Avant de vous donner ce chapitre ce soir, je voulais vous informer de la suite qui vient de se profiler concernant cette fic.

Je lui ai volontairement donné une fin en cliffangher au bout de 18 chapitres, dans l'idée de faire une seconde fic qui ferait une suite à celle-ci et qui se serait nommé "Charges Identiques". Sauf que... Voilà, je commence à envisager d'en faire un roman, tout comme j'ai pu le faire pour La Rose Aux Milles Epines qui était, à la base, une fic que j'avais entamé. Bien sûr, énormément de choses seraient changées, comme le nom des personnages, les lieux, contexte etc...

Bref. Je l'envisage vraiment de plus en plus, c'est extrémement tentant. En attendant, je continue à écrire tout cela sous forme d'un snamione classique, ainsi que la suite. Je n'en suis encore qu'au début de la suite, mais c'est un bon gros morceau. Il me semblait important de vous en parler, car si je décide de l'adapter en roman, il devient logique que je ne publierais pas la suite sur ff, mais fournirais le tout en format livre. Je voulais avoir votre avis là dessus par la suite. Cela me manque de ne pas écrire de véritable roman, et je sens que cette histoire a un immense potentiel. Alors, me suivrez-vous dans cette aventure ? Sachez que dans tous les cas, rien n'est marqué dans le marbre. Peut-être le ferais-je, ou non. Et peut-être ne trouverais-je pas d'éditeur si je décide de le faire, et finirait par poster la suite. En bref, aucune raison de paniquer car dans tous les cas, vous aurez la suite et fin, quoiqu'il se passe. Mais je voulais juste glaner quelques avis chez vous, lecteurs.

Sur ce !


Chapitre 9.

Hermione grogna une énième fois, manquant de finir les fesses les premières dans une énorme flaque de boue.

Quel salopard !

Cela faisait plus d'une heure qu'elle était là, au beau milieu de la forêt interdite, à cueillir des champignons débiles et couper des tas de fleurs, tant que ses mains commençaient à lui filer des rhumatismes. Elle avait même du chopper un lapin pour le buter et récupérer son squelette. Et elle n'avait même pas osé utiliser la magie pour ça à cause de la foutue baguette indomptable de Snape qui lui filait la trousse à chaque fois qu'elle la dégainait !

Cette soirée ne pouvait pas plus mal finir !

La jeune femme se passa le plat de la main sur le front, après avoir terminer sa sale besogne, y laissant une légère tache ensanglantée. Enfin, elle avait trouvé le dernier ingrédient dont ils avaient besoin, non pour sa salle de classe cette fois mais pour leur potion. Ce truc coutait un bras dans les magasins habituels, il aurait été bête de ne pas profiter de son accès à la foret interdite pour se le procurer.

« Severus. »

Soudain, la jeune femme se figea. Son dos se crispa, ainsi que ses épaules, puis son corps tout entier. Elle reconnaissait cette voix…

« Malefoy, lâcha-t-elle, tentant de cacher du mieux qu'elle pouvait le tremblement dans sa voix. »

Elle aurait tant préféré faire face au fils. C'était même bien la première fois qu'elle voulait voir cette petite fouine, mais lorsqu'elle se releva et se tourna avec lenteur, ce ne sont pas de courts cheveux blonds qui lui firent face, mais une chevelure plus longue appartenant à un homme tenant à la main une cane à la tête de serpent avec deux yeux sertis d'émeraudes.

Lucius leva les sourcils en baissant ses yeux, puis en les remontant le long de sa silhouette .

« Severus, lança-t-il d'un air admiratif, je vois que tu t'es enfin décidé à suivre mes conseils.

_ Qu'est-ce que v… tu fais là ? grogna-t-elle, mal à l'aise. Et comment diable as-tu réussi à franchir les barrières du château ?

_ Avoir mon fils ici en tant qu'étudiant porte ses avantages, tu le sais bien. »

Hermione grogna. Oh, finalement, elle n'avait peut-être pas tant que ça envie de voir Drago si cet abruti aidait discrètement son père à venir ici.

« Je pensais ne jamais te trouver, j'ai failli faire marche arrière. Rentrer dans le château aurait été bien trop risqué, mais je me suis dit que si Drago faisait disparaître tout ton stock d'asphodèles par erreur…

_ Vous vous foutez de moi, aboya Hermione, enragé.

