Kyle
par Kina
C'était bien ma veine. Voilà que je me retrouvais coincé sous terre entre quatre murs. Les lieux sont loin d'être entretenus. Je fais quelques pas et parfois j'entends les bestioles courir à toute vitesse. C'est ça, courrez le plus loin possible, gare à ce que je ne vous attrape pas, car vous allez voir l'effet que ressent un ballon de soccer quand quelqu'un veut faire un dégagement.
Je n'ai qu'une seule envie par contre, sortir de ce trous à rats. D'ailleurs c'est le mot ! Je veux prendre une bonne douche chaude et me laisser tomber sur mon lit. J'aimerais bien courir pour aller plus vite, mais le terrain est accidenté. Le sol s'est effondré à quelques endroits tandis qu'à d'autres, il pleut des morceaux de plafond. Chaaaarmant ! En plus ma cheville à du mal à suivre la cadence. Rhaaaaaaa, j'ai vraiment pas manqué mon coup sur ça. Quoi de mieux qu'une bonne foulure pour vous embêter. Bon, qu'est-ce qu'il manque encore pour compléter le tableau ? Je ne veux même pas savoir !
J'arrivais à l'embranchement dont parlait Matt. Donc plus qu'une station et je sors. Finalement c'est pas si mal. Au moins j'ai pas trop à surveiller mes arrières.
Je m'engageai dans le tunnel quand quelques mètre plus loin, je commençai à entendre le murmure de machinerie lourde. Probablement des travaux à la surface. Cependant, plus j'avançais, plus le bruit devenait distinct et je commençais à entendre des voix de plus en plus claires.
Mes craintes se révélèrent juste. Il y avait beaucoup d'activité à la deuxième station. Impossible de continuer mon chemin à travers le tunnel sans me faire remarquer. Apparemment une usine avait profité de l'espace aménagé pour s'agrandir vers le sous-sol. Les moutons, toujours aussi docile, travaillaient comme des forcenés à transporter d'énormes caisses de bois. D'autres s'affairaient à replacer les pièces de ce qui me semblait être un immense métier à tisser industriel. Ce machin est gigantesque.
C'est alors que l'intercom de la station se mit en route. On y annonçait une réunion pour le personnel responsable de section. Seul fait étrange, toute les directives étaient données en espagnol. Cela ne m'empêcha pas de tendre l'oreille.
Malheureusement, je n'avais pas pris garde, car pendant que j'écoutais, j'avançais également à découvert et je ne m'en rendit compte que trop tard. Le chef de section, si j'en crois l'uniforme m'apostropha :
- Hey !
- ¿ Qué passa ? fis-je ne m'apercevant que trop tard que j'avais enchaîné dans la mauvaise langue à cause de ce foutu message.
- ¿ Escuchaba ? ¿ Dónde es la reunión ?
- En la sala de conferencia del segundo piso.
- Gracias. Répondit-il. Apparemment c'était la bonne réponse. Mon interlocuteur enchaîna :
- ¿ Vienes ?
- En un momento.
- Claro.
Ouff, apparemment c'était le bon choix. Je ne regretterai jamais d'être bilingue moi !
C'est donc sans trop de soucis que je parvins de l'autre côté de la station à l'entrée du tunnel. Les moutons étaient trop occupé pour me prêter grande attention et le peux qui se trouvaient près de moi m'ont vite oublié dès le moment où leur supérieur s'était adressé à moi.
Je passai la première borne et à la hauteur de la deuxième, je cherchai le tunnel d'entretien du réseau. Comme je ne le voyais nulle part, je me mis à observer les murs plus attentivement avec ma lampe de poche. Rien à faire, aucune issue en vue.
Je m'apprêtais à aller explorer plus loin quand un détail attira mon attention. Le mur n'était pas tout à fait égal. En m'approchant, je vis qu'un panneau, une feuille d'aluminium géante je dirais, était apposée contre le mur. Le panneau ne voulait pas bouger facilement, mais je réussit néanmoins à le déplacer suffisamment pour trouver l'objet de mes recherches. La porte était évidemment verrouillée, mais des années d'entraînement chez les rebelles à faire des missions de ravitaillement vous apprennent rapidement à ouvrir les vieilles serrures.
La porte n'était pas le problème, en fait, c'était vraiment le dernier de mes soucis. J'avais a présent devant moi un couloir étroit de 2 mètres de haut sur 1 mètre de large. Ahhh non, là ça ne va pas du tout, mais alors là vraiment pas. Je pris donc ma radio et rappelai Matt.
