Noa
par Luz

J'ai froid. Ou peut être est-ce simplement la fatigue. De toute façon, je ne suis plus très loin, je vais pouvoir me reposer. Des gouttes de pluie tombent sur les bâtiments gris, le ciel menace de se crever comme un ballon sur les toits. Oh, merde, il pleut vraiment. Je rabat la capuche de mon pull noir sur mes cheveux et continu mon chemin au milieu de la grisaille. Il est tard, et je ne baisse pas les yeux. J'ai perdu cette habitude depuis que je suis partie de chez moi, il y a presque un mois maintenant. Enfin partie... ne nous voilons pas la face, depuis que j'ai dû m'en aller. J'ai du mal à me rappeler ces moments là, surtout qu'ils ne sont pas si vieux. Blessure encore à vif, le temps pour seul consolateur. Enfin, il y a pire que moi...

Grand bâtiment gris. Ma planque. J'aime bien dire ça. J'entre, grimpe deux étages, une main sur le ventre.

"Oui, excuse-moi, ça doit te gêner quand je marche si vite. Mon petit..."

Zut, je parle encore toute seule. Enfin pas vraiment, je parle à mon petit locataire. Autant vivre en bonne colocation, puisque tu es là. Je souris un peu, je ne vois plus que le bout de mes baskets depuis le début du mois. Soudain, je fais un bond d'environ deux mètres en arrière (comment, avec un ventre habité de 6 mois, me direz-vous, mais je n'en sais rien, la peur fait faire de ces choses...). Un pan de mur vient de tomber devant moi. Oui, c'est un pan de mur, de mon appartement d'ailleurs. Je jure, le souffle coupé, la main crispée sur mon ventre. Un nuage de poussière flotte autour de moi, je tousse. Il faut que je me tire, et vite, avant que tout ne me tombe dessus. On m'avait prévenu que cet immeuble était en miette, mais je ne pensais pas à ce point... Je cours. Je ne m'étais même pas rendu compte que je courais. Je dévale les escaliers et pousse la porte qui me semble infiniment lourde. Je me rue dehors, cour aussi loin que je peux. Je n'en peux plus je m'arrête pour voir un énorme nuage de fumée s'approcher à la vitesse d'un ouragan dans un bruit de tonnerre.

Ça me rappelait quelque chose, cet immeuble qui s'écroulait. Je ne savais plus quoi. Peu importe.

Soudain, les conséquences de cet effondrement m'apparurent. Je n'avais plus rien. Juste toi, mon tout petit, juste toi et la pluie qui tombait de plus en plus fort sur mes cheveux trempés. J'avais envie de vomir. Pourquoi, dès qu'un endroit m'apparaissait relativement accueillant, je devais fuir ; où être chassée ? Mais je n'étais pas tout à fait seule, et je m'en voulais de le penser. Peut être ressentais-tu mes larmes, petit feu qui me consume de l'intérieur ? Alors je ne pleurerai pas, pour toi. Je marchais vite, droit vers le ciel qui se couvrait. Mais où est-ce que j'allais, comme ça, je n'avais nulle part où crécher à présent. Je me sens coupable envers toi, même si ce n'est pas vraiment ma faute. Un éclair zébra le ciel et la pluie. J'avais froid. Où peut être était-ce simplement la fatigue. Il fallait que je fuis pour faire changement, et comme toujours je ne savais pas où. J'étais triste, et pourtant je n'étais pas vraiment choquée par ce qui venait de se produire. Ces temps-ci, j'avais plutôt tendance à rester calme face à n'importe qu'elle situation. J'avais juste peur, peur pour toi, mon petit. À quoi rêvais-tu, là dedans, bien au chaud loin des soucis ? C'est ce que je me demandais tout en regardant passé les bâtiments gris, le long de la rue. J'avais l'impression qu'ils se détérioraient au fur et à mesure, c'était étrange. Je longeais les murs, capuche sur les yeux, les mains dans les poches.

