CONNAÎTRE SES PROPRES SENTIMENTS
Le mardi matin, Hermione avait les yeux tout bouffis car elle avait passé une grande partie de la nuit à sangloter.
-Comment aie-je PU? COMMENT? Être tombé amoureuse de son ennemi, avoir cru qu'il pouvait avoir changé... QUELLE IDIOTE! s'exclama-t-elle en se donna une claque au front. Ça ne m'avance pas beaucoup, tout ça... je suis tellement stupide que je suis quand même folle amoureuse de lui!
Repensant douloureusement aux paroles de Drago, elle se dirigea sous la douche, puis, vers son cours de métamorphose, qu'en plus, elle n'avait pas révisé. L'horreur!
Naturellement, comme si tout était calculé à l'avance, elle rencontra Malefoy.
-Mer-vei-lleux, pensa-t-elle, il y a au moins 350 corridors ici et je dois tomber sur celui-là!
Drago s'avança pour aller lui parler, mais elle se mit à marcher plus vite.
-Hey sugar! Ça va pas? demanda-t-il doucement en lui tendant son livre.
-Il se trouve que non, répondit froidement Hermione en reprenant son manuel.
-Et tu voudrais pas dire à l'élu de ton cœur ce qui cloche, sugar?
-Justement. C'est LUI qui cloche, « sugar » !!
Drago la regarda un sourcil levé, l'air soupçonneux.
-Imagine toi donc que hier, je l'ai vu. Puisque j'avais oublié mon livre (Hermione brandit son livre en l'air) dans sa chambre, je suis retournée le chercher. Mais je suis revenue SANS livre. Je suis revenue avec des flots de larmes assez grands pour faire une 6ième océan à la planète!
Malefoy craignait le pire à présent.
-Rien-qu'un-jeu! Rien-qu'un-JEU! SOUS TA COUETTE! Hermione est un JEU, la petite et pauvre innocente GRANGER!
!!S-P-L-A-C-K!!
-Ben dis toi qu'il est fini ce jeu, espèce de "player" à deux faces! J'TE HAIS DRAGO MALEFOY!
Puis elle se mit à courir en pleurant, laissant Drago seul, la joue rougit par la claque puissante de la brunette peinée.
Il la regarda tourner le coin, puis la seule chose qu'il trouva à faire fût un sourire narquois, imité par Crabbe et Goyle qui avaient assisté à la scène.
-Bof... elle me manquera! ricana-t-il avant de partir.
Mais au fond de lui, il avait l'étrange sentiment qu'il avait le goût de pleurer. Naturellement, pas devant ses fidèles.
-Voyons, Drago. C'est une fille. Relaxe, se dit-il avant d'entrer dans la salle des Serpentards.
Visiblement, Hermione avait eu tort en pensant qu'il avait du cœur au début de l'année. Vraiment tort.
Les jours passaient vites. Il ne restait que 2 mois et demi d'école, au grand bonheur de certains, au désespoir d'autres, comme Harry. Il ne s'imaginait pas retournant chez les Dursley. Il croisait les doigts pour que les parents de Cho le prenne en pension une partie de l'été.
Hermione et Drago se croisaient souvent. La plupart du temps, le jeune blond ignorait totalement les allées et venues d'Hermione dans les couloirs. Mais plus le temps passait, et plus il la regardait marcher, l'âme triste au fond de lui même. Parfois, il essayait même de faire des sourires désespérés à son ancienne douce, mais elle ne répondait sûrement pas.
Drago arriva dans son dortoir pour faire ses devoirs de métamorphose. Il ouvrit son livre et soudainement, il repense à Hermione. Comme ça. Un flash. Mais un flash...amoureux.
-Oh... non non non non! C'est pas vrai! J'suis amoureux d'elle! ... elle me manque terriblement...oh quel con FINI je suis!!
Il se mit à frapper dans son coussin, s'imaginant que c'était sa tête.
-Bon...puisqu'elle refuse même de me regarder... je vais lui écrire.
