Chapitre 14 : Paradoxes

Déjà, pour commencer, j'ai mon Mea Culpa à faire. Je sais, j'ai fait une longue pause dans l'écriture de cette fic, mais j'ai eu d'autres choses en tête, qui m'ont obligé à revoir mes priorités ! ( Rien de grave, je vous rassure !). Mais je n'avais plus assez de motivation pour continuer à lire ou à écrire des fics…Et, comme, selon moi, ça doit rester un plaisir, et non une contrainte, j'ai préféré faire une pause. Le temps a passé, et me revoilà, mon clavier est tout content aussi.

Tout de suite, puisque j'ai pas le choix…Grrrrr : Le disclaimer : NON ! Je sais, c'est injuste, mais je ne touche pas d'argent pour mon immense travail…( moi ? Modeste ? Si peu…).Et oui, tout appartient à Mme JK Rowling. ( Je sais pas si il y a quelqu'un sur cette planète qui l'ignore !).

MERCIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!!!! Pour toutes vos reviews…En les relisant, je me sens affreusement coupable d'avoir laissé cette fic pendant tout ce temps ! J'espère que vous ne m'en voulez pas trop, et que vous ne bouderez pas Maeve et Remus !

Un bisou tout particulier à Ambre et Tatiana, qui m'ont aidé à remettre le pied à l'étrier ( ou plutôt la main sur le clavier !).

Réponses aux reviews :

Ambre : coucou ! Alors, toi aussi, tu souffres d'effets secondaires liés à ? Le syndrome de la répétition aigue, je ne le connaissais pas celui là ! En tout cas, comme d'habitude, merci pour tout, ma chère Ambre ! Pour tes conseils avisés, comme pour les conneries que l'on débite parfois à cent à l'heure sur Msn !! Bisou !

Siriel: Salut, ma poétesse préférée ! Alors, tu as passé de bonnes vacances ? Trop courtes, sûrement ! Je le sais que je suis sadique ! hin hin hin !! Mais au moins, on avance ! Caera blessée ? Ah bon ? Ché pas, faut voir le chapitre….!!, En tout cas, j'espere avoir de nouveau le plaisir de lire de nouvelles poésies de ton cru ! ( A bon entendeur, salut !)

Sln La voilà la suite ! En espérant que tu aimeras toujours autant Maeve et Caera ! Moi aussi je les aime bien ! ( enfin, c'est un peu normal, aussi !!). Bisou et à bientôt !

Abby: Alors comme ça, tu trouves que le chapitre précédent était le meilleur ? Oulah ! C'est un sacré compliment, ça ! Maintenant, j'ai la pression ! Bisou !

Lisandra : coucou ! Merci pour ton petit mot ! Ca m'a fait plaisir de te retrouver parmi mes reviewers, j'avais peur que tu ais abandonné sa lecture !! A bientôt !!

Lisia : Salut, nouvelle revieweuse ! Chaque review est un cadeau, merci ! Et voici la suite !! Bisou !

L'ange de la lune : Rhhhaaaa, que j'aime ton pseudo !! Alors toi aussi tu subis un des mysteres de ? Désolé, mais je ne pourrais pas t'aider ! Va jeter un œil sur la page de Lisandra, avec une amie, elles ont écrit un super truc pour l'aide à la mise en page ! Bisou !

Angelina J. : Comment tu m'as appelé ? Ma cocotte ? Tu n'as pas honte ! Bon, je te pardonne, parce que c'est le surnom d'un chat que je connais, et il est tellement mimi !! A la prochaine, mon crapaud tout baveux !! (Chacun son tour !!) ! Voilà la suite !

Titou Moony : Hello !! Vivi, j'aime ta fic « le quatrième élément », écris nous vite la suite !Et oui, tu avais raison pour Gwen ! Elle est à peine caricaturée, quand on voit certains spécimens vivants… ! C'est vrai que il n'y avait pas Remus dans ce chap, mais il était indisponible, occupé dans une autre fic, il m'a dit ! mais ici, ça va te faire plaisir, parce qu'il revient en Guest Star !!!Lol ! Tu as vu ça ? Oui, j'ai dépassé les 100 reviews !! Whaou ! J'en espérant pas autant !! En tout cas, bisou, et à la prochaine, vite, vite !!

Mr123 : Euhhhhhhhh, que répondre à ton « a » ?! Je suis sur que tu voulais me dire plein de choses, mais c'est tout ce que j'ai reçu ! Dsl ! Bisou kan même !

Rowena d'argent : Coucou ! J'aime beaucoup ton pseudo aussi !! C'est un mélange de Serdaigle et de Serpentard ? Si ! Tu as raison, le prénom Maeve vient de la mythologie Irlandaise. En fait, il y a deux histoires qui mettent en jeu ce prénom. Moi, je connaissais la Reine Maeve, reine du peuple des Gaels, il y a 2000 ans, et Titou m'a transmis une autre légende, où Maeve était la lune, qui gouvernait sur les loups. Voila !! Si ça t'intéresse d'en savoir plus, dis le moi, je t'enverrai de plus amples détails par mail ! En tout cas, merci pour tes encouragements, une review, tu dis que ce n'est pas grand-chose, mais en tant qu'auteure, tu sais bien que c'est au contraire super important pour la motivation ! Bisou, et à bientôt j'espère !

Orion : Coucou, cousine adorée !! Ca va ? Merci, merci, et encore merci pour tout, c'est très important pour moi que tu me soutiennes dans ma passion ! ( moi je suis à 100 pour 100 pour la tienne !), Je t'embrasse bien fort, MERCI !!!

Dream Catcher : Salut ! Non, non, ne me mords pas ! Voici la suite ! Bisou et à bientot !

Shaeline Il est sympa ton pseudo ! il vient d'où ? Ne t'inquiete pas pour Caera, j'ai failli faire des études vétérinaires, je vais la soigner !!!lol ! Mais, au fait ? J'ai jamais dit que Caera avait été blessée ?! Si ? Ah bon, je ne sais plus !! Bisou !

Alieonor : Coucou ! Ok, ok ! Ne te fâches pas !! D'accord, cette fic m'appartient, mais il n'empêche que tu as été le moteur ! Toi aussi tu trouves que je suis sadique ?! C'est tellement vrai…hin hin hin ( part 2) ! En tout cas, ça me fait drôlement plaisir que ce que j'ai fait autour des personnages te plaise !!Bien sur tu peux m'appeler comme tu veux !! (Même si je ne suis pas petite !) ! Bisou et à la prochaine !!!

Toutou fou : Salut mon toutou préféré ! J'adore tes reviews, elles sont super originales !! Que j'ai ris !! T'inquiète, voila la suite, vite !!

Thomot 512 : Coucou ! Non ! S'il te plait, aie pitié de moi !! Mais c'est vrai que je l'ai un peu cherché, à m'arrêter à cet endroit ! Hum hum…Bah oui, la fin était …tuante ! Comme tu l'as bien résumé !! Quoique je dirais plutôt blessante…Voici la suite !! (Alors, c'est bon, tu ne vas pas me tuer ? Hein ? # # Bisou !! Et désolé d'avoir tant tardé à poster la suite !

