Gabrielle
par Chayenne
Oh, il était trop gentil de se précipiter à mon approche... Quoique, à la tête qu'il faisait, je me dis qu'il regrettait déjà de ne pas être rester dans son lit ce matin. N'empêche que je lui adressai mon plus beau sourire en lui déposant mon sac de voyage dans les bras.
" Salut Morback, ça va ? Ils sont passés où tes boutons ? "
Mon entrée en matière manquait cruellement de diplomatie, mais, et d'un, je ne voyais pas l'intérêt de faire des ronds de jambes, et de deux, je l'avais suffisamment vu en caleçon à l'âge ingrat pour que son visage de l'époque vienne se superposer à l'actuel. Il m'adressa un regard noir, et je retins mon rire. Il était trognon quand il faisait ça, on aurait presque pu croire qu'il allait se mettre en colère. Quand je pense qu'on avait quasiment le même âge et que je l'avais toujours traité en gamin attardé... Jouissif.
Il restait là, la bouche gobant l'air comme un poisson hors de l'eau, cherchant désespérément à comprendre ce que le bon Dieu avait contre lui en me remettant sur sa route.
" Bon alors, tu prends racine ou tu trouves un coin décent pour accueillir une vieille amie ? dis-je en prenant ses joues entre pouce et index pour les secouer. "
D'un mouvement brusque, il se dégagea et après m'avoir fusillée du regard, fit demi-tour et rentra dans le bâtiment, moi sur ses talons.
" Lieutenant ? demanda un jeune soldat sur son passage. "
" Plus tard ! maugréa-t-il. "
Sans un mot supplémentaire, il se dirigea à travers les couloirs et les étages, pour enfin ouvrir la porte de son bureau et poser mon sac sans ménagement dans un coin. Là, il partit ouvrir un petit meuble et en sortit une bouteille dont il but cul sec plusieurs gorgées, en faisant la grimace.
" C'est quoi ? "
" Alcool à 90... "
Je ris et sortis de mon sac un paquet à son attention que je déposai sur son bureau. Pendant qu'il l'observait avec circonspection puis se décidait à l'ouvrir, je le détaillais lui. Il avait bien changé depuis ses 17 ans, sa gueule bordée de boutons et son allure de grand échalas qui aurait trop fumé d'engrais. Il avait pris du muscle, l'animal, et n'avait plus l'air aussi niais qu'avant. Au contraire, il était même devenu mignon. Finalement, on avait peut-être raison de dire que l'armée change un homme. En l'occurrence, il y avait gagné.
Son visage bougon se dérida lorsqu'il découvrit mon présent, un cognac Napoléon, il consentit même à me sourire.
" Ah quand même... le taquinai-je. Je craignais que tu sois resté un ado grincheux et taciturne. "
Il m'adressa de nouveau une grimace, signifiant clairement le peu de respect qu'il accordait à mon avis et ma petite personne. Bah, en même temps, j'avais tellement foutu le merdier dans sa famille que je pouvais le comprendre.
" Que devient ton frère ? "
" Edern est marié et heureux en ménage, et je t'interdis d'aller vérifier par toi-même ! grogna-t-il, protecteur. "
Ouh, c'était toujours sensible. Et son sous-entendu ne me plaisait guère. Je n'étais pas une briseuse de ménage, et si j'avais voulu remettre le couvert avec son grand frère, il y a bien longtemps que ça serait fait.
" Bon, Gabrielle, tu m'expliques ce que tu fais à Seattle, et dans mon bureau par la même occasion. "
" Une envie subite d'avoir des nouvelles de la famille, le taquinais-je. Ok, c'est bon, je rigole, ne fais pas cette tête...
Il attendait visiblement que je me décide, mais moi, je prenais mon temps pour trouver mes mots et me calais bien confortablement dans le fauteuil.
" Tu as l'air bien installé, ici... "
" Gabrielle, je ne fais pas salon de thé. Accouche ! "
" Fronce pas ton front comme ça, tu vas prendre des rides avant l'âge. "
" Tu te prends pour ma mère ou quoi ? "
" Non, d'ailleurs comment va-t-elle ? "
" Gabrielle ! rugit-il. "
" Ok, ok, ris-je. C'est bon, j'avoue tout... Alors les raisons de ma visite : tu sais que j'ai une sœur ? "
" Non. La pauvre... "
" Si tu commentes, ça sera plus long... fis-je, mutine. "
Il soupira et me fit signe de poursuivre.
