Dans la douceur de l'aube, encore bercée par le léger brouillard matinal marquant l'automne, une échappée d'oiseaux s'envole brusquement de l'horizon. Les cornes de brume se font entendre. La silhouette d'un cavalier noir, galopant sur le chemin, apparaît.

La nouvelle ébranle tout le pays : Le chapitre 6 de Jugé Coupable est enfin publié !

Le cavalier noir saute de son cheval et tire de sa ceinture un rouleau de parchemin.

" Oyé, oyé, très chères revieweuses, pour vous, aujourd'hui et maintenant : Les R² de Cacile :

- Ornaluca : pour le couple Harry/Draco, il devrait arriver dans le chapitre 9 (ben ouais, faut le temps qu'il faut !). Ravie que ça te plaise ! bisous.

- Celine.s : c'est très clair, lol... j'espère que ta rentrée c'est bien passée. Moi, la fac, c'est assez cool... mais assez traître en même temps. enfin bon, ce chapitre là est un peu plus long que le précédent. merci à toi.

- Saaeliel, Raaeliel, Laeli : mon namoûr rien qu'à mouâ ! je suis désolé si je manque un peu à l'appel des mail, mais avec la reprise des cours, ma mère me fait la guerre pour que je passe moins de temps sur ordinateur (et plus à mes devoirs). Heureusement j'ai gardé mon vieil ordinateur dans ma chambre, mais celui-là, il n'a pas internet... dis, je peux te demander quelque chose de très personnel, mon amoûr ? (tu pourras me répondre par mail si tu veux que ça reste confidentiel rien qu'entre nous). Est-ce que tu pourrais me passer ton numéro de portable ? Ce serait plus simple pour moi de t'envoyer des texto que de t'envoyer des mails, vois-tu... j'ai pensé à ça cette semaine, donc voilà voilà... pis si t'as pas de portable, ben c'est pas grave, je t'aime quand même? je t'aimerais toujours mon petit démon ! J'espère que tu pourras lire ce chapitre là sans être interrompue, pis, j'espère que ta rentrée s'est bien passée (et que tu m'as pas oublié pour un grand type blond sensuel et sexuel), pis voilà, pis je t'aime. Gros bisous partout où tu veux à toutes tes personnalités.

- Lee-NC-Kass : bon alors le truc qui m'est arrivé à mouâ, c'est quand je me suis fait opéré des dents de sagesses, j'ai demandé une anesthésie totale (pas folle, je voulais pas les voir me charcuter la bouche !). Et quand je me suis réveillée après l'opération, j'avais une perfusion dans le bras droit, qui m'envoyait un truc incolore (pour pas sentir la douleur) dans les veines. Bon ben ça faisait tort vous voyez, mais j'évitais de bouger le bras et ça allait... mais à un moment, je me suis redressée dans mon lit, et là, j'ai sentis un truc bizarre dans mon bras, j'ai baissé les yeux, et j'ai vu mon sang se barrer dans le tuyau qui m'apportait le liquide incolore... beurk beurk beurk, je me suis rallongée pour que ça revienne dans l'autre sens... mais alors maintenant j'ai compris le truc : ne pas se redresser quand on a une perf ! Le raiting pour ce chapitre c'est pas pour un lemon ! C'est paske... ouais, on peut dire que c'est violent... enfin c'est pas à l'extrême, mais ça pourrait en remuer quelque uns (je connais pas le passé de tout le monde voyez-vous). Et ce chapitre là il est plus long... et on revoit Draco, alors bonne lecture à vous deux !

- Crystal : t'inquiète, je continue toujours, et je terminerais, promis. Ah, la grande question du "mais qui a tenté de tuer Harry ?" des soupçons peut-être ? même pas une petite idée ? La réponse n'est pas encore pour maintenant, j'adore faire durer le suspens... bisous à touâ.

- YunaFab : je suis contente que cette histoire te plaise. Draco reparaît dans ce chapitre, faudrait pas qu'on l'oublie, tout de même ! merci pour ta review.

