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Hnnn... Mal de tête...
Je vois en jaune... Au s'cours... Ah non... C'est que le soleil qui m'arrive en plein dans la figure.
C'est chaud... Je crois bien que je suis couché contre un corps brûlant. Qu'est-ce que mon bras fait autour d'un torse dénudé?! Et pourquoi mon regard se retrouve sur le visage endormi de Heero?!
Putain... Je me redresse sur mon séant Ma tête reposait sur son épaule! Et nos corps reposaient sur le plancher...
Et puis merde, ça ne revient. Migraine, mais mémoire. Le L.S.D., les hallucinations. Je ne savais même plus qui et où j'étais. Mon esprit se brouille au moment où Heero me déshabillait. Et en flashs, j'entrevois le reste de la nuit. Et tout ce que je peux dire, c'est que j'ai baisé fiévreusement avec M'sieur Cobalt.
Et je suis à poil... Je suis à poil! Sur le plancher! Près d'un Heero nu et endormi! Et vachement bien muni d'ailleurs... Je comprends que ça ait fait mal. J'ai trop mal à la tête pour péter un plomb. Je vais simplement me rhabiller et retourner chez moi. J'étais sûrement qu'un jouet de plus pour Heero de toute façon. Et j'ai aucune envie qu'il se réveille et qu'on se retrouve face à face à assumer notre sexe hallucinatoire. Qu'est-ce que je vais lui dire?!
Bravo Yuy, je suis sûr de m'être fait avoir. Combien de jeunes t'as du drogué pour une séance de baise?! Quoique Zechs a affirmé le contraire...
Ah et puis merde! Mes vêtements doivent être secs. J'arrive à ramper avec peine jusqu'à la salle de bains, nu comme un ver. Mes cheveux détachés retombent autour de mon corps nu comme un rideau traînant par terre. Je me rappelle vaguement les mains de Heero les dénouer.
- Hé, natté! Euh... plus natté! Où tu vas comme ça?
Oh... Zechs est encore là. Le yéti si je me souviens bien. Ah putain, j'ai que ma crinière de cheveux pour me protéger...
- Gênes-toi pas, j'en ai vu des tas.
Je retourne lentement ma tête vers lui. Il est assis sur le lit, tout bien habillé. Le yéti gémissant d'hier n'est plus.
- Tu m'observes depuis longtemps?
- Non, seulement depuis ton réveil. Traumatisant, le Yuy à poil?
Et je rougis. Pourquoi?! POURQUOI?!
Zechs baille et se lève en s'étirant. Il manque de piler sur Heero toujours endormi.
- Sois pas timide. Ça fait une bonne demi-heure que je suis revenu à moi. J'en reviens toujours plus vite que Heero. Lui, il fait des cauchemars sur sa fiancée.
- Pardon?!, que je m'étrangle, toujours agenouillé sur le plancher.
- T'affoles pas, il la déteste. Mais elle s'est fait tuer par sa faute. Accident de voiture alors qu'elle le cherchait. Alors ça le fait chier un peu.
J'arrive pas à rien dire. Je fixe bêtement Zechs qui s'assoit sur un coin du lit et allume une cigarette. Il me regarde et sourit.
- Mariage organisé. Il vient d'une famille riche et sa Relena aussi. Mais il l'endurait à peine, elle et son caractère de princesse. Il s'est même enfui, dans ce trou paumé. Elle était folle du lui par contre.
- Tu parles de ta soeur?, grogne Heero en se redressant sur son séant, sa tête apparaissant près du lit.
Je sursaute. Son regard cobalt plonge dans le mien. Et devinez quoi? Je rougis.
- Ma demi-soeur, grogne Zechs entre deux pouffées de cigarette.
La chambre est déjà nantie d'un épais nuage de fumée. Je hais cette merde.
Et j'ai encore pas mal de choses à apprendre sur Heero et Zechs on dirait... Mais ma tête me fait trop mal pour y penser davantage.
Le regard de Heero descend sur mon torse et plonge sur mes jambes juste assez repliées pour qu'on n'y voit pas trop...
Imaginez la scène; moi, agenouillé au milieu de la pièce, nu, les cheveux en cascades sur mon dos et mon torse et Heero; aussi nu que moi, assis en indien près du lit, quelques mètres en face de moi.