_ Oh, doucement ! se défendit Lucius avec une certaine pointe d'amusement. Je sais que tu tiens à tes affaires, mais j'avais d'excellentes raisons de procéder ainsi. Le maître a une mission pour toi. »

Le maître ? Il voulait dire Vol… Voldemort ?

Hermione sentit son coeur s'emballer. Est-ce qu'elle devrait assister à une réunion ? Le voir, lui parler ?

La jeune femme prit une profonde inspiration.

« Très bien, quand ?

_ Maintenant, quelle question.

_ Maintenant… Tout de suite ?

_ Bien évidemment ! Bon sang, mais qu'est-ce qui t'arrive ? »

Hermione déglutit. Elle ne pourrait même pas prévenir Snape…

« Rien, sortit-elle avec calme.

_ Les autres nous attendent au manoir. »

Il voulait sans doute parler de son manoir, et les autres devaient être…

Seigneur. Mon sang de bordel de merde.

Bon, pas de panique. Ça ne devrait pas être si difficile après tout. Elle allait faire face à des tas de mangemorts racontant des horreurs, il lui suffirait juste d'acquiescer et tout devrait bien se passer.

« Oui. Tout devrait bien se passer… songea-t-elle avec anxiété en se laissant porter par Lucius Malfoy qui les firent transplaner. »

xXx

« Tout va bien ? demanda discrètement Neville. »

Snape cligna des yeux avant de se rendre compte qu'il fixait le contenu de son assiette depuis au moins cinq bonnes minutes sans y avoir touché.

« J'ai une drôle de sensation depuis hier soir, avoua-t-il en gigotant. Comme un espèce de… pressentiment.

_ Vous vous faites des idées. Hermione est à Poudlard certes, mais visiblement, vous avez tout les deux intégré toutes les manières de l'autre, surtout que vous ne m'avez toujours pas engueulé. Ça roule. »

Snape fronça les sourcils vers son assiette de pancakes. Il leva encore les yeux vers la table des professeurs, mais son profil ne pointait toujours pas le bout de son long nez. Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle fichait ?

« Vous avez vu Snape ? demanda Harry de but en blanc en arrivant comme un boulet de canon en face d'eux.

_ Quoi ? réagit le concerné, un peu trop soudainement.

_ Je sais pas, Dumbledore a l'air inquiet, il m'a demandé si je ne l'avais pas vu, mais rien depuis notre dernière heure de classe. Ce serait un comble qu'il soit absent puisque notre premier cours de la journée est avec lui !

_ J'espère que ce batard le sera, histoire que je continue de pioncer, marmonna Ron, la bouche remplie d'un énorme morceau de gâteau à la carotte qu'il venait d'ingurgiter.

_ On verra, lança juste Neville en haussant les épaules tout en jetant un drôle de regard à « Hermione ». »

Snape prit une profonde inspiration. Il fit mine de continuer à manger, mais lâcha sa fourchette en cours de route en un fracas indescriptible. Sans un mot, il se leva et partit précipitamment.

« Hermione, où est-ce que tu vas ? »

Bien évidemment, il ne répondit pas. Les cours commençaient dans 30 minutes, alors il se hâta à descendre les escaliers le menant aux cachots. L'ensemble des Serpentard le dévisageait. Une Gryffondor, aussi proche de leur salle commune ? Et Hermione Granger qui plus est ?

Mais Snape lui, ne prêta aucune attention à ces abrutis, ni à Goyle qui l'imita en arrivant à sa hauteur.

Lui, il en ferait son affaire une fois qu'il serait de nouveau dans son corps. Mais avant, il faudrait encore qu'il le retrouve…

Il entra sans s'annoncer dans sa classe de potions : rien. Il croisa Chourave en cours de chemin, et l'interpella.

« Professeure ! Vous n'auriez pas vu le professeur Snape ? J'ai… un devoir à lui rendre, lâcha-t-il dans l'espoir qu'elle lui annonce qu'il était dans leur salle de pause, en train de boire un bon café au chaud.

_ Non, désolée Miss Granger. D'ailleurs, vous pourrez dire à vos camarades que vos cours de potions sont annulés pour la journée. »

Annulés ?

