NDA 15/11/2022 : Bonsoir… Je sais, impardonnable, j'ai mis 3 ans pour écrire ce chapitre, qui en plus, sera plus court que les autres… mais J'espère que ceux qui suivaient cette histoire sont encore là, et qu'il sera à la hauteur de vos attentes.

Promis, je vais me mettre un coup de pied aux fesses, et essayer d'avancer un peu plus. Les chapitres suivants seront peut-être plus courts, et écrit différemment - j'ai tendance à aborder les choses de façon changeante - mais rassurez-vous, je n'abandonne pas cette fic.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, et n'hésitez pas à vous plaindre de mes retards en review ! ;D

Chapitre 9 : Halloween ou Samhain, il faut choisir.

Octobre touchait bientôt à sa fin.

Pétunia, qui était une femme juste et toujours propre sur elle, malgré toutes les fois où elle avait fermé les yeux sur les actes et paroles de son époux à l'encontre de son neveu, commençait à douter. Lorsque leur quatuor s'était brutalement séparé presque vingt ans plus tôt, elle avait décidé de mener une vie bien rangée, ne plus se soucier de ce que pensait sa sœur, et conserver un état de haine envers ceux qui l'avait abandonnée.

Elle avait terminé des études de dactylographe, avait travaillée comme secrétaire dans un cabinet de notaires normal… Puis elle s'était choisi un bon mari, s'était installé avec lui dans un merveilleux pavillon parfaitement commun, et n'était plus sortie de l'ordinaire. Mais voilà, elle avait commis une erreur. Leur fils… N'était que le sien, et pas celui de son époux. Cela aurait pu être une erreur que personne ne pourrait jamais découvrir, puisque Dudley était aussi blond qu'elle, et qu'il avait pris les mauvaises habitudes de Vernon.

Mais quelque chose était en train de se produire.

Et ce quelque chose remettait naturellement en doute la paternité de son mari. Heureusement, celui-ci n'avait jamais ouvert les yeux à ce sujet. Tous les phénomènes paranormaux présents dans leur maison était obligatoirement dû à Harry, son neveu, et rien de plus. Et il était le seul habitant de la maison à être anormal aux yeux de tous… Mais… Elle commençait à douter. Pour avoir elle-même pratiqué la wicca pendant plusieurs années, elle savait comment cette magie de la nature fonctionnait.

À moins d'avoir deux parents magiques, l'enfant ne pouvait pas être naturellement capable d'utiliser cette discipline. Il se devait d'abord de l'apprendre, de cultiver son énergie, ses connaissances… Et Dudley n'avait rien fait de tout ça. Elle avait toujours pensé que ce petit dragon miniature, après que les deux enfants aient regardé Merlin l'enchanteur, avait été l'œuvre de son neveu.

Pétunia s'en souvenait encore, elle allait coucher les garçons, Vernon était encore à l'usine, et la télévision diffusait le générique du dessin animé que Dudley avait réclamé. Dudley avait demandé à revoir le dessin-animé, et Harry, qui le voulait aussi, avait seulement baissé la tête, pas pressé de retourner dans son placard. Ils n'avaient que cinq ans… Elle avait évidemment houspillé le plus jeune en l'enjoignant de retourner dans son placard, et dit à Dudley que ce n'était plus l'heure. Mais son fils n'avait pas voulu l'écouter, et soudainement, sortant de la télé, un petit dragon bleu s'était envolé pour confirmer ses dires.

Pétunia avait blêmit, avant de chasser la créature d'un hurlement, pousser Harry dans le placard et emporter son fils à l'étage, pour le border, et faire comme si de rien n'était. Mais aujourd'hui, elle doutait. Harry avait certes, fait gonfler la tante marge comme un énorme ballon d'hélium avant qu'elle ne s'envole, et dieu merci, les oubliators s'étaient chargé de lui effacer la mémoire, mais… Harry était à Poudlard…

Et Dudley mangeait en ce moment même du pop-corn flottant hors du saladier qui était à sa gauche devant son film.

Il était revenu du collège en disant qu'il n'aimait pas l'algèbre, qu'il ne voulait plus que Mr Wesminster s'occupe de lui, qu'il ne comprenait rien, et s'était jeté sur la télévision après avoir fait éclater un sac de pop-corn au micro-onde. Poire et miel, ses préférés. Mais là, le jeune homme ne voyait rien, il fixait l'écran avec avidité, ses doubles mentons tremblants, et ses doigts se saisissant de son goûter avec plaisir. Et il ne voyait pas les flocons se détacher du saladier pour venir jusqu'à lui.

Elle avait d'abord été paniquée à l'idée que Dudley ne s'en rende compte, tandis qu'elle était en cuisine, mais non. Il n'avait rien vu, et les minutes s'étaient mise à défiler sans qu'il ne découvre ce qui était en train de se produire. Pétunia avait donc poussé un soupir à fendre l'âme, et poussé un peu plus son don de seconde vue sur l'aura de son fils. Elle voulait juste en être sûre, avoir le cœur net. Elle ne pourrait pas assumer ça toute seule, et elle ne pouvait pas non plus crier à l'aide sans avoir de preuve…

Le nuage naturellement gris perle de son petit garçon était désormais strié de bandes vertes et rouges… Se plongeant dans ses souvenirs, la tasse de thé à la main, les images d'un passé qu'elle croyait révolu défilèrent sous ses paupières.

oOoOoOo Flashback oOoOoOo

Le parc était leur terrain de jeu durant les vacances. Du moins ils s'y réunissaient tous lorsque les deux plus jeunes revenaient de Poudlard. Mais le reste du temps, seuls Tunie et Giles s'y rendaient. Aujourd'hui cependant, ils y étaient tous. À la mi-juillet, alors que la température augmentait encore, et que les nuits restaient étouffantes, les quatre compagnons s'étaient retrouvés près du grand chêne et des balançoires.

