"Dans la prison d'Askaban-euh,
Lan dilidililan dildi lan dilidililan,
Dans la prison d'Askaban,
Y'avait un pri-so-nnier,
Y'avait un prisonnier-ééé ... "
Le barde fut assommé à coups de poissons pas frais par un cavalier noir jaloux de se faire piquer la vedette en tant que présentateur du nouveau chapitre de Jugé Coupable écrit par mouâ.
Une fois le cadavre du pauvre ménestrel (il était sérieusement pas frais le poisson) planqué derrière un fourré qui avait eut la bonne idée de pousser juste à côté de la route, le cavalier se redressa noblement et se racla la gorge en déroulant son parchemin :
" Oyé, oyé peuplade égarée des terres de , aujoud'hui est un jour de liesse car l'auteur de cette fic a enfin daigné publier son chapitre 7 ! Remerciements à ma môman, mon fier destrier Crinière-au-Vent, et aussi :
- Koyomi-San : Merci pour la bénédiction ! Je suis contente que ma fic te plaise. bisous à toi.
- Ornaluca : Pas de soupson ? oh, mais c'est quoi ce travail ! lol. Ouais, pour le H/D j'avance doucement, et Dray il a pas finis de devoir sauver Harry, pauvre Ryry, il a le don pour se mettre dans des situations... j'espère que le suite te plaiera aussi. bizz.
- celine.s : Draco n'est pas un bon samaritain ! sinon c'est plus Draco. Mais c'est pas non plus une bête féroce (enfin à mon humble avis) ! Il intervient encore pas mal dans ce chapitre là. De toute manière, maintenant il sera dans tous les chapitres. merci pour ta review. kiss à toi aussi.
- Lee NC Kass : Lol, ouais, Draco preux chevalier, faudrait que je songe à lui coller une cape de velour et une épée ! Mais je ne voulais pas traumatiser Nee Chan (pardon Nee Chan). Oui, Hary sortait avec Seamus... c'est quoi cette fic où l'irlandais était siii horrible ? Mon dieu, je n'aurais jamais supporté l'anesthésie locale, bouark mes dents ! Mais c'est bizarre, moi pour la générale, je n'ai pas dégueulé du sang... vous avez dût tomber sur des chirurgiens manchots ! Bisous à toutes les deux.
- chris 52 : Désolé, je n'habite pas en Bretagne, moi je suis du Poitou Charente, vois-tu... tu as déjà rencontré beaucoup de fanficteuses ? Moi je suis mariée à Saaeliel, mais en vérité, je ne l'ai jamais vu, lol ! J'espère que ce chapitre te plaira autant que les précédents. Merci et Bisous à touâ.
- Yuna Fab : T'inquiète pas, maintenant qu'ils se sont parlé, Draco va être dans tous les prochains chapitres... sauf peut-être l'épilogue... faut voir... Hum, c'est vrai que généralement, c'est Seamus qui doit endosser le rôle de l'ex-petit-ami de Harry. Mais bon, il en faut bien un. Je n'aime pas Ron. J'utilise déjà Neville en prison. Alors c'était entre Dean et Seamus... y'a pas de raison particulière à mon choix, ce n'est pas très important. Il m'en fallait un, voilà tout (Harry a 27 ans tout de même, il faut bien qu'il ait eut une vie amoureuse !). Mais c'est vrai que c'est souvent l'irlandais qui se retrouve dans cette situation... probablement pask'on est un peu en froid avec lui depuis le tome 5... enfin bon, j'espère que tu ne condamneras pas ma fic pour ce détail. kiss.
- Melhuiwen : Lol, et un preu chevalier-Draco, un ! Quoi ? Comment ça tout ce que je fais subir à Harry ?! Mais j'en suis même pas à la moitié (niark niark niark) ! J'ai tout mon temps pour donner les réponses, j'adôôôre toturer mes lectrices ! moi aussi il faudrait que je fasse mes devoirs... dès que je pense à ça, je file sur alors évidemment, ça n'avance pas trop sur mon pauvre bureau... lol. J'espère que tu as fermé la fenêtre cette fois-ci, qu'on ne vienne pas après m'arrêter paske j'ai fait attraper un rhume aux lectrices de qui sont passées par ma fic ! merci pour ta review Melhuiwen et bisous à toi.
- Saael' : m'amoûûûr ! oui, je confirme, tu es folle de m'avoir laissé ton portable sur une review ! Tu ne veux pas afficher ton adresse, ton vrai nom et ta photo aussi ?! espèce d'inconsciente ! et si tu te fait attaquer et torturer par une lectrice hystérique de tes fics pour que tu modifie une de tes histoires... je deviens quoi mouâ ?! ... Mais qu'est-ce que je raconte ?! Si tu te fais enlever, je vole à ton secours et je te délivre, bien sûr ! Et puis je torture pendant des heures et des heures l'hystérique qui aura voulu te faire du mal. vouâlà ! Et sinon, chez toi, ça va ? A peu près ? Tu arrive toujours à acceder discrètement à ton ordinateur ? T'as reçu mon texto au fait ? je ne sais pas encore paske au moment où je suis en train de rédiger cette R², je te l'ai pas encore envoyé alors évidemment... mais je suppose que c'est bon. Oublie pas que je t'aime mon petit démon à mouâ. Je te fais de gros bisous partout où tu veux !
- Crystal : Pour l'instant, l'esprit de Harry est plutôt occupé par la prison, sa situation et la menace de mort qui pèse sur lui pour remarquer Draco et son physique de rêve ! Je suis contente que ma fic te plaise et j'espère que tu aimeras ce chapitre aussi. Merci beaucoup pour ta review. bisous.
- Clochette : hello, you ! Je sais, je sais, je suis méchante avec Harry, mais bon... je ne vais pas non plus le traumatiser à vie... enfin pas trop ! La suite a un peu tardée, je sais, mais ce chapitre est bien plus long que le précédent, j'espère que tu l'aimeras aussi. merci encore. bisous à toi.
- Bibine : Pas de pb, moi aussi je suis débordée. J'ai des devoirs par dessus la tête et mon chapitre était plus long que prévu, donc m'a pris plus de temps, donc moi aussi je suis un peu à la masse, y'a pas de soucis. Le chapitre 6, ton préféré ? interressant... oui, le rêve était en partie un souvenir, le début tout du moins. Moui, je sais, j'ai un peu hésité moi-même sur la réaction de Draco vis à vis de Flyte, mais je ne voulais pas laisser un de ses hommes de mains (Blaise ou McForth notament) se charger de ça. Je voulais que ce soit Draco, même si c'est vraiq ue ça peu surprendre un peu de sa part... celà dit, c'est pas une midinette mon Draco, il est fort qd même ! Je vais te chercher un Hubert pour que tu l'ajoute dans ton carnet d'adresse, lol ! merci pour ta review, elle m'a fait plaisir. bisous.