Jo the star : Salut ! C'est vrai, tu aimes la suite ? Mais tu trouves que je suis trop méchante avec Maeve ? Ah bon ? Ok, je l'avoue ! Mais maintenant, c'est connu, que je suis sadique !! Bisou et à la prochaine !

P'tite fée des bois : Merci, merci et merci pour ton enthousiasme ! Alors, comme ça, tu as lu cette fic avec Indochine dans les oreilles ? Mouais, je ne suis pas convaincue…Mais si ca te va, c'est le principal ! Moi, je l'écris avec U2 ou Evanescence, c'est plus…moins…Enfin ! J'espere que tu retrouvera le chemin de ce nouveau chapitre, malgré le temps. Bisoux !

Titi of the sea : C'est quoi ça ?! Ton pseudo m'a bien fait rire ( non, promis, je ne me moque pas, mais ça me rappelle un super souvenir). En tout cas, je te remercie pour tes compliments ! Je ne suis pas sur de les mériter, mais je les accepte avec énormément de plaisir Et pour mon hortografe, je phé mon posibles !! Zibou et à la prochaine !

Tatiana Black : Ma chère Tatiana ! Je sais que ça fait un bail que tu m'as écrit ces reviews, mais je tenais quand même à te remercier! Et pour m'avoir aidé à me motiver pour reprendre cette fic, aussi. J'ai eu vraiment honte de mon manque de motivation au moment ou tu m'as dit te remettre de suite à ton clavier, à peine rentrée ! Bref, chapeau ! en fait, j'ai encore plus honte de m'etre arrêter à un tel moment, Maeve, baignant dans son sang ! Lol! En espérant que la suite ne te décevra pas, je te fais de gros bisous ! Bouhh, on est perdues chez les indiens...

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Je vous remercie aussi pour avoir répondu à mon sondage ! La fin de cette fic approche, et puisque vous m'encouragez à faire une suite, je la ferais ( En essayant de mettre moins de temps entre chaque chapitre --) ! Alors, ça va se placer temporellement à la fin du tome 5, et Remus sera toujours aussi présent, ainsi que Maeve !! Pour l'instant, je ne peux pas vous en dire plus, faut qu j'y réfléchisse ! Et pour le titre, je pensais à « Fragment de lune »… Qu'en dites vous ?

Et puis, je tenais à vous prévenir que ce chapitre est le dernier des enfants de la lune, je rajouterais juste un épilogue, dans pas longtemps !! A l'origine, il y avait plus de chapitres que ça, mais on va dire que j'ai débordé sur la longueur pour chaque…Enfin, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je crois que c'est mieux ainsi. Bisou et bonne lecture !

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Il faisait noir. Comment pouvait-il faire aussi noir ? Non…L'ombre n'était pas totale. Là, aux coins de ses yeux, une lueur…Deux, trois…Un tas de petites lucioles chassaient les ténèbres. Trop difficile, elle voudrait dormir…Non ! La douleur était plus forte les paupières closes. Garder les yeux ouverts, et fixer les lucioles. Fermer les yeux, et l'aveuglement était tel que Maeve ne savait plus si il était fait de lumière ou de noirceur profonde. Se concentrer sur autre chose…Les lucioles étaient trop lointaines, trop difficiles à suivre. Vite, trouver autre chose, et ne pas sombrer dans le néant à nouveau. Les insectes luisants bourdonnaient …Non, ils parlaient...Ils étaient loin, à des kilomètres…Seul un écho faible et instable parvint aux oreilles de la jeune fille.

(N /A : Les lumières que Maeve compare à des lucioles, dans sa fièvre, sont les baguettes magiques « allumées » des professeurs qui discutent dans la salle. Je tenais à le préciser, parce que je me suis rendue compte que ça n'était pas très clair)

- Mais que s'est-il donc passé ?! Gronda le professeur Ensopine, maîtresse des potions.

- Nous n'en savons rien…Du moins, pas encore. Répondit McGonagall d'une voix accablée.

- Cependant, nous supposons que cela est lié à son loup. Hagrid et Arvin Martingale ( N/A : Le professeur de soins aux créatures magiques…)sont à sa recherche. Dit à son tour le directeur.

- Mais ils sont fous ! Se scandalisa Ensopine. Vous n'oubliez pas quelque chose ?

- Quoi, Miss ? S'impatienta la professeur en métamorphose.

- Enfin ! Le loup ! L'autre loup, le monstre !

- Professeur ! Un peu de respect pour vos élèves ! Réprimanda Dumbledore.

- Remus est un de nos élèves les plus doués, et le préfet en chef, ne vous en déplaise, chère collègue ! Renchérit la directrice de la maison Gryffondor. Et Hagrid mettrait en déroute un mammouth ! Il vaut mieux mettre Monsieur Lupin à l'abri lui aussi. Qui sait si tout cela n'est pas une conséquence malheureuse d'une farce des Serpentards ? Vous savez toute la rancœur entre…

- Allons, allons, mes amis ! L'heure n'est pas aux chamailleries entre maisons ! Dit la voix fluette du petit professeur Flitwick. En ce qui me concerne, je suis très inquiet pour miss Midnight. Comment va-t-elle ?

- Pauvre petite… Soupira l'infirmière. Je crois qu'il faut vraiment retrouver le loup…La jeune fille présente de nombreuses ecchymoses ainsi qu'une blessure importante au coté. Aucun organe vital n'est touché, mais elle est très affaiblie. A part l'hypothèse que vous avez avancée, Albus, je ne vois aucune explication logique.

- Mais dans ce cas, qu'est ce qui aurait blessé le loup ?

- Un autre loup, peut-être…Répondit Ensopine, un sourire mauvais aux lèvres.

- Comment osez-vous accuser…

- Je me doutais bien qu'accueillir de tels individus nous aurait causé des ennuis !

- Cessez de suite ! Ces élèves sont en septième année, et depuis leur premier pas ici, c'est le premier incident ! Souffla Flitwick, qui défendait Maeve, élève en sa maison.

- Le premier dont nous ayons eu connaissance…Rectifia la professeur des potions, campant sur ses positions. Vous imaginez ce que vont dire les élèves, demain, quand cette histoire deviendra une source de rumeurs croustillantes ?

Les éclats de voix continuèrent un moment. Mais Maeve ne suivait plus. Trop dur, trop mal, trop ! Quelques mots saisis au vol, au milieu du brouillard, s'insinuaient dans l'esprit confus de la jeune fille.

Les monstres…Son loup…Remus…blessée…

- Caera ! Ma Caera ! Vite…Non, Remus…pas toi…qu'as-tu fait…Caera…Gémit-elle faiblement.

Avec une finesse de perception incroyable, Maeve voyait la tache brune de sang séchée sur les poils argentés de Caera, elle l'entendait geindre, en un son ténu et vibrant de toutes ces émotions.

