Poupée de sang

Par Tsubaki Hime

Un gros merci, un très, voire immense merci aux rewieweuses ( s'écrit comme ça ce mot ?)A ce stade de l'histoire, il me reste encore à écrire deux ou trois chapitres plus l'épilogue. Mais d'abord, remercions tout le petit monde :

Kima Muraki : Mici beaucoup. Mais tu avais peut-être raison, Shinayama, les membres arrachés… Mais tout cela fait partie de l'intrigue que je dois mener jusqu'au bout. La preuve : vous savez qui c'est le bourreau !

Mimi yuy : Un grand merci ! Tu as pris le temps de m'envoyer une rewiew à chaque chapitre de lu. Contente de savoir que ça te plaît. C'est parti pour la suite.

On va enfin savoir comment Migamôto a pu se procurer de l'argent…

Ce chapitre est plus court que les autres, je vous préviens. Pour le découpage des chap., cela était absolument nécessaire. Désolée.

Chapitre VI

Images dévoilées

- Quelle histoire… Mon Dieu, quand cela cessera-t-il enfin?

Kawashi avait été appelé de toute urgence au centre. L'homme aux yeux d'habitude si clairs et bienveillants tremblait de tous ses membres et ses mains, toutes aussi blanches que son visage, n'arrivaient pratiquement pas à saisir le verre que Tsuzuki lui tendait, alors qu'Hisoka, resté près de la bibliothèque, avait contacté à l'aide du portable de la surveillante les autorités.

Le sous-directeur n'en revenait pas. De l'horreur infinie se lisait dans son regard vague.

- Déjà Eiji, puis Mayumi et enfin Mr Migamôto…. La situation était déjà très pénible, surtout pour les jeunes du centre qui sont déboussolés mais alors là… C'est allé trop loin. Le meurtrier n'a pas hésité à tuer un mineur! Tout le centre est sans-dessus dessous dorénavant!

Kawashi se mordit la lèvre.

- Si seulement je n'avais pas été occupé à ce moment, se maudit-il, jamais ce « bourreau » n'aurait tué ce jeune pensionnaire.

Tsuzuki lui posa une main réconfortante sur son épaule.

- Ce n'est pas de votre faute. Je sais pertinemment que la mort de vos collègues et de ce jeune qui s'avérait être un de vos élèves vous marque beaucoup mais il faut faire face car maintenant, tout l'avenir du centre pèse sur vous.

Kawashi essaya de sourire mais n'y parvint point. Cette expression si triste ne pouvait que le faire ressembler à un certain secrétaire de l'Enma-Cho.

- C'est si dur…, souffla-t-il du bout des lèvres. Dire que dès demain, les autorités vont accourir et déstabiliser les mineurs du centre… Il faut impérativement retrouver le meurtrier sinon, je ne donne pas cher de la vie des pensionnaires.

Tsuzuki le considéra gravement. Une boule se forma au fond de sa gorge. Kawashi était un homme bien, cela se voyait, se sentait. Mais pourtant… Ce qu'il avait vu sur le portable de Gushoshin ne pouvait que lui rappeler à quel point Migamôto avait été un homme abject. Alors qu'il allait chercher un autre verre d'eau, il se demanda clairement s'il n'était pas préférable de dire tout ce qu'il savait à Kawashi ou…

Une idée germa dans son esprit. C'était vraiment risqué mais…

« Le tout pour le tout… »

- Mr Kawashi?

L'homme se retourna, le fixant de son air si triste.

- Oui?

- Écoutez-moi, ce que j'ai à vous dire est incroyable mais vous devez me faire confiance…

Comme l'avait prévu Kawashi, les autorités débarquèrent au centre. En petits groupes, ils fouillèrent une bonne heure dans les dortoirs ainsi que dans les salles de classe, sans oublier le réfectoire. Les plus doués dans le domaine s'attaquèrent à la salle d'informatique tandis que les inspecteurs questionnaient tous les surveillants et professeurs tour à tour. Les autorités, cependant, n'avaient pas été en mesure de questionner Kawashi car ce dernier avait tout bonnement disparu tôt le matin, signalant dans un bref document qu'il partait pour Nagasaki afin de régler quelques affaires.

