Chapitre 5 : Ultime crise.
Encore une nuit à veiller sur son corps. Si seulement il pouvait se réveiller… Sanzo avait tellement peur pour lui…Peur, comme jamais il n'aurait pensé ça possible. Il se leva et s'assit sur le lit au côté son ami. Dehors le soleil n'avait pas fini de sa course. Il allait être calme pendant une bonne dizaine de minute encore. De sa main libre, le bonze repoussa les quelques mèches de cheveux rouges qui étaient venus s'aventurer sur le visage de son blessé.
- Gojyo réveille toi vite s'il te plait…
Dans l'auberge, la vie semblait s'être arrêtée depuis quelques jours. Les crises de Gojyo étaient de plus en plus violente. Il semblait vouloir se détacher totalement de se monde-ci.
Il y avait déjà trois jours Hakkai les avait tous réuni dans la chambre du rouquin. Il avait longtemps hésité avant de leur dire ce qui le tracassait vraiment. Mais il s'était enfin décidé. Il avait prit son courage à deux mains et leur avait annoncé que l'état de Gojyo, qui loin de s'améliorer, s'empirait et que ses chances de survie s'amenuisaient de jour en jour. A la suite de cette déclaration le silence s'était abattu sur le groupe. Après plusieurs minutes, Goku avait quitté la pièce en courant et était partit se réfugier dans sa chambre. Depuis il n'en sortait plus qu'aux heures des repas.
Restés seuls dans la chambre, Sanzo s'était laissé allez contre le mur pendant qu'Hakkai s'installait sur le lit de son ami. Il avait prit sa main dans la sienne et s'était mit à pleurer en silence.
- Tu sais Sanzo, il fallait vraiment que je vous le dise. Parce que s'il venait à… A…A mourir… Au moins vous serez prévenu…
- Hakkai… Je crois que je regrette tout ce que j'ai fais… Ou plutôt ce que je n'ai pas fait.
Le brun ne lui avait rien répondu. Il était bien trop assommé par la situation pour être étonné des paroles du moine.
Et le revoilà à le veiller, espérant encore et toujours une amélioration.
Avant d'entrée dans la chambre afin de prendre son tour de garde, Hakkai l'avait prit dans ses bras et avait murmuré à son oreille que leur ami ne passerait certainement pas la nuit. Il avait ensuite relâché le moine et c'était mit à tituber jusqu'à sa chambre, comme s'il était trop fatigué pour continuer à marcher.
Gojyo commença à s'agiter. Sanzo se laissa glisser le long du lit. A genoux sur le sol, il posa sa tête sur le matelas et commença à pleurer.
Après une demi-heure d'agitation, le corps du kappa retomba mollement sur le lit. Sanzo se redressa. Le corps de son ami ne bougeait plus. Il semblait comme… mort.
- Go… Gojyo ?
Le moine monta sur le lit et attrapa son ami par les épaules. Il se mit à le secouer violemment pour le faire revenir à lui.
- GOJYO !!!!!!!!!!!
Attiré par les cris, les deux derniers guerriers entrèrent dans la chambre. Il trouvèrent le moine, en larme, allongé sur le torse du rouquin. Son corps était secoué par les violents sanglots qui semblait le déchirer de l'intérieur. Il ne cessait de murmurer le nom de son ami comme si ça pouvait l'aider à revenir à lui.
Doucement, le moine s'approcha du visage de celui du kappa. Après une dernière hésitation, il posa ses lèvres sur celle de Gojyo. Elles étaient gelées, comme morte.
- Gojyo je suis désolé… Ne me laisse pas.
Hakkai arriva derrière lui et attrapa le moine par les épaules afin de le tirer en arrière. Goku attrapa le moine par la taille et le fit se reculer jusqu'à la porte pendant que leur ami tentait de prendre le poux du rouquin.
- Il est en vie… Il s'est calmé, ce n'est rien. Il n'est pas… Mort, si c'est ce que tu pensais.
Comme pour approuver Hakkai, le corps de Gojyo se souleva dans une nouvelle crise de spasme. La dernière.
