Chapitre 4 : L'histoire se répète
Harry bailla et regarda avec des yeux bouffis les tréfonds de sa tasse en se demandant pourquoi le petit déjeuner devait être si tôt le matin.
« Tu cherches encore des ennuis, Potter ? »
Lever les yeux au ciel requérait trop d'énergie et trop d'effort, alors Harry posa simplement la tasse, éloigna son regard de son café noir et le dirigea vers Drago d'un air morne. Ce dernier était assis à côté de lui et souriait d'un air satisfait.
« Tais-toi et arrête de le déranger, Drago. » Rétorqua Hermione en défendant Harry quand celui-ci ne fit aucun signe de bouger ni dans un futur proche, ni dans un futur plus éloigné, ni dans l'avenir.
« Je suis fatigué. » Déclara Harry soudainement comme si ça expliquait tout, ferait taire Drago et lui assurerait sa tranquillité.
Drago leva les yeux au ciel, « Toi seul peux être aussi fatigué après une longue et dure journée à ne rien faire, Potter. »
Epuisé après ses dernières paroles énergiques, Harry préféra ne pas répondre. De son point de vue, la journée ne semblait pas bien commencer du tout. Il lui avait semblé parfaitement logique de rester éveillé longtemps après l'heure à laquelle il aurait dû dormir. Bien sûr, il avait aussi oublié qu'il devait se lever tôt pour dire en revoir à Ron avant que l'auror ne retourne travailler au ministère. Maintenant deux heures après avoir quitté les cachots, son esprit fonctionnait lentement et il pensait que c'était la rémunération de son corps pour ne pas lui avoir permis de se reposer.
« Est-ce que tout va bien ? » Lui demanda Hermione en le regardant avec inquiétude.
Harry secoua la tête. Ne vois-tu pas que je suis fatigué ? Pourquoi essaies-tu de me faire parler toi aussi ?
« Juste fatigué. » Marmonna t-il en guise de réponse.
« Fais-tu encore des cauchemars ? »
Harry soupira, baissa mentalement les bras et se résigna à l'inévitable, « Je suis resté debout jusqu'à une heure tardive, la nuit dernière. »
« A quel point tardive ? »
« Jusqu'à- » Harry bailla à nouveau et s'interrompit. « Ce que je doive me lever. »
« Tu ne travailles pas et tu restes debout toute la nuit. Nous travaillons et nous devons aller nous coucher. Ca me semble un peu cinglé, si tu me demandes mon avis. » Marmonna Drago.
« Ce que nous ne sommes pas. » Répondit Hermione sans rater un battement.
« Tu es un peu cinglé », Remarqua Harry pour l'aider.
Drago haussa un sourcil et dit avec un sourire désagréable, « Et qu'as-tu fait toute la nuit, Potter ? »
« Ne veux-tu pas dire avec qui ? » Lança Harry dans un rare moment d'esprit, qui, il le savait, risquait de ne jamais se reproduire.
« Harry ! » S'exclama Hermione choquée.
« La vérité sort enfin. » Drago sourit d'un air satisfait.
« Harry…Etais-tu vraiment … ? » Lui demanda Hermione doucement, sa voix faiblissant à la fin.
« Quoi ? Non ! Bon Dieu, avec vous deux, tout est toujours à propos du sexe, hein ? Sexe ! Sexe ! Sexe ! C'est tout ce à quoi vous pensez ! » Harry s'arrêta. Il réalisa tardivement qu'il avait monté la voix pendant sa petite tirade. Il regarda autour de lui et vit que la plupart des professeurs et quelques étudiants assis près de lui, regardaient fixement dans sa direction. Harry rougit et sourit gêné. « Euh…Désolé pour ça. » Il se retourna vers Hermione et Drago, « Vous voyez ce que vous me faites faire ! »
Hermione avait l'air mortifié et Drago riait. « Ca va être une année amusante. » Dit Drago en reprenant contrôle de lui-même. « Si je peux te voir te mettre dans l'embarras tous les jours. »
« Laisse-moi tranquille. » Grommela Harry en se demandant si le sort l'empêchant de transplaner dans l'école pouvait être détourné suffisamment longtemps pour lui permettre de transplaner dans sa chambre. J'ai le sentiment que ça va être l'une de ces journées où je n'aurais pas dû me déranger. Severus, remarqua Harry avec énervement, avait été absent toute la matinée, crétin, grimaça Harry à la chaise vide devant lui. Qu'as-tu de si spécial que tu puisses dormir ?
