Dans un épisode précédent:

Katherene Mac Hoot
Par Percolator

Tirant un grand coup sur ma ceinture, celle-ci se décoinça enfin, mais emportée par mon élan, je tombai en arrière, heurtant la porte qui s'ouvrit toute grande. Dans ma chute, je descendit le marchepied sur le dos et atterris les fesses dans une flaque boueuse.

" Ouch ! Ça ne pouvait pas être pire. "

- Ça va Sergent ?

Je me redressai, tout en restant assise dans la flaque et me tournai vers l'homme en question: Merci ça…

Je ne pus terminer ma phrase en découvrant l'identité de mon interlocuteur. En effet, devant moi se tenait un Hugo ayant bien du mal à se retenir d'éclater de rire.

" Je veux mourir !"


Hugo
par La Chimère

À proprement parler, c'était jouissif ! Infiniment jouissif ! Et en plus, elle était fichtrement bien fichue..

Me mordant férocement l'intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire, j'optai pour la compréhension à sa détresse manifeste. Galamment, je me retournai donc autant pour épargner sa pudeur mise à mal que pour surveiller les environs.

«Relèves-toi et cours te changer ! Passe par le bâtiment D pour éviter les autres crétins de la compagnie.»

Un reniflement et un sanglot étranglé furent la réponse de la malheureuse. Toujours détourné d'elle, je me mis à jouer avec un gravillon que je fis rouler sous ma rangers.

«Ecoute, c'est pas dramatique ! Dépêches-toi surtout d'aller te changer pour pouvoir partir en patrouille dans…….(je regardai ma montre)…… moins d'une heure et demie»

«Merci mon Lieutenant.» souffla-t-elle.

«Pas d'quoi !»... je suis trop bon, je sais...

Je l'entendis s'éloigner en courant et pus enfin regagner mes quartiers tout en pestant contre les nuages qui s'amoncelaient à nouveau, obscurcissant le ciel et faisant tomber le jour trop vite. Ca me barbait vraiment de devoir aller faire une «promenade» le long de la zone de non-droit.

Enfin, j'ai signé pour en baver… je bave…

Passant par l'armurerie, je réglai les derniers problèmes et paraphai d'un geste sec et nerveux le document de prise en compte des Famas.

Pffffttt… vivement demain !!


Cloé
par La Chimère

J'en aurai sautillé d'allégresse sur tout le chemin du retour. J'avais un travail, un vrai !

Après avoir quitté le parc et les joueurs concentrés sur leurs échiquiers, j'étais passée par acquis de conscience par l'agence de placement pour m'entendre dire que les Dumenil m'acceptaient pour une période d'essai.

Sans pour autant croire au miracle, j'avouais en mon for intérieur que j'étais euphorique à l'idée de sortir de ma crasse quotidienne et découvrir un nouvel univers. Certes, je n'allais pas gagner des mille et des cent mais tout était bon à prendre pour me permettre de m'évader d'ici.

Seul point noir, et quel point, était d'annoncer cet événement majeur à Raven. L'idée que je puisse faire la bonniche auprès des affameurs du peuple allait le faire bondir, je l'entendais d'ici débiter implacablement toutes les raisons empêchant ma prise de fonction auprès du couple.

Pourtant, il serait bien content de manger tous les jours à sa fin puisque mon salaire permettrait l'achat de denrées comestibles ! Ben ouais…

Remontant les rues vers l'endroit où je pourrais me faufiler ni vue ni connue jusqu'à notre «sweet home», j'échafaudai tous les scénarii possibles pour lui faire avaler la pilule sans trop de dégâts.

Il n'empêche que l'appréhension grandissait à vitesse grand V plus je m'approchai de notre appartement délabré.

Allez, courage ma fille, il ne peut pas te tuer… t'es sa sœur quand même…


Matt
par Kina

« Mais qu'est-ce qu'elle faisait ici celle-là ? Et en kimono ? Elle ne compte quand même pas s'incruster ici aussi. » furent mes dernières pensées avant que ma chère et tendre partenaire ne me reprenne d'assaut, profitant du fait que je ne lui prêtait plus aucune attention. C'était cependant sans compter sur mes réflexes, car je repris rapidement le dessus sur elle alors qu'un beuglement se fit entendre dans la pièce au moment où je renvoyais la jeune fille au tapis comme il se doit.

Vraiment, l'expression qu'arborait miss pot de colle à l'atterrissage valait bien le détour. « Oh, mais c'est que je l'ai vexée la pauvre ! Quoi, il embrasse mal le tapis ? On recommence si tu veux. » songeais-je tout sourire en la voyant essayer de se relever en position assise.

C'est alors que je me sentis observé et confirmai en me retournant que c'était moi le fameux « Truc ».

« Charmant, voilà que je suis devenu un objet maintenant. Ce sera quoi la prochaine fois ? Manche de pelle, machin chouette, chose binouche ou pourquoi pas Cendrillon pendant qu'on y est ? Bon, ça y est, je commence à m'énerver… Respire…. »

Pour couronner le tout, la nouvelle élève accueillit mon arrivée d'un regard de mépris comme j'en avais rarement vu.

« C'est quoi son problème ? Elle se croit si forte qu'elle se pense au-dessus de tout ? Elle ne peut quand même pas encore m'en vouloir pour la petite frousse de ce matin. »

Je ne savais pas si je devais être ou non content d'être finalement débarrassé de miss aguichante. Cependant je devais bien avouer que Shanee m'intriguait et qu'il me tardait de savoir ce qu'elle valait au combat. Une chose est sûre, « Pat » semblait toujours avoir autant de caractère… bien, on ne s'ennuiera pas. Quoique… Pat, ça ne lui allait pas du tout comme nom !

Je me dirigeai donc vers un coin tranquille du dojo en attendant le début des combats au sol non sans manquer de remarquer au passage que Raven avait hérité de mon ancienne partenaire de travail. « Ah, mais c'est que je lui souhaite bien du plaisir à lui. » songeais-je.

Le signal de départ étant donné, je saisis mon étourdie de partenaire et l'envoyai au sol. « Dis-moi que tu vaux mieux que ça s'il te plaît » ne pus-je m'empêcher d'espérer. Apparemment, elle avait entendu mes prières, car elle se reprit rapidement, bondit et vint m'agripper le bras pour me balancer au sol. « Là tu parles, mais ne crois pas m'avoir aussi facilement. »

Je commençai doucement, question de voir comment elle ripostait, puis rapidement elle reprenait le dessus alors je contre-attaquais. Ce petit jeu dura un petit moment au début et comme elle se débrouillait un peu trop bien, j'augmentai la cadence et le niveau de difficulté des prises. De son côté, elle n'eut aucun mal à me suivre et s'adaptait très bien aux changements. Mine de rien, elle était coriace. Voilà qu'elle me donnait du fil à retordre à présent, mais je n'allais pas me laisser faire.

