Série :Gundam Wing
Auteur : Ookami Shamandalie dagga Yang, pour le plus grand malheur des G-boys !
Genre : Bon OOC peut-être, POV de Hee-chan surtout, angst là je crois qu'on peut le dire (je vous fais peur là hein ? lol) et pi le poil de yaoï qui est en train de devenir un cheveux
Disclaimers : Bin… j'aimerai bien moi… mais non, sont pas à moi snif
Petit blabla : Tiens vous savez quoi ? Je l'ai mangé mon Kinder Bueno ! J'en ai même mangé un deuxième après lol j'en ai besoin pour doper mon courage ! Surtout pour la fin de ce chapitre…
Chapitre 05 : Ne me laisse pas…
La journée ne s'était pas trop mal passée. Mis à part l'accident à la salle d'arcades. Duo avait eu l'air de s'être bien amusé à chanter au concert. Et Heero se torturait l'esprit, comme toujours. Ca devenait une habitude. Qu'il aimerait perdre… Le natté semblait ravi. Il marchait un peu en avant, s'amusant à tourner sur lui-même, les bras tendus, regardant le ciel qui s'assombrissait de plus en plus. Heero était content pour lui… mais il restait mal à l'aise. C'était pour se faire pardonner qu'il avait suivi les conseils de Quatre et « organisé » cette journée… mais, même si Duo n'avait pas l'air de lui en vouloir encore, ça ne lui suffisait pas… il n'était pas certain que ce soit vraiment oublié…
- Oups ça tourne… fit le natté en trébuchant.
Heero le rattrapa avant qu'il ne tombe par terre. Duo s'agrippa à lui afin d'éviter de se retrouver sur le trottoir. Sous son poids, le pilote brun fut obligé de s'appuyer le dos contre le mur, soutenant le natté.
- Gomenasai Hee-chan, s'excusa celui-ci en souriant, les yeux fermés. N'ai un peu trop tourné.
- Ce n'est pas grave… répondit Heero d'une voix neutre.
Duo rouvrit les yeux et regarda ceux du pilote brun. Lequel se sentit mal. Ces deux améthystes prises dans un océan sombre semblaient pouvoir le percer de part en part et tout savoir sur lui… Le natté détourna les yeux, un air un peu triste sur son visage que Heero ne comprenait pas. Avait-il dit quelque chose de mal ?
- Désolé pour ma mauvaise humeur au fait Hee-chan, fit Duo en se grattant la tête. C'était stupide.
Heero sentit à ces mots une sorte de… chaleur s'allumer en lui. De l'espoir ?
- Tu ne... m'en veux plus ? demanda-t-il doucement, n'osant pas trop y croire même s'il avait pu constater que le natté était d'excellente humeur.
- Bien sûr que non ! répondit aussitôt Duo. Je n'avais pas à réagir comme ça d'ailleurs… c'était vraiment stupide !
- Non, c'est moi… je n'aurais jamais dû profiter de ton sommeil…
Duo le regarda, étonné.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
Heero lui rendit son regard, également surpris. Ils ne parlaient pas de la même chose ? Apparemment… mais c'était impossible. Il ne voyait pas pourquoi Duo lui en aurait voulu sinon pour ça… En même temps, la possibilité que le natté ignore ce qui s'était passé mettait Heero dans une situation… délicate… Il n'avait pas envie qu'il lui fasse à nouveau la tête… Alors qu'il cherchait comme se sortir de ce mauvais pas, Duo sembla se rappeler quelque chose et sourit, les yeux mi-clos.
- Tu parles d'hier matin ? demanda-t-il d'une voix amusée.
- … hn.
- Oh. Mais tu n'as rien à te reprocher Hee-chan ! Au contraire…
Heero le regarda sans comprendre. Le natté rigola, l'air un peu gêné.
- J'étais à moitié réveillé… expliqua-t-il. Enfin je crois que pour moi c'était plutôt un rêve. C'est quand je me suis vraiment réveillé à un moment que j'ai su que non…
- … désolé…
- Mais non ! Je… je n'étais pas contre tu sais…
Le pilote brun le fixa, sans bien comprendre ce qu'il avait entendu.