En y repensant, une fois qu'il eut éclairci son esprit confus et se soit efforcé à plus de cohérence, Harry sut que ça en valait la peine. L'occasion de discuter avec Severus quand il n'était pas sarcastique et insultant était si rare, qu'Harry n'en avait jamais profité autant qu'il l'aurait voulu. Il ne savait pas pourquoi Severus avait baissé ses murs pour simplement être, la nuit dernière, mais il en était extrêmement reconnaissant. Peut-être a-t-il commencé à me faire confiance, pensa Harry en jetant un coup d'œil à la nourriture dans son assiette à laquelle il n'avait pas encore touché. Peut-être que les choses vont finalement commencer à changer.
« Le courrier est arrivé. » Annonça Hermione en donnant un coup de coude à Harry pour attirer son attention.
Un hibou volait effectivement dans sa direction et il avait l'air d'avoir une enveloppe pour lui. Il fonça en piquet et lâcha l'enveloppe dans les mains tendues d'Harry et s'envola plus loin.
« Plus de fans, Potter ? »
« Une autre invitation pour une rencontre de mangemorts anonymes ? » Répliqua Harry en regardant l'enveloppe que tenait Drago.
« Idiot. »
« Crétin. »
« Vous régressez encore, les enfants ? » Leur demanda Hermione en les regardant avec des yeux noirs.
« Désolé m'man. »
« De toute façon, » Harry regarda l'enveloppe avec curiosité puis la tourna pour lire le recto, « Je me demanda qui…Oh, h2 ! C'est une lettre de Kevin ! »
« Oh merveilleux, Kevin ! » S'exclama Drago sarcastiquement avant de demander hargneusement, « Et qui est-ce ? »
« Un ami de l'université. » Répondit Harry en levant les yeux au ciel en regardant Drago. « Et de qui est la tienne ? »
« Ma mère. » Répondit Drago. Son ton indiquait qu'il le prenait pour un idiot sans cervelle. « Comment un moldu sait-il comment fonctionne la poste sorcière ? »
Harry lui mit l'enveloppe pratiquement sous le nez, « Vois-tu le timbre dans le coin ? »
« Presque. Peut-être que si tu la reculais un peu… »
« Je leur ai donné une adresse pour qu'ils puissent m'envoyer du courrier s'ils veulent me joindre. » Explique Harry.
« Il y a un relent de corruption la-dessous. Tu as impliqué quelqu'un d'autre. Je doute que tu aies pu monter ça tout seul. »
« Merci pour ta confiance, Drago. »
« Alors Potter, qui est ton partenaire en crime cette fois ? »
« Ca pourrait bien être Sirius. »
« Tu conspires encore avec des criminels, Potter ? »
Harry leva les yeux au ciel. Il était trop tôt pour se disputer avec Drago au sujet de son parrain. Il n'avait pas vraiment voulu compter sur l'aide de Sirius, mais l'été touchait à sa fin et ses amis moldus insistaient pour qu'il leur laisse une adresse pour rester en contact. Harry se rendit compte qu'il avait besoin de faire quelque chose. De manière assez surprenante, c'est Severus qui lui avait suggéré d'en parler à Sirius. Ce dernier vivait dans une ville moldue depuis qu'il avait été disculpé. Après en avoir discuté avec son parrain, ils s'étaient mis d'accord sur un système : ses amis enverraient les lettres chez Sirius qui les lui retournerait.
« Alors, que veut-il ? » Lui demanda finalement Hermione. On aurait dit qu'Harry n'allait jamais l'ouvrir.
« Je ne sais pas. » Harry ouvrit l'enveloppe et retira les feuilles de papiers qui constituaient la lettre.