Ce combat était très différent de ceux que je faisais d'ordinaire avec mon frère ou encore Raven. Déjà je me devais de m'adapter à sa petite taille alors qu'en plus de sa technique très solide, elle était souple et agile, ce qui lui permettait parfois de se faufiler. Une adversaire de qualité, que demander de mieux ? L'intérêt aussi de se retrouver face à quelqu'un qu'on ne connaît pas est qu'il faut s'ajuster, trouver ses failles et je dois dire qu'elle n'en a pas beaucoup.

Les prises se succédaient la mettant parfois en position de force, parfois moi. J'avais l'impression de jouer au chat et à la souris et dans un sens, je m'amusais comme un fou.

Soudain, elle réussit une feinte et me plaqua finalement sous elle, entre ses jambes. Je ne pus m'empêcher, tout en bloquant ses jambes pour me sortir du pétrin dans lequel elle m'avait mis, de lui avouer qu'elle s'y connaissait.

Le ton de sa réponse me renseigna cependant qu'elle avait prit ma simple affirmation à un autre niveau faisant plutôt allusion à notre position disons… kamasutra, alors je rentrai dans son jeu.

L'esprit de compétition venait encore de monter la tension d'un cran. Je sentais qu'elle n'allait pas plus abandonner la course que moi. Elle ne semblait pas non plus fatiguée à ce stade contrairement aux autres partenaires que j'avais pu avoir, ce qui confirma ce que j'avais vu cette après-midi. Cette fille avait des capacités dignes de transgéniques. Était-ce la raison de son retour à Seattle ? Le mystère l'entourant demeurait total. Une nouvelle riposte de sa part et j'entendis des exclamations provenant de la salle. C'est ainsi que je réalisai qu'il n'y avait plus aucun bruit sans la pièce autre que celui de nos propres pas à Shanee et à moi.

Ce n'était pas cela qui allait me déranger. Je retrouvai rapidement mon focus et m'isolai totalement du monde extérieur. Le combat était entre nous et ce n'est pas les appellations du professeurs qui allaient m'arrêter. Nous commencions à mélanger différents styles d'arts martiaux et cela devenait de plus en plus captivant de voir à quel point attaques et défenses s'harmonisaient entre nous afin de parer tous les coups de l'adversaire.

Alors que j'analysais mon adversaire et préparais ma prochaine offensive, on sauta sur moi et m'empoigna fermement le bras droit dans mon dos, ce qui me déconcentra totalement. Là j'étais furax contre Raven.

" Black et Decker, ça suffit maintenant ! cria le prof. "

Là je devais avouer qu'il s'était vraiment surpassé dans ses répliques désastreuses et eus presque du mal à retenir un petit rire alors qu'à peine une minute auparavant, je l'aurais volontiers envoyé valser dans les fleurs.

Shanee profita de ce moment pour se retirer alors que moi je tournai la tête vers Raven lui signalant d'un regard noir qu'il pouvait maintenant me lâcher s'il ne tenait pas à avoir mal. J'étais crinqué par les événements et n'étais pas en position de faire de cadeaux à qui que ce soit.

Elle ne m'avait pas battu ! Ce n'était que partie remise… du moins je l'espérais.


Raven
par AmaRanTh

Le neuneu. Il avait vraiment que ça à faire, me laisser me coltiner miss 'j'ai envie de ton cl' pour aller s'amuser avec la petite brune ? Et en plus, finir le cours avec un combat de coqs ?! Pffff.

Enfin, après avoir lâché Matt qui semblait sur le bord de la crise et avoir pris une douche rafraîchissante, je me dirigeais vers notre 'ancien' appart, à Cloé et moi, où j'espérais qu'elle se trouverait. La surprise que je lui réservais devrait la faire sauter au plafond, et j'avais hâte de voir sa réaction.

Comme prévu, alors que je passais la porte grâce à un coup d'épaule, elle était là, en train de faire quelque chose qui ressemblait à une tambouille dont elle seule avait le secret. Elle leva les yeux et me fit un sourire, avant de s'approcher et de m'embrasser sur la joue.

"Bonne journée ?"

"Ereintante. Les gens sont vraiment des idiots." Ma petite soeur à ressort s'élança vers la 'cuisine' alors, un sourire toujours éclatant sur ses lèvres.

"C'est pas nouveau, Raven."

"Je sais bien, mais bon, ça n'empêche. J'aurais quelque chose à te montrer, Cloé."

"Et moi j'ai quelque chose à te dire. Mais viens donc manger !" m'ordonna-t-elle avec ses airs de petit chef qui me faisaient toujours rire. Je m'installais face à elle, prenant le temps de sentir sa mixture, geste qu'elle me reprocha avec un froncement de sourcil, et me mis à manger. C'était étonnament...frais.

"Pourquoi cette viandée n'est-elle pas à moitié carnée ?" demandais-je avec un air curieux. Cloé sautillait sur place et se mordit la lèvre inférieure, tout comme je pouvais le faire quand j'étais un peu nerveux.

"J'ai trouvé un moyen de subvenir à nos besoins, Raven. Je travaille pour les Dumenil. Bonne à tout faire."

Sous le choc, je ne répondis rien. Mais c'était à moi de subvenir à ses moyens, pas à elle de subvenir aux miens ! Mon père m'avait toujours demandé de prendre soin d'elle, et moi, qu'est-ce que je faisais ? Un peu de contrbande, beaucoup de glande, et je ne l'aidais en rien, je ne la protégeais en rien. je me sentais tout penaud, mal à l'aise. Evidemment, elle s'en rendit compte.

"Raven ? Tu m'en veux." annonça-t-elle sur un ton défaitiste. Je lui pris la main rapidement avant qu'elle ne se détourne de moi.

"Non, Cloé, non...je m'en veux à moi. Tu ne devrais pas à avoir à bosser pour nous deux. Ce que je t'impose est injuste."

Elle secoua la tête. "Ca me changera les idées, au moins. Et je pourrais apprendre tout un tas de trucs, là-bas ! Ils font partie de l'Ordre."

"Justement ! C'est dangereux pour toi."

"S'il te plait, Raven...laisse moi faire ça."

Je soupirais en me passant une main sur le visage. "C'est pas comme si j'avais le choix, Cloé, tu le sais."

