Une nuit dans la Cabane Hurlante
Chapitre 1 : Le rendez-vous
Résumé
: Que se passe-t-il quand Harry Potter et Draco Malefoy se
retrouvent piégés dans la Cabane Hurlante après
un malheureux accident ? Et pourquoi un mystérieux inconnu
s'amuse-t-il à dominer leur volonté ? Mais, au fait,
qui est ce mystérieux inconnu ?
Disclaimer :
Tout est à madame J.K.Rowling et je ne me permettrais pas de
m'approprier ses personnages...
Remerciements : Mes
remerciements tout particuliers à Suzanne, alias Sibla
Jackson, pour tous les fous rires qui m'ont, d'une façon bien
mystérieuse, inspiré cette histoire...
Petite
note : J'avais déjà publié les
deux premiers chapitres de cette fic, mais je me suis encore laissé
aller à la paresse, et j'ai laissé cette histoire en
suspens sur le deuxième chapitre... J'en suis vraiment
désolée ! Surtout que je m'étais promis
d'aller au bout de cette histoire ! Donc, en allant la relire,
je me suis dit que je devrais peut-être tout recommencer depuis
le début, et finalement, j'ai un peu modifié les deux
premiers chapitres et j'ai entamé la suite ! J'espère
que ceux qui me lisaient me pardonneront, et qu'ils viendront lire
la suite de cette fic... En tout cas, bonne lecture !
Une
nuit dans la Cabane Hurlante
Par : Rony Dany
Chapitre 2 : Découverte des lieux :
Dans
la lumière incertaine de la baguette, Harry vit la personne
qu'il s'attendait le moins à voir.
- Malefoy ?
Draco
Malefoy était étendu en face de lui, pieds et mains
liés, et un baillon l'empêchait de parler. Harry voulut
sourire en voyant la posture dans laquelle se trouvait son pire
ennemi, mais alors qu'il avait à peine retroussé les
coins de sa bouche pour rire, le regard noir de Malefoy l'arrêta
de suite, comme s'il voulait convaincre Harry que les plaisanteries
n'étaient pas à l'honneur rien qu'avec le regard. Mais
Harry ne le voyait pas du même oeil. Son ennemi de tous les
temps était étendu là, ridicule comme il ne
l'avait jamais été, et il n'allait pas laisser passer
l'occasion de lui rabaisser son honneur, mais sans exagérer :
qui sait ce que Malefoy pourrait faire si jamais il allait trop loin
?
- Qu'est-ce que tu fais là, Malefoy ? demanda-t-il
innocemment.
- Mmmh mmh mmmpf !
- Désolé,
je n'ai pas encore appris le langage des trolls, répondit-il
avec humour.
Mais Malefoy semblait ne pas avoir beaucoup de
cet humour. Il lui lança à nouveau un regard chargé
de haine et désigna les cordes qui lui liaient les poignets
d'un signe de tête. Harry, bien décidé à
rendre ce moment de pure joie un peu plus long, regarda les cordes
que lui désignait Draco, les sourcils froncés comme
s'il ne comprenait pas, avant de dire :
- Tu veux que je fasse
quoi, au juste ?
Draco, qui fulminait sous son baillon,
désigna à nouveau ses poignets liés d'un geste
furieux de la tête. Est-ce que Potter allait se moquer de sa
tête éternellement ?
- Aaaaaaaah, fit Harry,
comme si le Gallion venait de tomber, tu veux peut- être que je
te détache ?
Draco soupira, presque soulagé de
voir que la comédie de Potter allait être terminée
et qu'il allait enfin arrêter de le ridiculiser. Harry, de son
côté, éclatait de rire intérieurement, et
observait Malefoy attentivement. Comme il était à cet
instant, assis par terre, sans rien dire puisqu'il était
bailloné, les cheveux en bataille et le regard féroce,
Harry commençait à comprendre pourquoi certaines filles
étaient folles de lui...