« C'est bizarre, quand même, cette faculté que j'ai que de m'attirer des ennuis... D'abord toi, petit Ange qui a choisis pour crèche mon ventre d'enfant. Et puis ton père, ton père ce trouillard (excuse-moi, tu n'auras personne pour défendre ton œdipe) ; et qui s'est enfuit dès qu'il a su que j'étais enceinte... Mon monde m'a reniée parce que j'ai aimé. C'est mal ? Ou est-ce simplement le fruit de mon amour qui dérange ? Maman et Jacques (mon beau-père petit, excuse-moi de parler de choses que tu ne comprends pas encore...). Ils m'ont chassée eux aussi, comme si j'étais habitée par la Lumière et non par un être humain. Et papa, lui qui t'aimait déjà et qui m'avait accueillie, il a dû partir prendre possession d'un lit dans la grande maison du Paradis... À croire qu'aimer est interdit, ici... Et pourtant, tu es là, mon petit Ange. » Pensais-je tout en continuant mon chemin.

Ouille ! C'était quoi ce truc ?! Un grillage. Ben oui, à regarder le sol en permanence pour ne pas me prendre la pluie, je me suis pris un grillage en plein dans la figure. J'avais l'impression d'avoir les fils de fer imprimés sur les joues.

« Oh oh, où est-ce que tu es encore arrivée Noa... » Songeais-je à voix haute.

Oui, je savais, par là commençait la zone de non-droit. Je posais une main sur mon ventre pour t'interroger. Qu'en pensais-tu, petite chose ? Moi, j'avais besoin d'un endroit pour nous. Libre. Juste pour nous, pour que tu grandisses en paix mon petit Ange. La tête me tourne. Ne me fais pas de misère petit homme, tu sais que j'ai déjà assez de problèmes comme ça... J'entends une voiture crisser un peu plus loin. Et merde, je pressent une odeur de police...Je n'aime pas trop ça. Alors on y va, allez petit, on va se trouver une nouvelle planque. Pour nous.

Tous les deux.


Lokie
par Percolator

Je patientais tranquillement dans le salon d'une de ces grandes résidences qu'affectionnent tant les riches de Seattle. Et apparement c'était le même décorateur qui devait s'occuper du coin, car même ma grand mère, paix à son âme, avait meilleur goût. Enfin ils avaient du pognon et besoin de bonheur, alors moi je leur en revendais. Le pingouin de service me fit signe que "Madame" m'attendait et qu'il ne fallait pas la faire attendre. Je me décidai donc à obéir pour "Madame". Une bourgeoise sapée comme un arbre de noël, qui a peur des rebelles, aime le luxe et l'argent et surtout qui a besoin d'oublier que ces "affreux rebelles" pourraient lui voler ces "chères" petits employés.

Je m'approchai donc de la dinde et lui dit avec ma voix la plus mielleuse : "Madame a fait appelle à mes humbles service ?"

- Oui monsieur Lokie, j'ai de besoin de bonheur, votre prix sera le miens.

" N'y a-t-il pas plus douce phrase que celle ci ?" pensais-je.

- Mais bien sur Madame, voici votre bonheur. En échange j'aurais besoin d'un carton de cartouche de cigarette "

Je lui donnai trois sachets de cette drogue que je confectionnais moi même. Elle regardait les sachets de telle sorte que, je lui avais presque donné la clé du paradis.

- Vous les aurez, Monsieur Lokie, mais j'aurais besoin de champagne Français. Si vous parvenez à m'en procurer au moins une caisse, je donnerais une caisse de nourriture en conserve. "

Une caisse pleine de boîtes de conserve. Ah que j'aime les bourgeoises riches, stupides et accros au luxe. Le champagne ne serait pas facile à obtenir, mais la caisse de nourriture compensera largement les efforts.

Je m'inclinai devant elle : " Il sera fait selon vos désirs Madame."

Puis je dirigeai vers la sortie et pris mon carton de cigarette. La vente des "clous à cercueils" allait permettre d'obtenir un laisser passer 24h/24 qui permettrait de me balader tranquille toute la journée. Chargeant le carton dans mon pousse-pousse, je pris le chemin d'une boîte branchée ou j'allais sans doute passez une très bonne soirée.


Blue
par X5-369

- Alors c'est ça Seattle !

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à haute voix. En voyant les ruines de l'ancienne grande ville qu'est Seattle,je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qu'Elle a pu venir faire ici, et surtout pourquoi je suis parti à sa suite. J'ai pourtant l'étrange impression que tout Lui ressemble; ça tient encore debout, mais faut pas trop espèrer que ce soit encore là demain...

