Oyez, oyez, chères lectrices (j'ai abandonné l'espoir de voir un jour des personnes portant le chromosome Y lire une de mes fic), grande réjouissances aujourd'hui sur : un nouveau chapitre de Jugé Coupable ! (youpiiiiiii... non, sans Carioca).

Alors au programme, dans ce chapitre trèèèèès, mais trèèèèèèèèèès long par rapport au précédent, vous aurez :

- un passé à oublier.

- des choses qui avancent enfin.

- une révélation capitale.

- les bons conseils de Tata Luna.

- un dilemme, dilemme.

- la preuve que l'ennemi est bête

- un accident.

- une dispute entre Parmaë et Sirius.

- une longue réflexion

- une vocation de détective.

- des remords.

- un règlement de compte.

et aussi

- la preuve que 17 centimètres c'est suffisant !

Le tout dans le désordre bien sûr ! Voilà. Si avec tout ça, y'en a une de vous qui me sort que le chapitre est trop court, je vous balance le chapitre 10 en trois lignes et vingt-cinq mots ! mdr...

Je vous souhaiterais bien une bonne lecture, mais je vais d'abord prendre le temps de répondre au reviews :

- celine.s : ne t'inquiète pas, je n'oublie rien de la suite, c'est déjà tout planifié. Ah ça, pour des révélations, il y en a dans ce chapitre ! mais ça, je l'ai déjà dis dans le sommaire, et comme tu t'impatiente, je ne vais pas te retenir plus longtemps. bisous.

- Soal : oui, c'est vrai que commencer par un enterrement, c'est pas ce qu'il y a de plus gai. Moi-même, je n'aime pas trop lire des fic tragique, c'est mauvais pour mon p'tit coeur fleur bleue ! C'est vrai que j'ai hésité un peu avant de mélanger les hommes et les femmes dans la prison. Bon, ils ne sont pas totalement mélangés, ils ont des bâtiments à part, mais je reconnais que ça peu paraître étrange. D'un autre côté, je me voyais mal expliquer que la prison haute-sécurité d'Angleterre refusait les femmes (elles peuvent être tout aussi dangereuses et coupables que les hommes), je préférait mettre tout ce monde sur un pied d'égalité. Non, ce n'est pas un avocat commis d'office, mais ne t'inquiète pas, l'altercation entre Draco et son avocat est expliqué dès le début de ce chapitre... merci beaucoup pour ta review. Gros bisous à toi.

- Ornaluca : merci pour ta review, je suis contente que ça t'ai plu. Mais j'ai juste une question : ton pseudo c'est "Ornaluca" et tu signe "Artémis". Je dois t'appeler comment ? bizz.

- Saaeliel : bonjour m'amour Saael' de démon rien qu'à mouâ toute seule ! je suis contente que tu ai aimé le chapitre précédent. Celui-là aussi comporte beaucoup de révélations, et les choses bougent (enfin). Un des ex de Harry voudrait sa mort ? hum... c'est une proposition qu'on ne m'avait pas encore sortit... mais la réponse a tout le temps d'arriver ! (j'aime garder le suspens) (tu me connais, j'aime faire languir les choses... n'est-ce pas ma chérie ?). Ah non ! Je te reprends tout de suite (oui, bien sûr que je te reprends, encore et encore, ais c'est pas dans ce sens là que je l'entendais mon amour... et non, je n'entends pas "sens" comme synonyme de "position") : Tes reviews ne sont jamais nulles ! Elles comptent pour moi, paske c'est toi qui les écrit. Elles ne sont donc JAMAIS nulles ! (je te punirais pour avoir proféré de tels mensonges, ne t'inquiète pas). Oh, dis, dis, dis, tu me l'envois le lemon avec Porte/Harry/Draco ? hen, hein, dis ?! Cela dis je confirme que ta dernière review était absolument et complètement... folle, sans queue ni tête... d'ailleurs c'est pas vrai, y'avait une queue : la tienne (j'étais dessus, je me rappelle bien !). Peace si tu veux, mais surtout Love pour toi et SEX pour nous !

- Crystal : coucou, toi ! j'espère que mon chapitre tombe pour un week-end où tu as l'ordinateur. Quand à l'histoire, qu'elle se termine bien ou pas, j'en fait mon affaire. J'ai encore long à écrire, je n'en suis même pas à la moitié, alors... mais j'espère que ça te plaira toujours autant. L'intrigue se noue et se dénoue. Révélations est le mot d'ordre de ce nouveau chapitre, alors profite. Gros bisous à toi.

- pimouss : bon alors, dans l'ordre : paske les grands criminels de Grande Bretagne ont le droit d'être des hommes ou des femmes, mais ils ont des bâtiments différents (pour les cellules je parle) ; oui, d'ailleurs tu vas le voir tout de suite ; il y a deux partie à ma fic, la première se termine bientôt (il ne manque que le chapitre 10) et la seconde partie s'enchaîne directement après ; ça je ne vais pas te le dire ! ; si la réponse à la question précédent était positive, celle-ci le serait également. voilà. bisous.

- Zick : cela n'est pas près de finir ! la suite est juste là, merci pour ta review. bizz.

- blurp3 : toi, t'as un nom qui me fait bien marre ! merci en tout cas, je suis très heureuse que ma fic te plaise. Ah ! La fameuse date sur la tombe ! Non, il n'y a pas écrit "death fic" et ce n'est pas une erreur de ma part. Mais oui, effectivement, la date approche... niark niark niark... j'aime bien jouer avec les nerfs. merci pour ta review. gros bisous à toi.

- Smirnoff : merci. j'espère que la suite de la fic te plaît aussi. bisous.

- YunaFab : moui, c'est vrai que Draco a un pov plus... posé. Dans ce chapitre, leurs deux pov sont alternés... mais celui de Harry reste effectivement assez paumé. La deuxième partie arrivera très vite puisqu'il ne reste que le chapitre 10 pour achever la première. Quand à ce qu'il s'y passera, je ne vais rien te révéler... merci pour ta review, gros bisous.

- lililice : Toi, tu as quelque chose d'incroyable ! Tu sais que tu pourrais presque écrire ma fic à ma place ?! Je ne vais pas trop dire pourquoi de quoi, mais quand même ! Je vais vraiment me demander à qui t'a parlé ! Tu comprendras dans ce chapitre. Gros bisous à toi, merci encore pour ta review.

- Dwallia : ah, une p'tite nouvelle ! chouette. je suis contente que ma fic te plaise. Les révélations arrivent, les choses évoluent, ce chapitre est un pilier de l'histoire. merci pour ta review, bisous.

- Lee-NC-Kass : votre review est loin d'être insupportable, et c'est si cette foutue entaille au doigt vous avait empêché d'écrire que j'aurait été déçue ! En plus, pour apprendre que vous adôrez le chapitre précédent ! Pour le nouvel avocat, c'est normal, c'est fait exprès, c'est l'effet recherché, et ça s'explique dès le début de ce chapitre. Ne vous affolez pas toutes les deux ! Hum... la personne qui veut tuer Harry et celle qui l'a fait enfermé ne ferait qu'un... c'est un point de vue intéressant... vous verrez... (niak niark niark). merci à toutes les deux pour votre review. Kiss !

- Vif d'Or : Mais qui a dit que Harry allait mourir ?! C'est pas possible, ça ! ok, la date sur la tombe annonce un délais de deux semaines, mais on sais même pas qui est mort (bon, d'accord, on s'en doute), dans quelles circonstances, et pis plein de détails qui font que voilà, faut pas que j'en dise trop... alors ça suffit maintenant ! Peut-être que Harry va mourir mais arrêtez de me couper mon supsens-euh ! (flûte alors). sinon à quoi je sers, moi ! mdr ! désolé, je suis partie un peu en live. merci pour ta review, je t'embrasse.

- Lily : t'inquiète, j'ai bien l'intention de continuer et de terminer cette fic comme prévu... et j'espère que tu seras bien là jusqu'à la fin ! je suis vraiment ravie que ma fic te plaise autant. merci pour ta review. Gros bisous à touâ !

