Disclaimers : Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées. "L'envie" est à Jean-jacques Goldman et interprété par Johnny Hallyday.

Genre : songfic, one-shot en 2 parties publié en une fois. POV de Duo dans la majorité de la première partie, puis Heero arrive donc discussion. Et semi UA parce que certains événements relatés sont issus de mon imagination

Rating : PG 13 ici et R de chez R dans le prochain.

Avertissements : ici pas grand-chose, ds la seconde partie il y a un lemon particulier, pour un contexte particulier. Par pitié, lisez les avertissements parce que je n'avertis pas à la légère et je ne veux pas que vous ayez de mauvaises surprises.

Couple : 1x2 dans la dernière partie

Remerciements : à toutes celles qui ont pris le tps de me laisser un mot : merci beaucoup !


Précisions : les persos ici ont 25 ans. Duo n'est pas suicidaire contrairement aux apparences et ne recherche pas Heero pour le tirer du trou – où il n'est pas d'ailleurs.

Heero ne s'attend pas du tout à la tournure que vont prendre les événements entre eux deux.


L'envie

¤

AC 205, QG des Preventers, bureau du Colonel Maxwell

J'ai 25 ans et je suis Colonel chez les Preventers.

Je suis au top.

Je suis reconnu.

Je ne suis plus le gamin rachitique des rues de L2, je ne suis plus un voleur de Gundam. Je ne suis plus un terroriste.

Je ne suis même pas un ex.

Je suis Duo Maxwell.

Je ne suis plus (suivre)

Et je ne suis plus (être)

Et vous savez quoi ?

Je m'en fous…

¤

Qu'on me donne l'obscurité, puis la lumière

J'ai tellement été dans le noir que je peux m'y mouvoir, telle une ombre.

J'ai tellement connu la lumière que je peux m'y cacher.

Ma vie a toujours été tel un interrupteur :

On

Solo

Off

Rest In Peace

On

Père Maxwell, Sœur Helen

Off

Rest in Peace

Apparemment il y a eu court-circuit.

Je vis en pilote automatique

car l'ampoule a grillé.

Ironique non ?

Moi que l'on a si souvent traité de fou…

Depuis que je suis sous le feu des projecteurs,

depuis que mon identité est publique,

depuis que je ne suis plus « Duo », mais « Colonel Maxwell » ou « Monsieur Maxwell »

je ne suis plus moi-même.

Je ne sais plus qui je suis.

Je ne sais plus.

Je ne suis plus.

Et vous savez quoi ?

Je m'en fous…

¤

Qu'on me donne la faim, la soif, puis un festin.

J'ai connu la famine.

J'ai connu l'opulence.

Je la connais encore,

mais je ne me connais plus.

Je ne me reconnais plus.

J'ai le même visage, en plus adulte.

J'ai les mêmes yeux cobalt, "envoûtant" diront certains.

J'ai toujours la même natte, qui m'arrive aux genoux aujourd'hui.

J'ai toujours mes camarades, mes amis.

Mais je suis bien plus grand.

Je ne suis plus un enfant

et je ne m'appartiens plus.

Mais me suis-je appartenu un jour ?

¤

Aujourd'hui, je suis une personnalité publique, dédiée au peuple,

àson bonheur.

« I run, I hide but I never lie »

Mais à force de se cacher de soi même,

on finit par s'y perdre

et par se perdre surtout.

Tous se targuent de savoir ce qu'il y a sous le masque.

S'ils me connaissaient vraiment, ils sauraient qu'il n'y a rien,

plus rien,

Si ce n'est peut-être…

Un autre masque.

Si je ne me connais pas moi-même,

comment qui que ce soit peut me connaître ?

Et quel est l'intérêt surtout ?

J'ai 25 ans et je suis blasé.

Je vis sans vivre.

Je meurs sans mourir.

Et surtout…

Je m'en fous.

¤

Qu'on m'enlève ce qui est vain et secondaire

Me voilà dans un grand bureau.

Grand standing.

Avec une grande baie vitrée.

