Chapitre 1 :
Harry était allongé sur son lit, le regard vague fixé sur le plafond. Il n'arrêtait pas de ressasser ses pensées sur les événements de l'année écoulée, surtout sur ce qu'il s'était passé en juin dernier, au Département des Mystères. Il n'arrêtait pas de se repasser le film, pour voir ce qu'il aurait pu faire autrement, ce qu'il aurait pu faire pour tout changer.
Cette nuit-là, lors de la dernière semaine d'école, à la fin du dernier examen – ou plutôt pendant le dernier examen – Harry s'était endormi et avait eu une vision, une de celle qui lui permettait de voir les activités de Lord Voldemort et de ses mangemorts. Il avait vu son parrain, en danger, en très grand danger, au sein du Ministère de la Magie, et il avait voulu y aller tout de suite.
Hermione lui avait dit que cela était possible que cela soit une fausse vision, une vision envoyée dans le seul but de le piéger. Alors, il avait cherché à savoir ce qu'il s'était réellement passé. Il avait, pour cela, essayé de contacter son parrain. Seulement, il était tombé sur Kreatcher, l'Elfe de Maison des Black. Celui-ci lui avait dit que Sirius était sorti alors Harry avait été convaincu que l'homme était bel et bien entre les mains du Seigneur des Ténèbres et il s'était précipité.
Ses amis – non seulement Ron et Hermione, mais aussi Luna, Neville et Ginny – l'avait suivi sans la moindre hésitation. Mais il était apparu bien vite que tout cela n'était qu'un traquenard et les adolescents s'étaient retrouvés entourés par un groupe de mangemorts, venus là sous les ordres de leur Maître pour mettre la main sur une prophétie.
Harry et ses amis s'étaient battu avec acharnement, mais les mangemorts étaient nombreux, bien expérimenté et surtout ne redoutaient aucun sortilège, pas même les impardonnables. Ils avaient donc bien vite prit le dessus.
Heureusement pour eux, le Professeur Rogue s'était tout de suite rendu compte de la disparition de ses élèves et avait prévenu immédiatement les membres de l'Ordre du Phénix et ceux-ci étaient conviés à leur rescousse. Seulement, cela avait eu des conséquences dramatiques.
En effet, cette altercation avait eu lieu, au dans la Chambre du Voile et la conséquence avait été que son parrain, après avoir été touché par un des sortilèges de sa cousine Bellatrix Lestrange, et tombé au travers du rideau.
Bien sûr, Harry avait immédiatement voulu le suivre, persuadé que Sirius allait ressortir tout de suite, qu'il avait juste perdu l'équilibre et n'avait qu'à se relever et retraverser le voile, mais Rémus l'avait retenu. Il lui avait dit qu'il ne pouvait plus rien pour lui, qu'il était mort. Et, quand il avait croisé le regard du meilleur ami de son parrain, il avait comprit qu'il ne plaisantait pas. Il y avait tant de tristesse dans ses yeux ambrés. Harry avait sentit son cœur se briser. Sirius était la seule personne qu'il considérait comme faisant réellement partie de sa famille et, maintenant, l'homme était parti.
Cela lui avait fait tellement mal, mais maintenant, il avait eu le temps de réfléchir. Depuis qu'il était revenu à Privet Drive, sa « famille » l'avait laissé tranquille et il avait en quelque sorte réussi à faire son deuil. En quelque sorte seulement.
Car, même s'il était vrai qu'il n'avait presque plus mal – presque, seulement, car il était encore triste, et qu'il ne pouvait pas en être autrement, l'homme lui manquant terriblement. Mais ce n'était plus une douleur sourdre, insupportable… c'était devenu une part d'elle-même.
Mais on ne pouvait pas réellement dire qu'il avait fait son deuil, car faire son deuil voulait dire accepter la mort de la personne et Harry n'avait pas du tout accepter cette mort. Au contraire, il s'était persuadé que Sirius n'était pas mort, qu'il était… prisonnier.
Et il allait tout faire pour le retrouver, et le libérer. Coûte que coûte.
Pétunia se trouvait dans la cuisine de sa maison. Elle faisait la vaisselle alors que Vernon et Dudley, eux, venait de sortir, l'homme voulant apprendre à son fils toutes les ficelles de son métier.
Elle était relativement heureuse de cela car, depuis le début de l'été, elle n'avait cessé de penser à son neveu. En fait, pendant la dernière année écoulée, elle avait pensé au fait qu'il s'était battu contre un détraqueur, créature qu'elle savait horrible, pour sauver son cousin. Et maintenant, elle avait reçu cette lettre, cette lettre de Dumbledore lui contant les événements qu'avait vecus Harry.
Elle se sentait tellement horrible d'avoir traité son neveu comme elle l'avait toujours fait, lui qui avait déjà tant souffert. Elle avait aussi pu apprendre par le biais de cette lettre, des choses qu'elle avait toujours ignorée sur sa sœur. Comment avait-elle pu l'envier ? Comment avait-elle pu la considérer comme un monstre alors que Lily avait mis toutes ses forces à lutter contre le mal qui menaçait le monde ?
Seulement, maintenant, elle ne savait que faire. Elle aurait pu continuer à jouer la méchante marâtre, pour ne as éveiller les soupçons de son mari, car jamais celui-ci n'accepterait ce qui a le moindre rapport avec la magie, jamais il ne traiterait le pauvre Harry comme un être humain, même en sachant les épreuves par lesquelles celui-ci était passés, mais elle n'en avait plus la force. Si elle continuait à se comporter comme cela avec le fils de Lily, plus jamais elle ne pourrait se regarder dans un miroir.