- Ephy : bon alors dans l'ordre : merci, merci et merci beaucoup. et la suite, c'est pour maintenant !

- Melhuiwen : la curiosité est une excellente qualité ! Pour ton p'tit Draco, il revient dans ce chapitre (une p'tite intervention bien sympathique, merci beaucoup). Si t'as des idées sur les 'mystères qui planent' (comme tu dis), n'hésite pas, j'adore savoir ce que mes lectrices soupçonnent. bisous à toi.

- Chris52 : merci beaucoup rougie. Ben, j'ai dix-huit ans, à toi de voir si tu trouve ça pas très très jeune... ne t'inquiète pas pour la suite de cette fic, j'ai bien l'intention de la terminée, et si ça peut te rassurer, j'ai fait un squelette avant pour ne pas me perdre. Merci encore mille fois pour ta review.

- Twiggy : salut ma bretonne préférée ! toi qui aime bien mes p'tites intro, j'espère que celle là est assez originale, lol. Ta review m'a fait vraiment plaisir. Tu as raison pour les crêpes, c'est des galettes (me suis trompée). J'ai pensé à toi vendredi midi, paske à mon Resto Universitaire y'avait une crêperie (et je me suis pris une super galette gruyère/oeuf/jambon/champignons) et avec la galette, ils nous ont donnés un petit beurre demi-sel ! Blaise Zabini, héritier d'une famille de mafioso ? lol, celle là on me l'avait encore jamais faite ! Mais c'est vrai que Zabini sonne un peu Italien... Pour "Qui a trahi Draco ?" je ne sais pas encore où et quand je vais donné la réponse (je le sais, moi évidemment, mais ce n'est pas essentiel à l'intrigue... mais tu pourrais deviner... peut-être... de toute façon, il n'est pas encore intervenu, mais il viendra). Nan, pas de Harry/Draco avant le chapitre 9 (j'adore quand tu t'éclate avec ton clavier). Par contre, par pitié, dis-moi que pour 'orthograffe' (et 'orthografe') tu l'as fait exprès ?!

- Bibine : Ta première idée sur le plan de Draco est la bonne, je te l'avoue dès maintenant... il faut dire que ce n'est pas trop sorcier de deviner (mais que pourrait-on mijoter en prison ?! lol) comme quoi, tu AS de l'intuition ! Je suis ravie de te faire rager alors, si c'est parce que tu veux lire la suite ! ce chapitre là est un peu plus long. bisous à touâ.

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Et ainsi se clos les R² de l'auteur de Jugé Coupable. Merci à tout le monde et bonne lecture braves gens !"

Le cavalier roula son parchemin, enfourcha son fidèle destrier et repartit vers l'horizon, vers d'autres terres, pour répandre la nouvelle.

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Chapitre 06 . "De la protection d'un dragon."

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27 novembre 1997.

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Il était allongé sur le côté, le dos appuyé contre un corps chaud. Le lit n'était prévu que pour une seule personne, il n'était donc pas bien large pour deux, mais cela leur donnait une bonne excuse pour se coller l'un à l'autre.

Une main lui caressait tranquillement le ventre. Il soupira d'aise, les yeux clos. La main remonta sur son visage et balaya les mèches noires qui s'y éparpillaient. Puis, sans prévenir, la main tira une mèche de cheveux.

- Harry, je sais que tu es réveillé !

Il eut un petit rire et ouvrit les yeux.

- Mais-euh...

Seamus lui rendis son sourire et se pencha au-dessus de lui pour l'embrasser.

- Bien dormi ?

- Très bien, mentis le brun.

En vérité, il avait eut trop chaud, ainsi coincé entre son petit-ami et la table de chevet de la chambre. D'ailleurs il avait mal à l'épaule gauche qui était restée appuyée sur le rebord du lit pendant toute la nuit. Il s'était pourtant endormi assez vite, peu après avoir fait l'amour, mais sa situation inconfortable l'avait assez gêné pour le réveiller aux premières lueurs du jour.

Seamus l'embrassa à nouveau et Harry en profita pour rouler sur le dos, dégageant son épaule endolorie qu'il n'avait pas osé déplacé durant la nuit, de peur de réveiller son petit-ami.