Un grand fauteuil de cuir.

Un grand portrait en pied de la Présidente Peacecraft.

Un petit cadre avec une photo de mes amis.

Nous avons tous le même bureau.

Tous la même existence

àpeu de choses près.

01,02,03,04,05, Shaman et Marquise

13, bah la roue a tourné

du mauvais côté.

Pas de chance.

¤

Nous avons toujours été des numéros

du loto qu'est la vie,

ou plutôt ce qu'ils ont fait de nos vies.

Nous n'avions aucune chance de décrocher le gros lot.

Dés le départ les dés étaient pipés.

Nous le savions tous. Mais nous avons espéré un miracle.

Quoi que l'on puisse en dire,

aussi doué fussions-nous,

quelque furent nos qualités

empathie,

force surhumaine et piratage,

agilité,

pilotage et assassinat,

escrime,

Nous n'étions que des gosses

ni plus,

ni moins.

On nous avait pris notre propre essence

et quand la guerre s'est terminée,

on nous a dit de nous estimer heureux,

mais pas de nous estimer tout court.

En fait nous étions estimés :

5 contre 1 que nous mourrions tous avant la fin de la guerre

pour la paix.

Ils nous avaient sous estimés

et mésestimés

mais jamais estimés

ànotre juste valeur

Juste ?

Valeur ?

Deux inconnues.

Mais à quoi bon ? Comment peut-on estimer une vie humaine

quand on se permet d'ôter des vies ?

Il était beaucoup plus facile d'endosser le rôle d'une entité pour tuer.

Il n'était pas pour autant facile de tuer.

Je suis une poupée russe…

Vide.

Otez-moi le bureau, la gloire, le prestige.

Otez-moi ce qui fait mais n'est pas ma vie

et il ne restera que moi

et mes masques

et vous savez quoi ?

Oui, je pense que vous le savez depuis le temps…

Pour que je retrouve le prix de la vie, enfin.

¤

Qu'on me donne la peine, pour que j'aime dormir

Je ne dors plus depuis des années

« du sommeil du juste ? » Pour quelle justice ?

J'ai tellement souffert que la souffrance m'est devenue familière

et étrangère, car je ne la ressens plus.

Je ne ressens plus rien.

J'ai des aventures, hommes, femmes,

certains s'attachent… et je m'en fous.

Je n'ai goût à rien.

Trop de goût tue le goût.

En me donnant ce que j'ai soi-disant toujours souhaité,

on m'a fait mijoter

puis tuer à feu doux.

A petit feu

la guerre m'a vu naître.

La paix m'a tué

ou peut-être me suis-je laissé mourir…

Mais quelle importance ? Ce n'est que moi.

Les pilotes n'étaient que du bétail,

nos vies inutiles car outrageusement sacrifiées

comme nos rêves si nous en avions.

Notre idéal –si idéal- mais en aucun cas subjectif

car on nous a tous donné le même…

On a été conditionné

On nous a tous fait croire que ce serait mieux sans ces atrocités,

sachant que c'étaient ces mêmes atrocités qui nous donnaient cette flamme…

Qu'on me donne le froid pour que j'aime la flamme.

¤

… Sachant que nous avions 1 chance sur 1000 de vivre assez longtemps pour voir

cet idéal.

Maintenant que je vis ce pseudo idéal,

je me dis qu'"idéal" est bien son nom

car idée ne signifie pas réalité.

Ma réalité est mortuaire.

Je m'enterre dans ma propre existence

à proprement parler.

Pour celui qui se prétendait dieu de la mort

C'est une ironie…

mortelle.

Vivre et se laisser mourir pour le dieu de la mort ?

C'est une plaisanterie… idéale

J'en rirais presque.

Si je savais comment faire

Mais le pire…

C'est que je m'en fous.

Je constate et je ne fais rien pour changer

Je me laisse aller, voguer

Pour que j'aime ma terre, qu'on me donne l'exil
Où j'échouerais ? Peu importe

Peu importe…

¤

Et qu'on m'enferme un an pour rêver à des femmes.

