Titre : Le Calendrier de notre amour

Auteur : Oxymore ( aussi appelée Black-sun )

Spoiler : Les cinq premiers tomes.

Disclaimer : Seule l'idée m'appartient.

Résumé : Arc de 3 OS HPDM. 1) « J'aimerais mourir un premier avril. » Harry déprime, Drago est là.

Genre : angost, romance, slash HPDM, PDV Harry.

Bla-bla de l'auteur : Au début, cela devait être un one-shot. Puis j'ai écrit la suite. Et encore une autre. C'est donc devenu un arc.

Remerciements : merci à Lady Shinigami, merci à toutes les personnes qui ont déjà lues cette fic.

Bonne lecture !

J'aimerais mourir un premier avril

Je suis assis sur l'herbe du parc, c'est presque l'été et il fait chaud, pourtant je suis le seul à être ici à profiter de ce merveilleux paysage qu'est le parc de Poudlard à l'aube de l'été. Je sais que je ne devrais pas être là, et cela parce que Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom, ce cher vieux Voldy, -oups merde je l'ai dit que je sois pendu, brûlé vif après avoir été écartelé ! Bon je disais, Vous Savez Qui me cherche activement, moi Harry Potter, le garçon à la cicatrice en forme d'éclair, Celui Qui A Survécu Six Fois, son ennemi juré et celui grâce auquel il a repris sa puissance, c'est assez ironique n'est-ce pas ? Parfois je me demande pourquoi il me cherche, pourquoi moi ? Il devrait plutôt m'être reconnaissant de l'avoir fait renaître... Peut-être qu'il m'en veut car je ne lui ai pas donné un physique agréable à regarder. C'est vrai qu'avec la tête de déterré qu'il se paie, il a de quoi m'en vouloir à mort. Mais bon il fait peur, c'est déjà ça. J'imagine bien un papa sorcier dire à son enfant : "Si tu ne travailles pas bien à l'école, Tu Sais Qui va venir te dévorer tout cru." Mais c'est vrai que les enfants sorciers ne vont pas à l'école et aussi que leurs parents n'auraient jamais recours à ce genre de stratagème pour leur faire peur, ce serait trop inhumain. Peut-être que c'est une question d'honneur. Attendez laissez-moi rire ! Voldichoux - je traîne trop avec Luna, moi - qui veut me tuer pour sauver son honneur ! Comme s'il y avait de l'honneur à tuer des personnes plus faibles que nous, des moldus, des cracmols, des sangs-mêlés... Non, ce n'est décidément pas une question d'honneur. Des gens comme Dumbledore ont de l'honneur, ils aident les moldus, les protègent sans pour autant les prendre pour des êtres inférieurs comme je viens de le penser car sinon ils referaient les mêmes erreurs que durant la colonisation. Mais ce n'est pas à moi de donner des leçons d'histoires, je ne suis même pas allé au collège. Non, si Voldemort m'en veut, c'est parce que moi, un pauvre gosse, je l'ai blessé dans sa fierté. Oui ça doit être ça, c'est sûrement ça. Cette putain de fierté Serpentard, celle qui pousse Malefoy à jouer les durs, à revendiquer partout son statut de pur sang, et à ne parler que pour et par son père. Oui ce doit être ça, je l'ai humilié alors que j'avais un an, j'ai remis ça lors de ma quatrième année et l'année dernière... Non je ne veux pas penser à l'année dernière. Changeons de sujet, les Serpentards tiens, comme si je n'y pensais pas assez ! Je me demande toujours pourquoi c'est de leur maison que sort le plus de mangemorts, plus je les côtoies, plus je m'interroge sur ça. Leur haine quasi nazi envers les personnes dîtes inférieures serait-elle plus forte que leur fierté ? Parce que accepter de lécher les bottes et de baiser les robes d'un homme comme si c'était le pape alors qu'il a été détruit par un bébé, ce n'est pas très orgueilleux comme geste, cela ne dégouline pas de fierté.

Il y a une autre raison pour laquelle je ne devrais pas être là à rêvasser c'est que les ASPICs arrivent à grands pas : "Plus que 17 jours ! " comme l'a si bien dit Hermione ce matin, elle a d'ailleurs traîner sa petite amie et son futur beau-frère à la bibliothèque pour les faire réviser. Elle a essayer de me faire venir, moi aussi, donnant pour prétexte bancal que Ron allait s'ennuyer sans son meilleur ami, mais j'ai refusé et elle l'a accepter, au contraire de son futur beauf' comme elle se plait à le dire qui m'a fusillé du regard. A l'inverse de Ron, de Ginny et de toutes les autres personnes qui tiennent à moi - et Merlin sait qu'il y en a beaucoup -, elle a compris ce qui m'arrive en ce moment, elle sait que j'ai besoin d'être seul pour réfléchir à toutes sortes de choses, elle sait que je déprime. Elle m'a parlé du "spleen de Baudelaire" et je pense qu'elle veut plus faire une référence à son voyage culturel en France de cet été qu'à autre chose. Car j'ai besoin de réfléchir, dans trois semaines l'école sera finie et je ne reviendrai plus à Poudlard. Dès lors je serais une cible facile pour cette espèce d'horreur aux yeux rouges qui veut ma peau et tout ce que j'ai appris ces dernières années ne me permettront pas de rester vivant longtemps, elles me sont utiles, bien sûr, mais lors d'un combat pas durant la vie de tous les jours. Je vais mourir. Je devrais m'y faire mais je n'y arrive pas, je croyais y être préparé mais pourtant tout marche de travers. Il y a tellement de choses que j'aimerais faire, que j'aimerais vivre, je suis jeune et je suis encore puceau bordel ! Je ne suis jamais sortit d'Angleterre, je n'ai jamais appris à devenir un animagus, je n'ai pas visité la demeure de Merlin, je n'ai même pas mon permis de transplanage ! Depuis toutes ses années, je me pensais prêt à accepter ma mort, à me faire tuer par mon ennemi de toujours... Mais non. Qu'est-ce que je ne donnerai pas pour avoir un sursis, quelques jours, quelques mois durant lesquels je me sentirais assez en sécurité pour profiter pleinement de la vie. Et puis j'aimerai aussi que cette monotonie cesse ! Que je puisse couper avec cette routine où la fin de l'année signifie un combat contre Voldemort peut - être le dernier. Oui c'est ça, j'aimerai mourir un jour qui ne marquerait pas la fin des cours ou des examens.

