Chapitre 17 : Rejetée par tous...

La première chose qu'elle vit en ouvrant les yeux fut le seul qui ait pu ressentir sa détresse lors de sa fuite. Harry la regardait en lui tenant la main et sourit lorsqu'elle ouvrit les yeux.

-Elle est réveillée ! Lança-t-il en regardant derrière lui.

Des bruits de pas se rapprochèrent du lit où reposait Ilona et la jeune fille put voir son père et Mme Pomfresh. Elle croyait voir Sirius vers le fond, mais il n'était pas suffisamment dans la lumière pour bien le distinguer.

-Comment te sens-tu ? Lui demanda Séverus en tâtant son front.

-J'ai mal partout... Lui dit-elle en sentant des courbatures alors qu'elle essayait de bouger.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé dans le parc... tu étais allongée sur le sol et tu te tordais de douleur... Reprit la voix de son père.

Ilona se remémora toute la scène et paniqua.

-Algriès ! Algriès ! Il était là ! Lui dit-elle en essayant de se relever mais elle retomba rapidement sur ses oreillers lorsqu'elle sentit la douleur la tirailler à nouveau.

-Calme toi ! Tu es en sécurité maintenant. Algriès dis-tu ? Il t'a lancé le Doloris ?

Ilona acquiesça.

-Je pensais qu'il était mort... Annonça la voix de Sirius.

-Il s'en est sortit... Lui dit Séverus en le regardant.

-Il a dit qu'il avait des éclaireurs autour de Poudlard... il y a un espion aussi... Reprit Ilona, toujours aussi paniquée alors qu'elle se remémorait la scène. Et Voldemort va nous attaquer, enfin je crois que c'est Poudlard qu'il va attaquer... ils savent qu'avec Harry on a reçu des pouvoirs spéciaux, c'est leur espion qui les a mis au courant...

Ilona débitait ses paroles sans prendre le temps se respirer correctement. Son père la calma.

-Calme toi ! Je sais que c'est un mauvais souvenir, mais il n'y a plus de craintes à avoir.

-Il a dit qu'il aimait faire souffrir... comme il l'avait fait avec maman... avant qu'il ne la tue...

Ses lèvres tremblèrent sur ces paroles et elle éclata en sanglots. Séverus essaya de la calmer mais elle était prise d'une crise d'hystérie alors qu'elle repassait la scène qu'elle venait de vivre et le sadisme dont avait fait preuve Algriès avec elle, et également ce qu'il s'était passé un peu plus tôt dans la classe avec Pansy.

-Je vais lui donner un calmant ! Lança Pomfresh en s'éloignant rapidement.

-Ilona, calme toi ! Lui dit son père en la tenant serrée contre lui alors qu'elle se débattait.

-J'ai failli la tuer... j'ai failli la tuer... j'ai failli la tuer... je ne voulais pas... je ne voulais pas... Répéta Ilona.

-De quoi parle-t-elle ? Demanda Sirius qui l'entendait délirer.

-Ce qui s'est passé dans la classe de Derol... Lui dit Séverus en gardant Ilona contre lui alors qu'elle continuait de se débattre.

Pomfresh arriva, une seringue à la main et demanda à Séverus de tenir sa fille serrée pour qu'elle puisse lui injecter le produit. Elle planta l'aiguille dans le bras de la jeune fille qui s'agitait et recula. Petit à petit, Ilona se calma et son père la recoucha sur les oreillers.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé dans la classe à Derol ? Demanda Sirius.

-Elle a failli tuer Parkinson en la faisant passer par la fenêtre...

-Quoi ?

-Mais elle ne l'a pas fait exprès ! La défendit Harry. C'est notre deuxième don. Je le sais parce que je l'ai ressenti sur ma cicatrice quand elle l'a utilisé. Mais elle ne le savait pas. Drago me l'a dit...Il a dit qu'il y avait eu une sorte de tornade et que Pansy avait été poussée par elle vers la fenêtre. Il a dit aussi qu'Ilona avait rattrapé Parkinson juste à temps.

-C'est votre don ? Il est dangereux dis donc ! Tu imagines si tu faisais passer tout le monde par la fenêtre ? Lui dit Sirius, plus qu'étonné.