Je fonce dans la salle de bains et claque la porte, juste au moment où Heero détourne vivement le regard et remonte ses jambes contre lui.
Nah, PUTAIN! On vient peut-être de coucher ensemble sous l'effet d'une drogue hallucinatoire, mais je ne me sens en aucun cas plus proche de lui. J'enfile furieusement mon pantalon toujours un peu moite qui traînait sur le carrelage.
Je m'appuie contre la porte et ferme les yeux. Je ne sais pas quoi penser. Je ne sais plus quoi faire. Et j'ai toujours aussi mal à la tête... Je suis un ramassis d'émotions confuses. Un ramassis qui pleure bêtement. J'ai jamais réussi à retenir mes larmes. Et cette fois-çi, je sais même pas pourquoi elles coulent. Je suis complètement perdu...
- Duo?
La voix grave de Heero me fait sursauter. Je sens la poignée tourner; elle effleure mon dos toujours appuyé contre la porte.
- Duo, je peux entrer?
- Ouais, bon, j'vous laisse!, lance la voix de Zechs.
La porte d'entrée claque. Heero soupire Je ne bouge pas, laissant mes larmes couler silencieusement.
Et je ne sais pas pourquoi, mais je me décolle de la porte, juste assez pour qu'elle s'ouvre doucement. Je fais dos à Heero, mais je sens son regard fixer mon dos caché par mon rideau de cheveux, sur mon pantalon descendant bas sur mes hanches.
- Duo...
Il fait un pas dans la salle de bains. Ses doigts m'effleurent le dos, sa main se glissant doucement sous mes cheveux pour se poser sur mon épaule dénudé. Je frémis à son contact.
- Est-ce que ça va?
Je ne répond pas. Les secondes s'étirent; longues, infinies. Je renifle légèrement. Le corps de Heero est presque collé à mon dos. Il a remit son pantalon.
- Tu pleures...
- Non, pas du tout... Je... Je sais pas... Va t'en.
- Qu'est-ce qui ne va pas? Tu sais, je...
- Et maintenant?, que je le coupe d'une voix rauque.
Court silence.
- Alors tu me croyais pas, murmure Heero.
Ses doigts se referment sur mon épaule. Une nouvelle bordée de larmes m'emplit les yeux. Pleurer pour pleurer. Exploser, c'est tout. J'ai été utilisé, pas vrai?
- Duo, tu crois toujours être une simple partie de baise pour moi?
Je ne bouge pas, ne me retourne pas. Je ne veux pas le voir.
- Je te jure, quand je t'ai vu au café, quand ton regard a plongé dans le mien...
Sa voix craque. Il est sincère. Je me retourne lentement. Son regard troublé caresse mes joues inondées de larmes.
- Je... Je t'aime. Je n'ai jamais rien éprouvé de tel avant. J'ai toujours été distant et je ne sais pas comment réagir... et puis je ne veux pas te mettre en danger.
Je baisse la tête et réprime mal un sanglot. Et je me retrouve serré dans ses bras, protégé contre son corps brûlant.
- Je prend du L.S.D. pour m'enfuir de la réalité. J'aurais jamais du t'entraîner là-dedans. Je suis désolé...
Et il ne parle plus. Il me tient serré, au chaud, protégé. Je me laisse aller tout contre lui. Les minutes passent, s'écoulent sans une aucune importance. Il sent bon. Il m'enivre.
- Heero, que je murmure, j'ai aimé ça. Hier soir avec toi. Aujourd'hui près de toi.
Heero relève la tête et plonge son regard dans le mien. Il sourit.
- Laisse-moi t'aider. Prends-moi avec toi. Quand tu t'inquiètes et que tu m'éloignes, ça me blesse encore plus. J'ai entendu hier... avec Zechs.
Heero détourne le regard et secoue lentement la tête. Puis il sourit à nouveau, un léger sourire presque invisible.
- Alors c'est bon. On est partenaires.
Il se penche vers moi et me murmure à l'oreille;
- Tu viens rencontrer Wufei cet après-midi? Le boulot commence.
J'entoure son cou de mes bras. Je suis aux anges. Son souffle caresse ma nuque, me faisant frissonner.
- M-hm, que je répond.