- Twiggy : pas grave, mieux vaut tard que jamais, moi-même je ne suis pas en avance pour publié ce chapitre ! Je dois malheureusement t'avouer ne jamais avoir vu cette scène avec Donna Summers et du muppet rose. Ah, le Resto Universitaire ! Ou plutôt devrais-je dire LES Resto Universitaires (t'en qu'à faire, pourquoi se priver ?!)... c'est vraiment le pied ! On a bien une partie self, mais aussi la pâterie (avec des pâtes à toutes les sauces), la pizzéria, la saladerie, les kebab, la sandwitcherie... et bien sûr, le Must : la crèperie, j'y suis allé encore trois fois cette semaine... c'est pas bon pour ma ligne, mais après tout, zut, j'suis jeune, je profite, lol ! Moi aussi j'a bien connu l'époque collège et lycée, et je ne suis pas mécontente d'en être sortie, ouf ! T'inquiète, je comprends tt ce que tu raconte, y'a pas de pb. Pour draco et Harry, maintenant je peux déjà t'annoncer que Draco sera dans tous les prochains chapitre... y compris celui-ci, oui. Et blaise aussi bien sûr ! J'ai noté les deux prénoms irlandais que tu m'as donné paske je les trouvais interressant (pour une autre fic que je prépare après Jugé Coupable) puis-je te demander l'autorisation de les utiliser dans une prochaine fic... pas forcément pour un grand rôle, mais de vrais prénoms irlandais, c'est interressant... peut-être même que je ne les utiliserais pas, mais au cas où... je suis vraiment contente que mon histoire te plaise, j't'aime bien Twiggy. Bisous.
- lmelda : je réponds à ta réponse à ma review ici, paske c'est plus pratique pour moi ! Je ne savais pas que tu lisais mes fic, j'en suis absolument enchanté, c'est génial ! lol. Des surprises comme ça j'en veux tous les jours. Moi aussi je suis fan des fic de ma p'tite Umbre 77. Elle écrit super bien les H/D, et je ne me lasse jamais de la lire. Et toi tu peux être fière de ta fic ! ... Naaaaan, je sais que je suis méchante avec Ryry, mais j'ai toujours ce foutu côté fleur bleue qui m'empêche de faire une fin trop tragique et cruelle. Tu n'aimais pas Draco ?! moui, c'est vrai que "Le secret de ma mère" est une bonne fic, mais de toute manière, Alohomora est une fanficteuse absolument exceptionnelle. Sa fic "Les Portes" est un vrai mythe, tout le monde la connais sur ! merci encore de m'avoir répondu. Gros bisous à toi aussi.
et merci aussi au poissonnier du village pour la qualité de sa marchandise. "
Le cavalier enroula son parchemin, le rangea à sa ceinture, et enfourcha son cheval qui se dressa sur ses pattes arrières en hennissant tandis qu'un éclair zébrait le ciel crépusculaire de l'horizon.
Un nuage de poussière accompagna la sortie théâtrale du cavalier noir, sous les applaudissements des spectateurs et le grognement du sergent Garcia.
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Si vous voulez que le cavalier noir reste, tapez 1.
Si vous voulez que le barde reste, tapez 2.
Hum, désolé, je me laisse emporter. Je rappelle que ceux qui auraient besoin d'un petit résumé général de ce qui c'est passé y'a pas longtemps (paske ça fait tout de même un moment que j'ai publié le chapitre 6), vous avez l'Avant-Propos mis à jour.
Bonne lecture !
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chapitre 07 . "Manger ou être mangé. Tuer ou être tué."
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Au début, Harry s'était décidé à taire ce qu'il s'était passé avec Flyte. Il avait été trop secoué pour oser en parler... et puis comment trouver les mots pour décrire l'horreur de ce qui aurait pu se produire sans l'intervention de Malefoy... il ne pouvait pas débarquer, comme ça, à côté de Neville, Sirius, Luna et Parmaë et leur parler de... non, il ne pouvait pas, il en était complètement incapable.
Mais la tête qu'il avait en les rejoignant, cet après-midi là, parlait pour lui. Son visage humide de l'eau qu'il y avait passé pour se nettoyer, le sang séché qui s'était collé à ses cheveux, ses yeux rouges d'avoir pleurés, ses vêtements froissés, sales, un peu déchirés par endroits... et les mains encore tremblantes.
Neville avait arrondis des yeux de stupeur et Sirius s'était précipité vers lui. Harry n'avait pu retenir un sursaut nerveux lorsque les mains de son aîné lui avait saisi les épaules... qu'il lui avait aussitôt relâché. Et malgré ses protestations, ils lui avaient tirés les vers du nez, inquiets et horrifiés.
Mais il n'avait pas parlé de Malefoy. Il ne savait pas exactement pourquoi il avait tu son intervention, mais sur le moment, ça lui avait paru évident, ou personnel. Ils n'avaient pas à le savoir. Peut-être avait-il peur... peur de leur réaction en sachant que, à nouveau, le blond avait pris sa défense sans aucune raison apparente. Peur qu'ils lui disent qu'ils n'avaient pas confiance en Malefoy et qu'il devait préparer quelque chose... Peur de lui aussi...
Flyte n'était pas apparu au repas suivant, ni le lendemain d'ailleurs. En fait, Harry ne l'a jusqu'alors jamais revu. Il aurait put le croire mort, mais ça aurait provoqué une enquête interne sur les circonstances de ce décès et tout le monde en aurait parlé. Non, Flyte était bien vivant, salement amoché, mais bien vivant. Parmaë lui avait confié qu'il restait dans l'ombre de sa cellule... ce qui n'était pas plus mal. Harry ignorait quelle aurait été sa réaction s'il l'avait revu.
Mais ce qui c'était passé n'était pas resté inconnu pour autant. L'état dans lequel était revenu Harry, et l'état de Flyte avaient rapidement courus dans toute la prison. Lorsque Harry était rentré dans sa cellule du bâtiment B, tous les autres détenus l'avaient dévisagés avec plus ou moins d'insistance.
Frélian Bridge l'avait regardé de haut en bas, puis de bas en haut, dans expression neutre. Maïens Surley, dit Maö, avait simplement eut un reniflement dédaigneux sur son passage. Elevan Chess avait paru surpris, avant de hausser les épaules. Valery Arkner, dit L'Etranger, lui avait envoyé un grand sourire narquois, que Harry n'était sûr d'interprété correctement. et Terry Tarner...