" J'aimerai mourir un premier avril."

Voilà, c'est dit. Pourquoi le premier avril me demanderez vous ? Mais parce que ma vie est une horrible blague que je n'ai jamais su contrôler et que je pense sincèrement que je n'ai jamais eu le choix de toute ma vie. C'est vrai cela, mon statut de Survivant ne me laisse pas le choix entre Gryffondor et Serpentard, entre le côté lumineux ou obscur de la magie. Et il faut bien avouer aussi que comme il peut tout arriver le premier avril, Voldemort dirait peut être "Poisson d'avril" au lieu d'"Avada Kadavra" pour une fois.

" Si je serais toi Potter, j'essayerai de mourir un trente et un février, ça se serait digne de toi," me lance une voix traînante.

Malefoy (qui d'autre ?) s'assoit à côté de moi et commence à arracher l'herbe qui lui tombe sur la main.

" Un trente et un février ? je lui demande.

- Oui, si tu fais ça, tu gagneras ton titre de survivant."

Je suis surpris de le voir sourire en disant cela. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé à la fouine ?

" Le vieux cinglé te cherche depuis tout à l'heure, reprit-il d'un air indifférent.

- Qui ? Voldemort ? "

Tiens c'est bizarre ça, il ne frissonne plus quand je prononce son nom. Quoi que, maintenant que j'y pense, a-t-il déjà frissonné en l'entendant ?

" Non Dumbledore. Et comme d'habitude la corvée Potter m'est tombée dessus.

- La 'corvée Potter' ?

- Rogue a insisté pour que je prenne part aux recherches, il pense que je suis celui qui te connais le mieux.

- Et il a tord ?

- Je ne sais pas. Je t'ai bien trouvé."

Nous restons silencieux quelques instants, je l'observe du coin de l'œil pendant qu'il arrache les pétales d'une pauvre marguerite.

" Il faut que tu retournes au château, le directeur t'y attend, Lupin est venu pour donner des nouvelles de l'Ordre."

Je ne lui demande pas comment il peut être au courant pour l'Ordre, c'est Drago Malefoy qui me fait face, et il est aussi omniscient que Dumbledore sur ce qui concerne Poudlard, et ce qui me concerne aussi.

La récréation est terminée, il est temps pour moi de reprendre mon rôle du Garçon Qui A Survécu, je me relève en soupirant et commence à éloigner. Soudain je m'arrête et me retourne, je croise alors son regard gris qui me détaille d'une manière aussi froide que je sens une gouttelette de sueur me descendre dans le dos. J'ai l'impression que notre conversation n'est pas tout à fait finie, c'est pour cela que j'ajoute à voix basse tout en le regardant dans les yeux.

" Le trente et un février, je vais y penser."

Je reprends alors ma marche mais m'arrête une fois de plus car je l'entends courir pour me rejoindre. Je me retourne et dois avoir la tête d'un mec vraiment surpris lorsqu'il passe les bras autour de mon cou et plonge sa tête dans mon cou.

" S'il te plait, essaye Harry," chuchote-t-il.

C'est la première fois qu'il m'appelle par mon prénom et je dois avouer que j'aime bien cela.

" Je te le promets. "

Je lui relève la tête et plonge mon regard dans le sien qui cette fois n'est pas aussi inexpressif que d'habitude, c'est même le contraire tant qu'il y a de sentiments qui se bousculent dans les prunelles qui ont la couleur d'un ciel d'hiver. Il est beau, c'est la première fois que je m'en rends compte. J'ai soudain envie de l'embrasser et je le fais, je décide dorénavant d'adopter ce bon vieux carpe diem. Il répond doucement au baiser puis finit par se retirer et s'écarte de moi, un peu rougissant.

" Tu dois y aller, me dit-il en fixant l'herbe.

- Oui.

- C'est important, il insiste.

- D'accord. "

Je reprends mon chemin jusqu'au château et je l'entends renifler. Mon cœur semble se briser à l'écoute de ce son.

" Ni un premier avril, ni un trente et un février, je dis alors sans me retourner. Du moins pas avant longtemps. "

Derrière moi je le sens sourire et je sens une main se poser sur la mienne et la serrer très forte. Nous rentrons tous les deux en silence.

Maintenant quoi qu'il advienne, dix juillet, trente et un février ou premier avril, nous serons deux à l'affronter. Et cela importe peu, car ensemble nous sommes invincible.

A suivre