Snape déglutit en se passant une main sur le visage. Il se hâta à partir d'ici et monta ainsi des escaliers tout près d'une petite alcôve, jusqu'à une sortie dérobée. Cet endroit, personne ne le connaissait, hormis lui et maintenant, elle. Il fit face à porte en bois massif et soupira d'avance. Elle était beaucoup plus lourde depuis qu'il était dans le corps de Granger. Alors, il grimaça en la poussant, avant de faire face à une vieille gargouille délabrée, et à moitié cassée.

« Facta non verba »

Au son de cette devise, la gargouille se tourna avec une lenteur que Snape déplora. Dieu maudissait ce coin perdu du château ! Autant dire que personne ne risquait de s'aventurer ici au moins.

En arrivant en trombe dans ses quartiers, il commença à fouiller les lieux. La chambre, son lit, rien. Cette folle n'était donc pas en train de faire la grasse matinée.

Plus inquiet qu'apeuré à l'idée de faire une impasse sur sa pudeur, il ouvrit les toilettes, puis se jeta dans sa salle de bain depuis il repoussa le rideau de douche avec force.

Mais force fut de constater qu'elle n'était pas là. Snape souffla en se plaquant les cheveux en arrière.

Très bien, maintenant, il n'avait guère le choix… De dépit, Snape sortit d'ici avant de monter vers le bureau du directeur. Il tapa avec timidité, priant pour qu'il soit occupé à il ne savait quoi, mais lorsqu'il lui intima d'entrer, Snape ferma les paupières de lassitude.

« Professeur…

_ Oh, Miss Granger, vous tombez bien ! Auriez-vous vu le professeur Snape ? Je le cherche dans toute l'école. »

Snape serra la mâchoire. Dire qu'ils avaient fait tous ces efforts pour maintenir ce secret… pour rien. Oh, elle avait interêt à avoir une excellente excuse !

Le maître des cachots déglutit. Finalement, il se positionna devant son bureau, les mains croisées derrière son dos.

« Albus… C'est moi. »

Le directeur fronça les sourcils en penchant la tête.

« Hé toc, remonte ton slibard Lothar, tu l'avais pas vu venir celle-là hein ? »

Oh, si seulement il avait pu en rire, de sa tête d'éberlué. Pour une fois qu'il n'y comprenait rien…

Snape claqua finalement ses mains sur le bureau professoral d'un air quasi théâtral.

« Severus. Je suis Severus ! »

Albus Dumbledore arrondit le regard, l'air ébahi.

« Je vous demande pardon ?

_ Je suis Severus Snape. Moi et Miss Granger avons échangé de corps par accident ! »

Albus entrouvrit la bouche, puis marqua un temps d'arrêt avant de plisser les yeux. Puis, le coin de sa bouche se leva pour former un rictus rieur.

Oh non…

« Très drôle Miss.

_ Ce n'est pas une blague Albus !

_ Est-ce que c'est une idée de Severus ? Il est de mèche c'est ça ?

_ Enfin voyons, comment pourrais-je être… soupira-t-il avant de se pincer l'arête du nez. C'est très sérieux. La personne qui a disparu, ce n'est pas moi, c'est elle !

_ Ecoutez…

_ Potter va devoir crever comme un abruti pour buter l'autre taré à cause de mes sales petits bavardages, ça vous va ? lâcha Snape en levant un sourcil. »

Severus n'avait jamais vu le directeur être à ce point sur le point d'y passer. Ça y ai, il semblait enfin avoir compris !

Passée la première expression de choc ainsi que le silence qui s'en suivit, son regard changea et Snape put y déceler les milliers de petits rouages qui venaient de s'enclencher et qui se mettaient maintenant à tourner à plein régime.

« Voilà qui est fort fâcheux… lâcha-t-il d'un air pensif.

_ Fâcheux ? s'emporta Snape. Fâcheux ?! C'est tout ce qui vous viens en tête ? Vous vous rendez compte qu'elle a sans doute du être appelé pour de vrai cette fois ?

_ Est-ce que Miss Granger est au courant de votre mission ? demanda Albus en commençant à se lever afin de tourner en rond, en pleine réflexion.

_ Bien sûr que oui ! A votre avis, comment aurions pu tenir nos rôles respectifs sans que je l'informe de ce genre de choses ? Elle sait pour… le rôle que je tiens, mais pas la finalité bien sûr. Je ne suis pas fou à ce point…

_ Mmmh, acquiesça Albus dans le vide. »

Le sorcier tourna encore dans son bureau durant deux bonnes minutes. Snape redoutait le pire… Plus le temps avançait, plus il le sentait s'effiler entre ses doigts. Il regardait l'homme naviguer ainsi, un noeud terrible dans l'estomac. Il avait envie de le secouer comme un prunier. Bordel, mais à quoi pensait-il ? Il fallait parler de toute cette situation à l'ordre, maintenant !