- Tu sais que ton dernier chemin tu peux te le mettre où je pense, lançai- je.
J'entendis un petit rictus puis Matt enchaîna.
- Mais de quoi tu te plains encore. Il est très bien mon chemin et en plus il t'amène directement dans une zone tranquille.
- Nan, pas d'accord. Tu vas me trouver un autre chemin. Je n'ai pas l'intention de moisir ici moi.
- soupir C'est le plus praticable sans faire le tour de la ville. Pourquoi qu'est-ce qu'il y a ? Tout s'est effondré ? Il n'y a plus d'accès ? C'est quoi ?
- C'est quoi, tu oses me demander c'est quoi ! C'est une souricière ton truc. Quatre murs et en plus je peux tous les toucher en même temps. Il n'est pas question que j'entre là-dedans moi, tu peux faire une croix dessus, niet ! Trouves-moi autre chose qui ne me tombera pas sur la tête !
- ... hmm... Écoute Kyle... c'est vraiment le meilleur moyen. Tu n'en a que pour une centaine de mètres, tu peux y arriver. Ferme les yeux, ne suit qu'un mur et tu le traverseras sans même t'en rendre compte.
- Ahh mais...
Je regardai autour de moi, puis la voie vers la liberté, puis de nouveau le tunnel de métro. J'étais vraiment coincé. J'ai réussit à m'en sortir jusqu'à présent, mais même si je fais demi-tour, je ne serai pas plus avancé bien au contraire. Je n'avais plus qu'une solution. Affronter mes peurs. J'avalai ma salive, me tint devant l'entrée et c'est les yeux fermé en me guidant sur le mur de gauche que je me lançai en enfer tout en essayant de respirer profondément malgré la poussière. Je n'avais pas fais 10 mètres qu'un grondement sourd dérangea ma concentration. Je dirigeai le faisceau de lumière vers l'entrée pour voir qu'elle avait disparu. J'ai dû forcer le mur en essayant de dégager le panneau et me voilà fait comme un rat. Bon, je n'ai plus le choix. Il me faut aller de l'avant. Je repris donc mon périple que ne devais durer qu'une centaine de mètres qu'il disait hein. Je le retiens celui là, j'ai déjà passé au moins trois fois cette distance.
« Ce couloir est interminable, c'est fini, je ne reverrai plus jamais la lumière du jour, je vais rester ici, j'en peux plus. »
Mes genoux ne supportant plus mon poids, je m'effondrai sur le sol le souffle halletant.
- Mais qu'est-ce qui se passe, fit la voix de Matt dans mes oreilles.
- Je peux pas, j'étouffe, je suis coincé. Je ne m'en sortirai jamais, c'est fini !
- Hé, reprends-toi veux-tu. Tu peux y arriver.
- C'est ça hein. Pis il est long comment encore ton cent mètres hein ! Réponds-moi !
- D'accord... je suis coupable... mais je n'ai pas trouvé d'autre moyen pour te convaincre.
- Ouin, mais là c'est réussit, la sortie est bloquée alors je vais finir mes jours dans ce cercueil passé 6 pieds sous terre. Bravo !
- Écoute, tu ne dois plus être très loin maintenant. Bientôt il devrait un avoir un coude et tout de suite après tu as une échelle menant à la surface. Encore 2 kilomètres après ça et tu seras dans la zone de non- droit.
- Je n'y arriverai pas... Oublie ça. Je ne reverrai jamais l'Express. Terminé.
- Arrête de dire ça, tu veux ! Depuis quand tu es devenu défaitiste toi. Tu vas revenir... et tu vas encore aller te saouler la gueule à l'Express. Là tu dois te concentrer mon vieux,
- Uh ! Dis... si je rentre, tu vas venir avec moi hein ?
- soupir Promis, on ira tout les deux et c'est moi qui te paye la traite.
- J'invite qui je veux aussi...
- Arf pour que ça se termine comme l'autre fois ! Non merci. J'ai eut toutes les misères du monde à me débarrasser de ta sangsue.
- Ce n'est pas plutôt toi qui ne serait pas un peu trop difficile. fis-je une pointe d'ironie dans la voix.
- BOUGE ! me cria-t-il finalement dans les oreilles.
C'est donc de peine et de misère que je me relevai prenant ainsi connaissance de mon état avancé de fatigue. Je recommençais à sentir la douleur dans ma cheville et tous mes muscles endoloris. Je repris donc ma route à travers les conduits.