Pourtant je détestais l'idée. Je détestais l"idée qu'elle bosse pour ces deux aristo coincés, je détestais l'idée qu'elle paye les 'factures'...en gros, je détestais l'idée qu'elle porte le pantalon, avec ses conséquences. C'était des pensées purement égoïstes, je voulais la garder près de moi, je ne voulais pas qu'elle me fuie. Et y'avait un peu de machisme là-dedans, il était vrai...

"Tu voulais me montrer quoi ?" demanda-t-elle en changeant de sujet. Je levais le regard sur elle en tentant d'effacer le brouillard enfermé dans mes yeux verts, et pris une inspiration.

"Suis-moi." Je lui pris la main sans attendre ni entendre ses protestations, et la traînais jusqu'à notre nouveal lieu de vie. Elle entra dans le quasiment luxueux appartement et resta bouche-bée.

"C'est génial Raven !"


Gabrielle
par Chayenne

J'adore Seattle !…

J'avais décidément passé une bonne journée, elle n'avait pas débuté fort fort, mais grâce à Hugo, le soleil s'était décidé à y briller. Enfin façon de parler, car dehors on se serait cru en septembre dans le Sud français, en période d'inondation, vu les trombes d'eau qui tombaient. Mais là n'était pas le sujet. Cette ville avait du charme, en partie grâce à son contingent français, et peut-être que mon séjour n'allait pas être aussi catastrophique que je l'avais d'abord craint.

Le taxi me conduisait à l'adresse donnée plus tôt par Hugo. J'étais crevée, et j'avais bien besoin d'une douche chaude et de me glisser au creux d'un lit. Dehors la nuit était tombée, on se serait cru dans une tombe tellement les lumières étaient rares. Je fermais les yeux, une musique dans ma tête, je me laissais bercer par la conduite attentive de mon chauffeur.

" Nous y sommes, mademoiselle. "

Doucement, j'ouvris les yeux et souris au conducteur qui me tenait la porte. Je lui tendis un billet et lui laissai la monnaie, un bon pourboire. Pour la peine, il me porta mon sac jusque dans l'entrée d'un petit hôtel sans prétention.

Je donnai un petit coup à la sonnette et une jeune femme, usée et vieillie avant l'heure, vint à mon encontre.

" Oui ? "

" Vous avez des chambres ? "

" Des ? vous en avez besoin de plusieurs ? s'étonna-t-elle. "

" Non, non, juste une seule. "

" Pour combien de temps ? marmonna-t-elle. "

" Je ne sais pas trop encore, disons 4 jours pour commencer. "

Ma réponse parut la déconcerter, pourtant elle farfouilla dans son tiroir et me tendit une clef.

" Vous avez la 22, première porte en face de l'escalier au deuxième. Et on paye d'avance. "

Elle n'était pas très amène, néanmoins je lui souris en payant la somme dérisoire exigée. Ca avait du bon côté finance de séjourner dans ce pays ; avec mon pouvoir d'achat d'européenne, je pouvais tout me permettre sans me ruiner.

Mon sac en main, je grimpais jusqu'à ma chambre, constatant au passage que la déco n'était vraiment pas terrible, mais considérant la situation extérieure, ça aurait pu être pire. Lorsque je poussais la porte de ma chambre, je me demandai vraiment à quoi ça pouvait ressembler le pire. Il ne fallait pas être cardiaque pour supporter le papier peint. Mais au moins les draps étaient propres.

Lorsque vint le moment tant attendu de la douche, un pressentiment me fit rejoindre la salle de bain à reculons. Et il fut confirmé lorsque le mince filet d'eau qui coulait s'avéra être glacé, et qui plus est pas très limpide. Je me réussis à expédier ma toilette et courut rejoindre mon lit. Ca manquait d'une bouillotte. Je fermai les yeux et essayais de m'endormir, tout en m'efforçant de ne pas grelotter. Il ne faisait vraiment pas chaud, et je me résignai à enfiler des vêtements plus chauds sur mon pyjama.

De retour entre les draps, je retentai une nouvelle fois de m'endormir, et là, les bruits divers de l'hôtel vinrent remplir ma chambre. Et par là, une porte qui claque, et là des talons hauts, par ici des gémissements, par là, des grincements de lits, ici des insultes, là des râles.

Oh non, je comprenais mieux la tête de la patronne, ici les gens ne venaient pas pour dormir. Merci Hugo, j'aurais dû me méfier. Ce sale gosse m'avait refilé l'adresse d'un hôtel de passe. Il allait m'entendre. Surtout que j'avais le sommeil léger et que l'ambiance était à l'abattage.

Me réfugiant sous l'oreiller, je jurai que je me vengerais. Mais ils ne peuvent pas faire ça en silence, non ?


Cloé
par La Chimère

Sidérée… je devais avoir la tête d'un gosse découvrant ses jouets au pied d'un sapin le jour de Noël. Fier comme un paon, Raven se tenait près de moi, savourant les effets de sa surprise.

Timidement, j'entrai dans le loft et guidée par mon frère, découvris notre nouvel espace de vie. C'était sans commune mesure avec le précédent. Après un peu de ménage, ça deviendrait un palais ! Seul point noir… pas de salle d'eau. Tant pis…

« Raven… tu sais quoi … »

« Nan… »

« Je t'adore ! » fis-je en me suspendant à son cou.

« Je sais… je suis le meilleur ! » ricana-t-il aussitôt.

Impatiente d'emménager, je le tannai sur le chemin du retour pour qu'on déménage à l'instant même. Il maugréa bien un peu mais vu le peu d'affaires que nous possédions, cela se fit en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Dois-je préciser que j'ai sautillé tout le long ?

Nous réinstallant, je constatai que Raven conservait un visage sombre, le regard souvent perdu dans le lointain. Même si par principe, il avait accepté l'idée que je puisse travailler, je savais qu'il sauterait sur la première occasion pour m'y faire renoncer. C'était plus fort que lui.

Peu de temps après, il vint me rejoindre tandis que je contemplais les ombres de la nuit. Me prenant dans ses bras pour me serrer contre lui, il me confia :

« Je ne veux pas que tu prennes de risques même si je comprends tes raisons. »

Je me raidis aussitôt.

« Et toi alors ? As-tu seulement idée de l'angoisse ressentie lorsque tu disparais la nuit pour Dieu seul sait quoi ? Des risques que tu prends ? Qu'est-ce que je deviens si tu te fais arrêter ?... Je ne veux pas restée toute seule. »

Les larmes étaient montées plus vite que prévu. C'était un sujet maintes fois rebattu sans que l'un ou l'autre y ait remédié d'une façon ou d'une autre. Raven tenait à honorer ses engagements autant que moi. Et le simple fait d'être ici, dans cette zone de non droit, nous condamnait à être pris un jour ou l'autre.