Severus et Lily avait treize ans, Pétunia en avait quinze, et le plus âgé, 18. Un jour, Pétunia avait demandé à Rupert pourquoi il trainait avec eux, alors qu'ils étaient tous plus jeunes. Le jeune homme lui avait répondu qu'il était évident qu'ils étaient pareils, et que ce n'était pas l'âge qui changerait quoi que ce soit à leur amitié. La blonde en avait souri, heureuse de voir que rien ne changerait malgré le refus de Dumbledore de l'inclure dans l'école de sorciers.

Résultat, ils étaient tous installés. Les filles sur les balançoires, et les garçons sur le tourniquet rose et bleu un peu vieux.

- Alors, pourquoi ce soir précisément ? Demanda le petit brun aux cheveux quelques peu gras, et dont le nez, récemment cassé, était encore bleu. Giles remonta ses lunettes sur son nez avec son index, et eut un sourire éclatant de malice.

- Voyez-vous chers amis, j'ai découvert plusieurs choses à l'université ces derniers mois, et j'ai très envie de vous les montrer.

- Moi je les aie déjà vus. S'exclama Pétunia avec ravissement. Elle aimait beaucoup Rupert, et surtout, c'était lui qui lui enseignait la wicca dès qu'il le pouvait. C'était lui qui la faisait rire avec ses bouquins, ses imitations étranges de langues inconnues, et sa force d'esprit. Il était aussi très beau.

- Tu n'as pas tout vu, Tunie… J'ai gardé le meilleur pour la fin. Le sourire s'allongea.

- Je suis sûre qu'on pourra copier la moitié de tes techniques avec nos baguettes ! Affirma Lily, le regard fier et déterminé. Giles soupira, avant de secouer la tête.

- C'est justement ça, l'avantage. Je n'ai pas besoin de baguettes pour vous montrer, il n'y a pas de signes à faire. Mais je pense qu'avec de l'entrainement, vous pourrez y parvenir.

- Bon, tu comptes nous faire attendre longtemps ? Demanda Pétunia, en commençant à se balancer. Le jeune adulte se pinça l'arête du nez, des fois, l'impatience de ces trois-là était insupportable.

- Soit.

Se relevant du tourniquet, il se plaça en face de tous, et colla ses mains l'une contre l'autre, en prière, avant de les frotter, comme pour se réchauffer. Il les frotta de plus en plus vite, sous les yeux un peu perplexes des adolescents, avant de les ouvrir, paumes vers le ciel, et de souffler dessus. Là, de belles flammes bleues éclatèrent, crépitant comme un mini feu de camp. Il relâcha les flammes qui restèrent en suspens dans les airs.

Les démonstrations de sorts s'enchainèrent. Il traça dans le gravier, avec l'aide d'un bâton, un étrange cercle qui permettrait aux plus jeunes de faire de la magie sans être repéré. Et évidemment, hors du cercle, il n'y avait rien. Ce n'est cependant que lorsqu'il dévoila sa dernière trouvaille que Pétunia fut stupéfaite.

Giles avait demandé à ce qu'elle utilise sa seconde vue, ce qu'elle partageait depuis le début avec sa sœur cadette, bien qu'ayant plus de difficultés. Il avait expliqué que seuls les enfants pouvaient posséder ce don naturellement, et qu'il finissait souvent par disparaitre, même chez les sorciers dits « naturels. » Les deux avaient alors enclenché ce pouvoir, recouvrant leurs prunelles vertes d'un voile laiteux.

Et puis, il avait commencé à chanter. Ses doigts s'étaient agités dans le vide, et l'aura brune et chaude, comme celle d'un tronc immense, s'était recouvertes de rayures vertes et rouges. Et l'air, entre eux, s'était lentement déchiré pour laisser une faille s'ouvrir sur un autre monde. Là, quelque chose d'assez petit, de la taille d'une poupée, bien que parfaitement taillée et filiforme, en était sorti. C'était pourvu d'ailes de libellules – trois paires pour être exactes – et ça portait des feuilles en guise de robe. Sur sa tête se trouvait un petit chapeau en coquille de noix.

Une fée.

Rupert Giles avait invoqué une petite fée d'un autre monde et l'avait fait traverser les barrières pour venir jusqu'à eux. Giles avait la capacité d'invoquer des créatures magiques. Les quatre avaient discuté avec la petite créature, sans vraiment trop comprendre ce qu'elle disait, car sa voix ressemblait à un son de clochettes qu'on agite, et elle était reparti dans la faille ensuite.

oOoOoOo Fin du Flashback oOoOoOo

Pétunia but une gorgée de son thé. Il était froid. Son fils était un invocateur né. Des pouvoirs commençaient à se manifester de plus en plus fortement, et elle savait à quoi c'était dû. Même s'ils avaient quitté le quartier pour rejoindre Poudlard à l'appel de Shiezka comme lui avait expliqué son ancien ami, quelqu'un avait eu trop d'influence sur lui. Une personne qui débordait naturellement de magie. Willow avait amené la magie de Dudley à son paroxysme.