Il prit un parchemin et une plume et commença. Une fois terminée, il se rendit à la volière, attacha la lettre à la patte d'un de ces oiseaux « ringards » comme il disait, et, le regarda s'envoler vers la tour.
Pour faire changement, Hermione était assise devant son miroir, regardant son reflet pleurer. Elle l'aimais toujours. Énormément même.
-Il doit bien avoir un bon côté... pensa Hermione, en sentant une larme couler sur sa joue. Je suis certaine qu'il ne le pensait pas...je re-veux mon bon Drago...
Sur ces mots, un hibou au plumage doré cogna son bec sur la fenêtre à carreaux salie d'Hermione.
En faisant le saut, elle se leva et alla prendre la lettre, caressant le volatile au passage. Pressée, elle s'empressa d'ouvrir le papier.
Chère Mione,
Svp, ne referme pas le mot tout de suite. Lis.
Au début de tout ça, je croyais vraiment pouvoir te dire « Viens vers moi tendrement, but I'll never say I love you »... tu étais comme une égratignure sur mon cœur de pierre... bref, que je croyais de pierre. Mais maintenant, je regrette. Sûrement que lorsque tu m'as entendu, tu t'es dit « TOI, t'auras jamais mon âme toute crue ». Et tu as raison. Maintenant Mione, je fais la paix avec l'amour, avec moi même. Et je t'envoie cet oiseau pour te dire que je suis réellement tombé amoureux d'une fille qui a su briser l'enveloppe durcie de mon cœur, une fille fantastique, toi. Tu as le droit de ne pas me croire. Tu aurais de bonne raisons. Peut-être qu'au fond, je ne te mérite pas...
Je t'aime Hermione
Drago xxxxxxxxxxx...
Une seconde larme coula sur la joue d'Hermione.
-Je t'aime aussi Drago... mais je ne peux pas te pardonner si facilement... se dit-elle tout bas, pressant la lettre sur son cœur.
Puis, elle referma le parchemin avec délicatesse.
-Non, je ne pourrai pas te pardonner si facilement... comment avoir confiance en toi une seconde fois... répéta Hermione avant de quitter définitivement la tour de Gryffondor.
Comme si ce n'était pas assez, elle rencontra Harry sur le chemin de la bibliothèque. Elle lui adressa un sourire discret.
-Mione! Ç'a fait si longtemps que je ne t'avais pas vu sourire! lança Harry, visiblement réjouit. Alors, qu'avais-tu l'autre soir? Tu peux me le dire, je ne porterai aucun jugements.
-Même si ç'a un rapport avec Malefoy? dit enfin Hermione, s'avançant vers lui.
Harry hésita.
-M...Même si ç'a rapport avec Malefoy (il frissonna).
-Bon, très bien, poursuivit Hermione, d'un ton plus confiant.
Et ainsi, elle se mit à tout raconter, du moins, un résumé qui dura 7 minutes en tout. À la fin de son récit, Harry avait les yeux écarquillés et la bouche toute grande ouverte.
-C'est... c'est un MONSTRE!!! s'exclama-t-il. Et tu... tu l'aimes? poursuivit-il dans un ton de dégoût total. Tu est complètement capotée!
-Oui, répondit Hermione dans une voix sèche. Je l'aime.
-Comment peux-tu? Il a toujours été notre ennemi et...et... regarde ce qu'il t'as fait! C'est pas assez!? s'écria Harry en s'énervant davantage.
-Je sais, dit bêtement Hermione, je sais. Seulement, il semblait être différent. En septembre, il m'a dit que j'étais jolie. Il ne plaisantait pas. Et ensuite, j'ai vu une lueur de bon en lui.
-Mais Mione! Comment as tu pu penser une SEULE seconde à le suivre, à l'écouter?
-Je te l'ai dit! J'avais cru voir du bon...
-Et tu as eu tort! Un Malefoy RESTE un Malefoy!
