Moui, je sais, je sais, j'ai énormément de retard (et encore, je n'avais promis aucune date, mais bon...). Pour excuse, je peux mentionner un BAC blanc (qui n'est négligeable) et pis... et pis un chapitre difficile à écrire puisqu'il ne s'y passe rien ! Je pose le décor, un bout du personnage principal, etc... Et ça, ce n'est pas mon fort. Mais avec les vacances qui sont là, je vous promet que le prochain sera posté plus tôt.

Et puis je voudrais envoyer un grand merci à ma Correctrice-Officielle-En- Chef : le-dodo-na-jamais-froid, ma p'tite sœur par auto décision.

Mais avant tout : les réponses à vos reviews, mes R² :

- Lululle : salut toi ! merci, je suis contente de te revoir ici et j'espère te revoir encore d'ici la fin, lol !^^

- ptite elfe : Bon alors, en reprenant dans l'ordre les interrogations de ta review, ça donne : "Non" ; "ça dépend de ce que tu entends par 'monstrueux'" ; "j'vais pas te le dire" et la même réponse pour la suivante. Ne t'énerve donc pas... j'ai promis que ce ne serait PAS une fic dramatique : mon côté fleur bleue m'oblige à faire gagner les gentils et perdre les méchants. Bisous.

- DW : euh... le chapitre 3 est là... en fait c'est le chapitre 1, mais la page 3... enfin t'as compris... et non, tu te plaint pas. Je vais pas te dire qui est enterré, mais c'est moi qu'écris et je te donne ma parole que je serais gentille, d'accord ? Bisous à touâ.

- Lee-NC-Kass : Ah... la grande question : qui est mort ?! Logiquement, quelques points du prologue devraient être éclaircit par ce chapitre, mais il faut les chercher ! et relève-toi, j'ai promis une happy-end, juré !^^

- miss serpentard : Voui, je fais une nouvelle fic. Moins régulière que les deux précédentes, mais une nouvelle fic quand même. Oui, la citation du prologue, je l'ai prise dans les Mauvaises Nouvelles de Nicola (hiiiiiiiiii). J'ai adoré le bouquin, je l'ai dévoré ! Mais c'est pas de Berl, c'est de Salinger (tu connais la chanson ^^). Ici c'est une citation de personne, je n'en trouvais pas qui convenait. Peace love and sex, rien qu'à touâ !^^

- Yunafab : Dans un sens, oui, ça fait partie du futur... mais dans le seconde partie, ça fera partie du passé... Je continue à écrire, ne t'en fait pas pour ça. Merci, et bisous.

- Origine : Merci, je suis contente que ça te plaise. Que va-t-il se passer ? Tu le sauras bien plus tard. Qu'a-t-il bien put se passer ? Ca, tu vas bientôt le savoir, hé hé hé... à plus !^^

- Yuki-san : Alors ? Le pot de Nutella a-t-il fait tes devoirs ? (ma grande question, paske le mien ne fous absolument rien à la maison !). Qui est-il ? hé hé, devine... Elle ? oh non, pas déjà... le Mort ? niark niark niark... l'Irlandais ? bin le seul irlandais connu de JK Rowling. La couleur des chaussettes de Hannah Abbot ? Rouge. C'est mon premier UA. Tes compliments m'ont fait super plaisir, merci, merci, merci. Ce chapitre te décevra peut-être parce qu'il est moins soigné, mais j'ai eut du mal à l'écrire. Mon rythme de parution ? Et bien d'ici les vacances d'été, irrégulier. BAC est ma raison, et elle n'est pas négligeable. Après ce sera plus simple pour moi d'écrire et je serais plus régulière. Fanfiqueur, un métier ? J'aimerais bien, mais je doute qy'on accepte de me payer pour ça !^^ Merci encore et gros bisous à touâ.

- Lythanie : Ouais, Lythanie, le retour !^^ Alors c'est ça que tu veux comme surnon ? La-fidèle-Lassy-de-Cacile-c'est-à-dire-Mouâ ?!^^ C'est quoi "Cosmétique de l'ennemi" ? (tu en parle dans ta review, avec Amélie Nothomb). bien sûr que tu sauras qui étais dans le cimetierre... mais pas déjà, non, pas déjà !^^ bisous à toi.

