Chapitre II : Je commence à sombrer

Disclaimer : Aucun des personnages cités dans cette fanfiction ne m'appartient mais ils sont la propriété de Chrichton et sa bande et patati et patata. Cependant Elena Martin est à moi (je suis possessive!) donc pas touche sans mon autorisation (ah lala j'adore m'approprier des personnages :d)
Note de l'auteur : Tadam! Voici le deuxième chapitre d'Elena! Rien de spécial à signaler. Disons que ce chapitre est la suite du premier (je sais que le contraire est étonnant), je veux dire par là qu'il s'agit encore de la mise en situation est donc ne m'en voulez pas si c'est fort médical mais il se trouve que j'aime beaucoup une série télévisée qui s'appelle Urgences, sisi!! Autre détail, je parle à la fin de méravol. Je n'ai pas la moindre idée si ce médicament existe, disons que je refais la médecine :D.

Bonne lecture!

Il pose ses mains sur ma poitrine, écoute ma respiration, me parle.
J'ai la tête qui tourne. Que se passe-t-il ? Il y a un voile noir devant mes yeux. Ca commence à devenir flou et il continue de me parler.
Je suis fatiguée, troublée.
-"Do you understand me ? Stay with me!"
Que dit-il? Je ne comprends plus rien ! Je n'arrive plus à me concentrer !
Je commence à sombrer, c'est comme si je m'endormais.
Trou noir.

Tout reste noir. Je ne vois rien, je ne sens rien. Ce n'est pas comme si je dormais car je n'ai aucun rêve. Je n'entends rien. Depuis quand je suis dans cette sorte de sommeil ? Je suis incapable de le dire. Tout est si confus.

J'ai froid. Qu'ai-je dit ou plutôt qu'ai je pensé ? J'ai ressenti quelque chose ! Je crois que je me réveille.

J'ouvre les yeux.

Où suis-je ?
Il a pleins de monde au-dessus de moi. Des médecins. Je suis à l'hôpital.
Il est là

-"Elena, vous savez où vous êtes ? "
Evidemment, je ne suis pas stupide.
Je veux répondre mais ils m'ont mis un tube dans la bouche et je n'arrive pas à parler. Ca me gratte la gorge. Je fais signe de la tête pour dire que, oui, je sais, je suis à l'hôpital.
-"Elena, vous allez monter en chirurgie. Vous avez des hémorragies internes et vous devez être opérée d'urgence."
Je n'ai pas compris ce que voulait dire hémorragie interne. Je ne connais pas assez le vocabulaire médical.
-"Y a-t-il quelqu'un que nous devons prévenir ? Votre famille ?"
Il a pris ce qui doit sans doute être mon dossier en main et a commencé à le compléter.
Une infirmière m'a passé un morceau de papier. Ils avaient tout prévu !
J'y note d'une main tremblante « Famille en Belgique. Il faut prévenir WEP. Numéro dans mon sac. Ils préviendront famille d'accueil. ». J'abrège un maximum car je n'ai pas beaucoup de force.

Mon Dieu. Ils vont s'inquiéter en Belgique, les pauvres. Peut-être même qu'ils feront le voyage jusqu'ici, à moins que je ne sois rapatriée en Belgique mais ça m'étonnerait fortement. Tout cela est si compliqué.

-"Bon, on la monte."
Ils décrochent la perfusion qui est sur une sorte de poteau. Je n'avais même pas remarqué que j'aie une aiguille dans le bras. Moi qui ai horreur des piqûres !
J'en ai tellement peur que n'avais jamais fait de prise de sang de ma vie. J'ai même renoncé, il y a trois ans, à partir en Asie pour éviter des vaccins supplémentaires. J'ai toujours redouté qu'un jour je doive me faire opérer et qu'on doive me mettre une aiguille dans le bras. Rien que d'y penser, j'avais des frissons partout. Et voilà qu'aujourd'hui je me retrouve dans un brancard me menant tout droit à une salle d'opération alors que je n'ai même pas eu le temps de dire « ouf ».