QUOI????? Qu'est-ce que tu
viens de penser, Harry ? Draco Malefoy est un pauvre type, arrogant,
toujours à se pavaner. Ca doit être l'éboulement,
les émotions remontent. Bon, reprends-toi, Harry, ce ne sont
pas des choses à penser, et maintenant, délivre-le,
retourne voir après Ron, et sort d'ici.
Harry suivit
les conseils de son cerveau et se décida (enfin) à se
pencher sur Malefoy pour aller défaire les cordes qui lui
attachaient les poignets et les chevilles. Le problème était
que le tunnel était plutôt étroit, et Harry
devait faire tous les efforts du monde pour éviter d'écraser
Malefoy ("éviter d'écraser Malefoy" était
en fait un bien grand mot pour Harry qui s'en donnait à coeur
joie. Finalement, après un tour de contorsionniste qui révéla
un don que Harry ne se savait pas encore pour l'écrasement de
personnes non-aimées, il sut passer ses mains derrière
le dos de Draco et se pencha en avant pour défaire les
liens.
Dieu que ses mains sont froides ! pensa-t-il
soudainement lorsqu'il sentit les paumes gelées de Malefoy
toucher ses propres mains. Je devrais lui demander depuis quand il
est ici, il doit mourir de froid, le pauv...
HARRY ! Non,
mais, à quoi tu penses ? Tu t'inquiète pour Draco
Malefoy, maintenant ? C'est un pauvre type, arrogant, toujours à
se pavaner, tu le sais très bien, et tu t'inquiète pour
ce tas d'ordures ??? L'éboulement t'a complètement
retourné, mon vieux, pour que deux fois, en une minute, tu te
surprennes à parler de Malefoy en bien ! Reprends toi !
Les
liens étaient très serrés, mais Harry parvint
finalement à détacher les mains de Malefoy. Dès
que ce fut fait, il se remit debout et obsera Draco qui enlevait son
baillon délicatement. Il avait été si bien mis
qu'il saignait maintenant de la lèvre en plusieurs endroits.
Harry fut soudain secoué d'un frisson. Pas un frisson de
froid, quelque chose d'autre, qu'il n'avait encore jamais senti. Il
avait soudainement envie de toucher les lèvres de Malefoy,
bleuies et meurtries par le froid.
Alors, comme si une force
invisible le poussait en avant, il releva Malefoy, l'appuya contre le
mur et le regarda dans les yeux.
Jamais il n'avait ressenti
une telle chaleur. D'habitude, ces yeux gris et froids étaient
chargés de haine, envers lui bien souvent, mais cette fois-
ci, c'était différent : les yeux gris étaient
surpris, étonnés, ce qui était une expression
fort rare chez Draco Malefoy, et Harry se surprit lui- même à
trouver que ce sentiment d'étonnement allait très bien
à Malefoy. Le gris froid était devenu chaleureux, vif,
on aurait dit qu'une vague d'énergie venait de submerger ces
ronds parfaits et qu'elles tournoyaient autour d'un gouffre
noir...
« Poétique, tout ça »,
dit une petite voix dans sa tête. « Très
poétique. Mais est-ce que tu te rends compte de ce que tu
fais, en ce moment ? Tu as plaqué Draco Malefoy, l'arrogant
qui se pavane toujours comme un pauvre type contre le mur, et tu
regardes dans ses yeux comme une fillette amoureuse... Est-ce que tu
te rends seulement compte de ce que tu fais ? »
Harry,
prenant effectivement conscience de ce qui venait de se passer,
essaya de reculer, mais on aurait dit qu'une force, la même que
celle qui l'avait obligé à plaquer Malefoy au mur,
l'empêchait de bouger d'un centimètre vers l'arrière.
Au contraire, il sentit que son visage se rapprochait dangereusement
de celui de son ennemi, inévitablement attiré par ces
lèvres bleues qui saignaient doucement, ce nez fier et droit,
ces yeux gris profonds et les mèches d'un blonc presque blanc
qui retombaient sur un front parfait. Dans ce moment magique, Harry
se dit que si Draco avait été une fille et s'il n'était
pas son pire ennemi, peut-être qu'il en serait tombé
amoureux.
