Eh bonjour !

Qui dit mercredi, dit nouveau chapitre. Voici donc le 3ème de Disparu, du point de vue d'Hermione.

Pour vous donner des petites news, je viens de terminer l'écriture du chapitre 16. Donc autant dire que ça avance bien ! Je m'octroie d'ailleurs une petite pause.. qui n'en est pas vraiment une. J'en profite pour écrire autre chose ;)

J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira.

Bonne lecture !


Réponses aux reviews anonymes :

Cutehell : Bénie ? Carrément ? Ahah quel honneur, je te remercie. En effet, Charlie est bien loin de l'image qu'on a de lui... Merci pour ta review, et voici la suite ! J'espère qu'elle te plaira.

Pauline : Et merci à toi ! J'espère que cette nouvelle histoire te plaira :)


Merci à Lyra Verin, Cailean Charmeleon et Nova Frogster pour tout leur travail et leur soutien.


Chapitre 3.

Hermione poussa la porte des Trois Balais, laissant derrière elle le vent de septembre qui soufflait bien trop fort.

Elle balaya la salle des yeux et, constatant qu'Astoria n'était pas encore là, s'installa à une table près d'une fenêtre, histoire de pouvoir observer dehors. Elle était en avance et son amie, étant ponctuelle, n'allait pas tarder à arriver. Pendant ce temps, Hermione se plaisait à regarder les passants qui remontaient la rue principale du village.

Le cloche de l'entrée retentit et son attention fut détournée de l'extérieur au profit de la porte. Astoria venait de la franchir, visiblement agacée par ce vent qui mettait du désordre dans ses longs cheveux. Lorsque leurs regards se croisèrent, elles se sourirent et Astoria la rejoignit à la table.

- Tu m'attends depuis longtemps ? demanda-t-elle en s'asseyant.

- À peine cinq petites minutes, la rassura Hermione sans se départir de son sourire. Comment vas-tu ?

- La journée de cours a été longue, donc je suis ravie de pouvoir me détendre en buvant ce verre ensemble. Et toi, ça va ?

- Oui, j'ai un gros poids en moins sur mes épaules depuis que j'ai rendu ma traduction à l'Association Archéologique.

- Oh ça y est ?

- Oui, depuis hier, précisa Hermione. Ça les a grandement aidés, apparemment, donc je suis ravie.

- Bon tant mieux. Alors buvons à ta réussite et à mon week-end qui commence enfin !

Une fois que madame Rosmerta leur eut apporté leurs bièraubeurres, Astoria et Hermione trinquèrent ensemble.

- Je vais t'en raconter une bonne, lança Astoria après une première gorgée. Binns est venu assister à mon cours aujourd'hui !

- Ah bon ? Mais pourquoi ? Sa retraite ne lui convient déjà plus ?

- Ah si si, mais il s'ennuyait pendant que sa « douce », comme il l'appelle, faisait un tour du lac avec la Dame Grise, sa nouvelle meilleure amie.

Hermione pouffa. Le professeur Binns était tout de même un sacré phénomène. Après des années à enseigner sous sa forme de fantôme sans vouloir pour autant lâcher son poste, il avait, du jour au lendemain, décidé de prendre sa retraite. Au début, tout le monde avait été étonné par cette décision. Jusqu'à ce qu'il avoue avoir rencontré quelqu'un à l'anniversaire de mort de Nick-Quasi-Sans-Tête. Une femme charmante, morte poignardée par son époux le lendemain de leur mariage. Cette nouvelle idylle l'avait décidé à arrêter de travailler afin de passer l'éternité avec elle.

Ce qui arrangeait bien les affaires d'Astoria, qui avait pu prendre le relai.

Son amie lui raconta comment s'était passée cette visite surprise de leur ancien professeur, qui amusa beaucoup Hermione.

En revanche, ce qui l'amusa beaucoup moins fut de voir entrer dans le bar un autre fantôme. Un fantôme de son passé qu'elle n'avait pourtant pas vu depuis longtemps, mais qui ne cessait de hanter ses pensées.