J'ai aussi des électrodes sur ma poitrine et quelque chose à mon doigt. Un ami qui veut devenir médecin m'a une fois dit que c'était pour vérifier le taux d'oxygène dans le sang.
Ils ont découpé mes vêtements. Ils sont pleins de sang. Ma robe… je viens de l'acheter !

Et ce mal de crâne qui ne me lâche pas. Comme si quelqu'un poussait sur ma tête. Malheureusement cette douleur ne fait qu'augmenter. Je ressens toujours ce mal à la poitrine comparable à un coup de poignard, c'est le même mal que celui que j'ai ressenti au tout début. Moins fort évidemment car les médecins ont du me donner des tas de médicaments mais la douleur n'a pas disparu pour autant.

Il continue de me pousser et nous arrivons devant un ascenseur. La porte s'ouvre sur un grand homme à la peau noire. Il porte un pyjama bleu. Ses cheveux sont assez courts et bouclés. Il se tient droit, comme un bloc de glace. Il s'adresse à John.
-"Désolé" s'excuse-t-il "j'étais occupé sur une appindoc. C'est le poly trauma blessé par balle ?"
D'après ce que j'ai compris, il parle de moi comme un cas et non comme une patiente, ce n'est pas très agréable mais j'imagine qu'ils ne peuvent pas avoir de sentiments. Combien y en a-t-il par jour qui meurt sur le billard ? En ferai-je partie ?

-"Ah, docteur Benton, nous montions justement. On a du l'intuber et la choquer mais elle a deux hémorragies internes et on n'a pas réussi à extraire la balle. Elle ne comprend pas très bien l'Anglais."
C'est faux ! C'est juste que je suis un peu sonnée…
-"Tu montes avec moi Carter ?" propose le chirurgien
-"Oui, si ça ne vous dérange pas que je vous assiste."

Ils poussent le brancard dans l'ascenseur. Nous ne sommes que trois dans l'ascenseur.
Ils se sont mis l'un et l'autre de chaque côté de moi. Le docteur Benton m'ausculte. Il baisse le drap qui a été mis sur moi et regarde ma plaie. Je suis trop fatiguée pour me relever et essayer de regarder. Trop fatiguée aussi pour être pudique, ce n'est pas le moment. Dans son regard, aucune émotion ne passe. Il me regarde comme de la viande. Lui est-il déjà arrivé de monter sur une table d'opération ?

Mon mal de tête se fait encore plus présent et je commence à avoir le tournis. C'est insupportable. Ma tête va exploser. Il faut que ça s'arrête. Je dois être courageuse, ne pas faire ma douillette mais là c'est trop dur. J'essaye de lancer un regard au docteur Carter pour qu'il comprenne. J'essaye de lui faire des signes. Peut-être me donneront-ils encore un peu de morphine ?
Il ne me voit pas. Il semble perdu dans ses pensées.
Regardez-moi docteur !

-"Lucy nous assistera, informe le chirurgien. Tu savais qu'elle fait un stage chez moi ?"
-"Oui" répond Carter, "j'ai été informée vu que c'est mon externe."
-"Je crois qu'elle veut nous dire quelque chose" le chirurgien s'est retourné vers moi.
Bon sang, c'est pas trop tôt il m'a enfin remarqué.
Maintenant reste à leur faire comprendre mon problème et avec ce tube ça risque d'être dur.
-"Vous avez un problème ?"
Je hoche la tête.
-"Vous avez mal quelque part ?"
Evidemment que oui, comment faire autrement lorsque on a un morceau de métal dans la poitrine ? Mais ce n'est pas la douleur qui m'inquiète
-"Au thorax ?"
Non.
-"Où ?"
-"Sa tension chute" informe le chirurgien, "vous avez mal à la tête ? Le tournis ?"
J'acquise. Il est perspicace celui-là, c'est pas trop tôt.
-"Ecoutez-moi Elena, ne vous endormez surtout pas" me dit John

