Poupée de sang

Par Tsubaki Hime

Voici donc le deuxième chapitre, ça fait pas beaucoup, je le reconnais. Mais j'attends vos rewiews avec impatience. .

Chapitre II

Celui qui ne parle à personne…

- Salaud! Rends-moi mon livre!

- Tu peux toujours rêver, petit con!

- J'vais te faire la peau, enfoiré!

Une main forte se pressa autour du poignet de l'élève perturbateur qui s'arrêta net devant l'homme.

- Il y a un problème entre vous deux? Demanda-t-il d'une voix de velours.

Les deux élèves blêmirent.

- Tiens ton livre, murmura l'un, plus blanc que sa chemise.

- Merci…

Ils déguerpirent sur ces mots, préférant éviter le surveillant qui les toisait gentiment mais fermement.

Le surveillant était très grand, plus d'un mètre quatre-vingt. Il était large d'épaules ce qui lui donnait dans son habit noir un aspect un peu menaçant. Ses yeux améthystes brillaient d'un éclat très doux et ses cheveux bruns étaient en bataille, contrairement à la plupart des surveillants du centre.

- C'est qui? chuchota un élève à son ami. Je l'ai jamais vu…

- C'est un nouveau qu'on a recommandé à la direction. Asato Tsuzuki qu'il s'appelle. Il a l'air sympa…

Tsuzuki se posa sous le préau de la cour, regardant tous les élèves lui faisant face. Les cours étaient terminés et maintenant tous les pensionnaires devaient regagner leurs chambres.

Le regard mauve de Tsuzuki s'assombrit. Deux mois avaient passé depuis l'histoire sur le paquebot Queen Camellia où il avait retrouvé Muraki. Ce regard de braise glacée semblait encore le parcourir. Il frissonna. A ce petit frisson s'ajouta une pensée pour Hisoka. Il avait l'air fatigué depuis ce matin, voire un peu malade.

« J'espère que tu vas bien, petit… »

La porte de la chambre s'ouvrit alors qu'Hisoka mettait ses chemises dans son placard. La chambre était assez grande, avec un espace respecté pour chaque locataire. Il y avait une salle de bains avec deux lavabos et d'une douche, deux placards en bois et deux bureaux pour leur permettre de travailler. Leur fenêtre donnait sur la cour, comme toutes les autres chambres. Les murs étaient peints en jaune pâle, donnant une couleur assez accueillante.

Hisoka, surpris, referma son placard et vit son co-locataire. Il resta une seconde décontenancé.

C'était un jeune garçon, ayant peut-être quatorze ou quinze ans. La cravate de son uniforme était desserrée, lui donnant un air négligé. Ses cheveux étaient brun foncé et un peu en bataille, tombant en mèches éparses devant ses yeux d'un étrange et mystique noir aux éclats bleu-gris. Son visage était pâle, sculpté dans la finesse, un visage innocent et taciturne qui le faisait plus jeune.

Pendant quelques instants, Hisoka crut retrouver Tsuzuki avec quelques années de moins. La ressemblante était frappante.

- Salut, fit le garçon d'une voix désinvolte.

Il passa devant Hisoka et posa son sac sur son bureau. On aurait dit qu'il ne souciait absolument pas le moindre de son co-locataire. Hisoka serra les lèvres.

« C'est étrange, je… je ne ressens pas ses sentiments… »

C'était vrai. Pour l'une des rares fois de sa vie, il avait l'impression qu'un mur le bloquait des sentiments de ce garçon. Une barrière imprenable, inviolable. Hisoka en était à la fois soulagé et surpris.

Le garçon enleva sa cravate et sa veste, mettant un blouson en jean à la place.

- Eh…, dit-il après quelques instants.

- Quoi?

- Ferme pas la fenêtre ce soir, je rentrerai un peu tard…

- Hein?

Sur ces mots, le garçon sortit de la chambre.

« Quel garçon bizarre… »

C'était un garçon étrange, qui semblait ne pas se soucier du monde autour de lui, comme s'il vivait dans la marge de l'existence.