- Enyo 85 : Salut à toi, ô GASECDMFAM ! (c'est pour faire plus court). Hé hé hé, comme d'habitude rien ne t'échappe et je vois que tu as déjà bien des idées sur les personnages du prologue... idées qui vont sûrement se renforcer avec ce chapitre. Pas de problème pour la suite de ta fic sur D/S, moi aussi mes vacances ne commencent que ce soir ! (youpi). Gros bisous à toi et à Jenalie.

- Orlina : Enchanté, très chère nouvelle-revieweuse-attitrée-de-cette-fic. Merci de me faire confiance, j'espère seulement que je ne te décevrais pas. Je suis contente que tu ais aimé Je te Hais, et j'espère que tu aimeras celle-ci tout autant. Bisous à touâ.

- Ambre : Non, en fait dans le prologue on sait rien. Je sais. C'est fait exprès. Pas pour faire haïr l'auteur (pauvre de moi), mais pour... ben... garder le suspens ! Voici le chapitre 1. I kiss you too.

- La magicienne d'Oz : Coucou, toi ! Voui, ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vue. Mais si toi, tu tardes un peu pour tes reviews, moi je tarde beaucoup pour mes fics (ce qui est plus grave et impardonnable, oui, je sais). Merci de me soutenir, merci d'aimer mes « écrits » comme tu les appelles. Merci à toi. Gros bisous !^^

- Atalante : Prologue mystérieux ? ouais, j'suis contente de moi... mais pas pour le temps entre le prologue et ce chapitre qui, je sais, s'est assez étiré. Merci pour ta review, bizz.

- Le-dodo-na-jamais-froid : Salut p'tite sœur ! Et voilà, ta toute première R². Enfin presque paske je t'en avait fait une dans Je te Hais alors que tu ne m'avais pas posté la moindre petite review. Donc je répond ici à tes 2 reviews, qui, je dois l'avouer, snt les plus longues que j'ai reçues. Tu remarqueras que j'ai tenue compte de tes remarques, et corrigé mes fautes. Non, je n'ai pas put poster ce chapitre avant. Hier soir, j'ai dût aller chez ma grand-mère (en famille) pour confier le cochon-d'inde de ma sœur (tu comprends ainsi à quel point c'était important d'y aller tous ensemble) [ton ironique, bien sûr] et comme les vieux sont toujours très bavards (fait gaffe, je t'envois trois virus par mail si tu me dis que c'est un trait de famille !) on est donc pas rentrés avant 22h30. A partir de cette heure-ci, je ne peut plus utiliser que mon vieil ordinateur, qui n'a pas de son, qui n'a pas de souris et qui n'a pas internet. Alors évidemment... Il est actuellement 0 : 06 à ma montre. Au passage, ça me fait que 17 review pour un prologue. Donc t'as intérêt à me poster tout plein de review, même sur d'autres noms si ça t'amuse... de toute façon tu n'as que ça à faire !^^ Mais par pitié, pas de chanson ! Gros bisous à touâ !

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Je m'excuse encore pour le retard. Et pis je vous souhaite une bonne lecture !

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chapitre 01 . "A moitié pierres, à moitié fer."

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8 novembre 1997.

Le léger crissement des pneus brisa le silence qui les enveloppaient depuis près d'une heure, silence monotone et bercé par le bruit du moteur. Ils s'arrêtaient. Mais le moteur ne fut pas coupé. Ils passaient sûrement un contrôle.

Il profita de cet arrêt pour essayer de voir à travers la vitre un peu trouble quelque signe familier, quelque chose à quoi il aurait put se raccrocher. Mais il ne distingua que de vagues silhouettes, des ombres mouvantes, obscurs personnages sans formes. Ou peut-être était-ce à ses yeux que tout paraissait plus sombre. Qu'importe.

Le véhicule avança à nouveau et son regard retomba sur ses pieds. Trois paires de chaussures occupaient l'espace. Deux autres personnes. Deux personnes qu'il ne connaissait pas. Deux personnes qu'il n'avait jamais vu avant aujourd'hui. Face à lui, une fille, d'une vingtaine d'années, assurément plus jeune que lui, des cheveux bruns coupés courts, parsemés de mèches rouges, et ébouriffés autour d'un visage fin marqué de pommettes s'ayantes. Peut-être était-ce à cause de son espèce de grande tunique beige et rouge, mais elle paraissait très mince, presque maigre. Il se demanda un instant si les menottes étaient assez étroites pour ne pas laisser échapper ses poignets osseux. Elle avait dût faire des années de danse et de gymnastique... cela expliquerait aussi sa très faible poitrine. Il n'était pas du genre à fixer son regard sur les formes des filles, mais sa tunique tombait si librement sur son buste...