- J'étais bien même… vraiment ! Tu n'as rien à te reprocher ! C'est moi qui suis stupide. Si j'avais su plus tôt, je ne t'aurai sûrement pas fait la tête comme ça…
Heero se sentait rassuré. Et même… heureux ? Heureux de savoir que Duo ne lui avait pas fait la tête pour ça… heureux de savoir que Duo avait, lui aussi apparemment, apprécié le court moment entre eux… Le pilote brun en vint à se rappeler ce que lui avait dit Quatre. Parler de ce qu'il ressentait… comment pouvait-il ? C'était trop… compliqué… et il ne savait pas vraiment comment nommer ses émotions… Il tenait à Duo. Beaucoup. Au point de vouloir agir en fonction de lui, pour lui faire plaisir. Au point de laisser tomber le masque pour lui. De vouloir le protéger. Le serrer contre lui…
- Ce n'est pas grave… dit-il doucement en regardant Duo.
- Hn, répondit le natté en souriant. C'est fini, hein ?
- Hai.
- Daijoubu kitto ok !
Heero sourit légèrement à Duo qui rigola avant de repartir à l'assaut de la rue. Le pilote brun attendit un peu, puis le suivit. Il était heureux. Heureux que ça aille mieux entre eux. Il ignorait pourquoi le natté lui en avait voulu mais après tout qu'importe ? Tout allait bien maintenant. Il se sentait détaché. Bien. Duo n'avait pas été contre ce qui s'était passé la veille. Il n'avait donc pas vraiment profité. Le natté était à moitié réveillé. Mais… alors est-ce que ce qu'il avait dit était… vrai ? Sincère ? Qu'il ne voulait pas qu'il parte ?
- Ca touuuuuuuuuuuuuuuuurne ! Zouuuuuuuuu !
Heero aperçut Duo qui s'amusait encore à tourner sur lui-même, bras tendus, au milieu du trottoir. Il n'y avait personne dans la rue, ni voitures ni piétons. Tant qu'il ne gênait pas, il n'y avait pas de raisons de lui dire d'arrêter. Cependant, Duo recommença à vaciller. Le pilote brun se précipita à temps pour le rattraper mais il perdit son propre équilibre et se retrouva assis par terre, le dos courbé contre le mur. Le natté était à moitié sur lui, la tête posé contre son torse juste sous son cou.
Heero se releva tant bien que mal, faisant attention à Duo, le mettant debout en même temps que lui sans pour autant le lâcher. Il le tenait par la taille par réflexe afin de le retenir pendant la chute qu'il n'avait pas complètement évitée… Le natté, un peu chancelant, se laissa faire et se gratta la tête, souriant, un peu déboussolé et gêné.
- Désolé Hee-chan, dit-il. N'ai pas exprès.
- Je n'en doute pas une seconde, répliqua Heero en souriant un peu.
Il regardait le visage angélique et innocent de Duo qui affichait un petit air d'enfant pris en faute. Plusieurs mèches lui tombaient devant les yeux. De la même manière qu'il avait déjà écarté cette guirlande, Heero attrapa ces cheveux et les écarta pour dégager le visage du natté. Son bras libre restait autour de la taille de Duo, n'ayant apparemment pas l'intention de le lâcher. Le pilote brun le regardait en éprouvant toutes sortes d'émotions différentes…
Heero ne comprenait pas ce qu'il ressentait. Son envie de protéger Duo était là, très forte. Le lâcher était la dernière chose qu'il voulait faire. Et puis… il le trouvait… beau. Si pur. Si inoffensif, avec ces petites mèches qu'il devait retirer. Il était… attiré… Comment nommer ces émotions étranges qu'il n'avait jamais connues avant ? De l'affection ? De l'amitié ? Plus ? Comment savoir… ? Duo le regardait, l'air interrogatif. Ses améthystes si profondes… douces… brillantes…
Heero sentait son cœur battre à tout rompre. Que devait-il faire ? Lui dire ce qu'il ressentait… que ressentait-il ? De… de l'attirance… des envies de le protéger… d'être à ses côtés… de veiller sur lui… de… l'affection… comment décrire toutes les émotions qui le parcouraient de part en part ? Il n'y avait aucun mot pour ça ! Par des… gestes ? Le pilote brun ne lâchait pas Duo des yeux qui semblait l'interroger. Etait-ce une bonne idée ? Et puis… en avait-il le droit ? Il… il voulait suivre les conseils de Quatre… faire avoir à Duo ce qu'il ressentait… mais… pas question d'agir sans sa permission…
Un flash éblouissant de lumière le fit fermer les yeux. Surpris, il plaça son bras pour protéger son visage tout en serrant Duo contre lui pour le protéger. Un klaxon retentit et une voiture passa à toute allure près d'eux. Des rires parvinrent aux oreilles du pilote brun. Sans doute des gens qui revenaient d'une soirée. Des inconscients. Rouler à cette vitesse… et si près des trottoirs… ils auraient pu faucher quelqu'un.