-Apparemment, Pansy aurait cherché Ilona depuis le début et Ilona s'est énervée. Elle a juste dit... "Si elle pouvait passer par la fenêtre..." et c'est ce qui lui est arrivé...

Sirius regardait son filleul faire son récit, le regard interrogateur.

-Et bien, si c'est véritablement votre "don", il va vous falloir apprendre à le contrôler ou bien cela risque de mal tourner autour de vous... Lui dit-il.

Tous trois portèrent leur regard vers la jeune fille endormie qui ne semblait pas se douter que les pires jours de son existence arriveraient d'ici peu...

Le lendemain, Ilona put regagner sa salle commune, le week-end était enfin arrivé et elle pourrait retrouver Harry pour parler avec lui de ce qu'il s'était passé. Tous les regards se tournèrent vers elle lorsqu'elle entra dans le lieu de vie des Serpentards. Elle les voyait chuchoter entre eux et la regarder avec dégoût... et crainte. Seul Drago vint vers elle alors qu'il descendait de son dortoir.

-Tiens ! L'assassine refait surface ! Lança la désagréable voix de Pansy derrière Ilona.

Elle sentit une main la tirer par les cheveux et fit demi tour pour voir une Pansy on ne peut plus énervée.

-Je serais toi, je sortirais rapidement d'ici... on n'aime pas trop avoir une meurtrière avec nous !

-Parkinson, lâche-la ! Lui lança Drago en lui retirant la main des cheveux d'Ilona qui essayait de se débattre.

-Oh ! Mais qui voilà ! Le traître ami avec les Gryffondors, tout comme sa copine ! Je suis sûre que ton père doit être fier de te voir à présent... réduit à faire copain copain avec les amoureux des Sangs de Bourbe !

Elle reçut une gifle pour tout commentaire de la part de Drago. Il n'était pas plus le bien venu qu'Ilona ici, mais il avait toujours de l'autorité et le regard qu'il lança à Pansy voulait dire qu'elle ferait mieux de s'en aller.

-Je vous laisse... mais je n'y serais pour rien s'il lui arrive quelque chose ! Lui dit Pansy en regardant Ilona avec arrogance.

Drago continua de la fixer de son regard glacial alors qu'elle s'éloignait en riant vers ses amis.

-Ca va ? Demanda Drago à Ilona alors que celle-ci regardait les élèves en train de parler à son sujet.

-Ca pourrait aller mieux... Lui dit-elle en le regardant.

-Laisse tomber... ils finiront par laisser tomber. Harry m'a dit ce qu'il t'était arrivé hier après ta fuite de l'école. Je ne pensais pas que l'école était autant surveillée à l'extérieur par les Mangemorts.

-Et bien maintenant on le sait et il va falloir faire attention. L'école risque de recevoir la visite d'une personne peu recommandable...

Un groupe d'élèves de sixième année passa près d'eux et l'un d'entre eux bouscula Ilona avec force, ce qui la projeta presque en arrière.

-Viens t'excuser espèce d'abruti ! Lança Drago à l'attention de l'élève en question.

-Je ne m'excuse pas auprès des assassins !

Les élèves sortirent de la salle en riant fortement et en lançant des regards aux deux Serpentards restés en retrait. Ilona sentait la colère bouillonner de plus en plus en elle et sa cicatrice lui faisait mal.

-Il faut que je sorte.... ou je risque de faire un malheur ici... Dit-elle à Drago en s'avançant vers la sortie.

Le blondinet la rattrapa rapidement et la suivit. Il remarqua qu'elle se tenait le bras, à l'endroit où il y avait sa cicatrice.

-Il va falloir que tu te contrôles si tu ne veux pas avoir encore plus d'ennuis...

-Parce que tu crois que c'est facile de supporter les insultes et les remarques des autres ? Ils croient tous que j'ai voulu tuer Parkinson ! Ce n'est pas de ma faute si je ne peux pas m'empêcher de tout vouloir détruire à chaque fois qu'on m'insulte ou qu'on se moque de moi ! J'en ai assez !