- Anyssia : j'avais déjà reçu ta review par le biais de O&F, merci beaucoup. Oui, c'est vrai que dans certaines fics, Draco est un peu trop... gentils. Il passerait presque pour un Poufsouffle et je trouve ça dommage de ne pas utiliser son sale caractère dans toute sa complexité. Je suis contente que tu aime Jugé Coupable. C'est vrai que tout le monde n'aime pas les UA (moi-même, je n'en aime que quelques uns, les personnages ont tendance à trop dévier de leur caractères originaux), et je suis contente également que tu y aime Draco, parce que son caractère n'est pas exactement le même que dans mes autres fic (notamment "Je te hais"). Il est toujours froid, mais il est moins... enfin il est moins ado, quoi ! Je crois que tu m'as trouvée sur ! Je te remercie beaucoup pour ta review, elle m'a vraiment fait plaisir. gros bisous.

- Twiggy : ah, ma p'tite Twiggy ! Tu sais que j'aurais put poster mon chapitre dimanche soir, mais que je ne poste que mercredi, juste pour pouvoir répondre à ta review, hein ?! paske j'allais m'inquiéter, mouâ... je pouvais appeler les pompiers, le SAMU, la police, l'équipe de Perdu de Recherche, et tout et tout... mais j'ai reçu ta review, tu n'es donc ni morte ni blessée, donc c'est parfait. Ouf ! Cacile qui est rassurée. J'ai essayé d'ouvrir le lien que tu m'as passé pour ton fanart, mais j'ai pas réussis à charger l'image... je ré-essaierais. Ta classe a participé au Goncourt ?! TU as participé au Goncourt ?! (ou alors j'ai mal compris...)Bon alors... éfigie en or, moui, d'accord, je prends note, avec rubis, diamants, saphir, pirytes, Lapiz Lazuli (t'es sûre qu'il y a un Z à la fin de Lazuli ?!)... olivine aussi. Oui, oui bien sûr ! Tu ne veux pas des émeraudes, opales, perles de nacre et quelques éclats de cristal tant que j'y suis ?! Si je veux braquer une banque, tu feras partie de la bande ? Bon, ok, alors... qu'est-ce que tu fais vendredi prochain ? lol. Je suis désolé pour l'intro de ce chapitre, mais je te promet que le barde chantera pour le chapitre 10, d'accord ? Non, effectivement « condamné à tore » ne s'écrit pas comme ça, c'est « tort », mais c'est pas grave, ça m'amuse ! gros bisous à touâ.

Voilà, je vous laisse (enfin) accéder au nouveau chapitre. Bonne lecture !

ooo

chapitre 9 : "S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème."

o

samedi 20 décembre 1997.

Draco quitta le parloir accompagné d'un gardien. Cette entrevue avec son prétendu avocat s'était déroulée exactement comme il l'avait souhaité. Il avait obtenu les derniers renseignements qu'il attendait et il avait donné ses dernières instructions :

Le signal serait donné trois jours avant le jour fixé. Une lumière rouge dans la nuit, et s'il interprétait correctement le "peut-être vous-y noierez-vous", il s'agirait de la petite lumière qui brillait en haut du château d'eau. Petit point blanc lumineux, seule trace d'une vie extérieure à la prison... d'une ville située à quelques kilomètres vers l'Ouest.

Il avait demandé de prévoir l'opération pour quatre personnes : Lui-même, Blaise, McForth... et il avait compté Harry Potter. Il fallait mieux compter une place de trop qu'une place de moins, si jamais il ne trouvait pas celui qui voulait tuer le brun avant son départ... Mais il avait aussi précisé qu'une dizaine de détenus profiteraient sans doute de l'occasion pour s'évader eux aussi.

Cela avait été si simple... McFawley était un excellent acteur, il s'en rappellerait, au cas où...

Une silhouette attira son attention, brisant ses petites réflexions satisfaites. Une silhouette aux cheveux noirs désordonnés et aux yeux verts.

Harry avait apparemment terminé son propre entretient avec la jeune femme brune que Draco avait aperçu avec lui. Il lui adressa un léger sourire auquel Draco répondit par un signe de tête.

- Alors ? fit Harry après une hésitation. C'était... c'était ton avocat ? Il n'avait pas l'air très... très sympathique...

Draco pensa un instant mentir au brun, puis il se rappela qu'il y avait des chances pour qu'il s'évade avec lui... encore fallait-il le mettre au courant !

- C'est plus compliqué que ça, balaya-t-il. Et toi ?

- Mon avocate, acquiesça Harry.

Draco fronça les sourcils.

- Elle a l'air jeune, marmonna-t-il. Je suppose que c'est sa première affaire sérieuse ? Ca ne m'étonne pas que tu ais été condamné !

- Elle est très compétente, défendit vivement Harry. Et puis franchement, tu aurais vu le bordel de toute cette histoire, tu ne dirais pas ça !

Draco fut surpris par le ton du brun. Il ne voulait pas se disputer avec lui pour quelque chose d'aussi stupide.

- Ok, ok, c'est vrai que je ne la connais pas, concéda Draco. Ne t'énerve pas comme ça, je m'interrogeais, c'est tout...

Harry soupira d'un ton las et baissa les yeux.

- Excuse-moi, tout ça me dépasse, je suis à cran. Je dors mal la nuit, j'ai l'impression que tout le monde observe le moindre de mes gestes, et par-dessus le marché quelqu'un cherche à me tuer !

Draco résista à l'envie de le prendre dans ses bras. C'était franchement ridicule : il ne manquerait plus qu'il se lance dans la guimauve ! Et le repas aux chandelles c'était pour quand ?! ri.di.cule !

Mais Harry avait besoin d'être réconforté, d'avoir quelqu'un sur qui s'appuyer, de savoir qu'il pouvait avoir confiance en lui. Alors Draco passa un doigt sous le menton du brun et lui releva la tête.

- Hey, t'inquiète pas, souffla Draco. Tu sortiras d'ici bientôt, et vivant, je te donne ma parole... et elle a beaucoup de valeur, quoi qu'en dise certains !

Harry esquissa un pauvre sourire, ses yeux cherchant à déchiffrer le regard argenté plongé en lui. Il n'avait jamais vu Malefoy avec un tel regard. Lui qui pouvait porter des perles rayonnantes de fierté et d'arrogance ; ou des yeux couleur acier, menaçants... il posait sur lui une lueur rassurante, apaisante...

Et cette voix... sa voix qu'il avait prise, de sa mesure toujours si fine, tranchante, si juste, si particulière... avec une note de confiance et de calme qui l'adoucissait. Et pourtant ferme, posée, certaine de ses propos...

Comment Draco Malefoy pouvait-il être aussi complexe : fier et attentif, méprisant et concerné, froid et rassurant... Il était toujours maître de lui, et semblait toujours maître de toute situation. Il était fort, et Harry enviait cette force intérieure que possédait le blond. Il se demandait également quel était le passé de Draco Malefoy, qu'avait-il dût affronter ou supporter pour avoir aujourd'hui une telle force de caractère.

Et puis Draco n'était pas seulement ça. Il était aussi charismatique, il savait attirer les gens à lui, monopoliser les regards, encourager, motiver, diriger. C'était un meneur d'hommes. Ambitieux, talentueux, et tout à fait conscient de ses atouts.

Alors pourquoi un homme comme lui, qui ne s'entouraient pas de n'importe qui, qui ne s'encombraient pas de personne inutiles... pourquoi un homme comme Draco Malefoy s'occupait-il d'un homme comme lui, Harry Potter, simple citoyen, complètement paumé par sa propre histoire ? Pourquoi lui parlait-il ? Pourquoi semblait-il s'intéresser à lui, pourquoi vouloir l'aider ? ... Malefoy savait pourtant qu'il n'était rien, qu'il ne possédait rien, aucune fortune ; ni pouvoir, ni influence...

- Pourquoi ? chuchota Harry. Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Pourquoi tu t'embête avec moi ?

Draco cilla. Oui, pourquoi ?!

- Parce que... parce que j'en ai envie... je ne "m'embête" pas avec toi, tu n'es pas une charge ou un poids, ou un quelconque fardeau que tu as put imaginer. Je veux t'aider, parce que j'ai envie de t'aider... parce que... parce que je ne pense pas que tu ai ta place ici...

Voilà. Au moins c'était clair, non ? Bon, il ne voulait pas passer pour un justicier (ce qui aurait été absolument pitoyable et pathétique), mais c'était plus ou moins ce qu'il ressentait... en partie...

Harry, lui, ne savait pas trop comment prendre les dernières paroles du blond. Il n'avait pas sa place ici... c'est à dire ? Il était encombrant ? Il gênait des projets établis avant son arrivée ? Pourtant Malefoy disait qu'il n'était pas une charge, qu'il ne dérangeait pas... alors quoi ? Draco Malefoy n'était pas connu pour aider gratuitement les gens. Mais même lui semblait ne pas trouver de raison tangible à ses actes... ou, du moins, ne les disaient pas.

