BAISER MORTEL

Bonjour tout le monde!

Ok, j'essaie encore une nouvelle fic, puisque la dernière n'a pas vraiment pognée…lol Celle-ci promet d'être différente des deux autres histoires que j'ai écrite. Bien sûr, il y a des choses qui ne changent pas, donc, il va avoir de la romance et du sexe, mais pour plus tard. Pour l'instant, c'est plutot du sang que vous allez voir…enfin, lire. Pas de bain de sang comme tel, mais presque. Ensuite, vous retrouverez nos persos préférés… et mon beau Draco. lol

Ne vous fiez pas au résumé, courage, lisez jusqu'au bout et laissez-moi un tit mot. Le début est un peu long, mais il faut bien que je mette en place mes pions! lol

Bonne lecture!

Fumseck xx

PRÉFACE:

« Au cours des derniers siècles, plusieurs jeunes hommes ont été retrouvés, gisant dans leur sang, sans aucune trace du meutrier. Le mystère n'a toujours pas été illucidé. Humaine le jour, son corps devient une arme redoutable la nuit, pour ceux qui s'intéresse de trop près à elle. Sa vengeance prendra-t-elle fin un jour? Sa souffrance s'éténuera-t-elle au fil des décénies? »

Les moments vraiment magiques sont plutôt rares dans une vie. Ces instants où l'on se dit que tout est possible, que rien ne pourra entraver notre bonheur. Jamais. Bien sûr, il y a plusieurs événements qui nous rendent heureux, mais combien d'entres eux restent définitivement incrustée dans notre mémoire? Pour la vie?

Cette histoire débute en l'an 1663, dans la ville de Paris. Cette année-là marquait la deuxième année du règne du Roi Soleil: le jeune Louis XIV. Tout le grattin du pays crevait d'envie de rencontrer ce fameux prodige et d'être invité à l'une de ces fameuses réceptions. Le nouveau monarque était déjà fort apprécié de ses sujets et un bel avenir s'ouvrait devant lui.

L'heure était à la frivolité en cette chaude nuit d'été. Les jeunes amoureux de bonne famille parcouraient les rues, main dans la main, et espéraient secrètement de semer leur chaperon.

La jolie Ophélie et son prétendant, Jacques, avait réussi cet exploit, en se faufilant aux travers des ruelles mal éclairées. Riant aux éclats, ils s'arrêtèrent quelques minutes pour reprendre leur souffle.

- Tu crois qu'ils ont été entraînés par les gendarmes? hoqueta la jeune femme.

- Je crois plutôt que se sont les gendarmes qui ont suivi leur entraînement avec eux… Cette vieille folle a bien failli m'arracher une oreille lorsque j'ai posé ma main sur ton épaule!

- Mon cher, s'amusa Ophélie, votre charme ne s'en serait qu'accru!

- Riez, dit-il en l'enlaçant, mais je suis certain que vous m'aimez beaucoup plus avec mes deux lobes…

Jacques se pencha vers le beau visage de sa compagne et embrassa chastement ses lèvres rosées. Ophélie rougit violemment et toussota pour cacher son trouble. Le jeune homme lui adressa un sourire coquin et ils se remirent en route, marchant tranquillement et profitant de ce rare moment de solitude.

Élégant et rebel à ses heures, Jacques était un homme très prisé par le gente féminine, malgré ses faibles revenus. Ses cheveux long cheveux bruns étaient retenus en une natte sur sa nuque et son corps musclé, mais élançé, attirait l'œil de la première venue. Son sourire ravageur et ses prunelles vertes avaient fait chavirés le cœur de plusieurs damoiselles, mais il s'était pourtant tourné vers la seule qui n'avait jamais manifesté d'intérêt pour lui.