Si. Et seulement si.
- Potter ! Qu'est-ce que
tu fais ?! cria Malefoy subitement, sortant Harry de sa torpeur.
Le
charme était rompu. Les yeux gris étaient redevenus
froids et chargés de haine, Draco Malefoy était
redevenu un pauvre type arrogant qui ne faisait que se pavaner, et la
voix qui semblait un instant douce était redevenue traînante
et désagréable. Draco Malefoy était redevenu
Draco Malefoy.
- Espèce d'imbécile ! reprit-il.
Tu as sali ma robe en me poussant contre le mur...
- Ta robe
était déjà sale, je te signale, aboya Harry d'un
ton féroce. Il était furieux contre lui-même :
qu'est-ce qui avait bien pu lui faire faire ce qu'il venait de faire
? Pourquoi, alors que depuis les années qu'il cotoyait Malefoy
rien ne c'était passé, pourquoi maintenant, en cet
instant précis, il venait d'être attiré par cet
imbécile ? !
- Tu insinues que je suis sale ? lui
demanda Malefoy encore plus férocement. J'ai assez d'argent
pour rester propre et stylé, moi, pas comme ton ami Weasley,
par exemple.
Harry se souvint alors que si Malefoy n'était
pas Ron, où pouvait être son ami, alors ? Assez inquiet,
il ne répondit rien à Draco et se retourna, essayant de
regarder dans la pénombre si quelqu'un n'y était pas.
Mais rien. Il n'y avait rien, et il devait s'en douter : si
Ron était là, il l'aurait fait remarquer depuis bien
longtemps, sauf s'il était blessé. Bon sang, où
était-il ?
- Ron, au moins, ne s'est pas retrouvé
ligoté et bailloné, répliqua Harry après
un moment, trop inquiet pour vouloir à tout prix faire une
bataille de répliques avec cet imbécile de
Malefoy.
Harry crut que Malefoy rougissait, mais c'était
plutôt difficile à dire, vu la couche de crasse qui
recouvrait son visage. Toutefois, il regarda Harry comme s'il voulait
le tuer rien qu'avec les yeux, puis se détourna et se dirigea
dans la direction opposée à celle de Harry.
-
Qu'est-ce que tu fais ? demanda Harry sans s'en rendre compte.
-
Je vais cueillir des mandragores sauvages, répondit Malefoy
sans se retourner.
- Où est-ce que tu vas ?
- Je
cherche une sortie, imbécile, dit Malefoy. Je ne tiens pas à
rester ici avec toi jusqu'à ce que quelqu'un nous trouve, ce
qui est d'ailleurs peu probable, vu que le Saule Cogneur est planté
au bout de ce tunnel.
- Et tu sais où est la sortie ?
demanda Harry.
- Non, mais je la cherche. Un tunnel doit bien
aboutir à quelque chose des deux côtés. D'un
côté, il y a le Saule Cogneur, et de l'autre, la
sortie.
- Erreur, rectifia Harry. De l'autre côté,
il y a la Cabane Hurlante.
Malefoy se stoppa net.
-
Comment pourrais-tu le savoir ? demanda-t-il, le dos tourné,
peut-être parce qu'il ne voulait pas montrer à Harry son
état d'esprit.
- Je le sais, c'est tout.
- Et tu
penses que je vais te croire ?
- Tu n'es pas obligé,
mais tu peux toujours essayer.
Malefoy se retourna, s'avança
vers lui et le regarda dans les yeux, comme s'il voulait s'assurer
qu'Harry ne plaisantait pas. Harry, de son côté, soutint
ce regard, conscient que s'il baissait les yeux, Malefoy prendrait ça
pour une blague.
- Alors on fait quoi ? demanda Malefoy
subitement.