Ilona s'était énervée et du coup, les flammes des flambeaux accrochées aux murs vacillèrent pour s'éteindre, les torches tombant sur le sol et assombrissant le couloir. Ilona regarda les torches et hurla de colère.

-Tu vois ! Le simple fait de m'énerver et voilà ce que ça provoque ! C'est encore pire qu'au début ! Je ne contrôle plus rien...

Elle ne distinguait pas nettement le visage de Drago mais elle devinait son expression. L'effroi et la curiosité. Elle préféra partir avant de tout envoyer valser.

-Attend ! Je ne vois pas pourquoi tu t'en vas comme ça ! Tu sais, on est dans le même bateau, personne ne nous supporte plus chez Serpentard ! Lui dit Drago en la rattrapant par le bras.

-Oui, ça j'avais remarqué ! Mais il vaut mieux pour toi que tu ne restes pas à côté de moi, on ne sait jamais des fois où tu m'énerverais, je pourrais t'envoyer à travers une fenêtre ! Lui dit-elle, la voix tremblante de haine.

De la haine envers les autres. Elle n'arriverait jamais à accepter leur comportement envers elle.

-Je sais que tu ne me feras rien. Après tout, j'ai réchappé de justesse à l'Erèbe alors je ne pense pas t'énerver avant longtemps ! Lui dit Drago en essayant de lui faire retrouver son calme.

-Je sais... tu as raison... mais c'est juste que... j'en ai assez. Je n'ai jamais demandé à avoir quoi que ce soit comme don et pas un qui soit aussi dangereux que celui-là ! Pourquoi est-ce que je ne suis pas une sorcière comme les autres avec de simples pouvoirs ?

Elle avait des larmes au coin des yeux et ne put s'empêcher d'éclater en sanglots, retombant sur la première chose qui se présentait à elle, l'épaule de Drago. Le jeune homme était quelque peu déstabilisé par les pleurs de son amie et passa un bras maladroit autour de ses épaules.

-Ce n'est pas la peine de pleurer... lui dit-il en resserrant son étreinte autour d'elle.

Elle continua de pleurer sur son épaule et sentir des bras autour d'elle était un moyen très efficace pour la consoler. Cela lui rappelait la sensation de réconfort qu'elle ressentait lorsqu'elle était avec...

-Harry !

-Je vois que tu as vite récupéré ! Et moi qui venais voir si tu allais bien ! Apparemment oui...

Harry tourna les talons sans perdre une minute. Ilona, qui l'avait aperçu en tournant la tête sur l'épaule de Drago alors que son regard était attiré par une lueur dorée, se releva vivement, retirant les bras de Drago au passage avant de courir après Harry qui s'éloignait de l'endroit où il avait surpris sa petite amie dans les bras de celui qu'elle prétendait ne pas aimer.

-Harry, attends ! Lui dit-elle en le rattrapant.

-Va donc avec ton serviteur, Don Juan ! Pour quelqu'un que tu disais ne pas aimer... je trouve que tu es drôlement proche de lui ! Lui lança-t-il sans se retourner.

-Tu ne comprends pas ! J'étais triste et il a voulu me consoler...

-Dans le noir ? Lui demanda-t-il en se retournant brusquement et en lui faisant face.

-Mais ce n'est pas ce que tu crois... j'étais énervée et...

-... et tu lui es tombé dans les bras parce que tu étais hors de toi... oui c'est bien connu ! Tu préfères aller avec lui, très bien, mais arrête de me dire que tu n'aimes que moi ! Ce n'est plus la peine de chercher à me dire ça encore une fois ! C'est fini !

-Mais attend... ce n'est pas ça ! J'ai éteint les torches avec mon pouvoir sans...

-Avec ton pouvoir en plus ! Merci d'être aussi franche ! La prochaine fois, préviens-moi, j'amènerais les violons !

Harry repoussa le bras qu'elle posait sur son bras et s'éloigna rapidement des cachots.

-Harry ! Non, ce n'est pas ce que tu crois...

Elle n'arrivait plus à lui courir après et le regarda disparaître des escaliers des cachots. Une main se posa sur son épaule et elle entendit la voix de son père raisonner à ses oreilles.