Terry-le-Taré s'était brusquement jeté devant lui, sautillant à pieds joints, brandissant devant son visage ses poings fermés qu'il tournaient l'un autour de l'autre comme un moulin à vent, en criant :
- Alors le nouveau ? Tu veux te battre, hein ? Hein ? Tu veux te battre, c'est ça ? Vas-y, défends-toi !
Et comme il n'arrêtait pas de sautiller autour de Harry, ses poings ridicules brassant l'air avec brusquerie, Terry-le-Taré réussit à se blesser tout seul, se cognant le nez avec son propre poing gauche, ce qui le fit tituber, heurter les barreaux d'une cellule voisine et tomber par terre. Il se redressa aussitôt et décampa en hurlant au gardien qu'on l'avait frappé.
Tout ce bordel fut réglé en quelques secondes, le soir, au réfectoire, après un regard particulièrement glacial, signé Malefoy, à tous ceux qui l'ouvraient. Harry ne put qu'admirer l'autorité du blond et le remercia, encore une fois, intérieurement.
Plus personne n'osa parler de ce qu'il s'était passé et Flyte resta bien discret. une dizaine de jours s'envolèrent ainsi...
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Le matin du 7 décembre ressemblait à tous les autres matins précédents, en prison. Réveil, petit déjeuner au porridge baigné de grumeaux... Harry, Neville et Sirius avaient un peu traîné dans le réfectoire à cause du froid mordant de l'hivers qui s'installait lentement mais sûrement, puis avaient rejoins le bâtiment B pour parler... Luna était venue s'installer dans la conversation avec eux, à sa manière bien à elle de s'installer. Parmaë était passé de temps à autres chercher des potins et en rapporter.
Terry-le-Taré, qui s'était tenu tranquille toute la matinée, péta un plomb pendant le repas de midi. Lorsque le petit groupe débarqua dans le réfectoire, cet espèce d'aliéné avait jeté quelques assiettes par terre, répandu de l'eau sur la troisième table inutilisée, et était en train de dévorer la part de Harry.
Normalement, un des gardiens aurait dut intervenir, mais soit cet incident était tombé en plein dans leur pause déjeuner, soit ils avaient eut la flemme de se bouger pour maîtriser le Taré. Quoiqu'il en soit, cette crise ne plut pas à tout le monde, notamment à Samuel Lens, un gars du bâtiment A, qui pouvait voir le contenu de son assiette se mêler à la crasse du plancher. C'est donc lui qui s'occupa de Terry, au moyen d'une bonne chaise en bois qui alla se briser sur le dos du fauteur de trouble.
Bref, un repas pour le moins perturbé, mais Sirius confia à Harry que Terry-le-Taré avait déjà fait ce genre de crise auparavant et qu'il ne fallait pas trop chercher à savoir ce qu'il se passait dans la tête de cet abruti. Autrement dit, ils pouvaient avoir droit à une autre crise le soir même. Le débat fut lancé et Parmaë se proposa pour prendre les paris.
Mais les crises du Taré n'étaient pas des sujets les plus passionnants, et, aussi étrange que cela puisse paraître à un regard extérieur à la prison, l'événement fut rapidement oublié... sauf évidemment par ceux qui avaient vu leur repas grandement réduit.
C'était le cas de Blaise, qui grognait encore après son assiette trois heures plus tard. Installé nonchalamment dans sa cellule 22, voisine de celle de Malefoy, il jurait d'écrabouiller la gueule de Terry dès qu'il le reverrait. La cellule 23, de l'autre côté du couloir, seule autre voisine de la cellule 24 qu'occupait Draco Malefoy, était habituellement vide. Parce que normalement Lambert Brigton occupait la cellule 16. Mais sa cellule en question était bien trop éloignée au goût de son propriétaire, qui était donc venu squatter celle-ci.
XIII énonçait pour la trente-septième fois la manière dont il éclaterait la gueule du Taré sur une des grandes tables du réfectoire lorsque la porte du bâtiment s'ouvrit, laissant passer une langue de vent glacial accompagnant Frélian Bridge, qui ne pris même pas la peine de lever les yeux vers les autres détenus, ni de s'expliquer sur le fait de sa présence ici... de toute façon, ça n'intéressait personne. Il tira la porte d'une cellule vide, voisine de celle de Samuel Lens, et alla se laisser tomber sur l'espèce de truc métallique qui portait un vieux matelas.
Il était à peine assis que la porte s'ouvrit à nouveau, sur Elevan et Maïens.
- La porte ! cingla Samuel d'un ton sec lorsqu'un souffle de vent s'engouffra par l'ouverture.
- Putain, mais c'est quoi ce bordel ?! C'est pas le refuge des bonnes âmes, ici ! grogna Neil Morlorn.
- Ta gueule, fit simplement Maïens.
- Commence pas à chercher les emmerdes, Maö, t'es chez nous, ici, rappela Neil.
- Vos gueules, à tous les deux, coupa Phillip McForth.
Maïens grogna quelque chose d'inintelligible, et alla se poser dans une cellule vide loin de Neil Morlorn et des autres. Elevan fit quelques pas dans la même direction, mais le regard que l'asiatique lui jeta le dissuada de le suivre. Il haussa les épaules et se retourna vers Neil et Samuel.
- C'est encore l'autre Taré qui nous fait chier : il s'est mis à dégueuler partout. L'odeur est absolument insupportable.
- S'il pouvait s'arranger pour crever, celui-là... marmonna Frélian.
Elevan haussa à nouveau les épaules. Draco jeta un coup d'oeil machinal à travers l'étroite et épaisse fenêtre de sa cellule. Il fronça les sourcils. Apparemment, Frélian, Maö et Elevan n'étaient pas les seuls à ne pas supporter les relents à moitié digérés de l'autre Taré : il pouvait distinguer les silhouettes de Walls, de L'Etranger, de Black, de Londubat et de Potter. Dehors, avec leurs pauvres chemises par le froid qu'il faisait... quelle bande de crétins.
Il se leva sans un mot, sortit de sa cellule, traversa le bâtiment et alla ouvrir la porte. Le vent glacial de décembre s'engouffra à nouveau dans le bâtiment, mais Samuel ne fit que grogner un "bordel de merde". Draco l'ignora totalement et se tourna vers les cinq types qui tenaient leur chemise serrée contre leur corps dans une vaine tentative de se réchauffer.
Il haussa simplement un sourcil, invitation froide et muette. Un petit nuage de vapeur s'échappa des lèvres de Harry qui jeta un léger coup d'oeil à Neville et à Sirius avant reporter son attention sur Malefoy.
- Je ne vais pas tenir la porte longtemps, déclara le blond d'une voix aussi glaciale que le vent qui léchait leur corps.
