Chapitre 5 : Capsur Poudlard

La salle était calme. Deux lits, deux adolescents attendant patiemment d'être éveillés. Damian les contemplaient en silence. Il faisait nuit, les autres étaient partis se coucher. Il était temps. Temps pour Gwen de se réveiller maintenant. Il se leva de son fauteuil et se dirigea vers le lit de droite. Il attrapa un flacon au passage. La jeune fille aux cheveux châtain clair souriait faiblement dans son rêve. Le vampire aurait payait cher pour savoir à quoi songeait-elle à cet instant. Il glissa quelques cuillerées du remède dans sa bouche délicate. Elle sembla s'étouffer un instant, comme si le liquide se répandait tel de la lave dans sa gorge. Puis elle prit de grandes inspirations, semblant revenir d'une éprouvante noyade. Elle ouvrit petit à petit les yeux. Eblouie par la lumière, elle les referma paresseusement. Le vampire, avec un sourire malicieux aux lèvres, s'approcha de son oreille et parla haut et fort : "Réveille-toi, belle au bois dormant ! Cela m'ennuierait de faire appel au prince charmant!" Elle protesta d'une voix molle:

"Damian! Moins fort! J'ai un de ces maux de tête!

Ah oui??!"

Il la taquinait. Tellement soulagé qu'elle aille mieux, il en faisait tomber tous ses masques de froideur. Après tout, il la considérait un peu comme sa fille.

"Je crois que j'ai un problème. Je ne me souviens de rien. Enfin si, mais ... qu'est ce que je fais dans ce lit? Depuis combien de temps je dors?

Hum.... Trois jours! Tu nous as joué la marmotte!

Quoi? Tu te fous de moi là??!

Pas vraiment, non! Tu devais être dans une espèce de coma. Te souviens-tu de quelque chose?

Euh.. Laisse moi réfléchir. La dernière chose dont je me souviens, c'est qu'Harry était en crise, je devais l'aider, je... j'étais concentrée... et... capter la douleur... cette souffrance... une douleur fulgurante... Ah!"

Elle avait porté ses mains à la tête. Pendant une seconde, son visage se contracta de douleur. L'instant d'après, toute trace avait disparu, sauf une lueur d'effroi, d'égarement dans ses yeux qui avait viré au marron. Damian fut de suite plus inquiet. Son incantation avait-elle vraiment marché?

"Ca va! Ca va aller. J'ai juste l'esprit... dérangé. Disons que certains cauchemars me hantent encore.

Quoi?? Et tu espères me rassurer avec ça?

Ce n'est pas ce que tu penses! Pendant mon sommeil, ou plutôt mon coma, (elle tressaillit à ce mot), j'ai vu des choses que j'aurais préférer ne jamais avoir devant les yeux. C'était terrifiant. Il y avait des combats, avec Voldemort je crois. Et des mangemorts. Des gens mourraient, souffraient. C'était plutôt douloureux à voir. J'avais l'impression de le vivre.

Je suis désolé.

Tu n'y es pour rien. Je ne veux pas en parler. Comme je te l'ai dit, je le vivais en direct, je lançais des sorts, affrontais des mangemorts. Et il y avait cette souffrance morale. Damian, je souffre de la mort d'une personne que je ne connais pas. C'est horrible. J'ai l'impression de ne plus pouvoir vivre, qu'on m'a arraché le coeur. Alors s'il te plait, ne me force pas à en parler. Je ne veux qu'une chose : oublier.

Tu en seras bien obligée un jour, je le crains. Tu n'as malheureusement pas subi tout ça pour l'oublier. Celui dont tu as traversé les souvenirs a besoin de toi. Harry a besoin de toi."

Elle pâlit violement et dit dans un murmure:

"Tout est vrai alors. On a vécu de telles horreurs. Il l'a vécu."

Elle se sentait maintenant vraiment mal. Son estomac se retournait.

"Oh mon Dieu! Non! Non, ça n'est pas possible! Non."

Cette douleur, ces Doloris, l'horreur de voir un ami mourir, elle les avait ressentis comme lui. Comment pouvait-il vivre après ça?

"Damian, pars. Pars s'il te plait. Je vais mieux. Je suis juste un peu retournée. Je veux juste rester seule. Ca ne te dérange pas?

Si tu me promets de ne pas tomber dans la dépression, ça me va.

T'inquiète pas. Ca va aller.

Ok. Je reviendrais demain à huit heures. Tu suivras l'entraînement avec les autres. A demain. Bonne nuit."

Il se dirigea vers la porte de sa démarche féline. Au moment de la passer, il se souvenu. Il se retourna, un petit sourire aux lèvres.

"Gwen?"

La jeune fille, qui s'était déjà blottie dans les couvertures, releva la tête, qui lui sembla bien lourde.

"Oui?

Une dernière chose. A quoi rêvais-tu avant que je ne te réveille?"

Ses joues s'empourprèrent.

"Je... je ne rappelle plus vraiment.

Je vois."

Elle observa son maître (Nda: Damian est son maître du style professeur, pas comme Voldemort) sortir de la pièce, un malaise grandissant en elle. Elle avait déjà oublié ses cauchemars, mais son rêve n'en devenait que plus obsessif. Des grands yeux émeraude qui semblaient lui sourire... des bras protecteurs l'enlaçant tendrement... Elle secoua sa tête. Ce n'était pas bon de faire des rêves comme ça! Elle ne devait pas y penser. Mais comment songer à autre chose? Son besoin de sommeil réparateur la submergea. Car on ne pouvait pas dire que vivre les souffrances d'un autre pendant trois jours était de tout repos!

Quelques heures plus tard, elle se réveilla, déjà rassasiée. Elle n'avait jamais eu besoin de sommeil. Elle regarda sa montre, posé à son chevet. 6h30! Cool! Elle avait encore une heure et demie avant que Damian arrive. Elle aurait bien voulu avoir de quoi s'occuper. Mais il n'y avait pas la moindre trace de livre, ni de quelque chose qui pourrait lui faire passer une heure. Rien qu'une armoire bourrée à bloc de flacons. De toutes les tailles et de toutes les sortes. Mais ce n'était rien comparé à ce qu'il y avait dedans. Prise dans la contemplation des liquides de toutes les teintes, elle fredonna une chanson qui s'était ancré dans sa tête, alors qu'elle semblait ne jamais l'avoir entendue.

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Une atmosphère lourde régnait dans la pièce richement décorée. Les personnes présentes, essentiellement des hommes, étaient agenouillés devant un être si terrifiant qu'on ne l'aurait pas cru humain. Un visage plus livide qu'une tête de mort, des yeux rouges aux pupilles étroites, un nez plat, avec des fentes en guise de narines, à la manière des serpents... Lord Voldemort. Le Seigneur des Ténèbres avait convoqué ses deux nouvelles recrues, afin de leur confier leur première mission. Ils ne tardèrent pas à pénétrer dans la salle. Fidèles, ils s'inclinèrent devant leur Maître. L'un brun aux yeux charbon, l'autre blond aux yeux d'acier. Le Lord Noir les fit se relever.

"Mangemorts, il est temps pour vous de me prouver votre fidélité. Dans deux jours, vous repartirez à Poudlard chargés d'une mission. Kraven!"

Le brun s'avança, la tête baissée par respect, ou plutôt par crainte.

"Je vous ai déjà parlé des Avatars. Aussi vous savez tous combien ce groupe peut être déterminant pour la victoire du mal. Mon plan est de détourner un membre de la juste cause. Et ce sera toi, Kraven, qui aura l'honneur d'accomplir cette mission. Pendant ta dernière année à Poudlard, tu seras chargé de séduire et de ramener à notre cause la belle Gwen Tegaron, future serpentarde. Quand à toi Draco."

Le blond fit un pas en avant.

"Je te confie mon plus beau bijou. Tu effectueras la même mission. Sauf que ce ne sera pas la même Avatar. Tu t'occuperas de ma fille, Iris Hop Croft. Je veux un rapport détaillé de vos parcours chaque mois et à chaque événement important. Je veux des résultats rapidement. Vous n'avez pas beaucoup de temps, et je compte sur votre ruse. Vous êtes des Serpentards après tout! Vous pouvez disposer. Et revenez à cinq heures pour dissimuler votre marque."

