Salut Ce chapitre s'annonce shounen-ai, même si le début est pas mal plus violent Merci beaucoup pour vos reviews, ca m'encourage vraiment!

Bonne lecture!

Chap 2 ------------------

- T'es nouveau dans l'coin. T'auras tôt fait d'apprendre les règles, Maxwell. Dans cette ville merdique, c'est moi qui commande. Moi et mon gang.

Wufei se détourne pour cracher par terre. Un jet de salive fort et puissant, comme le jet d'urine d'un chien qui marque son territoire. Un vieux chien sale qui tourne son regard narquois sur moi et pose sa sale patte sur ma gorge.

- Ça va, j'ai compris! Lâche-moi!

Malgré ma peur, ma voix est irritée, exaspérée. Wufei resserre sa poigne sur ma gorge et je réprime mal un toussotement désespéré. Les quatre mains qui me retiennent resserrent leur poigne de fer sur mes bras, les tirant encore plus par en arrière.

- Tu veux que j'te montre ce que j'aime faire des arrogants plutôt mignons comme toi?

- Non j'y tiens pas trop, merci.

Faut toujours que j'ouvre ma grande gueule. Mais, j'en peux plus; ma fierté, c'est tout ce qu'il me reste!

- J'aime bien les sales caractères. J'ai mes preuves de dompteur, dit Wufei en plongeant un regard menaçant dans le mien.

Sa sale figure n'est plus qu'à quelques centimètres de la mienne. Tout ce que je vois, c'est ses yeux bridés. Je sens que je vais commencer à haïr les asiatiques.

- T'es encore plus mignon vu de proche. Finalement, je massacrerais ton joli minois avoir en avoir profité. Les gars, faites-c'que vous voulez avec le blondinet. Celui-là m'appartient.

Sa voix arrogante et si sûre de lui me donne envie de vomir. Mais rien ne me remonterais plus le coeur que d'avoir ses lèvres plaqués sur les miennes. J'ai subitement envie de hurler de rage, de pleurer de honte, de cracher de dégoût...

- Laisse-moi partir, que je parviens à peine à articuler.

Ma voix tremble. De colère ou de peur, ou encore d'une envie de pleurer non réprimandable, je ne sais pas. Mais je sais que j'ai envie de mourir maintenant que sa sale bouche se colle à la mienne.

Un coup dans le dos envoyé par un des deux salauds me force à ouvrir la bouche et à laisser la langue étrangère y pénétrer. Elle m'explore, me cherche, me tue. On dirait qu'il veut me blesser même avec sa langue.

J'entend les rires, les huées et les applaudissements des membres de la gang. Vous pouvez pas savoir à quel c'est pénible se fait embrasser par un connard et ne rien pouvoir y faire. Toute votre fierté en prend un sale coup. Ça donne envie de mourir.

J'en peux, c'en ait trop, Y'EN A MARRE! Je hais cette ville, je hais mon travail, je hais ma vie, je me HAIS! Et je HAIS cette bouche baveuse sur la mienne, cette langue chaude qui m'étouffe et m'étrangle, ces mains qui glissent à présent dans mon pantalon...

Merde, j'aurais du m'y attendre. Et je ne peux pas bouger, retenu par deux idiots, langue ballotté par celle du chinois, mes yeux plissés de rage, ne voyant rien d'autre que la figure de Wufei en gros plan.

- Ca suffit! Dégagez!

De la lumière. Une voix qui ne permet aucune réplique. La bouche perverse se décolle enfin de la mienne. Wufei plonge un regard irrité derrière moi, le posant sur une personne que je vois pas, faute de pouvoir tourner la tête.

- Yuy, Million? Qu'est-ce que vous voulez?

- Vous tenez encore à ce qu'on vous fournisse la drogue?, demande une deuxième voix.
On ne vous vend rien si vous ne remplissez pas votre part du marché.

- On n'a pas envie d'attirer l'attention sur nous, renchérit la première voix, calme mais ferme.

Wufei ne dit plus rien. Il ne fait que poser son regard indéfinissable sur une silhouette que je n'aperçois pas.

- Mais pour qui tu te prends?, s'écrit un de ceux qui me retient, enragé.

Il se retourne, me relâchant juste assez pour je puisse tourner un peu la tête et apercevoir une tête blonde entre les deux épaules musclés de ma prison vivante. Les cheveux du nouvel arrivant lui descendent jusqu'au bas du dos, comme les miens. Ses yeux sont en amande, d'un bleu clair et...

L'autre costaud m'assène un coup en arrière de la tête, me forçant à fixer le sol devant moi, une douleur sourde bourdonnant entre mes oreilles.

- Je vous attend au club pour l'échange, dans une demi-heure, dit la deuxième voix, celle du blond à la fière allure.