Cette chanson me fait rire,

me fait quelque chose tout du moins.

C'est une chanson française qui me correspond si bien, merci de m'avoir après cette langue, Trowa.

Je l'écoute depuis tout à l'heure.

Et je réfléchis.

Elle correspond tellement bien à ma vie…

Mais hélas…

Même si on m'enfermait je ne rêverais à rien.

Je n'ai plus de rêves puisque l'idéal s'est produit…

Non ?

Je suis si enfermé en moi-même

et je n'ai pas de clés.

Je ne sais même pas s'il y a une serrure,

si je suis bien enfermé de l'intérieur.

Je connais l'enfermement de soi

et je ne rêve à rien.

Le jour où Heero est venu me délivrer – ou tout du moins m'éliminer –

Il aurait du m'achever.

En y repensant bien, en me laissant la vie sauve,

c'est ce qu'il a fait.

Il m'a délivré…et je me suis encore plus enfermé

dans mon personnage.

Je lui ai dit que c'était ma destinée de mourir de sa main.

Je n'ai jamais autant eu raison de toute ma vie.

De toute ma mort.

Mais je m'en fous.

C'est dingue ?

C'est moi.

¤

Et je fredonne

tel ce chanteur du XXème siècle pre colonies,

inconnu aujourd'hui,

dont les paroles résonnent

et raisonnent

si fort en moi.

Tel un écho de ma vie.

Encore et encore

Les autres pilotes pensent-ils de même ?

Sont-ils sortis du conditionnement ?

Ou s'y jettent-ils à corps et à cœur perdu pour oublier,

pour s'oublier.

Oublier le sang qui coule,

acoulé

et coulera pour… quoi ?

Tant que le sang s'écoulera dans mes veines.

Tant qu'une rougeur apparaîtra au moindre de mes efforts ou quand je serrerai les poings de rage impuissante,

l'oubli n'existera pas.

Tout me rappelle ce que je suis,

ce que j'ai fait.

Aujourd'hui à défaut de serrer les poings

Je serre des mains

Je sers la paix

¤

Je vois mon sang s'écouler dans mes veines

et ne voit pas ma veine.

D'autres la voit à ma place :

ceux qui n'y sont pas

If my fellow pilots were soooo satisfied, or at leastOK with themselves, their lives,

S'ils étaient si satisfaits que cela,

ils se seraient éloignés du métier de la haine.

Je ne suis ni juge, ni bourreau,

même si je l'ai été.

Mais quiconque respecte la paix et hait les armes

ne devrait plus avoir à s'en servir.

N'est-ce pas petit pacifiste Quatre, colonel comme moi,

comme nous tous ?

As-tu perdu ton âme mon ami, malgré toi, malgré ton amour,

ton âme sœur ?

Trowa est-il le navire qui t'empêche de sombrer ?

Toi, de nous tous, tu es tombé du plus haut.

Tu étais en chute libre.

Tu sembles t'être arrêté de tomber.

Souffler n'est pas jouer.

"Sembler" n'est pas "s'arrêter"

Quelle ironie pour les mômes que nous ne sommes plus.

Quelle infamie pour l'homme que je suis aujourd'hui.

Moi je tombe encore et encore.

Et je m'en fous

Est-ce un drame ?

Non.

Comme dirait Heero « life is cheap, especially mine »

Ma vie a peu de prix à mes yeux.

Pourtant d'autres courbent la tête à mon passage

Il n'empêche que :

conditionnés nous sommes,

conditionnés nous resterons.

Egaux à nous même.

Ça m'est complètement égal.

¤

On m'a trop donné bien avant l'envie.

Les rares fois où j'ai pu manifester mon apathie

On me traitait d'ingrat.

C'est peut être vrai.

Peut-être.

Sûrement.

Puisque les autres le disent…

On m'a appris à voir à travers d'autres yeux.

J'ai lutté pour contrôler mon destin,

en me faisant éternellement contrôler.