La jeune fille sentit sa propre angoisse mêlée à celle de son amie louve. La peur de sombrer, le froid insenbilisant ses mains et ses pieds, le poison que la fièvre distillait dans son sang, la douleur horrible au flanc, l'effroi que la bête revienne, l'inquiétude pour son amie dont les souffrances étaient siennes…

Des pas se rapprochèrent du lit de Maeve. Une main fraîche vint se poser sur son front brûlant.

- Chut, petite. Il vous faut dormir. Chuchota l'infirmière.

Maeve voudrait tenir, se raccrocher à sa conscience. Elle eut soudain très peur de ne plus revenir si le sommeil la prenait. Mais un marteau cognait et martelait son crâne, ses muscles refusaient le moindre effort, protestant avec maints élancements. Une douleur lancinante, vive lui déchiraient les entrailles. Sous ses paupières closes, des lames de feu dansaient et lui léchaient les globes. Maeve essaya de bouger, de résister à cette insidieuse conscience lui susurrant que le mal prendrait fin dans le confort de l'inconscience.

Comme répondant à ses appels au secours silencieux, une main maladroite vint lui secouer l'épaule, déclenchant un feu d'artifice incandescent dans sa tête.

- Miss Midnight ! Que s'est-il passé ? Où est votre loup ? résonna une voix féminine agressive.

Une larme ardente s'échappa, coulant sur la joue blême. La gorge de Maeve se serra encore un peu plus, tant sous l'effet de la peur immense que de la douleur flamboyante. Un écho lointain et animal vint se calquer sur son sanglot.

La jeune fille gémit de douleur, celle-ci était trop forte. Les vagues brûlantes atteignirent leur paroxysme, déferlant dans la moindre cellule de son corps.

- Ma Caera…Elle a froid, elle a mal…dit-elle de toutes ses forces.

Alors qu'elle crut hurler, un simple murmure rauque franchit le barrage de ses lèvres desséchées.

Une ombre floue et argentée s'interposa brusquement, et força la main à quitter l'épaule de la Serdaigle. Des cris, une dispute reprit cours dans l'infirmerie.

Mais c'était le cadet des soucis de la jeune fille. Vaincue, Maeve se laissa emporter par le mal, et abandonna la victoire à l'inconscience, qui la soulageait de cette infâme souffrance.

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Comme une couverture dont on découvre trop vite un dormeur, des éclats de voix réveillèrent brutalement la jeune fille, un vertige la prenant aussitôt. Maeve entrouvrit les paupières, effort auquel elle renonça vite.

Les lucioles étaient parties…les ténèbres aussi. Elle avait eu le temps et la conscience d'apercevoir le mur blanc de l'infirmerie nimbé de la lumière rosâtre de l'aube.

- LAISSEZ MOI PASSER ! Hurlait une voix masculine chargée de colère et d'angoisse.

- Monsieur Black, vous devez bien vous rendre compte qu'une visite de votre part lui ferait plus de mal que de bien ! Répliqua une voix tendue qu'on essayait de maintenir calme.

- JE VEUX LA VOIR ! LAISSEZ MOI LA VOIR !

- Non ! Je ne céderais pas ! Il lui faut le plus grand calme. Ma patiente a besoin de temps, pour se rétablir, pas d'un fou furieux vociférant ! La voix féminine commençait à monter. BLACK ! REVENEZ !

- MAEVE !

La voix scandait son nom, obligeant la jeune fille à se tenir éveillée autant qu'elle en avait la force. Elle ouvrit les yeux, par un effort de sa volonté.

Une grande silhouette sombre se rapprocha très vite.

- Sirius ? Murmura Maeve, incertaine.

Trop brusquement, lui arrachant un cri de douleur, deux mains vinrent nerveusement s'agripper à son bras.

- Maeve ! Oh, ma puce, excuse-nous, excuse- moi ! Je n'ai pas su te protéger, Caera, elle…Mordue par Remus…Le loup garou…Il….C'était une nuit horrible, on n'a pas pu empêcher…Il était fou, Maeve, fou ! Ne me laisse pas…pleurait Sirius convulsivement.

Les larmes coulaient de ses joues au bras mou de Maeve qu'il tenait toujours. Maeve, dans son brouillard, entendait son ami, mais au lointain, comme si celui-ci se trouvait dans le grand Hall. Par contre, la sensation fraîche et brûlante à la fois des larmes de Sirius lui fit tourner la tête.

Tel un zoom que l'on règle un peu à la fois, faisant le point, Maeve plissa les yeux et distingua de mieux en mieux le visage de Sirius.

Ce qu'elle vit la troubla tellement qu'elle en oublia la douleur pendant une seconde.

Sirius, ce grand gaillard de Gryffondor, à l'allure toujours soignée et au sourire omniprésent, ne pouvait etre le même que celui qui se tenait la.

Ce Sirius-ci avait le dos courbé et les muscles de son corps entier étaient tétanisés. La tension se lisait sur son visage aux traits tellement crispés qu'ils en étaient déformés. Des cernes dessinaient deux grands halos sombres sous des yeux rouges et gonflés. Une grande griffure s'étalait de l'oreille droite à la bouche de Sirius, zébrant une joue au chaume sombre. Cet homme là n'était pas le triomphant Gryffondor, juste une ombre de ce qu'il serait quelques années plus tard. (N/A : Je sais, je n'aurais pas du parler de ça, je vais réussir à me faire pleurer…Bouhhhh, pauvre Sirius…)

Soudain, des pas lourds et précipités se rapprochèrent.

- Maeve ! Je…

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Un James et un Peter dans un état aussi lamentable que Sirius prirent leur camarade par les deux bras, forçant les mains crispées à quitter le bras pâle de Maeve.

- Laissez-moi ! S'exclama t-il.

- S'il te plait, Sirius…dit Peter. Viens, il ne faut pas que les autres élèves nous voient…Ca ne te sert à rien de te mettre dans des états pareils !

- Remus aussi a besoin de toi, là-haut. Viens, viens, on va aller le voir. Tu ne peux rien faire pour Maeve, pour l'instant. Compléta James d'une voix lasse.

Alors que les trois camarades disparaissaient par la porte blanche, l'infirmière fermait le passage de son domaine d'un air triomphant.

Elle voleta ensuite autour de sa patiente, lui administrant les soins qu'elle jugeait nécessaires. Elle aussi arborait un masque de fatigue et de soucis.

Mais Maeve avait depuis bien longtemps refermé les yeux. Les paroles et l'attitude de Sirius avaient crées une tension désagréable en elle. La fièvre empéchait toute pensée cohérente. Seule comptait la douleur sourde qui faisait pression sur ses tempes, et celle plus aberrante qui lui mangeait le ventre.

Au creux des quelques particules de pensées qui lui restaient, Maeve chercha Caera. Elle l'a trouva dans le même état qu'elle. Seul s'était effacé l'effroi du retour du monstre…Celui-ci avait disparu, pour un mois durant, laissant la place à un jeune homme torturé par des actes commis et non commis.