Clignant des yeux en constatant que la télé ne tournait plus. La femme au foyer put voir son fils quitter le salon comme si de rien n'était, laissant son saladier vide sur le canapé, et montant dans sa chambre pour jouer au dernier jeu sur CD qu'on lui avait offert. Tapotant ses doigts sur le comptoir de la cuisine ouverte, elle soupira. Elle n'avait plus le choix désormais. Elle allait devoir dire la vérité. Mais si la logique aurait voulu qu'elle en parle d'abord à son époux… Ou même au principal concerné, la première pensée qu'elle eut, fut qu'elle devait le dire à Harry.

Son neveu avait déjà énormément souffert de sa situation de sorcier, et même si elle lui avait un peu parlé de Giles après qu'il l'ait rencontré la première fois, elle n'avait rien dit d'autres, et il avait découvert le reste. Mais le passé était resté aux oubliettes. Aujourd'hui, son erreur principale allait ressortir, et elle allait avoir besoin d'aide. De l'aide de quelqu'un dont la magie avait toujours été brimée. Quelqu'un qui savait comment allait réagir Dudley. Et plus encore… Elle savait.

Vernon ne pardonnerait jamais ça.

Pétunia le savait. Il était trop tard désormais. Elle avait imposé trop de bizarrerie à Vernon. Une belle sœur magique, un neveu… Poudlard en lui-même. Et maintenant… Elle allait devoir lui annoncer que son fils, n'était pas le sien. Qu'il n'était pas le père biologique de Dudley, et que ce dernier était un être magique… Comme Harry. Ça n'allait pas passer. Plus rien ne passerait. Vernon avait quelques problèmes d'alcool depuis que Rupert et sa famille était revenue. Elle le savait jaloux. Et elle savait pourquoi. Il avait commencé à devenir violent, avec la présence de Marge.

Et l'ancienne Evans avait peur de son mari.

- Pardonne-moi Lily… Si j'avais su… Si je t'avais écouté… Si je ne t'avais pas chassé après que le groupe ait éclaté… Tout serait différent aujourd'hui. Severus n'aurait probablement pas sombré… Harry n'aurait pas perdu sa maman, et moi je ne t'aurai pas perdu… Une main se posa sur son cœur, et ses doigts se crispèrent. Si j'avais su…

Les heures passèrent. Vernon rentra du boulot. Il réclama les informations à la télévision, et ils passèrent le repas dans le calme. Dudley mangeait avec appétit, bien plus que d'habitude, et ne lançait jamais un seul regard à son père. Il disparut ensuite, prétextant des devoirs. Pétunia cligna des yeux, surprise, mais Vernon fixait toujours l'écran, un verre de cognac à la main.

Lorsque son mari imposant grimpa avec difficultés les escaliers pour ronfler bienheureux dans le lit conjugal. Pétunia se permit enfin de débarrasser la table et nettoyer la cuisine. Elle faisait le moins de bruits possible, elle avait besoin de s'aérer l'esprit, de savoir quoi faire. Elle voulait écrire à son neveu. Lui expliquer pourquoi elle avait été aussi aigrie pendant toute son enfance. Pourquoi la seule fois où elle lui avait témoigné un peu d'affection, c'était lorsque Vernon et Dudley n'était pas là, et après l'arrivée de Giles.

Il devait être deux heures du matin environs, lorsque des pas timides la sortirent de sa torpeur. Elle avait cessé de nettoyer la gazinière et s'était assise sur une petite chaise devant son plan de travail, avec un papier et un stylo. Mais elle n'avait pas su quoi écrire jusque-là. Elle ne demandait pas pardon. Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle voulait que Harry comprenne. Elle voulait qu'il comprenne pourquoi les choses allaient devenir étrange.

C'est pourquoi la présence de Dudley dans la cuisine la fit frémir.

- Dudley chéri, qu'est-ce que tu fais ici ? ça ne va pas ? Tu as mal au ventre ? Elle se releva, se dirigeant jusqu'à lui et le prenant contre elle. Si Vernon avait clairement eu le monopole de l'attention pendant toutes ces années, elle chérissait éperdument son fils.

- Maman… ? La voix était hésitante, inquiète. Se reculant, Pétunia constata quelque chose de nouveau. Et elle frémit. Aux coins des yeux en amendes de Dudley se trouvaient deux tâches de vin en forme de flèche. Je suis un monstre, moi aussi… ?

- Non mon chéri, non. Tu n'es pas un monstre, et tu ne le seras jamais… Dit-elle en le prenant finalement contre son cœur, caressant la chevelure blonde de l'adolescent qui n'avait pas encore véritablement murit malgré son entrée au collège.