Je suis l'ennemi de mon propre paradoxe

Je suis le soldat de la mort qui luttait pour la vie

Aujourd'hui pourquoi je lutte ?

Est-ce que je lutte ?

¤

J'ai oublié les rêves et les mercis

A présent que je quitte mon statut de dieu de la mort de mon plein gré.

D'autres m'élèvent au rang de divinités.

Merci de me rendre plus prisonnier que je ne l'ai jamais été.

Prisonnier du passé, cause de mes combats.

Prisonnier du présent.

Mais je ne fais rien pour changer,

car je m'en fous…

¤

Toutes ces choses qui avaient un prix,

Solo, Père Maxwell, Sœur Helen, Hilde, Heero, Trowa, Quatre, Wufei, Shaman,

La paix, l'amour sous toute ses formes, tout ce que j'ai si peu connu.

J'ai lutté de toutes mes forces pour que vous puissiez vivre, que ce soit dans mon cœur

Père Maxwell, Sœur Hélène, Solo

Ou dans le monde réel.

Mes amis, ma « famille »…

Nous n'étions pas censé survivre à nos missions.

Ça n'entrait pas dans les paramètres.

Je voulais que vous soyez heureux.

Aujourd'hui je ne lutte plus.

Pourquoi ?

Donnez-moi une raison…

Bien que je m'en foute

¤

Qui font l'envie de vivre et le désir

Seigneur… je ne sais même pas ce que c'est

que de faire l'amour…

Je sais faire la guerre.

Faire la paix.

Avoir une relation sexuelle.

Mais je ne sais plus ressentir.

Je n'ai conscience de rien.

Qui n'a pas conscience n'est plus.

Quel paradoxe…

J'ai conscience que je ne suis rien.

J'ai donc une conscience.

Donc je suis

Oui

J'ai conscience que je m'en fous.

¤

et le plaisir aussi.

La dernière fois que j'ai eu du plaisir c'était dans Deathscythe Hell

avec mes amis.

Du temps où j'avais encore mes illusions,

où je n'étais qu'un enfant trop adulte.

En détruisant mon Gundam j'ai détruit une partie de mon âme,

celle qui espérait que cette paix m'apporterait la paix

et qui ne me ferait pas tuer pour la conserver.

J'ai détruit mes illusions.

Quoi que je fasse,

je suis lié à la guerre.

Elle m'a mené ici.

¤

Je ne cherche pas à me défaire de ma destinée.

Je suis lâche.

Je me cache.

Mais je ne me mens plus.

Je ne me plains pas non plus.

Je constate simplement..

Je m'en fous.

Ai-je envie de vivre ?

Pas plus que cela.

Ai-je envie de mourir ?

Pas plus que cela.

Je n'ai plus l'étincelle.

Je n'ai plus la flamme.

Je n'ai plus rien… et pourtant j'ai tout

Sauf…

¤

Qu'on me donne l'envie,

Je n'ai aucune envie.

Je suis encore en vie.

Et je n'envie plus,

pourtant on m'envie.

J'enviais Quatre d'avoir trouvé son équilibre avec Trowa.

Même si je me demandais si dès le départ

on n'avait pas fait en sorte que ce soit ainsi

J'enviais Heero de pouvoir mettre ses sentiments de côté.

Un conditionnement dans le conditionnement.

Il est une poupée russe,

loin d'être vide,

loin de moi

et pourtant si proche...

J'enviais Wufei d'y croire encore,

de pouvoir remettre en question ses idéaux de justice

pour s'adapter.

Je les envie d'avoir pu

et su

grandir sans moi.

Je suis un enfant dans un corps d'adulte.

Et je suis seul

mais je m'en fous.

J'ai toujours été isolé

dans la multitude.

¤

L'envie d'avoir envie.

Ai-je vraiment la volonté de sortir du marasme ?

De l'habitude ?

Du conditionnement ?

Du cercle vicieux

et vicié ?

Non

C'est si facile de se détacher

tout en restant

dans ce que l'on a appris à connaître.

Ni vivant ni mort.

Vivant mais mort.