« Un jour... un jour je vais réussir à le caser celui là. D'accord Anna était jolie, mais un peu tarte. Chloe avait un tic agaçant, Tracy avait une grande gueule, Harper avait un trop grand penchant pour l'alcool... mais je n'ai pas dit mon dernier mot. »
J'étais si absorbé dans mes pensées que je remarquai à peine le coude avant de faire face à un mur. Encore dans ma bulle, je restai interdit quelques secondes avant de regarder au plafond. Bingo ! J'y étais presque. En haut de cette échelle : le paradis de l'air libre !
Matt
par Kina
Tout semblait enfin vouloir rentrer dans l'ordre. L'équipe de Faline était de retour, Cassy avait une fois de plus réussit à s'en tirer et Kyle était à présent sur la bonne voie. Parfois je me demande comment ils faisaient tous pour s'attirer les pires problèmes. Mine de rien, j'étais aussi épuisé que si j'étais moi même allé sur le terrain à leur place. La journée avait été longue.
Je savais que je ne me reposerai pas complètement tant que tout le monde ne sera pas rentrer. J'en profitai par contre pour bien m'écraser dans ma chaise et apprécier ces quelques minutes de répit. D'accord, ce n'est pas vraiment de la fatigue physique, mais je sens que ma tête va bientôt exploser si je dois encore réfléchir en épluchant les voies d'accès à la ville.
Je demeurai ainsi en stand by, l'écouteur à l'oreille, prêt à bondir au cas où, pendant près de deux heures encore. J'allais presque m'endormir quand j'entendis les portes s'ouvrir. Je me levai donc pour aller accueillir mon meilleur pote.
Je me dirigeais vers l'entrée quand je l'aperçu. Il était vraiment dans un piteux état le pauvre. La saleté, ça c'est courant chez ceux qui reviennent de la ville, mais Kyle avait les traits tirés, il boitait et l'on remarquait aisément qu'il ne tenait debout que sur des poussées d'adrénaline.
À peine eut-il fait quelques pas dans la centrale qu'il se laissa tomber par terre sur le dos, épuisé.
Je m'approchai au dessus de lui :
- Ah, mais c'est pas trop tôt tu sais. Je commençais à me demander si je ne devais pas aller te ramasser à la petite cuillère. Tu sais, un morceau ici, un autre plus loin là-bas.
- Ouais c'est ça, moi aussi je suis content de te revoir Matt.
- Tu vois, j'avais raison en disant que tu allais t'en sortir. Les pauvres bestioles ont vu leur prochain lunch leur filer entre les pattes, c'est quand même dommage. » ajoutai-je.
À ces mots, Kyle fit un petit sourire en coin avant de répondre.
- Eh bien c'est pas encore aujourd'hui que je vais servir de déjeuner... Et toi.. ne va surtout pas croire que j'ai oublié ta promesse.
Je ne pus réprimer une grimace en songeant au fait que j'ai pu me jeter volontairement dans la gueule du loup. C'est qu'il n'abandonnera jamais celui-là...
- Moi et ma grande trappe, trouvais-je à dire en roulant des yeux avant de lui tendre la main pour l'aider à se relever.
Je le regardai s'éloigner et ne put m'empêcher d'être quand même fier de lui. Il avait su tenir le coup là dedans et vaincre sa plus grande peur. Mais c'est qu'il fait d'énormes progrès.
Quant à moi, je quittai tranquillement le centrale en direction des douches, car il n'y a rien de mieux pour se détendre après une journée de fou.
Pour ce qui est du reste, il ne me restait plus qu'à croiser les doigts pour que la prochaine que je sors, elle sera au moins endurable...
Rain
par Rayne
[Je passe maintenant en mode subjectif, question de commodité...]
Toujours cette même cave humide et froide, sentant le moisi et d'autres odeurs avec lesquelles j'étais désormais familière : celle, douceâtre et âcre, de la peur, mélangée à celle, cuivrée, du sang. Je percevais ensuite les cris de douleur poussés par mes parents, torturés par des silhouettes encapuchonnées et je les voyais tous deux, enchaînés au mur de brique, sanglants et crispés, les mains au-dessus de la tête, se tortillant et criant de douleur sous les coups et les injures administrées par les gorilles dont le visage était masqué... paraissant plus grands qu'ils ne l'étaient en réalité, déformés pas les yeux de la petite fille que j'étais alors...
Tout d'un coup, un des bourreaux se tournait brusquement vers moi. C'est à ce moment exact que je sentis quelque chose se détruire et je perdis une partie de moi-même à jamais...