Je vois flou. Je me sens m'endormir comme avant que l'ambulance arrive.
-"Ne vous endormez pas !"
C'est le chirurgien qui parle. Pour la première fois des émotions semblent percer sur son visage. Peut-être que ces mauvais pour ses statistiques quand quelqu'un meurt sous sa responsabilité. Je suis méchante. Il n'a pas l'air si mauvais que ça.
Je ne dois pas m'endormir.
-"Vous m'entendez ne vous endormez surtout pas. Ecoutez ma voix. Ecoutez-moi."

Maman, laisse-moi tranquille, je suis fatiguée, je veux continuer à dormir. Je suis désolée. Laisse-moi dormir. Je sortirai de mon lit plus tard. Je dors encore quelques minutes. Je suis désolée.
-"Ne fermez pas les yeux !"

Que m'arrive-t-il ? Je divague. Je suis tellement fatiguée. Mes paupières sont si lourdes.
Je vais les fermer quelques secondes puis je les réouvre. Quelques secondes…

-"Ne vous endormez pas !"

-"Elle s'enfonce !"
-"On y est presque, encore un étage et on est chirurgie. Allez… réveille-toi…"
-"En fibrillation"
-"On y est. Shirley, passez-moi le défibrillateur"
-"Oui docteur Benton, répondit l'infirmière"
-"Chargez à 300"
John avait les palettes en main
-"Chargé."
-"On dégage"
Il appliqua les palettes du défibrillateur sur la poitrine d'Elena. Le corps de celle-ci se souleva et retomba, inerte.
-"Chargez à 360 !" Cette fois-ci, c'était le docteur Benton qui avait parlé.
-"A 18 ans, des charges à 360 peuvent avoir de graves répercussions."
-"Je pense qu'une balle à 4 cm du cœur a toujours des répercussions sur le patient" ironisa Benton.
-"Chargé"
-"On dégage."
-"C'est bon, on a un rythme" constata Carter. "Allez, on y va."

Ils amenèrent le brancard en salle 1. Pendant que les infirmières aidées de Lucy préparaient Elena pour l'opération, Peter et John s'habillèrent.
S'habiller en urgence et toujours quelque chose de délicat. Il faut se laver soigneusement les mains pendant quelques minutes (frotter dix fois chaque partie de la main) et puis mettre une blouse, des gants, sans se les salir, sans se déstériliser.

-"Bon, on va commencer. Lucy, allez vous habiller. Carter, tu es prêt ?"
-"Oui docteur Benton" répondit l'interne.
-"Lucy, c'est bon ? On commence."
Le chirurgien ouvrit à l'aide de son scalpel le thorax d'Elena et entreprit de retirer la balle.
Cette manœuvre lui prit près d'une heure. La balle s'était introduit dans un vaisseau sanguin et elle était remontée jusqu'au cœur, c'est pour cette raison qu'Elena avait perdu connaissance dans l'ascenseur.
Une fois la balle extraite, il sutura trois hémorragies internes. Une n'avait pas été remarquée aux Urgences et Peter avait du la suturer en dernière minute, alors qu'il était prêt à refermer.
L'opération dura en tout et pour tout 4 heures.
A la demande de Carter, Peter avait pris près de 45 minutes pour recoudre Elena, une plaie mal cicatrisée à 18 ans ne rendait pas la vie facile.

-"Emmenez-la en salle de réveil et appelez-moi quand elle revient à elle" ordonna le chirurgien aux infirmières présentes.
-"Je vais l'emmener docteur" intervint Carter "et je resterai près d'elle. Je vous biperai à son réveil."
-"Tu es sûr Carter ?" Demanda Benton. "Ne t'implique pas trop, tu sais bien que des complications peuvent encore arriver."
-"J'en suis bien conscient et c'est justement pour ça que je préfère rester avec elle. Allez, on y va."

