Série :Gundam Wing, sans Gundam et sans Wing non plus
Auteur : Ookami Shamandalie dagga Yang, mais on s'en doutait, n'est-ce pas ?
Genre : Bon alors pour ce premier chapitre, je dirais… du OOC pit-être, ça dépend pas QUE de moi lol, heu deux « POV plus ou moins », d'un côté Quatou, de l'autre Trotro (pour ce chapitre en tout cas) que quand ya O O O O c'est changement de POV. Un peu de shounen ai ? Un tout petit peu alors hein, et faut le chercher lol… sinon heu… bin voilà lol je crois que c'est tout.
Disclaimers : Le nom de Quatre est à moi ! Mais ça veut pas dire qu'il est à moi… snif. Sinon bin le monde est à moi (MOUAHAHAHAHAH je suis une déesse ! hum passoyons), Galéan, Merchior, Fill et Tullin (je crois que j'ai oublié personne) sont à MOI !!!! (ouais enfin des persos à moi !) pi le lion et les tigres aussi lol mais ça on s'en fiche.
Petit blabla : C'est le premier chapitre d'une très vieille fanfic que j'ai décidé de reprendre, de corriger et de modifier ! J'espère que ça ira… lol ! Une fanfic qui est en cours hein, pas finie, comme beaucoup… ;) Bonne lecture !

Introduction.

Dans la grande capitale du royaume de Sanka, la déesse des sables, avait lieu une immense fête en l'honneur de cette divinité. Des marchands, des jongleurs, des gitans, toutes sortes d'hommes vouant leur vie au spectacle arrivaient par dizaine dans la ville nommée Kernyt.

Ce royaume était aux mains d'un roi plutôt bon et sévère d'une manière juste. Il régnait de façon à ce que son peuple ne manque de rien tout en veillant à sa puissance militaire.

Cet homme, Galéan Mitral, avait un fils qu'il éduquait du mieux qu'il pouvait. Le roi faisait en sorte que son seul héritier ne se consacre qu'à apprendre pour le remplace un jour. Même pendant cette période de fête qui durait tout un mois, il avait interdiction formelle de sortir de l'enceinte du château, devant dédier corps et âme à un entraînement physiques des armes, tout en étudiant stratégies militaires, bienfait du peuple, économie, sciences et autres matières jugées indispensables de connaître pour régner.

Le mois dédié à la déesse des sables, Sanka, venait de commencer. Pendant plus de 30 jours, tous devront s'amuser sans penser à autre chose. Sauf le roi, ou plutôt son fils, car Galéan devait se rendre aux fêtes afin de faire quelques annonces. De plus les traditions voulaient que le roi ouvre tous les jeux et assiste à certains très importants. Mais il veillait à ce que son fils ne se laisse pas perturber par tout ce chahut, n'hésitant pas à l'enfermer pour qu'il puisse étudier en paix.

Chapitre 01 : Rencontre au cirque.

Le royaume de Sanka était essentiellement un désert, d'où son nom et la déesse qu'il honorait. La capitale, Kernyt, se trouvait au beau milieu de nulle part, et pourtant facile à trouver pendant le mois de fête tant le monde qui s'y rendait était important. Surgissant des dunes, personne ne pouvait la rater, et surtout pas le marchand avide de profiter des fêtes.

Devant la cité, étaient installés des quartiers pour que les nouveaux venus, très nombreux, n'encombrent pas les rues. Parmi les milliers de tentes dressées ici et là, se trouvait un endroit où avait choisi de s'installer une troupe de cirque. Leurs toiles tendues étaient réparties près de la petite oasis qui bordait la cité. Ces emplacements étaient réservés aux gens amenant des animaux, des fauves pour la plupart, lions, tigres ou autres.

Le cirque avait naturellement installé les cages où se trouvaient leurs propres animaux le plus près possible de la fraîcheur et de l'eau. Des hommes s'occupaient de faire les allées retours entre le petit lac et les bêtes.