- Avec les 12 livres et le stock qui vient avec?, demande Wufei

- On tient toujours parole. Libérez les deux citoyens, ordonne la première voix, celle beaucoup plus grave du sauveur que je n'ai pas vu.

- Pourquoi vous voulez les deux mecs? demande calmement Wufei.

Il semble s'être calmé, comme s'il savait qu'il ne fallait pas provoquer les deux trafiquants. Ma tête me fait toujours aussi mal, mais je parviens à lever mon regard sur le chinois impassible qui se tient toujours devant moi.

- J'aime pas ce genre de bas-coup, murmura la deuxième voix.

- Zechs, serre-ça, ordonne son partenaire. On ne veut pas de scandale, ni entre nous, ni avec des citoyens. Relâchez-les.

Je ne veux même pas savoir.

- Les mecs, on dégage, ordonne Wufei.

Un concert de protestations rauques et rebelles montent dans les airs.

- CA SUFFIT! QUI EST LE CHEF ICI?!, hurle le chinois, rouge de colère. Ses yeux sont animés d'une flamme de folie. Je remercie Dieu qu'on m'ait tiré d'ici avant que je ne doive constaté par moi-même l'étendue de sa folie...

Wufei se retourne brusquement vers moi. Avant que j'ai eu le temps de réagir ou même de penser, son poing s'abat sur ma figure et sa jambe se heurte violemment avec mon ventre. Je m'écroule à terre, constatant entre les montées de forte douleur que je ne suis plus retenu par les deux costauds.

- On se casse!, crache Wufei. Million, t'es mieux d'être au club tantôt. On a à parler.

En proie à cette douleur lancinante et cette honte cuisante, je reste sur le sol à ravaler mes larmes, entendant la gang de Wufei s'éloigner. Je n'essaye même pas de bouger, me remémorant le léger craquement venu avec le coup de genou.

Deux mains douces se posent sur mes épaules. Je lève un regard embué.

Une de mes côtes est probablement fêlés. Mais ca, je m'en fiche. Elles pourraient être toutes cassées que je ne les remarqueraient même plus.

Car ce sont des yeux cobalts qui me fixent avec inquiétude. Ce sont les mains de mon Monsieur cobalt qui me tiennent les épaules. C'est lui qui...

- Ahhh...

Mes bras se referment autour de mon estomac. Je reste penché, les yeux clos, à gémir dans une vague de douleur atroce qui a attendu le regard de mon sauveur pour se manifester. Honteusement, je sens des larmes couler sur mes joues alors que mon estomac semble se déchirer, se joignant à la poignante douleur d'une de mes côtes. Je n'ai presque pas conscience du pathétique sanglot qui s'échappe de ma gorge.

Ca fait mal. Très très très mal.

Je sens vaguement deux paires de bras forts et puissants s'emparer de moi et me relever alors que les milles lances transperçant mon estomac s'empare de tout mon corps. Je n'ai jamais eu aussi mal de ma pathétique existence.

Je n'arrive plus à rien entendre, ne rien voir. Si, je crois que c'est moi qui gémit comme ça...

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Blanc. Un plafond immaculé. Sauf pour les sillonements humides qui le parcourent. Sauf pour la grosse tâche verdâtre au-dessus de ma tête. Aîe, mon ventre...

- Tu es réveillé?

Je relève légèrement la tête, me retrouvant avec les yeux plongés dans un océan cobalt.

Monsieur Cobalt! Penché sur moi, l'air inquiet, mèches rebelles lui retombant dans le visage.

- Ça fait une heure que tu es inconscient. Moi et mon partenaire de travail t'avont ramené jusqu'à mon appartement. Ton ami est venu avec nous.

Merde, et voilà que je met à rougir comme un con. Je sens le sang me monter à la figure. Il m'a vu évanoui, dans un état pathétique et il du me ramener jusqu'à chez lui pour me SOIGNER!!! Putain, mais qu'est-ce qu'il doit penser de moi?!

- Duo!! Oh mon dieu, j'étais si inquiet!

La tête blonde de Quatre se penche sur moi, sa figure exprimant un immense soulagement. Il jette ses bras autour de mon corps. Fioooou, il n'a rien!

- Arrête, dit Monsieur Cobalt, retenant le bras de l'arabe, il a une côte fêlée et une déchirure interne à l'estomac. Il faut le brusquer le moins possible.

Côte fêlée? Déchirure interne à l'estomac???

- Pardon?, que je m'exclame. De quoi?

Monsieur Cobalt porte son regard sérieux sur moi. Je fonds. Au secours! Faites que je réagisse pas, bon sang!!!

