CHAPITRE 14

APPEL D'OUTRE-MER

Le temps était magnifique. Dans l'air l'on sentait presque l'arriver de l'été. La journée était magnifique et, fait presque exceptionnel, le temps ne semblait pas vouloir tourner à la pluie. Chose plutôt très rare en Angleterre. Feng était étendu endormie sur le hamac au soleil, elle allait bientôt devenir rouge écrevisse si personne ne la réveillait. Kéro était endormie, coucher en boule sur son ventre.

Shaolan était assis au sol, essayant d'écrire une lettre à sa famille, mais il avait l'esprit qui vagabondait. Il était de retour du bal depuis trois jours et il ne savait que penser de sa relation avec Feng. Il savait qu'elle lui cachait quelques choses et c'était ce secret qui empêchait la magicienne de lui laisser voir ses sentiments. Shaolan savait qu'elle le désirait, il m'avait juste à penser aux regards de Feng et a la manière qu'elle lui répond quand il l'embrassait. Mais le désirer ne voulait pas dire qu'elle l'aimait et Shaolan ne voulait pas moins. Lui-même était amoureux de la jeune femme, par contre lui ne pouvait pas en vouloir à Feng de ne pas lui dire ses sentiments puisqu'il ne lui avait rien dit sur les siens.

Shaolan remarqua la petite souris blanche qui montait pour aller dans le hamac. Stanmore n'était jamais vraiment bien loin de Feng. On aurait presque dit qu'il continuait de la surveiller même si ça ne lui servait plus à rien. Le pauvre Stanmore avait failli se faire écraser un nombre incalculable de fois en seulement trois jours. Pour plus de sécurité, il y avait une barrière magique tout autour du manoir, Stanmore était dans l'incapacité de la passer.

Nakuru arriva dans le jardin. Elle regarda Shaolan son crayon dans les airs en train de regarder Feng qui dormait. Elle se demandait pourquoi la magicienne ne disait pas toute la vérité à Shaolan. Après elle ne vivrait plus dans l'incertitude. La gardienne ne savait pas si ses aveux lui feraient perdre le jeune homme. Par contre, elle ne pouvait pas blâmer Feng de ne pas vouloir lui dire, elle-même était incapable de parler de ses sentiments à l'homme qu'elle aimait. Nakuru était tellement surprise d'être tombé amoureuse de lui, mais à force de le voir ses sentiments pour lui avait grandi. Nakuru était sûre qu'elle pourrait surprendre bien des personnes en disant qu'elle était amoureuse, elle qui croyait que ça ne lui arriverait jamais.

« Shaolan, tu as un téléphone. »

« Un appel ! Pour moi ! »

« Oui, et il vient de Hong Kong. Je ne crois pas que c'est donner, tu devrais te dépêcher. »

Shaolan se leva et entra dans la maison, laissant Feng seule derrière lui.

-OoOoO-

Elle était si bien, tellement détendu. Elle savait qu'elle rêvait car tout y était parfait. Shaolan était à côté d'elle. Elle sentait sa main monter doucement. Elle en avait tellement envie. Puis elle sentit quelque chose d'étrange sur son ventre où elle aurait dû sentir la main du jeune homme. On aurait dit de minuscule petite patte et elle se dirigeait vers sa poitrine. C'est cette drôle de sensation qui la réveilla, aussitôt elle sut ce que c'était. Feng se leva rapidement du hamac, faisant tomber Kéro au sol, ce qui le réveilla. Kéro regarda sa maîtresse se débattre, il se demandait ce qui se passait.

« Pitchounette, qu'est-ce que tu as ? »

« Il y a quelque chose dans mon chandail. »

La jeune femme se débattait pour déloger la chose qu'elle sentait sur elle. À bout, elle finit par enlever son chandail. Elle prit par la queue la petit souris blanche qui était aller se loger dans son soutien-gorge.