Une ombre passa entre les tentes, sa cape claire couleur sable voletant derrière elle. Il ne fallait pas se faire voir. Si on savait qu'il était ici, son père serait fou de rage. Mais il avait tellement envie d'aller jeter un coup d'œil…

Quatre releva ses mèches blondes qui lui tombaient sur les yeux et regarda un peu partout. Il se remit à marcher rapidement en regardant par-dessus son épaule. Sans voir l'homme devant lui contre lequel bien évidemment il rentra de plein fouet.

- Ah excusez moi, je suis navré ! s'exclama-t-il instantanément en se maudissant d'être si maladroit.

L'homme recula un peu sous le choc et releva la tête tout en tenant un seau d'eau en équilibre sur son épaule droite.

- Vraiment, je suis navré, je ne vous ai pas vu, désolé, je devrais faire plus attention et…

Quatre s'arrêta de parler en regardant celui qu'il avait bousculé. C'était un homme avec une curieuse coiffure : ses cheveux bruns lui tombaient en une longue mèche qui lui mangeait la moitié du visage. Il aperçut un œil d'un vert émeraude profond empli de mystère qui était magnifique. Et par-dessus le marché, cet inconnu était torse nu.

/ Quel œil superbe… mais qui est-ce ? O Sanka, il est à moitié nu… sa peau est bronzée… il est plutôt musclé… /

Quatre ne savait que dire devant cet homme, étrangement muet d'admiration. Il se sentit même rougir un peu, gêné.

/ Je ne le connais pas, je ne dois pas réagir comme ça. Allons, un peu de tenue. Père n'apprécierait pas de me voir dévisager quelqu'un ainsi. /

Quatre ne savait toujours pas quoi dire devant le silence de l'homme. En temps normal il se serait présenté mais là il ne pouvait pas se le permettre, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait.

Le brun haussa un sourcil, puis baissa les yeux, ou plutôt le seul que Quatre pouvait voir, et passa sans lui accorder une once d'attention.

/ Comment ose-t-il m'ignorer ainsi ? Il ignore qui je suis mais ce n'est pas une raison pour me manquer de politesse ! /

- Hé je me suis excusé ! dit-il.

L'homme ne daigna même pas se retourner. Enervé, Quatre allait le rejoindre pour lui apprendre la politesse quand une voix le cloua sur place.

- Ah mais c'est vous, prince Mitral !

Quatre se retourna et aperçut un autre homme, vêtu richement, qui se précipita sur lui. Il se rendit enfin compte qu'après le choc contre ce garçon brun, la capuche de sa cape était tombée, révélant ses cheveux blonds et enlevant l'ombre sur ses yeux verts.

Il salua de la main l'homme qui arriva à sa hauteur en jetant un coup d'œil vers le brun qui disparut derrière une tente sans accorder de l'intention à ce qui l'entourait. Cela vexa Quatre. Il était facilement reconnaissable sans sa capuche, donc ce garçon avait sûrement compris qui il était. Et malgré cela, il lui avait fait part d'une impolitesse intolérable.

- Bien le bonjour prince ! fit le nouvel arrivé avec une voix mielleuse. Que puis-je pour vous ?
- Et bien… hésita Quatre, détachant ses pensés du garçon à la mèche. Je… je viens prendre des nouvelles, voir ce que vous avez ici.
- Ah mais bien sûr prince ! Laissez moi donc vous faire visiter les quartiers de ma troupe ! Mais avant permettez moi de me présenter : Merchior, directeur et maître de la fameuse troupe de Giralta.
- Veuillez m'excuser pour mon ignorance, mais je n'ai jamais entendu parler de votre troupe.
- Ce n'est pas grave prince, laissez moi donc chasser cette ignorance !
- Volontiers.

Merchior invita Quatre à le suivre en tendant le bras. Le prince décida d'oublier le manque de respect dont lui avait fait part l'inconnu brun et suivit l'homme. Lequel l'amena d'abord sous la plus grande tente pour le laisser admirer la piste sur laquelle répétaient les artistes.

Au centre se trouvait une femme assez jeune avec des couteaux entre les doigts. Quand elle vit entrer Merchior, elle se précipita sur lui, l'air mécontent.