Ophélie était de nature rêveuse et, en secret, plutôt fleur bleue. Sa beauté naturelle rendait jalouse la plupart des jeunes femmes de son âge et son regard violet clouait littéralement les hommes sur place. Elle respirait l'honnêteté, la bonté et la grâce. Elle était franchement très intelligente et possédait un charisme extraordinaire, mais n'usait jamais de ses qualités à tord et à travers. Elle savait se montrée discrète lorsqu'il était nécessaire. Plusieurs prétendants s'étaient sentit intimidés par autant de pouvoir chez une femme et avait préféré abandonner la partie, craignant de se voir surpasser par le sexe faible.

Âgée de seize printemps, la jeune femme venait d'une famille aristocratique très proche de la cour royale. Élevée dans les broderies et dans la soie, Ophélie n'avait jamais manqué de rien et son avenir financier était assuré jusqu'à sa mort. Sa mère exigeait qu'elle se drape avec les créations des plus grands couturiers de Paris, qu'elle porte toujours ses bijoux les plus précieux… Bref, qu'elle montre à tout le monde que les « Swan » était une famille riche, de bon goût et qui fréquentaient assiduement les réceptions royales.

Sa pauvre mère aurait probablement eut une attaque si elle l'avait vu à cet instant. Sa coiffure était complètement défaite et sa robe était déchirée à quelques endroits… Mais Ophélie n'avait que faire de sa tignasse de jais bouclée, pendant misérablement dans son dos! À cette seconde précise, elle n'avait d'yeux que pour Jacques et sa bouche. Le sourire niais qu'elle aborait n'était pas chose courante chez elle.

Échangeant quelques mots doux et deux ou trois baisers, les amoureux s'arrêtèrent finalement devant un joli parc. Ils prirent place sur un banc en bois et restèrent silencieux durant plusieurs minutes. L'aurore vînt malheureusement les narguer, leur faisant réaliser qu'ils avaient pratiquement passés la nuit dehors.

- Père va m'assassiner! s'exclama Ophélie en bondissant de son siège. Nous n'aurions jamais dû quitter nos chaperons… Nous…

- Mais n'êtes-vous pas heureuse que nous l'ayons fait? questionna doucement Jacques, en la retenant par la main.

- Oui, bien sûr… répondit-elle en rougissant. Mais…

- Ne vous en faîtes pas, reprit le bel homme. Je prendrai tout le blâme sur mes épaules et puis…

Il posa un genou à terre et Ophélie se sentit défaillir. Jacques sortit en petit écrin de la poche de sa veste et reprit la main gantée de la jeune femme.

- Si vous acceptez de m'épouser, je ne crois pas qu'il nous en tienne rigueur, déclara-t-il d'une voix suave. Épousez-moi ma douce aimée… Faites de moi l'homme le plus heureux de la terre…

- Jacques… Vous me flattée, dit-elle d'une petite voix. J'acceptes…

Sur ses mots, Jacques se releva et passa délicatement un anneau doré autour de l'annulaire gauche de sa bien-aimée. Il la serra doucement contre lui et l'embrassa tendrement.

À ce moment, Ophélie ne partageait pas du tout les même sentiments que son futur époux.

La jeune femme était aux anges, complèment ennivrée par l'amour qu'elle éprouvait pour cet homme. Un désir profond et authentique se lisait dans ses yeux violets.

Pour sa part, Jacques était, effectivement, l'homme le plus heureux de la terre. Dans ses bras, il tenait une véritable…

… mine d'or.

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Le bonheur est parfois éphémère. Il frappe sans crier gare et puis il s'envole l'instant d'après… En revanche, pour certaines personnes, le bonheur est omniprésent et il ne les quitte jamais.

La vie est drôlement faite. Pourtant, nous ne cessons jamais de rechercher ce bonheur et lorsqu'il se présente, nous essayons de le conserver le plus longtemps possible.