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Un chant. Une musique douce, lui rappelant les berceuses que lui chantait sa mère. Harry se réveilla doucement, totalement apaisé. Il était entouré par du blanc. Un blanc si pur! Il ne sentait aucune douleur, son esprit était si serein. Il se crut mort, il se crut au paradis. Le chant devait être celui des anges. Il s'arrêta quand le jeune homme remua. Il perçut un déplacement. Un bruissement de drap qu'il interpréta comme un frottement d'aile. Un ange venait vers lui. Trop faible pour bouger, il attendit sa venue. Un visage se pencha au dessus du sien. Un grand sourire aux lèvres, une jeune fille le regardait. Comme il l'avait présumé, elle avait tout d'un ange. Des traits fins, une peau pâle, des yeux verts, avec une lueur d'émerveillement infantile qui la rendait innocente, la jeune fille était envoûtante. Il lui semblait cependant l'avoir déjà vu. Elle avait un de ces visages qui marquaient et ne s'oubliaient jamais. Il n'eut pas le temps de prolonger ses réflexions.

"Bienvenue dans notre monde Mr Potter."

Un doute persistait : était-il vraiment mort ou était-ce une illusion?

"Je suis au paradis, n'est-ce pas?"

L'ange le regarda avec un air extrêmement surpris pour finalement éclater d'un rire cristallin.

"Non, pas vraiment, non."

Harry était en déroute. S'il n'était pas mort, où était-il? Il ne connaissait pas cet endroit et cela ne ressemblait à aucun lieu déjà connu. En plus, cette jeune fille...

"Mais où suis-je alors?

Dans le château de Damian! (elle avait dit cela comme si cela était une évidence)

Au manoir!

Je ne connais aucun Damian! Qui es-tu toi? Tu me connais alors que moi...

Gwen Tegaron, enchantée. Je ne sais pas si tu connais Damian, mais lui te connaît en tout cas. Et puis, je crois bien qu'il y a aussi deux de tes amis ici."

C'est alors qu'il se souvint de toute l'histoire. Son emprisonnement chez les Dursley, le traitement qu'ils lui infligeaient, la lutte pour survivre, ses derniers instants, mais aussi l'ami de Dumbledore, Damian. Tout s'éclaira.

"C'est bon, je me souviens. Depuis combien de temps je suis ici?

Je sais pas trop. Je dirais...quatre cinq jours. Tu étais dans le coma.

Ok, merci. C'est toi qui t'es occupée de moi pendant tout ce temps?"

Gwen, car c'était bien elle, fit face à un dilemme. Devait-elle tout lui dire pour le lien? Pourquoi était-elle vraiment là? Non, son courage lui manqua. Elle ne saurait pas lui expliquer aussi bien que Damian. Avec lui tout était toujours clair. Mais elle...

"Non, j'ai juste aidé un peu. C'est Damian qui t'a guéri. D'ailleurs, comment te sens-tu?"

Bien que cette fille n'était pas un ange, elle en avait les manières : aimable, gentille, souriante, attentionnée, gracieuse,... bien qu'il n'ait jamais rencontré d'ange. Il s'enfonçait légèrement dans son délire, alors que Gwen prenait son pouls, quand la porte s'ouvrit. Un homme entra. Ses yeux étaient d'un bleu céruléen. Il était vêtu d'un costume sombre sur une chemise pourpre dont les manches et le col était brodé de dentelle. Par dessus, il portait un manteau du dix-neuvième siècle, un macfarlane, dont la cape noire était ornée d'un col en fourrure rouge. Ses cheveux bruns étaient retenus par un catogan en flanelle et contrastaient avec sa peau pâle. Il avait le visage d'un félin. Ses lèvres fines s'étirèrent en sourire quand il vit Harry réveillé.

"Bonjour Harry. Je suis Damian. Comment vas-tu?

Plutôt bien. Mais, je me sens perdu.

C'est normal. Je vois que tu as fait la connaissance de Gwen. (dit-il en désignant l'adolescente à son chevet) Depuis quand est-il réveillé?

Depuis un quart d'heure. Mais toi tu es à l'avance."

La jeune fille consulta un instant sa montre.

"D'un quart d'heure.

Je venais te réveiller. Je ne m'étais pas attendu à ce que tu le sois déjà.

Je n'ai jamais eu besoin de beaucoup de sommeil.

Excuse moi, Harry. On ne s'occupe pas beaucoup de toi. Tu viens de te réveiller d'un coma de cinq jours et on discute de vulgaires horaires. Qu'est ce que tu vas penser de mon hospitalité maintenant! Vraiment navré.

Ce n'est rien. Je ne me sens pas vraiment en état de discuter de toute façon.

Je comprends. Gwen, je vois que tu es déjà préparé, c'est bien. On va pouvoir y aller. Harry, je suis désolé, mais je vais devoir te laisser. J'ai un cours qui va bientôt commencer. Je t'expliquerais tout ce soir c'est promis. Je vais t'envoyer quelqu'un pour la journée, elle a déjà pas mal d'avance à l'entraînement et Gwen doit commencer sans tarder. Ca ne te dérange pas trop?

Non. Je crois que je vais surtout dormir aujourd'hui. Merci de vous occuper de moi.

Tutoie-moi s'il te plait! Bon, je reviens. A tout de suite!"

Il laissa les deux adolescents ensemble.

"Bon, bah maintenant tu connais Damian! Il était de bonne humeur aujourd'hui. Juste pour te dire, si tu ne le savais pas, c'est un vampire et il vit depuis plus de mille ans. Donc ne t'étonne pas si quelques fois il a une attitude bizarre. Et à des moments, il est un peu vieux jeu. Mais sinon tu peux avoir confiance en lui. C'est l'homme le plus loyal et attentionné que je n'ai jamais vu!"

Elle sourit et il eut un petit rire.

"Merci pour les informations. Tu as l'air d'en savoir beaucoup sur moi, ce qui ne m'étonne pas trop d'ailleurs, mais toi, qui es-tu? A part ton nom, je ne sais rien de toi.

Tu comptes tellement savoir?

Oui, vraiment.

Bien. Donc, comme tu le sais, je m'appelle Gwen Tegaron. Ma famille est anglaise, mais elle a migré en France à ma naissance. Enfin, seulement ma mère et moi, car mon père fut tué par Voldemort quelques mois plutôt, d'où notre départ. A mes cinq ans, ma mère eut un accident et mourut. Je fus gardée par un vieil elfe jusqu'à mon entrée à Beauxbatons. Là, j'ai rencontré tous mes amis qui sont d'ailleurs ici et ma cousine que je croyais morte. Et puis, cette année, les familles de mes amis ont décidé de retourner en Angleterre. Eux mêmes étaient d'anciens amis de mes parents. Enfin, tout ça est compliqué. Bref, j'ai suivi et cette année, je vais à Poudlard. Voilà, ça résume toute ma vie."

Harry était interloqué! Quand il lui avait posé cette question, il ne s'attendait à ce qu'elle soit aussi franche et ouverte. Elle avait parlé de la mort de ses parents sans émotion, mais il ne doutait pas que cette attitude ne soit qu'un masque, il ne connaissait que trop ce comportement, l'utilisant lui-même.

"Tu n'étais pas obligée de me dire tout ça. C'est ta vie privée.

Je ne sais pas, je sentais que je devais le faire. C'est peut-être que j'ai confiance en toi."

Gwen savait cependant très bien pourquoi elle lui avait tout dit. Elle avait partagé toutes ses souffrances et n'avait pu que lui confier tout cela. Elle savait qu'il comprendrait. Ils ne purent pas continuer leur discussion. Une tête blonde passa la porte. Gwen la reconnut tout de suite et lui sauta dans les bras. Thalie, sa meilleure amie, l'étreignit et consacra toutes ses pensées sur elle. Elle ne l'avait pas vu depuis quatre jours et elle avait failli en mourir d'inquiétude. Elle ne vit pas Harry qui la regardait avec joie. Gwen s'écarta, un grand sourire aux lèvres:

"Comment tu vas?

Non, toi comment tu vas? Tu pars en crise et tu restes clouée au lit pendant quatre jours! Il y a de quoi s'inquiéter, non?

Ca va! Bon, Thalie, je te présente celui dont tu vas t'occuper toute la journée, Harry Potter! Harry, voici Thalie Turner, ma meilleure amie.