- Tu sais que tu es à croquer, petit brun ? fit Seamus avec un sourire taquin.

Harry fronça le nez, le sourire dans ses yeux verts démentant son expression agacée.

- Je déteste ce nom ridicule !

Seamus éclata de rire et lui tira langue. Harry l'attrapa sans effort et ils s'embrassèrent fiévreusement. Lorsqu'ils se séparèrent, quelques instants plus tard, pantelants, Seamus l'enlaça tendrement et ferma les yeux.

- Quelle heure il est ? demanda Harry après quelques secondes.

- T'en fait pas, répondit le blond. Mes parents ne rentrent que cet après-midi...

Harry se tourna tout de même sur le côté pour jeter un coup d'oeil au radio-réveil. 8h47. Ils n'avaient pas dormis bien longtemps. Lui encore moins.

Des lèvres douces vinrent embrasser son épaule droite, dénudée du simple drap qui les avait couverts cette nuit. Harry échappa à nouveau un petit soupir de contentement et se cala un peu mieux contre le torse de Seamus.

- ...Et puis Lilia et Linëa passent le week-end chez une amie, poursuivit le blond. On a encore beaucoup de temps pour nous.

Il eut un petit rire et un nouveau baiser sur sa peau douce.

- Hum... du temps pour nous... soupira Harry avec un sourire un peu rêveur. Ce serait plus simple si on pouvait se voir plus longtemps qu'en coups de vent... faudrait qu'on se prenne un petit appart' à la prochaine rentrée. Il n'y aurait plus des parents, ni tes deux soeurs, ni ton chat tigré qui me regarde toujours en penchant la tête... et puis on pourrais prendre un lit plus large, hum ? qu'est-ce que t'en dis ? ... Seamus ?

Il ne sentait plus le corps chaud de son petit-ami contre lui. Il ne sentait plus son souffle sur sa nuque, ni ses bras autour de sa taille.

Harry fronça les sourcils et se retourna. Seamus était là, allongé sur le côté, à l'autre bout du lit qui lui semblait soudain beaucoup plus grand... Non, ce n'était pas Seamus : loin de ses petits yeux bleu-vert pâles, il avait un regard gris anthracite.

Harry sursauta, rencontra l'extrémité du lit et tomba sur le sol. Il se redressa tout aussi brusquement, un affolement sans nom précipitant les battements de son coeur. L'autre n'était plus là. Le drap était défait, vide. Harry tourna sur lui-même pour constater effectivement qu'il était seul.

Il n'y avait plus un bruit dans la chambre. Et il n'y avait plus de lumière. Pourtant il voyait tout ce qui l'entourait...

Harry leva les yeux vers la fenêtre. La lune était ronde et livide derrière les barreaux. C'était d'elle que venait cette lumière blafarde.

Quelqu'un venait.

Il n'avait rien entendu, rien vu... pourtant c'était plus qu'une crainte : c'était une certitude.

Quelqu'un venait pour le tuer.

Il fallait qu'il sorte d'ici. Mais il n'y avait pas d'issue, il le savait. Il n'y avait pas de porte. Il n'y avait que ces murs et cette fenêtre, si haute, si loin, et condamnée par des barreaux.

Harry paniquait. Et l'inconnu se rapprochait. Il pouvait presque voir briller l'éclat métallique des lames de rasoirs...

Il se redressa en sursaut, le souffle haletant, le corps en sueur tendu, tous sens en alertes. Le sang battait furieusement à ses tempes et il n'essaya même pas de contrôler le tremblement terrorisé qui s'était emparé de ses mains.

Il était dans sa cellule. Il était seul. Le soleil n'était pas levé et la lune invisible derrière les nuages noirs de la nuit.

Ce n'était qu'un rêve.

Harry se passa nerveusement la main dans les cheveux, avant de frotter machinalement ses poignets, comme pour vérifier qu'ils étaient encore intacts. Personne n'était venu. Il se replia sur lui-même, dos au mur.