Hisoka plissa ses yeux verts.

« Tsuzuki… »

Le réfectoire était bondé, un brouhaha incessant régnait parmi les élèves. Les couverts crissaient et les dents mastiquaient avant de faire jaillir des paroles amusantes, blessantes ou autre encore.

- Ramen au poulet ou beignets au poulpe?

- Euh… ramen au poulet…

Hisoka contempla, incrédule, l'espèce de liquide jaunâtre qu'on lui versa dans son bol où émergeaient comme des serpents morts des vermicelles. Il était à peu près sûr que la viande à l'intérieur n'était pas du poulet mais essaya en même temps de ne pas savoir l'origine.

« Beurk! Comment j'ai pu en arriver là? »

Du coin de l'œil, il aperçut le nouveau surveillant qui dépassait d'une bonne tête tous les autres, buvant son quatrième bol de ramen au poulet.

« Il changera jamais celui-là… », pensa Hisoka, médusé.

Il vit une place non loin de la table des professeurs et des surveillants. Il s'assit, considérant avec dégoût son repas.

- Eh toi, t'es le nouveau non?

Il sursauta et vit un garçon aux cheveux noirs, un piercing à l'oreille, le toiser en compagnie de ses amis

- Ouais, je viens d'arriver.

Tous les sentiments dans la salle s'agglutinaient les uns des autres, soulevant le cœur du Shinigami. Il n'allait pas tarder à remonter dans sa chambre.

- Moi, je m'appelle Kentarô Shinayama, fit le garçon aux cheveux noirs. Et toi?

Il avait un ton railleur, une méprise continuelle. Rien qu'à l'entendre, Hisoka sut qu'il était sûrement une forte tête, embêtant les plus jeunes.

- Hisoka Kurosaki.

- Eh, il paraît que tu as emménagé dans la chambre de Tatsuhiko, ajouta un autre garçon, ravi de voir un nouveau.

- Qui? Demanda Hisoka.

- Quoi, t'es pas au courant? Lança Shinayama d'une voix traînante. Le type qui partage ta chambre s'appelle Kagura Tatsuhiko, c'est « le bizarre ».

Il se pencha vers Hisoka, enchanté de lui fournir des informations alléchantes sur le pensionnaire.

- Il est arrivé ici il y a deux ans. Personne à part les profs sait pourquoi il a atterri là, d'ailleurs. Il parle à personne, c'est un vrai mur! Il marche toujours tête baissée. On dirait qu'il vit ailleurs. Mais le plus incroyable…

La voix de Shinayama se transforma dans un murmure.

- C'est qu'il a tué quelqu'un!

Hisoka se figea. Malgré lui, de la colère enfla dans sa poitrine.

- T'as des preuves de ce que tu avances? Siffla-t-il entre ses dents, hargneux.

Shinayama fut un instant décontenancé.

- Écoute, il y a sept mois à peu près, un mec aurait cherché Kagura. Il le tannait même, lui mettait du sucre dans sa bouffe, déchirait ses livres de cours, inscrivait des mots sur lui dans les toilettes. Des semaines que ça durait. Et puis un jour, le mec - je crois qu'il s'appelait Amano, je sais plus trop - aurait balancé devant toute la classe que Kagura avait tué ses propres parents. C'était peut-être du vent mais après, il y a eu un silence pesant. Puis Kagura n'a pas fait un geste, n'a pas dit un mot mais ses yeux ont fixé Amano pendant plusieurs secondes et alors, à cet instant précis, Amano s'est effondré sur le sol. On l'a emmené à l'hôpital mais c'était devenu un vrai légume. Il était dans le coma, pouvait plus réfléchir, juste son corps était en vie. Alors on l'a débranché.

Les autres garçons eurent comme un murmure, bien qu'ils eurent entendu cette histoire une bonne centaine de fois. Hisoka ne fut pas incroyablement horrifié. Ses yeux attendaient la suite.