Avec son air assuré, comme s'il était le prince du lieu dans lequel il venait d'entrer, Cormac s'installa au comptoir avec un ami à lui. Hermione eut une bouffée de chaleur incontrôlable. Elle avait la nausée, le simple fait de le voir la rendant malade.

- Ça ne va pas Hermione ? s'inquiéta Astoria dont elle entendit la voix lointaine.

Elle tira sur le col de sa blouse, comme si cela allait l'aider à mieux respirer, en vain.

- Hermione ?

Son malaise ne fit que s'accentuer lorsque Cormac se tourna légèrement et que leurs regards se croisèrent.

Sans se départir de son sourire qu'il croyait ravageur, il lui fit un clin d'œil qui accentua la nausée d'Hermione.

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Elle est stressée. C'est son premier rendez-vous avec Cormac depuis qu'ils se sont revus pour la première fois, une semaine plus tôt. Il a changé, il a eu le temps de le lui prouver durant cette soirée. Il était un adolescent vantard et arrogant, mais il est désormais un homme charmant et drôle. Il a beaucoup changé.

.

- Tu sors encore ce soir ?

- Oui, je vais voir Ron et Harry à leur match de Quidditch.

- D'accord…

La voix de Cormac semble éteinte et Hermione culpabilise.

- Tu veux que je reste à l'appartement ?

- Non, va profiter de tes amis. Je vais rester seul encore ce soir, mais c'est pas grave, tu vas t'amuser.

Hermione soupire. Elle passera la soirée avec Cormac plutôt qu'avec ses meilleurs amis pour qu'il ne soit pas triste.

.

- Hermione ?

Elle sentit Astoria poser sa main sur son épaule et sursauta, se reconnectant à la réalité.

- Est-ce que tu veux qu'on s'en aille ? lui demanda-t-elle avec douceur.

Dans son regard compatissant, Hermione comprit qu'elle avait saisi la raison de son état.

Elle hocha la tête et les deux femmes quittèrent le pub sans avoir terminé leurs bièraubeurres.

Hermione s'en voulait terriblement de réagir ainsi. Elle était pourtant totalement détachée de lui, mais il lui suffisait de croiser son regard fourbe pour que toute une flopée de souvenirs douloureux lui revienne en mémoire.

- C'est un connard, tu le sais, hein ? la rassura Astoria en passant une main dans son dos.

- Je sais, oui, souffla Hermione. Mais tu sais tout ce qu'il y a eu entre nous et même si je suis passée à autre chose, le revoir me fait toujours mal.

- Ce que je comprends, mais il se délecte de tes réactions, ça se voit. Tu ne l'as pas vu, mais il a ricané comme une hyène quand on est sorties. Ce type est une pourriture, je crève d'envie d'aller lui faire ravaler son air suffisant !

Incapable de sourire, Hermione fut malgré tout touchée par la prise de position de son amie.

- Laisse tomber, Astoria. Comme tu dis, c'est un connard et je ne devrais pas me rendre malade pour lui. Est-ce que tu as une idée d'où nous pourrions aller pour reprendre notre soirée là où elle en était avant qu'il n'arrive ?

- J'ai toujours plus d'un tour dans mon sac ! Allez, viens, l'invita-t-elle en lui proposant son bras pour qu'elles transplanent ensemble.


Le lendemain matin, Hermione se réveilla avec un mal de tête conséquent. Lorsqu'elle comprit pourquoi, elle se morigéna aussitôt d'avoir abusé du vin des elfes avec Astoria la veille.

Elle sortit péniblement du lit et se dirigea vers la salle de bain. Ce ne fut qu'après avoir bu une potion anti gueule de bois qu'elle se sentit mieux.

Elle ne pouvait décemment pas aller déjeuner chez les Weasley avec un troupeau d'hippogriffes qui lui piétinait l'intérieur du crâne.