- Mais… Papa dit que… La magie c'est…

- Ton père est un idiot et je l'ai suivi trop longtemps. Tu es mon fils, et tu n'es pas un monstre, tu ne seras jamais un monstre, tu m'entends ? Pétunia prit le visage bien rond de son fils entre ses mains et embrassa son front. Qu'importe que tu aies de la magie, et que tu sois différent. Tu n'es pas un monstre. Répéta-t-elle.

- Je suis comme Harry… ?

Que faire ? Cette question avait déjà été abordée lorsqu'ils avaient dû expliquer à Dudley la vérité sur son cousin. Lui qui aimait les films fantastiques avaient été encore plus déçu. Et à présent, la question la laissait pantoise. Dudley n'était pas un sorcier comme Harry, non. C'était un wiccan naturel. Mais elle ne pouvait pas expliquer tout ça ce soir. Elle n'en avait pas la force. Alors, seul un mensonge sorti de ses lèvres.

- Oui… Tu es comme Harry.

oOoOoOo

Shiezka s'était montrée particulièrement bipolaire dans son comportement. Si à présent, elle n'était plus totalement horrifiée de croiser d'autres élèves, son attitude en classe demeurait identique au temps d'avant la démonstration de magie. Qui plus est, elle était beaucoup plus fatiguée depuis. Elle avait dépensé tellement de magie, puis, d'efforts pour fuir les nouveaux admirateurs, qu'elle dormait mal, et faisait de nombreux cauchemars.

Evidemment, Willow et Giles avaient adaptés la barrière avec l'aide des professeurs. Ainsi, les hiboux et les elfes pouvaient toujours aller et venir comme bon leur semble, de même que les professeurs ayant un badge spécial. Et beaucoup d'élèves cherchaient à établir un contact avec les squatteurs de Poudlard, comme les appelait Severus.

Parlons-en, de Severus Rogue. Le professeur était devenu insupportable. À présent qu'il avait compris comment elle fonctionnait, il l'ignorait superbement durant tous ses cours, jusqu'à présentation de leur potion, où il étalait désormais sa science et lui faisait moultes remarques. Là-dessus, il s'était aussi décidé à continuer de la suivre. Mais d'après Harry, ça avait l'avantage de le laisser tranquille, lui…

Et si Shiezka pouvait l'aider à se sentir un peu mieux, ça ne la dérangeait pas de subir le batard des cachots. D'autant qu'elle le trouvait assez étrange, ces derniers jours. La rousse, qui n'avait pas pu récupérer la teinte brune obtenue avec son ami lors de leur première virée, posa sa tête sur ses poings, et fixa avec attention son devoir de métamorphose. Pourtant, elle ne relisait absolument aucune de ses lignes écrites plus tôt. Non.

Elle s'inquiétait.

Harry avait reçu une étrange lettre de la part de sa tante, la veille, et il s'était ensuite fermé. Au début, elle avait eu peur que Sirius Black ait attaqué la maison de cette dernière, mais Giles lui avait assuré que Kitty veillait au grain sous la forme d'une vieille femme de ménage. Alors pourquoi faisait-il cette tête effroyable depuis ? Elle avait demandé à Hermione, mais la brune n'avait pas su lui répondre, et elle-même ne pouvait pas enquêter comme elle le voulait. Hors classe, il y avait la cadette des Weasley et sa copine blonde qui la suivaient partout, et lorsqu'elle sortait du dortoir des premiers années en douce, c'était pour tomber sur le professeur de Potion.

Poussant un soupir de frustration, elle replia son devoir avant de le ranger. Mais elle n'avait même pas terminé de plier bagage, qu'une main pâle se posa sur son épaule. La main appartenait à une fillette blonde aux cheveux longs, et derrière elle se trouvait nulle autre que Ginny Weasley. Elle avait réussi à s'en défaire presque une heure, mais allez savoir comment, la serdaigle trouvait toujours le moyen de lui mettre la main dessus.

- Tu comptais partir sans terminer tes devoirs, Shiezka ? Demanda la rouquine.

- Pour être honnêtes, je cherchais à comprendre comment vous faisiez toujours pour me retrouver… Admit-elle.

- Ce sont les fantômes. La voix éthérée de Luna lui donna des frissons, cette fille n'était pas normale, et pas dans le sens étrange. Sa magie appelait la sienne d'une façon qu'elle n'arrivait pas à identifier…

- Génial… Je n'avais pas encore assez de chaperons. Pourquoi vous êtes là, cette fois ?

- Parce que tu as un problème avec tes devoirs et que tes pouvoirs sont trop puissants pour faire la même chose que nous, donc on va t'aider pour les exemples. Répondit aussitôt Ginny.

Shiezka soupira. Elle ne comprenait pas pourquoi ces deux-là refusaient de la lâcher. Ginny avait certainement pitié à cause de l'épisode de la salle de bain. Et elle détestait la pitié. Mais que pouvait-elle y faire ? Même en fuyant, elles finissaient toujours par la retrouver.

- Je suppose que je n'ai pas le choix ? Les deux fillettes firent non de la tête avec un immense sourire, et la cadette des Rosenberg ressorti ses affaires de son sac en trainant le plus possible.

De leur côté, le trio d'or ne cessait de se quereller avec les serpentards. Les disputes se faisaient de plus en plus nombreuses, et pour n'importe quel prétexte. Les autres élèves en avaient marre, et les professeurs ne savaient plus quoi inventer. Mais la vérité sous ces conflits était toute autre.