-Ilona...

-Laisse-moi ! Lui dit-elle en repoussant la main de celui-ci et en se mettant à courir en pleurant vers le parc, là où elle pourrait être tranquille, sans personne pour la contrarier.

Décidément, c'était la pire journée qu'elle ait eue. Les insultes et les altercations qu'elle reçut tout au long de la journée la firent se renfermer sur elle-même pour ne plus parler à personne. Drago avait tenté de lui parler mais il s'était fait envoyé balader comme tous ceux qui l'approchaient. Lors du repas du midi, elle vit qu'elle n'était pas la bienvenue à côté de Harry car celui-ci lui jeta un regard froid lorsqu'elle entra. Il était encore plus borné qu'elle ne le pensait. Elle avait donc attendu que la grande salle se vide légèrement pour manger seule à la table des Serpentards. Tout le monde s'écartait lorsqu'elle avançait dans les couloirs, de peur de passer par une fenêtre aux environs. Elle préféra regagner sa chambre qu'elle n'avait toujours pas regagnée depuis son retour, sachant qu'elle y trouverait le calme qu'elle recherchait. En montant à l'étage, elle reçut un seau rempli d'ordures, jeté par les "amies" de Pansy qui attendaient son arrivée. Les trois filles se mirent à glousser alors qu'elles redescendaient vers la salle commune, passant à côté d'elle et la poussant au passage.

-Dis donc, il faudrait peut-être que tu penses à te laver, tu empestes ! Lui dit une des filles.

Ilona les regarda passer, en serrant les poings, les larmes refaisant surface et ne se contrôla pas pour les repousser jusqu'en bas des escaliers. Les filles dégringolèrent les dernières marches en hurlant, ce qui ameuta le restant des élèves.

-Elle a voulu nous tuer ! Lança une des filles en se relevant difficilement et en pointant Ilona du doigt.

-Espèce de folle ! Lança une autre fille.

-Tu vas être renvoyée ! Lui cria un élève avec hargne.

Ilona les regarda tous alors qu'ils la fusillaient du regard. Elle se dirigea en pleurant vers sa chambre et découvrit un spectacle qu'elle n'aurait jamais crû voir un jour. Tout était saccagé, jusqu'aux pages de ses livres arrachées et toutes ses affaires se retrouvaient éparpillées sur le sol. Mais la chose qui attira véritablement son œil fut une tâche rouge sur son lit recouvert de plûmes et de vêtements divers. Elle s'approcha et vit une boule blanche recouverte de sang.

-Sekhmet ! Lança-t-elle en prenant son rat dans ses mains.

L'animal gisait entre ses membres, son pelage habituellement blanc souillé par la couleur rouge qui l'envahissait.

-Qu'est-ce qu'ils t'ont fait... Lui dit-elle en pleurant sur son animal.

Elle le caressait, espérant qu'il revive mais il ne bougeait pas plus. La porte s'ouvrit en grand et apparut la seule personne qui réussirait peut-être finalement à la calmer.

-Qu'est-ce qui s'est passé ici ? Demanda Séverus en entrant dans la chambre, abasourdi par autant de désordre.

Ilona se trouvait assise sur son lit, ne bougeant plus et gardant son rat contre elle en le caressant inutilement.

-Ilona... Est-ce que c'est toi qui as fait ça ?

Elle se tourna vivement vers lui, la colère défigurant les traits de son visage habituellement si doux et elle lui montra son rat en le tendant devant elle.

-Est-ce que tu crois que j'aurais fait ça ! Lui hurla-t-elle en agitant l'animal.

Des bruits de pas se rapprochèrent et Drago apparut, suivit par Dumbledore. Ils furent tous les deux surpris de voir l'état de la chambre et pire, celui dans lequel était Ilona. Une lueur de fureur passa dans le regard du directeur de l'école qui ressortit de la chambre aussitôt. Ils purent l'entendre du couloir.

-Tous les Serpentards, et tous sans exception, sont attendus dans la grande salle immédiatement !

Ilona s'effondra sur le lit en pleurant toutes les larmes de son corps, serrant son rat contre elle.