Depuis la nuit où on avait tenté de le tuer, il ne dormait presque plus. Tomber de sommeil ou d'épuisement serait un terme plus juste. Il préférait rester assis, pour éviter de s'endormir, de peur que son assassin ne reparaisse. Et il lorsque ses paupières le trahissaient, le moindre bruit le faisait sursauter et ouvrir les yeux à nouveau.

Ca faisait maintenant deux semaines qu'il s'était réveillé à l'infirmerie en compagnie d'une perfusion, et il commençait juste à retrouver des morceaux de nuit. Sirius le lui avait dit quelques jours plus tôt : La personne qui avait tenté de le tuer avait agis de manière professionnelle. Elle ne prendrait pas le risque de recommencer aussitôt, ni dans les mêmes conditions...

Il ne savait pas s'il devait se sentir soulagé de l'absence de manifestions de son assassin depuis ces deux semaines, ou s'en inquiéter. Si c'était effectivement un professionnel qui avait tenté de le tuer (ce qui était sans doute le cas, vu la mise en scène soignée et déguisée), alors il avait de quoi s'inquiéter. Parce que ça pouvait être n'importe qui ici. N'importe quel tueur à gage, qui agissait pour lui, ou pour quelqu'un d'autre. Et dans le second cas, trouver l'assassin ne suffirait pas, comme l'avait soulevé Neville. Si quelqu'un ici avait les moyens d'engager un type pour le supprimer, alors il pourrait très bien trouver un autre type pour remplacer le premier s'il devenait défectueux.

Il se sentait épié, traqué... le danger pouvait venir de n'importe où et il en était plus que conscient. Il s'était même interrogé sur Neville, Sirius, Luna et Parmaë. Peut-être était-il devenu paranoïaque... toute cette situation le rendait fou. La peur le rongeait de l'intérieur, lui rendait cet enfermement encore plus insupportable. Il avait envie de fuir, n'importe où, mais loin d'ici. On aurait pu croire que, paradoxalement, dans sa cellule, il aurait été en sécurité. s'il lui ne pouvait pas en sortir, personne ne pouvait y entrer. Pourtant on y était entré, au nez et à la barbe des gardiens.

Harry se frotta les yeux et se secoua mentalement. Il fallait qu'il pense à autre chose. Tout cela ne rimait à rien. Il savait qu'il n'avait la réponse à ses questions, et encore moins de solutions à ses problèmes. Ca faisait deux semaines qu'il tournait en rond. Il se torturait à rien. Il devait penser à autre chose. Se focaliser sur autre chose...

Son rêve.

Harry se pelotonna dans ce qui lui servait de lit et essaya de se souvenir des détails de son rêve. Il avait commencé comme un souvenir. Non, pas comme un souvenir, c'était un souvenir. Un souvenir lointain, lorsqu'il sortait avec Seamus. Il avait combien à cette époque ? 20, 21 ans ? Il avait commencé à sortir avec l'irlandais pendant sa dernière année de fac. C'était Dean qui le lui avait présenté.

A cette époque, il vivait encore dans ce petit appartement qu'il avait pris en 1989, à son entrée à la fac, avec Dean, Wilson et Lee. Leur appartement bien trop petit pour quatre personnes, bien trop petit pour qu'il puisse y inviter Seamus aussi souvent qu'il aurait voulu. et puis le blond n'habitait pas bien loin. Mais avec ses parents et ses deux soeurs. Lilia et Linëa étaient jumelles, six ans plus jeunes que lui, toutes aussi blondes, mais avec des yeux bleus foncés et un petit air curieux et espiègle.

Il aimait beaucoup les deux jeunes filles, mais elles avaient la fâcheuse habitude de rentrer n'importe où n'importe quand... dans la chambre de leur frère, par exemple. Heureusement que Seamus l'avait prévenu avant... Seamus... ça faisait si longtemps qu'il n'avait pas rêvé de lui. Des années... des années qu'il ne l'avait pas vu, non plus.