" Et bien, ma chère sœur, en fait c'est ma demi-sœur mais bon, donc je disais, ma chère sœur a tout planté, il y a un peu plus d'un an pour venir dans ce pays. Pourquoi, j'en sais rien, mais comme mon père voudrait bien qu'elle revienne en France afin de faire des études et de se créer un bel avenir, il m'a prié de venir la rechercher. Et comme aux dernières nouvelles, elle venait ici, voilà pourquoi je viens de faire le pire voyage de ma vie. "
" Et moi, dans tout ça ? "
" Ben, je me disais que peut-être tu saurais où j'aurais des chances de la trouver ? "
" Mais bien sûr, ironisa-t-il. Et as-tu une idée de ce qu'elle est venue chercher. "
" Malheureusement non, je ne pense pas que ça soit pour faire du tourisme. Je crois que ça a un rapport avec sa mère, ou sa famille de ce côté-là, mais je n'en sais pas davantage. Mais la connaissant, je me suis dis qu'elle avait déjà dû se faire remarquer. "
" Ecoute, je ne crois pas. Si une Nova était dans les parages, je pense que je m'en serais rendu compte, et je l'aurais probablement renvoyé par le premier avion. "
" Bon, tant pis alors... Tu n'aurais pas l'adresse d'un hôtel à me conseiller. "
Hugo leva les yeux au ciel, puis farfouilla dans un tiroir puis griffonna une adresse sur un post-it.
" Ca sera tout ? marmonna-t-il. "
" Mais pourquoi es-tu aussi méchant avec moi ? "
J'affectai ma moue boudeuse et le regardai par en dessous. Ben oui, c'est vrai, je ne lui avait rien fait de mal...
" Gabrielle, dégage ! "
Rhoooooo, sale gosse.
" Hors de mon bureau immédiatement ! "
" C'est pas comme ça qu'on parle à une vieille amie, fis-je en me levant et récupérant mon sac. "
" Les amis ne se comportent pas comme tu l'as fait. "
Oh, ça, c'était mesquin. J'étais vexée et je ne jouais plus la comédie.
" Tu ne me raccompagnes pas ? "
" Pourquoi, tu as peur de te perdre ? "
" Oui, justement ! "
A contrecœur, il se leva et m'ouvrit la porte.
" Merci ! "
Je le suivis dans le chemin inverse et les regards des hommes sur mon passage me remirent du baume au cœur et un sourire aux lèvres.
" Tu n'es pas obligée d'allumer mes hommes. "
" Ne sois pas jaloux, tu sais bien que je n'aime que toi... "
" Très drôle. "
En passant devant un bureau vitré, je croisais un énième regard, appartenant cette fois à un charmant officier, et je le saluai d'un sourire, tandis que Hugo accélérait le pas, décidé à se débarrasser de moi au plus vite.
" Saint-Just, fit une voix derrière nous. "
Nous pivotâmes et mon sourire s'élargit en apercevant l'officier.
" Oui, capitaine ? "
Le capitaine continuait de me sourire et moi, je rosissais légèrement, dissimulant ma " gêne " en jouant avec mes cheveux. Oui, c'est une façon de draguer, et alors ?... Hugo s'en aperçut et retint un soupir d'exaspération.
" Vous ne me présentez pas ? continuait l'officier. "
" Oui, monsieur, tout de suite. Gabrielle Nova, une vieille amie, Capitaine Tassin de Suzernes. "
" Maxence, fit-il en me tendant la main. "
" Enchantée... "
" C'est bon, Saint-Just, vous pouvez disposer, continua-t-il sans me lâcher ni la main, ni du regard. "
Hugo claqua les talons, effectua un salut militaire suivi d'un demi-tour en règle et repartit. Il fulminait. Il devait me haïr.
Ret
par La Chimère
Le mouvement de la foule était quasi hypnotique. Toutes les personnes se pressaient l'une derrière l'autre, sans proférer un mot, sans manifester un quelconque agacement. Des moutons. Jamais définition n'avait aussi bien collée au spectacle qui se jouait sous mes yeux.