Mort-vivant.

Ame sans peine qui erre.

Indifférent à sa propre errance.

Est-ce une vie ?

Est-ce vraiment ce que je veux de ma vie ?

Je ne veux plus rien

Indifférence

est ma différence.

L'indifférence me sort du conditionnement.

Je ne tiens à rien.

Rien ne me retient.

Est-ce une vie ?

Oui, la mienne.

¤

Qu'on rallume ma vie.

Je fredonne cette chanson d'écorché quand Heero entre dans mon bureau.

Sans frapper.

Uniforme des Preventers kaki, avec ses divers médailles,

chaussures impeccablement cirées.

Mains manucurés.

Chemise boutonnée.

Cheveux courts et disciplinés.

Regard froid.

Posture qui en impose.

Simplement.

Le colonel Yuy venait de faire son entrée

Du haut de son mètre 88.

Il me domine totalement

vu que je suis assis.

Je le vois sans le voir,

pourtant je le remarque.

Que me veut-il ?

Il s'approche de moi

La musique monte en puissance…

Je ne vais pas tarder à le savoir...

Fin du Pov


- colonel Maxwell.

Le colonel Yuy referma la porte derrière lui.

Le colonel Maxwell continuait d'écouter la musique.

¤

- Duo.

- Heero,réponditDuo, semblant sortir d'une transe, que me vaut l'honneur de te voir pénétrer mon espace comme le moulin de Monsieur Daudet ?

- Voici un dossier sur lequel tu dois jeter un œil. Et j'ai frappé.

Le ton du colonel était professionnel.

¤

- C'est urgent ?

- J'ai besoin de ton accord le plus rapidement possible.

- Bien. ¤ indifférent, parcourt le dossier, puis voyant que Heero est toujours là ¤Oui ?

- Quatre nous invite à déjeuner.

- Tu manges toi ?, répondit-il en haussant un sourcil perplexe.

-...

- Il ne pouvait pas téléphoner au lieu de te déranger, continua Duo d'un ton inaffecté.

¤

Heero lança un regard étrange àsonvis-à-visavant de répondre d'un ton neutre :

- J'allais t'apporter le dossier. J'ai fait d'une pierre deux coups.

- Je ne viendrai pas. J'ai du travail.

¤

Duo tapota nonchalamment sur le dossier que Heero venait juste de lui apporter avant de conclure :

-Je l'appelle tout de suite pour le lui dire… ¤ décroche le téléphone ¤

- Il a essayé de te joindre, déclara Heero d'un ton calme au moment où Duo allait composer le numéro.

- Ah bon ?

Il raccrocha le téléphone avant de poursuivre :

- Je n'ai rien entendu…

- Normal. La musique est à fond.

¤

Pour que j'aime le silence, qu'on me fasse des discours

- Effectivement, répondit Duo, comme blasé.

- Qu'as-tu de si important à faire pour ne pas venir ?

- Heero. Tu viens de me donner un dossier pour accord asap (As Soon As Possible) rétorqua-t-il, le même détâchement dans la voix.

- Ca peut attendre le déjeuner, Duo.

Le ton était monotone au possible.

¤

- Je préfère le faire maintenant. Si tu veux bien m'excuser…

- Je croyais que tu ne mentais jamais, Duo, déclara Heero d'une voix, sans la moindre ironie.

- ?

- Pourquoi nous évites-tu, Duo.

Le ton du jeune homme était celuide la constatation, non celui de l'interrogation.

¤

- Je n'ai pas faim. Je n'ai pas envie de voir du monde, déclara-t-il avec cette indifférence qui le caractérisait à présent.

- Duo Maxwell qui n'a pas envie de manger ?

Heero avaitdemandé en haussant un sourcil, l'air sceptique.

Duo...

Duo...

Duo...

Il ne l'avait jamais autant appelé avant...

¤

- On n'est plus à l'époque où je devais me battre pour un bout de pain. Je mange pour vivre, je ne vis pas pour manger, alors oui, je n'ai pas envie de manger,

Duo avait répondu d'une manière calme où cette fois pointait le fantôme d'une légère exaspération.