- Tout va s'arranger, ne t'inquiètes pas. Si tu restes assez calme durant les prochains jours, tu ne devrais même pas ressentir de douleur.

- Et c'est quoi alors ce que je ressens en ce moment?! Ah, je hais les asiatiques!

Ah! Nooooon!!! C'est pas ce que je voulez dire! Monsieur Cobalt hausse un sourcil, l'air plutôt indifférent.

- Non, c'est pas..., que je bafouille, rougissant encore davantage.

- Pas grave.

- Je hais Wufei!, que je m'exclame, laissant retomber ma tête dans l'oreiller, tentant desepérément de dissiper ma gêne.

- Normal.

- Merci beaucoup de m'avoir...

- Hu-uh, coupe Heero en se dirigeant vers la fenêtre.

- Je suis sincère, si vous...

- Mmm..., murmure Heero.

Damn it to hell!!! Est-ce qu'il sait parler?!

- Hum... Je crois que je vais faire les présentations, coupe Quatre, s'asseyant sur le bord de mon lit, Duo, le nom de notre sauveur est Heero Yuy. Il est d'origine japonaise. Son ami, Zechs Million avait des affaires à régler et...

- Mon partenaire, coupe Heero d'une voix tranchante, ne se retournant toujours pas.

- Hum oui, murmure Quatre. Je suis vraiment désolé, mais je doit y aller. Ma famille m'attend et je ne veux pas inquiéter personne.

Heero se retourne lentement.

- Je viendrais te voir demain, Duo. Prends soin de toi.

- Attend, je rentre avec toi.

- Non, tu restes, coupe Quatre. Heero a dit que tu pouvais passer la nuit ici.

- De quoi?! que je m'étrangle.

- Pas de quoi! Tu es blessé et tu ne dois pas te lever pour au moins les prochaines heures, sinon tu risques une hémorragie, explique rapidement Quatre.

Il pose une main sur mon bras, m'empêchant de me redresser davantage.

- Et ne t'excites pas trop, je t'en prie!

Il me donne un petit bisou sur la joue et me sourit.

- Tout va bien aller.

- Mais tu ne peux pas rentrer tout seul!, que je proteste.

- Ne t'inquiète pas pour moi, un ami va me raccompagner.

Je soupire, enfoncant encore ma tête dans l'oreiller. Quatre se lève et se dirige vers la porte.

- Heero est vraiment sympa, dit-il d'un ton encourageant.

J'entend un reniflement sarcastique de la part du japonais.

- Prends soin de Duo-chan!, rajoute Quatre à l'intention de Heero. A demain!

Et la porte se referme.

Un lourd silence pèse sur la pièce. Je tourne mon regard vers Heero, debout dos à la fenêtre, ses yeux posés sur moi. Je frissone.

- Hum, merci de m'héberger. C'est très...

- Hn.

Il se retourne, se dirigeant vers une petite commode.

- Tu parles pas beaucoup toi.

- Tu devrais dormir, tu as besoin de repos.

- Je suis pas fatigué!

Comme s'il avait deviné que je me redressais sur le lit, Heero est subitement près de moi, une main ferme posé sur son torse.

- Reste couché, qu'il ordonne froidement.

- On se calme! Niveau amical, t'es pas très calé on dirait!

- Je ne suis pas ton ami.

- C'est pas pour ça qu'il faut être aussi bête, M'sieur Yuy!

Il m'énerveeee! Je hais les gens bornés et blasés de ce type-là! Je m'emporte déjà, décidé à lui montrer que je ne suis pas aussi faible qu'il le croit.

- Je t'héberges, alors tais-toi et dors.

Sa figure est penché sur la mienne, à moins d'une cinquantaine de centimètres. Ses magnifiques yeux sont plissés et semblent presque menaçants.

- T'as qu'à me foutre à la rue si je te dérange tant que ça! C'est pas moi qui tiens à squatter la chambre d'un glacier sur pattes alors que ce sont ses amis ou ses clients qui m'ont massacré!!!

Je ne sais plus ou j'en suis. Je dois avoir une expression colérique et emportée. Peut-être que si je me l'étais fermé, il aurait fini par me parler. Son regard bleuté se détourne de moi et il s'éloigne, me laissant seul dans son lit tiède.

Bravo Duo. T'es un vrai champion. Fini toutes tes chances de pouvoir gagner plus que son amitié. Je suis un imbécile.

Sa voix grave s'élève du fond de la pièce. Relevant un peu mon regard, je le vois debout devant la fenêtre.

- Je suis désolé, dit le japonais, Wufei et son gang sont vraiments stupides. Je n'ai pas trop le choix de les cotoyer, je suis...

Un court silence pèse sur la pièce. Heero ne bouge pas.