C'était peut-être aussi ce qui la faisait paraître si jeune. Elle lui rappelait certaines jeunes filles de l'université qui travaillaient la nuit pour payer leurs études ou arrondir les fins de mois. Tout le monde n'avait pas la chance d'avoir papa et maman pour payer leur indépendance. Lui-même avait dût se trouver un petit boulot dans un cinéma pour se payer un appartement avec des amis. Soixante mètres carré pour quatre personnes, c'est assez étroit, mais comme ils n'étaient pas souvent en même temps dans l'appartement... Et puis il préférait encore ça à la petite chambre exiguë que lui avaient laissé son oncle et sa tante... il songea que dès ce soir, il aurait bien moins confortable.

Il espérait seulement qu'il aurait une cellule individuelle. Il avait entendu tellement d'horreurs sur ce qu'il pouvait se passer en prison. Surtout celle-ci ! Il devait y avoir des... des psychopathes, et même des... des criminels ! Ils n'allaient pas le jeter pas comme ça dans cette prison, n'est-ce pas ? il devait y avoir plusieurs bâtiments. Cette fille, face à lui, aurait forcément une cellule différente de celle des hommes...

Elle n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'ils étaient partis. Pas plus que lui. Sans doute se préparait-elle au nouvel univers qui l'attendait. S'il pouvait appeler ça un univers... En fait, comment pouvait-il appeler ça ? Une injustice... pour lui tout du moins. Une injustice... un complot plutôt ! Un coup monté ! Cet afflux de preuves, des témoins qu'il n'avait jamais vu... Lui, à la tête d'un trafic de drogues ?! Il n'avait jamais touché à cette saloperie... enfin une fois, un petit pétard en terminale, c'était pas de la drogue ! Alors diler, c'était vraiment de la connerie ! Et encore, ils avaient voulu le prendre pour trafic d'armes aussi !

Une erreur ? Il n'y croyait plus depuis le début de son premier procès. Parce qu'il avait eut droit à plusieurs procès. Des preuves nouvelles qui s'ajoutaient, des témoins qui disparaissaient ou finalement se rétractaient... mais ceux-là n'avaient guère d'importance puisqu'ils semblaient aussitôt être remplacés. Il aurait pris ça pour une comédie si la situation n'avait pas été si dramatique. La seule chose que lui avait apporté toute ce cauchemar, c'était de voir son nombre d'amis partir en chute libre et s'écraser, au mieux, à des titres de 'vagues connaissances'. Le genre "Hum oui, j'ai dût croiser ce type une fois dans ma vie. Je bosse avec lui tous les jours mais je vous assure que je ne lui parle jamais ! En fait, je ne le connais pas plus que ça, vous savez..."

C'est dans les moments difficile qu'on reconnaît ses vrais amis. Et il pouvait aujourd'hui affirmer qu'il en avait beaucoup moins qu'il aurait pensé. L'hypocrisie des gens... ça vous remet immédiatement les deux pieds dans la réalité de votre vie. D'un autre côté, il ne pouvait pas vraiment en vouloir à certaines personnes de ne pas se mouiller dans ce genre d'affaire. On a tous des petits trucs à cacher, non ? Et puis remuer des cendres, chez certains, c'est plus douloureux qu'on peu le croire. D'ailleurs, lui-même avait cru halluciné quand les Dursleys avaient débarqués au procès. Presque dix ans qu'il ne les avaient pas vu... en fait, depuis qu'ils l'avaient foutus dehors, le jour de ses dix-huit ans. Un "Joyeux anniversaire ! Tes valises sont dans le couloirs." et il était sur le palier. Bien sûr, ça peut sembler drôle, et il en avait déjà rigolé avec des amis, plus tard, mais sur le moment, il n'avait vraiment pas eut envie de rire. Seul, à la rue, un 31 juillet 1988, deux mois avant d'entrer à la fac... non, il n'avait pas trouvé ça comique.