En fait, peut-être est-ce nous, qui sommes drôlement faits…

Depuis bientôt un an, Madame Ophélie Mcphalister Swan vivait dans un véritable tourbillon. Malgré la mort soudaine de son père, la jeune femme n'avait jamais eu le temps de s'appitoyer sur son sort. Le rythme de vie que lui imposait dorénavant son mari, Jacques Mcphalister, ne le lui permettait pas.

Environ une semaine après la demande en mariage de Jacques, elle se retrouvait devant l'hotel, prête à tout donner à ce jeune don juan. Elle lui donna son cœur et il lui promit mers et mondes. Une année s'était maintenant écoulée et elle n'avait jamais eu à se plaindre de quoi que se soit…

Son paternel lui avait tout légué, puisqu'elle était sa seule héritière: sa fortune, ses résidences… Bien sûr, Jacques s'occupait de toute la gestion de son patrimoine et elle n'avait aucun droit, mais il la laissait acheter pratiquement tout ce qu'elle voulait. Sa mère logeait dans leur somptueuse demeure principale, mais elle ne restait jamais en place. Nouvellement veuve, elle profitait d'une liberté dont elle s'était privée depuis longtemps. Elle sortait tôt le matin et ne rentrait qu'à la nuit tombée… Parfois, elle ne dormait tout simplement pas dans sa suite. Ophélie ne lui posait aucune question, craignant de se l'aliéner…en supposant certaines choses qui pourraient lui déplaire.

Les jours s'écoulaient ainsi. Son mari organisait réception par dessus réception et leur cercle d'amis ne cessait d'augmenter. La seule ombre au tableau était les humeurs changeantes de Jacques vis à vis sa femme. Il ne lui imposait rien, mais devenait distant à l'occasion et brutal. Ophélie mettait ce changement sur le compte du travail acharné dans lequel son époux s'était plongé. Elle ne le voyait que le soir, lorsqu'il venait se coucher. Au petit matin, lorsqu'elle s'éveillait, il était déjà partit au bureau.

Enfin, c'est ce qu'il lui avait raconté, pour éviter qu'elle ne pose trop de question. La plupart du temps, M. Mcphalister laissait les guides de ses entreprises à son adjoint et prenait du bon temps… loin des regards. L'argent et le succès lui étaient montés à la tête, bien qu'il n'ait eu qu'à empocher les dollars d'un honnête homme d'affaires après la mort de celui-ci. Il n'avait jouer aucun rôle dans le fleurissement de tous ses commerces et n'en aurait jamais.

N'ayant aucun autre enfant, Jacques savait bien que le vieux Swan laisserait tout à sa fille chérie… Conquérir le cœur de la belle avait été difficile, vu son caractère indépendant. Un sourire et un compliment ne suffisait pas à ce genre de femme brillante, malheureusement. En revanche, prenant son mal en patience et une fois ses cartes bien placées, il n'avait eu qu'à la demander en mariage: obtenant ainsi le contrôle sur tout son héritage à venir.

Ce qui n'avait pas été très long…

Enfin bref, toujours est-il que leur couple n'était pas des plus joyeux, mais Ophélie n'osait faire de reproche à son mari qui travaillait si dur…

Par un bel avant-midi de septembre, la jeune femme de 17 ans sortit faire ses courses hebdomadaires avec son domestique personnel, James, un homme mûr de race noire. Les serviteurs étaients tous des personnes au styles et à l'allure discrète, mais lorsqu'ils se retrouvaient ensembles, James et Ophélie agissaient comme s'ils étaient de vieux amis. Devant les gens bien sûr, ils cachaient leur complicité et même si James la traitait toujours avec le respect dû à son rang, la jolie lady reconnaissait bien les liens forts de l'amitié. Il était d'ailleur, son seul et véritable ami… à qui elle pouvait tout confier.

Jacques avait pourtant remarqué ce petit manège, même si sa femme agissait normalement avec son serviteur devant lui. Il avait souvent surpris des regards de connivence ou des gestes amicaux entres eux, mais il ne l'avait pas reproché à son épouse, gardant ce secret pour lui. Il persevait tout cela comme un atout qu'il pourrait utiliser pour arriver à ses fins.

