IMPORTANT : J'écris –pour les vacances- sur un clavier ne possédant aucun accent et je suis obligée de m'en remettre a la bonne volonté de mon correcteur automatique. Ne faites donc pas trop attention a ces fautes… Merci !

Disclaimer : Le Surprise et son équipage originel ne m'appartiennent toujours pas.

Note de l'auteur : C'est le chapitre des révélations ! Le slash est pour le chapitre prochain.

Réponses aux reviews :

Gaeriel Palpatine : Maieuh ! Le garde pas pour toi toute seule ! Tu sauras dans le prochain chapitre la vraie raison pour laquelle Mary n'a pas supporté ce contact… Bonne lecture !

Chapitre XVI

Combe Crosse

(ou si vous préférez : ou l'auteuse voulait en venir…)

C'était bien Mary. Mais une Mary métamorphosée. Elle était habillée d'un pantalon et d'un haut moulant qui laissait apparaître ses bras. Peter, qui avait toujours cru qu'elle était maigre, découvrit une musculature que la jeune fille avait toujours prit grand soin de dissimuler. Ses cheveux, qui lui arrivaient seulement en dessous des épaules, se trouvaient désormais nattés jusqu'à sa taille. Et elle rayonnait. Comme Jan, comme Helga… Comme Ethan… Comme elle-même, plus d'un an auparavant, lors de cette fameuse réception chez les Harkins…

Ethan Harkins était plus qu'un ami pour Peter. Il l'avait rencontré lors de cette réception, Mary était la… Au piano, c'était elle qui chantait… Elle était si différente, alors… Plus juvénile, avec plus de rondeurs, plus gaie… Et sans le petit quelque chose d'adulte et de malheureux qu'on sentait au fond des prunelles de la nouvelle Mary…

« Mary… Vous êtes en vie…

-Levez-vous. »

Elle avait donnée cet ordre d'un ton sec. Il lui obéit mais fit un nouvel essai.

« Mary, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Vous étiez morte et… Je…

-Ma noyade n'était qu'une mise en scène, interrompit-elle, comme tout le reste. »

Peter se sentit soudain très mal. Une mise en scène ? Alors tout ça ce n'était… Qu'un piège ?

……………………………………………………………………………………………….

Mary emmena Peter sans montrer l'ombre d'une émotion dans ce qui semblait être plus ou moins une prison. La stupeur s'empara de l'équipage lorsqu'ils virent la jeune fille. Aucun d'entre eux ne risqua pourtant le moindre mot, ayant compris immédiatement qu'elle n'était pas la pour les aider…

Plusieurs jours s'écoulèrent sans qu'ils bougent de leur prison. Celle-ci comportait le minimum de confort et d'hygiène nécessaire à leur séjour ; leurs geôliers ne se souciant d'eux que le minimum vital.

Au bout d'une semaine, outre leurs gardiens habituels, ils virent revenir Mary, Clarisse et les Zimmermann eux aussi revenus d'outre-tombe, accompagnés de visages inconnus mais possédant une vague impression de familiarité. Le jeu des ressemblances, probablement. Ni Mary ni Clarisse n'avaient repris les apparences auxquelles les anglais s'étaient habitués ; les deux filles, toute vêtues de velours vert émeraude pour l'aînée, bleu ciel pour sa cadette, de façon aussi riche et élégante que des princesses, possédaient une autorité et une noblesse incontestables, comme elle n'aurait jamais pu en avoir sans cette lumière qu'elles dégageaient et que tous les leurs dégageaient de même.

« Messieurs, commença Mary d'une voix calme mais assez forte pour que tous l'entendent, le moment des explications est venu. Mais avant de vous dire pourquoi vous êtes ici, je vais vous mettre au courant des nouveautés survenues cette semaine. Tout d'abord, vous avez été déclarés comme traîtres par vos supérieurs, donc même si vous vous échappiez et que vous arriviez par miracle à regagner la Terre, aucun salut ne vous y attend. »

Un lourd silence accueilli cette déclaration. Mary fit un petit signe de la main et plusieurs hommes ouvrirent grilles qui les retenaient.

« Si vous voulez bien prendre place… »

Au même instant, des chaises surgirent du sol. Il y en avait une pour chaque marin. Une fois qu'ils furent tous assis, la jeune femme reprit.

« Comme vous l'avez probablement compris, nous ne sommes ici ni a Providence, ni sur Terre. Cette ville s'appelle Combe Crosse. Vous y êtes parce que je vous y ai envoyé de façon volontaire. »

Elle parcourut son auditoire des yeux, vérifiant que tous étaient bien suspendus à ses lèvres. C'était le cas, et particulièrement celui de Peter, qui ne pouvait s'empêcher de la quitter un instant du regard.