Je m'éveillais brusquement, le visage couvert d'une mince pellicule de sueur, les images de mon cauchemar flottant devant mes yeux pourtant grands ouverts...
Je me souvins de la peur avec la même intensité, comme si je vivais cet horrible épisode de ma courte vie encore et encore... je me remémorais ensuite les funérailles, ma promesse de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour faire payer chèrement ces salauds, mon adolescence perturbée, où j'appris à me servir des autres, à voler, a mentir et à manipuler afin de survivre dans ce monde hostile et stérile, mais également à voler et à receler, un domaine dans lequel j'excellais, comme dans celui de botter des culs... une capacité naturelle..
Et des nuits, trop nombreuses, passées entre les bras d'hommes peu scrupuleux, mais capable de satisfaire ce besoin vital d'affection dont je manquais cruellement. C'était peut-être pour ça qu'aujourd'hui, j'étais incapable d'offrir autre chose que mon amitié à d'autres hommes...
Secouant la tête pour chasser ces images, je rabattit mes draps et me levais, uniquement pour me mettre à plat ventre sur le plancher, effectuant des séries de pompes et de redressements, jusqu'à ce que je ruisselle de sueur. Alors uniquement, je me levais et allais me laver dans la douche de décontamination que j'avais dénichée dans une décharge et patiemment remontée ici, qui était également pourvue d'eau courante grâce à un système de mon invention.
Étant donné la température habituellement froide et pluvieuse dont Seattle, et les environs, étaient dotés, je revêtis ensuite des vêtements chauds et confortables, dont la plupart étaient pris dans le stock militaire situé au sous-sol de l'entrepôt où j'avais établies mes pénates: mes bottes de cuir usées, un pantalon de treillis noir ajusté, une camisole kaki sous une autre camisole en filet noire superposée par-dessus, une veste militaire doublée noire en tissu imperméable munie d'un capuchon, que je rabattis sur mon trench-coat de cuir noir m'arrêtant aux chevilles. Je partis ensuite en quête de quelque chose à manger avant d'aller en ville.
« Merde, y'a vraiment rien ici... J'espère que j'aurais plus de chance en ville » songeais-je en vérifiant une dernière fois la présence du couteau militaire que je traînais toujours dans la gaine de ma botte, rabaissant mon capuchon sur mon visage. Je sortis dehors et sautait par-dessus la clôture, courait vers la route juste à temps pour m'agripper fermement au bus de ramassage, dont les vitres, bien sûres, étaient recouvertes de peinture opaque rendant impossible de distinguer quoi que ce soit à l'extérieur.
Je parcourus ainsi les quelques kilomètres me séparant des portes de Seattle, et quittait mon moyen de transport juste avant d'atteindre le point de contrôle... Je pénétrai ensuite dans la ville par une entrée connue de moi seule.
Je marchais rapidement en direction du secteur où se trouvait le bar de Jim, le Confusion. Les rues étaient relativement calmes car il était encore tôt dans la matinée, je croisais uniquement quelques travailleurs, et un vendeur faisant du porte-à-porte, traînant un pousse-pousse chargé de divers objets. Rendue à la 1st Avenue, il y avait un barrage policier, signe qu'il était arrivé quelque chose. Je pus glaner quelques infos d'un jeune néo-punk se réjouissant visiblement de la situation : apparemment, une conduite de gaz aurait explosé..
« Merde »,songeais-je, « c'était la seule voie praticable ... enfin, la seule voie terrestre praticable.. » rajoutais-je mentalement tout en souriant en mon for intérieur, ayant soudainement une idée.
M'ayant au préalable assurée que personne ne regardait dans ma direction, je m'enfonçais dans une ruelle jonchée d'objets divers jetés au rebut, entre deux anciens HLM condamnés, et, avisant un conteneur métallique, je sautais dessus et de là, atteignit le rebord de la fenêtre du premier, bouchée de l'intérieur par des planches. Je défonçais le bois mince à coups de pieds, forçant une ouverture, puis me glissai dans l'immeuble.
La seule lumière provenait du trou que je venais de faire, mais cela m'était amplement suffisant. « Merci Manticore », songeais-je au passage.
Je montais les étages en courant, tout en m'efforçant de faire le moins de bruit possible. J'arrivais au dernier étage pour m'apercevoir de l'absence du couvercle de la trappe, ainsi que de l'échelle en permettant l'accès, qui gisaient tout deux par terre en morceaux. Il pleuvais maintenant des cordes dehors, d'après ce que je pouvais apercevoir par l'ouverture béante, aussi je replaçais mon capuchon adéquatement.