Son regard plonge à nouveau dans le mien. J'ai l'impression de me noyer dans ses yeux.
- T'as les plus beaux yeux du monde, murmure Heero avant de déposer ses lèvres sur les miennes.
C'est presque drôle. Mais maintenant que j'entrouvre la bouche et me laisse guider par ses lèvres, je ne pense plus à rien; je me fond dans l'amour passionné de ce baiser tant espéré.
Il me colle à lui, nos langues se fondent ensemble, nos lèvres dansent et se caressent.
Je l'aime. Je l'aime tellement.
Et maintenant que je suis prêt à croire à son amour, plus rien ne peut me séparer de lui.
Sa bouche me laisse, restant à quelques infimes centimètres à la mienne. Il murmure;
- Ai shiteru.
- Hn...?
Il sourit faiblement.
- Ai shiteru, Duo-kun.
-Hn?
- Je t'aime, qu'il murmure en m'embrassant à nouveau.
Vive le japonais. Je sens que je vais adorer cette langue.
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Enveloppé d'un long manteau noir appartenant à mon Heero, je pousse la porte du bar. Il me talonne et me retient par le bras, me tirant près de lui. Le bar est bondé de gens pas très nets.
- T'éloignes pas. Faut trouver Zechs puis Wufei.
Il passe devant, m'entraînant jusqu'au comptoir du bar. Mon regard curieux est partout; je m'abreuve de tous ces gens habillées de noir, de leurs expressions dures et agressives. J'aimerai pas être parmi eux. Le concert des voix rauques surpasse presque la musique qui accompagne la strip-teaseuse. Donc je ne vois que la tête émergeant du podium, d'ailleurs.
- Dégrouille, il est déjà là, dit Heero.
-Hn?
Oh, il parle à Zechs. On est déjà au comptoir. L'allemand hausse les sourcils en me voyant puis secoue la tête. Un sourire se dessine sur ses lèvres.
- D'accord, j'ai compris. Ton petit copain va braver le danger du trafic de drogues pour toi.
- Hé oh, j'ai besoin de fric, moi aussi!, que je m'exclame.
Que cet imbécile de Zechs se la ferme! Il va finir par convaincre Heero que c'est trop dangeureux pour moi.
- Hé, Trowa! Remplace-moi pour la prochaine demi-heure!, s'exclame Zechs en s'adressant à un grand garçon à l'air impassible, une longue mèche brune lui cachant la moitié de la figure.
Zechs saute sur le comptoir. Je recule, surpris par son geste inattendu. Il a l'air d'un joli poseur, à moitié couché là-dessus! Heero lui prend le bras et le fait brusquement descendre à ses côtés.
- Attire pas l'attention, qu'il grogne.
- Jawolh, captain!
- Allez, on y va. Table du fond. Wufei nous attend. Il veut nous proposer quelque chose.
Et c'est reparti pour une traversée du bar de clodos! Zechs passe devant et son regard est fixé sur les corps de chaque individu du bar, autant les gars que les filles. C'est rien qu'un pervers.
J'aimerais bien connaître la raison de sa venue ici. Il vient pourtant d'une famille riche s'il est le demi-frère de cette Relena. Mais Heero aussi s'est enfui même s'il venait d'une famille prétendument riche... J'en ai beaucoup à apprendre.
- C'était le temps, grogne le chinois en s'adossant sur la chaise. Je sors de mes pensées en le voyant, lui et deux gars taciturnes de son gang à une petite table.
Son regard dur se pose sur moi alors que Zechs et Heero se glissent sur la banquette d'en face. Je reste planté là et j'essaye de sourire.
- Qu'est-ce que tu fous ici?,dcemande froidement Wufei.
- Il travaille pour nous, répond séchement Heero.
Un sourire sarcastique se dessine sur les lèvres de Wufei. Je m'assois avec appréhension près de Heero. Les regards des deux gars taciturnes sont rivés sur moi.
Nah putain... Comment j'ai fait pour m'embarquer dans une merde pareille?!
- Un minus comme toi?, demande Wufei en souriant méchammentr.
- Si on parlait du boulot, réplique froidement Heero.
- Ouais bon. On a besoin d'une certaine sorte de weed. Très forte.
