Je m'appelle Jeanne, et voici mon récit, le récit d'une aventure extraordinaire qui m'est arrivée il y a plusieurs mois… Il m'est arrivé quelque chose dont vous rêveriez tous. Si vous êtes ici, c'est que vous êtes un peu (beaucoup…) fan du monde de notre cher Harry, non ? Quand même un peu ? Et bien, n'avez –vous jamais eu l'envie de voir Poudlard de vos yeux ? de côtoyer vos personnages préférés ? De connaître tous les détails sur la situation dans le monde magique avant la mort des parents d'Harry ? De savoir s'il avait d'autre parents ? D'apprendre comment les Maraudeurs trouvèrent leurs surnoms ? Si, bien sûr, chacun de nous se pose le même genre de questions.

Et bien, imaginez un peu que cela puisse vous arriver… Que vous ayez l'opportunité, la chance, l'incroyable veine de réaliser ce rêve…

C'est exactement ce qui m'est arrivé. Croyez-moi, ne me croyez pas, c'est vous qui voyez. Mais en tant que présidente du FCFHPF (Fan Club des Fans de Harry Potter Forever), c'est un devoir pour moi de vous raconter tout ce qui m'est arrivé… Voici comment tout a commencé.

On était le vendredi 21 décembre 2003. Une journée d'hiver à peu près normale, une journée banale sans rien de particulier. La neige recouvrait toute la partie nord de la France. Le ciel était bleu et dépourvu de nuages et les arbres défeuillés ressemblaient à des sculptures de stalactites. Un oiseau chantait de-ci delà.

29bis rue Bel Air, Dunkerque, dans le Nord de la France. C'est là que j'habite. J'étais tranquillement à mon ordinateur, en train d'écrire une fanfiction sur Lily et James Potter, à Noël, pour ne pas changer d'ambiance. Mes doigts allaient si vite sur le clavier que je remplissais une page en moins de dix minutes.

Mon rêve le plus cher et plus secret aurait été dit stupide par mes parents, normal pour mes amis fans, vous allez comprendre : mon plus grand rêve était de rencontrer tous les personnages des livres de Harry Potter et de pouvoir leur parler aussi longtemps que je l'aurais voulu. Mais si j'avais dû choisir, j'aurais sans hésiter opté pour Sirius Black, mon personnage préféré.

L'esprit rempli d'images fictives de Lily et James devant leur sapin de Noël, je pensais avec tristesse que ce que j'imaginais ne serait jamais réel.

35 rue Mirabeau, Limoges, Centre. Jordane, ma cousine, quatorze ans, était allongée sur son lit, scrutant les dizaines de posters accrochés au plafond. Tous sur Harry Potter, bien entendu.

Elle s'assit, dégagea ses cheveux noirs de son visage, et, mettant sa tête sur ses poings, songea à l'univers des cinq livres qu'elle connaissait désormais par cœur.

Utiliser une baguette magique, Bon Dieu, juste posséder un objet pareil… ça doit être formidable. Faire taire ma sœur, ranger ma chambre, me transporter à un autre endroit, tout cela avec un simple coup d'une petite tige de bois…

Nous ne savions pas que toutes deux, nous allions vivre la plus fabuleuse expérience de notre vie…

A 15h 31mn et 25 secondes exactement, (je regardais ma montre pile à ce moment-là : incroyable mais vrai !) il se passa quelque chose de complètement extraordinaire, incroyable, surréaliste…

Alors que chacune pensait de son côté au monde d'Harry Potter, nous nous sentîmes tout d'un coup sombrer dans une sorte de sommeil. Puis nous avons éprouvé une sensation d'extraction, comme si nos esprits glissaient de leurs corps et s'envolaient. Une sensation très étrange : imaginez que vous êtes entièrement constitué de vapeur et que vos habits glissent de votre corps… Un tourbillon de couleurs, de lumière et de sons nous entoura soudain et nous nous sentîmes comme aspirées à toute vitesse.

Puis nous sommes retombées. Nous sortîmes chacune de notre léthargie et fûmes au bord de la crise cardiaque…

Quelques secondes plus tôt, j'étais tranquillement à mon ordinateur, et je me retrouvais penchée sur une assiette de purée, une cuillère dorée à deux centimètres de ma bouche grande ouverte. Je lâchais tout de suite mon couvert et regardais autour de moi, le cœur battant à tout rompre.

J'étais assise à une longue table où quelques jeunes de 10 à 18 ans mangeaient et bavardaient. Tous portaient un uniforme. Il y avait quatre tables semblables, mais les « élèves » y étant assis ne portaient pas des vêtements de même couleur.

Tremblante, je levais les yeux au plafond et vis que les murs de pierres se fondaient dans un ciel gris d'où tombait une neige tiède et sèche.

Puis je regardais les jeunes assis autour de moi.

A ma droite se trouvait une fille de mon âge avec de longs cheveux roux et des yeux vert émeraude. Elle aussi regardait autour d'elle d'un air ahuri.

A ma gauche, une autre fille aux cheveux châtains et aux yeux bleus-verts mangeait tranquillement sa purée tout en plaisantant avec un garçon très séduisant aux cheveux noirs et aux yeux gris qui était installé en face d'elle.

En face de moi et à côté du garçon aux yeux gris, il y avait un autre garçon, avec des cheveux de jais tellement décoiffés qu'on aurait pu croire qu'il sortait d'une tempête. Il avait des yeux noisette dissimulés derrière une paire de lunettes ovales et me rappela tellement quelqu'un que je me détournais aussitôt de lui pour regarder le garçon assis à sa gauche.

Le garçon assis à sa gauche avait des yeux bleus-gris et des cheveux blonds coiffés d'une manière très élégante. Il bavardait joyeusement avec son voisin. Un peu plus loin était assis un autre garçon, petit, trapu et se goinfrant de poulet.

Au moins une autre personne à l'air déboussolée… pensais-je, abasourdie.

Janet, me dit soudain la fille aux cheveux châtains en se penchant vers moi, tu as déjà fini ton essai ?

Je sus tout de suite que c'était à moi qu'on parlait. J'ai l'habitude qu'on m'appelle 'Jeannette'.

Mon… Mon essai ?

Je remarquais soudain avec horreur que ma voix n'était plus du tout, mais alors plus du tout la même. Et je parlais en Anglais !!! Impossible pour moi de penser en Français !

Oui, tu sais, notre essai en Botanique, « Faites le croquis d'un Herbia Serena et expliquez en une quinzaine de lignes ses propriétés »… répondit la fille.

Ouah, Laura, tu apprends par cœur les consignes de Chourave, maintenant ? s'exclama le garçon avec qui la fille plaisantait quelques instants plus tôt.

Ah ah ah… Très drôle, Sirius…

S'en était trop, je bondissais sur mes pieds, en renversant mon verre dont le contenu orangé se répandit sur la table, et courais hors de la salle.

Je me retrouvais dans une sorte d'immense hall. Des doubles portes d'au moins cinq mètres étaient entrouvertes sur un parc couvert de neige. Un immense escalier de marbre s'élevait dans les étages, et un long et large couloir s'étendait sur la gauche.

J'eus un haut-le-cœur quand un fantôme couvert de taches brillantes passa derrière moi. C'était impossible, c'était un rêve, un cauchemar ! Le cœur battant à tout rompre, la respiration haletante, je me pinçais le bras, puis sentant que la douleur était bien réelle, je me pinçais la joue, l'épaule, le ventre, n'y croyant pas et ne voulant pas y croire.

J'avais atterri à Poudlard.