Hermione se prépara plutôt rapidement et, puisqu'elle s'était réveillée tard, il était déjà l'heure pour elle de se rendre à Loutry Ste Chaspoule. Elle utilisa sa cheminée qui communiquait avec celle du Terrier et en une poignée de secondes elle fut arrivée dans le salon des Weasley.

Un rire lui échappa quand elle croisa le regard d'Astoria, qui semblait aussi peu réveillée qu'elle, puis elle salua tout le monde.

Molly et Arthur l'invitaient à déjeuner tous les weekends, mais Hermione n'acceptait pas toujours. Elle les adorait, mais elle voulait - de temps en temps - faire autre chose de ses dimanches.

- Alors, la soirée fut bonne ? glissa Harry à son oreille d'un ton moqueur lorsqu'il passa derrière elle.

- Meilleure que le réveil ce matin, oui, grimaça Hermione.

- Quand Astoria est rentrée hier, j'ai cru qu'on nous cambriolait. Elle a fait un de ces vacarmes ! Elle a renversé deux chaises et a trébuché sur mon balai qui, je le reconnais, n'était pas rangé. Elle a monté les escaliers avec la douceur d'un éruptif et elle s'est couchée toute habillée. Je me suis assuré qu'elle allait bien et quand je l'ai entendue ronfler comme un tracteur, j'ai pu me rendormir.

Harry ricanait, très fier du portrait qu'il venait de dépeindre de sa fiancée, tandis qu'Astoria, assise juste à côté de lui, le regardait d'un air à la fois blasé et endormi.

- Ce qui compte c'est que nous ayons passé une bonne soirée, n'est-ce pas Hermione ?

- Excellente, confirma-t-elle avant de remercier Molly qui lui tendait un grand verre de jus de citrouille. La musique qui passe à l'Amnesia est super, tu viendras danser avec nous la prochaine fois.

- Très peu pour moi ! Les soirées en boîte de nuit, je vous les laisse, refusa Harry.

- Ce n'est pas vraiment une boîte de nuit, mais plus un bar dansant, précisa Hermione.

- Moi, en revanche, je veux bien venir la prochaine fois ! se proposa Ginny qui venait d'entendre un bout de leur conversation.

- Avec plaisir, dit Hermione. On t'aurait bien proposé hier, mais ça s'est décidé au dernier moment, sur un coup de tête.

Elle se refusa à penser à Cormac, il n'allait pas gâcher sa bonne humeur une nouvelle fois.

- Pas de soucis, mais comptez sur moi. J'ai entendu que du bien de l'Amnesia et vous ne faites que confirmer ces dires.

- On fera la fête jusqu'au bout de la nuit, c'est promis Ginny, affirma Astoria qui commençait peu à peu à reprendre du poil de la bête. Vous viendrez danser avec nous, Molly ?

- Oh Merlin ! Très peu pour moi, ma belle, pouffa-t-elle. Je commence à me faire vieille, ce n'est plus de mon âge tout ça.

- Ne dîtes pas de bêtises, sourit Hermione. Il y a de la place pour tout le monde et vous n'êtes pas vieille du tout.

- Hier il y avait un groupe de copines, raconta Astoria, elles devaient avoir toutes plus ou moins soixante-dix ans. Je crois que ce sont elles qui se sont le plus amusées !

- Je suis sûre que tu étais une grande fêtarde avant, maman, insista Ginny. Tu ne voudrais pas retrouver ça ?

Molly dodelina de la tête en regardant ailleurs.

- C'est vrai qu'à l'époque, avec Arthur, nous sortions dans ce dancing moldu, à Camden Town. Nous y étions tous les vendredis soirs et parfois le samedi, avec Alice et Frank Londubat. Puis nous avons eu des enfants et les choses ont changées, sourit-elle avec nostalgie.

- Alors c'est décidé maman, tu viendras avec nous !

Molly leva les yeux au ciel en balayant l'air d'un geste de la main. Hermione sourit. Elle n'était pas certaine que Molly accepte l'invitation, mais elle se plaisait à imaginer cette ancienne génération de sorciers en train de profiter de leur jeunesse. Molly et Arthur, Frank et Alice, James et Lily… Elle aurait adoré les connaître.