Alors, dès l'arrivée à Privet Drive, une fois qu'il avaient eu récupéré le jeune homme à la gare de King Cross, elle avait supplié son mari de le laisser tranquille, prétextant avoir peur des représailles. Heureusement que Vernon était un véritable froussard et que cela avait eu pour effet de le convaincre immédiatement. Dommage que, par contre, elle n'avait pas eu jusque là beaucoup de temps seule dans la maison, parce qu'elle avait réellement envie de parler à Harry, de lui demander pardon, de lui faire comprendre qu'elle s'en voulait terriblement de ce qu'elle lui avait fait subir par le passé.
Mais, aujourd'hui, elle allait enfin avoir l'occasion de le faire. Elle espérait simplement que son neveu allait l'écouter, qu'il n'allait pas lui demander de sortir même si, au fond, elle comprendrait parfaitement.
Soupira bruyamment, Pétunia reposa son dernier plat, s'essuya les mains sur son tablier, avant de l'enlever et de le reposer. Elle se dirigea alors vers l'escalier et monta silencieusement tout en réfléchissant à ce qu'elle pourrait lui dire, même si elle avait déjà pensé à ce moment-là depuis des jours. Elle ne voyait toujours pas comment.
Arrivant devant la porte du jeune homme, elle frappa. La porte n'était pas fermée à clé, mais elle n'allait pas entrer sans y être invitée.
- Entrez ! appela le jeune homme.
Pétunia ne manqua pas l'étonnement dans la voix de Harry, ce qui était logique, puisque quand Vernon était là, elle ne pouvait pas se permettre ses marques de respect. Néanmoins, elle netra pour se retrouver face à son neveu, assis sur son lit, ses deux yeux émeraude encré sur son visage.
- Bonjour Tante Pétunia, la salua-t-il poliment.
- Salut Harry ! Est-ce que je pourrais te parler ?
- Bien sûr, Tante Pétunia.
La femme prit la chaise du bureau et se mot devant lui.
- Ecoute, Harry. Je… je voulais te remercier pour ce que tu as fait l'année dernière et m'excuser pour le comportement que j'ai eu envers toi depuis le début.
Les yeux de Harry s'agrandirent sous le coup de la surprise. Il cligna des paupières.
- Euh… C'est… c'est normal que j'aie fait cela pour Dudley. Il fait partie de ma famille, quand même.
Harry laissa de côté les excuses de sa Tante, ne sachant pas comment y répondre. Elle s'en rendit compte, mais ne fit aucun commentaire. A la place, elle continua de parler.
- Je suis désolée de ne pas changer d'attitude, mais si ton oncle me surprenait, je risquerais gros. Tu sais comme il est. Mais aussi, je voulais te présenter mes condoléances pour ton parrain. Si tu veux parler… enfin, je sais que je ne dois pas être la personne à laquelle tu te confierais le plus volontiers, mais saches que je serais là pour t'écouter.
- Euh…
Harry ne savait vraiment pas que dire, mais cela lui faisait tout de même très plaisir que sa tante se propose comme « confidente ». Seulement, il n'avait pas besoin de se confier sur la mort de son parrain car, selon lui, il n'était pas mort. Par contre, il aurait peut-être une chance d'arriver à mettre au point le plan auquel il avait penser pour le retrouver.
- Merci beaucoup, finit-il tout de même par dire. Seulement, je ne pense pas que mon parrain soit vraiment mort.
- Harry, je sais très bien qu'il est difficile d'accepter la mort-
Elle ne put finir sa phrase car il la coupa, sachant très bien ce qu'elle allait lui dire.
- Non, Tante Pétunia ! Tu ne comprends pas ! Quand je suis passé devant le voile, en arrivant au Département des Mystères, j'ai entendu des voix de l'autre côté, et je ne suis pas le seul, une de mes amies aussi les a entendues. Je ne pense pas que Sirius soit mort, il doit être prisonnier de ce qu'il y a de l'autre côté.
La Tante de Harry fronça les sourcils.
- Mais alors… personne ne va essayer de le secourir ?
- Si ! Moi…
- Quoi ? Mais comment ?
- J'avais bien une idée en tête, depuis un bon bout de temps, mais je ne pensais pas pouvoir la mettre au point. Seulement, si tu acceptes de m'aider, j'aurais peut-être une chance.
Il la regarda avec des yeux suppliants et elle ne put y résister. Elle voulait aider son neveu du mieux qu'elle pouvait et s'il voulait lui demander quelque chose, elle n'allait tout de même pas refuser.
- Qu'est-ce que tu aimerais que je fasse ? demanda-t-elle.
- Est-ce que tu voudrais bien aller à Londres ?
Pétunia écarquilla les yeux. Elle ne s'attendait vraiment pas à cela.
- Mais pourquoi ?
- J'aurais besoin de quelque chose sur le Chemin de Traverse.
- Mais je ne sais même pas où c'est ! se désola-t-elle.
Elle qui voulait aider Harry, elle s'en retrouvait incapable !
- Peut-être est-ce que tu pourrais venir avec moi et me le montrer ?
Il secoua négativement la tête et elle fronça les sourcils. Elle aurait pensé que son neveu serait prêt à tout pour retourner dans la magie, mais apparemment, elle s'était trompée.
Il se chargea bien vite de la détromper en lui expliquant la véritable raison de son refus.
- Des gens me surveillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je ne veux pas qu'ils sachent ce que je fais. Mais je peux t'expliquer où c'est et te dire quoi acheter.