« En effet, vous avez été les victimes d'un complot. Mais reprenons du début. Je suis arrivée sur ce navire dans le dessein pur et simple de vous espionner. J'ai été envoyée par l'Empereur Napoléon.

-Comment avez-vous pu… cria soudain Pullings. Vous, une anglaise ! »

Mary lui jeta un regard haineux qui trahissait son sang-froid apparent :

« Nous reviendrons sur mes motivations plus tard… Mais par la suite, reprit-elle comme si de rien n'était, nous nous sommes retrouvés par un parfait hasard a Providence. Probablement l'endroit ou je souhaitais le moins aller. Et pourtant… Cela a fait basculer pas mal de choses. Comme vous le savez, j'ai à cette occasion retrouvé ma sœur, Clarisse, disparue depuis près d'un an ; et c'est alors que j'ai repris contact avec mes cousins dont je m'étais plus ou moins coupée depuis plusieurs mois. Mais contrairement à ce que vous pensiez, je ne suis pas allée chercher Clarisse après votre arrestation. Mais avant.

-Ou voulez vous en venir ? demanda Aubrey.

-Vous avez été arrêtés par ma faute. »

Ce fut la stupeur parmi les marins.

« Ce laps de temps m'a permis de concocter de nouveaux plans, qui iraient beaucoup plus loin que la mission que l'on m'avait assigné. En effet, j'ai découvert sur le Surprise des documents dont même vous ignoriez la valeur, capitaine. Toutes les positions et missions de la flotte anglaise, leurs effectifs… Et même des notes sur l'infanterie terrestre… »

A ces mots, le lieutenant Howard devint rouge.

« Vos passions militaires m'auront grandement servi, Howard, » lui souffla-t-elle à l'oreille.

Elle s'éloigna de lui et commença un va-et-vient le long des rangs de son auditoire.

« Les missionnaires de Providence ont toujours été des empêcheurs de tourner en rond, l'Empereur le sait. Il m'a donc donné, en échange de ces documents, le feu vert pour utiliser le Surprise et ses ressources humaines et militaires pour détruire Providence. Il connaît la haine que je leur voue et savait que je ferais n'importe quoi pour pouvoir les réduire en miette…

-Vous m'aviez laissé entendre que c'était eux qui vous haïssaient… » intervint Peter.

Elle fit volte-face vers lui.

« Evidemment ! Malgré le fait que vous ne sembliez pas leur faire confiance, Thomson incarnait la voix de la raison ! Et puis vous étiez bien trop curieux, il fallait bien vous raconter quelque chose… De toute manière, je n'ai pas vraiment menti, étant donné que notre haine est réciproque… Le rôle de Jan et Helga Zimmermann a été de me prévenir que nous étions prêts pour cette attaque. Ils avaient aussi pour mission de voler quelques artefacts qui nous étaient nécessaires… Argent, armes…

-Mais ils n'ont pas pu y avoir accès ! fit Mowett.

-Ils ont très bien pu y avoir accès, tout le navire leur faisait une confiance quasi-aveugle… Il a suffit pour cela de quelques jours et quelques discussions truquées a l'avance pour vous plaire… Presque toutes étaient inventées ou bien modifiées, et personne n'y a rien vu… »

Nagle devint soudain très rouge.

« Vous nous avez menti ? murmura-t-il.

-Vous avez été l'un de ceux les plus faciles a manipuler, nous n'avons presque pas eu besoin d'inventer, il nous a suffit de vous conforter dans vos espoirs.

-Kelly…

-Est morte depuis des mois. »

De rouge, Joe passa à un blanc fantomatique. Mary se rapprocha de lui et lui expliqua doucement, comme à un jeune enfant :

« Et vous voyez, Joseph, c'est la que vous et moi nous trouvons soudain un point commun… C'est la mon motif et très bientôt le votre, quand vous saurez l'histoire… Son histoire… Qui est aussi un peu la mienne… Un peu celle de tous ces gens que vous voyez derrière moi… »

Elle s'éloigna.

« Je suis née à Londres, comme mon père et comme ma mère. Je me suis toujours considérée comme une véritable anglaise. Les gens que vous voyez derrière moi, mes cousins, oncles et tantes, étaient eux aussi très bien implantés dans leur pays, et souvent également dans celui de leur conjoint… Nous sommes anglais, prussiens, russes, français espagnols… Mais malheureusement nous avons été déclarés apatrides… Mais j'ai peur de donner des explications confuses. Tout me semble très clair, mais je ne raconte pas toujours très bien… C'est pourquoi si mon cousin Michael voulait bien prendre le relais…

-Bien sur, » fit l'intéressé.

Sortant du groupe, Michael fit une forte impression sur l'équipage. Il était assez charismatique, jugé comme très beau par ses cousines qui avaient l'habitude de passer leurs mains dans ses cheveux noirs, même au risque qu'il les envoie balader.