-Malefoy, allez chercher Potter... Annonça Séverus en s'approchant du lit de sa fille.

-Pardon ?

-Faites ce que je vous dis...

Le jeune homme le regarda d'un air étrange et finit par sortir. Séverus s'assit aux côtés de sa fille, celle-ci gardant la tête collée contre le matelas.

-Ilona... Ilona, regarde moi ! Lui dit-il d'un ton ferme mais doux.

-Non... je ne veux plus... j'en ai assez !

-Relève-toi et écoute-moi... Je sais que tu n'es responsable de rien...

-Ils ont tué Sekhmet... il n'a rien fait...

-Je sais... Calme-toi ...

Il l'aida à se relever et la mit contre lui. Ilona était toute souillée par les saletés qu'elle avait reçues quelques minutes plus tôt dans les escaliers et par le sang de son animal de compagnie. Elle pleura contre son père, se sentant lassée de toutes ces accusations et insultes qu'on lui disait. Le pire était que Harry l'avait laissée tomber alors qu'elle avait le plus besoin de lui.

-Je sais que tout le monde te rejette, mais ce n'est pas évident pour eux de pouvoir accepter quelqu'un alors que ce quelqu'un a failli tuer l'une de leur camarade...

-Mais je ne l'ai pas fait exprès ! J'ai réussi à la ramener dans la classe sinon elle y serait passée...

-Je sais... C'est pour cela que Dumbledore a demandé à tous les Serpentards de se rassembler dans la grande salle. Je vais aller les retrouver mais je préfère éviter que tu restes seule...

-Tu peux y aller, je préfère être seule de toute façon...

-Non... j'attends juste qu'ils reviennent.

-Harry ne viendra pas...

-Je ne pense pas comme toi...

-Nous ne sommes plus ensemble, tu devrais être heureux !

A ces mots, elle redoubla en pleurs. Annoncer que tout étai fini entre Harry et elle était le plus difficile. Séverus la berça comme il pu jusqu'à ce que deux garçons, l'un blond, l'un avec une chevelure sombre en bataille, entrent dans la pièce, leurs figures étonnement amochées.

-Qu'est-ce que vous avez fait ? Vous êtes passés devant le Saule Cogneur pour avoir des têtes de la sorte ? Leur demanda Séverus en voyant qu'ils avaient des coups sur la figure.

-On a eu une petite altercation professeur... Lui répondit Drago en essuyant le sang qui coulait de sa lèvre inférieure.

-Potter, venez ici... je dois aller m'occuper des Serpentards avec Dumbledore.

-Je ne vois pas pourquoi vous voulez que je reste ici... Malefoy peut très bien la consoler...

-Mais tu es vraiment borné ! Je t'ai dit qu'il ne s'est rien passé !

-Calmez-vous... Potter vous allez avec ma fille et Malefoy vous venez avec moi...

Séverus se tourna vers sa fille qui restait accrochée à sa taille, les larmes s'écoulant silencieusement de ses yeux.

-Ilona... je dois y aller. Je reviendrais te voir ce soir.

Il l'embrassa rapidement sur le sommet de son crâne et se leva en la repoussant gentiment. Il avança vers Harry qui regardait son "ex" petite amie repliée sur elle-même et recommençant à pleurer.

-Faites attention Potter, elle souffre déjà assez comme ça, ce n'est pas la peine d'en rajouter. Si je vous ai fait venir c'est seulement parce que je sais que vous réussirez à lui faire retrouver le sourire. Lui dit Séverus en le fixant de son regard noir pénétrant.

Il sortit, suivit de Malefoy qui jeta un dernier regard à Ilona et Harry avant de fermer la porte. Harry se sentait soudainement mal à l'aise. Ilona était couchée en position fœtale et gardait les mains serrées contre elle en fermant les yeux. Il s'approcha d'elle et s'assit lentement à ses côtés. Il tenta de poser sa main sur ses cheveux et fut heureux de voir qu'elle ne disait rien contre ses caresses. Il s'allongea à côté d'elle et descendit sa main vers la joue humectée de sa Petite amie. Il pouvait à nouveau employer ce terme, car il savait à présent qu'il s'était trompé sur son compte.