Ils ne s'étaient pas séparés dans les meilleurs termes. Leur histoire avait duré deux ans. Un an chacun de son côté, attendant avec impatience la prochaine rencontre, le prochain échange, la prochaine étreinte. C'était sûrement cela qui avait rendue cette année si parfaite. Ils appréciaient plus le temps passer ensemble, sachant qu'ils ne pourraient pas se revoir ainsi avant un moment... Après tout, ne dit-on pas que les rendez-vous les plus mémorables sont clandestins ?

Après la fac, ils avaient pris un petit appartement tous les deux. C'était une erreur. Au début, tout était parfait, ils étaient tout le temps ensemble, se retrouvaient chaque soir, chaque nuit et chaque matin. Mais à la longue, la routine, les petites manies de l'autre, dont on ne faisait pourtant pas de cas avant, devenaient insupportables. Ils se disputaient souvent, pour n'importe quelle raison. Seamus était jaloux, trop jaloux. Et l'irlandais disait qu'il l'aimait moins que lui, qu'il n'exprimait pas assez ses sentiments pour lui. C'était vrai. Il avait toujours eut du mal à donner toute l'attention qu'il aurait voulu donner, tous ces petits gestes, ces mots doux... il n'avait jamais été très à l'aise avec les grandes démonstrations d'affection.

Peut-être qu'il ne donnait pas assez. Ou peut-être que Seamus donnait trop. Ou qu'il était trop exigeant. Peu importe après tout, ça n'allait plus. Leur relation n'était plus rien, les échanges n'étaient plus ceux des premiers rendez-vous. Les sentiments s'essoufflaient, même s'ils ne voulaient pas se l'avouer. Ils voulaient encore y croire sans voir qu'ils se faisaient mal l'un et l'autre.

Et puis il y avait eut cette dernière dispute, où il en avait eut marre et où il était partis. Pas bien loin en vérité, dans un petit bar qu'il connaissait de réputation... il s'était réveillé le lendemain avec une gueule de bois mémorable, dans le lit de quelqu'un qu'il ne connaissait pas... et qui était une femme ! La première fois qu'il s'était retrouvé dans le lit d'une femme. Il en était ressortis aussitôt. Il ne se souvenait de rien de cette soirée. Et c'était peut-être mieux comme ça. Il était rentré à l'appartement dans un état déplorable. Ils avaient parlés, ils avaient criés, ils avaient pleurés et Seamus était partis en claquant la porte.

C'était la dernière fois qu'il l'avait vu.

Harry changea de position sur son matelas. Non, en fait, ressasser les vieux souvenirs n'étaient peut-être pas une bonne idée. Et puis il s'était laissé aller : il étudiait son rêve... il y avait eut Seamus, donc. Et puis Seamus avait disparu brusquement.

Non. D'abord il y avait eut les yeux. Les yeux de Seamus avaient changés de couleur. Ils étaient devenus gris. Une couleur peu commune. Pourtant ce regard lui semblait familier, comme s'il l'avait déjà croisé quelque part... sans qu'il arrive à remettre un nom dessus...

Peu importe. Son souvenir avait brusquement basculé en cauchemar. Il s'était retrouvé enfermé et... et puis il y avait eut cette présence, cette menace qui arrivait... Devait-il prendre ça pour une alerte ? Une sorte d'avertissement ? Il ne croyait pas aux rêves prémonitoires, mais... non, c'était ridicule ! Il était simplement obsédé par cette menace, réelle, qu'une personne cherchait à l'éliminer d'une quelconque équation où il devait gêner. Et comme il ne pensait qu'à ça, c'était normal qu'il en rêve... il n'y avait rien de prémonitoire là-dedans...

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- Quand je voudrais ton avis, Black, je te le demanderais !

- Je n'ai pas besoin de ta permission pour parler, je te signale !

- Et gnagnagna...

- Quelle gamine !

- Mais ta gueule !

- Tu m'emmerde !

- Je te hais !

- Qui aime bien, châtie bien, cru bon d'intervenir Luna.

- Alors toi, la follasse sociopathe, c'est pas le moment ! cingla Parmaë.