Merci Gwen, mais on se connaît déjà! Tu deviens de plus en plus ignorante ma pauvre! C'est quatre jours sans moi ne t'ont vraiment pas réussi! Il est temps de rattraper cela ma chère!

J'en meurs d'envie! Mais,... tu te moques de moi quand tu me dis que vous vous connaissez! Tu m'en aurais parlé n'est ce pas?

Bien sûr! Quand je dis que tu m'écoutes jamais! Harry, désolée! Je suis contente de te revoir! (elle se dirigea vers son lit) Et je suis navrée d'apprendre que ces dernières semaines ne se sont pas passées admirablement! Ca va toi?

Oui, ça va mieux. Tu as raison en disant que ces semaines n'étaient pas roses. Mais bon, c'est passé! Je suis aussi content de te revoir! Donc c'est toi qui me gardes aujourd'hui? "

Sa question était plus une affirmation. Il était stupéfait de voir Thalie ici, mais en même temps plus qu'heureux. Thalie, elle n'était surprise en rien, et incroyablement amusée de la réaction de sa meilleure amie, qui restait bouche bée.

"Garder est un grand mot! Mais oui, c'est moi qui vais veiller sur toi!

Mon pauvre Harry, tu n'en as pas fini d'en baver! Je me souviens quand Thalie s'est occupée de moi quand j'ai eu une angine! (Gwen semblait avoir repris conscience et taquinait son amie, toujours souriante)

T'es plutôt gonflée! Tu t'es remise beaucoup plus vite!

Evidemment! Avec le traitement que tu me faisais subir, j'ai préféré souffrir en cours qu'avec toi!

Ne l'écoute pas Harry! Elle est jalouse car je vais passer une journée seule avec toi! Gwen, pars si c'est pour nous embêter!"

La jeune fille avait violement rougi. Mais elle se reprit en répliquant:

"De nous deux, je ne sais pas laquelle est la plus jalouse. Je vais passer une journée avec Tim et tu ne seras pas là pour nous surveiller cette fois!

Je t'ai déjà dit que je n'étais pas intéressée par Tim!! Et la dernière fois, dois-je te rappeler que tu étais complètement bourrée?

C'est ça, ouais! Bon, je vais quand même y aller, l'idée d'arriver en retard au cours de Damian n'est pas très réjouissante!

Tu peux oui! Je me suis déjà pris deux heures d'entraînements en plus cette semaine pour retard! (confia-t-elle dans un éclat de rire) Bonne journée Gwen!

Salut Thalie, salut Harry! Passez une bonne journée! Et bon courage Harry!"

La journée passa vite. Gwen fit la connaissance de Ron et d'Hermione, rattrapa son retard et surtout profita de retrouver ses amis. Dès qu'elle les vit, elle sauta dans les bras de sa cousine. Elle passa ensuite dans ceux d'Andréas, son meilleur ami. Lui aussi s'était rongé à sang! Elle dit ensuite longuement bonjour à ses amis. Quatre jours c'est long quand même! La journée fut donc sous le signe de l'amusement et de la bonne humeur. Damian leur laissa même leur après-midi de libre! C'était invraisemblable pour quelqu'un d'aussi stricte. Du côté de Thalie et d'Harry aussi tout se passa bien. La jeune fille sut à merveille lui faire oublier les douleurs des semaines passées et, comme la dernière fois qu'ils s'étaient vus, le temps leur fila entre les doigts.

Il fut convenu par Damian que le lendemain Harry sortirait de sa convalescence et que Gwen dormirait avec Iris ce soir-là. Le Survivant passa donc la nuit seul, mais son sommeil fut tranquille. Il se réveilla le lendemain matin, samedi, dans une pièce tout à fait différente. Les murs n'étaient plus blancs mais bleus, il était dans un lit double aux couvertures vertes, et des rayons de soleil timides l'éclairaient à travers la fenêtre. Il se sentit fatigué mais heureux. C'est alors qu'il remarqua la présence du vampire, face à lui.

"Bonjour, Harry. Tu as bien dormi?

Très bien. Euh... Je ne suis plus dans la pièce qu'hier?"

C'était plus une constatation qu'une question.

"Oui! J'ai pensé que ces appartements seraient plus conviviaux que l'infirmerie. Bon, des habits à toi sont posés sur cette chaise. J'espère qu'ils conviendront pour cette journée. Prépare-toi et viens me rejoindre dans l'autre pièce. Tu as tout ton temps. La salle de bain est derrière cette porte. Il est neuf heures. Il n'y a rien de prévu pour cette journée, mais je crois que tes amis attendent impatiemment de te voir. Tu prendras ton petit déjeuner avec eux. Bonne douche!

Merci, Damian. A tout à l'heure!"

L'homme sortit de la pièce. Il se demanda comment le vampire pouvait rester au soleil sans se faire brûler. Néanmoins, il oublia vite sa question et se dirigea vers la salle de bain, résigné à prendre une bonne douche bien fraîche afin de se réveiller.

L'eau froide sur sa peau endolorie eut l'effet escompté. Le choc fut rude au début mais la température se réchauffant petit à petit, ses muscles se détendirent. Revoir ses vieilles blessures était pour lui une épreuve mais ce n'était pas la première et il commençait à accepter son terrible été. Aussi improbable que cela puisse paraître, il commençait à accepter la mort de Sirius. Mais cela ne voulait pas dire pour autant que la terrible vengeance qui l'habitait s'était effacée. Au contraire...

Il mit vite fin à sa douche. Pourquoi prolongeait quelque chose de douloureux? L'eau avait martelé sa peau comme si elle avait été de la glace. Ses muscles le faisaient souffrir à chaque mouvement. Ses membres autrefois ankylosés s'étaient réveillés avec la souffrance qui allait avec. Mais il ne le montrerait pas. Il était désormais habitué à ne rien paraître. Debout devant son reflet, il contemplait ce que l'été avait fait de lui. Ses muscles étaient toujours présents, mais désormais on ferait plus attention aux cicatrices et aux plaies qui les recouvraient. Sa pâleur égalait celle de Draco Malefoy et ses os ressortaient à plusieurs endroits. Une longue cicatrice traversait son avant bras droit. Il frémit. Il ne pourrait jamais se montrer comme ça devant ses amis! Ils en tomberaient dans les pommes!!

Ses amis.... L'étaient-ils encore? Damian leur avait di pour la prophétie. Lui pardonneraient-ils?? Quelque chose le gênait. Il était séparé entre deux opinions. D'un côté, Ron et Hermione étaient ses meilleurs amis, ceux en qui il pouvait le plus compter (nda: ba oui, Sirius est mort et Dumbledore l'a trahi), les seuls qui le comprenait, ceux qui avait toujours été là... Mais cet été avait tout changé. Ils n'avaient pas compris sa douleur pour la mort de son parrain, ils n'avaient pas été là pour le soutenir, ils n'étaient pas venu le libérer...

Il se sentait désespérément seul. Comme si personne ne pourrait jamais le comprendre. Comme s'il était le seul à souffrir. Il regarda une nouvelle fois son reflet. Même quand il était habillé, son état déplorable transparaissait. Il commença à paniquer: il ne pouvait vraiment pas voir ses amis et demain il rentrait à Poudlard! Il s'énerva, sentit les larmes de désespoir remonter: c'en était trop! Comment pouvait-il vivre le plus normalement possible si tout se dressait contre lui? Il tomba sur ses genoux, ressentant aussitôt une douleur fulgurante. Alors qu'il allait craquer, quelque chose se libéra en lui et implosa.

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Gwen était en pleine lecture du Guide de potions pour sorciers et sorcières passionnés, quand elle sentit un sentiment de panique l'envahir. Elle s'accrocha à l'accoudoir de son fauteuil et serra les dents. La souffrance la parcourrait. Elle tremblait si fort qu'elle en fit tom ber son livre. Le bruit sourd qu'il produisit en rencontrant le sol fit relever la tête d'Iris et de Thalie. Elles se précipitèrent aux côtés de Gwen quand elles la virent ainsi souffrante. Elles tentèrent de lui demander ce qui n'allait pas mais n'obtenaient pas de réponses. Leur inquiétude monta. Quand soudain, la jeune fille ouvrit les yeux et les regarda d'un air coupable. Elle semblait ne plus souffrir mais avait un air étrange.