Les pas de l'infirmière s'éloignèrent encore un peu. Les frontières de la conscience de Maeve aussi.

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Le temps s'enfuit, emportant ses heures, ses jours à une vitesse effarante. Une nuit, le jour, la nuit à nouveau, encore le jour, et cela dans l'agitation de la vie du château. Le temps courait, et Maeve jouait la funambule sur un fil invisible. Le corps et l'esprit de la jeune fille luttaient pour la vie.

La Serdaigle plongeait dans de longues phases de sommeil qui lui réparaient le corps et lui torturaient l'esprit, par d'insidieux cauchemars.

Une mer, un océan en pleine tempête se déchaînait en elle. De grandes vagues écumantes se fracassaient sur les limites de sa consciente, cherchant à faire céder son esprit, rompre sa volonté, vaincre toutes pensées.

Mais le temps menait la danse, et Maeve devint plus forte, son corps blessé se régénérait, et rebâtissait laborieusement ses murailles mises à mal.

Chaque jour, bouger était moins douloureux, le feu ardent qui avait menacé de consumer son esprit régressait, était de plus en plus supportable.

Mais cela vidait ses forces, et la laissait pantelante sur son lit blanc. De toute façon, elle n'avait pas envie de réfléchir. Le fil de ses pensées la ramenait toujours à Caera, la pauvre victime avec laquelle Maeve guérissait à l'unisson. Mais il la conduisait aussi à Remus, et cela lui faisait à chaque fois encore plus mal.

Elle se sentait trahie, blessée, lapidée par celui qu'elle aimait. La jeune fille était tiraillée entre son amour pour le doux jeune homme aux si beaux yeux couleur d'ambre, et sa haine contre le monstre qui avait osé s'en prendre à Caera, et à elle, par la même occasion.

Elle mourait d'envie de voir Remus, mais elle ne savait pas si elle allait lui sauter au cou pour l'embrasser ou alors pour l'étrangler.

Elle ignorait les réactions de son cœur quand le maraudeur se trouverait en face d'elle. Allait-elle simplement pardonner ? Ou allait-elle au contraire avoir des envies de vengeance ? Comment regarder l'humain si cher à son cœur, et se débarrasser du monstre cruel et détestable ?

Supporterait-elle à nouveau l'éclat du regard de Remus ? Et aussi, qu'y lirait-elle ? Tout cela faisait mal, tout cela était bien trop compliqué.

Pour l'instant, donc, Maeve refusait l'inévitable, à dire penser tout court. Tout était trop embrouillé dans sa tête, et démêler tant de sentiments contradictoires requérait une trop grande dépense d'énergie.

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Cinq jours plus tard…

Miss Pomfresh se pencha sur la jeune fille, sa main fraîche se posant sur son front, comme à chaque visite.

- Hum…Je pense que nous avons échappé au pire maintenant. Vous me semblez avoir moins de fièvre, j'en suis ravie ! Votre blessure se remet plutôt bien. Grâce au ciel, vous n'avez pas eu d'infection ! Tiens, il y a deux ans, un élève a eu…

L'infirmière continua à jacasser, alors qu'elle préparait une énième potion régénératrice. Maeve ne l'écoutait pas. Les potins de Poudlard étaient le cadet de ses soucis. Agacée par la voix nasillarde de l'infirmière, elle tourna la tête et referma les yeux.

Une vision de son loup vint s'imprimer sous les paupières closes.

- Caera … Dit faiblement Maeve.

- Que dites vous ? Demanda l'infirmière en se penchant sur sa patiente.

- Ma louve ! Comment va-t-elle ? Questionna la jeune fille d'une voix rauque.

Elle s'étonna de l'intonation habituelle de ses paroles. Ses cordes vocales, restées trop longtemps au repos, avait du mal à produire un son net et intelligible.

- Rassurez vous, ma petite, Hagrid est aux petits soins pour elle. Elle guérit, d'après ses dires. Doucement, mais sûrement ! Cet adage ne s'est jamais mieux appliqu

« Elle guérit ». Ce fait soulagea Maeve. Ainsi, Caera, comme la jeune fille, se remettait lentement de la morsure du loup garou. Hagrid, ce cher Hagrid. Il avait toujours pris soin de la louve, depuis le jour ou Maeve avait intégré l'école. A l'époque, elle n'était qu'une enfant apeurée, terriblement seule. La louve n'était guère plus âgée qu'elle, mais pourtant, elle apportait toute la chaleur nécessaire au cœur de l'enfant désorientée.

Sans aucune contrepartie, Hagrid, garde chasse au château, avait pris sous son aile et la petite fille et le loup. Et, en cette heure de crise, il continuait. De ses grandes mains pataudes, il soignait Caera avec délicatesse et générosité. Maeve en était sure. En confiant son amie à Hagrid, elle lui avait aussi remis sa propre vie.

Le reste, elle n'en avait cure. D'ailleurs, l'infirmière reprit son babillage incessant, qui s'adressait plus à elle-même qu'aux oreilles de la Serdaigle.

Celle-ci savait ce qu'elle acceptait de savoir…pour l'instant. « Le reste, ce sera pour plus tard. » Pensait Maeve, en replongeant dans le confort de l'ignorance.

- Hagrid, merci… Soupira t-elle.

- Allons, allons, pour l'instant, reposez-vous, guérissez, pour le reste, on verra plus tard. Dit doucement l'infirmière.

Plus tard… songea Maeve avant de se rendormir.

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L'infirmerie était plongée dans la noirceur de la nuit quand Maeve se réveilla enfin.

En réprimant un gémissement de douleur, elle essaya de bouger un peu. A force de rester allongée, son dos était endolori. Se demandant ce qui avait bien pu la réveiller en ces heures ténébreuses, elle tourna la tête vers l'entrée de la salle.

Un peu de lumière filtrait de la porte entrouverte.

Soudain, elle poussa un cri étranglé. Prés de son lit, elle devina plus qu'elle ne vit une présence.

De suite, elle sut qui avait bravé le couvre feu pour venir la voir. Et son cœur se serra.

Ainsi, l'heure de vérité était arrivée, plus vite, trop vite. Une baguette s'alluma, révélant le visage aux traits tendus.

La main de Remus enserra la sienne. La jeune fille voulut dégager ses doigts, mais il avait plus de forces qu'elle. Il garda la paume de la main de Maeve sous la sienne. Celle de Remus était chaude, et ses doigts tremblaient légèrement.

Mais il ne parla pas. Du moins pas encore. Ce silence était insupportable. On aurai presque pu voir la tension tant elle était présente, et palpable.

D'un ton plus sec qu'elle ne l'avait prévu, Maeve rompit le silence.

- Qu'est ce que tu fais là.

- Maeve, je…je suis désolé. Dit Remus, la voix étrangement grave.

Cette phrase, cette simple phrase pour ce qu'il avait fait.

Le sang de Maeve ne fit qu'un tour. En oubliant sa douleur, elle se redressa sur son lit. Jusqu'à cet instant, elle ne savait pas quel était le degré de sa colère. Il était infini.