Harry ne réfléchit pas plus longtemps et gagna l'intérieur du bâtiment A, suivit par L'Etranger qui retint la porte que Draco venait d'abandonner ; les trois autres entrèrent à leur suite. Draco traversa à nouveau le bâtiment, et Harry le suivit machinalement.
- Merci, souffla-t-il en frottant ses mains l'une contre l'autre.
Draco ne se retourna même pas.
- Vous êtes une bande de crétins.
Harry ne releva pas la remarque. C'est vrai que rester dehors, habillés comme ils étaient, en plein décembre, c'était stupide. Mais ils n'avaient pas osés rentrer ici d'eux même. Sirius aurait put, c'est son bâtiment après tout, mais il n'aimait ceux qui l'occupaient avec lui... Et il ne pouvait pas dire le contraire, à part Malefoy, il n'avait eut aucune conversation avec les autres. D'un autre côté, il n'avait pas vraiment cherché à en avoir.
Draco s'assit sur ce qui lui servait de lit, le dos calé à l'angle de sa cellule. Harry cligna des yeux, réalisant qu'il avait suivit le blond jusque dans sa cellule, et jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Neville et Sirius le regardaient du coin de l'oeil, assis dans la cellule de ce dernier. Il se retint juste à temps de faire demi-tour et d'aller les retrouver. Pour cela, il aurait fallu retraverser tout le bâtiment, entre les cellule des autres détenus, et planter Malefoy ici, alors que c'était lui qui les avait fait rentrer.
Il jeta un nouveau regard au blond.
Et puis il l'avait secouru l'autre jour, il ne pouvait pas lui faire l'affront de partir. Il s'assit à l'autre bout du lit de Malefoy, se sentant aussi à l'aise que la première fois qu'il était allé chez Seamus et que Lilia et Linëa, les deux petites soeurs de Seamus, n'arrêtaient de le dévisager de haut en bas en se chuchotant des messes basses à l'oreille.
Harry décida de couper le silence qui s'était installé depuis leur arrivée et d'expliquer leur présence dehors par ce temps.
- C'est que Terry-le-Taré vient de...
- On est déjà au courant, coupa Lambert.
Okaaayyyyy... ils aidaient beaucoup ces gars, là. Mais pourquoi avait-il suivit Malefoy ?!
Harry jeta un coup d'oeil par la fenêtre, pour essayer d'occuper son regard, et Blaise se chargea d'engager une 'conversation' :
- Alors, Potter, ça te fait quoi d'entrer dans le célébrissime bâtiment A ? se moqua-t-il. Tu n'étais jamais venu visiter, non ? Je suis sûr que ce cher Draco Malefoy ne t'a pas présenté toute notre graaande famille...
Malefoy leva les yeux au ciel dans un soupir blasé. Non vraiment, des fois il se demandait comment supporter ce gamin d'assassin.
- Je suppose que tu connais déjà McForth, vous vous êtes un peu "parlés" le premier soir, commença XIII d'un ton narquois. Le gars, dans la cellule d'en face, c'est l'oncle Lambert Brigton, il est arrivé en même temps que moi... tu n'as peut-être pas retenu son nom, mais tu as sûrement déjà entendu parlé de son petit groupe fort sympathique répondant au joli nom du 5ème Décan ?
Harry jeta malgré lui un coup d'oeil à l'homme dont parlait Blaise. Oui, il en avait entendu parlé. Le groupe fort sympathique en question était une genre de secte terroriste qui avait été démantelée quelques années plus tôt.
- Dans la cellule un peu plus à gauche, c'est le deuxième tonton : Samuel Lens. Tu as vu le film "Nikita", Potter ? Ben tu vois, Lens, il joue le rôle du nettoyeur... tu sais, celui qui se sert d'acides super corrosifs...
Le ton léger et badin de Blaise avait quelques chose d'effrayant vu les propos qu'il tenait. Il avait l'air de s'amuser en parlant de meurtres plus horribles les uns que les autres. Peut-être se délectait-il de son visage, à lui, horrifié.
- Et puis plus loin, poursuivait Blaise, tu peux observer notre cannibale préféré : Neil Morlorn, qui, du haut de ses 62 ans, peut prétendre au titre du grand-père !
- Va te faire enculer, XIII ! répliqua Neil.
- Non merci, ça ira, refusa poliment Blaise tout sourire. Mais demande à Black, peut-être qu'il est partant !
Sirius se leva d'un bond en criant un vague "Espèce de..." Mais Neville l'interrompis aussi sec, lui attrapant le bras et le forçant à se rasseoir.
- Excuse-moi Black, je n'ai pas entendu la fin de ta phrase, insista Zabini. Tu disais ? Je ne voulais pas te vexer, tu sais. J'ai proposé ton nom, comme j'aurais put proposer celui de Fellini !
Dans sa cellule, un homme aux cheveux brun bouclés ouvrit la bouche d'un air outré.
- Hey ! Moi je n'en ai rien à faire de vos histoires, alors tu me laisse tranquille, okay ? protesta-t-il avec la voix qu'aurait pris une blonde dont la couleur du vernis venait d'être critiqué.
Le sourire de Blaise s'agrandit, et il se tourna à nouveau vers Harry :
- Cousine Tonio Fellini, ajouta-t-il sur un ton confidentiel tandis que la "cousine" en question lui tournait sèchement le dos, croisant les jambes dans l'autre sens. Une superbe caricature. Ne te fie pas à son air boudeur, au fond, c'est quelqu'un de très gai !
- Le jeu de mot est absolument minable, intervint McForth d'un ton méprisant.
- C'est toi qu'est minable, répliqua Blaise d'un ton léger.
- Et toi t'es pitoyable, cracha l'aîné des deux. T'as rien d'autre à faire que d'essayer de jouer les gamins ?
- Ben non, justement...
- Alors ta gueule ! coupa McForth.
- Mais vous allez vous ennuyer si je ne parle pas, protesta Blaise d'un ton badin.
Phillip McForth allait répliquer quelque chose, mais Draco le devança :
- Peut-être, mais si c'est pour sortir le genre de conneries que tu viens de nous débiter à l'instant, s'il te plaît, abstiens-toi, et fait nous l'honneur de profiter un peu de ton silence !
Blaise leva les yeux au ciel puis se leva pour s'incliner bien bas en exagérant de grand moulinets du poignet :
- Excusez-moi votre altesse très sérénissime, je ne voulais en aucun cas vous importuner avec mes insipides paroles ! déclara-t-il avec emphase.
Harry ne su pas trop quelle expression aborder devant le ton narquois du jeune tueur à gage. Il ne fut pas étonné de voir McForth grogner quelque chose sur la connerie cet espèce d'abruti, et Draco échapper un petit soupir désespéré. Pourtant, le léger sourire qui étirait un coin des lèvres du blond trahissait son amusement.