Goku s'assit sur son lit et serra son oreiller contre son ventre. Hakkai était installé sur son lit à côté de celui du gamin et Sanzo était debout devant la fenêtre. Gojyo était à l'infirmerie. Ces derniers jours, ses rêves l'avaient totalement empêché de dormir et ce matin il s'était réveillé avec une migraine à tout casé et un début de fièvre. Il était épuisé et avait eu du mal à se mettre debout. Hakkai l'avait immédiatement emmené à l'infirmerie, le portant à moitié avec l'aide de Goku. Il y avait passé toute la journée et maintenant les trois amis attendaient son retour.
- Sanzo… Je crois que cette nuit, si tu veux dormir, tu devrais laisser ta chambre à Gojyo, finit par dire Hakkai après un long moment d'hésitation.
- QUOI ? Et puis quoi encore ? Il veut pas cent balles avec ça ?
- Mais écoute, si tu laisse ta chambre à Gojyo il ne réveillera personne, et du coup on pourra tous dormir tranquille cette nuit. En plus, sans personne pour le réveiller, Gojyo pourra peut-être dormir une nuit entière… Ça lui ferait du bien, vraiment.
- Hakkai à raison… Allez Sanzo soit chic… Pense à moi, j'ai besoin de sommeil à mon âge, tu sais, pour ma croissance…
Le pion s'adossa contre le mur et ferma les yeux en poussant un soupir bien sonore. Cette histoire ne lui plaisait pas du tout. Il ne voulait pas laisser sa chambre à un élève… Mais c'est vrai qu'il avait besoin de sommeil lui aussi.
- Allez Sanzooooooooooooooooo, gémit le gamin en faisant les yeux doux à son aîné. J'ai envi de dormir…
- Il a raison, tu pourrais te montrer généreux pour une fois…
Les trois regards convergèrent vers la porte qui venait de s'ouvrire et dans l'encadrement de laquelle se tenait le rouquin.
- Bon c'est d'accord, je te laisse ma chambre. Mais faudrait pas que ça devienne une habitude…
Pour tout remerciement, Gojyo lui sourit. Il s'approcha de son lit et s'y effondra. Il prit sa tête au creux de ses mains. Sa migraine ne c'était pas calmée et il sentait que sa fièvre monter de minutes en minutes. Plus vite il retrouverait un lit et mieux ça vaudrait.
- Dite, j'ai faim !
Le rouquin se redressa et lança un regard fatigué au gamin. Il n'avait pas envi de se chamailler ce soir, il était bien trop épuisé pour ça.
- La ferme baka saru…
- Comment tu m'as appelé ?
- Depuis quand tu parles cette langue toi ? demanda Hakkai tout aussi interpellé que son cadet.
- Pourquoi ? J'ai dit quoi ?
Le brun se leva et plaqua sa main sur le front du rouquin qui le repoussa violemment sous le coup de la surprise.
- Va dormir Gojyo je crois que ça te fera du bien. Du déraille totalement mon pauvre.
Sanzo, Hakkai et Goku remontèrent tranquillement vers leur chambre. Ils étaient partit manger pendant que leur ami allait se coucher dans la chambre du pion. Il avait l'air épuisé et avait préféré aller directement au lit, sans passer par la cantine pour se restaurer. Mais bon, après avoir traiter le gamin de « baka saru » personne ne put lui en vouloir de les laisser en plan.
Arrivé devant la porte de la chambre, Sanzo s'arrêta et se tourna vers ses amis.
- Bon je vais chercher quelques affaires à moi dans ma chambre.
Et sans rien ajouter il partit vers sa chambre, sans remarquer le sourire qui se peignait sur le visage d'Hakkai.
Il y entra en faisant le moins de bruit possible. Gojyo « dormait ». Son corps se soulevait comme prit de spasme. Il parlait et geignait comme s'il avait mal. Vu le bruit qu'il faisait c'était normal qu'il réveillait toute les nuits ses camarades de chambre. Il ferma la porte et se dirigea vers la lit.