Franchir un secteur après l'autre relevait du tour de force pourtant. Chaque secteur était accessible grâce à un badge spécial délivré par le détachement étranger en charge de sa surveillance. Pour obtenir plusieurs sésames, il fallait avoir le bras long car la loi prévoyait la délivrance du précieux laissez-passer qu'à des conditions précises comme avoir un emploi et un lieu de résidence (j'adorais ce terme surtout lorsqu'on considérait dans quoi on vivait !) dans le secteur concerné.
Vivant dans la zone « interdite », je n'avais droit à rien du tout hormis une place toute désignée dans la première geôle venue avant un transfert sous bonne garde vers l'un des établissements sensés nous rééduquer à coups de paires de baffes et autres joyeusetés pédagogiques.
Donc le bout de plastique jaune que je tendais le plus innocemment du monde à l'espèce de barbu en kaki (un Qatarien) au regard torve était ce qu'il y avait de plus faux. Ce truc de 10 cm sur 6 pouvait m'expédier directement à la case Enfer si ce crétin décidait de pousser le vice jusqu'à vérifier le numéro de série inscrit en haut à droite au dessus de ma tronche en photo.
Sans rien laisser paraître de mon angoisse légitime, malgré les folles palpitations de mon cœur, j'attendis que l'autre empaffé daigne éructer un ordre signifiant son agrément. Ce qu'il fit de mauvaise grâce. Connard !
Balayant rapidement du regard la place vers laquelle je me dirigeai, j'aperçus dans un recoin le revendeur qui m'intéressait. Vêtu comme un proxénète avec son borsalino posé coquettement de guingois sur sa chevelure gominée au possible, il attirait l'attention mais semblait y être indifférent alors que je le suspectais de scanner toute personne s'approchant à moins de 20 pas de sa corpulente personne.
Mains dans les poches, j'approchai et le dévisageai rapidement. Il était prévu qu'il me propose plusieurs transmetteurs en bon état. Et en pièces détachées exclusivement. L'Ordre nous avait piégés une fois en mettant sur le marché des fausses vraies radios truffées de mouchards. Trois équipes étaient tombées dans les filets des soldats sans qu'on ait pu les aider. Désormais, tout matériel récupéré au marché noir était vérifié minutieusement.
Pour ma part, j'étais en charge de transformer le véritable puzzle que je récupérai en une radio en état de fonctionner. J'adorais bidouiller même si je n'avais jamais eu d'enseignement sur l'électronique, l'électricité et autres. Non, on m'avait appris à manier une binette, une pelle, un râteau, non pas pour faire des pâtés de sable, mais bien pour planter des céréales sur des hectares de terrain au nom d'une politique agricole qui m'échappait !
Chaque jour, j'avais pris un bus poussif qui nous déversait sur notre arpent de terrain dès l'aube avant de revenir nous chercher dès le crépuscule pour nous ramener dans nos blocs-dortoirs. J'aurai pu continuer ainsi des années durant sans me poser de questions, seulement voilà... je m'en suis posé ! Et cela m'avait conduit à vivre clandestinement, toujours sur le fil du rasoir parmi d'autres hommes et femmes dits «réveillés».
« Tu en veux combien ? »
La voix chuintante me ramena à la réalité. Je levai trois doigts sans prononcer un mot. Je l'entendis soupirer et réitérer sa question. Je le gratifiai en retour d'un sourire acide. Pas de ça avec moi, bonhomme, hors de question que j'ouvre le bec pour renchérir ! Il suffirait que tu ais un micro pour que je me fasse gauler !
Croisant son regard, je le vis hésiter un instant puis plonger la main dans sa poche. Instinctivement, mon cœur s'emballa avant de reprendre son rythme normal lorsque les doigts boudinés et ornés de bagues me tendirent une carte. Sur celle-ci était indiquée le numéro de l'entrepôt dans lequel je trouverais mon bonheur.. enfin je l'espérais.
Je subtilisai rapidement le carton et d'un signe de tête, pris rapidement congé en tirant sur ma capuche. Je dus serrer les dents pour endiguer à nouveau le flot de colère noire qui m'envahit. Obligé de me camoufler car mon visage était boursouflé à cause des coups de Cassy ! Elle perdait rien pour attendre celle-là, ni elle ni sa copine.
Tournant à l'angle d'une rue, je stoppai pour frapper violemment le mur du poing histoire de me calmer. J'avais l'impression d'être en feu dès que je pensais à Faline. Ce.. cette.... Aaaaaaaaaaaahhhhh...