- Comment oses –tu ? souffla t'elle. Comment oses tu venir ici, prendre ma main dans la tienne, et me dire : je suis désolé ?

Remus resta muet de stupeur. Délicatement, comme si celle-ci le brûlait désormais, il libéra la main de Maeve.

- Tu as raison. Je n'aurais pas du.

Dans sa voix perçait la fatigue, la douleur, le poids de sa culpabilité.

Maeve, quant à elle, avait envie de lui faire mal, autant de mal qu'il lui en avait fait. Elle avait d'autant plus envie de le faire souffrir qu'elle l'aimait. Toujours. Envers et malgré tout. Si elle avait trouvé la force, elle lui aurait hurlé au visage, elle l'aurait griffé, elle l'aurait embrassé.

Et, en même temps que sa colère ravivait sa douleur physique, son cœur se serra, à un point qu'elle n'aurait jamais cru possible. Il saignait de vouloir tant de mal à celui qu'il avait choisi.

Elle ne savait plus. Perdue dans les profondeurs de sa haine et de son amour, si semblables, si confondant, elle se noyait.

Remus esquissa un pas pour s'éloigner, pour laisser en paix celle qu'il avait blessée, il le savait, autant moralement que physiquement. Ce n'était pas lui, c'était le loup, l'Instinct exacerbé par les heures folles de la nuit d'Halloween, quand le fil entre la folie et le réel était si ténu. Mais c'était lui, aussi, paradoxalement. L'âme et le corps emprisonnés dans l'enveloppe et la conscience d'un monstre, il avait assisté horrifié à son acte, et le matin, quand l'humanité avait repris le dessus, il aurait pu se tuer pour oublier.

Il ne pouvait se pardonner, alors comment avait-il cru un seul instant que Maeve aurait pu l'excuser ? Comment aurait-elle pu comprendre ce qui le dépassait ? Sirius avait raison, il aurait du combattre les élans de son cœur, l'empêcher de battre si fort quand Maeve se trouvait prés de lui. Il aurait du s'éloigner, envers et contre le fil noué entre leurs existences. La jeune fille l'aurait certes détesté un moment, mais elle ne l'aurait pas haï comme elle le haïssait en cet instant.

Et pourtant, il avait espéré. Sans savoir pourquoi, il avait espéré. Remus ne pourrait supporter l'idée de voir encore le dégoût et la haine dans le regard bleu de Maeve. Il ne pourrait supporter de voir son visage se détourner de lui. Eperdument, il l'aimait. Naturellement, il aurait voulu effacer le monstre, effacer l'enfant de la lune, effacer la blessure, le sang versé, et cette nuit de cauchemar. Mais la magie avait ses limites, et cela était impossible.

Avec tristesse, il s'éloigna, et les larmes remplirent ses yeux d'or, voilant leur éclat.

Maeve, quant à elle, fut touchée au plus profond d'elle-même de voir les larmes de Remus. Bien plus qu'elle ne l'aurait souhaité. Elle aurait tant voulu le détester, simplement. Trouver en lui le coupable idéal. Il aurait été tellement plus simple de ne pas avoir à différencier l'homme et le monstre, et les condamner d'un seul bloc. Mais sa raison faiblissait, sa colère s'envolait, balayée par les larmes du jeune homme. Elle s'entendit le rappeler.

- Remus, restes.

Il ne bougea pas.

- Remus, s'il te plait, restes.

Il ne bougea toujours pas. Il était tiraillé entre la facilité de fuir, et la douleur de devoir affronter à nouveau les yeux bleus aux cernes qui les agrandissaient encore.

Non, c'était trop dur. Il n'avait pas prévu la difficulté de voir la jeune fille amaigrie et plus pâle que jamais à la lueur d'un « Lumos ». C'était son œuvre, se dit-il, lasse et amer. Pourquoi avait-il donc fallu qu'il se rende à l'infirmerie ! Qu'est ce qui l'avait poussé à venir voir de ses propres yeux à quel point Maeve le détestait ?

Non, il ne resterait pas. En courant presque, il quitta la salle sombre, et la porte claqua, résonnant aux oreilles des deux comme un glas sonnant.

Maeve se mit à trembler. Toute la tension accumulée en ces instants se relâcha, la laissant vide de toute force, désemparée, et triste à ne pouvoir le supporter. Elle trembla, et la douleur à son flanc se réveilla, comme pour lui rappeler pourquoi Remus et elle en étaient arrivé là.

Elle aurait voulu pleurer, mais la peine ressentie était au delà des larmes.

Il arrive un moment où on n'arrive plus à pleurer, on espère les larmes salvatrices, mais elles restent bloquées au creux du cœur. Maeve en était à ce point.

Elle enfouit sa tête au creux de son oreiller, et mordit l'étoffe pour ne pas hurler. Des étoiles se mirent à danser sous ses paupières fermées, et elle perdit pied. Un raz de marée l'emporta dans un sommeil lourd, vide de tout songe. Un sommeil fait pour oublier…

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Des claques sur ses joues. Ses yeux qui s'ouvrent, un visage au dessus du sien.

- Miss Midnight, réveillez-vous !

- Pas la peine d'hurler ! grogna t-elle.

- Comment ça, pas la peine d'hurler ! s'exclama l'infirmière. Vous m'avez fait drôlement peur, à jouer à la belle aux bois dormant ! Alors, je pense que si, j'avais le droit d'hurler.

- C'est bon, je suis réveillée, maintenant, ça n'est plus la peine de crier, vous me donnez mal au crâne ! Ronchonna Maeve.

L'infirmière posa ses mains sur ses hanches.

- Vous voilà bien insolente, ce matin, jeune fille ! Je dois supposer que c'est parce que vous vous rétablissez ?

- Oui, ça doit etre ça, acquiesça Maeve, avec sarcasme.

- Ha, les jeunes ! Soupira Miss Pomfresh, en s'éloignant.

Mais elle se rapprocha aussitôt. Maeve se dit qu'elle avait peut etre abusé, et que, blessée ou pas, elle allait se faire sermonner, mais pas du tout.

- Ah ! Vous m'avez fait oublier quelque chose. Hagrid est venue me voir ce matin, il parait que vot'loup se morfond de vous, à ce qu'il m'a dit.

La jeune fille se redressa.

- Je veux voir Caera !

- Et bien ! Je ne sais pas si vous le méritez, miss ! Où vous croyez vous donc ? Je ne suis pas à vos ordres ! De toute façon, j'ai répondu à ce grand dadais que vous n'étiez pas assez remise.

- Oh, mais si, ça va mieux ! S'exclama Maeve en se redressant encore. Elle n'écouta pas la douleur qui la toisait. La jeune fille en avait assez d'etre allongée. Et sortir voir Caera lui aurait empêcher de penser aux événements de la nuit.

- Mouais…Hésita l'infirmière.

- Mais je vais mieux ! Insista Maeve en remuant des bras, pour lui montrer qu'elle allait bien.

