis par ces adorateurs du diable. Les sacrifices humains, surtout, étaient extrêmement courant dans ces communautés. Les vols d'enfants étaient innombrable. Sans compter les viols, les agressions, mutilations... Pour leurs pratiques magiques, les sorciers avaient besoin d'ingrédients macabres et répugnants, qu'ils n'hésitaient pas à prélever directement sur d'innocentes personnes. Après un tel discours, les marins ne pouvaient bien sur que s'indigner et penser qu'effectivement, ces païens méritaient la mort, et même pire.
Après plusieurs heures passées sur ce sujet de discussion, le petit Boyle demanda avec timidité :
« Y a-t-il un moyen infaillible de repérer les sorciers ? »
Thomson se pencha alors sur le jeune garçon et dit dans un murmure audible de toute la tablée :
« A coup sûr ? Aucun. Mais parfois, l'on peut se rendre compte de ce qu'ils sont grâce à leur comportement ils sont capables de toutes les perversités condamnables par les Hommes et par Dieu... Si vous rencontrez un jour des personnes connues pour leur mœurs immondes et débridées, ces personnes faisant des choses innommables indifféremment avec des hommes et des femmes ou s'adonnant à des lectures ou des loisirs bien loin de ce qu'on pourrait attendre d'une personne normale, alors méfiez-vous, mon jeune monsieur, méfiez-vous, s'en sont peut-être... »
Boyle était incapable de dire un mot. Il se contenta alors d'acquiescer. Ces paroles firent un grand effet sur les plus jeunes de l'équipage, y compris sur Will, qui fut certainement le seul à remarquer que les joues de Peter et de Mary étaient soudainement passées au cramoisi...
L'horloge sonnait déjà trois heures. Mais Peter était toujours éveillé. Le mal de terre, sans doute il n'avait plus l'habitude de dormir dans un endroit qui ne tanguait pas. Ou bien peut-être était-ce autre chose... Tant de souvenir lui revenaient en mémoire, des choses qui n'auraient jamais dû arriver... Il se leva. Il ne pourrait pas dormir, de toute manière. Il remit son uniforme et décida d'aller se dégourdir les jambes. Il sortit dans le couloir en essayant de faire le moins de bruit possible. Il eut la surprise de constater que la lumière brillait toujours dans une des chambres. Mais pas un bruit à l'intérieur. Quand soudain, un bruit de chute, et un juron incompréhensible, lancé d'une voix aiguë. Danaway, bien sûr. Qui d'autre ? Il frappa.
« Qui est-ce ?
-Calamy.
-Entrez. »
Peter poussa doucement la porte. La jeune fille était assise à une petite table, une plume à la main.
« Vous ne dormez donc jamais ? lança-t-il avec un sourire espiègle.
-Jamais. » répondit-elle sur le même ton.
Il s'assit près d'elle, alors qu'elle se remettait à écrire.
« Vous n'aviez pas quelque chose à me dire ? »
Elle ne s'arrêta pas d'écrire, mais cependant, son sourire s'effaça.
« De quoi parlez-vous ?
-De votre comportement de cet après-midi. Pourquoi vous cachiez- vous ?
-Je ne vois pas en quoi cela vous regarde.
-Vous aviez dit que vous m'expliqueriez. »
Mary pinça les lèvres et reposa sa plume.
« En fait, je connais Johnson. Il ne nous aime pas, ma famille et moi. On est trop intellectuel pour lui et ses comparses.
-Cela a un rapport avec tous les livres que vous trimballez avec vous ? »
Elle hocha la tête.
« Oui. Savoir que chez nous, on laisse les enfants se bâtir une opinion négative sur la chasse aux sorciers, s'intéresser à l'ésotérisme et à la magie, lire et écrire des Contes par dizaines, ou penser tout simplement... Autant de choses qu'il ne supporte pas. Je ne suis pas une exception parmi les miens. Tous les membres de la famille Danaway sont étiquetés 'dangereux' par les espions de Providence. C'est pour ça que je ne voulais pas qu'il me voit. Les conséquences n'auraient pas été bénéfiques. Néanmoins je ne suis pas sûre qu'il m'aurait vraiment reconnue... »
Elle marqua une pause et s'adossa à sa chaise.
« Vous non plus ne sembliez pas très à l'aise à la fin du dîner, tout à l'heure... »
En un instant, Mary avait réussi à renverser la situation à son avantage. Peter était à nouveau rouge vif, et c'était lui qui était embarrassé.
« Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?
-Disons pour simplifier que vous êtes devenu aussi rouge que vous l'êtes maintenant. »
Le jeune homme ne savait plus où se mettre. Que dire ? Expliquer ce qui le troublait à la jeune fille aurait été complètement stupide. Suicidaire, même.
« Si vous vous êtes sentit visé par ce que Johnson a pu dire, n'ayez crainte. Il voit le mal partout. »
Elle le fixait d'un regard donnant l'impression de savoir. De tout savoir. Peter baissa les yeux.
« Rien de ce qu'il a put dire n'était tout à fait fondé. Ne vous souciez pas de ça. Vous n'êtes ni un monstre ni un tueur assoiffé de sang, n'est-ce pas ? »
Il releva la tête. Non, bien sûr.
« Vous devriez aller vous coucher. Il est tard. »
Le jeune homme acquiesça. Il dirigea ses pas vers le couloir. Avant de pousser la porte, il se retourna.
« Bonne nuit, miss.
-Bonne nuit à vous aussi. »
Il resta un instant à la porte, regardant Mary, penchée sur ses feuilles couvertes de notes, de fines mèches brune lui tombant gracieusement dans le cou. Sans sa veste, elle semblait tellement gracile, tellement frêle... Ses allures de petite peste semblaient être restée sur le navire. Là, tout de suite, on aurait dit une princesse. De Conte de Fée, bien sûr... Il referma la porte. Ses yeux se fermèrent dès que sa tête toucha l'oreiller.
Et voilà ! Et pour ceux qui n'ont pas compris, mon petit one-shot 'Reflets' éclairera bien des choses ! Merci de laisser des petites reviews ! Je vous adore, vous, mes lecteurs !
Réponse aux reviews : Marine : Merci pour ta review ! C'est vraiment gentil ! Et oui, elle cache encore plein choses... Ah ah ah... Gros bisous !
Tarahiriel : Merci d'être toujours là ! Hé hé... M'arrêter là où ça devient intéressant, c'est le moyen de vous garder ! Je t'embrasse ! PS : Tu as lu 'Reflets', au fait ? Oui, je sais, je dois être soûlante, mais c'est pour ton bien (la fille qui ne s'y croit pas du tout)... Si, si, tu risque de perdre le fil, après...
Idril Elanessë : Salut, toi ! Et non, normalement, les hostilités ne devraient pas reprendre, surtout qu'à partir du chapitre prochain (je crois), tu-sais-qui va prendre le relais... Je me marre d'avance ! Grosses bises !