Harry s'avança vers lui. Curieusement, on
aurait dit que toute antipathie avait presque disparu. Quels en
étaient les signes ? Tout d'abord, il y avait au moins une
minute de passée sans que Malefoy et Harry ne se soient
répliqué quelque chose de mordant. Ensuite, on aurait
dit que le fait que les deux garçons soient en difficulté
et ensemble avait calmé leur soif de haine. Malefoy avait
besoin de Harry pour savoir ce qu'ils allaient faire, et Harry avait
une terrible envie de savoir comment Malefoy s'était retrouvé
dans le tunnel. Harry réfléchit quelques secondes avant
de dire :
- Je ne vois qu'une solution : il faut qu'on trouve
quel côté mène au Saule Cogneur.
- Et
pourquoi ça ? demanda Malefoy.
- Parce que de l'autre
côté, on ne saurait pas sortir. La Cabane Hurlante est
fermée de partout, donc on a pas le choix, à moins de
vouloir tester tes talents de cascadeur en essayant de sortir par une
fenêtre. Et puis, je sais comment empêcher le Saule de
nous frapper. Je te propose ceci : je nous sors d'ici, et en échange
tu m'explique comment tu t'es retrouvé ici. Je ne demande rien
d'autre, dès qu'on est dehors, on se laisse tranquille et on
ne raconte rien de tout ça à personne. Alors, c'est
d'accord ?
- Tu devrais savoir pourquoi je suis ici, lui dit
Malefoy en guise de réponse.
Harry le regarda, les yeux
agrandis de surprise. Que voulait-il dire ? Pourquoi devrait-il
savoir une telle chose ?
- Je ne vois vraiment pas de quoi tu
parles, répondit-il après un instant.
Malefoy
l'observa fixement, comme pour s'assurer que Harry jouait la comédie,
mais si l'expression qui était sur son visage n'était
que pur mensonge, alors Harry devait être un très bon
acteur, ce dont il doutait vraiment. Alors, était-ce possible
qu'il ne sache réellement pas pourquoi il était là
? Hum, cette ignorance pourrait peut-être aider Malefoy...
-
Alors, tu es d'accord, oui ou non ? demanda Harry une nouvelle
fois.
Draco se trouvait devant un problème... sérieux.
Harry le sortait d'ici, et en échange, il devrait seulement
lui raconter comment il s'était retrouvé au beau milieu
d'un tunnel sale et humide. Un donné pour un rendu. Oui, sauf
qu'il jouait son honneur. Si Potter découvrait la raison pour
laquelle il se trouvait maintenant à cet endroit, sûr
que son honneur serait perdu. Sauf s'il mentait. Mais quelque chose
lui disait qu'il ne mentirait pas. Ce n'était vraiment pas
un comportement habituel que celui de petit garçon sage qui ne
ment pas (oui, très très inhabituel, en fait), mais il
sentait que quelque chose, qu'il n'arrivait pas à qualifier
avec des mots, l'empêcherait de mentir au moment venu. Mais il
ne pouvait tout de même pas lui raconter tout ! Que fallait- il
faire ? Dire la vérité et perdre son honneur devant
Potter ? Ou mentir mais s'en vouloir par après ? Ou encore, ne
rien dire et devoir se débrouiller tout seul ? Qu'allait-il
répondre ?
- C'est d'accord. Je te dirai tout si tu
nous sors d'ici.
Harry attendit un moment, étonné
mais ravi d'avoir, pour la première fois, su passer un marché
avec Draco Malefoy.
- Viens, c'est par ici, dit-il
finalement.
Sans bruit, il se retourna et scruta les
profondeurs du tunnel. Si son sens de l'orientation était
fiable, alors ils devaient aller du côté gauche. Malefoy
attendit un petit instant, puis rejoignit Harry en faisant tournoyer
sa cape avec grâce malgré la couche de saleté qui
s'y était déposée, tout en le regardant fixement
dans les yeux comme pour lui rappeler que s'il avait le malheur de
l'entraîner ailleurs que vers la sortie, il aurait affaire au
Grand Malefoy.