- Bon, on va dire que je vous crois…Même si je ne suis pas convaincue…

- S'il vous plait… Dit Maeve en faisant une moue triste.

Elle savait que ce stratagème marchait à tous les coups sur l'infirmière, qui avait trop bon cœur.

- Hum hum…D'accord, je vais rappeler Hagrid.

Mais toute la journée passa avant que le garde chasse ne fasse son apparition. Les heures avaient été très longues pour Maeve, qui se refusait à penser à Remus, et à ressentir son cœur se serrer comme cette nuit.

Enfin, alors que le jour déclinait, le demi-géant arriva à l'infirmerie, un grand sourire élargissant ses lèvres.

- Bonsoir, miss Midnight ! La salua t-il.

- Oh Hagrid, si vous saviez comme je suis heureuse de vous voir !

- Et bien ! Ca me fait plaisir à moi aussi ! répondit-il, touché.

- On va voir Caera ? Demanda Maeve, de but en blanc.

Mais l'infirmière s'interposa.

- Ecoutez, Hagrid, j'ai réfléchi depuis ce matin, et je crois que ce n'est vraiment pas une bonne idée…

- Mais si ! S'exclama Maeve. Je veux voir Caera !

- Vous n'êtes pas assez forte ! Soyez raisonnable, pour une fois, jeune fille. La sermonna l'infirmière.

- Je veux voir Caera ! Répéta Maeve, butée. Je-veux-la-voir, insista t-elle.

Déterminée, Maeve tenta de se lever, mais elle s'étonna. Ses jambes ne la portaient pas. Elle s'accrocha au lit pour ne pas tomber, d'autant plus qu'une pointe irradiant à son coté faisait tournoyer le sol. Mais cela ne suffit pas, et elle s'étala de tout son long.

- Vous voyez ? Triompha l'infirmière en l'aidant à se recoucher.

- Miss Pomfresh ? Intervint, Hagrid, timidement. Je pense qu'un peu d'air frais lui ferait le plus grand bien.

- Mais vous avez vu tout comme moi qu'elle ne tient pas sur ses jambes ! Dit l'infirmière, exaspérée.

- Je peux la porter ? Proposa le garde Chasse.

- Oui, oui ! Hagrid ! Voyez, je vais bien ! S'exclama Maeve.

Maeve rassembla ses forces, et refusa le vertige qui venait lui brouiller la vue.

- Je crois que vous ne me laissez pas le choix, tous les deux ! Mais il ne faudra pas vous plaindre si vous vous sentez mal, on est d'accord ?

- Tout à fait d'accord. Dit Maeve, avec le plus de sérieux possible.

A contrecœur, Pomfresh apporta son manteau a la jeune fille.

Hagrid s'avança alors, et glissa ses grands bras sous le corps frêle.

Avec facilité, il la souleva, et l'emmena hors de l'infirmerie, tandis que Miss Pomfresh marmonnait quelque chose en levant les yeux au ciel.

Et, tout doucement, alors que les élèves étaient occupés à prendre leur repas dans la grande salle, Hagrid et Maeve sortirent du château.

La jeune fille eut un frisson de plaisir en sentant le vent lui effleurer le visage. A pas mesurés, ils finirent par arriver à la cabane du demi géant.

Le cœur de la Serdaigle manqua un battement quand elle vit son amie, Caera, couchée sur une couverture au coin du feu, un bandage lui enserrant le flanc.

Le poil du loup était terne, et Maeve aurait pu compter les côtes de l'animal tant celle-ci avait maigri.

Hagrid la déposa sur la couverture en laine, tout prés de l'animal. Maeve se jeta à ses cotés, et passa ses bras autour de la tête légère et fine. Caera gémit, et vint lécher le visage tout aussi maigre de la jeune Serdaigle. Sa queue battit le sol. Hagrid, respectant l'intimité de leur retrouvailles, sortit, laissant seules les deux amies.

Puis, sans qu'elle l'eût composé avant, Maeve eut l'impression que quelque chose devait sortir. Des mots en échange de la sincère douceur que la louve lui montrait. Ainsi, un flot d'excuses sortit de la bouche de la jeune fille. Et les mots libérèrent les larmes.

- Oh, ma belle, pardon ! Pour tout ce que je t'ai obligé à vivre et le reste. Excuse-moi d'être tant liée à toi que tu sens l'humain. Si tu avais été libre de moi, de mon odeur, tu n'aurais jamais été mordu par un loup garou, tu n'aurais jamais eu aussi peur, aussi mal….

Et, dans la tête de Maeve, alors que les Voix s'étaient tues depuis longtemps, un murmure aussi léger qu'une brise de printemps s'y fit entendre.

« Trêve d'excuses, humaine…car dans ce cas, nous aussi devrions nous y mettre. Nous aurions tant à nous faire pardonner de toi ! Du jour où nous avons été contraints de te lier au loup, pour toutes les souffrances, pour toutes les humiliations que tes pers t'ont causée. Pour ta solitude, pour ton enfance à l'innocence volée, pour les nuits passées dans le corps animal, pour chaque larme que tu as versé, chaque frisson quand tu te réveilles, chaque cauchemar qui te fait hurler dans ton sommeil. Jamais tu n'auras le poids de cette culpabilité en toi, petite fille. Cela est à nous, n'échange pas les rôles. Notre fille, l'esprit louve a le même faux fardeau en elle. Si tu savais…Quand le loup garou l'a blessé, c'est à toi qu'elle pensait, toi dont la peau se déchirait aussi et dont le sang coulait. Trève d'excuses… »

Alors, une immense sérénité envahit Maeve, et elle sut que Caera ressentait la même chose. Les Voix leur avaient insufflées la quiétude et la limpidité. Tout devenait soudain plus simple, plus facile à gérer, pour le loup et l'enfant de la lune, ces amies liées envers et contre tout.

Elles restèrent enlacées, la tête de Maeve sur le dos du loup, sa respiration faisant danser les poils argentés. De longues et précieuses minutes passèrent, où Caera et Maeve purent enfin se libérer de leur « faux fardeau », et de ce qu'elles avaient vécu, seules et ensembles. Elles firent la paix avec leurs propres existences.

Soudain, un courant d'air s'engouffra dans la chaumière. Une silhouette se détacha de la noirceur de la nuit. Mais ce n'était pas Hagrid.

L'ombre s'avança dans la lumière. Maeve releva la tête, surprise autant par cette présence, et par le torrent de sentiments qui la submergea à nouveau, brisant le mur de paix.

Elle s'efforça de rester immobile, le cœur frémissant et la respiration hachée. La louve poussa son bras de son museau, comme pour l'inviter à faire le premier pas. Mais Maeve ne bougea pas, ayant trop peur de ce que sa réaction pourrait trahir.

Comme à son habitude, de son pas paisible et fluide, Remus pénétra dans la masure. Sans une parole, il s'approcha du coin du feu, où Maeve et Caera ne formaient qu'un seul bloc pâle, coloré de l'ardeur trop joyeuse des flammes dansant dans l'âtre.