Sirius et Parmaë s'étaient lancés dans une de leurs activités favorites pour passer le temps : se disputer à qui mieux mieux. Ca ne servait à rien, ça ne menait à rien, mais effectivement, ça passait le temps. Et puis, quelque part, ça les amusait bien. C'est pourquoi ils étaient encore attablés dans le réfectoire, à trois heures de l'après-midi.

Harry se leva. Il pouvait bien partir quelques minutes, lorsqu'il reviendrait, il n'aurait rien raté après tout, la situation en serait bien au même point !

- Où tu vas ? demanda Neville, vaguement ennuyé lui aussi.

- Aux toilettes, répondit simplement Harry.

- Attends, je t'accompagnes, lança Neville en se levant à son tour, trouvant là une excuse pour éviter de supporter plus longtemps les chamailleries des deux autres.

- Tu ne veux pas la lui tenir, aussi ? railla Parmaë.

Neville la fusilla du regard. Il allait répliquer quelque chose, mais Harry posa sa main sur son épaule.

- C'est bon, j'en ai pour une minute.

- Oh non, je ne voudrais pas changer vos projets, insista Parmaë avec un sourire narquois.

- Tu comprends pas que tu es sérieusement lourde, là ?! répliqua sèchement Neville.

- Ah ah ! Tu vois : même Neville te trouve insupportablement conne ! lança Sirius.

- Oh bien sûr, c'est facile de...

Harry leva les yeux au ciel en retenant un sourire amusé et laissa le petit groupe à ses chicanes.

Il quitta le réfectoire et traversa la cour pour rejoindre le bâtiment B. Il en poussa la porte et pénétra à l'intérieur. C'était vide et ses pas raisonnaient contre les pierres. Un mauvais pressentiment s'empara de lui et son rêve lui revint en mémoire. Finalement, il aurait dût demander à Neville ou à Sirius de venir avec lui.

Il poussa la porte des toilettes et douches, au fond du couloir. Personne. Tout le monde était dans la cour, après tout, pour une fois que le soleil daignait percer un peu à travers les gros nuages de novembre... Il était ridicule. Harry s'avança vers un lavabo pour se passer de l'eau sur le visage.

La porte claqua dans son dos. Harry sursauta brusquement et sentis deux bras lui attraper violemment la taille, le retourner et le plaquer contre un corps étranger. Son premier réflexe fut de crier mais une bouche se pressa contre la sienne, meurtrissant ses lèvres. Il dégagea son visage et envoya son poing dans la gueule de son agresseur, un grand type aux cheveux brun coupés très courts qui occupait une cellule du bâtiment A.

Harry amorça un mouvement pour échapper à la prise de l'homme, mais celui-ci lui attrapa brusquement le poignet l'attira à lui.

- N'essaie même pas, siffla l'homme en lui tordant le poignet.

Harry serra les dents et recula pour éviter un nouvel assaut. Son dos heurta douloureusement le bord d'un lavabo. Une poigne de fer se saisit de ses bras.

- Mais lâchez-moi ! s'écria Harry en tentant vainement de se dégager.

L'homme esquissa un grand sourire sadique. Ses yeux brillaient comme ceux d'un prédateur ayant enfin trouvé sa proie. Harry lui envoya un grand coup de genou entre ses deux jambes. L'autre accusa le coup avec un juron, relâchant sa prise sur sa victime. Harry repoussa l'homme, plié en deux, et se précipita vers la porte.

Il tendis la main pour attraper la poignée, avant d'être violemment projeté contre un mur. Ses lunettes tombèrent sur le sol. Un voile noir passa devant ses yeux, lorsque sa tête heurta les pierres et Harry sentis quelque chose de chaud et de poisseux couler sur son front. Du sang. Il n'eut pas vraiment le temps de retrouver son équilibre, son agresseur lui pris brutalement le bras droit et le lui tordit dans le dos.

- Ca tu vas me le payer, enfoiré, cracha l'homme à son oreille.

- Lâchez-moi ! Je ne veux pas...