Raven – qui craquait dès que je pleurais – m'étreignit d'autant plus contre lui, parfaitement conscient de mes sentiments. Nous avions la chance d'être deux … et je voulais ne jamais connaître la séparation.

« Je t'aime 'tite sœur et je veux me barrer d'ici autant que toi. Mais pour cela, il faut continuer à nous battre. Un jour, tout changera. »

Je savais qu'il voulait ajouter quelque chose mais il préféra s'abstenir. Le silence retomba pesamment, chacun perdu dans ses sombres pensées.


Hugo
par La Chimère

Beuh…

La nuit était sombre sans lune ! Et en plus, un petit crachin obscurcissait davantage le tout comme si cela ne suffisait pas. On n'y voyait pas à 2 mètres !! Pour résumer, une chouette nuit propre à satisfaire les Rebelles.

Mon unité réduite se tenait en position repos, attendant l'ordre de mise en route. Le Colonel Marboeuf m'avait donné ses ultimes consignes à savoir de rentrer en entier sans avoir tiré un seul coup de feu (pour éviter de devoir faire un rapport circonstancié sur cet incident).

Kat' était à mes côtés, le visage fermé, uniquement concentrée sur sa radio. Elle évitait consciencieusement de lever les yeux sur moi. En fait, en y songeant deux minutes, elle m'avait littéralement fui.

Se sentant observée, je la vis rougir et serrer ses lèvres. Me forçant à détourner les yeux, je mis ma troupe au garde à vous puis ordonna.

« Sans idée de manœuvre, en avant marche ! »

Sans un bruit, tous les sens aux aguets, nous approchâmes des barbelés cernant la zone dite de non-droit, espérant sincèrement qu'aucune des ombres s'étirant étrangement sur les gravas ne soit en réalité un être humain armé jusqu'aux dents et désireux de s'offrir un carton.


Katherene
par Percolator

La nuit était noir, tant mieux ! Comme ça on ne verra que mon visage. Depuis l'incident, je suis très mal à l'aise. Hugo, l'homme que j'aime, m'a vu quasiment les fesse à l'air ! Une chance il s'est montrer gentleman, mais il a quand même vu ce que généralement seul les murs de mes quartiers voient ! Rester professionnels, me concentrer sur ma radio, oubliez l'impression que dés q'un homme me regarde, il me déshabille du regard. Mince Hugo me regarde, s'il te plait, si tu as la moindre affection pour moi, arrête de me regardez. Mon estomac recommence à faire du grand huit, mon visage comme à s'embraser, Hugo par pitié détourne le regard ! Merci ! respirer normalement et surtout espérer que rien ne viendra me suprendre, sinon je ne crains ne pas pouvoir retenir mon estomac !


Hugo
par La Chimère

Silencieusement, en file indienne, le canon pointé dans la même direction que son regard, nous affrontions la nuit et ses dangers.

Mon cœur sautait au moindre bruit, mes yeux fouillaient l'obscurité mais rien.. C'en était presque effrayant. J'entendis un léger gémissement derrière moi lorsque Kat' buta contre une pierre.

Je tournai vivement la tête vers elle. Nos regards se croisèrent rapidement avant qu'elle plonge le sien vers le sol. Décidément, elle n'était pas prête d'oublier l'incident de l'après-midi… Elle ne devrait pas, j'avais aimé moi !

J'évitai de sourire stupidement et fis signe à mes hommes de stopper pour faire demi-tour. Les premières lueurs de l'aube nous surprirent non loin du campement. Harassés et tendus, nous étions tout de même ravis d'être rentrés sans avoir tiré, sans avoir eu à subir une attaque.

Devant le poste de filtrage, les hommes osèrent sourire malgré leur fatigue. J'ordonnai la rupture des rangs et tous foncèrent vers le bâtiment hébergement. Kat' tendit sa radio.

« Tenez mon Lieutenant. Je vous rejoindrai dans quelques minutes pour le rapport. »

« Kat'… arrête de te prendre la tête pour ça. Va te doucher et dors un peu ! Je saurai me démerder. Allez ouste.. dégage ! »

Elle m'offrit un timide sourire et je constatai à nouveau à quel point elle pouvait être ravissante lorsqu'elle ne se forçait pas à être revêche. Avec un soupir, je rejoignis mon bureau. Pour moi, le repos attendrait. Le compte rendu passait en priorité.

Seattle s'éveillerait dans moins d'une heure avec le ramassage des travailleurs et il me faudrait reprendre les mêmes activités quotidiennes. Encore et encore…


Déborah "Debbie" Daniel
par Percolator

6h30 dans un vieil immeuble du quartier dortoir des moutons. Bruit de chute dans l'escalier, Debbie se relève en massant son postérieur endolori par la chute.

Une habitante : « Ta encore louper une marche, comme tous les matins. »

Debbie : « Oui, aïe, celle du haut de l'escalier, ouch, ça fait toujours aussi mal. »

Puis elle se dirigea vers la pièce ou elle et les autres habitantes de l'immeuble rangeaient le peu de vêtement qu'ils possédaient. « Génial j'ai encore des sous-vêtements propres, bon ensuite mon vieux pantalon de travail, un tee-shirt pas trop troué, mon pull fétiche et mon voilà, cette fois j'oublie rien ! » Sortant prudemment avec son seul bien précieux, le vélo prêté par sa société de messagerie, et la voilà partit pour son travail. « Super ce matin, j'suis pas en retard, espérons que y'auras pas trop de monde au contrôle. » Arrivant en vue du point de contrôle, elle commença à ralentir, mais voyant qu'elle arrivait encore trop vite, elle écrasa d'un coup sec son frein avant. La roue avant se bloqua net, le reste du vélo se souleva projetant Debbie sur le soldat en faction.