Draco lui cachait-il quelque chose ? Oui, évidemment, il avait sans doute des centaines de choses à cacher... Oh, et puis pourquoi se prenait-il la tête avec ça ?! Draco Malefoy voulait l'aider, parfait ! C'était bien la première personne à croire en lui, et à vouloir le défendre... oui, le défendre, Draco Malefoy voulait le défendre, le protéger... et le plus stupide c'est qu'il se voyait très bien protégé par le blond.

La force du blond le rassurait, lui redonnait confiance. Et il avait confiance. Aussi étrange que cela puisse sembler, il avait confiance en Draco Malefoy, même s'il ne se l'expliquait pas à lui-même... d'ailleurs, il n'était pas sûr de vouloir des explications. Tant de choses lui étaient tombées dessus en si peu de temps, et tout continuait encore à se mouvoir, à tournoyer autour de lui, jusqu'à le rendre malade. Il voulait quelque chose de stable, quelque chose à quoi il puisse se raccrocher pour ne pas se laisser emporter dans le tourbillon d'emmerdes qui le secouait.

Et quelque part il y avait des yeux gris. Quelque part il y avait une main tendue vers lui. Quelque part, il y avait cette voix qui lui affirmait qu'il sortirait d'ici. Alors il s'y accrochait, et il le croyait. Oui, si Draco Malefoy déclarait que lui, Harry Potter, sortirait d'Askaban bien vivant, alors ce serait le cas.

- Et toi ? demanda soudain Harry. Toi non plus tu n'as pas ta place ici ! Enfin je veux dire...

Le brun s'interrompit. Il ne savait pas trop comment formuler sa phrase. Draco Malefoy était tellement... tellement... enfin il n'avait rien à faire en prison ! Il était fait pour les bureau, les directions ; il était fait pour le marbre, le cristal et la soie... il n'était pas fait pour le béton, la ferraille et la crasse... non, Draco Malefoy avait encore moins sa place ici que lui.

- Ce n'est pas pareil, déclara le blond. Mais je n'ai pas l'intention de rester encore longtemps...

Et il n'avait pas l'intention d'en dire plus. Pas maintenant, pas ici. Mais à Harry, oui, il faudrait qu'il le lui dise, avant que son projet ne commence et que tout s'affole. Il faudrait qu'il lui parle.

- Ne fais pas de connerie, prévint Harry d'une voix grave.

Draco fut surppris par le ton du brun. Harry avait les sourcils froncés, ses yeux verts s'étaient assombrit et il avait perdu son maigre sourire. Mais plus encore que son expression, c'était sa voix qui avait fait levé les sourcils de Draco. Une voix sombre, grave et inquiète. Harry s'inquiétait pour lui ! Il était ravi ! Et il se sentait profondément stupide, bête, idiot et faible de se savoir ravi !

Oui, décidément Harry Potter avait une très mauvaise influence sur lui. Une trop grande influence. Il devait arrêter tout ça immédiatement avant de perdre la tête... et une sale petite voix lui disait que c'était déjà trop tard.

- Ne t'inquiète pas pour moi, je sais ce que je fais, assura Draco. Et toi, tu as des projets ?

Harry fut décontenancé. Des projets... des projets d'avenir ? pour le jour où il sortirait d'ici ?!

La plupart des détenus songent à la vie qu'ils mèneront une fois dehors, à la vie qu'ils construiront, la maison, le travail, les amis... Harry réalisa qu'il se s'était jamais vraiment posé la question. Tout s'était tellement précipité qu'il n'avait pas pris le temps de s'occuper de sa vie plus loin que pour le lendemain. C'était déjà si dur de rester en vie, alors s'imaginer un futur... en dehors de ces murs...

Et soudain, Harry fut effrayé de se retrouvé dehors. Perdu dans un monde hostile qui l'avait rejeté et où il n'avait plus rien ni personne. Au moins ici, il y avait Sirius, et Neville, et Luna, et...

Mais qu'est-ce qu'il racontait ?! Bien sûr qu'il voulait sortir d'Askaban ! Il irait s'installer loin, très loin d'ici. Il se ferait une nouvelle vie... il... il serait libre, n'est-ce pas ? Il pourrait encore être libre... il ne serait plus traqué par personne... il n'aurait plus d'ennemi et... et il... il pourrait...

- Je ne sais pas, souffla Harry. Je ne sais pas du tout. En vérité, je ne sais même pas comment sortir d'ici... non, je ne sais même pas comment survivre ici... alors songer à ma sortie, j'en suis absolument incapable.

Harry marqua une pause, puis voyant que Draco ne répondait rien, il ajouta fermement :

- Mais je veux sortir. Je n'abandonnerais pas, parce que je sais que je n'ai rien fait. Je ne mérite pas ça. Et je me battrais encore pour sortir d'ici. Je sortirais d'ici et je partirais m'installer à l'autre bout du Royaume-Uni, à l'autre bout de la Terre s'il le faut, et j'enterrerais toute cette histoire derrière moi !

Bon, ses propos étaient peu être un peu trop gonflés d'espoir, mais Harry se sentait rassuré de les entendre, même s'ils ne sortaient que de sa propre bouche.

- C'est bien, approuva Malefoy. Il faut que tu te batte. Je t'aiderais. Et tu t'en sortiras. Et... et tu pourras... faire ce que tu veux... où tu veux...

Avec qui tu veux... Bien sûr il faudra juste trouver qui veut le tuer, pourquoi, et le neutraliser ; il faudra aussi l'innocenter et... et puis après Harry Potter pourrait voler de ses propres ailes et partir à l'autre bout de monde... mouais... y'avait quand même du boulot avant. Et le brun n'y arriverait pas tout seul, ce qui satisfaisait égoïstement Draco. Harry aurait besoin de lui.

Ou alors il s'adresserait à quelqu'un d'autre. S'il voulait vraiment fuir toute cette "histoire" et tout laisser derrière lui, Harry ne ferait pas appel à lui. Il tâcherait de l'oublier lui aussi. Et tout ceux qu'il avait rencontré ici... même les deux autres, là ? Black et Londubat ? Et la Loufoca ?

- Et toi, Malefoy ? tu feras quoi une fois sorti de là ?

Draco ne répondit pas tout de suite, conscient qu'il s'agissait là d'une question piège. Que ferait-il sorti d'ici ? où irait-il ? et surtout, poursuivrait-il ses anciennes activités.

Il a trois mois, Draco ne se serait même pas interrogé sur le sujet. Tout était prévu, tout était réglé. Mais la donne, aujourd'hui, lui semblait différente de celle d'hier. Il n'était encore sûr de rien, des idées folles lui traversaient l'esprit, et il ne voulait rien compromettre. Il savait aussi ce que Harry voulait entendre...

- Je pense que je vais me ranger, déclara-t-il finalement. Dans un pays d'Europe, ou en Amérique. J'ai assez d'argent pour vivre dans l'opulence pendant encore cinq siècles. Je ne sais pas trop en fait...

C'était une réponse assez proche de la vérité, du moins de son esprit actuel. A ceci près qu'il connaissait déjà l'adresse exact de l'endroit où il irait. Mais trop d'informations n'étaient pas nécessaires.

- Pourquoi tu ne sais pas ? Qu'est-ce qui peut changer ? demanda Harry.

Toi. Toi, tu pourrais me faire changer. Toi, tu pourrais me faire perdre la tête. Toi, tu pourrais me faire tuer. C'était un horrible sentiment de réaliser qu'une personne avait une telle emprise sur lui, sur sa vie, sur ses décisions... et en même temps cela lui semblait tellement évident, comme si c'était la chose à faire, aussi folle soit-elle.

Un homme comme lui peut-il se ranger ? Draco haussa les épaules.

- Je ne sais pas, mentit le blond. Tellement de choses... et j'ai encore beaucoup à faire ici, entre ces murs...

- Moi je veux juste en sortir, affirma Harry.

Quelque chose plomba l'estomac de Draco et il s'entendit insister :

- Tu n'as plus rien à faire ici ?

Harry ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma. Bien sûr, c'était facile de dire que tout ce qu'il voulait c'était se tirer d'ici et de tout oublier. Mais pourrait-il vraiment tirer un trait sur tout ça ?