- Tu n'as rien Duo ? demanda-t-il une fois la voiture disparue.
- Je suis en train d'étouffer, mais à part ça tout baigne, répondit Duo d'une voix moqueuse.
Aussitôt Heero le lâcha, gêné et un peu honteux.
- Pardon…
- C'est pas grave, je rigolais, le rassura Duo en souriant. Ce sont des tarés. Rouler à une vitesse pareille…
- Hn. Nous devrions rentrer maint…
- Oh regarde Hee-chan !!! s'exclama Duo en tendant les mains vers le ciel. Il neige !
Heero leva la tête. C'était vrai. De légers flocons blancs descendaient doucement du ciel, volant sans bruit dans la nuit. Il y en eut rapidement de plus en plus mais ça ne semblait pas gêner Duo qui se remit à tourner sur lui-même en riant sous la neige. Le pilote brun le regarda et sourit doucement. Le natté donnait l'impression de se laisser porter par le lent tourbillon blanc, son rire clair résonnant dans la rue, aussi cristallin que les flocons.
Heero resta quelques minutes debout sans bouger, regardant Duo s'éloigner, toujours riant. Puis, il se dit qu'il devait le rejoindre et rentrer. Il faisait froid. Et puis… il voulait parler au natté. Vraiment. Il sentait qu'il le pourrait, maintenant. Sur le chemin. Ou dans l'appartement, quand ils seront couchés. Qu'il ne pourrait pas voir ce que ses paroles auront comme impact sur Duo. Qu'il pourrait parler librement. Se lâcher. Lui dire sa confusion… ses émotions… lui dire qu'il tenait à lui… qu'il…
Le pilote brun se mit à marcher pour rejoindre le natté. Il allait lui parler, oui. Et alors il verrait bien. Heero entendit un bruit lointain. Il n'y fit pas attention. Il accéléra un peu le pas, ayant perdu de vue Duo. Le bruit se rapprocha, vrombissement d'une voiture. Il aperçut plus loin le natté. Les phares du véhicule illuminèrent la rue, l'aveuglant plus qu'autre chose. La neige tombait drue à présent et c'était plutôt gênant.
Et puis, alors qu'il avait une main au dessus de ses yeux pour voir où il mettait les pieds, il aperçut en face de lui, au milieu de la route, illuminée par les phares, une silhouette immobile. Une silhouette dotée d'une longue natte… Heero resta pétrifié un instant. Puis il partit à tout allure vers elle, courant, peut-être même criant, il ne saurait le dire. Tout semblait soudain figé. Il savait qu'il était trop loin. Mais ce n'était pas une raison pour ne rien tenter.
Heero courait sur le trottoir. Il entendit le crissement de frein. Le choc brutal. Le dérapage sur la couche de neige toute fraîche et encore fine. Tout était ralenti. Il avait l'impression de faire du sur-place. Il cria. Un nom ? Un mot ? Rien du tout ? Il était bien incapable de le dire. Et il s'en fichait complètement. La voiture avait percuté un lampadaire. Les portières s'ouvrirent. Pas de blessés de ce côté-là apparemment. Le pilote brun ralentit. L'intensité de sa peur lui faisait mal au cœur. Ce qu'il craignait… jamais il n'aurait imaginé à quel point ça pourrait lui parcourir ainsi tout le corps.