Je me mets donc à la recherche de quelqu'un pouvant me renseigner sur le chemin à suivre pour aller... au bar Confusion, d'après ce qui est écrit sur le papier dans ma poche.

- Beurk! Un bar... m'exclamais-je.

Encore une fois je venais de parler tout de seule. La chance est avec moi, on dirait, car j'apperçois le bar en question tout près de l'endroit ou je me trouve... J'entre, malgré mon dégout pour les bars, et je cherche Jim du regard. Je crois qu'il est derrière le comptoire.

- Jim ? demandais-je timidement.

- Ouais... me répondit-il sans vraiment me reconnaitre.

- C'est moi, Blue...

- Blue ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je cherche quelqu'un qui pourrait me renseigner sur... certaines choses.

- Oh... hum...

- Tu connais quelqu'un?

- Eh bien... hum... je...

La porte du bar s'ouvre soudain et je vois une jeune femme entrer. Jim la regarde fixement alors qu'elle s'approche du comptoir.

- Blue, voici Rain...


Faline
par Milie

Je marchais dans les rues, accompagnée des quelques métis avec qui j'avais exécuté ma mission de ravitaillement ainsi que l'équipe de secours. D'ailleurs, heureusement qu'elle était là ! Elle nous aidait à porter tout ce que nous avions amené de la mission. Certes, à six, nous aurions pu porter tout cela, mais cela nous faisait moins de poids dans les bras, ce qui n'était pas plus désagréable.

La nuit commençait à tomber, lentement, et la brise fraîche du soir envahissait peu à peu la ville.

Je marchais toujours, avec auprès de moi, Tom, Ted et Léna. Ils étaient vraiment adorables et un peu plus jeunes que moi : j'avais envie de les protéger, de jouer la grande sœur, rôle que je n'ai jamais pu acquérir dans mon enfance. Mais quelqu'un m'avait appris à ne pas m'attacher aux gens. Après tout, je ne les connaissais pas si bien que ça. Ils ne me viendraient sûrement pas en aide si j'étais en difficulté ... et à dire vrai, je ne sais pas si je les aiderais moi aussi.

J'avais pensé tout cela, sans m'en rendre vraiment compte. Je me dégoûtais tellement parfois ! Mes paroles étaient digne de la personne la plus égoïste qui existe ! Comment avais-je pu penser cela ? Et pourquoi ne pas leur faire confiance ? Pourquoi ne pas m'attacher à eux après tout ? J'avais la réponse. J'ai été solitaire pendant trop d'années pour m'attacher à quelqu'un, au risque d'y perdre ma propre vie si les difficultés s'accumulaient. Pourtant, j'avais fait confiance à certaines personnes, mais elles m'avaient toutes trahie ou presque. C'est fou comme les gens peuvent vous forger un caractère ! C'est à cause d'eux que je ne fais plus confiance à quiconque et que je compte exclusivement sur moi- même. Cassy m'a dit un jour que la confiance était essentielle et que peu à peu, je l'apprendrais et j'arriverais à me confier, à faire confiance. Cette nuit là, je me souviens avoir pleurer dans ses bras, sanglotant que je n'y arriverais jamais et que je crèverais, sans jamais avoir laissé la chance à quiconque, de me connaître réellement. Et je n'avais peut être pas tort ...

Un pincement au cœur me surprit quand je me remémorais cette scène. Je crois qu'il n'y a que Cassy, à qui j'accorde le si peu de confiance et de confidence que je peux donner. C'est une amie et elle est la seule à pourvoir me faire changer je crois. Elle me console, me soutient et surtout, me comprend. Elle est digne de confiance et compte beaucoup pour moi.

Après mes réflexions existentielles où je me remettais toujours en question et où, à chaque fois, je trouvais de nouvelles choses qui n'allaient pas chez moi ( j'avais souvent l'impression d'être un ensemble de confusions qui s'entremêlent : oh nan voilà que je recommence ! ) je regardais Ret, sa fierté blessée, ainsi que son éternelle copine blonde, Nya ( c'est Léna qui m'a indiqué son nom ). Je n'avais rien contre cette fille : elle suivait ce type prétentieux, même si je ne sais pas pourquoi, mais elle n'était pas méchante au fond. Mais lui, ce Ret ... ce jeune homme sûre de lui, arrogant et j'en passe, ne m'avait jamais laissé en paix et ne me laissera jamais tranquille je crois. À moins que j'arrive à lui faire comprendre ce qui ne va pas chez lui, le ramener sur Terre, ce qui me semble bien difficile.