Salut Harry,
Comment les choses se déroulent-elles en Angleterre ? As-tu du boulot ou t'es-tu inscrit à l'université pour obtenir un autre diplôme ? Où vis-tu ? Et, plus important, que se passe-t-il avec Severus ? Est-il avec toi ? Avez-vous fini de vous tourner autour et avez-vous déjà baisé ?
Harry cligna des yeux et ramena la feuille contre sa poitrine pour éviter qu'Hermione ou Drago ne lisent par-dessus son épaule. Un regard furtif dans leur direction révéla qu'il n'avait rien à craindre. Hermione était retournée à son petit déjeuner et Drago regardait fixement les étudiants, il essayait apparemment de les intimider. Sa lettre intacte sur ses genoux. Tu n'as pas encore appris l'art subtil du tact, hein Kevin ?
Je m'explique : avez-vous finalement discuté de vos sentiments et de votre attraction mutuelle de façon mature ? Et avez-vous déterminé la meilleure marche à suivre afin de décider de ce que vous avez l'intention de faire dans le futur ? Et avez-vous décidé quelle relation vous souhaitez former ? Ben lit par-dessus mon épaule pendant que j'écris et dit que je suis un 'connard sans cerveau'. (Merci Harry de lui avoir appris ces nouvelles expressions colorées) et que je devrais recommencer ma lettre et de prétendre au moins d'avoir un semblant de tact. Le téléphone sonne. Il est parti alors je vais pouvoir dire tout ce que je veux. J'aurais dû lui faire remarquer dès le départ que c'est ma lettre et que s'il veut être Monsieur Tact, il n'avait qu'à écrire sa foutue lettre lui-même.
Tout va bien ici. Je pourrais écrire dix pages et te donner tous les détails ou je pourrais simplement te les donner en personne. Devines où nous allons dans deux semaines ?
Harry regarda fixement la lettre, avec une expression proche de l'horreur absolue.Oh non, non, non ! Vous ne pouvez pas venir ici ! Vous ne pouvez pas !
Ouais, tu as bien deviné (ou sinon, tu n'as qu'à faire comme si, je ne le saurai jamais) : Angleterre !
NONNN !
Le nouveau boulot de Cate ne commence qu'à la fin du mois, j'ai terminé mon mémoire grâce à Internet, je peux donc rester avec Ben pendant qu'il va dans sa nouvelle école et qu'il a du temps de libre. Donc, nous avons tous les trois décidé que nous n'avions rien de mieux à faire que de passer une semaine avec notre vieux copain Harry, (qui je le remarque ne nous a pas ENCORE écrit).
Nous séjournerons à Londres, mais je ne sais pas encore où. Une fois que nous aurons arrêté nos projets, je t'enverrai le nom et l'adresse que nous avons choisis pour que tu puisses venir nous voir. Et tu viendras. D'accord Harry ? Nous serions venus directement te voir, mais puisque tu es Monsieur Mystère et que tu ne nous as pas dits où tu travailles, tout ce que nous pouvons faire est te laisser venir à nous.
Ben vient de raccrocher et me dit de me dépêcher de finir ma lettre. Je t'enverrai l'adresse en temps voulu. Ben te dit « salut ».
Prends soin de toi. Nous nous verrons dans deux semaines.
Kevin.
Merde. Après avoir fini de lire la lettre, Harry continua à la regarder fixement, d'un air absent, avec l'espoir illogique que s'il la regardait suffisamment longtemps, les lettres finiraient par former d'autres mots, n'importe quels mots, du moment que ceux de cette nouvelle changent : ses amis viennent lui rendre visite. Très, très mauvais.
Pour n'importe qui d'autre, ça aurait été une bonne nouvelle. Mais personne ne connaissait mieux que lui ses amis moldus. Le scénario se déroulait dans son esprit comme un film, alors qu'il continuait à regarder le vide devant lui. Tout irait bien jusqu'à ce qu'ils lui demandent où il travaille et où il vit. Et là, les ennuis commenceront. Les emmener à Poudlard n'était pas une option, et Harry n'avait pas d'autres contacts dans le monde moldu avec qui il pourrait s'arranger et prétendre une semaine, être comme ses amis. La grande amitié qui le liait à Kevin et Ben depuis des années, lui avait montré quels étaient les tics des deux Américains. Il savait que s'il n'allait pas les voir, ils viendraient le chercher. Avec la farouche détermination et la persévérance de Kevin sur tous les sujets auxquels il ne devrait pas toucher, et avec son manque de chance, ils seraient capables de trouver Poudlard et les sorts de dissimulation pourront bien être maudit. Je dois aller parler à Severus. Peut-être saura-t-il ce que je dois faire.