Je sautais et agrippais le rebord de l'ouverture, me hissant à la force du poignet sur le toit, pour affronter la pluie glacée, mais néanmoins bienvenue.
Je me rapprochais du rebord du toit, regardant en contrebas, apercevant le barrage de police, tout en souriant sous la pluie cinglante. Puis, partant à courir, je parcourut le toit dans sa longueur et je sautais sur le toit voisin, remerciant hardiment ceux qui avaient instauré la loi de 2040 ordonnant la destruction des vigidrônes car à l'allure que j'allait, ils ne m'auraient sûrement pas manquée. Je traversais ainsi plusieurs building et, étant presque rendue à destination, je descendis le flanc de l'ancienne banque sur laquelle je me trouvais, et continuais tranquillement mon chemin jusqu'au bar de Jim.
Rendue sous l'enseigne du bar, à l'abri de la pluie, je retirai mon capuchon dégoulinant, mais néanmoins sec, et pénétrai dans le bar quasi désert pour trouver Jim en pleine conversation avec une jolie fille un peu plus jeune que moi. Jim me fixait intensément, et dit, à l'adresse de la blonde.
« Blue, voici Rain.. »
Elle se tourna vers moi et souris, me tendant la main, que je serrais, haussant un sourcil interrogateur en direction de Jim, qui demanda mec derrière le comptoir de le remplacer, et nous fit signe de le suivre dans une autre piève, dont il ferma la porte derrière nous. Alors seulement, il parla.
« Bon voilà. Blue est ma cousine.. et elle est la seule famille qu'il me reste. Ça fait déjà quelques mois que ne l'ai pas vue, et .. enfin, tu lui raconteras toi-même », fit-il à l'adresse de Blue, tout en continuant « Rain est une de mes grandes amies, et on a fait un deal, qui dure depuis presque deux ans maintenant : je lui fournis des infos , car mon bar est très prisé par les membres de l'Ordre et autres pourritures corrompues et, l'alcool aidant, ils parlent beaucoup.. et Rain m'assure la protection dont j'ai besoin.. disons qu'elle n'as pas son pareil pour flanquer quelques bonnes dérouillées, et que l'avoir de mon côté est très.. bénéfique.. »
« Ouah ! », dis Blue, visiblement impressionnée. « Comme il dit, j'espère pas me trouver entre toi et ton objectif plus tard !! »
Je ne fis que sourire à sa remarque, trouvant vraiment charmant tout cet enthousiasme juvénile.
« Que veux-tu de moi, au juste ? », lui demandais-je, plantant mon regard droit dans le sien
« Bah je... j'ai une amie qui est dans cette ville, et il faut que je la retrouve... je suis presque certaine.. non, j'en suis sûre, qu'elle à rejoint le clan des rebelles.. depuis plusieurs années déjà »
« Et, pour commencer, elle ressemble à quoi et s'appelle comment, ton amie ? »
« Elle s'appelle Tasha, elle est environ ma taille, les cheveux bruns, les yeux bleus, et puis...heu... elle est assez jolie, et porte souvent des verres fumées. »
« Okay... ça peut aider... tu viens d'arriver, n'est-ce pas ? », lui demandais-je, sachant qu'étant donné qu'elle était la cousine de Jim, je pouvais donc lui faire confiance.
« Ouais.. »
« Donc, t'as nulle part où aller ? »
« Non.. »
« Ben », intervins Jim. « Tu peux rester chez moi... J'habite pas très loin du bar.. »
« Ouais, ça serait bien »
« Bon, alors, je vais faire le tour de mes indics ce soir, et je t'appellerais, okay ? », concluais-je
« Parfait. », répondis Blue
« Jim, quoi de neuf... tu sais... pour le... boulot ? », lui demandais-je
« Bah, rien... c'est tranquille pour le moment... Mais je te contacte aussitôt que j'ai du nouveau, t'inquiètes pas. »
«Cool.. », fis-je, puis m'adressais à Blue. « T'as faim ? On pourrait aller quelque part parce que je crève la dalle... », fis-je, puis je rajoutais, voyant clairement son hésitation, signe qu'elle avais peu ou pas d'argent « C'est moi qui paye. »
« Pas de problèmes... en fait, je meurs de faim », répondit-elle
Je me levais et me dirigeais vers la sortie, accompagnée de Blue, en quête d'un endroit à peu près convenable pour manger, et connaître plus cette nouvelle venue.