Dès mon arrivée chez les rebelles lui et son copain ( dont je ne connais pas le nom ! J'ai beaucoup de mal à retenir les noms, je ne sais pas pourquoi ... ) n'avaient, semble-t-il, aucune envie de me connaître. ( ce que je ne leur reproche absolument pas. Mais peu à peu, ils me regardèrent avec un air hautain, me dévisageant chaque fois que je passais près d'eux, un sourire mielleux aux lèvres et un rire sarcastique suivait mes pas. Depuis ce jour, ils ne m'adressent la parole que pour me reprocher d'avoir fait ça, ou de ne pas avoir correctement fait telle ou telle chose. Et bien entendu, l'excuse de ma conduite, était le fait que je n'étais qu'une humaine, ce qui est pour moi la pire insulte.

Au début, je gardais mon calme, ne voulant pas me faire remarquer. Puis, « les deux débiles » ont continué. Je me défendais avec mon atout principal : les expressions bien cinglantes. À chaque fois, ma seule envie était de me battre avec eux et de leur prouver de quoi j'étais capable.

Enfin, plutôt de me battre avec Ret, car son copain, n'étais qu'une pâle copie du plus virulent, un petit « chienchien » adoptant la conduite de Ret. J'ai appris à rire de ce qu'ils me disaient et de ne plus y porter grande importance, car tous les rebelle ( qu'ils soient métis ou humains ) me soutenaient, répliquant qu'il souffrait certainement d'un complexe de supériorité. Mais aujourd'hui, je crois que la tentation était trop forte : il était juste devant moi, avait sans aucun doute envie de se battre lui aussi. Je pus donc enfin lui montrer de quoi j'étais capable bien que le combat fut un peu trop rapide et facile à mon goût ; il ne m'a fallu lui donner qu'un seul coup de pied ( fatale certes ) pour que le malheureux tombe par terre.

Je ris intérieurement. Après ce qui s'est passé, comment allait-il se comporter : allait-il se calmer et comprendre enfin que je pourrais être à sa hauteur ? Ou alors allait-il redoubler de méchanceté et d'arrogance ? Je ne le sais pas ... à vrai dire, cela m'amuserait qu'il continue la confrontation et que je lui donne une deuxième raclée.

Nous étions enfin arrivés au QG. L'équipe de secours ainsi que mon équipe, déposions les provisions dans un réduit, prévu à cette effet.

J'arrivais dans la sale de contrôle où je vis Matt qui s'activait sur ses écrans. Apparemment Kyle s'était encore foutu dans un sale pétrin à entendre leur conversation.

Je le regardais, assis sur une chaise devant les nombreux écrans du bureau. Mon dieu qu'il était beau ! Je me tenais derrière lui et examinais sa nuque avec ses courbes gracieuses, parfaites. Il était tellement craquant ! Soudain il se leva, déplia une carte qui occupait à présent tout l'espace de travail. Il se pencha légèrement examinant les secteurs de la ville dans leurs moindres détaills. Je vis qu'il portait ce jean, qui lui allait si bien : moulant comme il faut. Ohlalalala ! Je n'avais qu'une envie, lui sauter dessus !

Mais c'est pas possible ! On dirait une chatte en chaleur ! Je suis vraiment infernale ! Bon, il faut que je me calme : respirer, expirer .

C'est, malheureusement, ce moment qu'il choisit pour se retourner.

Bon maintenant, du calme. C'était affreux, je me sentais devenir toute rouge.

Il me regarda avec étonnement, ayant remarqué, je suppose, que j'étais dans son dos, depuis un bon petit moment.

- Salut Faline. Je peux t'aider ? me dit-il gentiment.

- Heu ... nan ! Nan aucun. Nan ça va bien. Nan nan ça va ! répondis-je.

Oh mais quelle gourde je fais ! J'ai dû répéter au moins une dizaine de fois le mot " nan " ! Je vais me faire passer pour qui maintenant ? Bon, je me calme et je poursuis :

- Mission terminée avec succès. On a pas mal de provisions, enfin je crois. Enfin tu vois quoi, lui dis-je du ton le plus calme que je pouvais.