« Severus, tu ne vas pas le croire. Enfin, je ne sais pas, peut-être le croiras-tu. » Amorça Harry en ouvrant la porte du bureau de Severus et en entrant à l'intérieur. « J'ai reçu une lettre de Kevin aujourd'hui » Continua-t-il en fermant la porte. Il se retourna. « Et il dit que… » Il s'arrêta au milieu de sa phrase quand il prit conscience de la scène devant lui. « Severus, est-ce que tu vas bien ? »
C'était une question rhétorique. Severus n'avait pas l'air bien du tout. En fait, si Harry ne se trompait pas, il ressemblait à ce qu'il était, des années auparavant, quand Harry était encore étudiant. Ses yeux étaient vides et froids, son visage inexpressif. Harry eut l'impression de couler quand ils se regardèrent, chacun d'un côté du bureau. Son impression empira quand Severus prit la parole.
« Y'a-t-il une raison pour que vous débarquiez ainsi dans mon bureau comme un animal enragé ou est-ce simplement ma merveilleuse chance qui me vaut d'être gratifié par votre présence alors que je ne l'ai ni demandée ni désirée ? » Claqua Severus en regardant Harry avec tout le dégoût et la haine dont il avait fait preuve des années plus tôt.
Harry déglutit difficilement. Il avait l'impression d'être dans une réalité déformée, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose, il avait été envoyé dans un monde alternatif dans lequel les deux années qu'il avait passées avec Severus n'était jamais arrivées et que tout était comme avant. « Qu'est-ce qu'il y a Severus ? »
« Votre faible esprit doit vous faire défaut. Qu'est ce qui vous permet de présumer que nous sommes suffisamment proche, pour que je puisse, ne serait-ce que considérer partager mes potentiels problèmes avec vous ? » Rétorqua-t-il acide.
Quelque chose sonne terriblement, terriblement faux ici, pensa Harry en regardant Severus avec stupéfaction. Il ne s'était absolument pas préparé à cela en descendant aux cachots. Il était préparé à la personnalité acerbe de Severus, mais pas à retrouver l'homme haineux qu'il fut autrefois ; Harry n'avait jamais pensé à cette possibilité.
« Très bien, écoute, » Commença-t-il lentement comme s'il parlait à un animal sauvage acculé. « Il se passe quelque chose. J'aimerais t'aider à résoudre et à traverser, quoi qu'il se passe.
Un sourire méprisant étira les fines lèvres de Severus, « Vous pouvez 'm'aider' en faisant demi-tour et en ne revenant plus dans mon bureau, mes cachots et dans une grande mesure dans ma vie. »
Je dois changer de tactique. Le sentiment de choc et de confusion qu'il avait ressentie en recevant une salutation si glacial, si on pouvait appeler ça une salutation, était en train de se transformer en douleur. Avant de se laisser aller, Harry était déterminé à connaître la raison d'un changement de comportement aussi brutale que bizarre. « Je partirai quand tu m'auras dit ce qui se passe. » Répondit-il avait un léger avertissement dans sa voix.
« Je te connais assez bien pour savoir que chose a précipité cela. Je mérite mieux que d'être traité comme un enfant. »
« Je ne te dois rien, Potter. N'essaie pas de surestimer ton importance aux yeux des autres. »
« Quand je suis parti ce matin, tout allait bien. Et maintenant, quelques heures plus tard, tu ne supportes plus d'être dans la même pièce que moi ? Non, Severus, je crois que tu me dois une explication. » Insista Harry. Arrête de me repousser. Je pensais que tu avais compris que tu ne pouvais pas me repousser.