- Et où on va en trouver?, demande Zechs en s'étirant, l'air nonchalant,
- Le chargement est coincé à la frontière.
- On est pas voyageurs, réplique séchement Heero.
- On vous en donne 4000. Dollars U.S. Le chargement en fera pas 1500. Alors comptez-vous chanceux.
Wufei me jette un regard en coin.
- Il vient avec vous?, ajoute t'il.
- Oui, répond Heero pour moi. On est partenaires.
- Alors à 3, ça vous fera presque 850. Ça vaut pas le petit voyage de 6 heures en Greyhound? /autobus voyageur/
- Ok. On va prendre ma bagnole, dit Zechs.
- J'ai pas dit oui, le coupe froidement Heero.
- Tout le chargement est chez Méka, continue Wufei. Entrepôt juste à la frontière.
Oh merde... Oh non... Pourquoi lui? POURQUOI MÉKA?!
C'est le frère de celui que j'ai tué... Lors d'une bataille pour de la cocaine. Il en veut à ma peau!
J'ai du pâlir de trois teintes... Les autres sont trop concentrés sur l'affaire pour me porter attention.
- Les coordonées, dit Wufei en glissant un petit papier plié sur la table, On veut tout ça dans une semaine.
- Bon. On le prend. N'est-ce pas Heero?, insiste Zechs.
Méka... Mais ma vie est vraiment un merdier incomparable! J'ai fui ici pour lui échapper, moi!
- Hn, murmure Heero en se levant.
- Ça veut dire oui, lance Zechs à Wufei.
Le chinois me lance un dernier regard et se lève pour s'éloigner, suivi de ses deux compagnons. Je me lève, l'esprit vidé. J'en peux plus. Dès que quelque chose s'arrange, autre chose empire.
- Je retourne au comptoir!, lance Zechs, On part ce soir. Chez Heero vers 8 heures, d'accord? Faites des bagages pour 3-4 jours!
- Yey, un beau Road-Trip, que je murmure.
Et puis merde. J'ai dit que je braverais tout pour rester avec Heero et je le ferais. Et 850$, c'est pas à refuser.
Je peux tout simplement rester dans l'auto lorsqu'on arrivera à l'entrepôt. Méka ne saura même pas que je suis là. J'aiderais plus à la frontière, c'est tout.
- Ça va?, me demande Heero.
- Hein? Heu, oui.
Si je lui dit, il ne me laissera même plus travailler avec lui, par crainte pour ma vie. Il est pas mal plus protecteur qu'en apparence.
Tiens, on est déjà à la sortie du bar. Je ne vois même plus où je vais.
- Je vais au resto. Une dernière journée de travail avant de démissionner pour avoir un peu d'argent en poche. Et je dois avertir Quatre de mon départ.
- Ne lui parle surtout pas de drogues, ordonne Heero en m'ouvrant la porte. On veut pas se faire pincer.
On est sur le trottoir, près de la porte du bar, exactement au même endroit où Heero m'a embrassé pour la première fois.
- Je viendrais te voir pour un café, dit-il.
Je lui souris.
Heero se penche et m'embrasse tendrement. Ah, au diable Méka! J'ai hâte d'être sur la route avec mon Heero. Il se redresse et me murmure à l'oreille;
- À tantôt, Duo-kun.
J'adore ce nom. J'adore comment il le prononce. Mon premier surnom mis à part natté... Plus qu'un jour ici et je me mérite 3 jours de voyage avec mon beau Heero, pour récolter 850$ C'est génial!
Je préfère ne pas penser à la raison de ce voyage. À ce qui pourrait arriver si on se faisait pincer avec un chargement de drogues rares. Et qu'est-ce que Quatre va penser de mon soudain départ quand je lui dirais, tout à l'heure?
Les lèvres de Heero m'embrassent à nouveau. Et puis au diable tout ça! J'aime et c'est tout ce qui compte. Je veux vivre ma vie à l'instant présent.
Et ses baisers goûtent tellement bons...
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Yey! Je vais finir par mettre un vrai lemon! Et je prévois pas faire de death-fics (ca me déprime trop, lol) Je vais essayer de rentrer un peu de 3x4 dans l'histoire avant le "road-trip"
à bientôt et merci pour vos reviews!!!