-"Mademoiselle"
C'était une voix douce qui l'appelait. C'était la voix de l'interne. Il lui parlait.
Elle devait se réveiller.
Cela avait une impression de déjà vu : avoir la force d'ouvrir les yeux, être éblouie par la lumière, prendre quelques secondes avant de réaliser qu'on est à l'hôpital, se dire que les bruits qu'on entend sont normaux, sentir l'oxygène venir directement par un tube dans la gorge, ne pas pouvoir parler. Savoir qu'on est passé près de la mort.

-"Je vais vous retirer le tube qui est dans votre gorge. Vous allez inspirer profondément quand je vous le dirai. Vous me comprenez ?"
Non, elle ne comprenait pas très bien. Ce n'était pas un problème de mauvaise connaissance de la langue, elle était seulement trop fatigué pour tout assimiler, même s'il avait parlé en français ce n'est pas sûr qu'elle aurait compris !
Il lui mima ce qu'elle devait faire : prendre une grande inspiration et lui il lui retirerai le tube.
-"Attention, allez-y !"
Le médecin de manière énergétique mais non brutale tira le tube de la gorge d'Elena alors que celle-ci toussait à cause de l'irritation provoquée par l'intubation.
Elle voulut le remercier mais aucun son ne sortait de sa bouche. Elle avait trop mal.
-"Attendez un peu avant de parler, d'ici quelques minutes vous pourrez à nouveau le faire "
mais en attendant, si vous avec quelque chose à nous communiquer, il faudra utiliser ceci, dit-il en montrant la feuille de papier et le bic qu'il tenait dans sa main de manière malicieuse, comme s'il détenait la clé du savoir.
Elle prit le morceau de papier et le stylo bille qu'il lui tendait et y inscrivit : « merci ».
-"De rien, c'est mon métier" répondit-il
Mais tous les médecins ne se comportait pas de cette manière, oh non. Tout le monde ne laisserait pas en plan une de ses rares journées de congé pour une gamine de 18 ans. Tout le monde n'aurait pas attendu plus d'une heure en salle de réveil alors qu'il pouvait aller boire un café et discuter avec ses collègues en attendant qu'on le bipe. Ce médecin-là était différent.

Elena se risqua à parler.
-"Il… Il y a d'autres victimes ?"
-"Le preneur d'otage est mort sur le coup et un policier qu'il a blessé dans le magasin est à La Pitié, il n'a été que légèrement touché."
Il lui sourit. Il fut fort étonné de l'aisance avec laquelle elle parlait, elle semblait avoir plus dur pour assimiler ce qu'on lui disait mais elle avait un accent minime et employait de mots sophistiqués.
-"Vous devriez vous reposer. L'accueil a appelé le WEP, votre famille ne peut pas venir car il y a eu une tentative d'attentat à l'aéroport de Washington, tous les vols internationaux ont été annulés, c'est pour ces mêmes raisons que vous ne pouvez pas être rapatriée. De toute façon votre état ne le permet pas."
-"Je suis tirée d'affaire maintenant, non ?" questionna-t-elle
Il sembla gêné.
-"Pas tout à fait. Vous êtes très faible encore et des complications peuvent toujours arriver. Mais je pense que le pire est passé…"
Il lui sourit à nouveau
-"Détendez-vous, tout va bien se passer. Maintenant je vais vous laisser dormir."
Il lui prit la main et la serra.
Elle essaya tant qu'elle le pouvait de lui rendre son sourire. Il lui lâcha la main.
-"Mademoiselle vous pouvez lui administrer 3 cc de méravol s'il vous plaît ?" demanda-t-il à l'infirmière présente.
Celle-ci acquiesça et prépara une seringue qu'elle d'injecta dans la perfusion de la malade.

A suivre...