Ron et Neville arrivèrent par la suite, en même temps que George et Angelina, Fleur et Bill et leurs enfants. Percy et Audrey n'étant pas disponibles ce dimanche, ils étaient donc au complet. Par conséquent, Molly les invita tous à passer à table.

- Au fait, Fleur, l'appela Hermione entre deux bouchées de tourte à la viande. Je dois me rendre en France la semaine prochaine pour le travail. Ta famille vit dans quel coin déjà, je ne me souviens plus ?

- Dans la Loire, plus précisément à Saumur dans le Maine-et-Loire, lui apprit-elle avec un grand sourire, fière de parler de sa famille.

- Mince, je ne vais pas du tout par là. C'est dommage, cela aurait été l'occasion de les saluer.

- Tu dois aller où ?

- En Lozère, répondit Hermione. Un spéléologue a découvert une inscription sur un rocher et ils ont besoin d'une traduction. Ce qui est très symbolique dans cette découverte, c'est que la face gravée du rocher, côté Nord, fait face au village de Rûnes, un village sorcier.

Hermione sourit largement alors que tout le monde la regardait avec une expression mitigée. Elle avait conscience que ses histoires professionnelles ne parlaient pas à tout le monde, mais elle ne pouvait s'en empêcher.

- Bref, balaya-t-elle.

- En tout cas, maintenant tu sais qu'ils sont dans la Loire donc si jamais tu y passes, ils seront ravis de te recevoir !

- Tu as d'autres voyages de prévus ? demanda Ron.

- J'en ai peut-être un en Asie bientôt, mais ce n'est pas sûr et je ne sais pas encore où exactement. Mais j'aimerais beaucoup y aller, je ne suis pas partie très loin de l'Angleterre depuis le Japon et j'avoue que ça me manque un peu.

- Tu t'éloignes encore de nous, fit semblant de sangloter son ami en essuyant une larme imaginaire.

- Je ne pars jamais bien longtemps.

Elle ponctua sa phrase d'un clin d'œil.

À vrai dire, parfois, elle aurait aimé partir plus longtemps. Elle pouvait rarement rester un peu plus sur place afin de visiter le pays dans lequel elle se trouvait. Il fallait qu'elle analyse ses trouvailles, qu'elle fasse des recherches additionnelles. Et lorsque son travail était terminé, elle faisait son retour à son client et il était déjà l'heure pour elle de rentrer en Angleterre ou de partir vers une autre destination.

La plupart du temps, elle préférait enchaîner sur un autre contrat. Non pas que sa vie en Angleterre ne lui plaisait pas, mais elle se sentait bien mieux lorsqu'elle n'était pas entourée de choses qui lui rappelaient ce qui l'avait faite souffrir.

Une fois le déjeuner terminé, plusieurs d'entre eux s'installèrent dans le jardin pour boire un thé ou un café. Molly et Arthur avaient dû partir, tout comme Fleur et Bill.

Assise sur un petit banc en bois collé à la façade, Hermione tressait distraitement les cheveux de Ginny, dont la tête était posée sur ses cuisses.

- J'ai écrit à Charlie avant-hier.

Hermione leva un peu trop vite la tête en direction de Ron, qui était assis dans l'herbe. Ce dernier avait lâché l'information telle un Bombarda et ses yeux baissés témoignaient de ses craintes. Le sujet Charlie était relativement tabou dans la famille et nul doute que Ron avait attendu que ses parents et son plus grand frère soient partis pour lâcher cette bombe.

- Si tu me dis que tu as eu une réponse, je veux bien me teindre les cheveux en violet, répondit George avant un mélange d'animosité et d'ironie.

- Tu penses bien que non, soupira Ron. Mais je ne peux pas m'empêcher de lui écrire de temps en temps.

- Je suis sûre qu'il ne lit même pas nos lettres, dit Ginny d'un ton fataliste.