Oh oui, et des plans, il en avait ce Jacques.

Enfin bref, à leur retour, James porta tous les paquets jusqu'au perron de l'entrée principale. Ophélie ne lui laissa pas la chance de tous les déposer et de lui ouvrir la porte. Elle prit les devants et tourna elle-même la poignée, adressant un sourire malicieux à son ami.

- Madame, s'indigna-t-il, un voisin pourrait vous voir. Cela nuirait à votre image… et à celle de Monsieur.

- Cher James, dit-elle doucement, l'image que je vois tous les jours dans la glace me suffit amplement. Quant à celle de Monsieur, il faudrait d'abord que j'en ai une de lui qui ne soit pas masquée par la noirceur de notre chambre… Ensuite, les autres pourront en avoir une de lui.

- J'en suis navré madame, répondit-il platement, connaissant le sujet.

- Passons, reprit-elle. Aidez-moi à tout déballer, voulez-vous…

- Je m'en ferais une joie, madame, répliqua James.

- Vous vous contentez de bien peu, se moqua la jeune femme.

James retînt un sourire, alors qu'ils pénétraient dans la demeure bien silencieuse. Une étrange atmosphère règnait dans la maison. Les domestiques semblaient avoir disparus et il n'y avait aucune trace de leurs activités quotidiennes. James porta les collis jusqu'à la suite de Madame, suivit de près par celle-ci.

Avant d'entrer dans la pièce, Ophélie marqua un temps d'arrêt, bientôt imité par son accolyte. La porte laissait filtrer des sons étouffés provenant de la chambre et bien que la jeune femme soit nouvelle dans le domaine, elle savait reconnaître les bruits que faisaient deux amants…

Une série d'images déferla dans sa jolie tête et elle crût d'abord que ce n'était que le fruit de son imagination, mais le regard que lui lança James ne fit rien pour la rassurer. Prenant son courage à deux mains, elle poussa la porte et entra dans la suite à demie éclairée.

James dut laisser tomber ce qu'il tenait dans ses mains, pour retenir Ophélie avant qu'elle frappe le sol. Blanche comme un drap, la jeune femme semblait pétrifiée par le spectacle qui s'offrait à elle. Une jeune inconnue rassemblait rapidement tous ses vêtements, pendant que son époux reposait tranquillement dans leur propre lit. Il la dévisageait avec amusement.

- Vous m'aviez dit que votre femme ne rentrerait pas à la maison avant l'après-midi, souffla l'inconnue à Jacques.

- Il semble que cela ne soit pas le cas, retorqua-t-il sans lâcher Ophélie des yeux.

La jolie blonde ne demanda pas son reste et s'éclipsa en vitesse, manqua de percuter James et Ophélie. Celle-ci la reconnut comme étant la fille d'un baron quelconque… Mais pour l'instant, qui était cette femme était le dernier de ses soucis.

- Comment… pourquoi tu… bredouilla-t-elle.

- Belle dame, ne perdez pas votre temps à chercher le pourquoi du comment, répliqua Jacques en se levant. La chose est monnaie courante partout, ma chère. Pourquoi en serait-il autrement ici? Pourquoi me priverais-je des charmes de toutes ces jolies femmes qui s'offrent à moi? Simplement pour vos beaux yeux? Ne soyez pas stupide…

- Je ne suis pas stupide, reprit Ophélie avec un peu plus d'assurance et davantage de colère. Je croyais que notre union était différente, voilà tout.

- Mais notre union est différente, ma douce, répondit l'homme avec une voix douceureuse. Elle n'est pas de convenance, elle n'est pas pour vous et elle n'est certainement pas pour vos charmes, aussi attirants soient-ils. Elle n'est pas non plus d'amour. Bref, elle est différente parce qu'elle est simplement pour l'argent. Voilà.