« Non, mais tu n'es qu'un obsédé. Je te laisse en liberté et toi tu en profite pour aller te promené sur moi. »

Feng continua à insulter Stanmore, tout en se dirigea vers la maison. (Elle a bien sûre remis son chandail… vous pensiez que je l'avais oublié, avouez ! ! ! )

-OoOoO-

Shaolan alla prendre l'appel dans le salon. Il se demandait qui pouvait l'appeler de Hong Kong. Puis la panique le prit, il était peut-être arrivé quelques choses de grave à la maison. Mais c'est la voix joyeuse de Meiling qui se trouvait au bout du fil.

« Meiling comment vas-tu ? »

« Très bien. J'espère que tu n'as pas oublié. »

« Oublier quoi ? »

« Je le savais, tu avais complètement oublier. Tu m'avais promis d'être là. »

« Mais de quoi parles-tu ? »

« De mon mariage, idiot. C'est dans seulement deux semaines et je te rappelle que tu es le témoin de Gavin. »

« Dans deux semaine ! Je croyais que c'était plus loin. »

« Non ! C'est dans exactement 14 jours et je suis déjà assez nerveuse comme cela. Je ne voudrais pas en plus qu'il me manque un témoin. »

« T'inquiète, je vais partir dans quelques jours pour aller te… »

« ESPÈSE DE PETIT PERVERS. TU N'ES QU'UN OBSÉDÉ… »

« Shaolan, qu'est-ce que c'est ? »

« Attend une minute. »

Shaolan se retourna vers l'entrée du salon. Il avait reconnu la voix de Feng et il se demandait ce qui l'avait fait sortir de ses gonds.

« Feng qu'est-ce qui se passe, demanda-t-il lorsqu'il l'a vit s'encadrer dans la porte du salon. »

« C'est Stanmore, il est monté se cacher dans mon chandail pendant que je dormais. »

Shaolan se mit à rire. Il enviait presque la souris d'avoir pu se loger à cet endroit.

« Rit pas. En plus, je faisais un rêve parfait, dit Feng les yeux pleins d'étoiles. »

« De quoi, tu rêvais ? » demanda Shaolan curieux.

« De rien de particulier » répondit la jeune femme rougissant de partout où c'était possible.

« Mais tu viens de dire… »

« Oublie ce que j'ai dit. Je vais aller enfermer ce petit pervers dans une belle petite cage. J'aurais dû l'y mettre aussitôt après sa transformation. »

Shaolan regarda partir la jeune femme. Il aurait bien aimé savoir de quoi elle avait rêvé pour avoir l'air si heureuse quand elle y repensait. C'est le rire de Meiling qui le ramena sur terre.

« Qu'est ce qui te fait rire ? » demanda Shaolan.

« C'était qui ? »

« Feng, la nièce d'Eriol. Tu as entendu la conversation. »

« Une bonne partie. Elle me plait bien. Tu as dit la nièce d'Eriol, je croyais qu'il n'avait que le père de Sakura comme famille. »

« Moi aussi, mais il faut croire que non. »

« En passant, il faut que tu te trouves une accompagnatrice pour mon mariage. Le témoin ne peut arriver seul et j'ai su que Tomoyo n'était plus d'actualité. »

« Comment as-tu su ? »

« J'ai rencontré Tomoyo. C'est elle qui m'a dit que vous aviez rompu. Tu aurais pu me le dire. »

« Je n'y ai pas pensé. Ne t'inquiète pas je vais trouver quelqu'un pour venir avec moi. J'espère que tu as invité Tomoyo même si on n'est plus ensemble. »

« Quand j'ai su que vous n'étiez plus ensemble ça m'a fait plaisir de l'inviter ! »

« MEILING ! ! ! ! »

« Je suis sûre que vous allez être plus heureux chacun de votre côté. Alors c'est promis, tu viens. »

« Oui, je vais être là. Je ne te laisserai pas tomber. »

Shaolan raccrocha le téléphone en souriant. Il devait se trouver une accompagnatrice pour aller au mariage de Meiling. Un seul nom lui venait en tête et il espérait être capable de la convaincre de venir avec lui. Ils pourraient partir pour aller voir Tomoyo avant de revenir chez sa mère, il pourrait voir comment cela comment ça avançait avec Toya. Ils pourraient partir tous en même temps de Tomoéda puisque Meiling avait invité ses anciennes camarades de classe : Naoko, Chiharu, Lika.