Il resta d'abord à le regarder sans rien faire. Mais il ne supportait pas de le voir dans un tel état, ça lui faisait mal au cœur. Il s'assit à ses côtés et commença à le secouer par les épaules pour le réveiller.
Gojyo ouvrit les yeux. Il mit quelques secondes avant de réaliser qu'il ne se trouvait pas dans sa chambre, mais dans celle du pion. Du pion, dont il rêvait encore quelques instants plus tôt. Pour être plus exact il rêvait d'un moine au physique du pion, mais au final ça revenait au même. Inconsciemment, ou presque, il leva sa main vers le visage du blond qui se recula d'un bond.
Sanzo se leva et se dirigea vers son étagère, faisant comme s'il n'avait pas vu la main de son ami s'avancer vers lui. Il ouvrit son armoire et en sortit quelques vêtements.
- Pourquoi m'as tu réveillé ? Je rêvais…
- T'en avais pas l'air…
Le pion se dirigeait vers la porte quand Gojyo l'interpella. Il s'était assit dans le lit et le regardait de ses magnifiques yeux rouges qui hantaient ses nuits depuis qu'il l'avait rencontré.
- Pourquoi m'as tu laissé ta chambre ? Tu t'inquiètes pour moi ?
- Ne vas pas te faire d'idée. J'ai fait ça uniquement pour pouvoir dormir.
- Je ne te crois pas.
Le rouquin se leva et s'approcha du blond qui s'en retrouva comme paralysé.
- Je ne m'inquiète pas pour toi.
- Même pas un tout petit peu ?
Gojyo posa sa main sur le bras du moine, le fixant dans les yeux. Voilà pourquoi il ne voulait pas n'importe quelle fille du lycée, c'est parce qu'il le voulait lui. Maintenant il le savait, il en était sûr. Il l'avait vu dans ses rêves. C'était stupide de pensé ça, mais c'était le Gojyo de ses rêves qui le lui avait fait comprendre.
Ses jambes plièrent et Sanzo se retrouva à le soutenir. Il le souleva. Leurs visages étaient si proche, ça aurait été stupide de ne pas en profiter, et si Sanzo le prenait mal, il n'aurait qu'à prétendre que c'était sa fièvre qui le faisait délirer.
Le pion ne mit pas longtemps à comprendre les attentions de son ami qu'il tenait toujours par le bras pour l'empêcher de tomber.
Doucement, le pion s'approcha du visage de son ami. Après une dernière hésitation, il posa ses lèvres sur celle de Gojyo. Elles étaient brûlantes, fiévreuses.
Doucement, le moine s'approchait du visage de son ami. Après une dernière hésitation, il posa ses lèvres sur celle de Gojyo. Elles étaient gelées, comme morte.
- Gojyo je suis désolé… Ne me laisse pas.
- Gojyo je suis désolé… Ne me laisse pas.
- Pourquoi te laisserais-je ? Je suis bien ici.
Le blond baissa la tête pour cacher le rouge qui lui était monté au visage. Il ne savait pas pourquoi il lui avait dit ça. Le malade passa ses bras autour de sa taille et l'attira à lui. Ils reculèrent jusqu'au lit sans en avoir vraiment conscience et s'y allongèrent.
Sanzo se retrouva rapidement la tête posée sur son torse à lui caresser ses mains que le rouquin avait posées autour de ses hanches.
- Sanzo ? …
- Mm ?
- Je suis fatigué. Ça ne te dérangerait pas de dormir ?
- Non, mais je ne bougerais pas de ma chambre. Et si tu me réveille je me resserve le droit de t'assommer à coup d'oreiller.
- Pour ça je te fais confiance.
Gojyo s'endormit là, en tenant Sanzo dans ses bras. Il n'aurait pas aimé être ailleurs à ce moment même. Il était bien. Bien comme il ne l'avait jamais été avant.
Cette nuit là, Gojyo ne fit aucun cauchemar.
à suivre...
toujours désolée pour la présentation :$