Probablement pas. Mais il répondit tout de même :

- Non, je n'ai rien à faire là. Je ne regretterais absolument rien... auras-tu des regrets, toi ?

Draco dévisagea Harry un moment. Il songeait à ce monde, cette face caché des hommes, cette violence te cette haine qui emplissait ces murs. Il songeait à ces gens, tous différents. Et puis il songeait à lui.

A lui qu'il avait rencontré. A ses cheveux noirs bordéliques, à ses lèvres tentantes, à ses yeux verts. Les plus belles émeraudes qu'il lui ait été donné de voir... et Dieu savait qu'il en avait vu des pierres précieuses !

Il revoyait le brun entrer dans le réfectoire, le premier jour. Son regard qui s'était directement accroché au sien. Il se rappelait ce corps fragile et tremblant qu'il avait sauvé, ces yeux baignés de larmes. Il se souvenait de Harry, assis sur son lit, dans sa cellule, mâchonnant machinalement une mèche de cheveux noire.

- Oui...

- De quoi ? demanda Harry sans comprendre.

Il posait la question ! Bien sûr qu'il aurait des regrets. Il regretterait de n'avoir put toucher cette peau dorée, de n'avoir put goûter ces lèvres... il regretterait de ne pas avoir put caresser ce corps... de ne pas avoir put garder ce corps près de lui.

Il le regretterait lui, il le savait déjà. Il était foutu et ce n'était même pas négociable !

Draco tendit la main vers le visage de Harry et posa sa paume sur la joue du brun, immobile. Puis, n'y tenant plus, il combla la distance qui séparait leurs lèvres. Il l'embrassa, caressa ses lèvres, goûta leur texture, leur douceur, glissa une langue entre elles et rencontra l'autre, chaude et humide...

Harry le repoussa brutalement, les yeux écarquillés, effrayés. Ils se regardèrent un instant, Draco n'osant pas esquisser le moindre geste. Puis Harry tourna brusquement les talons et parti en courant.

Draco le regarda passer la porte du réfectoire sans bouger, incapable de parler.

Merde !

o

- Je ne sais pas, soupira Neville. Tu as sans doute raison, moi aussi ça me semble louche. Mais je ne vois pas du tout comment...

Il fut interrompu par une ouverture fracassante de la porte du bâtiment B. Sirius et Neville regardèrent Harry traverser le couloir et s'engouffrer dans sa cellule, le visage pâle comme s'il avait vu un fantôme.

- Harry... ça va ? demanda Neville d'un ton inquiet.

Le nouveau venu leva des yeux un peu perdu vers eux, puis hocha vigoureusement la tête. Bien sûr que ça allait, ça allait très bien, rien ne pouvait aller mieux ! Bordel mais qu'est-ce qui lui avait pris ?!

- Ok, Harry, quel est le problème ? grogna Sirius.

- Y'a pas de problème ! répondit sèchement l'interpellé.

Non, aucun problème, absolument aucune problème. Draco Malefoy l'avait embrassé, mais où pouvait donc être le problème ?! Putain mais ce type était un assassin, un trafiquant d'armes, de drogue et d'il-ne-savait-trop-quoi-encore ! Il traitait avec des tueurs à gage, il était responsable de meurtres, bordel de merde !

- Ne dis pas de conneries, tu es tout pâle, insista Sirius.

- Mais qu'est-ce que ça peut te foutre que je sois pâle ou pas ?! s'énerva Harry.

Pour le coup, il était devenu tout rouge ! Il allait frôler la crise hystérique, maintenant, c'était certain. Malefoy venait de l'embrasser et tout ce qu'on trouvait à lui faire remarquer c'est qu'il était un peu pâle !

Harry se força à prendre une grande inspiration pour se calmer. Tout cela devenait franchement ridicule, il fallait qu'il réfléchisse correctement... mais tout lui tombait dessus en ce moment ! Six mois plus tôt, il vivait tranquillement dans son petit appartement, une vie classique, comme des millions de gens... et voilà qu'on l'accusait de quelque chose qu'il n'avait pas commis !

On le condamnait, on l'enfermait, on avait tenté de le violer, on avait même cherché à l'éliminer... et voilà que Malefoy... Draco Malefoy !... s'intéressait à lui ! Mais qu'avait-il donc fait pour mériter ça...

Harry se laissa tomber sur ce qui lui servait de lit. Pourquoi... pourquoi c'était toujours sur lui que tombait les emmerdes ? il ne pouvait pas... il ne pouvait pas... ce n'était pas possible...

Dans d'autres circonstances, peut-être que quelque chose aurait été envisageable, mais là... ici... et lui... et tout ça... non, non, c'était impossible...

Bien sûr, Harry ne pouvait pas nier que Draco était attirant. Cet homme froid, au physique polaire, au charme insolent, au regard argenté hypnotisant... on y fixait obligatoirement son regard et on ne pouvait s'en détacher... Et puis il l'avait aidé aussi. Il l'avait secouru quand Flyte avait tenté de... quand Flyte l'avait attaqué... Malefoy l'avait aidé... et il lui avait tendu la main...

Quand Harry lui avait confié avoir été la cible d'un assassin, Draco l'avait écouté, il lui avait posé des questions, il lui avait donné sa parole qu'il trouverait l'assassin... qu'il le sauverait... encore... Et puis il y avait tout ce qui faisait Draco Malefoy, toute l'ambiguïté de son caractère, la complexité de sa personne, toutes ces contradictions qui l'habitaient.

Oh diable ! Oui, il était attiré par le blond ! Mais ça ne pouvait pas effacer l'autre face de Draco Malefoy, celle qui baignait dans l'ombre. Celle qui l'avait conduit jusque là, coupable... Harry ne pouvait pas oublier le passé de Malefoy.

Mais il veut se ranger, lui souffla une petite voix. Oui, c'est que le blond lui avait dit... mais, était-il sincère ? Il ne pouvait pas en être sûr. Un homme comme lui pouvait-il réellement se ranger ? Un homme comme lui pouvait vraiment changer ? Et pourquoi ? ... pour qui ?

Et même s'il se rangeait, cela n'effacerait pas son passé, ses fautes, ses erreurs. Un tel passé ne pouvait pas s'effacer ainsi... n'est-ce pas ? non, non, ce n'était pas possible...

Ils n'étaient pas du même monde.

- ... verra bien. De toute manière ça va être l'heure d'aller manger, déclara Sirius.

Harry sursauta en entendant ces mots et leva les yeux vers l'horloge accrochée au dessus du pauvre bureau du bâtiment B. Il était plus de cinq heures et demi. Le dîner était servit à six heures. Mais il n'avait absolument pas faim. Il ne s'était pas rendu compte du temps qui s'était écoulé, occupé à ruminer ses pensées.

Pourtant, il emboîta le pas de Sirius et Neville lorsque ceux-ci se levèrent pour gagner le réfectoire. Les deux autres avaient abandonné l'idée de le questionner, songeant que s'il s'énervait tout seul et marmonnait en réfléchissant, c'est que ce n'était pas si grave que ça. Ca concernait probablement sa vie privée... après tout, Harry avait parlé avec son avocate cet après midi...

Ils s'installèrent à deux chaises de leurs places habituelles, Harry et Neville face à Sirius et Parmaë. Depuis la mort du Taré, Harry changeait régulièrement de place, de manière à éviter tout incident. Il savait que celui qui voulait l'éliminer l'observait attentivement, et s'était rendu compte de son manège... ce qui excluait toute nouvelle tentative d'empoisonnement de la même manière. C'était Malefoy qui avait eut cette idée...

Draco Malefoy... Luna, assise à côté de Harry, le dévisagea étrangement. Le brun détourna le regard pour éviter les grands yeux de la jeune fille, mais il tomba sur un second regard inquisitoire : celui de Parmaë.

- Quoi ? demanda-t-il alors. Qu'est-ce qu'il y a ?

Parmaë esquissa un sourire.

- Oh, mais absolument rien, mon cher, j'essaie simplement de vous parler depuis quelques minutes maintenant et vous ne me répondiez pas ! Qu'elles étaient donc vos pensées si profondes pour ne pas entendre le son de ma voix ?

Gnagnagna... mais de quoi elle se mêlait celle-là ?! Ce qui c'était passé avec Malefoy ne regardait que lui ! et personne d'autre, mais alors, personne ! Et surtout pas une commère comme Parmaë !

- Allez, insista la jeune femme. Raconte tout à maman Lee Berners ! Tu as des soucis ? Problèmes familiaux ? Problème de coeur ? ...