- Ah tu tombes bien toi ! dit-elle en faisant des mouvements avec ses lames. Tu sais où est encore passé Trowa ?
- Catherine, veux-tu bien arrêter avec ces couteaux ? fit Merchior, un peu effrayé.
- Il part toujours ici ou là, ça commence à bien faire ! continua Catherine, ignorant le directeur. Vous vous rendez compte ? fit-elle en prenant Quatre en témoin. Je ne peux presque jamais répéter ! Il va toujours à gauche ou à droite, pour faire ci ou ça !
- Heu… réussit à dire Quatre.
- Catherine ! Ne vois-tu donc pas que tu risques de blesser le prince Mitral !!!

Catherine arrêta de bouger ses mains armées dans tous les sens et regarda soudain plus attentivement Quatre.

- Le prince ? Tu rigoles ?
- Non Catherine !
- Oh… je suis désolée messire… je ne savais pas. Mais aussi il faut bien admettre que Trowa exagère ! Il y a de quoi être énervée !
- Catherine, tu…
- Catherine Bloom, enchantée de vous voir prince Mitral, fit Catherine en ignorant Merchior.
- Croyez bien que notre rencontre m'enchante également gente dame, répondit Quatre en s'inclinant légèrement.
- Ouah ! C'est bien le prince. Que de manières !
- Catherine !
- Laissez Merchior, ce n'est pas grave, dit Quatre en souriant. Cela me change un peu et m'est agréable de voir des gens naturels devant moi.
- Très bien messire… quant à toi Catherine, je te signale que c'est moi qui ai envoyé Trowa chercher de l'eau pour les bêtes. Il fait une telle chaleur ici, les pauvres en ont bien besoin.
- Tu pourrais envoyer quelqu'un d'autre !
- Entraîne toi avec Fill. Je continue à vous faire visiter prince ?

Quatre releva la tête, sortant de ses pensés.

- Oui bien sûr.
- Parfait, par ici.

Merchior sortit de la tente en laissant Catherine, s'assurant que Quatre le suivait bien.

/ Ainsi ce Trowa est allé chercher de l'eau pour les animaux ? Etait-ce lui, ce garçon brun que j'ai bousculé tout à l'heure ? /

Le prince fut conduit près du point d'eau de l'oasis. Là se trouvaient plusieurs cages à l'ombre des palmiers dans lesquelles somnolaient des lions et des tigres, épuisés par la chaleur.

Quatre s'approcha d'une des cages dans laquelle était allongé un lion.

- Une bien belle bête, dit-il.
- N'est ce pas ? Les plus magnifiques de tout le royaume !
- Pardon, fit une autre voix.

Quatre se retourna et aperçut ce garçon à la longue mèche qu'il avait bousculé plus tôt. Il avait encore le seau d'où coulait un peu d'eau, ce qui laissait penser qu'il était plein. Merchior se retourna également et sourit.

- Ah tiens Trowa, fit il. Dépêche toi, Catherine t'attend. Je lui ai dit de répéter avec Fill mais comme je la connais elle n'en fera rien. Messire, reprit-il en se tournant vers Quatre, voici Trowa dont parlait Catherine. Trowa, voici le prince Mitral.

Quatre regarda le garçon brun qui ne dit rien. Le prince sentait un début de colère monter en lui.

/ Maintenant il ne peut pas prétendre ignorer qui je suis. Alors pourquoi ne me salut-il pas ? Croit-il que je n'en vaux pas la peine ? /

- Bien le bonjour, finit par dire Trowa sans aucune émotion dans la voix. J'aimerai passer, ajouta-t-il.
- Bien sûr, et dépêche toi, fit Merchior en se poussant pour laisser accéder le brun à la cage. Venez prince, laissez moi vous montrer nos tigres.
- Heu… oui, je vous suis, répondit Quatre en regardant Trowa entrer dans la cage sans aucune crainte pour verser de l'eau dans une grande écuelle.
- Ne vous inquiétez pas pour lui, dit Merchior en suivant son regard, il a un charisme étonnant sur les bêtes.