"Ne dites rien à Damian, s'il vous plait!

Mais Gwen, qu'est ce qu'il s'est passé enfin? Et pourquoi est-ce que tu ne veux rien dire à Damian? Ce n'est quand même pas un crime d'avoir mal!

Thalie, Iris, vous vous souvenez de cette histoire de lien? Entre Harry Potter et moi? Damian a dit qu'il était endormi qu'il ne marchait plus. J'ai comme l'impression qu'il s'est trompé sur ce point, et que le lien doit toujours restait présent. Je ne sais pas pourquoi mais c'est une intuition. Ce lien n'est pas venu par hasard. Il m'apporte des choses...

Oui! Il t'apporte surtout de la douleur! Dis le à Damian! Il pourra sûrement faire quelque chose!

Non! Si je lui dis, il sera toujours sur mon dos à surveiller comment je vais! Je refuse de lui dire! Et promettez moi de n'en parler à personne! Iris, Thalie?

C'est d'accord, mais dis-le nous à chaque fois que tu as mal.

Ok. Iris?

Tu sais très bien que je ne peux rien te refuser! C'est d'accord mais fais attention à toi!

Merci beaucoup d'être là les filles!"

Elle soupira, puis ramassa son livre à terre. Alors que sa manche droite s'était relevée, elle poussa un cri. Une longue cicatrice parcourait son avant bras.

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Le bien-être se répandit en lui, calmant ses pulsions directement. Il put se relever, plus aisément qu'il l'aurait cru. Ses douleurs étaient légèrement atténuées, et le calme régnait en lui. Il était totalement redevenu mettre de lui-même. Mais le miroir lui renvoya une image des plus troublantes: ses cicatrices s'étaient totalement effacées pour certaines et il ne restait qu'un léger trait pour les autres. Sauf la cicatrice sur son avant bras restait toujours aussi rouge et voyante. Il avait repris des couleurs et sa peau avait cessé de coller ses os si macabrement. Il était ébahi! Et aussi diablement soulagé. Songeant que Damian s'inquiéterait de son absence trop prolongée.

Il retrouva sa chambre où régnait le bleu. L'atmosphère y était paisible. Mais Harry se sentait déboussolé, sans repères. Tout bougeait, tout changeait, tout s'échangeait. Le lendemain, il pendrait le Poudlard Express et rentrerait à Poudlard, chez lui... Alors, la vie recommencerait. Après s'être assez attardé à son goût dans la chambre, il sortit dans le couloir : il était temps pour lui d'affronter ses amis maintenant. Il retrouva Damian dans le couloir qui lui rappela étrangement Poudlard. Sa question lui revint en tête lorsqu'il aperçut le vampire observait son magnifique jardin à travers la fenêtre. D'après ce qu'il se souvenait de ses cours sur les vampires, ils ne supportaient pas le soleil! Alors comment? Il ne retint pas sa question longtemps très longtemps.

"Damian, comment se fait-il que tu puisses rester au soleil sans problème? Tu es un vampire pourtant? Ne craignent-ils pas le soleil??

Si! Au moins toi tu as l'air d'être instruit! Pour répondre à ta question, je vis depuis plus de mille ans et, entre les séances d'entraînement des Avatars, j'ai beaucoup de temps à perdre. Disons que maintenant, j'ai les avantages mais plus les inconvénients des vampires. C'est plutôt pratique! Au fait, très bon travail de camouflage ! Je suppose que cela est venu tout seul.

Oui. Je n'ai pas bien tout compris là-dessus.

Tu as laissé ressortir ta magie, même si je ne suis pas sûr que tu ne l'aies fait exprès ! C'est mieux comme ça. Je l'aurais bien fait moi-même mais tu ne m'en as pas laissé le temps ! Mais bon, mettons-nous en route, tes amis risquent de s'inquiéter. Ca fait déjà longtemps que je les ai prévenu.

Damian! Avant d'aller les voir, je voudrais savoir quelque chose.

Vas-y, je t'écoute.

Avec tous les événements d'hier, notre conversation, j'étais assez... Enfin voilà: je voudrais savoir ce qui s'est passé pour les Dursley.

Tu es sûr de vouloir savoir cela? Je veux dire, ressasser de mauvais souvenirs n'est pas forcément la meilleure chose à faire dans ton état.

S'il te plait. C'est important pour moi savoir.

C'est d'accord. On les a retrouvé peu après leur fuite. Ils s'étaient cachés chez les parents de ton oncle. On les a emmené à l'Ordre du Phénix. Ils ont subi un sérieux interrogatoire sur le traitement qu'ils t'ont fait subir. Les membres de l'Ordre n'y ont pas été de main morte. Ton oncle et ta tante ont eu quelques séquelles. Ils ont été hospitalisés et après on les envoyés dans une prison spécialisée pour maltraitance sur mineur. Tu ne seras plus jamais confié à ces gens-là. Mais comme tu es encore mineur, il te faudra un nouveau tuteur. Mais bon, on a encore un an pour penser à ça. Ah! J'oubliais! Ton cousin, Dudley, il rentrera dans sa pension jusqu'à la fin de ces études, mais il sera confié à un orphelinat l'été. On lui a jeté un sort d'Amnésie. Il ne te connaît plus et certaines zones d'ombre occupent son cerveau désormais. Cela te convient-il comme réponse?

Euh...Oui! Merci. C'est bizarre, je ne croyais qu'il y aurait de telles répercutions!

Harry, tu ne te rends pas compte de la gravité de ce qu'ils ont fait! Ils t'ont drogué! Tu aurais pu mourir!

Je ne sais pas, c'est comme si j'avais l'habitude.

Harry, ne dis pas ça! Ne t'inquiète pas, je veillerais à ce que tu ne sois plus jamais traité ainsi. Et on ne touche pas aussi facilement mes protégés! Allez, viens, tes amis t'attendent!

Merci pour tout, Damian. Je ne saurais jamais comment te remercier.

Sache qu'il y a un grand homme qui savait déjà ta destinée, il y a mille ans. C'est lui qui t'a confié à moi, on va dire ça comme ça. Tu vois bien sûr de qui je parle?

Merlin?!

Exactement! Bon, on y est! Je crois que vous avez besoin de vous retrouver. Vous avez votre journée de libre. Profites-en pour te reposer, ou allez dans le parc, la journée s'annonce magnifique ! Pour Ron et Hermione, je sais que tu leur en veux pour cet été, mais je te conseille de tout oublier. Pardonne-les, ça ne peut te faire que du bien. Passe une bonne journée Harry. Et, ne vous couchez-vous pas trop tard ; je vous réveille à huit heures demain matin ! A demain, Harry ! »

Harry se retrouva seul devant la double porte. A travers le bois, il perçut la voix de Ron qui se plaignait de son retard. Alors, il n'hésita plus. Ses doigts se refermèrent sur la poignée et il rejoignit enfin ses amis.

La joie de les revoir, de surprendre l'émotion transparaître sur leur visage, d'entendre leurs excuses maladroites de l'avoir laisser seul si longtemps,..., chassa le peu de ressentiment qu'il lui restait à cet instant. Sa joie fut intense et la communion entre leur âme complète. Il comprit à cet instant qu'il ne pouvait pas rester trop longtemps sans eux, qu'il n'était pas lui-même quand ils n'étaient pas là. Ils s'installèrent tous les trois devant un bon petit-déjeuner, comme Harry n'en avait pas mangé depuis Poudlard, et discutèrent à cœur ouvert. Harry apprit que Damian leur avait tout raconté pour la prophétie, et il fut plus qu'heureux de leur réaction. Premièrement, ils ne lui en voulaient aucunement. Mieux, ils lui promettaient de le soutenir jusqu'au bout, de ne jamais manquer à leur devoir d'ami. Ensuite, ils parlèrent de Sirius. C'était la première fois qu'Harry en parlait sans craquer. Et il fut content que ce soit avec ses meilleurs amis. Harry leur raconta son été. Et cette fois-ci, il n'omit rien. Hermione et Ron furent bien sûr choqués, mais ils essayèrent de ne pas dramatiser, comme leur ami le leur avait demandé un peu plus tôt. Bref, cette journée se passa agréablement, et Harry se demanda même si ce n'était pas un rêve.