Sans un regard pour Maeve, Remus s'accroupit à son tour, tout prés de la tête argentée. Ses yeux miel étaient rivés sur ceux couleur émeraude de la louve. Celle-ci le fixait en retour, et aucune animosité ne perçait ses prunelles. Doucement, le Gryffondor avança une main sur le museau de Caera.

Maeve ne s'interposa pas. Elle avait compris que Remus avait besoin de recevoir la sentence du loup qu'il avait blessé. Son amie, aussi.

Et, à sa plus grande surprise, Caera saisit le poignet du jeune homme dans sa gueule. Remus se laissa faire. Il ferma juste les yeux, et Maeve remarqua ses traits tendus. Mais les mâchoires ne se serrèrent pas. Elles maintenaient juste la pression nécessaire pour le tenir, sans que les crocs ne percent la peau.

Alors, à la manière d'un louveteau devant le loup Alpha, Remus baissa la tête, la mettant à hauteur de la tête de Caera. Celle-ci lui lâcha le poignet.

Maeve eut très peur que Caera ne cherche à le blesser physiquement, comme elle-même avait eu envie de le faire, moralement, avant. Mais elle n'osa intervenir. Cette histoire se passait entre le loup et Remus. Alors que son cœur menaçait de sortir de sa poitrine tant il frappait fort, Caera se mit à battre de la queue, et vint lécher le visage de Remus.

Les traits enfin détendus, un sourire naquit sur le visage du Gryffondor. Il redressa la tête, et caressa à pleines mains la toison épaisse de la louve.

Ainsi, Caera avait pardonné à Remus. Son jugement de loup était rendu, et celui-ci fut jugé non coupable.

Et Maeve se sentit soudain honteuse. A présent que la louve avait excusé Remus, elle ne voyait plus aucune raison de lui en vouloir, à son tour. En un assentiment muet, la louve regarda son amie, et dans ses yeux verts se lisait une demande de paix.

La jeune fille détourna la tête, et son regard se trouva dans l'angle parfait de celui de Remus. Dans celui-ci, une interrogation. « Vas-tu me pardonner, toi aussi ? », voici ce que les prunelles ambre transmettaient.

- Oui…murmura t-elle.

Ils restèrent tous les deux sans bouger, sans respirer, communiquant sans paroles. Enfin, toute hésitation fut levée, plus aucune question ne restait sans réponse. Ils s'acceptaient mutuellement, et se permirent d'être eux, simplement. Plus comme un loup garou et une enfant de la lune, mais comme deux jeunes gens qui s'aiment trop pour rester loin de l'autre.

Remus saisit le visage de Maeve entre ses longs doigts, et l'amena à lui. Celle-ci accompagna son geste, et leurs lèvres se joignirent, en un baiser empli de douceur.

Après avoir passé tant de temps à souffrir de l'absence, de la présence de l'un et de l'autre, après toutes les épreuves, leurs sentiments avaient vaincu leur raison.

En cet instant, tout paraissait si simple ! Plus de loup, plus de lune, plus de guerre, plus de non-dit.

Juste deux regards qui se comprenaient comme jamais auparavant, deux mains qui se joignaient, leurs doigts trouvant naturellement leur place entre ceux de l'autre.

Mais ça n'était pas encore assez. Maeve avait pardonné à Remus, mais Remus n'avait encore pas pardonné à Remus.

Rompant tout contact physique, à contre cœur, il se redressa, et d'une voix profonde et pleine d'émotion, demanda une permission.

- Maeve, s'il te plait…Encore une chose…Il faut que je te raconte cette nuit, si je veux la ranger dans le passé. Pour l'instant, elle est encore trop présente. Il faut que tu saches tout.

- Chut…Murmura la jeune fille. Elle n'était pas sure d'avoir envie d'entendre ce récit, certaine que cette histoire ne lui plairait pas.

Elle posa ses doigts sur la bouche de Remus, pour lui intimer le silence. Mais lui en avait décidé autrement. Il en ressentait le besoin. Cette nuit restait comme une épine enfoncée dans son échine, il lui fallait s'en débarrasser, la confier à la nuit, la faire sortir pour toujours. Il saisit donc la main de Maeve entre la sienne, libérant ses lèvres qui devaient parler.

Pour se donner du courage, il prit une profonde inspiration et Son regard se perdit dans les abîmes rougeoyants des flammes.

- Cette nuit d'Halloween, c'est la pire de l'année, je savais d'avance que ça serait terrible. C'est pour cela que j'étais si désagréable le matin. Je crois que c'est la faute de l'équinoxe de l'automne, il ouvre des portes, il rend fort et tenace ce qui est mauvais. Le loup garou était donc intenable cette nuit la. J'ai tenté d'éloigner James, Sirius et Peter, le soir, quand j'ai senti la transformation arriver. Je crois que je leur ai dit des horreurs, la douleur me rend toujours hargneux, et la, c'était pire que jamais. Mais ils ont voulu rester. J'avais honte, tellement honte de ne pouvoir me contrôler. Je n'ai pas pu me retenir d'hurler à m'en arracher les cordes vocales, quand le garou a fait surface en moi. Après, tout est confus.

Remus reprit son souffle, sans oser regarder Maeve.

La jeune fille, si elle avait osé, l'aurait pris dans ses bras, pour le consoler, et le faire taire, surtout. Il se mettait à nu, vulnérable, il acceptait de faire sortir le loup, pour qu'il s'échappe, et s'éloigne de lui.

Après quelques secondes, Remus reprit son récit.

- Ce que je vais te dire, c'est ce que les autres m'ont raconté. Il parait donc que je…le loup a de suite voulu sortir de la cabane « hurlante ». Les autres ont cherché à le maintenir dans les murs, mais il a défoncé la porte. Il s'est mis à courir, courir, sans pouvoir s'arrêter, comme si il cherchait à s'épuiser. Ma conscience s'est totalement effacée, devant l'Instinct du loup, si puissant, tellement fort. Tu sais, les nuits de transformation, ma conscience est comme une souris qui se terre dans son trou alors que le chat veille devant l'entrée. Et bien, cette fois ci, la souris s'est fait croquer…le loup était trop malin, bien plus fort que ma pauvre conscience. Je l'ai senti terriblement effrayée, et après…c'est le trou noir. Comme je te l'explique, mon humanité a été réduite en poussière par l'Instinct.

Encore une fois, Remus s'interrompit. Ce qu'il s'infligeait était vraiment une torture. Maeve avait mal pour lui. Sans s'en rendre compte, il s'était mis à trembler nerveusement, ses muscles refusant ces souvenirs douloureux. Mais sa voix, elle, ne vacillait pas.

- Le loup a cherché à s'attaquer à Peter, parce qu'il traînait dans ses pattes pour le gêner dans ses mouvements, et le ralentir. Mais Prongs, James l'a éloigné d'un coup de ses bois. Sauvage et furieux, il a repris sa course, et cette fois, a distancé les autres. Tu le sais, rien n'est plus rapide qu'un loup au sommet de sa force…Dit-il, amer.