« Même si j'ignore pourquoi tu n'es pas venu m'en parler avant, tu as très bien réagis et je pense d'ailleurs… que nous pourrions tirer un certain profil de cette situation malencontreuse.

_ Albus, mais vous êtes devenu fou ? Miss Granger est introuvable bon sang, nous ne pouvons…

_ Comme vous l'avez justement dit, elle a du être appelée. Mademoiselle Granger est une sorcière remarquablement intelligente et tu le sais. Sinon, tu n'aurais pas fomenté toute cette machinerie avec elle.

_ Quelle machinerie ? Enfin Albus, écoutez. Ce n'est qu'un… accident de potions qui nous a mené là, et je ne vous en ai pas parlé car j'étais persuadé que tout le monde n'y verrait que du feu.

_ Bien sûr, et Voldemort continuera à y croire, j'en suis certain. J'ai totalement confiance en Miss Granger pour cela.

_ Ce n'est pas une raison pour…

_ Te rends-tu compte que tu te trouve dans le corps de la meilleure amie de Harry Potter ? C'est une chance inespérée pour apprendre ce qu'il faut au petit histoire qu'une fois l'heure venue, il puisse faire ce qui doit être fait, appuya Dumbledore.

_ Attendez… Coupez-moi si je me trompe mais vous me… suggérez de laisser Hermione dans ce bourbier et d'en profiter pour mener à bien ma mission ?

_ Severus, râla quelque peu Dumbledore d'une voix traînante. Nous sommes en train de parler du mage noir le plus puissant qu'il n'y ai jamais existé, de centaines de milliers de victimes et d'un avenir fort incertain pour le monde sorcier ! Miss Granger sera ravie de tenir ce rôle indispensable. Je suis même sur qu'elle comprendra. »

Severus prit une profonde inspiration, avant de serrer les poings.

« Mais je me fiche qu'elle comprenne ! Vous ne pouvez pas faire ça, on doit la sortir de là !

_ Nous risquons de la mettre encore plus en danger en dévoilant le pot-aux-roses.

_ Merde Albus ! Tout ne peut pas être juste calculé sans aucun état d'âme !

_ Oh Severus, tu ne serais quand même pas attaché à cette jeune femme ? »

Snape fusilla du regard le directeur, sans un mot de plus. Il tapa sa main sur le bureau d'Albus, excédé avant de se retourner, prêt à partir afin de se lancer dans la gueule du loup. Quitte à tout faire capoter. Il connaissait les habitudes de Voldemort, les lieux de réunions, tout. Et il les fouillerait un par un s'il le fallait !

« Severus, l'intercepta Dumbledore. Tu te souviens que tu m'as juré fidélité n'est-ce pas ? »

Lui, se retourna d'un coup d'un seul, fou de rage.

« Nul besoin de me le rappeler Albus !

_ Je tiens à ce que nous suivions le plan initial.

_ Votre plan, appuya Snape.

_ Ce n'est pas la question et tu le sais. L'ordre n'a pas besoin d'être tenu au courant de cette affaire, et tu dois rester ici pour la sécurité du jeune Harry. »

Bien sûr que c'était la question. A son tour, le cerveau de Snape se mit à tourner à plein régime.

« Bien, finit-il par conclure en grognant. Je le ferais Albus, mais cette fois, je n'assumerais pas les conséquences de vos actes ! »

Sur ces dernières paroles, le sorcier quitta le bureau professoral, bien décidé à aider la jeune femme qui habitait son corps, avec ou sans l'aide de l'autre sénile de Dumbledore !

A une vitesse frisant le surnaturel, Snape descendit l'escalier en colimaçon. Puis, il se mit à chercher une personne en particulier avec frénésie. Malheureusement, à la place, il tomba sur ce crétin de Ronald Weasley.

« Hermione ! l'intercepta-t-il en se mettant au beau milieu du chemin.

_ Non, désolée, mais je n'ai pas le temps. Je cherche Neville.

_ C'est justement à propos de ça que je veux te parler. »

Snape râla bruyamment. Il envoya valdinguer le rouquin sur le côté et continua d'avancer très vite, tant que son pauvre « ami » avait peine à le suivre et s'en trouva essoufflé en moins de deux minutes.