Le soldat la repoussant lui gueula « Putain ! C'est quoi ces façons d'arriver à un poste de contrôle, hein ? Je sais ce qu'il me retient de vous fouillez complètement. »

A mesure que le planton vociférait la tête de Debbie s'enfonçait dans ses épaules, elle bredouilla timidement : « P, pa, Par don, monsieur, mais j'avais jurer avoir serré le frein arrière ! J'suis sincèrement désolé, j'espère que je ne vous ai pas fait mal au moins ? »

Elle était mignonne et rien que pour ça, il l'aurait volontiers fouillé, mais il avait la flemme de monter la cabine, et il y avait du monde ce matin, trop de monde ! Lui coller une p'tite frayeur lui ferais du bien, il s'approcha d'elle avec un sourire sadique, regarda le passe qu'elle tendait et lui dit : « J'ai bien envie de vous coller une fouille sécurisée, vous savez ce que s'est sait ? - Elle secouant la tête en guise de non – On vous fait rentrer dans une cabine, on vous demande de vous déshabiller… complètement et fouille minutieusement vos vêtements. Parfois, malheureusement, une des parois de la cabine tombe, mais ça arrive pas souvent. Mais c'est mon jour de bonté, allez du balai, déguerpissez avant que je en change d'avis ! »

Debbie ramassant son vélo et s'enfuie à toute vitesse ! 2 ou 3 chute sans gravité plus tard, elle arriva à son travail et elle était à l'heure. Elle alla donc passer sa fiche de présence à la vieille pointeuse près de l'entrée. Elle passa devant le bureau de son chef quand celui ci, sortit de son bureau et lui dit : « Daniel, dans mon bureau, tout de suite ! »

Elle rentra dans le bureau, et regarda son chef s'asseoir et se servir une tasse de café. Elle le regarda et lui demanda timidement : « Vous voulez me voir pour quel sujet monsieur ? Si c'est pour les Dumenils, je peux tout expliquer ! »

Le chef : « Non, je te change de secteur, tu as une autre mission maintenant. Tu pars juste après pour le QG de l'ordre ! Tu va porter ces documents et récupérer un pli très important ! Je compte sur toi Déborah ! Ne me déçois pas. »

Il l'avait appelé par son prénom ! Ça devait être très important pour qu'il l'appelle par son prénom.

Debbie : « Oui chef, promis chef, contez sur moi chef ! » Elle ramassa l'enveloppe sur le bureau, mais au passage et renversa la tasse de café bouillante sur son chef, qui se prit le liquide chaud au niveau de l'entrejambe. Celui lâchât un YAAARRRRGGGG de douleur. Il lui jeta un regard noir et elle sortit en courant du bureau non sans manquer de se prendre les pieds dans le tapis.

Elle prit un sac à dos à la "gare" de départ et partie en direction du QG de l'Ordre. Tout en roulant elle pensa au rumeur qu'elle avait entendu sur la chef de l'Ordre et elle n'était pas bonne du tout ! Même si Debbie avait l'habitude de ne pas se fier au rumeur, il fallait quand même admettre que la chef de l'ordre n'était pas la quintessence de la gentillesse. « Sans doute à cause de tous ces maudits rebelles – pensa t'elle- ces terroristes qui veulent détruire tout ce que les autres nations ont mis en place pour nous sauver. »

Quelque contrôle, sans incidents, plus tard. Elle arriva enfin devant les portes de l'Ordre, la majestuosité du bâtiment la laissa rêveuse. Un garde la tira de sa rêverie et lui demanda d'un ton sec : « Emploi et raison de votre présence ? »

« Coursière et je viens chercher des documents auprès de la chef ! » Répondis-je rapidement.

Le garde vérifia mon passe, me déshabilla du regard, balança quelque mot dans son talkie-walkie et me laissa enfin rentrer. L'intérieur était tout aussi grandiose, la beauté des décorations m'émerveilla. Je me dirigeais vers un bureau ou étais marquer "Accueil" ou une dame d'un certain âge était entrain de lire un document, elle continua de le lire en ignorant ma présence.

« Excuser moi madame » lui dis-je le plus poliment possible

« Vous voulez quoi ? » me dit-elle d'un ton peu aimable

Je lui fis un grand sourire et lui « j'ai déjà ces documents à vous remettre – en tendant l'enveloppe – et je dois aller récupérer un pli important auprès de la chef cette immeuble.»

Elle m'arracha l'enveloppe des mains et me regarda bizarrement avant de me de me dire « Comment vous appelez-vous ? »

« Déborah Daniel, madame. » Répondis-je le plus naturellement possible.

Je la vis décrocher son téléphone, tapez rapidement sur des touches, marmonner quelques mots puis elle raccrocha. Elle me fixa droit dans les yeux et dit « Madame Séphora Dougan vous attend dans son bureau, et faite vite, elle n'aime pas attendre ! » Me voyant hésiter sur la direction à prendre et elle ajouta « prenez l'ascenseur et monter jusqu'au dernier étage. Son Nom est inscrit sur la porte. »

Je me dirigeais vers un couloir, je montais dans un ascenseur avec d'autre employé et remarquais la mine effrayé de certain quand je leur disais allez au bureau de Madame Dougan. » arrivez mon étage, je me déplaçais dans des couloirs déserts et arrivait devant une porte massive ou était inscrite en lettre dorée "SEPHORA DOUGAN- Dirigeante de l'Ordre, Section Seattle" je frappais à la porte et j'attendis qu'on me dise d'entrée.


Faith
par DannydeSorel

2037

Quelque part dans une rue sombre de Seattle
La naissance d'un espoir

Attention, ce récit comporte des passages extrêmement violents pouvant ne pas convenir à un jeune auditoire

La lune éclairait tant bien que mal la petite ruelle salie par des années de poussières et de rebuts divers emportés et déposés pour la plus part par l'effondrement des nombreuses tours et grattes ciels qui formaient le coin commercial de l'ancienne métropole qu'était la ville de Seattle. Ce secteur n'était plus que ruine, dévastation et maladie. Le temps était humide comme toujours dans l'ouest du pays, et on pouvait décerner quelques petites lueurs ici et la au travers de certaines fenêtres dont les vitres avaient presque toutes été cassées par le choc de l'explosion une dizaine d'année auparavant et où s'abritaient toute sorte de gens dans ces refuges de fortune utilisés par une population en constante et progressive décadence.

Un homme courait dans la ruelle, tirant de son mieux une femme derrière lui. Celle-ci avait évidement de la difficulté a suivre son compagnon, car elle cachait tant bien que mal son ventre sur le point d'exploser de sa seule main libre pour le moment, l'autre étant tirée de toute part par l'homme qui lui disait de courir plus vite.

- Vite, cours chérie, ils sont à nos pas.
- Vite, haahh , vite hhhaahh, j'aimerais bien t'y voir toi à ma place ffffoouuuuu.

Il ne ralenti pas le pas pour autant, et la femme semblait exténuée de ces efforts surhumain pour elle vu sa petite taille et surtout son état, mais qui était presque banal pour l'homme qui lui tenait la main. Derrière eux, à moins de 200 mètres on entendait des chiens aboyer dans une cacophonie, voir un désordre total et des voix humaines qui criaient des trucs du genre "cherche" ou "allez bon chien". Pour compléter le tableau auditif, des jeeps des forces de l'ordre faisaient retentir le bruit de leurs moteurs gonflés par des silencieux que l'on aurait presque pu appeler amplificateurs et se solda par le pire son qu'une personne en course ne voulait vraiment pas entendre, celui d'un hélicoptère de l'armé qui s'approchait à toute vitesse de leur position.