- Un trafiquant, je sais, que je finis dans un murmure.

- Hn.

Je hais les silences.

- Je suis sincèrement désolé, finit calmement Heero. Pour ce qui est arrivé au restaurant aussi.

- Tu n'y est pour rien.

Mon coeur bat à tout rompre. Pourquoi est-ce qu'il me fait autant d'effet?!

- Bon, il est temps de dormir. Reste couché sur le lit. Si t'as besoin de quoi que ce soit, fait- moi savoir.

- Mais toi, tu vas dormir ou?

- Divan.

- Non, je veux pas...

- Allez dors.

Heero se retourne, passe à côté de mon lit sans me lancer un regard et éjecte un journal d'un vieux divan un peu à ma gauche.

Je suis du regard le moindre de ses gestes, détaillant son délicat dos bronzé alors qu'il retire son chandail et s'étend sur le divan.

Mon pantalon se fait serré. Je suis rien qu'un sale pervers!

- Je t'apporterais au resto demain, dit Heero sans me regarder, tendant le bras pour atteindre l'interrupteur au-dessus de lui.

Le silence retombe en même temps qu'une noirceur totale. Je n'y vois plus rien.

- Bonne nuit alors. Et merci, que je murmure.

- Hn.

Quelques pénibles minutes s'écoulent et je ne suis que trop conscient de la respiration à peine audible du corps parfait étendu dans la même pièce que moi. Sa chaleur semble m'atteindre, son souffle semble me caresser...

Quelque chose effleure ma lèvre supérieure. Je sursaute légèrement, puis constate qu'il s'agit d'une larme. Une de mes propres larmes.

Jamais je ne pourrais appartenir à quelqu'un à nouveau. Après ce que j'ai fait subir à Mikael, je ne puis me permettre de blesser quelqu'un d'autre.

Je me rappelle encore l'encerclement comme si c'était hier. Les coups, les paroles menacantes du trafiquant en chef. L'arme pointé vers lui, moi retenu à terre... Je n'ai même pas pu le protéger... Il est mort dans mes bras, en sang et en pleurs.

J'essaye desepérement de changer le fil de mes pensées. Et la vient Heero.

Il se contrefiche totalement de moi. Il doit me trouver si ridicule.

Mon coeur se serre à sa seule pensée. Je l'aime tellement, depuis ce premier regard. Jamais je n'ai aimé quelqu'un d'autre que Mikael et toutes sortes d'émotions confuses ressurgissent en moi. Je n'en peux vraiment plus.

- Hah!

Je sursaute, tournant brusquement ma tête vers encore plus de noirceur. Une main m'a effleuré!

- Désolé, murmure la voix d'Heero.

- Heero?!

- Ça va?

- Mais... pourquoi?

Ses doigts effleurent ma joue, me faisant frissoner.

- Tu pleures.

- Non, je...

Quel imbécile je fais. Je ne me suis même pas rendu compte que je reniflais. Je ne savais même pas que je pleurais... Et j'étais tellement perdu dans mes pensées que je l'ai même pas entendu se lever.

Et ca ne sert à rien de contredire Heero vu qu'il a senti la petite eau salée sur ma joue.

Mais comment ça se fait que je suis aussi sensible?!

- Qu'est-ce qu'il y a?

Je ne vois abslolument rien mais je devine à son ton de voix qu'il semble inquiet. Et moi je me sens trop honteux!

- Rien, c'est pas grave. Je... ça m'arrive juste comme ça.

Mon matelas s'abaisse un peu. Il vient de s'assoeir à mes côtés!

Vous savez comment je me sens? Comment un RIDICULE enfant qui vient de faire un RIDICULE cauchemar et sa maman vient consoler sa RIDICULE peur. En gros, je me sens tout à fait RIDICULE.

- Ça va, ne t'occupes pas de moi! Je vais bien!

- T'as encore mal?

- ... Non, je sens plus qu'un léger pincement.

Sa main se pose sur mon bras. Mon corps entier frissonne.

- Duo, pourquoi tu pleures?

- Mais je pleures plus, je...

Et j'obtiens le premier prix de la connerie en reniflant. Merde et remerde.

- Boys don't cry, souffle Heero.

Je le sens qui se penche sa moi. Sa figure est si proche de la mienne...

Plus un son.

Quelque chose effleure ma lèvre. Mais cette fois-ci, ce n'est pas une larme.

Ses lèvres effleurent les miennes. Une vague de chaleur m'assaille. Sans y penser, j'entrouvre mes lèvres, caressant celles de Heero.

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Je suis désolé d'arrêter là. J'espère que vous n'avez pas trouvé ca trop guimauve... Lol, qu'est-ce que vous pensez de ce chapitre? Reviews les bienvenus