Il fut enfermé dans sa chambre à neuf heures par Hermione, qui lui fit justement remarquer que sa santé était encore fragile et que demain le réveil était de bonne heure. Il fut forcé d'accepter mais il laissa pendant longtemps ses pensées vagabonder. Il revint sur ce que Damian lui avait conté la veille.

Gwen. Gwen l'Avatare, celle qui avait partagé ses pensées et ses souffrances pendant trois jours. Celle qui avait tu leur lien devant lui. Celle qui avait maintenant un pouvoir sur lui. Harry détestait cela. Il détestait être soumis par les connaissances qu'elle avait désormais sur lui. Elle connaissait toutes ses faiblesses, ses peurs, toutes les horreurs qui ponctuaient sa vie. Elle pouvait le détruire si facilement ! Damian semblait lui accorder toute sa confiance, mais pouvait-on avoir confiance en son jugement ? Lui si énigmatique, mystérieux, étrange, lui si vampire ! En tout cas, il était certain qu'Harry ne s'approcherait plus de cette Gwen qu'il ne connaissait pas, ne comprenait pas, et qui savait tant de choses. Il voulait se reconstruire et ce n'était pas en fréquentant des gens qui pénétraient dans ses pensées, à la manière de Voldemort, qu'il ferait des progrès. En méditant sur ces pensées, le jeune homme tombait peu à peu dans le sommeil. Il prenait tant de sages résolutions alors que, quelque part au plus profond de lui, il savait qu'il ne pourrait les appliquer. Un sentiment dérangeant s'était immiscé dans la partie la plus sensible, son cœur.

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Il se trouvait dans une pièce sombre, où la seule lumière qui osait s'échapper était celle de la lune ténébreuse, menaçante. La salle devait compter quelques mètres carrés, et une fenêtre décorée par de sinistres barreaux. Harry discerna des gémissements, qui se transformèrent petit à petit en véritables spasmes. Une petite fille était assisse sur ce qu'on aurait pu prendre pour un lit. Son visage enfoui dans ses mains, elle sanglotait, terriblement seule. Elle devait avoir six ans, mais son visage ainsi que son corps était creusé par la faim. Elle appelait sa mère de la manière la plus désespérée qu'il soit. Mais ce ne fut pas sa mère qui vint. La porte s'ouvrit, laissant s'échapper quelques modestes rayons de lumière. Mais au lieu de rassurer la fillette, cela la terrorisa. Harry comprit vite la cause de ce brusque ce silence. La personne qui se tenait sur le seuil de la porte rivalisait de froideur avec le Lord Noir. Il s'agissait d'un vieil elfe, possédant un air si stricte et une posture si droite qu'il imposait à chacun la plus grande crainte. Totalement maître de lui-même, ses yeux si noirs qu'on n'en distinguait pas les pupilles ne traduisaient bien sûr aucune espèce d'émotion, et on pouvait même observer les rides sur son front qui exprimaient son effrayante retenue. Son visage portait cependant le masque de la folie. A sa vue, l'esprit du jeune homme manifesta un tel besoin de destruction qu'il n'aurait pas été étonné que l'elfe soit cousin avec un détraqueur. Et ce ne fut pas mieux lorsqu'il s'adressa à la fillette :

« Cesse immédiatement de geindre petite garce ! Cela ne me dérangerait pas de te remettre aux cachots pour quelques jours, mais l'hiver est rude et je ne suis pas sûr que ta pauvre carcasse apprécie ! Mais si c'est ce que tu veux... »

Un sanglot s'échappa. L'elfe devint furieux.

« Gwen ! Ca suffit !! Ta mère ne reviendra pas, elle gît sous la terre ! Et cela par ta faute ! Tu l'as tué ! Tu es mauvaise ! Dangereuse ! Tu devrais mourir ! Vas-tu te taire ?! »

Voyant que la petite fille ne se calmait pas, l'elfe ténébreux quitta le seuil. Il agrippa l'enfant par le bras et la traîna en dehors de la « chambre ». A chaque tentative de la fillette d'échapper à la poigne brutale, il resserrait son emprise. Si bien qu'Harry, qui restait malgré lui un bête spectateur et suivait le déplacement des deux individus, apercevait les doigts secs de l'homme rentrer dans la peau de l'enfant maltraité. C'est alors qu'il réalisa ! C'est alors qu'Harry comprit qu'il n'était pas tombé dans ce rêve par hasard. La petite dont il vivait les tourments n'était autre que celle qui avait assisté aux souffrances, aux massacres qui ponctuaient sa vie. Ainsi donc, il n'était pas le seul à avoir eu une enfance gâchée, et même la sienne ne lui paraissait plus si horrible. Il comprit que la jeune fille qu'il avait vue la veille cachait elle aussi bien des blessures. Après avoir descendu maints escaliers, l'étrange cortège arriva devant une porte rouillée qui semblait néanmoins plus que solide. L'elfe jeta sans ménagement la belle enfant dans le cachot. La fillette rencontra brutalement le sol et ne bougea plus un moment. Puis, elle se remit à trembler.

Harry était encore sous le choc de la brutalité de l'action qu'il n'aperçut pas de suite le changement de temps, ainsi que de la croissance de Gwen. Elle semblait avoir dix ans désormais. Elle était de nouveau dans le sinistre cachot. Une larme avait roulé sur sa joue, laissant sur sa peau pâle une traînée rouge. Assise contre la paroi rêche du cachot, elle avait ramené ses jambes contre son corps et les serrés de ses bras. Elle fixait un point sur du mur en face d'elle, les yeux vides de toutes émotions. Son visage reflétait la maturité d'un adulte. Comme si elle connaissait toutes les horreurs de la vie, comme si elle les avait toutes vécues. Elle semblait ne plus rien attendre, elle était désabusée. La raison pour laquelle Harry pu distinguer si vite son état d'esprit, c'est qu'il avait exactement le même à son âge. Il ressentait ce sentiment de désespoir à chaque réveil dans son placard, où il réalisait de son esprit d'enfant que sa vie n'était pas un cauchemar et que tout était réel.

Un plateau composé d'un seul et unique verre sortit d'une trappe sous la porte. Le verre contenait une immonde substance verdâtre. La même voix que dans l'autre scène, mais cette fois là teintée de malveillante satisfaction, retentit dans la petite pièce :

« C'est la fin de ton traitement, Gwen ! Tu n'es pas contente ? Tu es maintenant inoffensive. Tes pouvoirs sont bridés. Tu ne pourras plus faire de mal à personne ! Ce n'était pas de tuer ta mère, Gwen ! Mais maintenant, c'est fini ! Il ne te reste plus qu'à prendre ta dernière potion et tous tes pouvoirs me reviendront ! Ne t'inquiète pas, je les utiliserais avec soin. Quant à toi, tu seras aussi puissante qu'une Cracmol ! Allez, bois ce verre gamine ! Finissons-en ! »

La jeune fille prit le gobelet en main. Elle attendit sagement que les pas de l'elfe s'arrêtent de résonner dans le couloir. Comme avec habitude, elle prit le verre entre ses deux mains et se concentra. Elle ferma les yeux et mit sa bouche au dessus du liquide. Mais, à la surprise du jeune homme, elle ne le but pas. Elle se contenta de souffler dessus. Apparemment, elle savait ce qu'elle faisait car le répugnant liquide se mit à bouillir. Trente seconde plus tard, il fut totalement sous forme de vapeur. Elle rouvrit les yeux et contempla le résultat de sa magie. Un faible sourire aux lèvres, elle reposa le gobelet près de la trappe et se rassit dans le coin du cachot. Elle était satisfaite d'elle-même d'avoir su résister à son tuteur. Mais ce qu'elle ignorait encore, c'était avait tout observé et qu'il s'apprêtait à tout faire pour posséder ses pouvoirs. Harry ressentit une douleur sourde liée à cette scène.