- Sérieux, Malfoy, pourquoi tu nous prends la tête pour qu'on se voit en secret toutes les récrés ? Tu ne veux pas assumer un peu.

- Ronald, tu sais très bien que personne, et surtout pas son père, ne comprendrait…

-Merci Hermione.

-C'est son père, reprit le rouquin, il ne va pas le chasser non plus. Le blond grimaça.

-Mon père n'est pas vraiment un sentimental, Weasley. S'il apprenait que je vous fréquente, ou que je parle au scooby-gang, je serais probablement envoyé à Durmstrang… Dans le meilleur des cas.

-Ouais, ok. Pourquoi tu voulais nous trouver ? coupa court le rouquin.

Harry semblait toujours bien préoccupé, c'est pourquoi il ne réagissait qu'à peine à leurs querelles internes. Mais la question fit pâlir un peu Drago, qui finit cependant par cracher le morceau.

- Ma mère dit qu'ils ont vu Sirius Black tourner autour du château peu de temps avant la mise en place de la barrière, et que le ministère ne l'a plus du tout vu après ça…

Harry sembla devenir un peu vert, alors que Ron jura. Hermione quitta sa chaise d'un bond et se précipita sur le blond, qui rosit.

-Tu veux dire que Sirius Black serait peut-être déjà dans l'école ? Il hocha lentement la tête.

- Je crois qu'il a été enfermé avec nous. Hermione écarquilla les yeux d'horreur.

- Il faut qu'on prévienne Giles, ou Buffy, elle patrouille dehors avant l'atelier de sport.

Et c'est ce qu'ils firent. Amputé de Drago, bien sûr, qui n'allait pas prendre le risque d'être vu. Mais la blonde leur assura que si le prisonnier avait réussi à se faire enfermer, il n'allait pas tarder à avoir une surprise de taille.

Aucun des trois ne comprit ce sous-entendu. Certes, ils avaient bien compris que le groupe était dangereux, mais est-ce que ça voulait dire que le scooby-gang avait une piste ? Ou bien…

-Un sort. Ils doivent avoir mis un sort pour reconnaître qui est dans l'école.

Les deux garçons clignèrent des yeux. De retour dans leur salle commune, ils s'étaient installés devant le feu de cheminée pour profiter du coté chaleureux. Mais ils étaient très pâles.

- Tu crois ? Mais alors…

-Alors, ils me protègent depuis le début… Se rendit compte Harry.

Et un sentiment de profonde gratitude grandit au creux de son ventre. Il pensait que le groupe n'était venu que pour aider Shiezka avec les détraqueurs, mais à mesure que le temps passait, la barrière, le refoulement des détraqueurs, les différents cours et ateliers offerts.

Il devenait évident que le scooby-gang avait un plan depuis le début. Leur venue en grand fracas n'avait servi qu'à écraser un peu plus les convictions du ministère. Mais… La question qu'il se posait désormais, c'était… Un plan pour quoi ? Le protéger de Sirius Black ? Ou autre chose ?

oOoOoOo

-Travers, je n'ai pas souvenir que vous soyez là pour compter les pâquerettes. Occupez-vous de votre chaudron immédiatement !

Severus venait d'engueuler un élève de serpentard pour la première fois. Et le sixième année était plus pâle que s'il avait croiser un inferi. Mais, la raison de sa distraction s'agitait toujours à sa droite. Nous étions désormais le 31 octobre, et ce soir aurait lieu le buffet d'halloween. Certains professeurs avaient renoncé à faire cours à cause de l'agitation qui régnait dans les couloirs, pas lui.

- Summer, cessez de gesticuler comme ça, vous perturbez mes élèves ! Haussa-t-il la voix.

Mais la châtaine haussa les épaules en relevant la tête vers lui. Il ne pouvait pas lui retirer de points, elle n'appartenait à aucune maison, et elle ne faisait quasiment aucune faute. Et ce, malgré cette danse ridicule qu'elle effectuait à chaque étape réussie.

-Je n'y peux rien si vos garçons sont mal éduqués, Professeur. Et comme elle accentuait bien le dernier mot, avec un sourire malicieux, le sorcier frissonna.

Merlin, il détestait cette situation. Dawn avait décidé de suivre la plupart de ses cours, et il devait reconnaître qu'hormis quelques élèves parsemés à travers les maisons, qui avaient des capacités sans forcément les mettre à profit, elle était la seule à véritablement exceller. La demoiselle était exubérante, par moment vulgaire, et ne tenait pas en place, mais son niveau en potion était incroyable.

Elle connaissait tous les ingrédients qu'il proposait à l'usage, leurs divers effets, comment les annuler ou les amplifier, et surtout, comment les préparer de façon optimale. Alors, forcément, c'était comme s'il lui donnait juste une nouvelle recette sans difficulté.

Il était forcé de l'admettre, la jeune femme se rapprochait de son niveau dans la compréhension des potions. Le problème venait uniquement lorsqu'il fallait user de magie sorcière pour remuer les chaudrons. Et là… Son enfer commençait.

-Professeur ! Faut tourner !