C'est ainsi qu'ils se mirent en route. Le
tunnel était long, Harry en avait déjà fait
l'expérience lors de sa troisième année. Mais il
était d'autant plus long que de drôles de pensées
lui traversaient l'esprit. Si un autre jour, on lui avait dit qu'il
penserait que Draco Malefoy n'était pas si méchant que
ça, il aurait rigolé, très certainement. Mais
pas maintenant, dans de telles circonstances, pour la simple et bonne
raison que quelques choses avaient changé depuis qu'il était
sorti de son lit ce soir-là jusqu'à cet instant.
D'abord, il y avait eu la surprise de voir Malefoy ligoté,
vulnérable ; ensuite, il y avait eu le contact de leurs mains
: Harry avait senti un énorme frisson le traverser, pourtant
aucun coup de vent ne l'avait provoqué. C'est comme si le
simple fait que leurs mains se soient touchées lui avait donné
une sensation si... étrange. Après, il y avait eu le
moment où il avait eu une si forte envie de serrer Malefoy
dans ses bras, de le protéger, de le réchauffer.
Comment en était-il arrivé là ? Ah oui ! il
l'avait plaqué contre le mur et leurs yeux s'étaient
rencontrés. Qui sait si il ne devenait pas fou ? Pourquoi
avait-il fait ça ? Pourquoi avait-il mis Draco contre le mur
avant de le regarder fixement dans les yeux ? Et pourquoi ce regard
lui avait-il fait se sentir si calme, si bien ? Tellement de
questions, mais aucune réponse. Que s'était-il donc
passé ?
Il y avait aussi eu leur alliance -si on
pouvait appeler ça une alliance : ils avaient réussi à
communiquer ! C'était déjà un grand progrès
vers... vers quoi, au fait ? Qu'est-ce que Harry essayait-il de faire
? De devenir ami avec Malefoy ? Sûrement pas. Ca devait être
autre chose. Ils avaient chacun besoin de l'autre, pour différentes
raisons, et tous deux étaient assez malins pour comprendre que
se disputer serait la plus idiote des choses à faire s'ils
voulaient sortir de là. Et après ? Ils seraient dehors,
Malefoy expliquerait peut-être la raison de sa présence
à Harry, puis ils retourneraient dans leurs dortoirs
respectifs et oublieraient tout. Le lendemain, en se réveillant,
leur haine habituelle serait revenue et tout serait devenu comme
avant dans le meilleur des mondes. Enfin, c'était ce que Harry
pensait. Qui sait ce qui allait réellement se passer ?
Ce
n'était pas triste non plus du côté de Malefoy ;
il remuait des pensées désagréables et agréables
en même temps, il n'aurait pas su dire, en fait. On aurait dit
que quelque chose avait changé entre Harry et lui, mais sans
pouvoir déterminer quoi exactement. Tout d'abord, il s'était
retrouvé ridicule, ligoté, bailloné, et
déshonoré, devant Harry Potter. Un concert de
circonstances l'avait mené jusque là, ce qui pouvait
paraître assez bizarre, d'une certaine façon, en tout
cas d'après ce qui l'avait amené dans le tunnel du
Saule Cogneur. Il s'était donc tout bonnement ridiculisé
devant Potter, puis celui-ci l'avait fait languir, sachant qu'une
occasion pareille de le rabaisser ne se représenterait pas de
sitôt, et pour vraiment le dire, en profiter (d'ailleurs, lui
même aurait sûrement fait exactement la même chose
si les rôles s'étaient inversés). Finalement,
Potter avait fait semblant qu'il venait à peine de comprendre
(parce que Malefoy, au fond de lui, savait que Potter était
quand-même "intelligent"), et il l'avait libéré.
Jusque là, tout allait bien, ou tout semblait bien aller.