Le décor changea de nouveau. La pièce dans laquelle il se retrouva était plus imposante que les précédentes. Aussi grande et richement décorée que le hall de Poudlard, cette salle semblait justement posséder la même fonction. Harry était au centre d'un regroupement d'élèves. Devant lui reposait le corps de Gwen, inerte. La jeune fille devait maintenant avoir douze ou treize ans. Elle était allongée sur le sol, et un adolescent de quinze ans l'observait d'un air satisfait. Elle portait des marques de cou ; sa lèvre inférieure saignait, son œil commençait à gonfler, son bras avait une forme bizarre... elle était vraiment dans un sale état. Tous la regardaient, immobilisé par la peur et la surprise. Aucun d'eux ne se déplaça pour rejoindre Gwen. Seul l'adolescent semblait pouvoir l'approchait. Ce dernier prit la parole :

« Observez ! Observez ce qu'il se passe quand on me cherche ! Cette Tegaron a été trop loin, elle devait payer ! Gwen Tegaron devait souffrir ! Laissez la dans son état actuel ! Que personne ne lui parle sans mon autorisation ! Personne n'a le droit de toucher à mes affaires ! Que je ne reprenne plus personne dans Ma chambre ! Est-ce clair ? Quelqu'un a-t-il quelque chose à ajouter ? »

Devant le silence pesant, il s'estima satisfait et traversa la foule, où tout le monde s'était écarté par respect ou plutôt par crainte. Un groupe de garçons et des quelques filles le suivit. Le « prince » retourna dans ses quartiers. La foule se dispersa, respectant à la lettre les consignes : personne ne s'approcha de Gwen, ni de Harry d'ailleurs. Seul un groupe de sept personnes resta. Harry fut frappé de stupeur en reconnaissant Thalie. Elle regardait le corps inerte d'un air profondément désolé. Elle aussi semblait avoir douze ou treize ans. Ses amis avaient tous la même réaction.

« Il faut faire quelque chose ! On ne peut pas la laisser comme ça !

Oui, et après ce sera nous les cibles de Farel !

Mais enfin, elle est quand même dans notre classe depuis deux ans !

Et alors ? Chacun ses affaires !

Ce n'est pas beau ce que tu dis là, Gareth ! Elle n'a pas mérité cela ! Elle n'était pas coupable ! Si on la laisse inerte ici, que ferions-nous quand nous serions des Avatars et qu'il faudra risquer notre vie pour en sauver d'autre ?

Tu as raison Thalie ! Allons la porter à l'infirmerie ! »

Les autres acquiescèrent et soulevèrent le corps de la jeune fille. Harry observait la scène d'un air plus qu'attristé. La vie était donc véritablement injuste ? Il avait reconnu là les célèbres Avatars, et était étonné de leur relation avec Gwen. Il était persuadé qu'ils étaient devenus amis à la première rentrée et qu'ils ne s'étaient plus quittés depuis ! A ce qu'il avait entendu, Gwen n'avait encore aucuns liens avec eux en deuxième année. Ce qu'il venait d'apprendre sur Gwen restait pour l'instant très flou, mais il sentait que ses barrières commençaient lentement à céder.

« Harry ! Harry ! »

Hermione, ici ? Malgré lui, il ouvrit les yeux pour se retrouver face à sa meilleure amie.

« C'est pas trop tôt ! Ca fait une demi-heure que j'essaye de te réveiller ! Heureusement que tes affaires sont déjà prêtes ! Allez vite ! Va prendre ta douche et rejoins-nous pour le petit déj ! Damian va arriver et tu ne seras même pas encore habillé ! »

Elle le tira de son lit et le poussa dans la salle de bain. Elle sortit de la pièce, un grand sourire aux lèvres. Harry n'avait pas semblé apprécier la douche froide dès le matin ! Il mit rapidement fin à cette douche et s'habilla en quatrième vitesse. Ces pensées étaient tellement embrumées qu'il confondit le col de son tee-shirt avec une manche, son chapeau avec ses chaussettes,...On ne sait pas comment il réussit avoir une tenue convenable. Il prit son petit déjeuner seul. Ron finissait dans l'urgence ses bagages et Hermione l'aidait en lui criant des ordres. Si bien qu'Harry, au bout de dix minutes, gagna un mal de tête incroyable. Plus moyen d'avoir une pensée claire ! Il pu néanmoins finir sa nuit sur le canapé. Ce fut Damian qui vint les chercher. Il était accompagné des autres adolescents et Harry fit donc la connaissance des Avatars au grand complet. Il était prévu qu'ils utilisent un portoloin pour aller à la gare, mais ils devaient avant cela sortir des barrières anti-transplanage de Damian. Après vingt minutes de marche, ils sortirent enfin de la limite du manoir, et le vampire ne pu s'empêcher de lancer une remarque à Ron et Hermione :

« Ron, Hermione, ne craignez rien, la barrière de protection a été désactivé ! »

Apparemment, les deux adolescents ne prirent pas la remarque du bon sens, et leur ami ne pu leur soutirer aucunes explications. Selon le plan de Damian, le trio était le premier à partir pour la gare. Il avait séparé les futurs élèves en trois groupes, pour plus de sécurité. Il touchèrent la plume qui leur servait de portoloin et se retrouvèrent à King Cross sur le quai 9 3/4. Les élèves de la première à la septième année ne remarquèrent pas leur arrivée tant la foule était dense. Ils se frayèrent un chemin vers la célèbre locomotive rouge. En effet, le groupe leur avait demandé de leur garder des places. Ils trouvèrent rapidement un compartiment, chose habituellement difficile, vu qu'ils débarquaient toujours cinq minutes avant le départ du train. Ce jour-là, ils avaient une demi-heure d'avance. Ils installèrent leur affaires à la va-vite, et Hermione scella la porte pour qu'ils soient les seuls à pouvoir entrer ou sortir. Ils se posèrent quelques secondes, afin de récupérer un minimum de cette longue matinée. Ils n'étaient plus habitués au rythme des classes. Ensuite, le trio décida de rejoindre le quai pour de chercher leurs amis. Ils n'eurent aucun mal à les retrouver, les français étant les plus bruyants, et ; malgré leur grande maîtrise de l'anglais, ils possédaient un fort accent. Le groupe resta au départ en dehors du train, et ils eurent la visite de certains Gryffondor. Ils finirent par regagner leur compartiment au coup de sifflet. Les deux préfets partirent rejoindre leur poste, tandis qu'Harry faisait plus ample connaissance avec les Avatars. Ils ignoraient du mieux qu'il pouvait Gwen, mais ne pu s'empêcher de remarquer la tristesse et la fatigue que trahissaient ses yeux, alors que son visage était aussi impassible que Draco Malefoy. Il nota également qu'il n'était pas le seul à s'inquiéter pour la jeune fille. Thalie et un certain Andréas ne cessaient de lui jeter des coups d'œil inquiets.

« Gwen, tu as l'air crevée ! Tu as mal dormi cette nuit ? demanda calmement Thalie, coupant court à toutes les conversations.

Oui, mauvais rêve... »

Ils savaient tous ce que cela signifiait.

Harry déglutit. Toutes ses idées sur le fait que ce n'était qu'un rêve bizarre de sa part c'était envolées. Gwen avait elle aussi fait le même rêve et tous ces faits étaient véritables. De nouveau perdu dans ses pensées tumultueuses, il ne remarqua même pas que Gwen avait été entraînée dehors par sa cousine sous le prétexte d'aller « visiter le train ». Peu de temps après, Ron et Hermione revinrent de leur tour de garde et racontèrent à Harry les dernières nouvelles de Ginny et de son copain, Dean, de Neville, de Luna,... Petit à petit, les autres s'introduisirent dans la conversation qui se tourna, une fois de plus ou de trop, vers Poudlard. Harry était de bonne humeur et ne se souvenait déjà plus du malaise ressentit une heure avant. (n.a.d: il est maintenant à peu près midi et demi.)

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Les deux jeunes sortirent du compartiment, l'une d'elles particulièrement énervée contre sa cousine qui ne s'était pas dérangée pour la prendre à part malgré sa réticence. Elle n'avait pas envie de parler, juste de déprimer tranquillement et d'attendre que cela passe.mais apparemment, Iris ne le voyait pas de cet œil. Elle avait attrapé le bras de Gwen, et elle la regardait d'un air si inquiet que sa cousine en aurait ri si elle ne s'était pas sentit aussi mal.

Iris était blonde platine, possédait ses cheveux jusqu'à la taille, et ils étaient si fin qu'elle passait chaque jour un temps considérable à se les coiffer. Ses yeux étaient bleus, de la couleur d'un ciel ensoleillé. Mis quand le ciel s'assombrissait, mieux valait ne pas rester dans les parages ! Mais à cet instant, ils dégageaient une telle douceur que Gwen céda. Elle perdit son masque de tristesse et de froideur et elle dévoila son cœur.