Hermione soupira puis, tendit la lettre de Drago à Harry. Il la balaya du regard rapidement, puis revint à c'est chou!... TU VAS CROIRE ÇA? Il t'as fait marcher une fois, il pourrait le refaire encore et encore!!!
-Je n'en doute pas Harry. Mais j'ai l'étrange impression qu'il est sincère cette fois...
-Un Malefoy, sincère? T'es tombée sur la tête. Ne me demande plus de t'aider...Oh et puis ruine ta vie si tu veux! Marie-toi avec lui, ayez beaucoup d'enfants et oublie pas de m'inviter à leurs baptêmes, même si j'viendrai pas! S-A-L-U-T.
Hermione regarda Harry s'éloigner, déboussolée. Peut importe, pour maintenant, elle allait s'installer la bibliothèque pour répondre à Drago. Le malentendu avec Harry allait s'arranger, c'était évident.
Elle entra donc dans le vaste local, s'assit et commença à écrire...
Ma chère raison de vivre,
J'aurais jamais pensé que tu m'aimais autant. Je vivais un conte de fées. Du moins, je pensais que tu m'aimais, je pensais que je vivais un conte de fées. Mais j'ai eu tort, jusqu'à preuve du contraire, jusqu'à ce que ce hibou « ringard » fasse venir à moi un bout de papier. Oui, c'est bon. Je te crois. Ils disent tout l'temps qu'on doit laisser une deuxième chance. Dumbledore laisse toujours une deuxième chance, lui. Alors, moi aussi .Seulement, il me sera difficile de te pardonner. Et ne compte pas sur moi pour aller dans ton lit. Je ne mets plus un seul pied dans ta chambre. C'est tout.
Je t'adore plus que tout,
Ta Sugar xxx
Quand Drago ferma ce mot, il avait de la joie qui bouillonnait au dedans de lui mais aussi de la honte. Pourquoi il lui avait fait ça?
-Je suis un minable... vraiment, marmonna-t-il.
Après avoir tourné en rond plusieurs fois et en refusant catégoriquement de réécrire une autre lettre à Hermione car la dernière fois l'oiseau avait complètement foiré dans sa fenêtre à son retour, il décida enfin d'aller la voir.
-Elle ne veut plus entrer ici, mais moi, je peux toujours entrer chez elle.
En montant les escaliers 4 à 4, il aperçut un Gryffondor.
-HEY TOI! s'exclama-t-il en pointant le garçon, amène-moi à votre salle commune et ouvre la porte! J'dois voir Hermione Granger! Ça PRESSE!
L'élève eu tellement peur de Drago qu'il obéit sur-le-champ.
-Framboises Bleues! s'écria le jeune homme devant la grosse dame juste avant de prendre ses jambes à son cou.
En entrant, Malefoy se mit à crier dans la salle commune bondée, et à présent apeurée.
-HERMIONE! HERMIONE!
Ainsi, il monta les marche pour entrer dans la chambre de sa douce. Il défonça la porte qui était barrée, puis, y retrouva Hermione, endormie.
-Hermione...Hermione! chuchota-t-il pour la réveiller sans rien brusquer. Puis, il passa sa main réconfortante dans les cheveux de la brunette.
Elle se réveilla.
-D...Drago? Mais qu'est-ce que...
-Tchut... tu peux me faire confiance, je te le jure. Je suis désolé.
Hermione regarda ses yeux gris profonds, qui exprimaient vraiment de la désolation, et mêmes, quelques larmes.
Il déposa un baiser sur les lèvres de la fille.
-Tu peux me faire confiance... répéta-t-il.
Hermione le saisit par le cou pour recevoir un autre baiser. Un vrai cette fois. Elle ne le laisserait plus partir à présent.
Quand ils se lâchèrent, Hermione se mit à rire.
-C'est de l'arnaque Drago Malefoy...vous m'avez jeté un sort de charme avec vos beaux yeux et j'y suis tombée, sans jamais vouloir en ressortir... chuchota-t-elle, le regardant intensément.
Drago sourit. Hermione fit de même. Un couple sincère était né. Pour de vrai.