Quoi ?! Ca se voyait tant que ça ?! C'était inscrit sur son visage ? Quelqu'un avait passé une annonce dans toute la prison ?!

- Fous lui la paix, grogna Sirius.

Harry ressentit un élan de gratitude envers son aîné. Lui, au moins, avait compris que le moment était très mal choisit pour disserter sur sa vie... et encore moins, sur le plan sentimental !

- Oh, tu sais quelque chose, Siry ? minauda la jeune femme. Allez, s'il te plaît, dis-moi tout...

Elle était visiblement en manque de potins frais à colporter un peu partout. Mais Sirius ne semblait pas disposer à satisfaire sa curiosité, aussi la jeune femme décida-t-elle de le harceler. Elle devait avouer que c'était un de ses passe-temps favoris : emmerder Sirius Black. Il savait lui répondre, et il s'énervait facilement.

- Bon alors laisse-moi deviner... voyons...

Parmaë fit mine de réfléchir.

- Puisque Harry est complètement ailleurs, ça le concerne... toi tu prends sa défense, tu dois donc avoir également un rôle dans tout ça... ah, je sais ! Tu as enfin largué ton copain pour Harry !

Sirius s'étrangla et Harry sursauta violemment.

- NAN MAIS CA VA PAS ?!!! s'écria Black avec indignation. Comment tu peux avoir des idées pareilles, ma pauvre fille ?!

- Je vois, déclara tranquillement Parmaë. Tu t'énerve, c'est donc que j'ai tapé dans le mille !

- T'es complètement à côté de la plaque, oui ! Excuse-moi Harry, mais franchement, il ne m'intéresse vraiment pas, mais alors pas du tout ! Il faut que tu ailles te faire soigner en urgence pour imaginer des trucs pareils ! Harry a quinze ans de moins que moi ! J'aurais l'impression de coucher avec mon fils !

- Oh ? s'étonna Luna en penchant la tête sur le côté. Je ne savais pas que tu avais un fils, Sirius, tu n'en parle jamais. Comment s'appelle-t-il ?

Black la dévisagea comme si elle venait d'une autre planète. Mais d'où elle débarquait celle-là ?! Il était gay ! Bien sûr qu'il n'avait pas de gamin, il ne risquait pas d'en avoir ! ... il n'aurait pas été contre, mais il n'avait absolument pas l'intention de se séparer de Rémus pour avoir un môme ! C'était juste une expression, tout le monde avait compris ce qu'il avait voulu dire !

- Luna, expliqua patiemment Neville. Deux hommes ne peuvent pas avoir d'enfant ensemble, c'est... biologiquement impossible...

- Hum, tu as sans doute raison... c'est dommage...

- C'est surtout ridicule, balaya Parmaë. Il suffit de faire appel à une mère porteuse ou d'avoir recours à l'adoption !

- C'est pas possible pour un couple homosexuel, marmonna Sirius.

- Ah parce que en plus, il faut être en couple ?! s'exclama Parmaë. Mon dieu, mais où va le monde ! S'il faut que chaque personne soit définitivement casée, ça ne laisse plus beaucoup de chance aux célibataires entêtés ! ... et aux infidèles aussi...

- Tu ne veux pas te caser avec quelqu'un, toi ? s'étonna Neville.

- Pour quoi faire ? Mourir d'ennui ?! répliqua Parmaë. Finir par ressembler à Sirius et son Mumus ?! Oh, par pitié, très peu pour moi ! Pourquoi les gens cherchent-ils à vivre d'amour et d'eau fraîche quand on peut vivre de sexe et d'alcool ?!

- Tu dis ça parce que tu n'es encore qu'une gamine, répondit Sirius.

- C'est ça, râla Parmaë. Ajoute aussi que je ne connais rien de la vie, tant que tu y es !

Harry avait décroché depuis un moment. Cette conversation n'était pas faite pour l'éloigner de son problème actuel... Non, ce n'était pas juste : il croulait sous les problème ! Mais le dernier en date était une torture physique et mentale.

Il avait évité de regarder dans la direction de Malefoy pendant tout le repas. Mais il n'avait pas put s'empêcher de lui jeter un coup d'oeil à la dérobé. Ok, ok, il savait qu'il était attiré par le blond, il se l'était avoué depuis un moment déjà.

Mais dans son esprit, cela ne l'avait engagé à rien. Il lui avait semblé tellement évident que Draco ne s'intéresserait pas à lui, qu'il n'avait jamais réellement songé qu'il puisse y avoir quelque chose... mon dieu, était-ce ses pensées qui semblaient si mêlées et incompréhensible ?!

Et puis... si Malefoy ne voulait rien d'autre que tirer un coup... s'il voulait juste l'utiliser, se servir de lui et le jeter après ? Rien ne lui laissait penser que Malefoy avait une quelconque implication émotionnelle... et Harry n'était pas une pute, il ne se laisserait jamais traiter comme tel ! Bien sûr, il avait déjà eut des aventures d'un soir, mais c'était d'un accord commun et... et dans la situation actuelle, Harry n'avait pas besoin d'une position instable, et encore moins d'aventures ! Il avait assez d'emmerdes comme ça !

Comment savoir ce que pensait Malefoy ? Comment savoir ce qu'il voulait exactement, ce qu'il cherchait... était-il sincère ? Est-ce qu'un homme comme lui, aussi froid, fier et maître de lui-même, pouvait être sincère ? Voudrait... voudrait quoi ?!

- A mains froides, coeur chaud.

Harry retint un sursaut et se tourna vers la droite. Luna le regardait avec des yeux indescriptibles, mêlant compréhension et compassion. Puis les paroles qu'elle venait de dire atteignirent le cerveau de Harry.

- Quoi ?!

La jeune fille se pencha vers lui et posa sa joue sur son épaule en soupirant doucement.

- Tu te pose trop de questions, affirma-t-elle d'un ton absent.

Harry baissa les yeux vers Luna, sans la repousser. Les grands yeux bleus de la jeune fille étaient dirigés vers Draco Malefoy. Harry n'osa plus bouger. Que savait-elle ?

- Tu doute, poursuivit tranquillement Luna. Pourquoi ? Il faut prendre des risques parfois dans la vie... il ne faut pas se contenter de subir, il faut aussi agir... Mon père avait vingt-six ans quand il a décidé de fabriquer son propre journal. Il ne savait pas si ça marcherait, mais il s'est quand même lancé dans sa construction. Il ne l'a jamais regretté. Maintenant son journal est lu par beaucoup de gens !

Harry haussa un sourcil. Il ne savait pas que le père de Luna dirigeait un journal... quel journal ?

- Je le connais ? demanda-t-il.

- Oh non, je ne pense pas, répondit pensivement Luna. Il est mort quand j'avais vingt ans.

Harry cilla, décontenancé, avant de comprendre que la jeune fille parlait de son père.

Prendre des risques... comme si ça vie n'était pas devenue assez dangereuse ces derniers temps... tout plaquer pour construire quelque chose... et pour construire quoi ? ... tout plaquer... c'était ce que Malefoy ferait... si effectivement il se rangeait.

Tout plaquer et reconstruire ailleurs. Une nouvelle vie. Une seconde chance... Tout le monde à le droit à une seconde chance dans la vie, non ? Draco Malefoy pouvait-il avoir une seconde chance ?

Si Malefoy voulait réellement changer, qui était-il pour le condamner ?! Qui était-il pour le juger ?! Il ne connaissait pas le passé de Malefoy, il ne pouvait pas le juger. Il ne pouvait pas le rejeter pour ça... Il pouvait juste... quoi ? ... que pouvait-il faire ?

Au fond, Harry n'en savait rien. Il ne savait strictement rien, juste qu'il était complètement perdu. Il n'avait jamais connu Draco Malefoy avant. Il n'avait connu que le Draco Malefoy qui était enfermé à Askaban, celui qui l'avait sauvé, celui qui l'avait aidé... celui qui lui plaisait...

Si cet homme là avait décidé de se ranger et d'aller s'installer loin d'ici, est-ce que...

Harry se figea. Mais à quoi pensait-il ? Malefoy lui avait dit qu'il voulait partir s'installer quelque part en Europe ! Il voulait mener une nouvelle vie ! Rien n'entendait qu'il y avait sa place !