Non. Elle ne levait pas la main non plus. Elle s'en fichait, et aucune menace ne fonctionnait sur Dawn Summer. Tout lui passait par-dessus. Même la remarque sur sa tenue inappropriée. Non pas que ce soit dangereux pour elle ou ses camarades… mais…

Non vraiment, la mini-jupe en cuir, le croc top, et la veste à fausse fourrure bleu turquoise, c'était dur à avoir sous le nez. Puis ses élèves n'étaient pas non plus habitués à voir un décolleté et un ventre nu s'agiter comme ça. Au comble de l'indécence. Il avait même entendu Miss Alton, de Serdaigle, insulter la jeune femme de trainée d'américaine. Le problème avait été la répartie de Miss Summer.

« Moi, au moins, je n'en ai que l'apparence. »

Il se souvenait de la crise de larmes qui avait eu lieu dans ses cachots, et des affrontements que ça avait déclenché. Il avait protégé ses élèves en invoquant un bouclier autour de Dawn. On l'avait accusé de vouloir la protéger… Alors qu'en réalité, il avait seulement évité que les sorts ne rebondissent sur cette dernière et ne les touche tous en ayant doublé de puissance.

Une fois. Pas deux.

Quittant son bureau qu'il venait à peine de rejoindre, il s'occupa de remuer le chaudron après avoir demandé comment elle voulait touiller dans ce dernier, d'un coup de baguette. Le pire étant qu'il avait essayé de la piéger, et qu'elle l'avait fait passer pour un demeuré.

Non, vraiment. Il avait hâte que la tueuse récupère sa sœur, et ne l'embarque pour l'atelier des sportifs débiles.

Lorsque la sonnerie retentie, il s'empressa de virer tout le monde hors de la salle de classe, fit rapidement un nettoyage après avoir vérifié que tous les flacons étaient étiquetés. Il devrait être tranquille, alors… Au moins quelques heures, avant que le banquet ne débute. Se posant sur l'imposant fauteuil de son bureau, il posa ses coudes sur la table et se prit la tête entre les mains.

Dire qu'il trouvait Gilderoy insupportable. Il n'aurait pas dû se plaindre, Merlin le punissait de la pire des façons. On toqua à la porte, et il jura. Reprenant contenance, il secoua sa tête, lissa ses cheveux gras vers l'arrière de son crâne, même s'ils revinrent directement sur son visage, et ordonna sèchement au visiteur d'entrer.

La tête grisonnante de Giles passa l'encadrement.

-Professeur Rogue, pardon de vous déranger, mais j'aimerais que vous passiez un message aux autres pour moi. Vous êtes le plus amène de le faire sans altérer les informations.

Le concerné leva un sourcil. Ce fou de wiccan lui faisait confiance pour transmettre un message ? C'était inquiétant.

- Je vous écoute.

-Il faut que je quitte Poudlard pour quelques heures. Dites aux autres de faire attention, et de se rappeler à quel point Halloween peut être dangereux.

Le potioniste tiqua. Qu'est-ce que ça voulait dire, ça ? Une menace ? Black compte attaquer et ils sont au courant ? Ou bien… Non. Ce n'était pas la pleine lune non plus. Mais il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit, que l'observateur s'est déjà fait la malle.

Inspirant longuement pour retrouver son calme, il chercha le moyen le plus logique pour savoir ce qu'il se passait. Coincer la plus jeune et la faire parler. Il avait bien compris l'effet qu'il avait sur elle. Comme Londubat, elle angoissait dès qu'il ouvrait la bouche. Ça allait devenir bien utile.

oOoOoOo

Les tables de la grande salle étaient couvertes de victuailles ô combien alléchantes. On allait de tous les plats possibles, gigots, cuisse de poulet, bœuf en sauce, haricots, céréales chaudes, épeautre, potimarrons farcis… Les espaces vides étaient remplis par des bonbons aux emballages multicolores, il y avait des plateaux de chocolats flottants entre deux allées, et, au plafond, les habituelles bougies avaient été remplacées par de belles citrouilles pleines de grimaces.

De même, la grande salle était plus sombre, pour rappeler l'atmosphère effrayante d'Halloween. Tout le monde était ravi. On discutait, bavardait, on riait à se faire peur… Mais plusieurs personnes n'étaient pas d'humeur, en ce soir pourtant si joyeux. Et ça, Albus Dumbledore s'en était rendu compte. L'énorme nez à furoncle qu'il arborait pour cette soirée si particulière ne faisait absolument pas rire Buffy, qui était à sa droite.

Et à l'autre bout de leur table, ce cher professeur de défense contre les forces du mal n'arrivait pas non plus à dérider Willow Rosengerg. Cette déesse… Il était incroyable de constater la ressemblance qu'il y avait entre les deux sœurs de cette fratrie, et Lily Potter. Les coiffures différaient, bien évidemment, et l'attitude, aussi. Mais physiquement, il aurait juré que toutes trois étaient issues de la même famille.

Et si jusqu'à maintenant, il avait remarqué la douceur et la gentillesse de l'ainée au naturel, il ne l'avait jamais observé aussi nerveuse.

Lorsque leur ami moldu les rejoignit, se plaçant entre Willow et le professeur Flitwick, il eut l'étrange surprise de voir qu'il portait une énorme massue dans son dos, et une sorte de côte de maille. Souhait-il se déguiser ? Même Andrew White, qui était encore à la table des Serdaigles, portait une tenue bien particulière. De fait, ça aurait put être une robe lui appartenant. Longue, dorée, fendue sur les côtés, et en lin, pour couvrir un pantalon en toile blanche. Sorcier du désert, peut-être ?