- Peut-être que si, voulut les rassurer Hermione. Au final, personne ne sait vraiment pourquoi il est parti, mais…

- Parce que c'est qu'un abruti, grogna George, amer.

Ron soupira encore. Hermione savait à quel point les Weasley souffraient de l'absence de Charlie et chacun l'exprimait à sa manière.

- Si ça peut vous rassurer, commença Astoria, au moins il n'est pas mort.

- C'est vrai, assura Hermione, sinon l'oiseau que vous envoyez reviendrait avec la lettre.

Le silence lui répondit, signe que leur argument n'avait pas vraiment fait mouche.

- Je ne prends pas ça pour quelque chose de positif, dit George en posant un peu trop sauvagement sa tasse vide sur la table de jardin. Pour moi, c'est la preuve qu'il nous ignore volontairement.

Hermione n'ajouta rien, il n'avait pas tort. Elle choisit de baisser les yeux et de terminer la tresse de Ginny.

- Moi je préfère m'accrocher à ce qu'ont dit les filles et prendre ça comme un signe d'espoir, philosopha Ginny. C'est vrai, on ne peut pas l'obliger à nous répondre s'il n'en a pas envie, quelles que soient ses raisons.

- Qui ont intérêt à être excellentes, appuya George.

- Arrête d'être si amer, George, le réprimanda gentiment Angelina. Tu fais ta grande bouche, là, mais tu continues à lui écrire de temps en temps, toi aussi.

Le concerné baissa les yeux sur sa tasse vide et Hermione se retint de sourire.

- Ce n'est pas une honte de lui écrire, le rassura Ginny. C'est notre frère, c'est même normal que nous le fassions.

- Bill ne le fait plus, lui, déclara Ron tout en arrachant un brin d'herbe.

- Pour Bill, c'est quand même différent, je trouve, dit doucement Hermione. C'est son petit frère, son premier petit frère, même. Ils sont proches en âge et ils ont toujours eu une relation particulière.

- J'imaginais qu'il serait celui d'entre nous qui s'accrocherait le plus, rétorqua Ginny.

- Il a justement été le plus vexé de ce silence, précisa Hermione. Il devait penser que si quelqu'un devait avoir une réponse, c'était lui.

- Vous savez si Percy lui écrit ? demanda Harry qui était resté silencieux jusqu'à présent, tout comme Neville.

- Je crois qu'il est comme nous, il le fait une fois de temps en temps, expliqua Ginny.

- Papa et maman écrivent régulièrement, dit George. Une fois par mois, je crois.

Une petite pointe appuya sur le cœur d'Hermione, comme à chaque fois que le sujet de Charlie venait sur le tapis. Elle trouvait cela tellement dommage et tellement triste que cette famille autrefois si unie en soit arrivée là. Le décès de Fred les avait tous rapprochés, sauf Charlie. Il était parti à la fin de la guerre, sans laisser d'adresse, au grand désespoir de ses parents, de ses frères et de sa sœur.

Certains continuaient d'espérer, d'autres étaient très fatalistes à propos de ça, et Hermione les comprenait. Toutes leurs réactions étaient légitimes, finalement.

Cette situation faisait douloureusement écho en elle qui n'avait plus aucun contact avec ses parents depuis bien trop longtemps. C'était leur volonté et si elle avait essayé de changer la donne, elle n'y était jamais parvenue. Ils ne lui avaient jamais pardonné ce qu'elle avait fait, bien qu'elle ait insisté sur le fait que c'était pour les protéger. Elle avait longuement essayé de tout leur expliquer, mais ses parents avaient été fermes : elle les avait déçus. Et décevoir ses parents la rendait plus malheureuse que tout.

C'était pour cette raison qu'elle ne pouvait que comprendre l'acharnement dont George, Ron et Ginny faisaient preuve en continuant d'écrire à leur frère. Elle avait fait de même pendant longtemps, jusqu'à ce qu'elle reçoive une horrible lettre de leur part la sommant d'arrêter de les harceler.

Depuis, silence radio des deux côtés.

- Je vais refaire du thé, qui en veut ? demanda Hermione en se levant.