/ Pas que sur les bêtes d'ailleurs… Il donne l'impression d'être si mystérieux… /

Les deux hommes marchèrent un peu avant de s'arrêter devant une cage où dormaient deux tigres. Merchior jeta un coup d'œil à celle du lion plus loin, puis se baissa un peu vers Quatre.

- Veuillez excuser Trowa pour sa conduite messire, fit-il doucement. Il ne connaît pas très bien notre langue, et d'ailleurs ne parle presque jamais.
- Ah… très bien, répondit Quatre.

Le prince regardait les tigres sans les voir, toujours un peu vexé intérieurement. Mais il n'eut pas le temps d'approfondir ses réflexions. Un homme, vêtue simplement, se précipita sur lui. Quatre fit un bond de surprise en arrière.

- Maître Mitral, fit le nouveau venu, votre père vous cherche partout !
- Tullin, mais que fais-tu ici ? dit Quatre.
- C'est messire votre père qui m'envoie. Il est fou de rage.
- Oui, j'imagine… très bien, je te suis Tullin. Veuillez m'excuser Merchior, mais comme vous le voyez, je suis demandé… Je vous demanderai d'oublier cette visite.
- Comme vous voudrez prince, mais sachez que ce fut un plaisir et que j'ose espérer vous revoir ! répondit Merchior.
- L'avenir nous le dira. Adieu.
- Que la déesse Sanka veille sur vous messire !
- Et sur vous également.

Quatre marcha pour sortir des quartiers du cirque, l'homme nommé Tullin à ses côtés, son valet personnel.

/ Et voilà… impossible de sortir un peu, même en temps de fête… je ne peux qu'espérer que père me comprendra un peu… ce dont je doute fortement. /

- Dis moi Tullin, fit Quatre, comment mon père a-t-il vu que j'étais sorti ?
- Oh messire, il voulait vous voir et, ne vous ayant trouvé ni dans votre chambre, ni dans la bibliothèque, ni nulle part ailleurs, il en a déduit que vous étiez sûrement sorti, attiré par la fête, répondit Tullin. Il m'a alors envoyé vous chercher.
- Et… comment était-il quand tu es parti ?
- Je ne vous le cacherai pas messire… il était enragé, on pouvait voir sa colère bouillonner autour de son auguste personne.
- Je m'en doute, oui…

Quatre soupira. Son père ne voulait vraiment jamais le laisser sortir, même pour quelques minutes dans les jardins. Ou alors uniquement pour parler avec lui économie, commerce et autre.

Le prince et son valet rentrèrent dans la cité. Seules les rues les plus riches étaient pavées, les autres étant constituées du sable du désert. Ils marchèrent un moment dans celles-ci. Quatre en profitait pour regarder la capitale d'un royaume qu'il devra un jour gouverner. Les bâtiments étaient tous en briques claires et les toits carrés ou rectangulaire, également en briques, du moins dans cette partie de la ville. Certains pouvaient être fait de feuilles de palmiers, mais c'était rare.

Quatre et Tullin passèrent près du marché. Il y avait foule et encore plus d'étalages que d'habitude. Le prince blond aurait aimé déambuler là bas, à l'ombre des tissus disposés au dessus des emplacements de marchandises pour les protéger du soleil, à regarder ici et là ce que l'on proposait. Mais bien évidement c'était tout à fait exclu de la balade de retour.

Sans passer par le marché, les deux hommes prirent une rue principale pavée. Ici, les maisons étaient plus grandes et certaines avaient des petits jardins où l'on ne pouvait avoir que des palmiers. Mais c'était un peu de verdure agréable à l'œil.

Et enfin le prince et son valet arrivèrent devant le mur d'enceinte du château. Quatre s'arrêta devant la porte, un peu en retrait, laissant Tullin parler aux gardes. Le prince regarda son propre palais. Il était bien entendu immense et imposant. Son dôme principal était parcouru de bas reliefs sculptés dans la pierre tandis que sur les colonnes devant l'entrée, on pouvait admirer des scènes mythiques finement taillées dans la roche. De part et d'autre du dôme, plusieurs bâtiments assez hauts l'encadraient fièrement, ailes Ouest et Est, toutes deux au toit carré et blanc dont le bord était doté de créneaux.

