IMPORTANT : J'écris –pour les vacances- sur un clavier ne possédant aucun accent et je suis obligée de m'en remettre a la bonne volonté de mon correcteur automatique. Ne faites donc pas trop attention a ces fautes… Merci !

Disclaimer : Le Surprise et son équipage originel ne m'appartiennent toujours pas.

Note de l'auteur : Plus qu'un chapitre et vous saurez tout…

Chapitre XV

Tempête

Personne, pas même les marins les plus expérimentés, ne vit venir la tempête. L'instant d'avant, le ciel était clair, celui d'après, il était trop tard. Les Zimmermann étaient sur le pont quand le ciel devint menaçant, et il fut ensuite jugé trop dangereux pour eux d'essayer de rejoindre immédiatement l'intérieur ; il aurait été probable qu'une déferlante les auraient fauchés bien avant qu'ils arrivent…

Mary, comme tous les autres, faisait de son mieux pour essayer de maintenir le bateau en état. Elle se dirigea vers le mat de misaine dont on rentrait les voiles, tout près de la ou se trouvaient les Zimmermann. Tout se passait relativement bien, quand…

« Attention ! »

La barre transversale qui tenait une partie des voiles du mat s'était brisé. Emporté par le vent, il vola en direction de la mer avec une telle force qu'il déchira et emporta avec lui toute une partie des voiles. Et malheureusement, Mary et les Zimmermann étaient sur son passage…

En quelques secondes, ils furent plaqués au bastingage. Peter courut vers eux pour essayer de les débarrasser des voiles et de la barre, mais il arriva juste au moment ou un creux les fit basculer par-dessus bord. Il tendit le bras pour attraper Mary, laquelle tendis sa main pour s'en saisir et la ferma… Une seconde trop tôt. Empêtrée dans les cordages véhiculés par le monceau de voiles et de cordages, elle se débattit un instant avant de sombrer avec les deux autres. Un instant, une main émergea encore des flots sombres, puis s'évanouit tel un fantôme évanescent. Tous trois étaient trop alourdis par les mètres de tissu gorgés d'eau qui les retenaient pour pouvoir remonter à la surface.

« Mary ! hurla Peter. Mary ! Remonte, je t'en supplie ! »

Mais les flots restaient vides. Rapidement, même les cordages, trop légers pour couler, furent emmenés dans les profondeurs.

« Mary…

-Que se passe-t-il ? demanda Aubrey, arrivé trop tard pour voir ce qui s'était passé.

-Danaway… lui répondit Peter en montrant au loin l'endroit ou elle avait disparue. Les Zimmermann… Ils ont coulés avec les voiles… »

Aubrey regarda attentivement les flots, essayant d'apercevoir quelque chose. Mais il ne vit que de l'eau, une eau presque noire, a perte de vue… Et lorsqu'il leva la tête, il vit une lueur verte…

« Le portail ! »

Et ils le traversèrent. Sans leurs prisonniers…

Et sans Danaway…

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« Ca y est. Ils arrivent. Nous n'avons plus beaucoup de temps. »

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L'autre coté du portail était parfaitement calme. Tous ou presque redescendirent a l'intérieur du navire. Quand le lieutenant Pullings arriva, il vit tous les marins aux aguets, attendant comme un compte-rendu de la tempête. Il déglutit puis annonça :

« Nous sommes de l'autre coté du portail. Mais nous avons perdu les prisonniers. »

Il marqua un léger temps d'arrêt.

« Et le lieutenant Danaway. »

Tous les marins se regardèrent. Danaway n'était pas vraiment appréciée, mais sa perte était lourde de conséquence pour l'équipage… Malgré tous ses défauts, elle était de loin un des officiers les plus compétents, et elle était encore si jeune… Mais surtout… Comment rentrer sans elle ? Elle seule connaissait réellement le fonctionnement des portails… Quant aux Zimmermann, ils avaient presque fini par être populaires parmi l'équipage…

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Bonden, a la barre cette nuit-la une fois de plus, vit Calamy rejoindre le point de ses rendez-vous avec Danaway…

« Lieutenant Calamy ? » appela-t-il.

Peter se leva et alla le rejoindre.

« Un problème, Bonden ?

-Non, je me disais juste… Enfin vous savez, je sais que vous faisiez partie des rares qui avaient fini par apprivoiser et à apprécier le lieutenant Danaway… Même si peu de gens s'en était rendu compte… »

Peter fronça les sourcils. Bonden soupira.

« Mettez vous a ma place, lieutenant, et regardez l'endroit que vous venez de quitter. »

Ne comprenant pas ce que Bonden désirait lui montrer, Peter lui obéit. Puis il comprit. D'ici, on voyait parfaitement cet endroit qu'il pensait à l'abri des regards indiscrets. Il jeta à Bonden un regard inquiet.

« Ne vous inquiétez pas, sir, j'ai gardé ca pour moi et je n'ai pas l'intention de vous mettre dans l'embarras avec ca… Surtout pas maintenant que la pauvre fille est morte… Mais je me disais que peut-être vous auriez besoin d'en parler un peu…

-Je vous remercie… Mais ca ira. »

Il baissa la tête.

« Ca ira… » souffla-t-il doucement.

Il tourna les talons et prit la direction de son hamac. Lorsqu'il fut hors de vue, Bonden entendit un rire sardonique s'élever derrière lui.