Finalement, il avait trouvé asile chez Suzanna Evertown. Ses parents étaient partis un mois en Grèce et elle avait accepté avec joie de "garder" la maison (ça faisait seize ans qu'elle allait en Grèce à chaque été, et même si lui aurait tué pour pouvoir y poser un pied, la jeune fille ne voulait plus en entendre parler). Il avait donc passé presque un mois chez Suzanna, le temps qu'il se trouve un p'tit boulot et qu'elle accepte de lui louer une chambre dans sa maison trois fois trop grande pour une fille unique. Et puis il avait cherché un logement étudiant, et puis Dean Thomas avait voulu se la jouer autonome aussi et avait quitté le nid familial, imité par Wilson Wright, et enfin Lee Jordan qui les avait rejoins trois mois plus tard, après s'être fait jeté de l'appartement de sa copine, de trois ans son aînée. Bref, en janvier 1989, ils étaient tous les quatre plus ou moins installés dans leur morceau d'appartement, coincé au premier étage d'un bâtiment voisin du campus.

Janvier 1989... presque neuf ans qu'il avait commencé à être "libre"... pour finir ici. Une vie à tourner en rond ? Peut-être... mais il n'aimait pas croire à l'idée du destin. Il n'aimait pas cette image d'une vie déjà toute tracée pour lui, et dont il ne pourrait s'écarter. Ca donnait une impression de piège, d'impuissance, de prison... Il retint un rictus amer. On ne pouvait pas dire qu'il aurait beaucoup de libertés maintenant !

Son regard retourna sur la jeune fille. Il ne savait pas pourquoi elle avait été condamné. Il n'était pas sûr de vouloir le savoir. Elle n'avait pas l'air méchante, ou folle... mais ne dit-on pas que les pires assassins sont ceux qui ont un visage d'ange ?

Etait-ce mieux de savoir ce qui l'attendait ? l'exactitude du cauchemar ? Ou bien valait-il mieux se bercer encore un peu d'illusions, ne pas réaliser encore l'ampleur de ce gouffre qui lui tendait les bras.

Le fourgon s'arrêta et le moteur s'éteignit. Il entendit des paroles sans chercher à les comprendre. Un bruit métallique raisonna une seconde, et les doubles portes du fourgon s'ouvrirent. La personne qui se tenait à sa droite et qui avait fait le voyage avec eux, un homme d'une quarantaine d'années, se leva et entraîna la jeune fille. Elle se dégagea de la poigne de l'homme d'un coup d'épaule.

- Je sais marcher toute seule, ne pose pas tes sales pattes sur moi, grogna- t-elle d'un ton insolent.

L'autre la poussa dehors sans ménagement.

- Feelgan, Alison, annonça une voix mécanique, grave, presque blasée.

- Ouais, ouais, c'est moi, râla la jeune fille.

D'où Il était assis, Il vit deux hommes en uniforme bleu sombre l'emmener. L'homme qui avait voyagé avec eux se tourna alors vers lui.

Comme dans un état second, il se leva, faisant glisser sur sa peau le métal froid qui entourait ses poignets. Il descendit du fourgon et cligna des yeux face à la lumière du jour déclinant. Les jours devenaient de plus en plus courts, il devait déjà être quatre heures passés.

Autour de lui, une dizaine d'hommes le regardaient d'un air méfiant et attentifs, comme s'il allait se jeter sur quelqu'un. L'un d'eux tenait une feuille de papier gris imprimé entre les mains et pris la parole, de la voix monocorde qu'il avait entendu quelques instants plus tôt. Une voix qui lui rappela celle du juge qui l'avait condamné. Le condamnait-on une seconde fois ?

- Potter, Harry.

Il cligna des yeux. Oui... oui, c'était son nom. C'était lui. Ici. Il hocha mécaniquement la tête, incapable de prononcer le moindre mot.

Une poigne de fer lui saisit les bras, l'entraînant plus loin. Cette secousse sembla le réveiller. Il sentit son coeur s'affoler, son regard tournant frénétiquement autour de lui, cherchant quelque repère, à quoi il aurait put se raccrocher... Il ne rencontra que les hauts murs de béton d'une grande cour.

Grande cour qui comportait quelques bâtiments bien symétriques, des gardiens armés, des chiens et quelques fourgons. Il ne semblait y avoir que deux passages pour entrer ou sortir de cette cour. Et ces deux passages étaient des grandes portes blindées à doubles battants, encadrées par deux tourelles fixes, surplombant toute la cour, où se relayaient des gardes.

Deux hommes en uniformes le firent entrer dans l'un des bâtiments, le dernier sur sa droite. Harry passa une première porte métallique noire, puis une seconde, et longea un couloir aussi froid que les hommes qui l'emmenaient, et qui l'arrêtèrent devant une sorte de comptoir. Derrière le comptoir, une femme à l'aspect sévère lui demanda de lui donner tout ce qui était bijoux, montres, lunettes...