Comment pouvait-il savoir qu'Halloween pour eux, n'était qu'un rappel des nombreuses malédictions qu'ils avaient subi ? Et que ceux qui portaient des costumes de combattants se rappelait très bien de la farce liée à la malédiction de Janus. Autant avoir des armes, et ne pas être un petit truc fragile. Même si officiellement, le wiccan était mort, aucun d'entre eux ne désiraient prendre de risques.

-Tiens, il manque Severus, à table. Je crois qu'il vous fuit encore… Ce fut la seule fois qu'il parvint à tirer un joli sourire sur le visage de Buffy.

-C'est plutôt ma sœur, qu'il fuit. Dawn a décidé de squatter tous ses cours.

-Il devrait être fier pourtant, qu'une personne veuille à ce point étudier à ses côtés. La blonde gloussa.

Du coté de Shiezka, ça n'allait plus. Elle était retournée au dortoir pour se changer avant de se rendre dans la grande salle, et à présent, l'escalier mouvant n'arrêtait pas de la déposer partout sauf au rées-de chaussée. Elle avait beau avoir fait de nombreux détours pour le surprendre, tender de changer la direction des marches, mais non. Pas moyen. Se tapant les joues pour ne pas crier, l'adolescente inspira une grande bouffée d'air, avant de tendre la main devant elle.

-Aradia, déesse de ceux qui se sont perdus, le chemin est trouble, les bois sont denses, l'obscurité prévaut, je t'en supplie apporte la lumière, amène-moi jusqu'à la grande salle sans passer par ces escaliers mouvants !

Mais alors que la sphère lumineuse bleue apparaissait devant son nez, quelque chose lui sembla flotter à l'intérieur. Fronçant les sourcils, Shiezka se rapprocha de la lumière, et soudain, ce fut comme si elle était aspirée.

-Il y en a tout autour de la maison ! Maman ! J'ai peur !

-Ne craint rien pour petit chéri, maman veille sur toi.

-Ils ont défoncés la porte, on ne peut plus rien faire, il faut partir en cheminette !

-C'est impossible elle est condamnée !

Les voix, qu'elle reconnaissait sans arriver à mettre la main dessus, étaient terrifiées. Et elle entendait du grabuge, des bruits de corps massif qui frappent sur une porte. L'air lui était apparu comme rempli de magie. Elle n'avait rien entendu cependant, comme si elle aussi, s'était cachée dans une autre pièce.

Une vision.

-Merde ! Faut que je trouve Giles.

Effaçant son invocation en y glissant sa main comme pour évacuer un nuage de fumée, la rouquine remonta les escaliers sur lesquels elle s'était énervée plus tôt, et chercha à atteindre le second palier. Il était toujours le dernier à descendre manger, il devait encore être dans son bureau.

Mais avant d'avoir pu faire un geste, une grande main se saisit de son poignet, la faisant hurler de terreur.

-Vous pouvez cesser de hurler, Rosenberg, vous allez rameuter tout Poudlard avec vos âneries. La voix polaire de son professeur de Potion la fit glapir, puis s'énerver.

-C'est vous qui me dites ça ? Vous sortez de nulle part pour m'attraper comme si j'étais en faute !

-Techniquement vous l'êtes, vous n'êtes pas dans la grande salle avec vos camarades, vous pourriez préparer un sale coup.

-Vous avez un sérieux problème avec les gryffondors, vous savez ? On n'est pas tous là à imaginer des complots sur vos élèves.

-Quand j'en aurais la preuve, vous serez la première informée. Maintenant, pour insolence, je vous retire 40 points, grogna Severus.

Dire qu'il espérait tomber sur le côté élève, et pas le coté chasseuse de vampire. Mais. Ça voulait dire qu'il avait raison, non ? Il y a bel et bien un problème ?

-Ou est Giles ?

-Je savais bien que vous cachiez quelque chose ! Dites-moi ce qu'il se passe et je vous réponds.

-Pardon ? Je dois le voir, c'est…

-J'ai bien compris, mais sans explication, je ne vous dirais…

Il fut coupé par un autre hurlement strident. Cette fois, il était reconnaissable entre mille, car la voix, outrageusement fausse, faisait honte aux chanteurs d'opéras depuis des siècles.

-Qu'est-ce que c'est que tout ce raffut !? Et sans perdre de temps, comme il tenait toujours le bras de son élève fortement, il l'entraîna à sa suite. Etonnamment, les escaliers le laissèrent décider de la direction sans essayer de le perdre.

Shiezka suivait, à peine essoufflée. Lorsque quelque chose frôla leurs jambes pour repartir en galopant dans l'autre sens. Si la manœuvre avait été assez rapide, le rappel de sa première matinée dans l'école ne se fit pas attendre.

- Là !

Et elle tira Severus, prête à en découdre avec la bestiole qui venait de repasser en courant, et qui ressemblait à s'y méprendre à un chien des rues tout noir.