- Personne a pu prouver que c'était lui alors il est resté. La police a décrété qu'Amano avait usé d'un peu trop de drogues avant ce fameux jour. Mais tous les potes de la classe ont été formels: c'est après que Kagura l'ait regardé dans les yeux qu'Amano est tombé raide.

Shinayama roula des yeux, comme s'il voulait imiter un débile mental.

- A ta place, je resterais pas à côté de lui. C'est un malade ce type, tu devrais faire gaffe…

Hisoka se leva. Les sentiments de cruauté de Shinayama, la peur et le mépris des autres formaient comme une boule au fond de la gorge du Shinigami. Il avait comme une envie de vomir.

- Je vais essayer de suivre tes conseils, dit-il comme un au revoir.

- Tu manges pas? Fit Shinayama.

- Non, ton histoire m'a coupé l'appétit.

Il croisa le regard de Tsuzuki qui était en train de discuter avec un professeur.

« Rendez-vous ce soir dans le réfectoire… Il n'y aura personne… »

La voix grave de Tsuzuki résonna dans sa tête.

« Ok, j'y serai… »

- Vous avez un sacré appétit, Mr Tsuzuki.

Tsuzuki se figea, s'apprêtant à avaler la délicieuse part de tarte à la myrtille en guise de dessert. Ses yeux rencontrèrent ceux d'un homme d'âge mûr assis en face de lui, mangeant tout comme lui une part de tarte. Il devait avoir trente-cinq ans, pas plus. Ses cheveux étaient d'un brun doré et des yeux sages et bienveillants de la couleur de l'argile pétillaient derrière des lunettes à monture rectangulaire. Il portait un costume gris propre et bien tenu.

Tsuzuki avala sa bouchée.

- Ah oui, je le sais, je suis un peu gourmand.

L'homme eut un rire.

- Vous vous faites remarquer dès vos premières heures dans le centre, vous êtes un original.

Il tendit une main au-dessus de la table.

- Je sais qu'il est impoli de se présenter vers la fin du repas mais je tiens à garder mes bonnes manières: je me nomme Hokuto Kawashi, professeur de japonais et sous-directeur du centre.

- Eh bien, vous savez mon nom mais je me présente: Asato Tsuzuki. Mais, ce n'est pas difficile d'être sous-directeur et professeur en même temps?

Kawashi eut un bref geste de la tête.

- Oh, non pas tant que ça. Vous savez, il y a de très nombreux professeurs et lorsque je ne peux pas faire cours, un autre me remplace. Mais je crois que je vais devoir arrêter d'enseigner.

Tsuzuki fit de grands yeux, étonné.

- Et pourquoi cela?

- Depuis la mort de Mr Migamôto - paix à son âme -, il y a beaucoup de travail à faire et en tant que sous-directeur, il va falloir que je prenne sa place.

- Ah je vois…

Il considéra d'un œil gourmand le reste de la part de tarte à la myrtille qui trônait dans l'assiette de Kawashi. Ce dernier le remarqua et eut un sourire en tendant la main.

- Tenez, je vous la donne, je n'ai plus très faim.

- Merci! C'est très gentil de votre part! déclara Tsuzuki, un grand sourire aux lèvres.

Kawashi rit de nouveau.

- Vous ressemblez de manière frappante à Kagura, c'est incroyable.

Tsuzuki s'arracha à la contemplation de sa tarte à la myrtille.

- Kagura? Répéta-t-il.

- Oui, Kagura Tatsuhiko. C'est un pensionnaire de ce centre. C'est un élève que j'ai dans ma classe mais qui malheureusement n'a pas un très bon niveau en expression écrite, je lui donne quelques cours particuliers.

Il soupira.

- Un étrange garçon, pour tout vous avouer. Il est très solitaire, refuse de se mélanger aux autres. Cela est vraiment dommage car s'il était un peu plus extraverti, il serait aimé de tous.

- J'ai l'impression de reconnaître quelqu'un, murmura Tsuzuki, ne pouvant s'empêcher de penser à Hisoka.