Qu'on me donne la faim, la soif, puis un festin

¤

- Qu'est-ce qui te prends ?

- Que veux-tu dire, rétorqua Duo sans animosité, intrigué par le comportement de son ami.

¤

Yuyrépondit sans réfléchir, d'une voix toute professionnelle :

- Peut-être devrais-tu… prendre des vacances. Tu ne me sembles pas très opérationnel.

¤

La réponse du colonel Maxwell, ferme et sans appel,ne se fit pas attendre :

- Je ni le besoin, ni l'envie de prendre des vacances. Je suis parfaitement opérationnel.

- Tu n'es pas dans ton état normal.

¤

L'ex Shinigami répondit sur le ton de l'indifférence... encore:

- Parce que je suis normal Heero ? Ca c'est une première. Je ne suis pas un baka aujourd'hui ?

- ...

- ...

- Duo… qu'est-ce qui ne va pas,interrogea Heero, plongeant son regard dans le sien.

- Tout va bien Heero.

Le ton était neutre, le regard…

vide.

¤

- On entend la musique sur deux étages. C'est la première fois que j'entends ta voix dire autre chose que « oui Heero, bien Heero » , déclara l'ex soldat "parfait" d'un ton égal.

- C'est peut être que je n'ai rien de particulier à te dire.

Le ton du jeune homme cette fois-ci était sec.

- …

¤

Duo inspira légèrement avant de répondre sur un ton neutre :

- Heero. Pendant des mois et des mois, lorsque nous étions gratifiés de quelques mots de ta part c'était miraculeux. On ne le comprenait pas forcément, mais on le respectait. Respecte mon silence.

¤

Qu'on me donne le froid pour que j'aime la flamme

- Duo… tu passes tes heures ici, tu t'isoles

Le ton de Heero était celui de la constatation.

Il avait ignoré les dernières remarques dîtes à son encontre.

¤

- J'ai toujours été seul Heero. Je ne m'isole pas plus qu'avant, constata-t-il, employant le même ton que son interlocuteur.

La solitude aussi, pour que j'aime les gens

¤

- A d'autres. Tu avais peur que. tes amis ne te laissent, mais si tu les repoussais comme tu le fais aujourd'hui, ils vont vraiment finir par le faire.

- C'était avant. Je ne suis plus un enfant Heero. Je sais ce que je veux. Et je veux être seul.

- En as-tu vraiment envie ?

- … Si je veux être seul c'est que j'en ai envie, non ?

¤

Duo commençait vraiment à être ennuyé. Les intentions de Heero étaient… louables mais quelque peu inutiles. Cette conversation ne menait nulle part. Pire. Elle menait sur un terrain plus que glissant. Il fallait clore ce débat rapidement. Après tout il avait du travail.

Le colonel Yuy, qui jusque-là s'était contenté de parler à son homologue à une distance raisonnable, se décida à empiéter plus que nécessaire sur l'espace vital de ce dernier. L'ex soldat "parfait" fit donc un pas de plus, posa ses deux mains à plat sur le bureau de Duo et pencha le buste en avant, comme pour donner plus de poids à ses futures paroles.

Dominance…

¤

Heero répondit alors à son ami d'une voix cette fois ferme et douce, sans le lâcher une seule fois de son regard bleu :

- Non. Pour l'avoir vécu, je sais que envie et volonté sont deux choses différentes.

- …

Un regard lisse... encore...

- Tu chantes à tue-tête que l'on te "donne l'envie, l'envie d'avoir envie". Je comprends le français, comme toutes les autres langues, poursuivit-il sur le même ton

plat... encore

- Tu n'as plus goût à rien, tu as l'impression d'avancer et de ne pas aimer ce que tu vois.

¤

Heero continuait toujours sur le même ton presque envoûtant, presque…

- …

vide... encore...

- Ni ce que tu vis.

Le ton se fit plus ferme. Le regard de plus en plus insistant, répondant à l'indifférence et au vide de son vis-à-vis.