Et tout le monde savait que les chiens étaient interdits à Poudlard. Severus tira sa baguette de sa poche, et lâcha sa prise sur l'élève pour l'imiter dans sa course. Les sorts plurent sur l'animal.

Et après une course poursuite frénétique à travers les couloirs, l'un des sorts toucha la bête qui reprit brusquement forme humaine devant ses deux poursuivants. Severus jura, et Shiezka perdit des couleurs.

Devant eux, un sorcier aux allures de zombie pointait sa baguette d'où s'échapper des étincelles jaunes.

Sirius Black.

oOoOoOo

Le 4 Privet Drive était calme.

Du moins, c'était l'impression que la maisonnée donnait, vue de l'extérieur. Le mari, absent, ne gueulait pas sur son épouse, et une douce lumière filtrait à travers la véranda. On pouvait même entendre les Beatles se jouer si on passait très près du jardin.

Rupert Giles était assis sur le canapé du salon, et feuilletait un album photo datant d'une grosse décennie. En face de lui, sur un fauteuil, tremblait Pétunia Dursley. Cette dernière jetait de fréquents coups d'œil à la cuisine, où son fils dinait seul. Des escalopes de poulet panées, des haricots, des pâtes ainsi qu'un reste de corned beef aux oignons. Elle lui avait préparé un festin.

Dudley avait minci depuis qu'elle avait découvert les petites marques colorées sur lui. Le garçon mangeait de plus en plus, tout en perdant du poids, et en étant de plus en plus fatigué. Elle savait très bien ce que cela signifiait. Elle l'avait vu. Il débordait. Sa magie, non contrôlée, s'évaporait en constante tout autour de lui, et il se vidait de son énergie, incapable d'y résister.

-Tu dis que son géniteur était à l'université avec toi, tu es sûre de ne pas connaître son nom ? Pétunia se tourna de nouveau en direction de Rupert, et hocha la tête lourdement.

-Oui. Ethan. C'est tout ce qu'il m'a dit… Et elle n'était pas fière d'avoir cédé à une romance d'un soir.

L'observateur était inquiet. Il avait bien vu à quel point Dudley avait maigri, changeait… Et le garçon ne se sentait pas bien. Il se laissait lentement dévorer… Ce soir, plus que tout autre, n'était pas un bon soir. Et le prénom du géniteur était inquiétant.

Tournant les photos de la soirée étudiante prise par un illustre inconnu, il reconnaissait Pétunia sur ces dernières, dansant et riant avec des amies. Une jolie robe de diablesse rouge sur le dos, des talons hauts. La plupart des clichés en compagnie d'homme les montraient de dos, ou en mouvement, ce qui rendait l'identification impossible.

Et puis, il le vit.

Ce visage, encore un peu juvénile, jusqu'à lors, tenant Pétunia par la taille et lui souriant. Ces cheveux bruns, ces yeux noir brillant dangereusement. Un sentiment d'intense culpabilité se mit à grandit dans l'esprit de Giles. Il n'aurait absolument JAMAIS dû laisser Pétunia seule. Il aurait dû l'emmener avec lui aux Etats-Unis. Ne pas la lâcher d'une semelle, même si ça les aurait amenés à se haïr pour le restant de leurs jours.

Et puis… Il réalisa quelque chose.

Dudley avait à peine 13 ans… ça faisait donc remonter son année de naissance à 1980. Soit presque cinq ans après sa rencontre avec l'homme sur les photos. Et si la culpabilité d'avoir laissé la jeune femme seule pour partir à l'aventure avait commencé à naître, elle fut remplacée par une autre.

Il n'avait pas juste laissé Pétunia Evans seule. Il l'avait livré à ce psychopathe. Il était responsable de la venue de cet homme dans sa vie. Juste ciel, il avait parlé d'elle à son groupe. Il avait dit à quel point les deux sœurs étaient puissantes. Et Lily était alors encore dans le monde sorcier, peut-être même à Poudlard, à lutter contre ce fou de Voldemort.

Dudley avait été conçu lors d'une fête d'Halloween. Mais ce n'était pas juste Halloween. Pour les Wiccans, ce soir-là était bien plus qu'une simple fête où l'on se fait peur en échange de bonbons. Samhain.

Des coups retentirent avec une violence incroyable sur la porte, suivit d'autre, au niveau de la véranda, et contre les murs. La maison se mit à trembler, et l'air se réchauffa considérablement. Quelque chose n'allait pas. N'allait plus. C'était une catastrophe.

-Dudley mon garçon, vient vite par ici. Ordonna Giles en tendant le bras.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda l'adolescent blond en se redressant de son assise, délaissant son assiette encore bien garnie.

-Rupert, dis-nous. Qui sont ces gens dehors ? Cette sensation c'est ?

-De la magie ?

Giles posa ses yeux gris sur le garçon, puis sur la mère. Il retira ses lunettes et vint les essuyer avant de les remettre sur son nez, le tout, avec un air particulièrement sombre accroché au visage.

-Il se passe que nous sommes à Samhain…

-Samhain ? répéta Dudley, pas sûr de comprendre. Il se tourna vers la baie vitrée, et hoqueta sous la peur. Maman ce ne sont pas des gens, dehors ! Mais Giles ignora l'information, et croisa le regard vert de son amie d'enfance.

-Et que l'homme sur tes photos s'appelle Ethan Rayne.