Harry tenta se dégager, mais l'autre cala un de ses genoux dans son dos pour l'immobiliser. Le filet de sang glissait maintenant sur la paupière de son oeil gauche, venant se coller à ses cils, lui brouillant la vue.

- NON !!! hurla-t-il lorsqu'une main étrangère vint s'attaquer à l'attache de son pantalon.

La main le lâcha aussitôt. Mais c'était pour mieux revenir : Harry sentis brusquement une boule de tissus épais se fourrer dans sa bouche, étouffant ses cris.

Des larmes vinrent se mêler à son sang tandis qu'il se tordait comme il pouvait, pour essayer vainement de se défaire de son agresseur.

- Arrête de faire des manières, grogna l'homme dans son dos, je suis sûr que tu vas aimer...

Quelque part, une porte grinça. Il y eut un bruit violent, comme un poing frappé sur une pierre. Et brusquement, Harry sentis tout le poids de son agresseur s'envoler, sa prise disparaître.

- Il me semble, pourtant, qu'il a dit 'non' ! lança une voix polaire lourde de menace et de haine.

Malefoy. Harry se laissa glisser sur le sol, contre le mur.

Malefoy ne le remarqua pas, tout occupé à sa tache. Il avait pourtant dit "on ne fait rien" pour Potter. Ca voulait dire 'rien' ! Ce n'était pas un avis personnel ou une opinion, c'était un ordre ! Et s'il y a bien une chose qu'il détestait le plus au monde, c'était qu'on ignore... non, qu'on s'oppose à ses ordres !

Il envoya un violent coup de pied dans le ventre du type. Ce genre de porc le dégoûtait. Coup de pied dans la mâchoire. C'était lâche, abject, répugnant... Nouveau coup dans le ventre...

Un gémissement de souffrance sur sa gauche l'interpella. Draco envoya un dernier coup dans la gueule de l'enflure écrasé à ses pieds, inconscient et se retourna vers le corps du brun, recroquevillé sur lui-même.

Merde. Qu'était-il sensé faire de lui ? La seule chose dont il avait envie, c'était de partir en courant.

Après une seconde d'hésitation, Draco tendis une main vers Potter, qui eut un brusque mouvement de recul, horrifié. Le blond se redressa aussitôt, les mains levées, paumes ouvertes, en signe de non-agression.

- C'est bon, calme-toi, souffla-t-il en s'écartant.

Le brun leva vers lui un visage agités de tremblements convulsifs et de larmes nerveuses. Draco se décala encore un peu. Le sang sur le visage du brun avait cessé de coulé et commençait à sécher sur son front et parmi ses cils.

- Pourquoi tu as fait ça ?

Draco douta une seconde d'avoir entendu le brun parler, tant sa voix était faible. Le ton, en revanche, y était accusateur. Il renifla de dédain. Pour qui le prenait-il ? Il avait peut-être fait des choses, dans le passé, qui n'étaient pas des plus nobles, mais il n'était pas un monstre tout de même !

- J'ai vu entrer Flyte dans le bâtiment juste après toi. A voir les petits coups d'oeil qu'il a lancé autour de lui avant de te suivre, et le sourire répugnant qu'il arborait, ce n'était pas difficile de deviner ses intentions ! La réputation de cet enfoiré tient à ses viols... il faut croire qu'il te trouvait à son goût.

A cette dernière remarque, Harry eut un nouveau le coeur et se tourna sur le côté pour dégueuler son déjeuner, les relents âcres et acides lui brûlant la gorge.

- ... dégueulasse... crachota le brun entre ses lèvres tremblantes.

Malefoy haussa les épaules et détourna son regard du corps prostré sur le sol. Il ne s'était jamais retrouvé dans ce genre de situation et ne savait pas exactement quoi faire... d'habitude, c'était ses hommes de main qui s'occupaient des basses besognes. Tabasser un type, par exemple. Jamais il ne s'était battu à mains nues avec qui que ce soit, il était bien plus distingué que ça. ... et puisque d'autres le faisaient à sa place...