- Prince ? fit la voix de Tullin. Nous devons y aller messire.
- Très bien, répondit Quatre, s'arrachant à la contemplation du château.

Quatre salua d'un signe de tête les gardes qui s'inclinèrent et passa l'entrée. Derrière le mur d'enceinte, il y avait une longue allée parsemée de part et d'autre de palmiers.

Tullin le suivit en baissant le regard et ils traversèrent le petit aperçu des jardins que l'on pouvait rejoindre en empruntant les chemins des deux côtes de l'allée principale.

Le prince entra par la porte du dôme. A l'intérieur, il fut saisi par la fraîcheur qui régnait dans les lieux. Le hall était immense. Les murs, bruns clairs, était pour la plupart recouverts de tapisseries luxueuses qui détaillaient des scènes de la mythologie du royaume. Sur le sol frais, était posé un tapis richement brodé sur lequel on pouvait voir une lionne combattant un serpent. Le fauve était illuminé d'or tandis que le reptile était entouré de noirceur.

Quatre leva les yeux et vit le dôme, très haut, avec une sorte de vitraux sur sa surface sphérique qui représentaient également des scènes mystiques. La lumière du soleil, grâce à une magie inconnue du prince, arrivait à passer à travers les briques qui constituaient le dôme, et à illuminer les vitraux, répandant une douce aura dans le hall.

En face, Quatre regarda les escaliers. Il y en avait un, principal, qui descendait vers lui. De celui-ci, après une dizaine de marche, partaient deux autres vers la droite et la gauche pour se coller aux murs et les longer en deux couloirs parallèles avant de plonger devant des portes.

Au niveau du croisement où ces deux escaliers fusionnaient pour n'en faire qu'un seul, se trouvait un homme un peu âgé mais encore vigoureux. Il tournait le dos à Quatre et regardait les jardins par la grande fenêtre du mur.

- Tullin, fit une voix grave.
- Oui messire ? répondit le valet, un peu anxieux.
- Tu peux te retirer. Va.
- Bien, altesse.

Tullin s'inclina bien bas et sortit à reculons par la petite porte discrète située à droite de l'entrée. Une fois qu'elle fut refermée, l'homme se retourna. Ses yeux bleus glacèrent Quatre sur place. Ses cheveux mi-longs tombaient délicatement sur ses épaules où était fixée une cape rouge bordée d'hermine, attachée par des agrafes représentant des lionnes.

- Quatre, dit l'homme avec une voix sévère, je suis certain que non, mais aurais-tu une bonne excuse pour ta conduite inqualifiable ?
- Non père, répondit Quatre en baissant les yeux.
- Pourquoi es-tu parti ainsi, sans avertir personne, et désobéissant à mes ordres ?
- Je…

/ Comment veut-il que je réponde ? Il sait très bien que si je donne mes véritables raisons, je les trouverais futiles sous son regard et me sentirais encore plus mal à l'aise. Mais si je ne dis rien, cela montre que je suis incapable de prendre des décisions à partir de raisons rationnelles. Dans les deux cas, cela prouve une conduite irréfléchie et indigne d'un futur roi… /

- Je voulais voir comment est le peuple que je devrais gouverner un jour, dit-il calmement.
- Je vois, répondit Galéan Mitral en descendant les marches lentement. Cela montre que tu as une grande confiance en les paroles de ton père.

/ Et voilà, il arrive à me faire culpabiliser. /

- Ce n'est pas un manque de confiance, plutôt une envie de voir par soi-même.
- C'est exactement un manque de confiance Quatre.
- …
- Dans ces conditions, tu me vois navré de devoir prendre des sanctions afin que cela ne se reproduise plus.
- Père…
- Suffit !

Galéan s'arrêta devant Quatre, une main levée pour lui imposer le silence.