Les yeux de Harry restèrent quelques instants figés sur ce sourire, éclat qui transparaissait dans les yeux gris anthracites de son propriétaire. Il ne l'avait jamais vu sourire. Il l'avait toujours vu froid, impassible, autoritaire... ce sourire, même discret et retenu, avait quelque chose de surnaturel.
Malefoy se leva et Harry détourna brusquement le regard, réalisant qu'il dévisageait ouvertement le blond. Mais celui-ci ne semblait pas l'avoir remarqué, pas plus que Zabini, occupé à répondre au grognement de McForth.
La porte du bâtiment s'entrouvrit de quelque centimètres, juste assez pour laisser s'introduire le regard d'une personne dans le couloir et les cellules les plus proches, et juste assez pour laisser entrer un nouveau courant d'air qui fit râler les plus près de la porte en question.
- Bordel de merde ! entrez ou sortez, mais ne laissez pas cette porte ouverte ! cria Samuel Lens.
La porte s'ouvrit alors en grand et quatre femmes s'infiltrèrent dans le bâtiment. Harry reconnu Luna, Parmaë et la jeune femme qui était entré en prison avec lui. Feelan... Felran... enfin quelque chose comme ça. La dernière femme était assez grande, ses cheveux noirs coupés en dégradé mal ajusté retombant platement sur ses épaules carrées, en totale disproportion avec son petit visage au nez retroussé. Parkinson, dît Victoria Cross.
- Ouais, ça va, ça va, pas la peine de gueuler comme un putois, répliqua sèchement cette dernière.
- Oh, ben vous étiez là ! s'exclama Parmaë en voyant Neville et Sirius. Je vous ai cherché partout ! Harry n'est pas avec vous ?
Le ton qu'elle avait employé n'était pas très convaincant, et exprimait seulement la surprise de la jeune femme à les trouver dans ce bâtiment qu'ils évitaient tant. Sirius se contenta d'un léger signe de tête et Parmaë se retourna, directement vers le fond du couloir, vers la cellule de Draco Malefoy où Harry était assis.
- Wow, Potter, tu ne m'avais pas dit que tu avais été promu ! s'écria Parmaë, tout sourire en s'avançant vers eux.
- Promotion canapé ? grinça Parkinson en s'appuyant négligemment contre les barreaux de la cellule de McForth.
Parmaë et la-fille-qui-était-rentrée-en-prison-en-même-temps-que-Harry gloussèrent à cette remarque et Blaise esquissa un sourire narquois. Harry, lui, ne savait plus où se mettre et n'avait qu'une envie : se lever et s'enfuir en courant à l'autre bout du bâtiment. Il n'aurait jamais dût suivre Malefoy ! Mais qu'est-ce qui lui avait pris ?!
- Qu'est-ce que vous fouttez là ? lança sèchement Brigton.
- On se promène, on a le droit, nan ? râla Parkinson. Le bâtiment ne t'appartient pas que je sache !
- On t'a mal renseigné alors, répliqua Brigton.
- Oh, arrête, tu vas me faire peur, j'ai les genoux qui tremblent, railla la jeune femme pas le moins du monde impressionnée par son aîné.
- Sincèrement, pourquoi vous êtes là ? intervint McForth.
Parkinson semblait ne pas craindre Lambert Brigton, incarcéré deux mois après elle, il n'avait pas à attendre du respect de sa part. McForth, en revanche, n'entendait pas se faire rabrouer et la jeune femme ne s'y risqua pas.
- Personnellement, je cherchais Croûtard, s'expliqua Parmaë en haussant les épaules.
- Oh, le petit génie de l'informatique a perdu sa souris, se moqua Blaise.
- Pour ce que ça sert, un rat, renchérit la jeune femme qui était arrivée le même jour que Harry.
Son intervention fit hausser les sourcils des uns, et sourire les autres. Non, elle n'avait pas froid aux yeux la petite nouvelle, et elle s'était rapidement faite au rythme et à l'organisation de la prison, rapidement intégrée ; elle avait trouvé sa place avec Parkinson et quelques autres femmes, dont Parmaë et Luna ne faisaient pas vraiment partie.
- Quand les rats quittent le navire... commença Luna depuis la cellule de Neville.
- Ferme ta gueule, Loufoca ! coupa sèchement Parkinson.
- De toute façon, Croûtard n'est pas parti, affirma Parmaë.
- Bien sûr que non, il n'aurait pas abandonné des repas assurés et un coin chaud pour la nuit ! déclara Sirius en haussant les épaules.
La jeune femme le gratifia d'un sourire et Harry réalisa que malgré toutes ses manières insouciantes et ses airs blasés, Parmaë tenait vraiment à son petit animal... aussi étrange que ça puisse paraître.
Et malgré toutes leurs petites disputes quotidiennes, Sirius aimait bien la jeune femme. Assez pour la rassurer sur l'absence de son rongeur d'ami.
- Il a dût être effrayé par la crise du Taré, ce midi, poursuivit Black. Il sera de retour ce soir.
Le ton tranquille et confiant de Sirius, pas inquiet pour trois penny, faisait de sa phrase une déclaration évidente, un fait inéluctable : Parmaë retrouverait son rat le soir même, pas de soucis à se faire !
La jeune femme hocha la tête, et se retourna vers Harry, qui n'avait pas bougé d'un pouce, adossé au mur de pierres nues de la cellule de Malefoy.
- Et vous alors, qu'est-ce que vous faîtes là ?
On pouvait aisément décelé dans sa voix une pointe de curiosité, qui souffrait ne pas être satisfaite par une explication détaillée de la situation.
C'est Elevan Chess qui se chargea du résumé de ce début d'après-midi. Les remarques verbales contre Terry-le-Taré fusèrent rapidement, chacun trouvant son compte dans la critique d'un ennemi commun. Puis les conversations se scindèrent en plusieurs petits comités sans que personne n'y fasse vraiment attention.
Et dans cette ambiance un peu plus détendue, Harry se décrispa. Il écoutait d'une oreille distraite les points de vue de Lambert Brigton, peu charitable ; Blaise Zabini, assez méchant ; et Phillip McForth, carrément cruel. Pour sa défense, il n'était pas difficile de songer que dix ans à supporter cet abruti de débile mental avaient usés le peu de pitié que l'ancien avait eut pour l'abruti en question.