Et merde ! Je me suis fait encore fait passer pour une parfaite idiote !

Je lui fis un rapide rapport de ma journée. À mon avis, il n'écoutait qu'à moitié, trop occupé à aider Kyle. Après tout, ce n'était pas si mal, j'avais dû raconter un peu tout et n'importe quoi, dans l'état où j'étais. Puis

j'ajoutai:

- Matt, tu as besoin d'un coup de main ?

Mais pourquoi est-ce que je suis allée demander ça moi ? J'ai encore une fois parlé trop vite.

- Merci Faline, mais je vais m'en sortir, ça va aller me dit-il en souriant.

" Arf, il est trop chou quand il sourit comme ça, songeais-je " - Ok, pas de problème, lui répondis-je. "

Je suis vraiment géniale ! J'ai racontée n'importe quoi et je me suis fait passer pour une idiote à plusieurs reprises ! Peut-être qu'il n'a rien vu. Oh je l'espère !

Je m'éloignais peu à peu, désemparée de ma discussion avec Matt.

Sur mon chemin, je croisai Ret qui aboya :

« Tu vas pas t'en sortir comme ça toi !

- Ok, si tu le dis ... mais je m'excuse d'avance si je te botte, encore une fois, ton petit cul, lui répondis-je »

Je vis bien qu'il n'était pas très content de ma réponse ... Qu'importe ! J'allais pouvoir m'amuser un peu ...

Je cherchai Cassy un peu partout, sans résultat. Elle devait sûrement être en mission, quelque part. Bien entendu je ne comptais pas lui révéler ma faiblesse pour Matt ainsi que ma discussion désastreuse avec ce dernier, car je savais qu'elle aussi, n'était pas insensible à ses charmes. Je ne voulais pas briser une amitié, ma seule amitié à vrai dire. Étant donné que je ne me suis jamais confiée, je ne vois pas pourquoi ça commencerait maintenant ! Je pouvais tout à fait m'abstenir ... et cela m'éviterait de faire de la peine à Cassy et d'avoir à affronter ses regards et peut être bien, une dispute. Ce que je ne souhaitais pour rien au monde.

Je me dirigeai vers ma chambre question de m'allonger sur mon lit. Cette journée de marche m'avait épuisée ... Je voulais somnoler un peu, histoire de passer le temps et de reprendre des forces.


Cassy
par Zizée

J'étais dans une partie de la ville très éloignée du QG. La maison me faisant face tombait en ruine. Des ruines brûlées. Je l'observais depuis déjà une bonne heure, mais je ne voyais pas le temps filer.

Tous les ans le même rituel, depuis déjà 10 ans. Je venais devant cette maison où, il y a des années, ma vie entière avait basculé. Les choses avaient irrémédiablement changées.

L'armée avait débarquer un soir, pendant le dîner, ma mère avait tenté de les retenir, pendant que mon père me faisait sortir par la fenêtre, m'ordonnant de fuir.

J'avais obéi, j'avais fui sans me retourner. J'ai également entendu le raffut des balles sortant des mitraillettes. Ce jour là, j'ai courut des kilomètres sans me retourner, poussée par la peur.

Lorsque enfin, je me suis retourné j'aperçut la fumée s'élever au loin. Je me suis effondrée, les genoux à terre pour éclater en sanglots.

C'est ainsi que Matt me trouva, à peine quelque minutes plus tard. Il était en mission d'espionnage dans le quartier lorsqu'au détour d'un bâtiment, il me vit complètement désemparée au milieu de nulle part. Il s'est approché de moi, m'aida à me relever tout en me demanda gentiment, ce qui se passait, mais à peine avait-il eut le temps de poser la question que l'armée me retrouvait. Voyant qu'ils étaient à mes trousse, Matt me saisit la main et me tira sans cérémonie vers un endroit inconnu. C'est ainsi que j'arrivai au QG des rebelles où je vis depuis lors.

J'avais 7 ans à l'époque. Je n'ai appris la mort de mes parents que quelques jour plus tard d'un rebelle qui racontait à qui voulait l'entendre que l'armée était pourrit jusqu'à la moelle au point de tuer des innocents, et de brûler leur maison. Et aujourd'hui je viens me recueillir sur la maison de mon enfance fini trop vite, trop tôt.