- Comment avez-vous pu, cracha-t-elle. Vous êtes un monstre…

- Et vous, une moins que rien, la coupa-t-il. Depuis le jour où votre père est mort et qu'il vous a tout laisser… Comme je l'avais prévu.

- Comment pouviez-vous savoir que mon père allait mourir quelques temps après notre mariage? demanda Ophélie, les larmes aux yeux. On ne prévoit pas ce genre de chose…

- Ah non? se moqua Jacques, avec méchancetée.

James, qui n'avait pas lâcher la main de son amie, sentit le poul de celle-ci s'accélérer. Elle eut de nouveau une faiblesse et perdit pied. Le domestique la retînt du mieux qu'il put et la remit debout. Ophélie plaqua une main devant sa bouche, sentant son estomac se retourner.

- Donc, poursuivit son époux, n'ayant aucun droit en tant que femme, toute la gestion me revenait et j'avait plein pouvoir sur votre héritage. Comment pouvais-je ne pas saisir cette chance, moi qui vient d'un milieu beaucoup moins aisé que le vôtre? Pensez-y, aucun de vos prétendant ne s'intéressaient uniquement qu'à vous! L'ennui, c'est que vous étiez quasi intouchable et vous ne sembliez pas vous soucier de moi… mais comme toutes les autres, j'ai réussi à m'emparer de votre petit cœur. Je suis navré, mais je vais devoir le briser, maintenant.

- Qu'allez-vous faire? souffla Ophélie, les larmes souillant entièrement son visage à présent.

- Vous mettre à la rue, bien sûr! s'exclama joyeusement Jacques. Je n'ai que faire de vous, maintenant que je me suis bien implanté dans le milieu des affaires. Vous n'êtes qu'un boulet autour de ma cheville et puis, je ne pourrai pas supporter de vous entendre geindre comme vous venez de le faire, chaque fois que je ramènerai une autre femme à la maison.

- Vous ne pouvez pas… Cette demeure est la mienne… bredouilla la jeune femme.

- Tut, tut… Ma chère, rien de tout ceci n'est à vous. Vous n'avez rien. Vous n'êtes rien, acheva Jacques, froidement. Votre mère a déjà plié bagages, sans insister. En fait, je crois que le montant que je lui ai offert pour vous abandonner a fait mouche. Une veuve dans le besoin est facilement corruptible.

- Pourquoi me faites-vous cela, articula faiblement Ophélie. Je ne vous ai rien fait… Pourquoi me priver de tout ce qui était cher à mon cœur?

- Pour mon simple plaisir personnel, répliqua l'homme. Et parce que je n'accepterai jamais qu'une femme me soit supérieur. Vous aviez tout et mon rien… Les rôles sont inversés, dorénavent, et il n'aurait jamais en être autrement.

- Je n'ai rien fait de mal, pour que vous puissiez vous débarassez de moi ainsi. La loi…

- Oh, bien sûr, je n'ai pas de preuves concrètes, la coupa-t-il. Mais plusieurs des domestiques pourront affirmer que vous et ce James, aviez des rapports impropres à votre rang. Moi-même, je pourrai affirmer avoir eu des soupçons et que je ne pouvais tolérer que ma bien-aimée fornique avec un domestiques… noir par-dessus le marché.

- Vous savez que rien de tout ceci n'est vrai, répondit brutalement James. Monsieur, jamais je n'aurais osé agir de la sorte et Madama également.

- Que vaut la parole d'un respectable homme d'affaires, comparée à celle d'une trainée et d'un domestique noir? s'amusa Jacques. Bien, cessons tout ce bavardage. Ramassée quelques affaires et dégagée de ma propriété. James, je n'en ai pas encore fini avec vous.