Draco Malefoy entendait également tous ces échanges plus qu'il ne les écoutait. Son esprit occupé par la mise en place progressive de son projet, il s'était accoudé à la fenêtre de sa cellule, regardant vaguement la cour de béton de la prison à travers l'épais double vitrage et les barreaux noirs. Certains imprévus pouvait surgir à tout instant, et il se devait de faire en sorte que, justement, ce ne soit pas des imprévus. Mais qui pouvait affirmer être capable de planifier l'avenir sans la moindre surprise ?! Déjà, la situation avait changée depuis qu'il avait songé à son projet.
Le blond se retourna et son regard se posa sur Potter, assis sur son lit. Il avait le dos appuyé contre un mur, à l'angle de la cellule, les genoux repliés tranquillement devant lui, les bras négligemment passés autour, la tête accolée aux pierres qui accrochaient quelques mèches noires de cheveux, une mèche retombant sur son visage, la pointe allant caresser la commissure de ses lèvres, et ces yeux verts magnifiques...
Draco détourna son regard et fixa à nouveau la fenêtre. Potter n'avait rien à faire ici... mais de toute façon, il restait quoi ? Trois, quatre semaines ? Il le ferait sortir lui aussi. Et puis Potter ne supporterait pas de rester enfermer là avec ces gens... des gens comme lui... ce n'était pas fait pour ses yeux verts.
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La nouvelle tomba le soir, pendant qu'ils étaient au réfectoire. Harry avait retrouvé Neville, Sirius, Luna et Parmaë à leur bout de table. La jeune femme avait retrouvé son rat, lequel dévorait joyeusement des morceaux de pommes de terres entre les griffes de ses deux pattes avant, royalement installé sur les genoux de celle qui le nourrissait, lui parlait et s'occupait de lui depuis bien longtemps déjà.
Une alarme. Ce fut le premier avertissement. Un nombre de gardiens dans le réfectoire brusquement multiplié par trois. Les femmes furent renvoyées dans leurs bâtiments, les autres se retrouvèrent alignés le long d'un des murs du réfectoire. Un des gardiens lâcha discrètement quelques mots à Malefoy. La nouvelle se répandit plus vite qu'une traînée de poudre : Terry-le-Taré était mort.
Et quelque chose en Harry s'effondra.
Il revit brusquement la scène du midi, avec Terry, assis sur le dossier de sa chaise, son assiette en main, sa nourriture entre les doigts et entre les lèvres. Son repas. Celui qui lui avait été destiné... Puis la crise dans l'après-midi, où Terry n'avait pas cessé de vomir... Empoisonné ? ça ne faisait aucun doute. Sauf que la victime n'était pas celle qui aurait dût mourir.
Parce que c'était lui qui aurait dût mourir.
Cette constatation frappa Harry ne plein fouet, en quelques secondes. Il sentit son esprit vaciller et cru un instant qu'il allait défaillir. Il se contenta de rester stoïque, étonnamment absent, comme si tout ce qui se passait autour de lui ne l'atteignait plus.
On avait voulu le tuer. Encore. La première fois, il avait été sauvé juste à temps. Cette fois-ci, ce n'était qu'un coup de chance... pour lui, pas pour ce pauvre Terry. Il était mort à sa place. Combien de fois encore réussirait-il à passer au travers du filet que tissait son assassin ?
Un professionnel, oui, ça ne faisait plus aucun doute. Il savait pourtant... il savait que son agresseur n'allait pas en rester à sa première tentative. Il savait qu'il s'y prendrait autrement. Mais il n'avait pas pensé... il n'avait pas imaginé... comment aurait-il put...
Ils apprirent qu'une enquête devrait se dérouler pour observer la mort de Terry Tarner et que le bâtiment B serait donc fermé pour la nuit et la journée de demain. Une délégation spéciale devait inspecter soigneusement les lieux et la condition de la mort du détenu.
Harry ne savait plus quoi penser, ni qui croire. Tout s'enchaînait beaucoup trop vite. Et puis qu'est-ce qui lui disait que tout ceci était l'oeuvre d'une seule personne ? Ce pouvait être n'importe qui, et pouvait avoir des complices partout... la première fois, son agresseur avait réussit à se glisser dans sa propre cellule, en pleine nuit, sans que personne ne le voit. Aujourd'hui, il avait réussit à droguer sa nourriture. Avait-il eut accès aux cuisines ? Etait-il possible que celui qui voulait le tuer n'était pas un des prisonniers, mais un gardien ?!
Harry sentit un mouvement furtif sur sa gauche.
- Hey, ça va ? lui souffla Neville d'un ton inquiet.
Il devait être pâle et son effroi devait transparaître sur son visage car Sirius le dévisageait également. Non, ça n'allait pas. Pas du tout. Comment cela aurait-il put aller ?! On avait encore essayé de le tuer, bordel de merde !
Harry regarda Neville, puis Sirius. Il ouvrit la bouche. Aucun son n'en sortit. Et qu'aurait-il dit ?
Le visage de Sirius changea brusquement, s'assombrissant alors que son regard passait du gardien qui avait déclaré la mort de Terry Tarner, à Harry. Il venait de comprendre à son tour. Son regard était alarmé et il dévisagea rapidement chacune des personnes présentent dans le réfectoire.
La question Qui ? s'affrontait avec celle du Pourquoi ? dans l'esprit de Harry.
Sirius esquissa un mouvement vers son ami, mais un gardien le rejeta brutalement contre le mur. Cette intervention attira quelques regards. Dont l'un se parait d'un gris anthracite glacé. Malefoy haussa un sourcil. Harry regarda ces yeux gris sans vraiment les voir. En qui pouvait-il avoir confiance ?
Non, Draco Malefoy l'avait secouru l'autre jour, il l'avait... Harry interrompit brusquement le cour de ses pensées. Et si Malefoy avait tout mis en scène ? Et si il avait demandé à Flyte de l'agresser pour le sauver et gagner sa confiance ? Pour qu'il ne se méfie pas, pour qu'il ne le soupçonne pas...
Harry secoua la tête. Non, c'était ridicule. Si Malefoy avait voulu le tuer, il aurait laisser Flyte le détruire physiquement et psychologiquement. et puis Malefoy était arrivé après eux au réfectoire... D'un autre côté, c'était quelqu'un d'influent ici, il pouvait avoir des complices n'importe où... peut-être même parmi les gardiens...
Les détenus du bâtiments A furent renvoyés dans leurs cellules respectives. En partant, Malefoy se pencha vers un des gardiens et lui glissa quelques mots. L'homme jeta un coup d'oeil dans la direction de Harry qui vit en ce regard ses pires craintes confirmées. Sirius jeta également un regard à Harry, mais il n'avait rien de rassurant : Sirius était aussi inquiet que lui.