-Je suis désolé... Lui dit-il en la calant contre lui et en plongeant la tête d'Ilona au creux de son cou.

Il sentit les larmes de la jeune fille couler silencieusement contre la peau de sa gorge et la berça comme il aurait pu (dû) le faire plus tôt s'il n'avait pas été aussi aveuglé. Ils restèrent enlacés l'un contre l'autre sans se soucier de ce qui les entouraient à présent.

Le soir, Ilona se réveilla, proprement allongée dans son lit, le désordre ayant été enlevé de sa chambre, il n'y avait plus trace de saletés, ni dans la chambre ni sur elle, et tout reflétait la quiétude habituelle de la pièce qu'elle occupait. Il n'y avait plus trace de Sekhmet, celui-ci ayant dû être enlevé par Harry ou son père peu de temps auparavant, et elle trouva à la place autre chose. Ou plutôt un autre animal. C'était un chat noir.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? Lui demanda Ilona en le voyant qui se levait pour aller vers elle.

Le chat vint ronronner contre la jeune fille et elle le caressa. Elle remarqua qu'il portait un collier mais elle n'eut pas le temps de lire le nom du chat car la porte s'ouvrait.

-Tu es réveillée ! Lui dit son père. Qu'est-ce qu'il fait là ce chat ?

-Ce n'est pas toi qui l'as amené ?

-Non, il n'y avait rien tout à l'heure...

-Je l'ai trouvé sur mon lit en me réveillant... Où est Harry ?

-Partit manger. Il faut que je te dise ce qu'il s'est passé tout à l'heure avec tes camarades.

Il referma la porte et s'assit sur le rebord du lit, le chat en profita pour sauter et aller s'asseoir sur une chaise.

-Dumbledore a parlé aux élèves à propos de leur comportement envers toi. Il leur a fait comprendre à quel point cela avait été mesquin et puérile d'agir comme ils l'ont fait. Ils ont tous eu une retenue collective pour cela. Et ils te doivent des excuses...

-Comment veux-tu qu'ils s'excusent ? Ils ne m'adresseront plus la parole... ils me détestent, ils pensent que je suis un assassin.

-Dumbledore a aussi été obligé de leur faire part de ton pouvoir... en omettant quelques parties au sujet des cicatrices et des fois où tu devras aller recevoir ton don. Il a simplement dit que ton pouvoir s'était développé, créant des incompatibilités avec les antécédents de ton don et que c'était pour cette raison que tu n'avais pas pu te contrôler hier. Il faudra bien entendu que tu suives une série d'entraînements pour te perfectionner. Ainsi que Harry...

En disant cela, il avait l'air pensif.

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

-Harry a aussi ressenti le "pouvoir" tout à l'heure. Il a malencontreusement lancé un objet à la figure de Parkinson alors qu'elle t'insultait. Il y a eu le même genre de manifestation : le vent qui tourbillonnait et qui projetait les objets autour de lui. Personne n'a vu que c'était Harry mais il a préféré me le dire. Alors tu vois qu'il est venu et qu'il s'excuse... Il faut dire aussi que tu n'as pas été très maligne de rester dans les bras de Malefoy.

-Je suis désolée mais sur le moment, je n'avais pas vraiment la tête à ça... Lui dit Ilona en tournant la tête pour regarder en direction du chat.

Séverus eut un sourire face à cette réplique et se leva.

-Tu ferais mieux de te rhabiller et de venir prendre ton dîner. Je suis certain que beaucoup de personnes t'attendent...

-Oui... j'arrive...

Son père regarda le chat à son tour, l'air étonné.

-Il est vraiment curieux ce chat... Et je me demande comment il a fait pour entrer ici...

-Je peux le garder ? Lui demanda Ilona en se levant.

-Je ne vois pas d'inconvénient à ça. Je descends... à plus tard.

-Oui... à tout à l'heure...

Séverus sortit et Ilona s'approcha du chat. L'animal se mit à ronronner lorsqu'elle le caressa.

-Alors, dis-moi, quel est ton nom mon beau ?

Elle regarda le collier et lu le nom du chat ou plutôt de la chatte avec stupeur.

-Angela...