Après, ça commençait déjà à
dégénérer. Draco ne savait pas pourquoi, mais
lorsque Potter avait frôlé ses mains pour enlever les
liens qui les enserrait, il avait ressenti... quelque chose qu'il
n'avait jamais ressenti. C'était indéfinissable... Pas
que ça ait été désagréable, au
contraire, pendant un centième de seconde, il s'était
senti bien, en sécurité, calme. Sauf que son cerveau
n'avait pas accepté cette sensation plus d'un centième
de seconde, et tout s'était évanoui en un instant.
Evanoui, oui, mais pas oublié. Et puis Potter l'avait
brusquement relevé, comme pris de folie, et l'avait poussé
contre le mur. Draco, surpris, s'était laissé faire, et
leurs regards s'étaient croisés. Encore une fois, cette
sensation de calme, de bien-être, de sécurité,
qui dura quelques secondes de plus. Potter semblait perdu dans un
autre monde, mais Malefoy avait vite fait de le faire revenir à
la réalité. Un peu par regret. Mais juste un peu. Après
ça, il y avait eu ce marché. Il avait été
on ne peut plus incertain, et toujours maintenant, il ne savait pas
si il allait mentir ou dire la vérité à Potter.
En temps normal, il aurait tout bonnement menti, pourquoi d'ailleurs
aurait-il dit la vérité à "Potter"?
Mais quelque chose avait changé, comme si l'air du tunnel du
Saule Cogneur avait changé toute la haine que les deux garçons
se portaient en autre chose... d'inconnu, et d'agréable. La
seule chose qui restait à savoir était : qu'est-ce qui
avait changé ? Mais aussi, pourquoi les deux garçons
avaient-ils un comportement amical l'un envers l'autre ? Ce
n'était vraiment pas normal qu'ils ne se soient pas encore
battus ; il devait se passer quelque chose de très
bizarre, mais quoi ?
Soudain, Draco se cogna à
quelque chose qu'il crut reconnaître comme Harry. Il s'était
subitement arrêté et regardait quelque chose devant,
dans la pénombre du tunnel.
- On ne peut pas passer,
dit-il, et Draco remarqua qu'il y avait un peu d'inquiétude
dans sa voix. Le passage est bloqué par des pierres.
Draco,
le front un peu douloureux après s'être cogné,
regarda dans la direction vers laquelle Harry regardait. En effet,
même dans la simple lueur de la baguette que Harry tenait, on
pouvait voir un amas de rochers qui se superposaient du sol jusqu'au
plafond, rendant impossible toute tentative de passage.
- Par
où va-t-on aller, alors ? demanda Malefoy.
- Je ne sais
pas, répondit Harry. Il n'y a pas d'autre passage pour sortir
d'ici, j'en suis sûr.
- Mais qu'est-ce que c'est que ces
imbécillités ! s'emporta Malefoy. Tu me dis que tu
connais le chemin et que tu vas nous sortir d'ici, et maintenant on
se retrouve coincé dans un tunnel obscur et sale, et tout ce
que tu trouves à dire, c'est qu'il n'y a pas d'autre passage
pour sortir ! On avait conclu un marché, si tu te souviens.
-
Je sais, se défendit Harry, mais je ne pouvais pas prévoir
que l'éboulement du tunnel nous empêcherait de
sortir.
- Oh ! je ne pouvais pas prévoir que
l'éboulement du tunnel nous empêcherait de sortir !
répéta Malefoy d'une voix aiguë qui ne lui allait
pas du tout. Le problème, avec toi, Potter, c'est que tu ne
prévois jamais rien !
Sur ce, il tourna les talons et
s'enfonça dans les ténèbres. Harry, fâché
de voir que Draco était toujours aussi méchant, ne
voulut pas le suivre. Pour aller où, de toutes façons ?
Ils ne sauraient aller que dans la Cabane Hurlante, et là, ils
seraient coincés tous les deux ensemble. Oui, mais je n'ai pas
envie de laisser Malefoy tout seul dans ce tunnel, et sans lumière,
en plus. Temps pis, il n'avait pas besoin de me dire ce qu'il vient
de me dire, qu'il se débrouille tout seul, je n'ai pas besoin
de lui, de toutes façons... mais je ne veux pas rester seul
ici non plus. Qu'est-ce que je dois faire ?