« J'en étais sur. »

Pratty sortit de l'ombre, une lueur moqueuse dans le regard.

« J'étais sur qu'il y avait quelque chose entre Calamy et Danaway.

-Lieutenant…

-Vous allez me demander de garder le secret ? »

Bonden acquiesça. Tout d'abord parce que Calamy lui était sympathique, comme à presque tout l'équipage, ensuite parce que tout risquait de lui retomber sur le dos.

« Je vais y réfléchir… Ne vous inquiétez pas pour ça et tenez la barre, Bonden.

-Bien, lieutenant. »

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L'occasion était trop belle pour Pratty. La mort de Danaway n'avait en rien apaisé la haine qu'il lui vouait de son vivant, et a défaut de pouvoir se défouler sur elle, se serait Calamy qui lui servirait de tête de turc…

Le lendemain, il le rejoint sur le pont avec la ferme intention de faire payer à Calamy la situation dans laquelle le Surprise se trouvait…

« Alors Calamy, comment allez-vous ?

-Bien, merci, répondit l'intéressé d'une voix qui n'aurait convaincu personne.

-Effectivement, vous avez l'air en super forme, » ironisa Pratty.

Il s'accouda au bastingage, tout près de Peter.

« Effectivement, si votre chère et tendre n'est plus la…

-Je vous ai déjà dit que je ne tolérerais pas ce genre de sous-entendus !

-Je ne sous-entends rien, Calamy, j'énonce une situation réelle. »

Une expression de fureur se peignit soudain sur les traits de Peter. Il prit Pratty par le bras et lui souffla d'un ton amer :

« Qu'est-ce que vous voulez, a la fin ? Vous voulez savoir si j'étais amoureux d'elle ? Eh bien oui, je l'étais, ça vous va ? Maintenant laissez-moi tranquille et laissez cette pauvre Mary en paix.

-Jamais. C'est a cause d'elle que nous en sommes la et que nous ne pourrons probablement pas rentrer chez nous de sitôt. Et vous, si vous avez été assez faible et assez stupide pour vous y attacher, c'est qu'en plus d'être un idiot vous vous êtes complètement laissée manipuler. »

Le coup de poing partit tout seul.

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La nuit suivante fut un calvaire pour Calamy. Des qu'il fermait les yeux, la scène de la mort de Danaway se rejouait sans fin devant ses yeux, amplifiée de mille détails sordides. Cent fois, il la vit manquer sa main d'une fraction de seconde, de quelques millimètres… Cent fois il la vit tomber par-dessus bord, se débattre et couler, laissant juste sa main flotter encore quelques courtes secondes a la surface…

Mais de temps à autre, il se voyait la suivre et la laisser l'emporter dans les profondeurs marines. Accrochée a son bras, elle sombrait inexorablement, refusant obstinément de le lâcher. Il se sentit suffoquer, se noyer. Une autre fois, Mary était déjà morte lorsqu'il la rejoignit sous l'eau, et elle le fixait de ses immenses yeux morts. Une autre fois, ce n'était pas Mary qu'il retrouvait sous l'eau, c'était ce garçon, si beau, si pale… Son ami, le fragile Ethan, qui s'accrochait a lui avec le désespoir des morts en sursis… Encore une autre fois, Mary l'embrassait sous les eaux comme elle ne l'avait jamais embrassé, mais en même temps elle lui prenait tout l'air qui restait dans ses poumons et il mourait avec dans les oreilles le rire moqueur de Pratty…

Ce fut Pullings qui le réveilla en plein cauchemar… Thomas Pullings qui devinait probablement la cause des émois du jeune lieutenant…

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« Terre en vue ! »

De loin, cela ressemblait à Providence. Cela avait les reliefs de Providence. Cela avait l'orientation, la position de Providence.

Mais ce n'était pas Providence.

L'architecture n'était pas celle d'un village anglais, ou de quoi que se soit de ce style. La plupart des habitations étaient d'immenses manoirs, comme ceux des colons de Louisiane ou aux Antilles, perchés sur des collines et ressemblant tous à des maisons hantées. Ils accostèrent dans le port désert, entouré de boutique et de comptoirs embriques les uns dans les autres. Le silence était oppressant. Pendant quelques minutes qui parurent des heures, les marins se regardèrent en chiens de faïence, sans oser bouger. Puis il y eut le signal.

Cela surgit de partout. Le navire fut assaillit par des hommes et des femmes armés jusqu'aux dents. Ce fut la débandade parmi les marins car aucun n'était arm ; certains allèrent chercher des armes dans le bateau, d'autres s'enfuirent dans les rues. Ceux qui avaient déjà débarqué furent obligés de choisir cette dernière solution.

Peter se vit donc forcé de parcourir les rues de cette ville inconnue, il courut en cherchant comment retrouver les marins ayant fui. Mais il n'eut pas le loisir d'y réfléchir bien longtemps, car il se prit un majestueux coup de poing en tournant au coin d'une rue. Il tomba à la renverse et entendit une voix familière lui dire :

« Ne bougez plus ou je tire. »

Il leva les yeux. C'était Mary Danaway, un fusil braqué sur lui.

Mais ce n'était plus la simple jeune fille qu'il connaissait.

Il suffit à Peter d'une fraction de seconde pour comprendre ou il avait vu Mary pour la première fois.

Ta dam ! Surpris ? En tout cas tout s'éclaire au prochain chapitre… Reviewez !