L'homme qui paraissait assez musclé était vêtu d'un sombre costume qui ressemblait à s'y méprendre à de l'équipement militaire désuet, mais qui semblait encore être en excellent état malgré son âge avancé. Ses bottes lassées cramponnaient la chaussée rendue glissante par le mélange de pluie et de poussière/sable qui la recouvrait et en produisait presque une boue typique des Everglades mais ils réussissaient tout de même a prendre un peu d'avance sur leurs pourchassant et leur équipement qui heureusement pour eux, étaient ralenti par des obstacles inhérents à la situation chaotique de la ville.

La jeune femme qui le suivait était habillée de couleurs sombres elle aussi, à cette intensité de lumière, on ne pouvait en distinguer exactement la couleur, cela ressemblait à un brun ou vert foncé. Assez foncé pour pouvoir se dissimuler facilement dans le cas d'une visite importune ou fâcheuse surprise. Chaussé pour sa part de bottes de caoutchouc, ses pas étaient presque complètement silencieux, comparé à ceux de l'homme qui ne cessait de lui tirer la main et lui répétant de faire plus vite, qu'il ne fallait pas tarder, qu'ils étaient à leur cul etc.

Quand ils eurent finalement tourné un coin de rue assez dégagé, même à comparé à un ville ou rien ne se serait jamais produit de catastrophique pour la rendre en déconfiture comme c'était le cas pour Seattle, l'homme accorda une pause minime à sa compagnonne le temps de trouver une solution à ce délicat problème, comment s'en sortir vivant tous les trois.

-On est dans la merde pas à peu près. Songea t'il pour lui-même. Mais il se garda de confier ses craintes à la jeune femme qui l'accompagnait.

- Joan, Joan tu es la ? Si tu es la ma vielle, c'est le temps de me répondre. Gronda t'il dans sa radio. Mais ces demandes répétitives restèrent sans réponses.

C'est alors que tout se précipita beaucoup trop rapidement à son goût, un des hélicoptères qui tentaient de les suivre à la trace passât au dessus d'eux, à environ seulement 50 mètres au dessus de leurs têtes, éclairant sous son passages les rues, les ruelles et les recoins avec un puissant projecteur relié à la base de sa carlingue. Un rond de bitume craqué illuminé d'environ 8 mètres de large passait tout près d'eux mais ils ne se firent pas apercevoir de leur emplacement, adossés sur le mur d'une ancienne pharmacie populaire pour l'époque et protégé par le rebord du deuxième étage qui devançait d'environ un mètre par-dessus le trottoir question de donner une chance aux éventuels clients de se protéger lors des nombreuses journées de pluie torride fréquentes à cet endroit.

Poussé par une volonté de vivre et une surdose d'adrénaline, tout en examinant attentivement de chaque coté de lui, il aperçu enfin un espoir, si minime soit-il, mais qui fut complètement remis à zéro par un cri terrifiant de douleur poussé par la jeune femme, elle était en train de perdre ses eaux.

- Merde, merde et merde… Ce n'est pas le temps ma chérie. Pensa t'il. Mais encore une fois, il ne dit rien à la jeune femme sur cette pensée, cela n'aurait évidement pas aidé du tout.

Il regarda encore de plus près les alentours, et par chance, ou le destin, il vit juste de l'autre coté de la rue ce qui semblait être une petite lueur qui brillait sur un coin de métal du bâtiment voisin au travers d'une fenêtre de ce qui était une ancienne boutique de linge.

- Regarde chérie, nous pourront nous cacher la bas, tu te sens d'attaque pour ce petit sprint ?

Elle regarda d'un air crédule l'autre coté et aperçu à son tour la lueur dont il venait de lui faire remarquer la présence.

- Oui je crois pouvoir m'y rendre, mais je ne peux plus courir, ni marcher par la même occasion. Elle s'était affaissée sur le trottoir, trop épuisée par cette course inattendue et vraiment pas appropriée pour sa condition.

Il la regarda d'un air triste, car il savait bien qu'elle était à bout, mais il avait deux choix, soit de ne pas abandonner ou mourir. Il choisit de vivre et n'écoutant que son cœur, il prit la jeune femme dans ses bras le plus délicatement possible et, profitant d'un moment de répit de l'hélicoptère, traversa la rue en courant le plus vite possible malgré son précieux fardeau sur l'épaule comme une poche de patates qui gémissait de douleur.

Une petite famille pauvre était en train de manger discrètement à la lueur d'une chandelle quand tout à coup, un bruit sec vint faire craquer la porte de derrière avec un fracas de vitre cassée et un bruit de bois qui se déchire. D'autres objets étaient placés derrière la porte, des vieux bibelots rapiécés pour la plus part qui ne feraient que retourner d'où ils venaient, c'est-à-dire aux poubelles. Deux enfants qui devaient avoir entre 3 ou 5 ans firent un saut et hurlèrent de peur en voyant l'inconnu entrer avec un tel fracas et sans invitation. Ils étaient vraiment pauvres à voir leur habillement et la qualité de leur repas. Le père (ou ce qui devait probablement l'être) et la mère restèrent eux aussi bouche béée à la vu de l'homme et de son colis inattendu.

- Vite, un lit. Cria t'il en regardant autour de lui sans trop prêter d'attention à la petite famille qui séjournait dans ce qui leur servait de cuisine/salle à manger.

- La bas! Désignait la mère en pointant du doigt un coin sombre.

- Éteignez cette foutue chandelle et venez m'aider. Presta t'il en direction de la famille en général, sans aucune distinction entre l'homme et la femme.

Il fit quelques pas et entra dans une minuscule pièce qui avait été transformée en soit disant chambre à coucher, un matelas était par terre, avec seulement quelques vieux morceaux de tissu qui faisait fit de toute hygiène respectable. Un petit meuble était au coté du matelas, et on voyait traîner un vieux tas de linge sale (quoi que je doute que le terme linge propre eu aucune signification pour la petite famille) sur le bord du mur. Il déposa la jeune femme le plus délicatement possible sur le matelas et demanda à l'autre femme de venir l'aider à accoucher. Elle venu immédiatement aider en demandant à son mari de s'occuper de finir de faire manger les enfants, moitié par pitié pour cette jeune femme qui semblait vraiment prête et à moitié par peur de ce grand homme musclé qui ne demandait rien, il exigeait.

- 10-4 Skywatch, bien reçu. Une pharmacie vous dites, on y est presque, gardez votre position la haut et ouvrez l'œil. Fit le passager d'une jeep sur le point d'arriver ou pensait il se trouvaient leurs proies la dernière fois ou ils avaient étés repérés.