Une larme coula le long de ma joue. Il était temps de partir avant de me faire repérer par l'armée. Je jetai un rapide coup d'œil à ma montre, la dernière chose que mon père m'avait remise au moment de ma fuite, cela faisait 2h que j'étais là.

Pestant contre mon imprudence, je me mis en route vers le QG tout en prenant garde de ne pas être suivit. Cela faisait 4h que j'étais partie, seule, sans aviser personne comme tous les ans, et si je voulais revenir sans ennuis, mieux fallait partir maintenant, car j'en ai pour un bon 2h et demi de trajet devant moi. Saisissant dans mon sac à dos, j'en sortis une des barre tendre dont il était plein grâce à un arrêt ravitaillement – il faut bien rentabiliser le fait de mettre sa vie en danger. C'est alors que je remarquai un mouvement sur ma gauche.

Cette maudite armée sera toujours sur mes talons pensais-je en accélérant le pas. Après avoir passé le tournant, je me mis à courir, avalant en même temps la dernière bouchée de mon repas. Je parvins rapidement à semer mon poursuivant peu entraîné.

Décidément cette journée était toujours une source d'ennuis, a croire qu'il m'attendait. Avisant une plaque d'égout à quelques mètres de moi, je me glissai dans les tunnels nauséabonds.

Attrapant ma radio, que je n'avais pas encore allumée, je me décidai à contacter le centrale.

- Solitaire à centrale, répondez.

- Solitaire, ici centrale, fit la voix de Matt dans ma radio. Qu'est-ce que tu fais dehors toi ? Et toute seule en plus ?

Matt, toujours à vouloir me protéger comme si j'étais encore la gamine de 7 ans qui avait rejoint les rebelles à la mort de ses parents.

- Désolée, mais c'est le jour de ma sortie annuelle sans autorisation.

- Combien de fois faudra-t-il te dire de ne pas y aller, ça t'attire toujours des ennuis. D'ailleurs je suppose que c'est pour ça que tu m'appelles, non ?

- On ne peut rien te cacher mon cher.

- Eh bien, on dirait que vous vous êtes tous passé le mot aujourd'hui. Bon, ta position ?

- Les égouts, intersection A8.

Je l'entendis taper sur son clavier, puis le grésillement de ma radio se fit de nouveau entendre.

- Très bien tu prends sur ta gauche sur 4 kilomètres jusqu'à l'intersection A3. Là tu descends d'un étage et tu poursuis ta route en direction du QG par le tunnel C12 sur 7 km. Puis tu remontes et tu te trouveras tout près de la zone de non-droit, de là je pense que tu sauras retrouver ton chemin soupira-t-il.

- Merci. Et au pire je te rappelle.

- Je n'en doute même pas... et laisse ta radio allumée au cas où, ça te changera, me sermonna-t-il.

- Allons, il faut économiser les piles... sentant venir le reproche j'ajoutai, mais pour une fois je peux bien faire exception si ça te fait plaisir.

Mettant ainsi fin à la communication, je pris le tunnel se trouvant sur ma gauche et m'enfonçai dans les sombres couloirs. C'est dans ces moments là que je bénis mes quelques gènes cadeau hérité de Manticore, car je n'avais pas de lampe torche avec moi et n'ayant pas besoin de beaucoup de lumière, j'évitais ainsi de me faire repérer si quelqu'un venait qu'à se promener dans le coin. Pas que l'Ordre était friante de ces endroits. Ils préféraient concentrer les effectifs ailleurs, ce qui n'était pas pour me déplaire.

Suivant le chemin indiqué par Matt, je me retrouvai, aprés avoir pataugé dans les égouts pendant près de 2h, devant la barrière séparant la zone de non-droit du reste de la ville. L'escalader était un jeu d'enfant et je me trouvai ainsi au Sud du QG. J'en avais encore pour 20 bonne minutes dans ces décombres avant d'arriver à la maison.

Une fois au QG, je me dirigeai immédiatement vers la salle de douche, car j'en avais bien besoin. L'odeur des égouts me collait à la peau et m'emplissait les narines. J'étais presque rendue lorsqu'une voix m'interpella, je me retournai pour découvrir Faline se tenant juste devant moi.