Il dévisagea la femme un instant. Oter ses lunettes ? Mais... il était myope comme une taupe ! Il n'était même pas sûr de pouvoir distinguer une porte sur un mur. Et puis, il n'y avait pas que ça... Il portait des lunettes depuis l'âge de sept ans. Il s'y était habitué à ces verres sur son nez. Il ne pouvait pas s'en détacher, c'était ses yeux !

- Je... je peux garder mes lunettes ?

Sa première phrase. Ici. La première fois qu'il ouvrait la bouche depuis qu'il avait quitté Manchester. et c'était pour demander s'il pouvait garder ses lunettes. Pathétique.

On les lui laissa. Parce qu'il était franchement myope, et parce que son "cas" l'autorisait. Harry ne savait pas vraiment s'il devait en être soulagé ou s'inquiéter. Il choisit d'être soulagé. Il aurait tout son temps pour s'inquiéter : il ne ferait que ça... au mieux.

La femme rangea ses effets personnels dans un petit coffre et lui tendit un petit tas de vêtement. Un uniforme. Gris sombre. Une petite voix sarcastique dans son esprit lui souffla que c'était pour être assortis à ses jolis bracelets. Un des deux hommes le poussa en avant pour qu'il poursuive sa marche dans le couloir. Ils le firent entrer dans une pièce fermée, de la taille d'un bureau. Mais elle ne comportait pas de bureau. Seulement une table carrée, de métal froid et une chaise. Harry songea un instant avec effroi qu'ils allaient le torturer. Mais les deux hommes se contentèrent de se placer de chaque côté de la porte en lui ordonnant de se changer, après lui avoir détaché ses menottes.

Une petite voix dans l'esprit de Harry sursauta. Devant eux ?! Puis il se repris. Bien sûr devant eux. Ils voulaient être sûr qu'il ne cache pas d'arme avec lui. Il avait déjà été fouillé avant de monter dans le fourgon. Il l'était à nouveau ici. Charmant. Lui qui se considérait comme quelqu'un de relativement pudique...

Il laissa donc ses vêtements d'Anglais moyen pour un simple uniforme gris, composé d'un maillot de corps, d'une chemise, d'un pantalon et d'une paire de chaussures, dont il ne songea même pas à s'étonner de la bonne taille.

Harry ressortit donc de la pièce en uniforme, ses jolis bracelets à nouveau en place, encadré de ses deux gardiens, qui 'confièrent' ses vêtements à la femme qu'il avait vu à l'entrée. Puis un autre type munit d'une grande liste de papier gris imprimé énonça ce qui lui sembla être sa cellule :

- Elément numéro 0897. Bâtiment B, numéro 18.

Magnifique. Un animal pour l'abattoir ne devait pas recevoir plus de considération. Un numéro de série, un code barre peut-être ?! Harry fut reconduit dehors, toujours bien surveillé. Un des hommes détacha un talkie- walkie de sa ceinture, demandant qu'on lui ouvre LA porte. Un grésillement s'en suivit. Harry fut conduit devant l'une des deux grandes portes blindées. Il leva un regard sur l'une des deux tourelles qui encadraient ladite porte.

Un crissement métallique raisonna et un des battants s'ouvrit. Celui de droite. Harry resta immobile, comme si on venait de lui ouvrir les portes de l'enfer. Ce qui n'était pas si éloigné de la vérité. L'homme en uniforme à sa gauche le poussa en avant. Harry se retint de protester.

Ils entrèrent dans une grande pièce qui s'étendait par sa droite et par sa gauche, affichant trois longues tables munis d'un peu plus d'une vingtaine de chaises chacune. Le réfectoire ? Une porte métallique s'ouvrait sur le mur du fond à droite, au bout d'une première table, qui longeait une série de ce qui semblait être des bureaux. Mais ce n'en était sûrement pas. Pas ici. Des parloirs sûrement. Une seconde porte s'ouvrait sur le mur du fond, à gauche, derrière les deux autres tables. Face à eux, une nouvelle porte métallique. Plus petite que celle qu'ils venaient de passer, plus grande que les autres que comportait la salle.