La jeep ralentissait maintenant rendu presque à la hauteur de l'immeuble qui servait de planque aux deux personnages en fuite. Il scrutaient nerveusement les environs, éclairant ici et la au hasard avec leur propre projecteur respectif, lui et son compagnon qui tenait le volant de la jeep. Trouver cet homme et apporter le mort ou vif, tel était leur consigne. Aucun des hommes de main ne posait de questions sur les ordres, surtout pas un qui avait été commandé sur ce ton en particulier et venant de la part d'un si haut gradé des nouvelles forces de l'ordre.

Ils arrêtèrent la Jeep juste devant la pharmacie, et descendirent de celle-ci, chacun de leur coté arme bien en vue, comme si ils en étaient fiers.

- Skywatch, ici l'unité 144, pouvez vous vous éloigner un peu d'ici ? Vos moteurs sont trop bruyants en on peu même pas s'entendre ici.

- 10-4 144, on s'éloigne mais restons dans les environs au cas ou.

- Merci, à espérer qu'on n'aura pas besoin de vous pour la suite. Over.

L'hélicoptère fit un mouvement de rotation sur lui-même et disparu dans le ciel noir, laissant un silence et une obscurité à donner la chair de poule. Mais, comme pour justement faire mentir cette dernière phrase, un cri de douleur féminine se fit percevoir d'en face, à peu près devant la pharmacie mais de l'autre coté de la rue. Un cri comme peu d'hommes aiment entendre. Soit celui d'une torture inhumaine, ou d'une femme qui accouche. Ils venaient de trouver leur homme.

- Tu as entendu ? Demanda le plus petit des deux.
- Oui. Fit l'autre, plus solide de nature.
- Allons y.

Les deux hommes traversèrent furtivement la rue, prenant soin de bien regarder partout, arme bien chargée et disposée à faire feu sur quiconque bougerait ou leur donnerait juste une occasion de tirer sur une cible mobile. Le plus petit, qui semblait aussi être le plus fin arriva le premier, et ordonnant à l'autre de l'attendre en silence, d'un bon coup de pied solide, fit sauter la porte de devant sans problème et entra en faisant rugir sa mitraillette en tirant partout à l'aveuglette. Le second restant sur le trottoir pour assurer la protection de son confrère militaire. Ce fut une excellente chose pour lui, car aussitôt la porte ouverte et sa petite hystérie finie, un sifflement presque inaudible se fit entendre, suivi d'un petit son sourd. Le militaire sortit de l'immeuble en criant et se tenant la gorge, il saignait abondamment et ne fit qu'environ 10 pas avant de s'effondrer en plein milieu de la rue. Immédiatement, une immense marre de sang frais se délesta de son corps presque inerte, suivant les pulsations de son cœur ainsi laissant l'homme agoniser pour quelques secondes de plus avant de lui donner son du, la mort.

L'autre qui avait été témoin involontaire de la scène ne perdit pas une seconde de ce temps qui était désormais si précieux, et pris sa radio pour alerter le reste des troupes qui ne suivaient pas trop loin.

- Mayday, Mayday nous avons été attaqués. Brent est mort. Hurla l'homme dans son micro tellement fort que ses compagnons n'entendirent presque rien.
- Je suis au coin de la 35 ième avenue et de McCarthy dépêchez vous je vous en prie. Ce fut ces dernières paroles.

Le même petit sifflement se fit encore entendre, et encore une fois, le minime bruit sourd qui ne cachait plus sa signification mais montra toute sa vigueur par la mort encore plus rapide que le premier, du principalement au fait que ce deuxième soldat avait vu mourir son compagnon devant lui, et son cœur battait encore plus rapidement que le premier qui évidement ne se doutait de rien, forçant le sang a se retirer de son corps par l'incision presque chirurgicale de l'arme qui l'avait touché à la gorge, peu importe ce qu'elle était. Il tomba sans avoir changer de position, sur le trottoir abritant l'immeuble.

La jeune femme criait à tout rompre, l'enfant ne sortait toujours pas et l'homme tentait tant bien que mal d'assister à la mère de famille qui tentait désespérément d'encourager la petite forme qui se trouvait à l'intérieur, mais ne pouvait pas vraiment faire grand-chose, la nature se devait de faire son chemin, et ce n'est pas personne qui va changer ça. Tout à coup, comme si un réel danger se préparait, on entendit l'hélico disparaître dans la nuit, laissant place à un silence vraiment pas rassurant. Des lueurs de projecteurs se mirent à pénétrer la pièce et éclaira quelques secondes un cadre montrant la petite famille dans des jours si on peu dire ainsi, plus heureux. Pris d'un sentiment d'inquiétude, l'homme quitta momentanément la dame et l'encouragea à continuer son bon boulot, ce qu'elle fit même si il ne lui avait pas demandé, ayant elle-même vécu un accouchement plutôt laborieux quelques années par le passé.

Il n'était pas encore sorti de la petite pièce qui servait de salle d'accouchement temporaire qu'il vit la porte se briser devant lui en retombant sur le sol. Il n'eut que la présence d'esprit de se jeter par terre et de rouler pour éviter ce qui lui semblait incontestable, une fusillade. Comme prévu, le soldat tira sans vraiment regarder ni pointer de cible, ce qui fut sa perte, car après 10 secondes de tirs hasardeux. Il ne vit jamais ce qui lui trancha la gorge en une fraction de seconde mais réussi tout de même à sortir en courant de la boutique. Se relevant aussitôt après avoir entendu l'autre militaire appeler du secours, le mystérieux tireur courra jusqu'à la porte arrachée et envoya valser l'autre militaire dans l'au-delà de la même façon. Mais pas assez rapidement, car celui-ci avait eu juste le temps d'avertir les membres de son détachement et il est certain que des renforts arriveront sous peu.

Il retourna dans la pièce ou se trouvait sa jeune compagne, mais s'aperçu que les deux gamins et le père étaient étendus sur le plancher. Tous avaient été atteints de plusieurs balles. D'autres innocentes victimes de cette ironie du sort qui avait projeté les USA dans cette impasse sociale. Les murs étaient eux aussi de victimes muettes de cette fusillade insensée. Il devait avoir des centaines de trous un peu partout dans les murs et les minimes objets formant office de meubles dans leur petit logis et il se demandait si la jeune femme qui servait de sage-femme était touchée, ou pire encore, sa douce et précieuse amie. Il fut rassuré un instant quand il aperçu l'infirmière improvisée toujours affairée entre les jambes de sa femme dans la même position que deux minutes auparavant, mais fût aussitôt sidéré par la vision qui s'offrait maintenant devant lui, sa douce étendue sur le lit jambes ouvertes presque involontairement à présent et incapable de les refermer en partie à cause de la femme entre ses jambes, avait été touchée à la poitrine par un des nombreux projectiles lancés au hasard un instant qu'elle était à moitié relevée pour tenter d'aider le bébé à sortir de son ventre.