Certains acceptèrent, d'autres optèrent pour un autre café, et le sujet fut définitivement clos.


Hermione était installée à la terrasse d'un bar dans le petit village de Rûnes.

Elle avait terminé son travail d'observation à la cascade, là où se trouvait le rocher gravé, et elle entamait maintenant son processus d'analyse et de traduction. Cela n'avait pas l'air très compliqué, mais elle ne devait pas pour autant se précipiter. Le faux sens pouvait vite arriver, surtout lorsqu'il s'agissait d'un tel message, utilisant une variante médiévale peu usitée.

Elle commença d'abord par analyser les photographies prises avec son téléphone portable moldu. Sur le bloc de pierre était gravé un ouroboros, c'est-à-dire le dessin d'un serpent se mordant la queue. Celui-ci, précisément, était Jörmungand, un gigantesque serpent des mers issu de la mythologie nordique, enfant de Loki et de la géante Angrboda.

Dans le corps de Jörmungand étaient dessinées les runes qu'Hermione devait traduire. À première vue, elle avait déchiffré les mots "ciel" et "terre", mais il lui faudrait plus de temps pour en saisir la signification exacte.

Alors qu'elle ouvrait son vieux Syllabaire Lunerousse qui datait de sa cinquième année à Poudlard, un hibou lâcha brusquement une lettre sur ses affaires.

Elle fut aussitôt intriguée par le sceau cachetant l'enveloppe. Celui représentait des armoiries qu'elles ne connaissaient pas, faites de symboles également inconnus à ses yeux.

Curieuse, elle ouvrit l'enveloppe et déplia le parchemin à l'intérieur avant de le lire.

À la fin de sa lecture, Hermione était sous le choc. Cette lettre lui était adressée par le Ministère de la Magie mongol, plus précisément par le Ministre lui-même. Elle était invitée, avec d'autres traducteurs de runes du monde entier, à se rendre sur un site archéologique de Mongolie ayant été récemment découvert. Sur place, des milliers de textes runiques avaient été décelés, tous plus intrigants les uns que les autres. Le Ministère mongol avait donc décidé de faire appel aux meilleurs traducteurs du monde afin d'intervenir.

Hermione se sentait à la fois fière, et terriblement stressée. Fière d'être reconnue parmi les meilleurs professionnels dans son domaine, mais stressée parce que la mission qu'on lui proposait était conséquente.

Elle en était capable, elle le savait, mais cela n'en était pas moins angoissant.

Le Ministre lui donnait une semaine avant de lui faire parvenir sa réponse, ce qui lui laissait donc quelques jours pour se décider. Il fallait qu'elle en parle à ses amis. Nul doute qu'ils la pousseraient à accepter, mais elle avait besoin d'encouragements.

Il fallait donc qu'elle se hâte à terminer cette traduction à l'intérieur du Jörmungand. Si elle devait partir en Mongolie bientôt, elle devait le faire en étant libre de tout autre projet.


Et voilà pour ce troisième chapitre !

Il y a plusieurs choses sur lesquelles je me dois de revenir.

Déjà, bonjour, vous ave rencontré ce cher Cormac et l'effet qu'il fait à Hermione. Sympa, hein ? (spoiler : non, pas du tout). Les chapitres du point de vue d'Hermione seront, de temps en temps, ponctués de petits flashbacks comme celui-ci afin que vous ayez des extraits de sa vie passée avec Cormac. Je trouvais ça pas mal de pouvoir vraiment se faire une idée de ce qu'elle a vécu.

Ensuite, vous avez le ressenti des Weasley sur l'absence de Charlie. Certains semblent plus amers que d'autres... Qu'en pensez-vous ?

Et enfin, je vous sers sur un plateau la raison pour laquelle Hermione va devoir se rendre en Mongolie ! J'esère que l'idée vous plait ? (un petit coucou tout particulier à Pouik qui avait deviné ;)).

Bref, j'espère que ça vous a plu. Je vous dis à mercredi prochain pour la suite !

Du love !