Un grand type en uniforme noir qui ne semblait pas vraiment être un gardien sortit d'un des parloirs, qui donnaient sur le réfectoire, une feuille blanche tirées à l'ordinateur dans la main. Le gardien qui avait parlé à Malefoy s'avança vers lui et lui glissa quelques mots à l'oreille. L'autre jeta un coup d'oeil à sa liste, puis à Harry, à nouveau à sa feuille et hocha la tête.
- Arkner, Valery ! appela l'homme en uniforme noir. Cellule A 09.
Deux gardiens attrapèrent Arkner, chacun par un bras, et le firent sortir du réfectoire. Puisque le bâtiment B devait être fermé pour la nuit, on leur attribuait, provisoirement, des nouvelles cellules.
- Bridge, Frélian ! Cellule A 06.
Ils étaient envoyés dans le bâtiment A. Harry jeta un coup d'oeil à Neville, qui ne semblait pas plus ravi que lui de se retrouver là-bas. Tout le monde allait y dormir cette nuit. Tout le monde. Celui qui cherchait à le tuer aussi, probablement. Tenterait-il quelque chose cette nuit ?
Non, il y avait déjà eut un mort aujourd'hui. Ca attirerait bien trop l'attention. Il ne tenterait rien ce soir... n'est-ce pas ? Harry se raccrocha de toutes ses forces à cette idée.
Neville fut envoyé en A 08. Et Harry pria pour être placé en A 10 ou en A 06, voisines de celle de son ami... avant de se rappeler que c'était Sirius qui occupait la cellule A 10 et que la cellule A 06 venait déjà d'être attribuée. Merde.
- Potter, Harry ! Cellule A 23.
Cela lui fit l'effet d'un coup de poing dans le ventre. Il était à l'autre bout du bâtiment A, juste à côté de... Harry cligna des yeux. Juste à côté de Draco Malfoy. C'était donc de ça qu'il avait parlé au gardien, il en aurait mis sa main à couper ! L'enfoiré !
Deux gardiens lui saisirent les bras et l'entraînèrent hors du réfectoire. Le vent glacé du crépuscule qui soufflait dans la cour le traversa de part en part. Au loin, au-dessus des hauts murs et des tourelles, un petit point lumineux brillait dans le ciel noir. Seul témoin d'une vie extérieure à la prison, cette lumière provenait du grand château d'eau d'un village Anglaise... Une vie en dehors de la prison... Tout cela lui semblait si loin à présent. Une vie... avait-il seulement le droit de défendre la sienne ? Le pourrait-il ?
Effectivement, sa cellule était l'une des deux voisine de celle de Malefoy. L'autre était occupée par Zabini. McForth était installé dans la suivante, la n°20. L'autre voisine de Harry restait vide.
Cette répartition était-elle suivait-elle un plan stratégique pour l'éliminer ?
L'homme aux clés entra alors dans le bâtiment A. Il ferma les cellules dans leur ordre de numérotation. Puis l'éclairage fut coupé et seul les bruissements feutrés de tissus dans l'obscurité, occupèrent un instant le silence du bâtiment. Pas une parole ne fut prononcée, pas un chuchotement. L'unique gardien du bâtiment pour la nuit s'était assis sur une chaise à son bureau, au milieu du bâtiment.
De toute façon, il n'avait pour ainsi dire rien à faire : toutes les cellules étaient soigneusement fermées et une caméra de surveillance balayait l'espace à intervalles réguliers. Un petit voyant rouge derrière l'objet électrique indiquait les mouvements de balayage et la vitesse de la caméra. Harry fixa ce point lumineux pendant un long moment, plongé dans ses pensées.
Dire qu'il avait peur était se placer bien trop en dessous de la vérité. Il était à l'affût du moindre bruit, les yeux grands ouverts dans le noir du bâtiment où il percevait des ombres et des silhouettes immobiles, allongées, de l'autre côtés des barreaux de sa cellule. Il sursautait au moindre mouvement, au moindre bruissement. Etre dans un endroit inconnu n'aidait en rien.
Il ne fermerait pas l'oeil de la nuit. C'était une certitude, un instinct de survie. Il lui semblait que s'il fermait les yeux, ne serait-ce qu'une seule seconde, il ne pourrait plus les rouvrir. Le mal pouvait surgir de nulle part. Toutes les portions d'ombres étaient autant de cachettes pour son assassin.
C'était un professionnel du crime, pas un psychopathe qui frappe au hasard. Il l'avait observé, étudié, il prenait son temps, changeait de méthode... il restait insaisissable, insoupçonnable, imprévisible. Il attendait juste que Harry baisse un peu sa garde...
Harry se retourna sur le ventre et enfoui son visage dans son pauvre oreiller. Putain de bordel de merde, mais comment pouvait savoir ce que cet enfoiré préparait, comment il l'attaquerait à nouveau ?
Il se tourna sur le côté, dos au mur. Au moins personne n'arriverait par là. Et Flyte ? Et si c'était Flyte qui avait tenté de l'éliminer ? Il aurait voulu se venger... Un frisson parcouru le corps de Harry, et ses doigts se crispèrent malgré lui sur son drap. Il s'efforça de respirer profondément. Il devait rester calme. Il devait essayer de réfléchir.
Mais comment connaître le fonctionnement de l'esprit de son agresseur ? Lui qui, il y a quelques mois encore, coulait des journées tranquilles, loin de toute cette violence. Jamais, jamais il n'aurait pensé... c'était quelque chose d'inconcevable... et aujourd'hui encore il ne comprenait pas comment tout cela était arrivé. Une machination. C'était la seule explication qu'il avait, et c'était loin d'être celle qu'il aurait voulu.
Pourtant quelqu'un cherchait à le tuer, à l'éliminer. Il ne savait pas pourquoi, il ne savait pas qui, et il ne savait pas quand... mais il ne voulait pas attendre ce moment. Il devait trouver... démasquer... empêcher...
Harry serra les dents et retint un soupir désespéré. Il était si fatigué de se battre. Jamais il ne pourrait s'en sortir ! Il allait crever dans cette putain de prison et il ne saurait même pas pourquoi. Il aurait voulu revoir son appartement, revoir Suzy et son mari, savoir ce qu'était devenu Seamus après toutes ses années, il aurait même voulu avoir des nouvelles des Dursley. Il aurait voulu voir Neville sortir de prison, Luna aussi et Parmaë... il aurait voulu que Sirius soit libéré lui aussi... il aurait voulu vivre encore longtemps, loin d'ici... il aurait voulu tant de choses qu'il ne ferait jamais, qu'il ne verrait jamais...
Recroquevillé contre le mur en pierre de sa cellule, Harry resta un long moment à se s'imaginer une vie tranquille hors de cet endroit. Ce n'est que lorsqu'il réalisa qu'il était en train de s'endormir qu'il se redressa brusquement, se secouant mentalement. Il essuya quelques larmes qui avaient osés glisser sur ses joues.