Comme si ses pensées s'exauçaient, il vit Hisoka sortir de table, le visage maussade. Tsuzuki se mit en contact spirituel.

« Rendez-vous ce soir dans le réfectoire… »

« Ok, j'y serai… »

- Mr Tsuzuki, vous allez bien?

Le Shinigami eut un bref sursaut avant de sourire nerveusement.

- Hahaha, ce… ce n'est rien!

Kawashi sourit.

- Bon, je suis rassuré. Si vous le permettez, je vais prendre congé…

Il se leva et échangea une poignée de main chaleureuse avec Tsuzuki.

- Je rentre chez moi, je n'habite pas au centre, déclara le professeur. A demain, Mr Tsuzuki.

- C'est cela, à demain.

Alors Kawashi s'en allait, Tsuzuki sentit une étrange odeur émaner de sa main.

« De l'eau de Cologne… »

Il n'y pensa plus, sentant avec délice la pâte feuilletée et la myrtille fondre dans sa bouche.

« Ouah! Le bonheur suprême! »

- Alors, des indices?

- Bof…, répondit mollement le Shinigami aux yeux d'améthystes.

Hisoka le foudroya du regard.

- Je t'avais dit de ne pas manger autant de tarte! Lança-t-il, exaspéré. Et surtout ce genre. Je me demande ce qu'ils mettent dedans.

- Hisoka, je t'en prie, arrête de me gronder, j'ai l'estomac en compote, gémit Tsuzuki. Argh, plus jamais, jamais je ne mangerai de tarte à la myrtille!

- Bon, vous avez fini? fit le petit bibliothécaire, voletant à travers les tables du réfectoire vide. Vous avez des indices, oui ou non?

- Pas des masses, avoua Hisoka, le visage dans la paume de sa main, regardant les faibles lumières permettant de dissiper les ténèbres de la salle. Gushoshin, tu pourrais faire quelques recherches sur un certain Kagura Tatsuhiko?

- Ok, je le ferai, accepta l'oiseau en inscrivant quelque chose sur son bloc-notes. Je ferai les recherches sur l'ordinateur que j'ai amené.

- Au fait, tu as trouvé du nouveau sur le centre en lui-même? Demanda Tsuzuki, buvant un médicament contre les maux d'estomac.

Gushoshin acquiesça de la tête.

- Hum, hum, j'ai découvert sur le compte en banque de Migamôto des virements allant jusqu'à 1.500.000 yens de personnes inconnues.

Tsuzuki retint un sifflement.

- 1.500.000 yens? Répéta-t-il, abasourdi.

- Des dons pour le centre je suppose, ajouta Gushoshin. Mais ce genre de somme n'est pas rare, je compte au moins dix ou douze autres virements de ce genre depuis l'ouverture du centre.

- Ouais, quelque chose cloche sur ce Migamôto, renchérit Hisoka, songeur.

Il regarda l'horloge et sursauta.

- Mince! 23h18! Il est tard, je vais me faire pincer si on me trouve dehors à une heure pareille!

- Je vais te raccompagner, en tant que surveillant…, commença Tsuzuki.

- Dis donc, tu trouves pas ça un peu bizarre qu'un surveillant comme « toi » ramène un élève à onze heures passées à sa chambre?

- Je retire ce que je viens de dire…'

- C'est pas grave, je rentrerai tout seul. Salut!

- Bye! Clama Gushoshin, le bec claquetant de bonne humeur. Et Tsuzuki, où je vais dormir? Dans votre lit?

Tsuzuki sursauta.

- Attends, ne me dis pas que tu vas squatter ma chambre!

- Je ne le dis pas…

« Konoé, tu vas me le payer! », songea furieusement le pauvre Shinigami.

« Kagura Tatsuhiko a tué quelqu'un! »

Les paroles de Shinayama revinrent en mémoire, comme si elle ne voulaient pas disparaître.

« Foutaises… »

Hisoka jeta sa chemise sur son lit et enleva son pantalon, bien décidé à prendre une douche avant d'aller se coucher.