Les élèves, ayant été mis au courant du meurtre qui avait eu lieu dans la bibliothèque, étaient incroyablement dociles, même ceux qui d'habitude avaient un comportement assez violent. La mort de Shinayama avait fait comme un coup au cœur, tant et si bien que la police décida que les élèves retourneraient dans le dortoir pour le reste de la journée, au moins pour les inspecteurs puissent déceler quelques indices. Mais, tout ce qu'ils avaient trouvé n'étaient que de vulgaires dossiers pour le site du centre, laissés en évidence par les soins du petit bibliothécaire au bec d'oiseau, piratant ainsi les ordinateurs pour qu'ils ne puissent en aucun cas s'aventurer plus loin dans le réseau.

C'était la règle de l'Enma-Cho.

Cette enquête leur était réservée.

Les deux Shinigami se retrouvèrent dans la chambre du nouveau surveillant aux yeux d'améthystes que vers le début de l'après-midi. Tsuzuki avait prétexté une retenue pour le pauvre Hisoka ( le motif: ne pas avoir daigné répondre au surveillant lors du repas ) et ainsi le ramener pour lui divulguer ce qu'il avait trouvé grâce à Gushoshin.

Hisoka, assis en face de l'écran, contempla les petites mains du bibliothécaire s'affairer quelques minutes. De nouveau la lettre envoyée au maire de Kagoshima apparut sur l'écran. L'empathe la parcourut du regard.

- Mais, ce n'est qu'une demande pour avoir plus de riz pour la cantine, lança-t-il, surpris.

Tsuzuki échangea un regard avec Gushoshin.

- Pas vraiment, répondit-il d'une voix métallique.

Gushoshin effectua encore une fois la manœuvre de la veille, décryptant le fichier pour faire apparaître les Ko cachés. Il mit moins de temps, permettant au jeune garçon de regarder les images cachées derrière la lettre.

Clic!

Les images se firent plus nettes et aussitôt, Hisoka se sentit pris d'une envie de vomir.

- Des… Des garçons…

Ce n'était pas possible…

Des jeunes garçons, le visage tiré dans un sourire forcé, se tenaient sur les photos, raides, habillés seulement d'un jean ou d'un short, laissant voir leur torse nu. Ils avaient une pancarte dans les mains: Choisissez-moi, vous ne le regretterez pas. Mon nom est…

En-dessous, une adresse e-mail suivi d'un numéro de téléphone s'affichait. Hisoka, de plus en plus dégoûté, fit glisser la souris. Des centaines de photos. Toutes n'étaient que des profils de garçons, la plupart n'ayant pas plus de quinze ans. Avec un malaise évident, Hisoka reconnut certains de ses camarades de classe, souriant toujours de cette manière dominée. Peu à peu, les sentiments éprouvés de ces garçons semblèrent rejaillir de cet écran glacé, ce qui suffit à Hisoka à devenir pratiquement livide. Mais le pire était à venir…

Cette fois, c'étaient des e-mails envoyés par des pseudos bien inutiles. Certains désiraient avoir une rencontre avec le numéro 123 ou bien organiser une petite soirée avec des amis et inviter le certain numéro 45.

Tsuzuki s'aperçut que les mains d'Hisoka tremblaient.

- Hisoka, éteins, tu te fais du mal…

Hisoka était hypnotisé, atterré. Lui qui d'habitude ne semblait être qu'impassible avait tout bonnement changé de visage. Ses joues s'étaient vidées de toute couleur et ses yeux faisaient un rapide va-et-vient entre les photos et les coordonnées des envoyeurs.