- Je ne t'ai pas éduqué pour que, pour une raison inventée et futile, tu partes sans prévenir, dit-il. Je ne serai pas trop sévère pour cette fois mais je ne serai pas aussi bon s'il y en a une prochaine, Quatre. Je me contenterai aujourd'hui de te congédier dans ta chambre sans repas avec interdiction d'en sortir jusqu'à demain.
- Bien père, il en sera fait selon vos désirs.
- Et profite de ce temps libre pour réfléchir à tes actes. Va maintenant.

Quatre s'inclina et se dirigea vers les escaliers qu'il monta lentement en sentant le regard de son père peser sur son dos.

/ Ne te retourne pas, non, ne te retourne pas. /

Le prince prit l'escalier de droite, avec la même allure, et poussa la porte. Une fois dans le couloir, il soupira, soulagé d'être débarrassé de ce sentiment d'oppression qu'il avait quand le roi le regardait ainsi dans son dos.

Quatre rejoignit rapidement sa chambre qui était dans l'aile Est. Il poussa la porte et la referma avant de s'asseoir sur son lit rouge à baldaquins. Il regarda le décor familier dans lequel il se trouvait. Une fenêtre donnant sur les jardins, derrière le château. Des murs de la même couleur brun clair que dans toutes les autres pièces, ornés de riches tapisseries, la plupart sombres, représentant le combat entre le serpent et la lionne. Sur le sol, un unique tapis sans motif particulier et jaune foncé. En face du lit, une chaise et un bureau en bois avec des feuilles soigneusement rangées ainsi qu'un écrier et une plume, posés à côté d'une bougie éteinte. Au pied de celle-ci un sceau.

Le prince soupira à nouveau et se laissa tomber sur le dos sur le matelas souple du lit, passant les mains derrière la tête. Il regarda le haut du baldaquin.

/ Il ne sera pas trop sévère… il savait très bien que ce soir, c'était mon cours de mythologie. Que je n'en ai qu'un par mois. Et que c'est ce que je préfère parmi tout le reste.

Quelle journée. Tout ça juste parce que j'ai voulu sortir un peu… je ne regrette pas cette petite balade d'ailleurs. C'était instructif. Cette Catherine, elle m'a un peu manqué de respect mais j'ai bien aimé. Elle était sincère et ce n'était pas dans ses intentions je pense. Je préfère cela à une politesse exagérée.

Mais cela n'excuse pas ce Trowa ! En supposant qu'il ne m'ait pas reconnu quand je l'ai bousculé, il aurait au moins pu me saluer et se présenter ! Et quand Merchior l'a fait pour lui… quelle arrogance ! Je ne supporte pas ça !

C'est dommage. Il est pourtant magnifique. Ces yeux… on aimerait lire dedans, savoir ce qu'ils trahissent. J'aimerai le savoir. Et puis j'avoue qu'il a bel et bien un certain charisme…

Non, je ne dois pas penser comme ça. Je ne le connais pas et il m'a manqué de respect. Mais c'est étrange… ce n'est pas la première fois que cela arrive et pourtant il n'y a que pour lui que j'éprouve autant de colère. Je ne comprends pas.

Je dois me le sortir de la tête. Je ne l'ai vu qu'une fois et c'était une fois de trop. Cela dit… ces yeux… si mystérieux… attirants… Bon passons. Je vais finir par m'imaginer que je vais en faire une obsession. Je l'oublis, ce n'est qu'un inconnu qui travaille dans un cirque et partira pour je ne sais où à la fin du mois de Sanka.

Il va partir… ce serait dommage. J'aimerais bien le connaître. Enfin non. Cela n'entre pas dans ma formation… Pourquoi je sens comme un début de regret en moi ? Je ne le connais pas, ce Trowa. Il m'a montré de l'irrespect. C'est tout. Ca ne m'arrive pas souvent mais ce n'est pas extraordinaire. Je ne devrais pas m'attarder sur ce détail. Je ferai mieux… de lire tiens. Je vais jeter un coup d'œil sur ce livre que m'a recommandé père. /

Quatre se releva et alla s'asseoir à son bureau. Il attrapa un livre qui se trouvait dessus, l'ouvrit et commença sa lecture.