« Ecoute Hermione, je trouve que tu m'évite en ce moment.

_ Non, absolument pas, je ne vois pas de quoi tu veux parler, enchaîna Snape comme un automate, scrutant les corridors un par un sans aucune considération pour la conversation.

_ Je ne peux même plus te toucher ! Tu réagis au moindre contact, je ne te reconnais plus et puis…

_ Mais non voyons ! continua Snape sans lui accorder le moindre regard.

_ Hermione, merde, écoute-moi ! s'exclama soudain Ron. »

Snape s'immobilisa en soufflant. Il fallait qu'il se débarrasse de ce lourdaud pour en venir à l'essentiel.

« Bon, qu'est-ce que tu veux ? finit-il par demander, las.

_ Toi et Neville. Il se passe quelque chose entre vous ? »

Le maître des cachots arrondit le regard. Il resta coi un léger instant, avant de tout bonnement éclaté de rire. Le rire le plus franc et libérateur de toute son existence, tant et si bien que Ron en fut mal à l'aise face aux regards des élèves qui passait pas là et qui les dévisageait.

« C'est la meilleure ça, lâcha-t-il en essuyant le coin de ses yeux.

_ Tu passe tout ton temps avec lui, tu ne m'accorde aucune attention, tu ne m'aide même plus dans mes devoirs ! commença-t-il en minaudant.

_ Oh tu veux dire, t'aider à tricher, rectifia-t-il en un hochement de tête.

_ Tu vois ! Je ne te reconnais plus… J'en viens à me demander si je t'attire encore. »

Il n'avait vraiment, vraiment pas le temps pour s'occuper de cette épine dans le pied. Ce garçon lui était insupportable, et plus il avançait, pire c'était. Alors qu'il vit Neville au loin tourner au détour d'un couloir, Snape soupira. Il lui faisait perdre du temps, un temps précieux, indispensable et plus Hermione restait là bas, plus elle prenait de risques.

« Ecoute, non ! Voilà tu es content ?! Non, tu ne m'attire pas, non je ne t'aime pas, tu es égoïste, insupportable, superficiel et profiteur ! Et tu sais quoi ? Il n'y a rien entre Neville et moi. En réalité, je craque pour un autre homme.

_ Quoi ? Comment est-ce que tu ose me balancer un truc pareil, après toutes ces scènes que tu as pu me faire ! Et je peux savoir qui est ce…

_ Le professeur Snape. »

Bon.

Cette fois, il avait peut-être était un peu loin… mais il n'avait vraiment, vraiment pas le temps de s'occuper de ça. A la hâte, il se déroba à l'attention du rouquin resté en état de choc pour courir vers Neville qu'il appela à s'en rompre les poumons.

Le garçon qui venait de s'aventurer dans les jardins se stoppa, puis se retourna en fronçant les sourcils.

« Quoi ? »

Snape arriva jusqu'à sa hauteur, mais du se retenir à son épaule afin de se reprendre son souffle.

« J'ai… besoin de ton aide. »

Il l'avait tutoyé. De plus en plus bizarre, mais Neville n'en tint même pas compte. Il faut dire qu'il était plus habitué à entendre la voix d'Hermione le tutoyer que l'inverse.

« De mon aide ? demanda le concerné avec étonnement.

_ Ecoute espèce de crétin, je dois admettre une chose et croit-moi que ça m'égorge de l'avouer, mais tu sais en effet tenir un foutu secret. Je suis même à deux doigts de te nommer gardien de celui-ci, mais là n'est pas la question. C'est à propos d'Hermione… Elle est en danger. »

Soudain, Neville devint pâle et intima « Hermione », ou plutôt Snape, de se mettre à l'abri des oreilles indiscrètes.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?

_ Mon passé me rattrape Longdubat. »

Neville s'apprêta à enguirlander le maître des cachots pour de bon. S'il arrivait quoique ce soit à Hermione, jamais au grand jamais il ne lui pardonnerait, et il ne se gênerait pas pour…

Le jeune homme ouvrit la bouche, prêt à déverser sa colère sur son redouté professeur, mais se retint de justesse.

Snape se passa deux mains sur le visage, et s'accroupi là, juste à côté de lui. Il avait l'air misérable et plus tourmenté que jamais.