Jacques, qui s'était vêtu depuis longtemps, le bouscula pour sortir de la pièce. Ophélie s'effondra sur son lit et pleura à chaudes larmes durant quelques minutes. James, le cœur serré, lui tapota gentilment le dos et fit lui-même un baluchon pour sa maitresse. Il y mit quelques vêtements pratiques et deux ou trois objets personnels, dont elle ne se passait jamais. Lorsqu'il s'assied près d'elle, Ophélie releva finalement la tête.

- Mon ami, James… Je suis tellement désolée… Comment…

- Ne vous en faites pas pour moi, madame. Je saurai me débrouiller, répondit le domestique. C'est pour vous que je m'inquiète. Vous savez bien qu'aucun personne de votre connaissance n'acceptera de vous héberger, vu la façon dont vous vous êtes supposémment comporter… Nous n'aurions jamais dû devenir aussi proches… Je vous considérais pratiquement comme ma petite fille et voyez ce qu'il vous en coûte…

- Je suis… Je m'excuse… Que va-t-il vous arriver…

- Prenez cet argent, madame, lui dit fermement James en lui remettant un petite bourse. Il s'agit de mon salaire du mois. Vous en avez beaucoup plus besoin que moi.

- Je ne peux pas acceptez… bredouilla la jeune femme.

- Je ne vous demandes pas de l'accepter, la coupa son ami. Je vous le donne et c'est tout. Je le mets dans votre sac et ne vous avisez pas de le laisser trainer pour que je le retrouve. Partez avant que Monsieur ne revienne. Dépêchez-vous…

Le vieil homme embrassa son amie sur le front et la poussa jusqu'à la porte de la suite. Il la conduisit en cuisine et la fit sortir par la porte de service.

- Merci… Merci d'avoir été mon ami, James, dit doucement Ophélie, en reniflant.

- Cher enfant, c'est moi qui devrait vous remercier d'avoir été aussi aimable avec un homme de mon statut, répondit James en la serrant contre lui. Partez et ne revenez pas. Refaites votre vie…loin d'ici.

Ophélie resta silencieuse et au bout de quelques minutes, elle quitta la demeure où elle avait vécu toute son enfance et les moments les plus heureux de sa vie.

Et aussi les plus terribles…

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Les pluies de l'automne rendait les routes impraticable et le temps se faisait de plus en plus froid. Trempée de la tête aux pieds, sa magnifique robe complètement en lambeaux, une jeune femme errait sur les chemins boueux de la France.

Cela faisait maintenant deux semaines qu'Ophélie avait quitté son ancienne vie et elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Sa colère était si intense et sa rancune si grande, qu'elle s'était jurée qu'elle n'aurait de repos que lorsqu'elle se serait vengé de ce monstre qui lui avait servi de mari. Malgré tout, le sentiment qu'elle ressentait le plus violemment était, bien entendu, le chagrin.

Une peine comme il n'était pas permi d'en avoir. Un sentiment de vide si profond, que la jeune femme n'avait plus aucun goût pour la vie. La seule chose qui la retenait de se jeter sous les sabots d'un cheval au galot, était son puissant sentiment de vengeance. Elle ne cessait de remuer des idées noires, des plans de plus en plus cruels contre son époux.

Lorsqu'elle décida qu'elle en avait marre de dormir dehors, elle s'arrêta finalement devant une petite auberge miteuse, située dans un village encore plus pittoresque. Sa vie allait bientôt connaître un nouveau tournant et si elle su ce qui l'attendait derrière la lourde porte de la vieille baraque, elle ne l'aurait sans doute jamais poussée…

Quoi que…

Ophélie pénétra dans l'auberge et ressentie immédiatement la douce chaleur qui y régnait. Dans l'unique grand pièce, il y avait un immense foyer, plusieurs tables et chaises, ainsi qu'une douzaine de clients attablés autour d'une chope de bière. Le regard vitreux de quelqu'uns se posèrent sur elle, mais elle ne s'en préoccupa guère. Elle remarqua un escalier de bois, grimpant à un deuxième étage. Au moins, il y avait des chambres, supposa la jeune femme. Elle repéra une petite table dans le coin de la salle et s'y dirigea rapidement, tenant son mince baluchon contre elle.