O O O O

Trowa revenait de l'oasis avec un seau d'eau pour les bêtes quand quelqu'un le bouscula. Le brun recula un peu mais ne fit pas attention à celui qui l'avait percuté. Il finit par jeter un coup d'œil malgré tout et remarqua qu'il s'agissait d'un garçon blond qui semblait mal à l'aise.

/ Et voilà. On me dévisage encore. Je pensais que laisser pousser cette mèche m'éviterait cela mais apparemment ce n'est pas le cas. Il rougit. Je ne vois pas pourquoi. Peu importe, les animaux ont soif. /

Trowa laissa l'inconnu sur place et ne se soucia point de se retourner quand celui-ci lui fit remarquer qu'il s'était excusé.

/ Oui, j'ai vu. Il a de la colère dans la voix. Mais je ne vois pas ce que j'ai à voir là dedans. Peu importe, je n'ai pas à accorder de l'intention à cet homme, c'est sans intérêt. /

Le garçon à la mèche se perdit dans le dédale formé par les tentes. Il ne regardait nul part sinon devant lui, ignorant les autres employés du cirque qui lui lançaient des paroles de temps en temps.

Trowa finit par arriver devant l'enclos où l'on avait enfermé les chameaux et dromadaires du voyage. Appuyé sur les poteaux de bois enfoncés dans le sable, un jeune homme regardait le garçon brun approchait. Il avait des cheveux longs et noir attachés en catogan.

Lorsque Trowa s'apprêta à ouvrir l'enclos pour atteindre l'abreuvoir, le jeune garçon lui mit une main sur l'épaule.

- Hé Trowa, comment ça va ? fit il.

Trowa ne répondit pas et fit un mouvement pour se dégager mais le garçon maintint sa prise.

- J'aimerai te parler Trowa, continua-t-il.
- Je suis occupé Fill, répondit Trowa avec indifférence.
- Dans ce cas, tu m'écouteras en remplissant l'abreuvoir.

Trowa ne dit rien et Fill le lâcha pour le suivre dans l'enclos. Tandis que le garçon à la mèche remplissait d'eau l'abreuvoir, une cuve en bois rectangulaire attachée aux poteaux de l'enclos, le jeune homme parlait.

- Tu sais Trowa, disait-il, j'ai remarqué que malgré tout, Catherine semble beaucoup t'apprécier.

/ Je vois. Il a une certaine attirance physique pour elle et s'imagine que je me mettrai en travers de son chemin. Tout cela est ennuyeux et inutile. /

- Et tu vois… continuait Fill, disons que je l'aime bien Catherine, et je n'aimerai pas qu'il lui arrive du mal.

Trowa finit de vider son seau et sortit de l'enclos, Fill à ses côtés.

/ Je suppose que si je veux pouvoir aller finir mon travail tranquillement, je dois lui répondre. /

- Fill, Catherine est une femme que j'apprécie amicalement, et c'est tout, dit Trowa avec un ton indifférent mais sans réplique.

Le garçon à la mèche remit son seau sur l'épaule droite et partit vers l'oasis en laissant Fill là.

/ Je ne comprends pas ce que l'on peut apporter comme intérêt à ces histoires. Et je ne comprends pas non plus comment l'on peut m'impliquer là dedans. Mais je pense que maintenant je devrais pouvoir travailler sans être déranger par ces futilités. /

En effet, ce n'était pas la première fois que Fill tentait de lui parler. Mais cette fois, il devrait avoir compris. Trowa se dirigea vers le petit lac de l'oasis et s'agenouilla pour prendre de l'eau.

Une fois le seau plein, il se redressa en le mettant sur son épaule gauche cette fois et se dirigea vers les cages des fauves, un peu plus loin. Trowa aperçut alors Merchior et l'inconnu qui l'avait bousculé.

/ Il n'est pas encore parti ? Peut être est-il quelqu'un d'important, si j'en crois la colère qu'il avait tout à l'heure. Il fallait sûrement que je réponde une formule précise due à son rang. Peu importe. /

Trowa secoua la tête pour en chasser le blond et s'approcha vers la cage du lion. Il vit alors que cet homme et Merchior s'étaient arrêtés juste devant. Le garçon à la mèche continua sa marche et stoppa derrière eux.