Le Shinigami d'améthystes, sans mot dire, éteignit le portable, ce qui permit à Hisoka de respirer. Tsuzuki savait à quel point cette révélation lui tenait à cœur car c'était un peu comme s'il revoyait ce cauchemar, cette nuit si cruelle qu'il avait passée avec l'Ange de l'Apocalypse.

Gushoshin, ne se faisant vraiment pas aux images de son portable, s'était assis en tailleur dans l'air, les bras croisés.

- Voilà d'où venaient tous les virements d'argent, expliqua-t-il. Les 1.500.000 de yens était un échange contre une nuit avec l'un des pensionnaires. On comprend aisément pourquoi le centre s'est perfectionné d'un seul coup, avec des instruments aussi modernes.

- Mais alors… pourquoi Eiji Wabashi et Mayumi Enzô ont-ils été tués eux aussi? Demanda Hisoka, regardant malgré lui l'écran devenu noir.

- Ils devaient être au parfum, ça ne peut pas être autrement, répondit Tsuzuki, ses yeux plus sombres que d'habitude. A mon avis, le meurtrier a valu faire disparaître tous ceux qui avaient fait partie du stratagème.

- Non, ça ne tient pas, rétorqua l'empathe. J'avoue qu'avec Migamôto, le mobile est tout à fait prouvé mais pour les autres, c'est une autre affaire. Réfléchis, si le meurtrier s'en prenait à « tous » ceux qui avaient fait partie du réseau, il s'en serait pris autrement. Il y a au moins des dizaines, pour ne pas dire des centaines de personnes concernées, directement ou non. Le meurtrier n'a pas choisi ses victimes par hasard.

- Quant au cas de Shinayama, c'est assez étrange. Peut-être faisait-il partie du lot des garçons prostitués? Ou qu'il a découvert que l'un de ses camarades de classe était mis sur les fichiers de Migamôto?

- Hum… non… Regarde les morts, il faut avoir des tripes d'acier pour oser tuer des personnes avec une telle cruauté.

Hisoka se tut, ne pouvant s'empêcher de penser au docteur à la blouse blanche. Lui seul était capable d'une telle chose. Il avait des dizaines de crimes à son actif, si ce n'était plus. Mais une barrière les empêchait de l'approcher. L'aura glaciale qui l'enveloppait était d'une forte psychique puissante.

Et de toute façon, le jeune empathe n'avait pas la moindre envie de le revoir. La coupure sur son visage ayant disparu dans la nuit, pour la grande surprise des autres élèves, restait encore un souvenir douloureux.

Soudain, il se rappela. Kagura… Kagura n'était revenu que vers une heure du matin, une demi-heure après que la mort de Shinayama ait été découverte. En fait, au même moment que Kawashi pour être précis.

Il fut pris d'un doute affreux. Outre cette solitude que le garçon aspirait, la barrière psychique qui bloquait Hisoka à toutes ses émotions, il y avait aussi la lettre d'amour et le bloc-notes qu'il avait retrouvé où les vers de la comptine avaient été écrits puis rayés. Il avait oublié de montrer cet indice à Tsuzuki mais ce n'était pas trop tard.

- Tsuzuki, regarde ça!

Il sortit de sa poche la feuille de bloc-notes ainsi que la copie de la lettre. Tsuzuki lit tout d'une traite et peu à peu, son regard se fit plus sombre qu'un soir d'orage.

Lui aussi avait des flashs. Après la mort de Shinayama, le cas du suspect Kagura Tatsuhiko lui était tout bonnement sorti de la tête.

« Attends une petite minute… »

- Hisoka! Il faut qu'on aille à la bibliothèque!

- Hein?

- Maintenant!

Sans se faire prier davantage, le Shinigami aux yeux d'émeraude suivit son partenaire, un peu dépassé par ce sentiment qu'exprimait l'homme de soixante-dix ans de plus que lui.

A suivre…

Je vous l'avais dit, ce chapitre est court. Mais l'autre nous révélera quelque chose d'important concernant Kagura (je fais ma pub, non ?)

Blood Kiss, Tsubaki Himé