« Nous ne sommes pas des humains à proprement parler, lâcha-t-il sans préambule. Nous sommes vampires, loups-garous, païens, athées, voyants, telecinetiques, télépathes, pyrokinesites (NDA : j'avoue ne pas être sure du dernier)… Tout un tas de mots bien savants que les votre se sont empressé de généraliser sous un seul : sorcier… Si je vous dis 'sorcier', a quoi pensez vous ? Baguettes magiques, balais volants, monstres suceurs de sang, sacrifices humains, orgies… Tout un tas de balivernes que l'on raconte pour faire peur aux enfants, mais auxquelles les adultes ne croient pas… Enfin c'était le cas…

« Les événements de la révolution étaient prévisibles, même pour les personnes ne possédant aucun don de voyance. Nous les vîmes venir des les années 1770. Des lors, nous comprimes le danger que cela sous-entendaient. La révolution était portée par l'athéisme. Hors, les autres nations craindraient les idées que cela véhiculait… Toutes les personnes ne faisant pas preuve d'une foi profonde envers les religions en vigueur seraient mises au ban de la société, ou peut-être même supprimées… C'est ce qui s'est produit.

« Toute notre génération a été conditionnée afin de pouvoir lutter contre cette menace. Les grandes familles du monde de la magie avaient, sans savoir exactement ce qui se produirait, prévu une menace de se genre et avaient commencé a organiser des mariages afin de favoriser le développement de nos pouvoirs innés. En plus de cela, filles et garçons ont été entraînés au maniement des armes et aux tactiques militaires… Nous nous sommes même cachés sous de faux noms… Mais cela n'a pas suffit.

« Nous avions fini par former une véritable armée de plus de deux cents membres. Mais comme aucune mesure ne semblait être prise contre nous, nous avons supposé que ce n'était pas encore pour cette fois. Nous avions tort. L'attaque était prévue pour avril 1805. (NDA : c'est a dire au tout début du film 'Master and Commander', la nous sommes en mai 1806, pour information.)

« Toutes les offensives contre les grandes familles de sorciers se sont produites presque simultanément, a peine à quelques jours d'intervalles. En nous attaquant nous, on s'assurait que les 'sorciers' des classes moyennes n'auraient plus de protecteurs et seraient désorganisés. La Prusse, la Russie, l'Espagne et l'Angleterre nous ont déclarés hors la loi et decretes notre suppression pure et simple. En clair : nous devions être éradiquées. Hommes, femmes, enfants… »

Michael regarda Nagle dans les yeux.

« Votre fiancée, une de mes tante, n'était pour eux qu'un nom de plus sur la longue liste des condamnés, tout comme mes frères, mes sœurs, mes parents… Ils en ont tués de plus jeunes qu'elle… »

Joe avait les larmes aux yeux.

« Mais un nouveau massacre est-il nécessaire ? lança Maturin. Le pardon et la paix seraient peut-être des solutions plus raisonnables…

-Voila bien une réflexion de chrétien, cracha Sonja avec mépris. Elle s'avança avec majesté, diaphane dans ses voiles blancs, une rage contenue dans la voix :

-Le pardon… Mais pour pardonner il faudrait déjà pouvoir oublier !

-L'oubli vient avec le temps, dit philosophiquement Mowett.

-Comment oublier quand l'infamie est marquée dans votre propre chair ?

-Votre propre chair ? » répéta Maturin.

Sonja se tourna vers un jeune garçon à la chevelure blonde.

« Montre leur, Dimitri, s'il te plait. »

Le garçon hocha la tête et enleva sa chemise. Il se mit dos aux matelots. Sous l'épaule droite, probablement gravée au couteau à même la peau, se trouvait une cicatrice, une étoile a cinq branches. « Voila pourquoi Mary ne voulait pas que je la touche, » comprit Peter.

« Chaque jour, reprit Sonja tandis que le garçon se rhabillait, cette cicatrice nous rappelle ce que nous sommes a vos yeux ; des monstres, des parias, des vagabonds apatrides…

-La France fut notre terre d'exil, lança Helga. C'était le seul pays qui nous épargnait… L'Empereur nous a accueilli les uns après les autres. Il nous a permis de reconstituer nos forces, en l'échange de notre loyauté.

-Et maintenant, poursuivit Jan, vous êtes comme nous. Vous n'êtes plus rien pour votre roi. Si vous vous conformez au décret, vous ne reverrez plus ni vos familles, ni vos amis. Mais si vous nous aidez… »

Il s'arrêta la, laissant à l'auditoire le loisir de terminer la phrase.

« Vous n'avez plus tellement le choix, fit Clarisse. Aidez-nous… »

Elle dévisagea Blakeney qui se trouvait être le plus proche d'elle.

« …Ou nous ne pourrons plus rien faire pour vous. »

J'espère que ça vous plait… Mais ce n'est pas encore fini ! Pour la suite, reviewez !