Heero marchait en scrutant la route maintenant sombre. Il aperçut un long ruban blanc posé par terre. Immobile. Il le suivit des yeux. Il y avait du sang dessus. Son cœur se serra. Il s'approcha et vit la forme noire au bout de l'écharpe. Indistincte et immobile. Rien à voir avec Duo. Non, rien à voir. Le pilote brun se laissa tomber par terre à côté et observa. C'était quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui traversait au moment où la voiture arrivait. N'importe qui. Un inconnu.
Avec précaution, Heero retourna lentement le corps recroquevillé. Il le mit sur le côté, dans une position qui ne pourrait pas aggraver son état. Il retira la neige qui commençait déjà à recouvrir le visage de la victime. Et il se sentit sombrer. Sa vision devint floue. Non. C'était impossible. Ce n'était pas un visage serein, calme et angélique qu'il avait sous les yeux. Ce n'était pas une longue natte qui courait autour de lui. Ce n'était pas du sang qui coulait du front caché par des mèches rebelles et douces. Ce n'était pas Duo.
- Est-ce qu'il va bien ? fit une voix inquiète derrière lui.
Heero sursauta et tourna la tête. Une femme plus ou moins âgée, dans un manteau de fourrure. Qui ? Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Et puis il se rappela. Il fallait bien que quelqu'un conduise la voiture… Le pilote regarda à nouveau le visage serein de Duo.
- Appelez une ambulance… murmura-t-il, son souffle devenant nuage de froid dans l'air.
- Comment ? Qu'est-ce que vous…
- APPELEZ UNE AMBULANCE BON SANG !!! hurla Heero. VITE ! HAYAKU !
La femme recula précipitamment, surprise, avant de s'éloigner pour rejoindre l'autre personne présente dans la voiture. Sans doute avaient-ils un portable. Heero avait les mains qui tremblaient. Il regarda Duo, inconscient, devant lui. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Alors qu'il commençait à comprendre ? Alors qu'il voulait protéger le natté, alors qu'il voulait tout faire pour lui ? Pourquoi ?? POURQUOI ????
Heero se plia en avant, serrant les poings sur ses genoux. Il était impuissant. Incapable de faire quoi que ce soit. Rien. Rien du tout. Il ne pouvait rien faire. Même pas essayer de le transporter. Il risquerait de faire plus de mal que de bien. Duo pouvait être sévèrement touché. Faire une hémorragie interne. Le pilote se releva un peu pour regarder le natté. Il avait l'air si… serein… lointain… Une douleur innommable s'empara de lui et il serra les dents. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-on souffrir autant ?
Au loin, les sirènes d'une ambulance se mirent à résonner et à approcher. Mais Heero ne les entendait pas vraiment. Il entendait la neige tomber doucement sur le corps immobile de Duo. Il entendait la petite brise froide caresser le visage angélique du natté. Il entendait son propre cœur battre à tout rompre. Comment pouvait-on lui faire ça ? C'était insoutenable. Injuste. Le pilote brun passa une main sous les mèches de Duo, les décollant du front couvert de sang… pourquoi ? Quelqu'un… qu'on l'aide… qu'on le réveille… qu'on lui dise que ce n'était qu'une blague… quelqu'un…
- Tasukete…
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Heero était… amorphe. Indifférent, détaché de tout. Il était parti avec l'ambulance à l'hôpital le plus proche. Et puis, il avait dû laisser les médecins s'occuper de Duo. Maintenant… maintenant il était là, assis dans la salle d'attente, incapable de parler. C'était… si douloureux… Jamais il n'aurait cru qu'un jour il ressentirait une telle souffrance… pourquoi ? Il venait de se réconcilier avec Duo… il commençait à comprendre ses sentiments… à les accepter… Et puis cet accident. Cette voiture. Ce crissement de frein. Le corps sans vie de Duo… lui qui était si joyeux quelques minutes avant… dansant dans la neige…
Pourquoi ? Les médecins ne lui avaient rien dit… rien du tout. Il savait qu'il était encore en vie… mais après… pour combien de temps ? Le pilote répugnait à admettre la possibilité que Duo soit condamné. Non. C'était impossible. Pas lui. Il était immortel. Comment disait-il déjà ? Shinigami. Dieu de la Mort. Un dieu ne meurt pas.
- Tu as mal.