Inspirant de grandes goulées d'air, je me gourmandai pour me calmer. Ce n'était pas le moment de flancher. Pas maintenant et certainement pas à cause d'elle. Fermant brièvement les yeux, je fis apparaître un visage susceptible de me calmer. Celui de Cloé par exemple. Ses grands yeux bruns, ses fossettes et son sourire angélique à faire fondre une banquise........... N'empêche, sa jupe était franchement courte aujourd'hui ou était-ce le fruit de mon imagination ?!
Ricanant tout seul, je poursuivis mon chemin en jetant parfois de brefs coups d'œil par-dessus mon épaule. J'étais sorti avec elle il y a... euh... 'sais plus en fait mais on s'en fout. Elle m'avait signifié la fin de notre relation sans que j'en comprenne les raisons. Ca m'avait énervé sur le coup mais comme on dit, une de perdue, dix de retrouvées hein ! M'enfin.. J'aimerai bien qu'elle m'explique un jour !
Parvenu devant un haut grillage, je pris bien le temps de regarder tout autour de moi avant de prendre mon élan pour franchir d'un bond les 2 mètres de hauteur et retomber tel un chat de l'autre côté. Avec un sourire d'autosatisfaction, je me redressai et terminai les derniers mètres me séparant du bâtiment en bois en petites foulées.
Me glisser à l'intérieur sans attirer l'attention et découvrir ce que j'étais venu chercher ne me prit guère de temps. Je choisissais avec soin les minuscules pièces, rejetant d'emblée celles qui me paraissaient suspectes ou déjà trafiquées.
Mon marché fini, je laissais à l'endroit convenu le paiement correspondant et réempruntai le même itinéraire. Accélérant le pas, je me dirigeai activement vers la zone de non droit. Mission presque accomplie.
Je repris le fil de mes pensées et une fois encore, le visage de Faline vint surplanter celui de Cloé. Pas que Faline soit moche ... quoique... 'fallait aimer ou être en manque ! Ce qui m'horripilait chez elle était cette putain de confiance en elle. Sous prétexte qu'elle avait été désignée pour mener des missions en extérieur, elle ne se sentait plus pisser ! Et pour quels résultats, merci bien !
Bon, d'accord... elle nous avait sortis de la panade là mais si les autres crétins n'avaient pas pris son parti contre moi, J'AURAI pu leur montrer de quoi j'étais capable mais non... il a fallu qu'elle se la pète et se la joue cheftaine !
Note à moi-même : ne plus jamais, mais alors jamais, être dans son équipe ! Plutôt crever !
A la lisière de la zone, j'aperçut l'étrange assemblage des tours couchées ou sur le point de l'être. J'étais de retour à la maison et sans encombres pour une fois.
Raven
par AmaRanTh
Après avoir joué avec le chat pendant quelques minutes, juste le temps de me rendre compte que Matt avait soit oublié notre promesse d'une revanche, soit avait de meilleures choses à faire, je disparu de la salle d'entraînement pour visiter un building qui m'avait semblé approprié sur l'aller.
L'immeuble tenait sur ses propres fondations, fait assez exceptionnel dans un tel endroit. Ses parois de verres étaient toutes brisées, laissant le vent glacial me geler jusqu'aux os alors que je rencontrais une porte réticente. Si j'arrivais à l'ouvrir et à la bloquer de nouveau, je pourrais nous assurer un minimum de protection contre chiens et chats errants, au moins. Je poussais le battant de l'épaule avec toute ma force, et il finit par céder dans un craquement sinistre.
L'air enfermé dans l'appartement avait une odeur mélangée de moisi, de sexe et de mort. En gros, rien de très ragoûtant. Mais au moins, les canapés n'étaient pas complètement mangés aux mites, et les stores étaient toujours installés sur les fenêtres. Les parois de verre teinté, qui délimitait les différentes pièces, était ternies mais étaient toujours là. La cuisine se dressait, fière, dans un coin du loft que j'avais déniché. Elle était encore en plutôt bon état, même si les chromes des robinets étaient noirs et que la hotte pendait lamentablement au dessus de l'îlot central.