... Et puis d'abord pourquoi y voudrait-il une place ?! c'est vrai après tout. Harry voulait juste sortir de là, retrouver une vie paisible et normale, tout oublier... oublier tout... Sirius, condamné à tort, qui l'avait pris sous son aile... Neville qui avait été le premier à lui parler, et qui sortirait bientôt... Luna et son caractère si particulier, ses remarques étranges...

Et ces yeux argentés, ces lèvres qui lui avaient volé un baiser, pourrait-il les oublier ?

- S'il n'y a pas de solutions, c'est qu'il n'y a pas de problème, affirma Luna.

Harry regarda la jeune fille se lever et quitter le réfectoire qui se vidait peu à peu de ses détenus. Il vit Draco sortir avec Zabini et McForth.

Il n'y avait pas de problème. Mais Luna Lovegood restait une énigme.

o

mardi 23 décembre 1997.

Cela faisait maintenant trois jours que McFawley l'avait appelé au parloir. Draco en avait touché deux mots à Blaise et McForth, à propos du signal et de leur nombre... enfin il ne leur avait pas dit qu'il avait compté aussi Harry. Vu la réaction de ce dernier quand il l'avait embrassé, il ne viendrait probablement pas. Ce qui impliquait de trouver la personne qui voulait le tuer AVANT qu'il ne parte d'ici... de préférence avant le signal.

Ca faisait également trois jours que Goyle était allé à l'infirmerie et avait récupéré les quelques 'paquets' qu'il avait commandé. Goyle les leur avait apporté le soir même. Tonio Fellini avait mis un peu de bordel en criant Elevan Chess, et sa voix aiguë avait très vite portée dans la cour. Goyle, en tant que gardien, était tout naturellement entré pour remettre un peu d'ordre, et avait retiré les paquets de sa veste lorsque la caméra s'était tournée de l'autre côté du bâtiment.

Les paquets étaient à présent soigneusement rangés dans la cellule de McForth, puisque c'était lui qui les utiliserait. Neil Morlorn et Samuel Bridge également, mais eux n'avaient pour rôle que de faire diversion. Âgés respectivement de soixante-deux et cinquante-neuf ans, les deux doyens de la prison n'avaient pas souhaités prendre plus grande part au projet. Neil avait passé 43 ans de sa vie entre ces murs, il n'aurait jamais put retourner à une vie ordinaire.

L'univers carcéral, il s'y était fait. Il y avait ses marques, ses repères, ses habitudes, ses amis... dehors il n'avait rien. Il préférait encore rester ici. Il avait un toit et à manger, c'était bien plus que certaines personnes. Frelian Bridge et Elisa Wright partageaient son avis. Parfois, la liberté fait peur.

Ce n'était pas le cas de Draco. Il n'avait pas travaillé pendant deux ans pour renoncer aujourd'hui. Il n'était pas le seul à espérer quitter ses murs bientôt... avant la nouvelle année peut-être ? Avant février de toute manière. Et cette satisfaction pour certains, impatience pour d'autres, se traduisait pas un esprit et une ambiance générale assez animée, plus ou moins joyeuse, qui n'avait rien à voir avec le jour de Noël qui tombait jeudi prochain.

De toute façon, Noël en prison, c'est comme un Dimanche en vacances : ça ne change pas grand chose dans l'emploi du temps. Certains, pourtant recevaient quelque courrier de leur famille, qui retrouvait brusquement la mémoire et se rappelait que l'un d'entre eux était enfermé là. D'autres, beaucoup plus rares, recevaient même un petit paquet, qui avait passé de longues heures à être ouvert, inspecté, observé, démonté, remonté, reniflé, radié de rayons X...

Draco Malefoy n'attendait rien de personne. Et cela lui était bien égal. Enfin, il n'attendait rien de Noël. Il attendait le signal. Il se concentrait sur ce signal, sur son projet, sur ses opérations... il remplissait son esprit de choses et d'autres pour éviter de penser qu'il avait agit comme le dernier des imbéciles, trois jours plus tôt.

Il avait suivit ce que lui disait son instinct, et non sa raison. Il avait agit à l'inverse de tout ce qu'on lui avait appris. Et il était bon à gifler. Harry l'évitait, et lui-même fuyait le brun. Comme ça ils ressemblaient à deux cons. Au moins, il était sûr, maintenant, que Harry n'était pas gay... ou qu'il ne s'intéressait pas à lui, ce qui revenait au même finalement.

Pourtant il avait cru... enfin il s'était fait des films... lui qui se trompait rarement en jugeant quelqu'un, il était apparemment bien tombé à côté. Bordel de merde, mais qu'est-ce qui lui avait pris de l'embrasser ?! ... d'un autre côté, le brun avait lui avait répondu. Il avait sentit ses lèvres venir rencontrer les siennes, et sa langue l'accueillir... avant de le repousser.

Donc Harry était peut-être gay... mais il n'était pas intéressé... ou alors il était effrayé. Ce qui n'aurait rien d'étonnant pour quelqu'un qui a faillis se faire violer par cette ordure de Flyte. Mais tout de même, il ne ressemblait pas à Flyte ! Il ne l'aurait jamais forcé à... non, jamais ! il ne se serait jamais abaissé à ça ! C'était quelque chose de tellement répugnant et... et... Putain de bordel de merde ! Pourquoi l'avait-il repoussé ?!

- ... bien silencieux ! s'exclama Parmaë.

- Fous lui donc la paix, répliqua McForth. Tu vois bien qu'il est plongé dans ses réflexions !

- Oh, alors il ne réfléchis pas souvent, railla Parkinson.

- Mais qu'est-ce qui peut bien lui occuper autant l'esprit ? poursuivit Parmaë. Draco Malefoy aurait-il tant d'ennemis ?!

- De toute manière, l'ennemi est bête, affirma Blaise. Il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui !

- Je ne suis pas d'accord avec moi, opposa Parmaë. L'ennemi peut aussi ne pas nous prendre pour un ennemi, mais rester un ennemi pour nous !

- Ce que tu raconte n'a aucun sens, grinça Parkinson.

- Bien sûr que si, moi j'ai compris, répliqua Blaise. Mais cela conforte donc mon idée : l'ennemi est effectivement bête.

Et il se trompait lourdement. L'ennemi était loin d'être bête. Et il fallait le démasquer et le neutraliser avant le partir. S'il ne trouvait pas qui avait voulu tuer Harry... non, qui voulait tuer Harry... s'il ne le trouvait pas avant le début des opérations, il emmènerait Harry Potter avec lui. De grès, ou de force.

Draco espérait ne pas avoir à le forcer, ou à faire en sorte qu'il suive le mouvement... un petit cachet, et il pouvait transporter un homme où bon lui semblait. Mais un corps inanimé n'était pas des plus pratique pour la bonne marche de son projet. Qu'importe. Il avait donné sa parole qu'Harry Potter sortirait d'ici vivant, il la tiendrait.

Le mieux serait qu'Harry accepte de le suivre... ou de trouver l'Ennemi avant... ce qui n'empêcherait pas Harry de le suivre s'il le souhaitait, bien sûr ! Mais vu la situation... si seulement il n'avait pas joué les grands imbéciles en l'embrassant !

Enfin ce qui était fait, était fait. Il s'adapterait. Un Malefoy n'était jamais pris de cours. Il avait toujours mis ses émotions et ses sentiments de côté, il saurait bien le faire encore !

Le problème actuel était donc un Ennemi qui cherchait à éliminer Harry Potter par le biais d'une homme de main inséré dans la prison elle-même. Il pouvait s'agir d'un détenu, d'un gardien, ou n'importe quel autre membre encadrant la vie d'Askaban (cuisines, infirmerie, surveillance nocturne, responsables des systèmes électriques, etc...). Il pouvait également y avoir plusieurs hommes de mains...

Voyons plutôt ses différentes méthodes de procéder : il y avait eut la tentative de meurtre par empoisonnement, bousillée par une crise du Taré... L'homme de main de l'Ennemi savait donc exactement à quelle place mangeait Harry Potter. Il l'observait, il le connaissait. Mais n'importe quel détenu, garde, ou personne ayant jeté un coup d'oeil sur une caméra du réfectoire, pouvait être au courant.

L'intérêt restait donc dans la manière dont le plat de Harry avait été empoisonné : si cela avait été fait avant que l'assiette ne soit posée dans le réfectoire, cela signifiait que l'homme de main appartenait aux gens des services, pouvant accéder aux cuisines. Il se serait donc fournit le poison d'une quelconque façon et l'aurait introduit plus ou moins facilement dans la prison.