Mais justement, cette fois-ci, il se retrouvait seul, et il se retrouvait comme un con. S'occuper de l'autre enfoiré n'avait pas été si difficile en lui-même ; s'occuper de Potter, après coup, semblait une toute autre affaire ! et puis d'abord pourquoi devrait-il s'en occuper ? Il pouvait tout aussi bien tourner les talons et partir, il avait fait ce qu'il voulait faire.

Pourtant quelque chose le retenait encore. Peut-être était-ce les restes d'une vieille âme et conscience qu'il croyait avoir perdu depuis bien longtemps... ou peut-être était-ce ce corps tremblant, replié sur lui-même, dont le regard émeraude criait la douleur... et la peur.

Potter releva son visage vers lui, des mèches noires, collées sur son front par la sueur et le sang, lui cachant ses yeux verts qu'il savait posés sur lui.

- T'as pas répondu à ma question, fit le brun dont la gorge râpée rendait la voix rocailleuse.

- Je ne suis pas salop au point de laisser Flyte agir comme bon lui semble, répondit sèchement Draco.

Harry cligna des yeux. Le sang séché sur sa paupière gauche craquela. Sa main droite chercha à tâtons ses lunettes. Il voyait trouble et ses larmes n'étaient pas les seules responsables. Et puis Malefoy était là ; il devait se ressaisir. Il ne pouvait pas se permettre de se montrer faible. Pas devant lui...

Ses doigts rencontrèrent la monture métallique de ses lunettes et il les glissa prestement sur son nez. Ce n'était guerre mieux : la crasse collée sur ses verres rendait sa vue tout aussi mauvaise.

- Merci, murmura-t-il sans oser lever les yeux vers son 'sauveur'.

Draco bougea légèrement, il le vit du coin de l'oeil, et il ne put s'empêcher de sursauter nerveusement. Il pris quelques inspirations, et se redressa sur ses membres tremblants. Il atteignit un lavabo et se passe de l'eau sur le visage, comme pour se laver de ce cauchemar.

Ce cauchemar...

Harry se figea brusquement. Son cauchemar, son rêve ! Ces yeux gris... Il se retourna brusquement pour faire face au blond. C'était ses yeux gris qu'il avait vu dans son rêve. Les yeux de Malefoy.

Draco haussa un sourcil face au regard stupéfait du brun. Quoi ? Qu'est-ce qu'il y avait maintenant ? Potter secoua la tête, comme pour chasser certaines idées. Allons bon...

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Draco.

- Je... rien, il n'y a rien, répondit rapidement Harry.

Il ne pouvait raisonnablement pas lui dire qu'il avait rêvé de ses yeux la nuit dernière ?! Mais l'autre semblait attendre quelque chose. Alors il sortis la première phrase qui lui passait par la tête. Il n'aurait jamais cru que c'était celle-ci :

- Vous... Comment vous vous appelez ?

Le blond parut surpris par la question... bien sûr qu'il était surpris. Tout le monde le connaissait ici, non ?!

- Malefoy. Draco Malefoy.

Ah, ce n'était donc pas Jean-Charles-Edouard-Marc-Hubert...

- Et tu ne devrais pas te promener seul, Harry Potter. Je ne serais pas toujours là pour empêcher des malades de s'en prendre à toi.

Harry fronça les sourcils, méfiant.

- Comment tu connais mon nom ?

Draco eut un léger reniflement amusé.

- Ton procès a fait courir beaucoup de langues.

- Je suis innocent, cracha instinctivement le brun.

Il regretta ces mots immédiatement après les avoir laissés échapper de ses lèvres. Malefoy le dévisagea un instant.

- Je pense, oui.

Et il tourna les talons.

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hum... euh ben... fin du chapitre, quoi. vouâlà vouâlà... Bon maintenant tous les personnages de la Partie I sont arrivés.

Je ne peux pas exactement vous dire quand reviendra le cavalier noir avec le chapitre 7, je vais essayer de l'achever dans deux semaines (le chapitre 7, pas le cavalier).

Merci encore d'avoir lu jusque là, pis... si vous avez un p'tit commentaire (ou une question, un soupçon, une connerie) à faire, n'hésitez pas !