Heero avait la tête baissée, les bras posés sur ses genoux, mains croisées. Il releva le regard lentement. Devant lui une petite enfant en chemise de nuit le fixait. Ce devait être une patiente. Il se contenta de lui lancer un coup d'œil indifférent avant de rebaisser le visage.
- Retourne dans ta chambre, dit-il d'une voix faible, détachée.
- Non, répliqua la fillette calmement. Tu as mal.
Le pilote ne bougea pas. Il fixait le sol entre ses pieds. Une petite main lui agrippa un bras et le secoua.
- Tu as mal comme moi.
Heero la fit lâcher sans brutalité. D'un geste las. Fatigué.
- Laisse-moi, dit-il de cette voix faible. Si tu as mal, va le dire à une infirmière. Ou quelqu'un d'autre.
- Ils s'occupent déjà de moi. Mais pas de toi.
Le garçon brun se décida à relever à nouveau la tête pour mieux observer la fillette. Une simple gamine. Des cheveux clairs, bouclés et longs. Des yeux bleus.
- Je n'ai pas besoin d'eux, dit-il.
La fillette le regarda dans les yeux et l'observa quelques secondes avant de secouer la tête.
- Si. Tu as les mêmes yeux que moi, affirma-t-elle. Tu as mal comme moi. Ils ne le voient pas.
- Je n'ai pas mal.
- Si, insista la fillette. Toi aussi tu perds quelqu'un.
Heero reçut ces mots comme un coup de poignard. Il conserva un calme apparent et une indifférence totale. Mais il se sentait mal. Très mal. C'était trop douloureux. Oui, il perdait quelqu'un. Et qu'est-ce que cette gamine pouvait bien y faire ?
- Moi aussi, continua-t-elle sans se soucier si Heero l'écoutait ou pas. Mon petit frère est malade. Il est en train de partir. Je ne veux pas qu'il s'en aille. Ca fait mal. Je l'aime beaucoup. Mais ils m'aident. Ils sont tous très gentils, ils prennent soin de moi. Ils m'expliquent. Alors ça va un peu mieux. Ils m'autorisent à aller lui parler. Ils me rassurent. Toi aussi tu as mal pour quelqu'un. Mais ils ne le voient pas et ils ne t'aident pas.
Heero ne dit rien. Que pouvait-il dire ? Personne ne pouvait l'aider. Il était seul. Comme toujours. La petite fille s'approcha de lui et posa une main sur la sienne. Il ne réagit pas.
- Il faut y croire, dit-elle de sa petite voix. On a moins mal après. On va mieux. Moi, je vais voir mon petit frère tous les jours. Ca fait du bien. Il faut aller lui parler, le voir, espérer. Moi j'espère et je vais mieux. Il se réveillera bientôt et je pourrai à nouveau jouer avec lui.
Quelqu'un prononça un nom. La fillette se retourna, fit un petit signe de la main, avant de regarder une dernière fois le pilote.
- Être grand, ce n'est pas bien, dit-elle en s'éloignant. Personne ne se rend compte qu'on a mal. On ne peut pas se débrouiller seul. Moi, je ne pourrai pas. Au revoir.
Heero la regarda partir rejoindre une infirmière. Il ne savait que penser. Il ne voyait pas pourquoi cette petite était venue lui dire ça. On peut se débrouiller seul. Il s'en était toujours sorti seul jusqu'à maintenant. Il n'y avait pas de raison pour que ça change aujourd'hui. Non, aucune raison… mais… Il avait si mal… perdre Duo… comment pourrait-il le supporter ? C'était maintenant qu'il se rendait vraiment compte à quel point il tenait au natté… il ne voulait pas le perdre. Plutôt mourir.
- Heero ? fit une voix familière.
Il releva les yeux et aperçut Quatre, l'air inquiet. Il se contenta de hocher la tête pour montrer qu'il avait entendu. Le blond s'assit à sa droite et se pencha vers lui.
- L'hôpital m'a appelé, dit-il. Cela fait combien de temps que tu es ici ?
- Je ne sais pas, répondit Heero de sa voix faible, indifférente.
- Heero…
Quatre n'avait pas l'air de savoir quoi dire. Mais cela ne gênait pas le pilote brun. Il ne voulait pas parler. Rien dire. Attendre. Se préparer… à entendre, peut-être, ce qu'il ne supporterait pas. Il attendit. Et puis, après peut-être des années ou des heures, un médecin s'avança vers lui.