En revanche, si le poison avait été mis après que l'assiette eut été posée dans le réfectoire, cela signifiait que l'homme de main était un détenu... ou un gardien. Il aurait attendu que les caméra balayant le réfectoire tournent vers un lieu différent et aurait discrètement libéré le poison. Si c'était un gardien, il avait pu se procurer le poison comme une personne des services... Si c'était un détenu, alors on lui avait fait parvenir le poison.

Et cette idée n'était absolument pas inconcevable puisque lui-même, Draco Malefoy, avait fait entré ses petits paquets de poudre par le biais de l'infirmerie. Il faudrait donc se renseigner sur les détenus étant entrés à l'infirmerie le matin du 7 décembre... ou la veille. Guère plus auparavant, quelqu'un s'en serait aperçu.

La crise du Taré n'était sûrement pas dût au hasard. Il y avait toujours un élément perturbateur qui les déclenchaient, aussi infime soit-il. Le Taré avait donc probablement vu quelqu'un toucher à la nourriture. Cela confortait l'hypothèse selon laquelle l'homme de main aurait empoisonné l'assiette de Harry après qu'elle eut été posée.

L'homme de main de l'Ennemi serait donc un détenu ou un gardien, qui aurait put accéder à l'infirmerie entre le 6 et le 7 décembre au matin. Bien.

Il y avait également eut une autre tentative pour tuer Harry : dans la nuit du 11 au 12 novembre, quelqu'un avait été couper les veines du brun et avait laissé une lame de rasoir dans la cellule pour feindre un suicide. Outre le fait que cela prouvait que l'homme de main était intelligent et avait assez réfléchis pour organisé sa mise en scène, cela impliquait deux choses :

1-D'abord, l'homme de main s'était déplacé dans la prison, de nuit. Si c'était un gardien, cela sous-entendait qu'il était de service cette nuit là et que personne n'ait trouvé étrange de le voir entrer dans le bâtiment B... il était donc probablement posté à l'intérieur même du bâtiment.

Si c'était un détenu, alors cela voulait dire que, soit il avait sa cellule dans le bâtiment B et s'était donc déplacé sous l'oeil de la caméra de surveillance et sous l'oeil du gardien de ce bâtiment ; soit il appartenait au bâtiment A ou C, et cela impliquait qu'il se soit déplacé à travers toute la cour sans se faire repérer, ni par un garde dans l'enceinte même de la prison, ni par la lumière des projecteurs qui se déplaçait depuis les tourelles, postées en hauteur à chaque coin de la cour.

Mais là encore, c'était possible. Le déplacement des lumières était mécanisé. Il suivait un ordre, un dessin, très particulier, dans un temps tout aussi calculé. Un bon observateur aurait tôt fait de mémoriser ces mouvements et de voir quelles zones d'ombres apparaissaient, où, quand, pendant combien de temps...

Lui-même avait étudié ce système avant d'être enfermé à Askaban. Il avait bien remarqué qu'une personne pouvait effectivement traverser la cour en passant d'ombres et ombres, et en rasant les murs. Quand à ne croiser aucun gardien, c'était impossible. Mais si l'homme de main était un détenu, alors l'Ennemi avait put lui faire parvenir un poison, selon son premier raisonnement. L'Ennemi était donc puissant, compétent, assurément riche, il pouvait aisément corrompre un gardien.

C'était ce qu'il avait fait avec Crabbe et Goyle.

2-Ensuite, au matin du 12 novembre, les gardiens avaient dût faire ouvrir la porte de la cellule de Harry pour le secourir. Autrement dit, sa cellule était fermée, verrouillée. Or, il n'y avait qu'une seule personne dans toute cette foutue prison à posséder la clé de chaque cellule : celui que certains appelaient Passe-Partout. Et même, en supposant que par un quelconque moyen tordu, l'homme de main se soit retrouvé avec un double de la clé de la cellule de Harry, cela n'expliquait absolument pas comment il avait réussit à l'ouvrir.

Car les clés ne servent qu'à fermer les cellules, et non à les ouvrir. L'ouverture était mécanisée, et de telle sorte que toutes les cellules s'ouvraient en même temps. Et si, cette nuit là, toutes cellules s'étaient ouvertes, quelqu'un s'en serait bien aperçut ! Et une sécurité mécanique supplémentaire assurait qu'on ne puisse ouvrir une cellule avec une clé.

Tout cela, Draco le savait pour avoir très soigneusement étudié les moindres petits détails du système de sécurité de la prison, avant d'y être enfermé. Ben oui, s'il devait en sortir, il fallait d'abord qu'il étudie toutes les manières d'y parvenir... et celles qui étaient à proscrire. Bref, tout ça pour conclure qu'il n'était d'aucun intérêt que l'homme de main possède un double de la clé de la cellule de Harry ce soir là.

Et l'homme de main en semblait pas être de ceux qui s'encombrait inutilement. S'il était gardien, il était déjà au courant de cette particularité de la prison. S'il était détenu, alors il l'avait probablement appris parmi les autres détenu, au près d'un gardien, ou même par lui même ou par son commanditaire.

Cela signifiait donc, et tout le grand mystère de cette histoire résidait ici, que : l'homme de main était entré dans la cellule de Harry sans l'ouvrir, lui avait taillé les veines et déposé la lame de rasoir, puis était ressortit, sans plus ouvrir ou fermer la cellule !

Plus fort encore : si l'homme de main était un détenu dont la cellule appartenait au bâtiment A ou C, alors il était sortit de sa propre cellule sans l'ouvrir, il avait traversé la cour sans se faire prendre, il était rentré dans la cellule de Harry sans l'ouvrir, il en était ressortit de la même manière, et était tranquillement rentré chez lui !

Il y avait forcément un truc quelque part. Ou quelque chose qu'il avait oublié.

Peut-être que l'homme de main avait volé une petite cuillère au réfectoire, avait creusé un tunnel depuis sa cellule jusqu'à celle de Harry et avait refermé tout son tunnel en retournant dans sa cellule ; le tout en une seule nuit !

Ouais, bon... c'était une blague.

Mais il y avait forcément un truc ! C'est comme dans les tours de magie, Draco savait parfaitement qu'il y avait toujours un truc ! On ne scie pas une femme en deux, on se fait pas disparaître un lapin dans un chapeau... et on ne fait pas de téléportation entre cellules pénitentiaires !

Non, le seul 'truc' qu'il pouvait imaginer s'était que l'homme de main en question était passé à travers les barreaux. Des barreaux qui n'avaient pas été tordus (c'est assez visible, comme carte de visite). Donc dans un espace d'une hauteur d'un mètre (espace maximum entre chaque barreau horizontal) et d'une largeur de 17 centimètres (espace maximum entre chaque barreau vertical).

Draco ne connaissait aucun nain aussi maigre que ça ! un jeune enfant aurait put passer, de profil. Peut-être même un adulte assez maigre, qui aurait d'abord passé une jambe, puis le corps de profil, et enfin l'autre jambe.

Mais parmi les gardiens, les formes restaient fortes, carrées, épaules larges, muscles épais... crânes épais aussi... Certains détenu étaient assez minces, mais pas au point de passer dans 17cm de large, n'est-ce pas ? Même en forçant un peu, il restait le ventre, les fesses, la poitrine chez les femmes...

Une minute... Alison Feelgan était plate comme une limande. Il le savait parfaitement pour avoir entendu Blaise en faire la remarque plus de dix fois par semaine. Cette gamine de 22 ans étaient maigre comme un clou, elle n'avait aucune forme. Certains détenus avaient même fait quelques commentaires qui sous-entendait les intérêts de la souplesse de la jeune fille.

Et elle avait été incarcérée en même temps que Harry ! Putain, mais pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ?!

Draco se redressa brusquement dans sa cellule. Il fallait juste confirmer un point :

- Hey, Maö ! appela Malefoy. Est-ce tu sais si Feelgan est allé à l'infirmerie le 7 décembre au matin ?

Maïens Surley suivait un traitement médicale régulier, pour avoir inhalé les vapeurs d'une décoction à base de plante tropicale toxique... C'était un traitement suffisamment simple pour qu'il ait eut le droit de se faire enfermer à Askaban ; mais il demandait un passage par l'infirmerie deux fois par jour. Si quelqu'un pouvait savoir ce qui se passait là-bas, c'était bien l'asiatique.

Si Maö fut surpris de la question, il n'en montra rien.