« Si ça peut te faire partir loin de ma vie, très bien, mais j'avais espéré que tu serais assez intelligent pour comprendre par toi-même et m'épargner la déplaisante perspective d'avoir à endurer ta stupide compagnie. Eh bien, peut-être que l'espoir est un printemps éternel. » Soupira Severus pour lui-même, en ayant l'air pour tous, d'une sorte de martyr tragique.
C'est un acte. Ca doit être un acte. Ca ne peut pas être réel, pensa Harry en regardant Severus fermer le livre qu'il était en train de lire quand Harry est arrivé. Les yeux froids de Severus rencontrèrent ceux d'Harry.
« C'était presque un voyage d'amour propre, » Dit Severus, très content de lui, « Albus m'a demandé de me lier d'amitié avec toi, de faire en sorte que tu me fasses confiance pour que tu retrouves la mémoire. Et c'est ce que j'ai fait. Et j'ai fait du bon boulot, je dois le dire. »
« Bien joué Severus. » Harry avait retrouvé un peu de confiance en lui. « Mais tu devras faire mieux que ça. Tu serais parti, si ça n'avait été qu'un acte. Après la mort de Lucius, tu ne serais pas resté. »
« Je suis resté, Potter, jusqu'à ce qu'Albus me rappelle. Je n'ai réellement compris le travail qu'il m'avait confié qu'en revenant à Poudlard, après avoir eu l'opportunité de lui parler en personne. Pour éviter qu'un autre fou radoteur réussisse où tous ont échoué, je suis resté derrière. Albus ne voulait pas risquer de te perdre à cause d'un autre Seigneur Noir en puissance, pas après tous les ennuis qu'il a eus avec Lucius. » Severus haussa les épaules, indifférent. « Nous sommes revenus maintenant. Albus a son précieux petit héros. Et moi Potter, je suis libre de redevenir moi, pas l'ami que fabriqué, désigné à te manipuler pour que tu lui fasses confiance. »
Harry comprenait, il devait bien l'avouer. Mais il ne pouvait pas réconcilier l'homme avec lequel il avait passé ces deux dernières années et celui qui était devant lui. Ca ne pouvait pas être totalement un acte. Pas tout le temps, pas pendant deux ans…Si ? Il ne pouvait pas nier la manière dont Severus le regardait. Harry espérait que Severus était en colère à cause d'un autre problème qui concernait un sujet totalement différent, mais il ne pouvait nier la haine qui brillait dans les yeux froids de Severus, « Mais tu… » Harry essayait encore de nier mais se tut quand Severus fit un geste impatient de la main.
« J'ai été un mangemort, pour une raison, Potter, un très bon mangemort en fait. Je suis un acteur, un maître du mensonge. Et toi apparemment, tu es un fou crédule. » Le sourire cruel et froid revint. « Retourne avec tes petits amis. Retourne vers Weasley et Granger et tes pathétiques petits moldus et laisse-moi en paix. Ces deux dernières années ont été les pires que j'ai eu à endurer. Je t'ai détesté depuis ton arrivée à Poudlard, Harry Potter et je continuerai à te haïr jusqu'à ce que tu partes. »
Harry ne put que dévisager en silence le maître des potions, qui retourna son attention sur son livre. Une minute s'écoula et Severus le regarda à nouveau quand il vit qu'Harry était toujours là. « Ote-toi de ma vue, Potter. Je n'ai plus rien à te dire. Et je préférerais ne jamais te revoir. »
C'est vraiment ce qu'il veut. La réalité balaya Harry. C'est vraiment ce qu'il veut. Quand il eut fini de parler, Severus reprit son livre, comme s'il n'était plus conscient de l'existence de Harry. Il se tint là, encore un moment, trop choqué pour bouger. Il avait le sentiment que tout lui avait échappé des mains sans qu'il en ait conscience, comme s'il avait ouvert la main pour regarder un bijou pour finalement se rendre compte qu'il l'avait perdu. Blessé et confus, il savait qu'il ne pouvait rien fait d'autre, alors Harry se retourna et sortit du bureau de Severus. Il ne se retourna pas une seule fois.