Quelque chose heurta brusquement l'esprit de Harry : Il n'y avait personne. Le talkie-walkie du type à sa droite grésilla à nouveau et le bruit métallique de la seconde porte raisonna sur les murs de la grande salle. Macabre.

Ils sortirent. Enfin sortir est un bien grand mot, puisque, comme le constata immédiatement Harry, quatre grands murs d'une dizaine de mètres encadraient cette nouvelle cour comportant trois bâtiments rectangulaires, de même taille. Deux d'entre eux partageaient deux murs avec la cour : appuyés le long des murs de latéraux, ils s'encastraient dans les deux coins à l'extrême droite et à l'extrême gauche. Au milieu, parallèle aux deux autres, le troisième bâtiment lui présentait son profil.

Les deux hommes l'entraînèrent vers le bâtiment de gauche. Une unique porte dans le milieu et des étroites fenêtres à barreaux de chaque côtés de celle- ci. Accueillant, commenta son côté sarcastique. Sinistre, agonisa l'autre.

L'homme à sa droite ouvrit la porte. Encore du métal nota Harry. Noir. Et, il le nota plus tard, elle ne possédait qu'une poignée, à l'extérieure. Son ouverture devait être mécanisée. Mais son attention ne se porta pas le moins du monde sur cette pauvre porte à la symbolique éclatante, mais plutôt aux personnes occupant les cellules de la pièce.

Oui, des cellules. Un peu plus d'une vingtaine. La moitié à sa gauche, alignées contre les deux longs murs latéraux, laissant une allée centrale vers ce qui lui sembla être dans le fond, des douches collectives. L'autre moitié à sa droite, disposées de la même manière, mais dont le 'fond' était occupé par une dernière cellule, qui lui semblait plus grande. Au centre, un petit espace avec un bureau et une chaise, un gardien et une caméra, fixée à deux mètres du sol et qui balayait mécaniquement l'espace de droite à gauche.

Il n'y avait que 7 cellules occupées. Des cellules individuelles nota-t-il immédiatement. Trois détenus à gauche qu'il ne s'attarda pas à détailler, et quatre à droite. Il avait lu quelque part que dans les prisons, soutenir un regard, ou même en croiser un, était considérer comme une provocation. Il s'appliqua donc à garder ses yeux au niveau du sol. D'un autre côté, il ne voulait pas non plus paraître faible... Un des gardiens le poussa dans le dos, coupant court sa réflexion, et lui faisant lever les yeux. On l'emmena à gauche.

Un des types, dans la première cellule de gauche, se jeta brusquement contre les barreaux, le faisant sursauter.

- C'EST LE NOUVEAU ! J'AI VU LE NOUVEAU ! HEY REGARDEZ LE NOUVEAU ! C'EST...

- Ta gueule, le Taré !

Le gardien, derrière son bureau sortit une matraque et frappa les mains du type accrochées aux barreaux, qui se dégagea aussitôt pour monter debout sur son lit en hurlant au Maniaque à la Matraque.

Un fou. Ce type était un fou. Harry ne pensa même pas à ce diagnostic, il s'imposa de lui-même. Les autres détenus n'avaient même pas esquisser le moindre geste, comme blasés par les délires de ce... de ce type.

Un des deux hommes qui le conduisait ouvrit une cellule à sa droite, juste à côté de celle d'un autre détenu, la troisième depuis la porte, nota-t-il machinalement. L'homme qui lui avait ouvert la porte la referma derrière lui, à double tour. Puis l'autre homme en uniforme lui dit d'approcher et de tendre ses mains. On lui retira ses menottes à travers les barreaux de sa nouvelle chambre.

Et les deux hommes partirent. L'autre fou arrêta de crier et se remis le nez contre les barreaux, le regardant la tête penchée sur le côté. Harry se retourna pour ne pas l'avoir dans son champ de vision et balaya l'espace qui lui avait été donné : deux mètres sur trois. Un mur de pierres, un mur de barreaux et les deux latéraux à moitié pierres à moitié fer. Un lit en ferraille avec un truc qui devait être un matelas et une couverture. Charmant. Et dire qu'il se plaignait de la petite chambre qu'il avait chez son oncle et sa tante.

~o~

Voilà voilà.

Non, ce n'est pas excessivement long... oui, c'est même un peu court, mais comme je l'ai dit plus haut, il ne se passe pas grand chose, alors j'ai préférer ne pas m'éterniser dessus. Le prochain sera plus intéressant...

Bien amicalement vôtre, à plus !