Elle fut bientôt rejointe par un gros homme ventru, portant un tablier taché. Il dégageait une odeur pestilentielle, mais Ophélie se dit qu'elle ne devait pas non plus sentir la rose… Elle espérait avidement qu'elle pourrait enfin se laver avec de l'eau chaude.

- Qu'est-ce que j'peux vous servir, ma p'tite dame? grogna l'aubergiste.

- Euh… Je voudrais le potage maison et puis… et une chope de vin… bredouilla-t-elle faiblement. Pourrais-je également vous louer une chambre?

- Faut voir… maugréa l'homme. Vous avez de quoi payer?

- Oui, bien sûr, articula Ophélie.

- Dans ce cas, soyez la bienvenue dans mon humble auberge, se moqua le gros ventru. On a l'air bien loin de chez soi…

- Ça…ça ne vous regarde pas, monsieur… répliqua la jeune femme.

- Ah! Si vous le dites! s'esclaffa-t-il, avec un gros rire gras. Très bien… Je reviens dans quelques minutes…

Lorsqu'il fut disparu de son champ de vision, Ophélie analysa plus en détail les aspects de l'auberge et de sa clientèle. À sa grande surprise, elle ne ressentait aucune répugnance à venir manger et dormir dans cet endroit sordide. Loin d'être le palais de Versailles, l'auberge semblait en ordre et presque propre.

L'aubergiste revînt bientôt avec sa commande et elle avala pratiquement tout le contenu de son assiette en cinq bouchées. Elle but son vin et en commanda un second lorsqu'elle atteignit la dernière gouttes. Noyant son désespoir dans l'alcool, elle s'aperçut de la présence d'une autre femme dans la pièce que lorsque celle-ci ne fut plus qu'à un centimètre de son visage. Elle avait encaissé pas loin de sept chope de vin rouge et sa tolérance à la boisson lui faisait défaut. Elle se rendit compte qu'elles étaient les deux seules clientes restantes dans la salle et tenta stupidement de se lever.

La femme se pencha pour la soulever de terre, lorsque'elle chuta de son siège comme une pâte molle. Sa sauveuse semblait lui parler, mais elle ne comprenait absolument rien à ce qu'elle racontait. Finalement, elle se sentit trainer à travers la salle et dut faire un effort surhumain pour monter les escaliers. Arrivées devant sa chambre, la femme ouvrit la porte et la poussa à l'intérieur. Ophélie tituba vers la petite couche et s'effondra dessus. Elle entrouvit un œil et vit l'inconnue s'approcher d'elle. La jeune femme n'entendait aucun son et n'avait pas la force de se relever, ne même de d'aligner deux mots.

Soudainement, une douleur atroce la submergea et elle fut prise de violentes convulsions. Elle tenta de retrouver ses esprits, mais n'arriva qu'à ouvrir faiblement les yeux. Ce qu'elle vit lui glaça le sang et lui arracha un cri muet.

L'inconnue était agenouillée près d'elle et elle lui embrassait la gorge. Seulement, son baiser n'avait rien de doux.

Un épais liquide rouge coulait le long de sa bouche et, telle une sangsue, elle avalait inlassablement cette substance, comme si sa vie en dépendait.

Ophélie, quand à elle, sentit la vie s'échapper tranquillement de sa personne.

Elle perdit consicence, juste au moment où la femme se relevait, le visage ruisselant de son sang…

…Ses yeux verts figés par l'effroi.

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Voilà, ceci marque la fin de mon premier chapitre pour cette fic, considéré comme le prologue. J'espère qu'il vous a plut. J'ai hâte de mettre la suite… je sens que vous allez aimer! enfin…j'espère…