Il ne devait pas dormir ! Et il n'allait pas mourir ! Il se battrait encore ! Il n'allait laisser des putains d'enfoiré d'assassins avoir raison de lui ! Il ne pouvait pas les laisser gagner ! Il avait survécu jusque là, il pourrait le faire encore ! Oui, il se battrait. Ils n'auraient pas sa peau aussi facilement ! Il allait leur montrer qu'il n'était pas une proie si facile ! Il allait... il allait...
Les épaules de Harry s'affaissèrent à nouveau. Il allait faire quoi, exactement ? Il ne savait même pas comment marchait l'esprit tordu d'un assassin ! Il n'en avait jamais rencontré ni connu, il ne savait pas... mais qu'est-ce qu'il racontait ?! Bien sûr que si, il connaissait des assassins ! La prison en était remplie !
Bon, Neville ne comptait pas, il avait agis sous le coup de la colère. Sirius était aussi coupable que lui de ce dont on l'accusait. Parmaë n'avait jamais tué qui que ce soit. Luna... et bien Luna, il ne savait même plus pourquoi elle avait été condamnée.
Mouais, la prison était peut-être remplie d'assassins, mais il n'avait confiance en aucun d'eux. Ils pouvaient tous être son agresseur, et donc, au contraire, chercher à le piéger plutôt qu'à l'aider. Non, il lui fallait quelqu'un de... quelqu'un...
La solution apparue si évidente à Harry qu'il se demanda pourquoi il n'y avait pas pensé plus tôt. Il jeta un coup d'oeil à la caméra de surveillance. La petite lumière rouge était tournée vers lui, signe que le champ de vision de l'appareil mécanique balayait l'autre bout du bâtiment. Harry se retourna sur le ventre et chuchota :
- Malefoy ?
Après tout, Malefoy avait eut des hommes de main, il avait bien organisé des machinations lui aussi, il pourrait sans doute voir sa situation sous un angle différent, penser différemment, trouver qui était derrière tout ça... et puis c'était le seul à pouvoir l'aider... à vouloir l'aider ?
L'objectif de la caméra se tourna vers lui et Harry attendit patiemment qu'elle se retourne à nouveau vers l'autre côté du bâtiment avant de rappeler le blond à nouveau.
- Malefoy ? ... Draco ?
Draco Malefoy cligna des yeux et se tourna sur le côté. Dans la pénombre, il distingua le garde, assis bien loin de sa cellule, probablement en train de somnoler. Les silhouettes des autres détenus étaient allongées et semblaient dormir depuis un moment. Puis il vit deux yeux. Deux yeux verts qui le regardaient derrière des barreaux, et qui reflétaient le peu de lumière envoyée par les grand spot extérieurs qui balayaient la cour depuis les tourelles.
Harry allait appeler le blond à nouveau, lorsqu'il croisa le regard argenté qu'il attendait. Un "quoi ?" suivit cette apparition et Harry sentit brusquement le peu de courage qu'il avait réussit à rassembler s'évaporer dans l'obscurité de la nuit.
- Rien.
Harry entendit un grognement. Les yeux argentés disparurent. La caméra revint sur eux... puis repartie. Les yeux reparurent.
- Dis pas de conneries et explique-moi pourquoi tu me réveille, murmura le blond d'une voix très posée.
Bon. Harry récupéra son courage égaré parmi les ombres et souffla que ce midi, avant de faire sa crise de vomissements et de mourir, Le Taré avait mangé sa part de nourriture.
Il y eut un instant silence. S'il ne pouvait pas voir ces yeux argentés, Harry aurait cru que Malefoy s'était rendormi. Mais il n'en était rien et la voix particulière du blond murmura :
- Personne n'a jamais essayé de te tuer, tu n'as jamais reçu de menaces, non ?
Harry déglutit. Bien sûr que si, il y avait eut les lames de rasoir ! Malefoy ne croyait tout de même pas qu'il avait essayé de se suicider ?! Il allait répondre, lorsque les yeux argenté disparurent à nouveau. Devinant que c'était la caméra qui tourna encore, il ferma les yeux à son tour.
- Si, souffla Harry lorsque l'objectif de la caméra leur tourna à nouveau le dos.
Puis, comme Malefoy semblait attendre la suite, Harry lui expliqua la tentative de meurtre déguisée en suicide à laquelle il avait échappée de justesse. Le silence s'installa à nouveau et le brun le bisa aussi sec :
- Tu crois que Flyte...
- Non, lui il voulait juste... enfin il ne cherchait pas à te tuer.
La réponse catégorique de Malefoy avait quelque chose de rassurant : le blond était sûr de lui, et il semblait concerné par la menace qui planait au-dessus de sa tête.
- Qui alors ?
Le blond ne répondit pas, et l'espoir de Harry retourna s'enterrer quelque part.
De son côté Malefoy réfléchissait rapidement. Il était totalement réveillé à présent. Quelqu'un dans cette prison était passé au-dessus de toutes ses décisions, quelqu'un s'était déplacé pendant la nuit, quelqu'un avait réussit à empoisonner un repas... D'ailleurs le Taré devait avoir perçu quelque chose, ce qui avait dût déclencher sa crise au déjeuner. Il avait peut-être même vu, reconnu cette personne, merde ! Maintenant il ne dirait plus rien.
Quelqu'un agissait donc pour son propre compte, ou pour le compte de quelqu'un d'autre. Ici. Dans sa prison. C'était déjà inacceptable que quelqu'un discute ses décisions. Mais si en plus, cette personne s'attaquait à Potter... il ne l'avait pas dégagé des griffes de Flyte pour qu'un autre l'agresse ! Une violente colère s'empara de lui et il se jura d'éliminer ce "quelqu'un" qui le défiait.
- Ne t'inquiète pas, je trouverais, affirma-t-il.
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Ouf ! Enfin terminé ! J'ai cru que je ne viendrais jamais à bout de ce chapitre, qui s'est avéré plus long que prévu. J'espère que vous en avez profité...
Maintenant, si vous avez :
- Des idées sur la personne qui cherche à éliminer Harry
- et/ou Des commentaires à faire sur l'intrigue
- et/ou Des remarques sur n'importe quelle scène
- et/ou Des questions paske vous avez pas tout compris
- et/ou Des réclamations à faire sur le barde qui détruit toute la réputation de la noble musique des ménestrel
- ou Rien à dire
Vous pouvez/devez/êtes obligés de m'envoyer une petite/moyenne/grande review. (rayez les mentions inutiles)
Merci d'avoir lu jusque là, à la prochaine (dans trois semaines environ, je vais essayer).