- Une bien belle bête, dit l'inconnu blond.
- N'est ce pas ? Les plus magnifiques de tout le royaume !
- Pardon, fit Trowa.

Le blond se retourna ainsi que Merchior et le regarda. Trowa n'y fait pas attention.

- Ah tiens Trowa, fit Merchior. Dépêche toi, Catherine t'attend. Je lui ai dit de répéter avec Fill mais comme je la connais elle n'en fera rien. Messire, reprit-il en se tournant vers Quatre, voici Trowa dont parlait Catherine. Trowa, voici le prince Mitral.

Trowa regarda le blond.

/ Le prince ? Cela explique son attitude. Le prince, ici. Etrange, j'imaginais mal quelqu'un de si haut dans la hiérarchie venir jusqu'ici, et seul. Il me semble bien naïf pour quelqu'un qui va gouverner plus tard. Mais après tout cela ne me regarde pas. Il gêne le passage. /

Le garçon à la mèche ne dit rien pendant un instant.

- Bien le bonjour, finit-il par dire sans aucune émotion dans la voix. J'aimerai passer, ajouta-t-il.
- Bien sûr, et dépêche toi, fit Merchior en se poussant pour laisser accéder le brun à la cage. Venez prince, laissez moi vous montrer nos tigres.

Trowa n'écouta plus ce qu'ils se disaient et entra dans la cage en regardant le lion allongé. Il versa l'eau dans la grande écuelle en bois, puis passa une main dans la fourrure du fauve qui émit un petit grognement de plaisir et la lui lécha quand il la retira.

Le garçon brun sortit et referma la cage. Il jeta un coup d'œil vers celles des tigres qu'il avait déjà abreuvés. Le prince et Merchior les regardaient.

/ Ses cheveux sont plus clairs que le sable. On dirait qu'ils sont remplis de douceur. Un peu comme ses yeux verts. Ils avaient une lueur douce même avec de la colère. Il ne doit pas être habitué à se mettre en colère. Enfin je n'ai pas à faire attentionr à cela, c'est inutile. /

Trowa repartit vers les tentes, déposa le seau dans l'une d'elle, et rejoignit Catherine dans la principale. La femme l'accueillit à sa manière.

- Trowa ! C'est pas trop tôt ! rugit-elle.
- Merchior t'a pourtant dit d'utiliser Fill, répondit sans émotion Trowa.
- C'est ton boulot, pas le sien. Et ne réponds pas ! On répète et vite, tu ne discutes pas !
- Bien.

Trowa alla derrière le rideau du fond qui cachait les coulisses et revint avec un panneau de bois plus grand que lui qu'il fit rouler avant de l'arrêter au milieu de la piste. Puis il s'y colla, le corps tendu et les bras droit placés dans l'axe formé par les épaules.

Catherine fit un léger bond et lança un couteau. Qui se figea juste sous la main droite de Trowa. La femme tourna ensuite sur elle-même et lança un autre couteau sans regarder la cible. Il se fixa au dessus de la tête du garçon brun impassible. Catherine continua ainsi, essayant plusieurs pirouettes de plus en plus dangereuses pour Trowa qui ne bougeait pas, ne montrant aucune peur ou appréhension.

/ C'est un moment intéressant, enfin. Chaque couteau lancé peut m'enlever la vie. Je ne bouge pas, je regarde Catherine mais je ne la vois pas. Ce n'est pas une question de confiance. Je n'ai pas peur de la mort. Si je dois être tué ainsi, je le serai, c'est tout. Les lames se figent toujours dans le bois. Arrivera-t-il un moment où ce ne sera plus le cas ? /

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Voilà ! Et oui, ils pensent beaucoup les deux petits ! Lol pas grand-chose dans ce chapitre mais bon… faut bien introduite le décor et l'ambiance et patati et patata ! Lol je m'occupe de la suite, donnez toujours vos avis si le cœur vous en dit !