Je sentis quelques gouttes de pluie me perler sur le front et regardait au-dessus de moi, pour découvrir un trou qui, sans être énorme et béant, laissait entrer l'humidité de l'extérieur. Je sortis rapidement, pour dénicher quelques planches et allais chercher clous rouillés et marteau branlant dans notre ancien appartement. Revenus sur les lieux de notre futur nid douillet, comme Cloé aimait appeler, ironiquement, nos lieux de vie, j'entrepris de boucher précairement la bouche d'aération non désirée, et continuais mon tour du propriétaire.
Une salle de bains sans eau, évidemment. Les Rebelles auront toujours droit à nos visites nocturnes pour prendre des douches. J'aurais aimé, en rentrant chez moi après une journée de dur labeur, pouvoir me laver sans avoir à traverser la moitié de la zone, mais bon...je ferais avec. Cloé allait bouder, encore.
D'ailleurs celle-là, si elle pouvait rentrer ça m'aurait fait plaisir ! Le temps commençait à se faire long depuis le petit déjeuner, et je détestais la savoir seule dehors, comme ça. Il pouvait se passer n'importe quoi, et même si elle savait se défendre, elle n'était quand même qu'une jeune femme ! Avec un sang compromis, qui plus est, et des manières qui laissaient parfois à désirer. En gros, elle arrivait toujours à se fourrer dans de sales affaires, et elle n'arrivait pas toujours à avoir la diplomatie pour s'en sortir.
Mon téléphone se mit à sonner et je le sortis pour espérer voir un numéro qui ne m'était pas inconnu s'afficher. J'avais réussi à dénicher un téléphone portable après des mois de dur négoce avec un africain qui faisait tourner le marché noir de la technologie ici, et j'avais eu beaucoup de mal, d'ailleurs. J'avais dû lui offrir tout un stock de drogues volées qui auraient pu me rapporter gros. Mais en attendant, ce téléphone aidait la couverture. Et vraiment beaucoup.
En tout cas...je ne connaissais pas le numéro, bien sur. Je décrochais avec circonspection, une boule d'indécision au creux du ventre.
« Hawson. »
Mr Hawson ? Bonjour, ici Tessa Salinger, de Guilbert Economics. Je vous appelais pour vous convier à une réception organisée par mon patron demain soir, au siège de sa société.
Ah, une entreprise avait besoin d'une couverture journalistique pour un événement quelconque. Très bien, j'irais, puisque qu'une occasion pour glaner des informations étaient toujours accompagnée de petits fours et de champagne. Et Cloé aura l'occasion de mettre cette si jolie robe que j'avais volé pour elle !
Plus le temps passait, plus je bétonnais ma couverture, qui était de plus en plus parfaite. Je passais pour un journaliste agréé par l'Ordre, et donc invité partout où il fallait être. Dans ces mondanités, je lâchais Cloé, venue m'accompagner, et elle, comme moi, décortiquions chaque mot qui sortait de la bouche d'un de ces grands pontes imbus d'eux-mêmes.
Je pris les coordonnées que la demoiselle me donna après que je lui ai affirmé que je serais présent, et raccrochais rapidement. Une voix douce et jeune au téléphone, ça faisait bien longtemps que je n'en avais pas entendu ! Mais bon, il ne fallait pas que je m'éternise, je commençais à avoir une faim de loup.
Alors direction les cuisines !
Katherene Mac Hoot
par Percolator
«P'tain de temps de chien, qu'est ce je ne ferais pas pour Hugo. Hugo (soupir) Le chevalier de mes rêves, depuis la 1ère fois où je t'ai vu, j'ai craqué pour toi ! J'en ai fait des choses pour toi, j'ai intégré Saint-Cyr, j'ai supporté mon cochon de supérieur, qui s'est calmé depuis un petit incident et mon transfert ici.»
«Ce soir nous patrouillerons ensemble et bientôt je te déclarerai mon amour. Ha j'arrive bientôt, mais qui c'est celle-là ? Je la connais pas cette dinde, le filtrage laisse à désirer dans ce cas. Mais ! Elle est en train de draguer mon Hugo cette pétasse ! Elle se croit où ? L'autre dinde avec sa coupe de caniche de concours ! C'est mon Hugo, il est à personne d'autre qu'à moi ! Et vu la tête que fait mon pauvre petit Hugo d'amour, il doit pas être content de la voir cette pouffe ! Vu comme elle est sapée, ça doit être une fi-fille à son papounet. Attends mon chéri, je viens te sauver.»
À suivre...