« Bon sang, mais comment est-ce que je vais faire pour la sortir de là, murmura-t-il plus pour lui-même qu'autre chose. »

Longdubat déglutit en percevant toute la détresse du potionniste.

« Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas seul. Racontez-moi ce qu'il s'est passé.

_ Hermione a disparu, lâcha-t-il sans relever la tête, la voix étouffée par ses mains devant son visage. »

Depuis quand appelait-il son amie par son prénom ? Bon. Peu importe.

« Vous l'avez cherché dans l'école ?

_ Bien évidemment, j'ai été dans ma salle de classe, mes quartiers, je suis même passé dans ma fichue maison et elle n'est nulle part ! Elle n'est pas ici, elle n'est pas à Poudlard j'en suis persuadé !

_ Dans ce cas, où ? commença à s'inquiéter Neville.

_ Chez les Malefoy, ou ailleurs, en tout cas dans un lieu tout sauf sécuritaire et j'ignore si elle va bien ! Ecoute-moi bien : elle est en danger, chaque minute qu'elle passe en dehors de cette école ne fait qu'accroitre…

_ Pourquoi n'y allez-vous pas ? Il faut aller la chercher !

_ C'est une longue histoire. Je ne peux pas sortir de Poudlard… »

Snape leva lentement le visage de ses mains.

« Longdubat, pouvez-vous transplaner ?

_ Malheureusement non… J'ai raté mon examen, je suis une vraie buse en ce qui concerne la téléportation, grimaça-t-il.

_ On est foutu. »

Snape se fit tomber sur le sol mouillé et laissa aller sa tête en arrière.

« Je ne peux pas… Longdubat, je ne peux pas la laisser mourir comme ça, lâcha Snape, une boule d'angoisse s'étant formé dans sa gorge. Seigneur, Granger va mourir. Elle va mourir à cause de moi. »

Soudain, les mains de Snape se mirent à trembler comme deux feuilles au vent. Neville le remarqua et déglutit de nouveau.

« Ça va se reproduire, encore, commença-t-il à répéter en aspirant l'air.

_ Professeur, ne paniquez pas !

_ Comment peux-tu me demander de ne pas paniquer ?! hurla-t-il, oscillant entre le tu et le vous tant il semblait à la ramasse. Vous ne comprenez rien ? Personne ne nous aidera, vous entendez ? Ne comptez, ni sur l'ordre, ni sur l'aide de quoique ce soit, nous sommes seuls !

_ Et si nous en parlions à Dumbledore ? Peut-être pourra-t-il…

_ Personne, Longdubat, conclut sombrement le maitre des potions. »

Neville resta en état de choc un léger instant avant de se lever et de piétiner en long et en large, cherchant une solution à ce problème inextricable.

« Et dire que je ne peux rien dire à Potter ou à son crétin de copain. De toute façon, comment pourraient-ils nous aider ces deux idiots ? C'est elle le cerveau, c'est elle qui pense à tout. Tout repose sur elle, et maintenant, à cause d'eux, à cause de leur incompétence, à cause de moi, sa vie…

_ Nous allons trouver un moyen ! Enfin quoi, n'avez-vous pas trouver un moyen pour regagner vos corps respectifs depuis ces deux semaines ?!

_ Non ! Non, la potion n'est pas terminée, et… »

Soudain, Snape sortit enfin son visage de derrière ses mains. Il se figea de stupeur. Une lumière venait de s'allumer dans son cerveau.

« Oh Longdubat, vous êtes… un génie !

_ Euh… merci. Mais je ne vois pas pourquoi.

_ Il doit bien y avoir une folle chez les Serdaigle ou ailleurs spécialisé dans la méditation, non ? »

Cette fois, il l'avait décidément perdu.

Snape balaya ses interrogations de la main.

Plus tard.

« Neville ! s'exclama-t-il, excédé.

_ O-oui, bégaya-t-il. Oui, je connais bien une élève, mais…

_ Amenez-la moi.

_ Mais je…

_ Hermione a une théorie. Je ne peux pas vous l'expliquer, cela prendrait trop de temps. Rejoint-moi dans la salle commune des Gryffondors dans cinq minutes.

_ Mais…

_ Cinq minutes, ordonna-t-il avant de se lever. »

Snape ne vit pas Neville laisser lourdement tomber ses bras de dépit, avant d'observer tout autour de lui… et de courir à son tour.

Il fallait faire vite à présent.