- Elle a été touchée, elle est touchée. Meugla la dame en direction de son visiteur visiblement en état de choc.

Il arriva aussitôt à la hauteur de sa jeune amie, qui respirait difficilement, ayant été atteinte au poumon droit trahi par la déchirure dans son pull et la tache de sang qui commençait à s'y former. Décidément, c'était sa pire journée et il en avait vu des choses dans sa vie à voir les traits et les cicatrices qui formaient maintenant son visage qui avait été dans des jours meilleur la fierté de ses parents mais jamais quelque chose d'aussi insupportable, la vue de celle qu'il aimait agonisait et était à vivre les derniers moments de sa jeune vie.

- Il est, il est… ayant de la difficulté à parler dans toute cette tumulte, coincé. Finit elle par dire.
- Coincé ? Comment ça coincé ? Ajouta l'homme.
- Il devrait être sorti mais quelque chose le retient. Répondit la femme sous le point de perdre connaissance.

- Non non c'est pas vrai, quoi encore ? Un iceberg peut être? Pensa ironique l'homme.

Le corps du bébé commençait à descendre, lui informa la dame. Il s'approcha de sa jeune et fidèle complice lui tenant la main presque trop fort. Elle eu à peine la force nécessaire pour remarquer sa présence et senti sa main moite et tremblante dans la sienne. Elle la serra de toutes ses forces en guise d'encouragement mais ce n'était pas suffisant, elle connaissait trop bien la suite, comment cette journée allait finir pour elle. "L'iceberg" en question apparu soudain comme il l'avait fait plus de cent cinquante ans passées lors du célèbre événement de 1912, étant représenté ironiquement cette fois ci par la menue épaule du bébé se heurtant contre la paroi intérieur de sa mère et ce faisant, plus la mère poussait, plus son épaule se coinçait contre ces parois et plus il approchait d'une mort certaine, horrible. Mort avant même de naître. Tel était Seattle en 2037.

D'un signe de la tête, elle demanda à son partenaire de vie de rapprocher son oreille de sa bouche. Quand il fut parvenu à quelques centimètres de celle qui devait pourtant finir ces jours avec lui, elle serra tellement fort sa main qu'il senti la sienne pleine de crampes, omettant par le fait même toute tentative de pousser le bébé hors de son corps, il vivait l'horreur, mais rien à comparer à ce qu'elle lit dit alors dans le creux de l'oreille.

- Sauve le bébé, sauve notre fille, je n'y survirai pas. Grimaça t-elle réussissant presque à cacher son désespoir une fraction de seconde. Tu sais maintenant ce qui te reste à faire. Fais le pour moi, fais le pour elle, et fait le pour l'espoir. Elle ajouta ensuite la phrase qu'il ne désirait pas entendre, pas en ce moment.

- Je t'aime. Ce furent ces derniers mots, presque inaudibles. Elle tomba inconsciente et ne se réveilla jamais, son dernier coup de cœur allait très bientôt suivre, une question de secondes.

Ces mots entrèrent dans sa tête comme une balle de .303 à impact progressif. Non, elle ne pouvait pas lui demander de faire ça, pourtant il savait très bien que c'était la seule solution. Plus rien n'allait être comme avant. Sa vie venait de chavirer en moins de dix minutes. Il ne resta dans cette position plus de quelques secondes à lui tenir la main dans la sienne, en essayant de trouver une autre solution. Ce ne fut pas le cas, elle avait raison, c'était la seule solution. Mais comment pourrait il être capable de faire ce qu'elle lui demandait? Ce geste d'une perversion extrême. Soudain la réponse à sa question apparut, la dernière qu'il voulait entendre, des jeeps, plusieurs jeeps revenaient pour sauver leurs camarades, puis des aboiements se firent entendre, et suivi quelques secondes après de l'hélico qui revenait en trombe. Ils étaient pris. Il ne lui restait que la solution la plus moche, celle de son amour.

Dix secondes seulement s'étaient écoulées depuis qu'elle avait fermé les yeux, dix secondes tellement précieuses dans la vie de cet enfant, basculé entre la vie et la mort comme une quenouille se balance au gré du vent. Ce n'était que le début de l'horreur. Avec un sang froid incomparable à rien d'autre qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'affronter car ce geste était d'une importance incommensurable pour la survie de la petite malgré sa cruauté, il sorti un long couteau de chasse et extirpa le bébé du corps maintenant rendu insensible de sa défunte amoureuse. La petite Faith lança son premier cri dans ce monde inhumain, lancée dans la vie à la pointe d'un couteau. D'un geste maternel, la dame avait enrobé la petite dans une couverture sale mais tout de même chaude, en prenant soin de ne pas trop brusquer la petite.

L'homme pressé par le temps la remercia de tout, s'excusa lamentablement de son mieux de la tournure des événements et s'enfui juste avant que le reste de l'armé n'entre dans l'édifice et ne rase tout ce qui en restait sur son passage avec toute la force et la malice nécessaire pour faire de ce travail une vengeance ultime. L'homme quand a lui s'empressa de sortir par la porte ou il était entré, en se ruant dans les rues de la ville en ruine avec la petite Faith, des larmes coulaient de ses deux yeux, le contraignant à se concentrer devant lui afin de pouvoir sortir la petite et lui de cette apocalyptique journée. . Il sorti sa radio une dernière fois.

- Joan tu es la ? Mais il n'eut que réponse un grichement d'ondes.

Soudain, contre toute attente la radio émit un son, puis une voix familière s'y fit entendre.

- Joan est pas la, c'est Rick ici, qui est la et que lui voulez vous ? Demanda une voix qui semblait jeune.

- C'est moi, Luke, dis à ta maman que les choses ont mal tourné ici. Elle comprendra certainement. Je dois quitter, il y eut une pause d'environ 15 secondes

- Je ne reviendrai plus jamais. Je dois m'occuper de ma fille maintenant. Adieu et qu'il vous protège.

Il ferma sa radio et s'en fut dans la nuit, sa petite perle bien emmitouflée dans ses bras sans attendre la réponse de son interlocuteur.

- Faith, c'est le nom que ta mère et moi avions choisi pour toi, j'espère que tu seras digne de ton nom ma puce, tu es maintenant mon espoir à moi. Il cru apercevoir un petit sourire se former sur le visage encore humide et toujours légèrement bleuté de la petite Faith.

On n'entendit plus jamais parlé de Luke, de sa femme ni de la petite Faith à Seattle.


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