L'eau coula en pluie tiède sur lui, dégoulina sur ses épaules et son dos, mouillant peu à peu ses cheveux châtain clair.

« Pantin… Souffres-tu? »

- Argh!

Hisoka se figea, les membres tremblants. Ce sentiment de brûlure qui le parcourait était si intense, une émotion chargée de ténèbres.

« Tu croyais t'être débarrassé de moi, que tu es optimiste… »

« Pas toi, tout mais pas toi… »

Oh non… Ces marques… Elle réapparaissaient, comme gravées dans de l'acier. Les malédictions, comme la rouille, ne s'effaçaient pas. Elles étaient toutes puissantes.

L'eau de la douche ne faisait que renforcer la douleur mais Hisoka la fit plus froide, presque glacée. Il tomba à genoux dans la douche, serrant ses mains marquées de signes contre son torse tout aussi couvert. Haletant, la vue brouillée par l'eau ou les larmes, il ne savait pas trop, il tentait de faire disparaître cette figure qui le tourmentait.

« Va t'en! Sors de ma tête! »

Il avait de plus en plus froid. Claquant des dents, il sortit de la douche et s'emmitoufla dans une serviette de bain, se frictionna la peau avec énergie.

CLAC!

Il y eut un bruit brusque dans la chambre. Surpris, Hisoka sortit de la salle de bains et aperçut son co-locataire enjamber la balustrade et retomber agilement à l'intérieur. Il regarda une seconde Hisoka drapé dans sa serviette.

- Merci d'avoir laissé la fenêtre ouverte, déclara le garçon, impassible.

Il tira les rideaux puis alluma la lumière près de son lit avant de se déshabiller tranquillement.

- Au fait, tu t'appelles comment? Demanda-t-il après un temps de pause.

Hisoka faillit se jeter sur lui et le frapper de toutes ses forces.

« C'est maintenant que tu le demandes? »

- Hisoka Kurosaki et toi?

- Shinayama ne t'a pas parlé de moi? Tu sais, je suis « le bizarre », « l'étrange » Kagura Tatsuhiko.

Il y avait comme de l'amertume, de l'ironie dans sa voix. Hisoka, sans trop savoir pourquoi, se sentit coupable.

- Ah, pardon…

- C'est pas grave, j'ai l'habitude, le rassura Kagura avec une ombre de sourire sur les lèvres.

Il toisa Hisoka.

- Tu devrais peut-être t'habiller, tu vas attraper froid.

En effet, le Shinigami avait oublié qu'il ne portait rien sur lui que la serviette. Malgré lui, ses joues s'empourprèrent. Sans rien dire de plus, il s'enferma dans la salle de bain, enfilant une autre chemise et un pantalon souple.

- T'es arrivé aujourd'hui? Demanda la voix de Kagura derrière la porte.

- Hum, hum…

La porte de la salle de bains s'ouvrit de nouveau.

Kagura avait eu le temps de se mettre en pyjama et lisait tranquillement un livre. Ses habits trônaient sur le sol, en désordre.

- Kagura…

- Quoi?

Les yeux noirs aux éclats bleu-gris apparurent derrière la couverture du roman. Ces yeux… avaient la même forme, la même étincelle que ceux de Tsuzuki. Ce visage, cette façon de bouger était son propre être. En le regardant, Hisoka fut étrangement troublé.

- Tu me montreras le centre demain? Je crois que je vais m'y perdre.

Le visage de Kagura fut parcouru d'un frémissement. On aurait presque dit qu'il souriait, embarrassé. Mais sa voix certifia le contraire.

- Ouais, si tu veux…

Ce furent les seules paroles qu'il articula cette nuit-là. Tout en éteignant sa lumière et se retournant dans son lit, Hisoka eut comme un soupir. Quelque chose avait changé en lui, une chose qu'il n'arrivait pas à expliquer. Il regarda une seconde la paume de sa main avant de fermer les yeux, bercé par le sommeil.

« Pourquoi… est-ce que je veux le protéger à tout prix? »

A suivre…