- …

- Tu te sens mort, tu as l'impression que tu vis dans ton propre mensonge.

¤

Le regard du japonaisse fit encore plus insistant. On aurait dit que Heero voulait pénétrer les pensées de Duo. Il pénétrait déjà son espace vital….

- ...

- Tu as tout mais tu n'as rien.

Les yeux bleu de Prusse étaient ancrés dans une mer cobalt. Une mer houle ni vagues, sans aucune réaction, ni ennui ni colère.

¤

- ...

- Quelque part en route tu as oublié de vivre, comment vivre.

¤

Le japonais semblait chercher à sonder, savait qu'il y avait quelque chose à trouver… mais ne trouvait rien..

pour l'instant.

éternelle indifférence ?

éternel détâchement ?

éternelle apathie ?

¤

- Et maintenant…

- « Que vais-je faire, que sera ma vie », l'interrompit Duo en fredonnant.

- Nani ?

- Rien, une chanson.

Encore un regard vide, neutre…

tiède...

où était la chaleur ?

¤

- …

- Heero si tu dois déjeuner avec Quatre, tu vas être en retard, déclara-t-il, changeant délibérément de sujet.

Le regard de l'américain était toujours indifférent et le ton employé était celui du « colonel », non « l'ami » ou le « baka », quand il s'amusait à faire l'idiot.

¤

- Hn.

- Enfin je te retrouve, répondit-il d'une voix presque douce.

- Pourquoi tu m'avais perdu ?

¤

Le ton de Heero s'était fait plus tendre.

Duo rougit, prit de cours.

¤

- Enfin une réaction de ta part. Ca change de ton apathie devenue habituelle. Ca ne te va pas d'être comme j'étais avant.

La voix de Heero s'était faîte étonnamment douce.

¤

L'américain tenta de se reprendre en redressant sa posture...

se raidissant...

- Non.

¤

Heero avait pris la main de Duo sur le bureau.

Le premier contact physique.

On aurait dit un dompteur cherchant à apprivoiser un fauve aux apparences de faon.

Il était d'abord entré dans le bureau comme on entre une arène.

Puis il s'était approché de Duo, se servant du dossier pour établir un contact oral.

Et là il le touchait.

Il voyait Duo à présent.

Et ce que le japonais voyait ne lui plaisait pas…

car il le connaissait que trop.

¤

- Non ?

¤

Duo essaya de se dégager. En vain. La rougeur du jeune homme s'intensifia. Les battements de son cœur s'accélérèrent. Heero le sentait. Heero le savait.

- Ce n'est pas parce que nous sommes en période de paix que je suis en paix avec moi-même, murmura Heero d'une voix douce sans être sirupeuse.

- …

- Ce n'est pas parce que nous n'en parlons pas que nous n'en souffrons pas Duo, continua-t-il sur le même ton que précédemment.

- Je ne souffre pas. Je m'en fous, répondit-il d'un ton détâché.

- Tu souffres tellement que tu te noies dans ta propre douleur. Et comme tu es noyé tu ne ressens plus rien. Nous sommes tous passés par là.

- Je n'ai besoin de l'aide de personne. Je n'ai rien demandé. Je veux juste qu'on me laisse c'est pourtant simple non ? Pourquoi tu me fais chier ?

Le ton cette fois n'était plus du tout détâché.

¤

- Parce que tu es notre ami. Mon ami. Et tu le sais,rétorqua Heero d'une voix ferme.

- …

La gorge était nouée...

La gorge... de celui qui n'avait plus d'envies...

¤

- Parce que tu n'es pas le seul à ne plus savoir où est ta place, même si ta voie est toute tracée et ce depuis le départ.

- …

- Parce que nous ne voulons pas te perdre. Je ne veux pas te perdre.

- Je suis déjà perdu… et je n'ai aucune envie d'être retrouvé

¤

Encore cette apathie…

¤

- Tu préfères te perdre pour annihiler la douleur, constata Heero.