Shaolan alla vers les appartements de Feng, il frappa à sa porte et entra. Feng était devant une cage où un Stanmore en colère était enfermé.

« Je peux te déranger ? »

Feng se retourna vers son visiteur et lui sourit. Elle ne l'avait pas entendu entrer dans ses appartements. Elle était perdue dans ses pensées. Elle ne voulait pas que le descendant attaque les personnes qui voulaient aider la maîtresse des cartes. Depuis qu'ils étaient de retour de la soirée qu'elle réfléchissait pour trouver une solution, elle n'en dormait plus la nuit. Par contre, ses insomnies lui avaient été bénéfiques puisqu'elle avait pris une décision. Elle allait faire ce que Eriol avait fait il y avait cinq ans ; disparaître. Par contre, cette fois les personnes qui ont des pouvoirs magiques, donc vulnérable et intéressante pour le descendant, ne serait pas au courant.

« Oui, tu as besoin de quelques choses ! » répondit Feng.

« C'est juste que ma cousine se marie dans deux semaines… »

« Meiling se marie. »

« Je t'ai parlé de Meiling ? » demanda Shaolan surpris.

« Non, non… je crois que c'est Eriol » répondit rapidement Feng.

« Ah ! Bon ! Donc Meiling se marie et je me demandais si ça t'intéresse de m'y accompagner ? »

« … »

« Il faut que j'aille faire un tour à Tomoéda avant, mais ça te permettrait de découvrir cette merveilleuse petite ville. »

Revoir Tomoéda. Elle n'aurait pu rêver mieux que de revoir sa ville natale. De plus, elle pourrait facilement aller à Tokyo pour aller rencontrer la firme d'avocat. Elle n'avait pas besoin de l'aide de Sarah, ce qui soulagerait son amie. Feng aurait, de plus, de la facilité de disparaître après le mariage de Meiling. Feng regarda Shaolan, il ne le savait pas, mais il venait de lui apporter sur un plateau d'argent le moyen de ne plus le revoir. S'il n'était pas devant elle, elle en aurait pleuré de dépit, mais c'était la seule solution qu'elle voyait.

« Je serais très heureuse de t'accompagner Shaolan » répondit-elle avec un sourire crispé.

-OoOoO-

« Aucune nouvelle de Stanmore » demanda l'homme.

« Non… C'est plutôt curieux. Malgré le fait de vous avoir désobéi, il n'est pas assez courageux pour s'enfuire. De plus, je suis dans l'incapacité de communiqué avec lui ! La femme nous a peut-être menti, elle est sûrement la maîtresse des cartes. »

« NON… »

« Mais maître… »

« J'ai dit que non… Peut-être a-t-elle voulut dire que les cartes n'ont pas encore de maître. Tu m'as bien dit qu'Eriol était la réincarnation de Clow. »

« Oui, maître. »

« Nous allons faire fouiller sa maison. Peut-être le livre est-il là. »

-OoOoO-

Aussitôt qu'ils étaient arrivés, ils avaient remarqué que quelques choses clochaient ; la porte d'entrée était grande ouverte. Ils étaient allés au restaurant pour être ensemble avant le départ de Shaolan et Feng pour le Japon. Pour Feng, c'était un repas d'adieu. Yukito savait les plans de la jeune femme, il devait trouver un moyen de lui envoyer Kéro quand elle serait partie. Elle ne pouvait l'amener tout de suite puisque Eriol aurait trouvé cela étrange. Yukito, lui, avait décidé de rester en Angleterre, si sa maîtresse avait besoin de lui, il le saurait.

Quand le petit groupe entra dans la maison, ils la trouvèrent sans dessus dessous. On aurait dit qu'un ouragan avait passé dans la maison.

« MIKA » cria Kaho paniqué.

Ils trouvèrent l'enfant paisiblement endormie dans son berceau. Par contre, la gardienne de la petite était assommée dans le salon. Par chance, elle semblait encore en vie. Sur les murs l'on avait écrit des dizaines de fois ses simples mots ; Où est le livre ? Feng se rendit compte qu'elle ne pouvait plus reculer, elle devait disparaître pour le bien de ceux qu'elle aimait.