- Vous êtes l'ami de ce jeune homme à la natte ? demanda-t-il.
- Hn, répondit aussitôt Heero en se levant d'un bond. Comment va-t-il ?
- Sa vie est hors de danger, pour le moment.
- Pour le moment ? releva Quatre, inquiet.
- Venez dans mon cabinet, ce sera plus pratique.
Heero et Quatre le suivirent. Le pilote brun était… heureux de savoir que Duo s'en sortirait. Il n'aurait pas dû douter. C'était certain après tout. Rien ne pourrait tuer le natté. Il se laissa tomber dans un des fauteuils faisant face au bureau du médecin qui s'installa en face.
- Le choc a causé quelques hémorragies que nous avons pu arrêter, dit-il en regardant quelques feuilles d'un dossier. Cependant… nous avons fait ce que nous pouvions mais malgré nos efforts, il est impossible de lui faire reprendre ses sens.
- Vous voulez dire que… fit Quatre.
- Il est plongé dans un coma de 6 sur l'échelle de Glascow, c'est-à-dire dans un coma profond. Il ne réagit à rien.
- …
- Je veux le voir.
Quatre et le médecin regardèrent Heero qui ne cilla pas.
- Si vous y tenez, répondit finalement l'homme. Je vais vous conduire à sa chambre.
- Hn.
Heero et Quatre suivirent le médecin qui s'occupa de leur ouvrir le chemin à travers les couloirs. Le pilote brun regarda immédiatement toute la chambre dans ses moindres détails. Une petite pièce. Un seul lit entouré de rideaux blancs à gauche. Une table de nuit et quelques meubles pour soutenir les appareils divers. En face une fenêtre au store à moitié baissé. A droite, un peu en hauteur, une télé qui ne risquait pas de s'allumer. Rien de suspect.
Heero s'avança vers le lit sans écouter ce que Quatre et le médecin disait. Il repoussa le rideau et aperçut Duo. Calme. Serein. Couché sous ces draps immaculés. Les bras posés dessus, des fils partant de ses veines. D'autres de son nez, injectant de force l'air nécessaire à la vie. Sa natte pendait par terre, à moitié défaite. Heero l'attrapa et la reposa sur le lit. Il jeta un coup d'œil autour de lui et trouva une chaise destinée aux visiteurs. Il la prit et s'assit à la gauche de Duo. Il remarqua que Quatre et le médecin était sorti. Il était seul. Avec le natté.
Heero posa ses mains croisées sur le lit. Il regarda Duo. Longuement. Le temps n'avait plus aucune signification pour lui. Seul le natté comptait. Le voir si paisible… il semblait dormir. Simplement dormir. Mais d'un sommeil qui pouvait être éternel… Le pilote ferma les yeux et baissa la tête. C'était si douloureux ! Pourquoi ? Pourquoi bon sang ? Il attrapa une des mains de Duo et la serra dans les siennes.
- Pourquoi Duo ? dit-il d'une voix méconnaissable, tremblante.
Bien évidement il n'y eut pas de réponse. Heero serra les dents. Mais c'était trop douloureux. Il ne pouvait plus se retenir. Les larmes coulèrent doucement sur son visage avant de tomber sur le drap. Petits ronds d'eau salée. Petits ronds foncés par la douleur.
- Ne me laisse pas Duo, sanglota le pilote brun en serrant la main du natté. Moi aussi je ne veux pas que tu partes… ne me laisse pas… reste…
Heero ne réussit plus à dire un seul mot cohérent. Il serrait les dents pour s'empêcher de hurler. Mais il laissait les larmes couler. Il n'aurait pas pu les retenir de toute façon. Ca faisait trop mal. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que maintenant, alors qu'enfin il comprenait… qu'il commençait à savoir… qu'il allait lui dire… pourquoi est-ce que maintenant…
- Ne me laisse pas…
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Me tapez pas !!!!! C'est pas ma faute ! Enfin pas complètement… bon ok c'est ma faute mais bon voilà quoi ! Snif snif moi aussi chui triste pour Dudu…
¤ sent qu'elle va se faire trucider par tout le monde là ¤