« Alors Gwen, qu'est-ce qui c'est passé cette nuit qui t'anéantisse à ce point ??

-De vieux souvenirs que je croyais enfouis.

-Raconte moi, s'il te plait. Laisse moi t'aider !

-C'était comme un retour en arrière. Je revivais les pires moments de mon enfance.

-Continue...

-Ce n'est pas facile d'en parler ! Mais...si tu insistes...j'ai revécu le moment où j'ai commencé à vivre chez l'elfe, après la mort de ma mère. Ensuite, c'était à mes dix ans, quand il me faisait boire une potion pour réduire mes pouvoirs, ce n'était pas vraiment un mauvais moment, mais c'était pour me rappeler la suite. Et enfin, une des scènes où Farel s'en prenait à moi, quand j'étais à moitié inconsciente et que vous m'avez aidé.

-Je m'en souviens. Tu étais dans un état... Gwen, je suis désolée que tu aies dû revivre ces moments. Si tu souhaites en parler...

-Ca ira merci ! La seule chose qui me gène maintenant, c'est pourquoi j'ai revu tout ça ?

-Là dessus, je peux t'aider. Damian nous avait prévenu. Même si tu es celle qui va le plus en souffrir. En fait, notre esprit ressent l'approche de la Cérémonie, des pouvoirs et des connaissances qui vont être libérées. Il veut nous préparer, de la pire manière qu'il soit !

-En nous faisant souffrir ! Et bien c'est réussi.

-N'y pense plus ! Tu sais que la période où tu étais seule est terminée ! Tout ça, c'est fini !

-Je ne sais pas ce qui est le mieux.

-Gwen, ne dis pas ça !

-Parce que tu es contente que Voldemort soit revenu, toi ?? »

Elle s'était emportée. Elle avait involontairement laissé ses paroles dépassé sa pensée et elle le savait, cela avait blessé sa cousine.

« Je suis profondément désolée. Vraiment.

-Ce n'est rien. Je commence à être habituée maintenant !

-J'insiste. Et merci pour tout à l'heure. Je ne sais pas ce que cela aurait donné si j'étais restée.

-Andréas et Thalie se font beaucoup de soucis. Et Harry aussi.

-Harry m'ignore ! Tu as dû te tromper.

-Il t'ignore peut-être mais ce n'est pas pour autant que tu ne l'intéresses pas. Il doit avoir une raison pour agir ainsi. Mais si ce n'est pas la meilleure façon de régler des problèmes !

-Si tu veux ! Bon, on le visite ce train ?? »

A peine avaient-elles commencé à marcher qu'un jeune homme blond sortit d'un compartiment. Sa peau était pâle, ses cheveux blonds argentés. Son visage marqua un sourire et ses yeux s'emplirent de malice. Il se dirigea vers les jeunes filles d'un air noble et conquérant.

« Bonjour mesdemoiselles !

-Salut !

-Salut !

-Vous êtes nouvelles, non ? J'aurais déjà remarqué de belles filles telles que vous ! J'oubliais : je me nomme Draco Malefoy, je suis le préfet de Serpentard ! Décidemment, vous me faites manquer à tous mes devoirs !

-Enchantée, Gwen contenait mal son amusement, Gwen Tegaron !

-Iris Hop Croft. (Sa cousine quant à elle était plus réservée, méfiante)

-Nous sommes bien nouvelles. Nous sommes originaires de Beauxbatons.

-Beauxbatons !! On dit beaucoup de bien de cette école ! Et vous rentrez en ?

-Sixième année. Et toi, tu es...

-Sixième année aussi. J'espère bien que l'on partagera des cours ! Ce serait dommage de rater le bonheur d'avoir votre compagnie !

-C'est trop d'honneur Draco ! Si je ne connaissais pas le type de garçons que tu sembles être, j'aurais parié que tu nous dragues !

-Apparemment Gwen, vous êtes trop rusées pour que je vous fasse mon petit numéro ! De quelle maison venez-vous?? De la sage Boisjoli ou l'enflammée Coeurdelion ?

-La chaude et agitée Cœurdelion ! Et du côté vert !

-Ahh ! Ca devient intéressant ! De futures serpentardes !

-Il semblerait bien ! Dis donc, tu as l'air un minimum instruit ! (Gwen, qui était la seule à parler depuis le début de la discussion, prenait ses aises)

-Tu me flattes là Gwen ! Mais j'ai une excuse : c'est que j'ai failli être de votre promotion ! Mais Poudlard se révéla plus au goût de mon père. En tout cas, je serais ravi de vous accueillir dans la grande maison de Serpentard !

-Il y a plutôt intérêt ! Bon, désolé d'interrompre notre conversation, mais Iris et moi avions prévu de visiter le train !

-Permettez moi de vous accompagner ?? En tant que préfet, je dois faire un tour de surveillance et je connais bien la plupart des élèves. Je pourrais vous présenter à ceux qui vous méritent !

-Euh... C'est-à-dire ?? (Iris prit enfin part à la conversation)

-Les sangs purs !

-Il y a certains points où nous ne sommes pas d'accord, Draco !

-Je pense comme Iris, mais à chacun son mode de pensée. J'accepte avec plaisir ta proposition ! Iris ?

-De même ! »

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Harry était de nouveau dans ses pensées. Hermione et Ron discutaient avec Thalie, Andréas, Tim et Gareth, tandis que Lysipée était dans les bras d'Eric. Harry venait d'être mi à la confidence. Les deux Avatars étaient ensemble depuis plus d'un an et ils ne semblaient pas prêts de se quitter ! C'était Eric qui avait déclaré sa flamme à la jeune fille pendant le bal de fin d'année. Ils ne se quittaient plus depuis ! Lysipée était une petite brune pleine de vie qui avait apparemment un cœur d'or. Douce, affectueuse, franche, c'était la pacifiste du groupe, celle qui réglait tous les conflits. D'après ses mais, elle était loyale et plus que tout digne de confiance. C'est donc avec ravissement qu'Harry, Hermione et Ron apprirent qu'elle était destinée à Gryffondor. Par contre, Eric, lui, rejoindrait le soir la maison des Serpentards.

Aussi étonnant que cela puisse paraître au début tous les Avatars connaissaient d'avance leur maison à Poudlard. En effet, à Beauxbatons, le mode de répartition des élèves n'était guère très différent de Poudlard. Deux grandes maison, Boisjoli et Coeurdelion, divisées elle-même en deux quartiers : or et argent chez Boisjoli, rouge et vert chez Coeurdelion. Ainsi, le côté or de Boisjoli correspondait à Poufsouffle, l'argent pour Serdaigle, le rouge de Coeurdelion pour Gryffondor, et enfin, le vert pour Serpentard. Tous les Avatars étaient à Coeurdelion ; quatre du côté rouge, quatre autres du côté vert.

Eric, donc, était du côté vert. Cela semblait d'ailleurs très bien lui convenir. Bien que plutôt bavard, il affichait en effet constamment un air mystérieux et qui cachait n'importe laquelle de ses pensées. Seule Lysipée semblait lire en lui comme dans un livre ouvert. Il n'en était pas moins sympathique, mais pour Harry qui ne le connaissait que depuis quelques heures, ce garçon était très déroutant. Il suffisait de croiser son regard pour être mal à l'aise. Le jeune homme était brun, les cheveux coiffés en pique, et ses yeux bleus étaient d'une couleur étonnamment pâle. Lysipée et Eric semblaient véritablement amoureux. En les regardant, Harry pensait inévitablement à ses deux meilleurs amis, sauf que Ron et Hermione n'avaient pas encore eu la présence la présence d'esprit de se déclarer leur flamme. Même si, depuis cet été, ils semblaient beaucoup plus proches.

Vers une heure de l'après-midi, le chariot à friandise s'arrêta devant le compartiment. Affamés, les adolescents achetèrent une multitude de Fondants au chocolat, de Chocogrenouilles, des Dragées Surprises de Bertie Crochue, des Fizwibiz... Damian leur avait confié une somme d'argent tout à fait respectable afin qu'ils ne meurent pas de faim. Commençant à s'inquiéter, Thalie fit remarquer aux autres qu'Iris et Gwen n'étaient toujours pas revenues. Cela faisait une heure et demi qu'elles étaient absentes. Le trio eut peur qu'elles soient tombées sur de mauvaises personnes, comme par exemple Draco Malefoy.