Les mots de Remus faisaient surgir des images dans la tête de Maeve, en un écho, comme un film muet.

- Maintenant, c'est le plus dur…Grimaça t-il. S'il te plait, Maeve, ne m'interromps pas, sinon je n'y arriverais pas.

Sa voix était déterminée.

- Un autre loup a croisé ma route. Bon sang, après toutes ses années, je ne sais jamais si je dois dire « moi » ou le loup. Bref…Un autre loup est apparu. Comme tu le devines, c'était Caera. Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris de l'attaquer. Peut-être était-ce toujours l'Instinct, qui a décidé que ce loup était sur son territoire, et qu'il devait l'en chasser. A moins que ce soit ton lien avec Caera…Je pense que c'est à cause de ça…

En cet instant, Maeve, plus qu'avant encore, aurait voulu que Remus se taise. Elle redoutait ce qui allait suivre, et elle dût se mordre les lèvres pour s'empêcher de lui dire de garder ces souvenirs pour lui. Mais il en avait besoin, et elle aussi, peut être. Donc, fidèle à la prière de Remus, elle le laissa poursuivre.

- Donc Caera est arrivé, et le loup…je…me suis jeté dessus. D'après les dires de James, qui avait été le premier à me rattraper, ta louve a refusé le combat, mais le garou l'a tellement aiguillonné qu'il l'a forcé à riposter, pour se défendre. C'est à ce moment que je l'ai…mordu. Et que je t'ai blessé, par la même occasion.

Les yeux dans le vague, Remus était tout entier replongé dans cette horrible nuit. Du bout de ses doigts, il parcourut le bandage de Caera à l'endroit ou le garou l'avait mordu, et, instinctivement, Maeve posa sa main sur sa propre blessure.

Voyant cela, Remus eut dans les yeux un éclair douloureux, et retira brusquement sa main, l'enserrant dans son autre main, pour l'empêcher de trembler.

- Padfoot, Sirius est arrivé à ce moment la, et il s'est jeté entre les deux loups pour les séparer. Prongs m'a fait rouler un peu plus loin d'un coup de bois. Heureusement, si je peux employer ce mot pour cette nuit de malheur… je suis tombé dans un buisson de ronces. Prongs et Padfoot m'ont bloqué dans cette « prison » toute la nuit. Je crois, non, je suis sur, que ça a été aussi terrible pour eux. Ils étaient épuisés, mais ils ont tenu bon. Après, Peter a été cherché du secours…Hagrid et Martingale ont retrouvé Caera au petit matin, seulement. Et je me suis réveillé, à l'aube, dans mon buisson d'épines, hébété, assailli par tous les souvenirs de cette nuit… ça a été comme un coup de poing, je les ai reçu comme un coup de fouet…c'était insupportable. Mais le pire, c'était après. Quand James, Sirius et moi, les deux me portant presque, nous sommes arrivés au château, Dumbledore nous attendait, et il nous a annoncé la sentence. Que tu avais été blessée en même temps que ton loup, et que c'était grave. Sirius a voulu te voir. Je ne comprends pas comment il a fait pour ne pas me tenir responsable de ce que je t'avais fait. Il a continué comme si de rien n'était, à me traiter comme son ami. Et par la suite, il a passé de longues heures à ton chevet, autant que les cours et Pomfresh lui permettaient. Moi, je n'ai trouvé le courage que la nuit dernière, mais…tu sais…

- Je sais. Le coupa Maeve, d'une voix rauque.

Elle n'avait pas envie de revenir sur cette nuit. Déjà, le récit avait été très dur à supporter, et ses poings s'étaient serrés sur la fourrure de Caera.

Voila. C'était fini. Aussitôt exprimée, aussitôt oubliée. Ainsi le désiraient Maeve et Remus. Et, par un effort de volonté, ce fut ce qu'ils firent, ou du moins, ils firent comme si. Ils ne laisseraient plus l'ombre dévorante du monstre se dessiner à nouveau derrière Remus. Ni l'un ni l'autre n'avaient envie que quelque chose viennent perturber leur accord tacite, leur paix retrouvée, leurs sentiments acceptés. Remus, tremblant comme une feuille, les mâchoires crispées, regarda Maeve pour voir si elle n'avait pas changé d'avis, si elle n'allait pas l'étrangler aussitôt.

Mais la jeune fille avait définitivement rangé au placard ses envies de meurtres. Ils avaient eu chacun leur quota de douleurs. L'heure était à autre chose.

Doucement, comme on s'approche d'un animal effarouché, elle tendit les mains vers Remus, qui les saisit. Elle l'obligea à se rapprocher d'elle, et lui vint s'asseoir tout prés, le dos contre la louve, qui fut ravie d'avoir encore un peu plus de chaleur. Et la blessée vient bercer son agresseur, dont les tremblements cessèrent. Il retrouvait dans les bras de Maeve son essence, ce pour quoi il refaisait surface, après chaque pleine lune. Les morceaux éparpillés de sa quintessence revenaient s'assembler en lui, le jeune Gryffondor, et le loup garou s'éloignait, les oreilles basses, vaincu.

Ce fut ainsi enlacés que les retrouva Hagrid, qui revenait voir où en étaient les retrouvailles entre Maeve et son loup. Il n'avait pas prévu une troisième personne, et resta un moment sur le pas de sa porte, surpris.

Mais Il n'houspilla pas Remus. Il connaissait son histoire, et avait un cœur qui ne jugeait pas.

Les deux jeunes gens se redressèrent, chacun plus rouge que l'autre, un sourire gêné aux lèvres.

- Euh… Hum hum…Je… Vous…je…Il faut que je te ramène, Maeve, sinon Miss Pomfresh va me tuer…Bafouilla Hagrid, toujours sur le pas de sa porte. Quant à toi, Remus, je crois qu'il faut que tu rentres…le couvre feu n'est pas loin… Essaie d'etre aussi discret au retour qu'à l'aller…

Après un dernier baiser à Maeve, devant lequel Hagrid détourna vite le regard, Remus s'en alla, d'un pas aussi feutré qu'à aller, mais le cœur sans nul doute plus léger.

Puis Maeve fit ses aux revoirs à Caera, qu'elle laissa sur son tapis de laine, douillettement installée au coin du feu.

Hagrid, sans une parole sur ce qu'il avait vu, repris son chemin avec la jeune Serdaigle dans ses bras.

Le même sourire flottait dans la tête et sur les lèvres de Maeve et Remus…

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Voila ! Alors, est-ce que je suis toujours aussi méchante et sadique avec Maeve ? Hein ?

Voici que la fin de cette fic pointe le bout de son nez, laissant juste la place pour un épilogue qui viendra vite.

Bisous à tous, merci encore de m'avoir suivi, malgré les absences, les retards, et peut-être les incompréhensions devant mes écrits pas toujours clairs.

JE VOUS AIME !!

Aline, alias Moonytoon