- Je ne veux pas être psychanalysé, je veux qu'on me foute la paix !

¤

Duo essaya de se dégager mais ne réussit qu'à agacer le japonais qui le tira par-dessus le bureau d'un coup sec. Le pauvre ex Shinigami décolla de son fauteuil et dans la manœuvre déséquilibra l'ex soldat "parfait". Ce dernier amortit sa chute inévitable et atterrit sur le dos, avec Duo au dessus de lui et allongé sur son torse, la tête au creux de son cou.

- …

Un souffle coupé.

Heero reprit ses esprits et essaya de se dégager quand soudain …

Un gémissement réprimé...

¤

En essayant de se relever, l'américain avait accidentellement frotté son sexe contre celui du japonais et l'ex soldat parfait avait ressenti quelque chose d'inattendu.

Se dégager, vite.

Avant que Duo ne remarque.

¤

Duo bougea légèrement.

Stoppa net.

Puis bougea lentement… moins accidentellement.

Il entendit un gémissement étouffé.

L'ex Shinigami se redressa brusquement et lança à Heero un regard choqué.

Orage, stupeur et quelque chose d'indéfinissable se bousculaient dans les yeux cobalt. Il était à présent assis sur le ventre de son ami.

A califourchon...

Il essaya de se relever mais l'ex soldat "parfait" l'en empêcha.

Trop.

Tard.

- Maintenant que j'ai retrouvé une lueur de vie dans les yeux de Duo Maxwell, ne serait-ce qu'une réaction qui ne soit ni rancœur ni indifférence, je ne vais pas laisser mourir la flamme. Je vais en faire un incendie.

- ...

- Je vais te donner envie d'avoir envie Duo Maxwell.

- ...

- Je te ferai revenir dans le monde des vivants.

Qu'on me donne le froid pour que j'aime la flamme.

¤

Le jeune hommese redressa, ce qui obligeal'ex Shinigamià se retenir à son cou et à mettre ses jambes de chaque côté de son vis-à-vis pour ne pas tomber. Heero resserra sa prise sur la taille de l'américain, le rapprocha de lui puis lui embrassa, mordilla le bout du nez.

Duo, trop surpris ne put que pouffer de rire… avant que celui-ci ne soit happé par des lèvres douces et fermes, bu à même la bouche et goûté de la langue.

Duo sentit pour la première fois depuis des années naître une douce envie.

Duo assistait peut-être à sa propre renaissance.

Même s'il n'avait pas initié ce baiser

Parfois se laisser guider, glisser n'était pas pure manipulation.

Mais pur, tout simplement.

- Hmmm j'adore le goût de ton sourire Duo…

Qu'on me donne la haine pour que j'aime l'amour

¤

Duo détacha ses lèvres de celles de Heero et le regarda.

Ce que Heero vit dans les yeux de l'américainlui glaça le sang,

si toutefois c'était possible.

Il n'y avait rien dans ce regard

Ni passion.

Ni colère.

Rien.

Le sourire n'avait rien d'enjoué.

Il n'était pas ironique pour autant.

Il n'avait rien de commun avec le sourire "Shinigami".

Il était

Vide.

Un simple étirement des lèvres,

extension de l'ombre qui engouffre le cœur du jeune homme.

Un sourire…

Sans âme.

- Allons, allons Heero… tu as sincèrement pensé qu'il te suffirait d'un baiser ? Toi qui prétends me connaître si bien et être passé par là

Tsuzuku qui durera le tps que vous changiez de page lool.


Heero va ramer… hissez haut Santiano….

Vas jusqu'à San Francisco Heero, vas chercher bonheur

Heero : omae o korosu Mithy

Duo : nananère, nananère, nanananananère.. tu es venu, tu as vu, t'y as cru et t'as été déçu!!!!

Mithy : et pis si tu me tues tu n'auras pas la suite

Heero ¤ range son arme il est VERT ¤

Duo : mouais comme son ex marcel !

Mithy : n'en rajoute pas Dudu

J'espère que ça vous a plu !

a pluche,

Mithy