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« Voici Kraven Knightley, le leader des septièmes années. Scott Thomas, le meilleur des poursuiveurs. Justin Cox, très bon en maléfice, au service des tous les coups tordus de notre maison. Jennifer Truman, dit Jenny l'Empoisonneuse. Voilà les têtes des Serpentards ! Les gars, je vous présente Iris Hop Croft et Gwen Tegaron, deux anciennes de Beauxbatons qui rejoindront nos quartiers vert et argents dans quelques heures !

-Enchanté mesdemoiselles. Gwen, Iris, nous feriez-vous le plaisir de tuez le temps en notre compagnie cette après-midi ??

-Avec plaisir, ... Kraven, c'est ça ?

-Ravi de voir que mon nom n'est plus pour toi une énigme, Gwen ! »

La jeune fille s'assit à l'une des deux dernières places de libres, c'est-à-dire à côté de Kraven. Elle avait de suite accepté la proposition du serpentard, dans l'espoir de se changer les idées. Iris, quant à elle, prit place à côté de Draco. Les septièmes années reprirent leur conversation sur leur vacance en incluant Iris et Gwen. La blonde se sentait plutôt mal à l'aise, sentant que ses compagnons étaient tous lier avec celui qu'elle détestait le plus au monde, Lord Voldemort, son père. Son amie, elle, ne pensait plus à rien, se laissant transporter par leurs récits fantastiques, exagérés mais jamais remis en cause. Gwen sentit qu'elle serait à sa place dans cette maison où régnait le mystère. Elle commençait à aimer Poudlard avant même d'y avoir posé le pied, à apprécier ce lieu où elle pourrait se forger une nouvelle identité, où elle ne serait pas suivie par les actes horribles qu'elle a subi. (n.d.a : Farel, son rêve) La France était loin, et ses malheurs aussi.

Les deux jeunes filles ne remarquèrent pas que l'après-midi fût bien avancée, et ce fut Draco qui leur rappela, un quart d'heure avant leur arrivée à Pré-au-Lard, que leurs affaires étaient à l'autre bout du train. Affolées, elles s'excusèrent auprès des Serpentards et prirent la direction de leur compartiment. Kraven et Draco insistèrent pour les raccompagner et ce fut avec joie qu'elles acceptèrent.

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Encore un quart d'heure ! Quinze minutes exactement avant de retrouver sa maison, son chez-lui ! Encore un quart d'heure avant d'atteindre Pré-au-Lard ! Harry était prés à commencer une nouvelle année, à oublier toutes les horreurs de l'été et recommencer à vivre le plus normalement possible. Fini le souvenir obsédant de Sirius, les cauchemars de Voldemort et les coups des Dursley ; place à la sécurité, au réconfort et au bonheur. Toutes ses bonnes résolutions pour une année qui débutait déjà bien. L'après-midi avait véritablement filé. Cela faisait du bien de voir de nouvelles têtes, d'apprendre à connaître de nouveaux amis. Tout allait parfaitement bien : il ne sentait plus les douleurs de ses blessures, c'était l'harmonie parfaite entre Hermione, Ron et lui, son pire ennemi était loin, Draco Malefoy n'était pas apparu le temps du voyage, et ...Gwen n'était pas là. Il voulait l'éviter à tout prix, mais il ne savait pas si ses sentiments naissants lui permettraient.

La porte du compartiment s'ouvrit. Tous les regards se portèrent sur Gwen, Iris et leurs deux compagnons. Un rictus de haine se forma sur le visage d'Harry et de Ron, tandis qu'Hermione durcissait son regard. Les Avatars exprimèrent eux le soulagement de les revoir, même s'ils avaient fini comprendre qu'elles ne passeraient pas l'après-midi avec eux. Elles avaient leur liberté ! Ce qui devait arriver arriva, la confrontation entre le gryffondor et le serpentard :

« Malefoy !

-Potter !

-Que nous vaut la visite de ton être si détesté ?

-Tu aurais tord de croire que je veux voir un stupide gryffondor à l'ego démesuré ! Je raccompagnais juste ces charmantes demoiselles. Je comprends mieux maintenant pourquoi elles ont fui leur compartiment et passé l'après-midi en notre compagnie, rien qu'à voir la racaille qui traîne ici...

-Draco, tais-toi ! »

Tous les regards se portèrent sur Kraven Knightley qui commençait à devenir menaçant de fureur.

« Je refuse de passer une seconde de plus à jouer les gamins avec des gryffondors ! On y va maintenant ! Mesdemoiselles, à plus tard ! »

Le septième année sortit, suivi par Draco. Il n'était pas assez fou pour encore contrarier son aîné.

Ceux qui restaient dans le compartiment étaient stupéfaits ; Harry, Ron et Hermione car c'était la première qu'il voyait le petit prince des Serpentards se taire devant quelqu'un, et les Avatars pour qui tout c'était passé trop vite.

« Apparemment vous vous connaissez !

-Tu es très perspicace, Gwen ! Dommage que tu ne sois pas assez intelligente pour ne pas traîner avec cette pourriture de Malefoy ! »

Tous les Avatars lancèrent un regard de reproche à Harry. Il n'avait de véritable raison de s'acharner ainsi sur Gwen.

« Je préfère me faire mon par moi-même merci ! Et cette pourriture de Malefoy, comme tu le dis si bien, n'est pas plus pourri que toi ! Sauf que lui au moins a appris les règles de politesse !

-C'est un serpentard ! A la moindre occasion il en profitera pour te faire un mauvais coup !

-Je te ferais remarquer que la moitié d'entre nous rejoindront ce soir Serpentard ! Alors montre toi un peu plus mature et oublie les apparences !

-Oh ! Calmez-vous vous deux ! Si vous avez des problèmes, réglez les entre vous, ça ne nous concerne pas ! Gwen, on s'est fait du soucis pour toi : tu tires une tête d'enterrement toute la matinée et quand on te revoit tu gueules encore !

-Andréas...Ne parle pas de ce que tu ne connais pas ! On voit bien que tes fantômes ne te poursuivent pas toi !

-On est arrivé ! »

Thalie coupa court à toutes les conversations. L'entrée en gare de Pré-au-Lard empêcha juste la dispute de se propager. Mais Gwen et Harry fulminait toujours l'un contre l'autre. La rentrée ne se passait pas si bien que cela finalement.

fin du chapitre 5

Voilà !!! J'ai rien d'important à dire alors je vais faire bref : j'espère que vous avez aimé ce chapitre et le prochain s'intitulera « Premier cours, premiers regards »

Ornaluca : encore un long chapitre pour toi !! Et aussi la punition des Dursley, qu es ce que tu en penses ? Merci bcp de tinteressser à ma fic ça fait plaisir !

Cynore : voilà un autre long chapitre ! J'espère que tu l'as aimé autant, même plus que le précédent ! Moi je les préfère, on commence à connaître les persos et tout...

Diony : Merci pour ton commentaire ça fé toujours plaisir, j'espère que tu continueras à lire ma fic. Merci merci merci !

Cheyna : merci pour l'information ! je t'ai déjà informé de mon problème d'adresse email sur ton skyblog mais en tout cas, je vais essayer de régler le pb le plus vite possible ! saurais tu comment supprimer une adresse ? (disons que je ne suis pas une experte en anglais !) et merci pour tes compliments !

Concombre : voila la review qui ma fait sauter de joie ! des nouvelles de la jupette verte que je n'avais pas vu de puis un mois, ques ce qui pour me faire le plus plaisir ?? en tout cas merci bcp ma concombre toi qui est si importante dans ma vie !

Remerciement à Marion qui s'est dévouée pour me corriger mes fautes d'orthographe et de syntaxe, Juliette (jupette rose) qui m'aide moralement et me donne de l'inspiration pour mes personnages, Constance (jupette verte ou concombre !) qui partage sa joie de vivre et me montre comment mettre de l'humour dans tt, Typh (ma sœur) qui a enfin compris que j'avais vraiment besoin de l'ordi, et mes parents qui ont enfin accepté d'acheter un nouvel ordi !!!

Sur ce, à la prochaine !!!