- Feelgan, c'est Darling, c'est ça ? la gamine plus plate que le drapeau britannique ? Ouais, elle est passé, elle avait une foulure à la jambe, ou une connerie de ce genre... pourquoi ?

Bordel de merde ! C'était Feelgan ! Où était-elle ?!

- McForth, tu vas dans le bâtiment C, ordonna Draco d'un ton sans réplique. Blaise, dans le réfectoire. Vous me trouver cette garce de Feelgan et vous me l'amenez ici... de force !

Et sous les regards perplexes et interrogatifs des autres détenus, XIII, McForth et Malefoy quittèrent le bâtiment A.

- Va encore y avoir un mort, prophétisa Brigton d'un ton pas plus concerné que ça.

Draco se rendit directement dans le bâtiment B.

Oubliée la situation instable et gênante entre lui et Harry ! Il avait trouvé l'homme de main et ils allaient enfin connaître le fin mot de l'histoire !

Il ouvrit brutalement la porte et balaya rapidement tout le bâtiment du regard. La salope n'était pas pas là. Harry, Neville et Sirius étaient installés dans un cellule, un peu plus loin.

- Je sais qui c'est ! annonça Draco sans préambule.

Les trois autres clignèrent des yeux sans comprendre. Qui était quoi ? Puis Harry perdit toutes ses couleurs.

- Tu... tu sais qui... qui a essayé de... bégaya-t-il.

- Oui. C'est Alison Feelgan, elle a été incarcéré en même temps que toi pour t'éliminer...

- Mais pourquoi ?!

- Ca on va bientôt le savoir. Tu veux venir, ou pas ?

Harry hésita un instant, puis suivit le blond à l'extérieur. Il avait trouvé. Il savait qui avait voulu le tuer. Draco allait s'en occuper. Plus personne n'allait tenter de le tuer... peut-être même allait-il découvrir pourquoi il avait été condamné, à cause de qui... et il pourrait être libéré, innocenté...

Ils retrouvèrent Blaise dans la cour.

- Elle n'était pas dans le réfectoire, je pense que McForth l'a chopée, déclara le jeune homme.

Ils se dirigèrent tous les trois vers le bâtiment C, lorsque Phillip McForth en ressortit, seul... ou plutôt accompagné d'une jolie marque rouge violacée sur la pommette gauche. Il posa un instant les yeux sur Harry avant de se reporter sur Draco qui haussait un sourcil.

- Elle est morte.

- Quoi ?! siffla Draco. Tu plaisante ?

Ils s'éloignèrent du bâtiment et reculèrent dans un coin de la cour.

- Explique-toi, ordonna Malefoy.

Harry était resté stoïque. L'homme qu'il avait à côté de lui dégageait une force et une autorité incroyable. Oui, Draco Malefoy était fait pour diriger.

- Je suis arrivé dans le bâtiment, elle était dans sa cellule, seule, grogna McForth. Je lui ai dit que tu voulais la voir. Elle s'est braquée en déclarant que tu n'avais qu'à te déplacer toi-même si tu avais quelque chose à lui dire. Je lui ai dit d'arrêter de faire sa sale chieuse et qu'elle n'avait pas le choix, que tu avais découvert ce qu'elle avait fait...

- Mais pourquoi t'as dit ça ?! s'exclama Blaise. T'es complètement con !

- Toi ta gueule ! répliqua McForth. Je ne pouvait pas deviner qu'elle allait devenir hystérique ! La dernière fois que j'ai sorti ça à un gars, il est devenu livide et il a juré de tout cracher si on ne lui faisait pas de mal !

- Ouais, ben c'était peut-être valable y'a vingt ans, ta menace de merde, cracha Blaise, mais aujourd'hui les gens savent très bien que s'ils balancent n'importe quoi sur leurs supérieurs, ils se feront descendre ! Et pas proprement !

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Draco.

- Elle est d'abord restée figée, puis elle a levé les yeux, regardant un truc derrière moi, déclara McForth. Machinalement, j'ai jeté un coup d'oeil. C'était la caméra qui tournait dans l'autre sens. Et puis brusquement, elle s'est jeté sur moi et elle m'a frappé au visage. Je l'ai repoussé... un peu trop violemment, je l'admet, mais je n'allais pas la laisser me taper dessus ! Elle est tombée en arrière, sa tête a cogné contre le coin de son lit et elle s'est brisée la nuque.

Un silence acheva ces paroles. Harry ne savait plus quoi penser. C'était Feelgan qui avait voulu le tuer ?! Elle avait été engagée pour le tuer, c'est pour ça qu'elle avait été incarcérée ?!

- Dégage, souffla Draco à McForth. Les gardiens vont voir le cadavre de Feelgan sur la caméra, ils vont t'interroger... tu as choisit le bon moment pour attirer l'attention !

Juste avant l'exécution de son projet ! alors qu'il se tenait tranquille depuis plus d'un an ! Putain, pourvu que cette connerie ne fasse pas tout foirer : il avait besoin de McForth !

- Vas-y, dis que c'était un accident, que tu as voulu lui parler, qu'elle est devenue hystérique, que tu l'as repoussé. Légitime défense... j'espère que ça passera... et tiens-toi en là !

L'homme hocha la tête de mauvaise grâce et rejoignit le réfectoire. Draco, Blaise et Harry se retrouvèrent seuls. Draco haussa un sourcil en direction du tueur à gage, qui soupira :

- Ok, ok, je me barre aussi ! De toute façon, on va bientôt tous devoir rejoindre nos cellules : la mort de Feelgan va déclencher la jolie alarme de rassemblement général !

Blaise disparu à l'angle du bâtiment B. Et Draco se retrouva seul avec Harry. Enfin aussi seuls qu'ils pouvaient l'être dans une prison. La première fois depuis qu'il l'avait embrasser et que Harry l'avait repoussé.

- Tu... tu es sûr que c'était Feelgan ? s'enquit Harry.

Il ne voulait pas de suppositions, il voulait des certitudes. Que cette fille n'était pas morte par erreur.

- Oui, c'est la seule personne capable d'avoir tenté de te tuer comme elle l'a fait, affirma Draco. Mais sa mort laisse beaucoup de choses sous silence. Je ne sais pas qui l'a engagé. Mais il s'est arrangé pour qu'elle soit incarcéré au même endroit que toi, il a une grand influence...

- Mais... maintenant, je... je ne risque rien... n'est-ce pas ?

Draco croisa les deux émeraudes du brun, et il répondit sincèrement :

- Je ne sais pas... j'espère.

Harry hocha la tête. Alors c'était Feelgan. Elle était morte. Et c'était finis. Harry se sentit coupable d'être soulagé de la mort de la jeune fille. McForth l'avait tué... et dans un sens, Draco l'avait tué... et il en était soulagé.

Draco l'avait sauvé, encore. Comment pouvait-il penser une seule seconde qu'il n'était pas sincère ?!

Une sirène transperça le silence. Ils avaient vus le corps sans vie de Alison Feelgan. Ils allaient tous les faire rentrer dans leurs cellules le temps qu'on récupère le corps et que les policiers notent l'état des lieux, et autres conneries du genre.

Ils étaient appelés. Ils devaient y aller. Draco regarda une dernière fois Harry qui ne soufflait pas un mot, et tourna les talons.

Il n'y avait pas de problème.

Pris d'une impulsion, Harry attrapa brusquement le bras de Draco. Au diable les conventions et la morale ! Ils se retrouvaient bien dans le même monde !

Le blond eut juste le temps de se retourner avant de voir ses lèvres disparaître contre celles du brun. Il répondit aussitôt à son baiser, emporté, transporté. Harry s'accrocha à sa nuque et approfondit ses caresses, glissant sa langue entre les lèvres minces de Draco, rencontrant fièvreusement sa langue, s'accrochant à elle, la repoussant, l'attirant, s'enroulant autour d'elle, dans une danse infernale.

Ils se séparèrent à bout de souffle, Harry toujours accroché à sa nuque. Et l'alarme qui hurlait. Draco planta un dernier baiser sur ces lèvres qui lui avaient enfin apportées sa réponse. Et il quitta le brun.

Harry repris sa respiration et attendit encore quelques secondes avant de quitter le coin du bâtiment à son tour.

o

Et voilà !

Alors, quoi que vous en pensez ?! (honnêtement, pour ceux qui avaient lus ma p'tite liste avant le chapitre, à quoi pensiez-vous pour les 17 centimètres ?!)

Bon, alors prochain chapitre, chapitre 10, chapitre charnière, fin de la partie I... ça va bouger !