Non. Il n'irait
pas. Pour le moment, il devait être au moins deux heures, il
était fatigué, et il avait besoin de réfléchir.
Réfléchir sur ce qu'il devait faire, comment il allait
sortir d'ici, et s'il rejoindrait ou pas Malefoy, où qu'il
soit.
Harry était déçu. Un moment, il
avait cru que Draco Malefoy avait changé : pour une raison
inconnue, il semblait être devenu plus gentil, moins agressif,
mais son arrogance avait vite repris le dessus. Un instant il avait
cru que Malefoy était peut-être quand-même
quelqu'un de bien, mais en fait, non, Draco Malefoy était
revenu le Draco Malefoy d'avant, un pauvre type arrogant qui ne
faisait que se pavaner. Draco Malefoy ne pourrait pas changer,
jamais, et c'était décevant.
Même très
décevant.
Quelque
part ailleurs, dans l'enceinte de Poudlard :
Une ombre
glissait dans le hall d'entrée de Poudlard, furtive, dont les
gestes, qui semblaient calculés à l'avance pour ne pas
être repérés, semblaient déplacés
dans cet endroit calme et froid. Un vent glacé soufflait et
s'engouffrait par les minuscules interstices des fenêtres,
murmurant comme un vieux loup qui ne parvient pas à avancer.
L'ombre semblait ne se soucier ni du froid, ni du vent, en fait, elle
ne semblait se soucier de rien. Elle avançait, doucement et
sûre d'elle, vers la porte d'un bureau qui semblait occupé
par une autre ombre.
La silhouette ouvrit la porte et abaissa
la capuche qui lui couvrait le visage, dirigeant son regard vers
l'autre ombre assise à un bureau, puis sentant les yeux de
celle-ci lui rendre son regard.
- Tu es en retard, dit l'ombre
du bureau d'une voix aussi froide que le vent qui s'engouffrait par
la porte entrouverte.
- Nous ne sommes pas là pour
parler de mon retard, répondit la silhouette en s'installant
de l'autre côté du bureau.
Il y eut un silence
pesant, qui fut bientôt interrompu.
- Quel est le bilan
? demanda la voix dure.
- Il ne s'est encore rien passé
d'intéressant, répondit l'autre. Ils ont failli
s'allier, mais se sont finalement disputés.
- Ils
doivent ne se douter de rien. Est-ce bien le cas ?
- Je n'ai
pas l'impression qu'ils aient l'ombre d'un doute. Rien ne semble
pouvoir dénigrer nos plans, pour l'instant.
- Très
bien. Je vais tenter de les réconcilier ; il ne faut pas
qu'ils soient en guerre, ce n'est pas notre but.
- Je
sais.
Deuxième silence pesant.
- Je n'ai plus
rien à dire, déclara finalement la première
ombre, celle qui semblait être moins autoritaire.
- Moi
non plus.
Prenant cette phrase pour une invitation à
partir, l'ombre furtive sortit et referma la porte, avant de
reprendre son chemin en sens inverse, sûre de ne pas être
vue. D'ailleurs, quiconque l'aurait aperçue se promener dans
les couloirs ne l'aurait jamais reconnue.
Jamais.
Voilà
le deuxième chapitre ! Alors, comment que vous l'avez trouvé
? Draco et Harry qui commencent à changer, tout doucement,
puis ils redeviennent méchants. Que va-t-il se passer,
maintenant ? Harry va-t-il rejoindre Draco là où il est
? Ou restera-t-il seul dans le noir à remuer de sombres
pensées ? Et qui sont les mystérieuses ombres qui se
donnent rendez-vous pendant la nuit ? Que de questions ! N'hésitez
pas à mettre des reviews pour me dire si vous avez aimé
ou pas, j'attend encore vos conseils...
Rony Dany
